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 J'attends avec hâte de tes nouvelles

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Les Chevaucheurs
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Ewen Treflet
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Message Sujet: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyLun 18 Juin 2018 - 23:41


Mélinda Orlemiel

Ewen Treflet


Souffleciel, le 10 décembre 1002



Ma chère amie


Ma dernière lettre à ton attention remonte déjà à presque une année. Tant de choses se sont passées depuis lors. Il me tarde d'avoir de tes nouvelles. Mes parents n'ont plus croisés les tiens depuis un temps certain maintenant. Qu'advient-il d'eux ? Je me souviens des pots de miel que l'on venait chaparder avec Odile. Je sais bien maintenant que tes parents nous voyaient mais ne disaient rien, et que mes parents les payaient très certainement après. Mais avant tout, qu'advient-il de toi ? Mes si nombreuses lettres sont restées sans réponse. La guerre ne m'a pas épargné, en tant que chevaucheur mais j'espère très sincèrement qu'elle t'a épargnée, toi et ta famille.

Ces douze ans d'éloignement et de silence me laissent d'humeur triste. Mes parents vivent toujours à Souffleciel. Même si je loge désormais à la caserne, n'hésite pas à leur adresser ta lettre, si tu me réponds. J'espère avoir de tes nouvelles prochainement.



Ton ami, Ewen Treflet

©️linus pour Epicode
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Message Sujet: Re: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyMer 20 Juin 2018 - 23:56

Le 26 janvier 1003,
Lorgol, à la Taverne de la Rose

Ewen,

Je ne sais pas par quoi commencer. Je ne sais même pas si je mérite vraiment de te répondre. Quand j’y réfléchis, je me dis que je ne suis pas digne d’avoir un ami aussi persévérant et aussi attentionné que toi. Peut-être devrais-je continuer comme je l’ai toujours fait, à garder le silence en espérant que mon absence de réponse finisse par te pousser à abandonner ? J’ai perdu le compte des lettres que tu m’as envoyées pour demander de mes nouvelles, et du nombre de fois où, même en voyant ton nom sur l’enveloppe, j’ai préféré laisser ta lettre de côté, parfois sans même la lire. Je me dis que j’aurais peut-être dû faire subir le même sort à cette énième lettre. Ça m’aurait évité de devoir m’expliquer (même si nulle explication ne peut excuser le silence que je t’ai opposé toutes ces années).

Tu ne peux pas savoir ma surprise à voir cette énième lettre débarquer entre mes mains ! Comme tu as pu le voir, j’ai quitté Outrevent, et je vis à Lorgol, désormais, à la Taverne de la Rose (je te mets l’adresse complète au verso, si tu veux me répondre). Mes parents m’ont transmis ton message, et ils m’ont vertement recommandé de te répondre dans les plus brefs délais. Ils t’aimaient bien, tu sais, malgré tous les pots de miel qu’on a chapardés (je crois qu’ils soupçonnaient que j’étais la plus fautive de nous deux…). Ils t’ont même décrit comme un « charmant jeune homme » ! Si ce n’est pas une preuve de leur inconditionnelle affection à ton égard…En tous cas, c’était la première fois depuis des années que je me suis retrouvée sans mots devant une réprimande ! Sans mots, tu imagines ! Moi ! En fait, j’avais conscience qu’ils avaient tout à fait raison. Il faut que je te réponde, et que je mette tout ça au clair, même si la plume parait bien lourde entre mes mains, et que les mots ne se dessinent qu’avec peine.

Tout d’abord, je tiens à dire que ta persévérance est digne d’éloges. Je n’aurais jamais cru que, de tous les traits de caractère que j’aurais pu te léguer, l’obstination en ferait partie… Mais je suis contente : au moins est-ce une caractéristique qui te mènera loin ! Enfin, tu as déjà fait de grandes choses, après tout. D’ailleurs, je n’ai pas encore eu l’occasion de te féliciter d’être devenu chevaucheur, mais... tu as toutes mes félicitations ! Tu ne peux même pas imaginer à quel point j’étais fière de toi quand je l’ai appris, dans une des nombreuses lettres que tu m’as envoyées. Ce n’est pas parce que je n’ai jamais pris la peine de te répondre que ton sort m’était complètement indifférent. Même si, à certains moments, j’aurais aimé qu’il le soit.

