Le foutu cor d’appel de la Chasse Sauvage. Où donc le Pion… Rouge, visiblement, à en juger par son changement de tenue, s’imagine-t-il que le satané artefact peut bien être planqué ? Les archives de la Confrérie Noire n’ont rien révélé en dépit d’une fouille assidue de ses registres, et celles de la cour ducale de Valkyrion non plus visiblement. Il est bien beau, ce plan du Pion de se proposer comme Innocent pour user de son influence et sceller la Chasse à nouveau – mais pour l’instant, la relique permettant d’appeler la Chasse en un endroit précis demeure introuvable. La Confrérie, en tout cas, ne l’a pas !
C’est cette information qu’elle est venue en personne délivrer à ses alliés de la Cour des Miracles à la nuit tombée – enveloppée d’une cape épaisse dans la fraîcheur des nuits du nord même en plein été, masque bien en place pour dérober ses traits à un regard exercé, elle se rend au point d’accès à la Cour que Tyr lui a indiqué il y a déjà… plusieurs mois. « Je suis l’Écoutante de la Lame. Le Second des Ombres m’attend. » se contente-t-elle d’annoncer, avec le mot de passe que son amant lui a confié. Des consignes ont visiblement été données, car on la laisse entrer – pas seule, pas moins de cinq gardes armés jusqu’aux dents l’accompagnent, et un petit rire lui échappe. Elle ne sait trop si elle doit se sentir insultée de ce manque de confiance flagrant, ou flattée de constater qu’on l’estime dangereuse au point de nécessiter cinq opposants pour la maîtriser au besoin. Un sain mélange des deux, sûrement – une fois en présence de Tyr, elle se permettra de laisser flamboyer son tempérament de princesse arrogante pour s’offusquer faussement d’avoir été si mal traitée. Avec un peu de chance, il aura à cœur de se faire pardonner cette faute, non ? Contre quelques renseignements utiles. Peut-être.
C’est dans un bureau éclairé de plusieurs torches et bougies qu’on la conduit. « Le Second va arriver. Attendez-la. » lui dit-on, avant que ses cinq gardiens ne sortent – et qu’un cliquetis significatif lui indique que la porte a été verrouillée. Décidément… Est-ce l’aura de Sithis et de Lida qui dissuade ces hommes de la garder à vue ? Impossible de le savoir avec certitude, mais en tout, cette solitude temporaire lui permet de fouiller tranquillement la pièce. Rien de compromettant n’a visiblement été laissé à la vue – prudents Voleurs ! – et elle finit par s’approcher du bureau, se demandant si ses tiroirs ont été piégés et si elle peut les ouvrir sans risquer un ou deux doigts. Elle est penchée en avant sur le meuble imposant