L’écriture du paragraphe suivant se fait hésitante, un peu tremblante.

Pour expliquer mon silence en quelques mots… J’ai eu une période difficile, et j’aurais voulu être seule. Vraiment seule. Je voulais n’avoir plus personne dans ma vie que je sois capable d’aimer, j’imagine. Malgré tous mes efforts, c’est un plan qui n’a pas bien fonctionné, et je suppose qu’aujourd’hui, j’ai tout simplement arrêté d’essayer d’éloigner tout le monde de moi. Ou du moins, j’essaye moins fort. Alors… merci d’être encore là. Merci de cette persévérance qui t’a poussé à t’accrocher à moi. Nous étions amis, autrefois, Ewen, et même si nous avons sans doute tous les deux beaucoup changé, j’aimerais que nous essayons de voir ce qui reste de cette amitié.

Comme si le paragraphe précédent n’avait été qu’un mauvais rêve, le reste du texte semble être beaucoup plus fluide.

Pour répondre à ta question, mes parents vont bien. Je suis partie pour Lorgol il y a presque deux ans, et je ne les ai plus vus depuis. Mais crois-moi, vu le message qu’ils ont joint à ta lettre, ils ont encore suffisamment d’imagination et d’énergie pour me réprimander comme il faut. Je sais qu’ils vieillissent, je ne suis pas aveugle, et ça ne doit pas être facile pour eux de s’occuper des abeilles seuls. J’irais bien les aider, mais Lorgol… La Ville aux Mille Tours est extraordinaire, Ewen ! Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle (et les étranges rencontres qu’on y fait) sont parvenus à me guérir ! Cela fait au moins douze ans que je ne m’étais pas sentie aussi épanouie ! C’est peut-être égoïste de ma part, mais je ne veux pas m’en aller maintenant. Et puis mes parents se débrouillent encore bien, de toute façon. Ils me le diraient, sinon. Enfin… je l’espère.

Pour moi, tout va bien, comme tu as déjà pu le comprendre. Cela dit, je ne sais pas vraiment si la guerre a pu épargner qui que ce soit. Je ne suis pas blessée, ni même traumatisée par quelque chose que j’aurais pu voir, mais j’ai des amis parmi les combattants (d’un côté comme de l’autre) et je n’ai pas cessé de me ronger les sangs pour eux. C’est surtout cette satanée épidémie qui a failli m’achever ! Heureusement, un de mes amis a pris soin de moi tout au long de cette difficile épreuve (peut-être pas comme je voulais, mais il a fait de son mieux), et j’ai pu recevoir le remède juste à temps. Sinon, je ne serais peut-être plus là pour t’écrire cette lettre. D’ailleurs, tu n’aurais peut-être pas été là non plus pour m’envoyer la tienne. Je suppose que la maladie ne t’a pas épargné. T’es-tu bien remis ?

Je suppose que tes parents vont bien ? Et Odile, que devient-elle ? Et toi, tu vas bien ? La vie de chevaucheur te convient ? Parle-moi de toi. Présente-moi celui que tu es devenu ! J’aimerais apprendre à te connaitre avec les yeux d’une adulte. A l’époque où nous nous sommes connus, je n’étais pas une enfant très attentive à mon entourage, et c’est fort dommage.

Je mériterais que tu ne me répondes pas, et que tu m’ignores au moins aussi longtemps que moi je t’ai ignoré, sans doute. J’espère que je saurais faire preuve de la même obstination que la tienne, si cela se produisait, et que je pourrais continuer à t’envoyer des lettres tout en sachant qu’elles resteront sans réponse. A vrai dire, je ne sais pas si j’en aurais le courage. Je peux me montrer obstinée, mais je ne sais pas comment tu as fait pour continuer, pendant autant d’années, à essayer d’avoir de mes nouvelles, encore et encore, en vain. En tous cas, je salue ta persévérance et ton audace, Ewen.

J’espère de tout cœur que tu sauras me pardonner. Même si, en toute sincérité, je ne pense pas le mériter.

Melinda Orlemiel

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Message Sujet: Re: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyJeu 21 Juin 2018 - 23:58


Assis au bureau de sa chambre à la caserne, on sent les larmes lui brûler les yeux, tandis que sa main tremble légèrement.

Souffleciel, le 23 février 1003

Mélinda,

Je ne m'attendais pas à voir une réponse cette fois-ci, mais tu m'en vois vraiment ravi. Je ne t'en aurai pas voulu si tu avais voulu garder le silence à nouveau et jamais je ne t'aurais demandé d'explications. La vie nous change, irrémédiablement. Parfois de manière agréable, parfois moins. Tes parents ont toujours été adorables avec moi, mais même sans mots, quoiqu'ils aient pu te dire, la décision de prendre ta plume restait tienne. C'est bien une chose que j'ai retenue de ces si nombreuses heures passées en ta compagnie : on reste toujours maître des ces décisions. Il est vrai que la persévérance n'était pas une de mes qualités, à l'époque. Mais les différentes étapes de la vie m'ont aidé à m'améliorer.


Le sourire lui est revenu en se plongeant dans ses souvenirs, rendant son écriture appliquée plus nette.

Te souviens-tu de mon regard lorsque nous voyions les dragons passer au-dessus de nos têtes ? Odile en avait peur, je crois que c'était la chose qu'elle craignait le plus au monde. Mais je n'ai jamais perdu espoir de voler avec eux un jour. Ton idée stupide de vénérer Lyncée dans notre enfance m'a convaincue que dans la vie, même les projets les plus fous peuvent être réalisés pour peut qu'on y croit vraiment. Ma magie s'est déclarée en 991, ce qui m'a rendu le plus heureux du monde. J'aurai aimé te voir cet été là, avant de partir pour l'Académie. Mais je t'en ai parlé dans ma première lettre, même si mon écriture était vraiment chaotique. Enfin, maintenant que tu vis à Lorgol, tu dois mieux comprendre pourquoi je trouve cette ville merveilleuse. Elle est l'accomplissement même du mélange et de l'acceptation des peuples. La Taverne de la Rose en est un véritable exemple. Je crois avoir passé mes années les plus formidables dans la Ville aux Milles Tours, si on oublie celles passées à la Caserne de Flamme bien évidemment. Si seulement j'avais su que tu y étais, je serai venu te voir. J'étais là lors du Jour des Anciens.

Sur le dernier mot, on peut apercevoir un tâche d'encre. Il voulut rayer cette phrase, le souvenir de la libération de la Chasse restant douloureux pour lui. Mais il s'abstint. Parce qu'il n'avait jamais su mentir à son amie et ce n'était pas maintenant qu'il le ferait. À cette tâche s'est mêlé une larme, goutte salée qu'il ne réussit pas à essuyer à temps. Il choisit de changer de sujet, pour éviter de plonger trop loin dans ses pensées.

Je serai ravi de te présenter Patience, ma dragonne. Elle est tellement merveilleuse, je suis sûre qu'elle te plairait. Elle est améthyste, et magnifique. Nous sommes partis au front ensemble, avant même que je finisse ma formation. Que j'étais fier d'avoir été choisi pour aider nos vaillants combattants ! Je suis heureux d'apprendre que tu n'as pas été blessé. La guerre laisse parfois des traces indélébiles, aussi bien physiques que mentales. Je ne peux que comprendre de perdre des êtres chers. Tant d'amis sont tombés sont mes yeux. Que Sithis les garde précieusement. Heureusement lorsque l'épidémie a frappé, j'ai rapidement été rapatrié pour éviter d'aggraver mon cas. Mais je ne savais pas que tu étais mage ! Quel magie possède-tu ? Je suis mage de l'Été, pour ma part. À croire que les flammes ont toujours été mon domaine.

Pour répondre à ta question, mes parents vont bien. Papa a eu beaucoup de mal à accepter de me laisser aller à l'Académie et devenir Chevaucheur. Il disait vouloir me léguer l'atelier, mais je sais que ce n'était qu'un prétexte pour camoufler sa peur de voir partir son fils. Mais tu le sais, maman finit toujours par avoir le dessus et l'a convaincu de me laisser y aller. Tous les deux vont très bien. Ils ne voyagent plus beaucoup, mais cela leur convient apparemment. Odile est devenue serveuse, à la Volte. Elle y est allée avec son frère Gringoire, de l'âge de ton frère, qui est marié désormais et est devenu palefrenier. Je n'ai plus de nouvelles d'eux depuis longtemps. Il faudrait que je prenne du temps pour leur écrire, ou aller les voir. Cibella est un joli duché. Leur mère attend un troisième enfant, pour dans quelques mois. Pour ma part, tout va très bien. Comme tu le sais, je suis devenu Chevaucheur. Dans les meilleurs de mon année, m'a dit mon capitaine. Les entraînements me plaisent énormément. Ils sont assez physiques, il faut le reconnaître, mais c'est une des raisons qui m'a poussé à devenir ce que je suis. Mon éducation lagrane ne me fait plus défaut, comme il a souvent été le cas enfant. Mes camarades d'escadron me respectent, et j'ai toujours a cœur de donner le meilleur de moi-même pour me faire une place.

Le Ewen que j'étais enfant n'est jamais loin dans les coups durs. Celui qui voudrait laisser les autres prendre le dessus pour ne pas avoir à faire face. La guerre m'a endurci, et je suis un homme maintenant. Plus fort, plus sûr du lui. C'est tellement étrange d'écrire cela, j'ai l'impression d'avoir l'âge de mes parents lorsque je pense ça. À vrai dire j'aurai l'âge de l'être, parent. Mais cela pourrait être le sujet d'une autre lettre. Avant tout, j'aimerai pouvoir en apprendre d'avantage sur toi. Mes souvenirs sont loin d'être effacés, lorsqu'il s'agit de me rappeler à quel point je te trouvais étonnante et fascinante. Notre amitié a toujours été importante pour moi, sûrement parce que tu ne prenais pas en compte cette différence d'éducation et m'acceptait tel que j'étais. On ne souhaite pas perdre une amie telle que toi. J'espère pouvoir sincèrement retrouver cette complicité. Et sache que je ne t'en es jamais voulu pour ce silence, car je sais qu'on a tous nos raisons d'être silencieux et que le jugement n'est jamais une bonne solution.

Ewen Treflet


Dernière édition par Ewen Treflet le Mar 17 Juil 2018 - 17:59, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyLun 25 Juin 2018 - 15:16

Le 30 mars 1003,
Lorgol, à la Taverne de la Rose

Ewen,

Merci. Merci pour ta réponse, pour ton pardon, et pour la confiance que tu m’offres en acceptant de renouer avec moi malgré toutes ces années de silence. Ils sont sans doute bien peu nombreux ceux qui, comme toi, auraient eu le courage et la gentillesse de poser un tel geste. Je suis celle qui a pris la décision de t’écrire, oui, mais je suis aussi celle qui a pris la décision de ne pas le faire, pendant toutes ces années où, toi, au contraire, tu t’acharnais à m’écrire. Alors que tu m’offrais le cadeau de ton amitié inconditionnelle, sans cesse renouvelée, je me contentais de te laisser dans le silence et l’ignorance. Quelque part, je devrais être impardonnable, j’en ai conscience. Le passage et la cruauté du temps expliquent bien des choses, mais ils n’excusent pas tout. Alors… merci. Je ne suis pas encore certaine de le mériter vraiment. J’espère pouvoir me montrer à la hauteur, et me montrer aussi fascinante et étonnante que je l’étais durant notre enfance.

Alors ton rêve de chevaucheur remontait à quand nous étions petits ? Si loin ? Si j’avais su, je t’aurais taquiné bien plus tôt à ce propos ! J’avais remarqué que tu appréciais les dragons, mais je ne savais pas que c’était à ce point-là – au point de se décider de travailler chaque jour à leurs côtés. J’espère que les peurs d’Odile se sont calmées, il serait dommage qu’elle craigne son cousin à cause de son métier ! Sinon, tu crois qu’on pourrait lui faire une bonne frayeur, comme quand on était petits ? Rien que pour voir sa tête, je serais prête à parcourir la moitié d’Arven pour vous retrouver et mettre en place une petite farce comme on en avait le secret, autrefois ! Enfin, si ton dragon et toi, vous êtes d’accord, bien sûr ! Parce que si Odile a encore peur des dragons à son âge, je crois qu’il est grand temps qu’on réagisse pour arranger ça. Juste pour lui rendre service, bien entendu.

En tous cas, je suis contente d’avoir pu t’aider à réaliser ton rêve, même sans le savoir. Ma décision aura eu au moins un avantage ! Et je tiens à préciser que ce n’était pas simplement une idée stupide ! Lyncée est un dieu tout à fait respectable (enfin, presque). Grâce à lui, j’ai pu faire de belles rencontres. Tiens, par exemple, l’année passée, j’ai rencontré un de tes collègues chevaucheurs, dans les rues de Lorgol. Il était vraiment gentil, même si j’en suis peut-être arrivée à essayer de lui subtiliser quelque chose – mais juste pour rire, et même pas pour longtemps, ce n’était pas vraiment du vol. Je n’aurais probablement jamais parlé à cet homme, si je n’avais pas décidé de vénérer Lyncée ! Et puis, surtout, tu n’aurais peut-être pas réalisé ton rêve ! Tu vois, ce n’était pas si stupide que ça, n’est-ce pas ?

Quant à me voir l’été 991, ça n’aurait pas été une bonne idée. Disons que 991 n’était pas une très bonne année. On peut même dire que c’était une très mauvaise année. De celles dont on ne parle pas, tant elles portent de lourds souvenirs. Me voir à ce moment-là aurait sans doute altéré ta joie… et c’aurait été bien dommage. Je me rappelle de la joie qui parvenait à percer de ta première lettre ! J’en étais presque furieuse contre toi : j’étais en train de vivre une des pires périodes de ma vie, et tout se passait bien pour toi ! Enfin, je me réjouissais, aussi, un peu, de savoir que tu allais bien – un peu, seulement, parce que « me réjouir » était devenu un terme presque étranger pour moi, jusqu’à ce que je vienne à Lorgol pour la première fois. La Taverne de la Rose est devenu mon nouveau chez-moi, tu sais, mon foyer. Outrevent me manque parfois, bien sûr, mais tout ici est différent. Plus… merveilleux.

Nous nous reverrons, un jour, si tu veux bien, et nous parlerons des années sombres. De cette fameuse année de 991. Du Jour des Anciens (je ne peux pas faire semblant de croire que ça t’a laissé indifférent). Si j’ai compris une chose de toutes ces années, c’est que le désespoir ne se garde pas bien. Il a tendance à pourrir et plus il se décompose, plus il fait mal. Peut-être qu’en parler nous ferait du bien, à tous les deux ? Si tu te sens prêt, bien sûr. Je sais que ce n’est pas facile, de se rappeler les moments noirs, et encore moins de les mettre en mots. D’autant plus que Sithis a reçu beaucoup de morts à garder, ces derniers temps, avec la guerre, l’épidémie, la Chasse… Je suppose que ça fait autant de choses desquelles il faut parler, si nous venons à aborder nos moments noirs.

Et, bien entendu, je serais ravie de te rencontrer ta dragonne, quand nous nous reverrons. Patience… Rien qu’à lire son nom, je sais déjà qu’elle te convient bien ! Concernant ma magie, c’est normal que tu ne sois pas au courant. C’est arrivé en 991, pour moi aussi, mais je ne suis pas rentrée à l’Académie, contrairement à toi. Je suis mage de l’Hiver, bien que je ne sois jamais rentrée en apprentissage. Il faut croire que ça nous fait un domaine de plus dans lequel nous sommes diamétralement opposés !

Je suis contente que ta famille aille bien. Et je suis heureuse que la vie t’ait si bien réussi. Tu as toujours été quelqu’un de bien, Ewen. Tu mérites tout le bonheur que peut t’apporter la vie, actuellement. Mais… tu n’es pas encore parent, vraiment ? Un courageux chevaucheur comme toi a déjà dû trouver une épouse, non ? A moins qu’il n’y ait quelqu’un d’autre dans ton cœur ? Quelqu’un à qui tu tiens particulièrement ? Tu peux au moins révéler ce genre de secrets à une amie, non ? Parce que crois-moi, si tu acceptes de me reconsidérer comme telle, j’accepte le rôle avec joie (surtout s’il me donne accès à quelques noirs secrets).

J’attends de tes nouvelles !

Merci, encore, pour ta confiance et ton amitié.

Melinda Orlemiel

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Message Sujet: Re: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyMar 17 Juil 2018 - 18:02

Souffleciel, le 22 avril 1003

Mon amie,

On a tous nos raisons de garder un jour notre silence. Parce qu'on en veut à quelqu'un, parce que le temps nous manque, pour nous préserver tout simplement. Sur certaines périodes de ma vie j'ai souhaité garder le silence, moi aussi. Jamais mes parents n'auront vent de ce que j'ai pu voir le Jour des Anciens, ou sur le champs de bataille par exemple. Leur en parler n'aurait fait que les inquiéter, de toute manière. Et puis à quoi bon ? A quoi bon leur dire que leur fils voyait ses camarades tomber un à un devant ses yeux, que bon nombre de dragons ou de Chevaucheurs se sont éteints dans des cris déchirants de douleur. Personne ne peut imaginer à quel point perdre son dragon est une douleur atroce. Je n'ose imaginer ce que je pourrais ressentir si je venais à perdre Patience. Même lorsque nous sommes éloignés, je ressens ce lien qui nous unit. Un peu comme une présence permanente dans un coin de l'esprit. Comprends-tu ? C'est assez difficile à expliquer et pourtant si beau à vivre.

Si je comprends, l'année 991 a été aussi catastrophique pour toi qu'elle a été merveilleuse pour moi. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que ta souffrance dure aussi longtemps et te tienne autant renfermée ? Si à un moment ou un autre ton cœur te pousse à t'ouvrir sur ces années passées, sache que tu pourras toujours me parler, même venir trouver une épaule sur laquelle t'appuyer à Souffleciel, un endroit où te reposer et passer du bon temps à replonger dans nos souvenirs d'enfance. En parlant d'enfance, comme tu l'as si bien souligné, je n'ai pas parlé de cette tenace envie de travailler avec les dragons justement pour ne pas être autant charrié. Je savais que tu ne manquerais pas une seule occasion pour le faire ! Enfin, je pense surtout que c'est parce que garder ce petit jardin secret me plaisait, tout en me donnant une raison de me dépenser au maximum pour y parvenir.

Je n'ai pas revue Odile et Gringoire depuis plusieurs années, pas depuis que j'ai ma dragonne en tout cas. Je ne sais pas si elle en a toujours aussi peur. Peut-être qu'une visite de courtoisie s'impose donc, pour lui rendre service, comme tu le dis. Je crois qu'elle t'admirait autant qu'elle te craignait. Parfois le soir, elle tentait de me réprimander malgré son âge. Parce que je t'avais suivi dans une bêtise, parce que je revenais couvert de boue après nos ballades sous la pluie, parce que mes éclats de rire alors que nous rentrions griffés de partout l'inquiétait. Mais je sais qu'elle enviait ton courage, elle qui était si prudente. Tu nous a toujours inspiré à ta manière. Gringoire aussi t'aimait bien, même dans le silence qui le caractérisait tant. Je sais qu'ils seraient tout deux ravis de te revoir, tout comme Patience est ravie de te rencontrer. Enfin, dans ses termes mais l'idée est la même. Elle accepterait de faire voler toute personne à qui je tiens.

Mais en parlant de famille, il est vrai que je n'en ai toujours pas fondée une. L'idée de trouver une femme m'a quelques temps trotté dans la tête. Il est vrai que je suis sur ma vingt-huitième année et que je n'ai toujours aucune femme à mon bras. J'y ai pensé, mais j'ai rejoint le front et me marier était devenu la cadette de mes priorités. Enfin, dans une autre vie j'ai été marié. As-tu vécu toi aussi cette période début 1002, où l'on a vécu comme dans un rêve une autre vie ? Dans celle-ci j'étais en Lagrance, dans le village natal de mon père. Je n'étais pas Chevaucheur mais je travaillais avec mes parents dans leur atelier. J'avais un petit frère aussi, Florentin. Savais-tu que c'était comme cela que mon père voulait me prénommer, avant que ma mère ne propose Ewen ? Eh bien, toujours est-il que plus qu'un petit frère j'avais aussi une femme, Garance, et une petite fille, Capucine. J'ai beaucoup aimé cette période. Elle m'a permis de mieux comprendre mon père, ses craintes et ses joies. Tout ce qu'il avait vécu avec moi, je le vivais avec Capucine. Les disputes qu'il avait avec maman, je les vivais parfois avec Garance. Ce fut étrange lorsque ma vie normale reprit son cours, sur le front, au milieu de tous ces morts. La joie vécue n'était plus.

A l'heure actuelle, je n'ai ni femme à mon bras ni enfant à bercer. Aucune femme n'a pour l'instant réussi à faire palpiter mon cœur. Un jour peut-être. Mais assez parlé de moi, qu'en est-il de toi ? Est-ce qu'un homme a obtenu ta main ? Est-ce qu'une vie a pris place dans ton corps ? Je suis certain que tu dois avoir nombre d'hommes prêts à admirer tes beaux yeux tous les jours. Je suis prêt à recueillir le moindre de tes secrets ! Il serait même encore plus intéressant que tu viennes me les dire directement en face !

En attendant de tes nouvelles, je t'offre toutes mes plus belles attentions.
Ewen Treflet



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Message Sujet: Re: J'attends avec hâte de tes nouvelles   J'attends avec hâte de tes nouvelles EmptyMar 17 Juil 2018 - 18:07

Souffleciel, le 22 avril 1003

Mon amie,

On a tous nos raisons de garder un jour notre silence. Parce qu'on en veut à quelqu'un, parce que le temps nous manque, pour nous préserver tout simplement. Sur certaines périodes de ma vie j'ai souhaité garder le silence, moi aussi. Jamais mes parents n'auront vent de ce que j'ai pu voir le Jour des Anciens, ou sur le champs de bataille par exemple. Leur en parler n'aurait fait que les inquiéter, de toute manière. Et puis à quoi bon ? A quoi bon leur dire que leur fils voyait ses camarades tomber un à un devant ses yeux, que bon nombre de dragons ou de Chevaucheurs se sont éteints dans des cris déchirants de douleur. Personne ne peut imaginer à quel point perdre son dragon est une douleur atroce. Je n'ose imaginer ce que je pourrais ressentir si je venais à perdre Patience. Même lorsque nous sommes éloignés, je ressens ce lien qui nous unit. Un peu comme une présence permanente dans un coin de l'esprit. Comprends-tu ? C'est assez difficile à expliquer et pourtant si beau à vivre.

Si je comprends, l'année 991 a été aussi catastrophique pour toi qu'elle a été merveilleuse pour moi. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que ta souffrance dure aussi longtemps et te tienne autant renfermée ? Si à un moment ou un autre ton cœur te pousse à t'ouvrir sur ces années passées, sache que tu pourras toujours me parler, même venir trouver une épaule sur laquelle t'appuyer à Souffleciel, un endroit où te reposer et passer du bon temps à replonger dans nos souvenirs d'enfance. En parlant d'enfance, comme tu l'as si bien souligné, je n'ai pas parlé de cette tenace envie de travailler avec les dragons justement pour ne pas être autant charrié. Je savais que tu ne manquerais pas une seule occasion pour le faire ! Enfin, je pense surtout que c'est parce que garder ce petit jardin secret me plaisait, tout en me donnant une raison de me dépenser au maximum pour y parvenir.

Je n'ai pas revue Odile et Gringoire depuis plusieurs années, pas depuis que j'ai ma dragonne en tout cas. Je ne sais pas si elle en a toujours aussi peur. Peut-être qu'une visite de courtoisie s'impose donc, pour lui rendre service, comme tu le dis. Je crois qu'elle t'admirait autant qu'elle te craignait. Parfois le soir, elle tentait de me réprimander malgré son âge. Parce que je t'avais suivi dans une bêtise, parce que je revenais couvert de boue après nos ballades sous la pluie, parce que mes éclats de rire alors que nous rentrions griffés de partout l'inquiétait. Mais je sais qu'elle enviait ton courage, elle qui était si prudente. Tu nous a toujours inspiré à ta manière. Gringoire aussi t'aimait bien, même dans le silence qui le caractérisait tant. Je sais qu'ils seraient tout deux ravis de te revoir, tout comme Patience est ravie de te rencontrer. Enfin, dans ses termes mais l'idée est la même. Elle accepterait de faire voler toute personne à qui je tiens.

Mais en parlant de famille, il est vrai que je n'en ai toujours pas fondée une. L'idée de trouver une femme m'a quelques temps trotté dans la tête. Il est vrai que je suis sur ma vingt-huitième année et que je n'ai toujours aucune femme à mon bras. J'y ai pensé, mais j'ai rejoint le front et me marier était devenu la cadette de mes priorités. Enfin, dans une autre vie j'ai été marié. As-tu vécu toi aussi cette période début 1002, où l'on a vécu comme dans un rêve une autre vie ? Dans celle-ci j'étais en Lagrance, dans le village natal de mon père. Je n'étais pas Chevaucheur mais je travaillais avec mes parents dans leur atelier. J'avais un petit frère aussi, Florentin. Savais-tu que c'était comme cela que mon père voulait me prénommer, avant que ma mère ne propose Ewen ? Eh bien, toujours est-il que plus qu'un petit frère j'avais aussi une femme, Garance, et une petite fille, Capucine. J'ai beaucoup aimé cette période. Elle m'a permis de mieux comprendre mon père, ses craintes et ses joies. Tout ce qu'il avait vécu avec moi, je le vivais avec Capucine. Les disputes qu'il avait avec maman, je les vivais parfois avec Garance. Ce fut étrange lorsque ma vie normale reprit son cours, sur le front, au milieu de tous ces morts. La joie vécue n'était plus.

A l'heure actuelle, je n'ai ni femme à mon bras ni enfant à bercer. Aucune femme n'a pour l'instant réussi à faire palpiter mon cœur. Un jour peut-être. Mais assez parlé de moi, qu'en est-il de toi ? Est-ce qu'un homme a obtenu ta main ? Est-ce qu'une vie a pris place dans ton corps ? Je suis certain que tu dois avoir nombre d'hommes prêts à admirer tes beaux yeux tous les jours. Je suis prêt à recueillir le moindre de tes secrets ! Il serait même encore plus intéressant que tu viennes me les dire directement en face !

En attendant de tes nouvelles, je t'offre toutes mes plus belles attentions.

Ewen Treflet



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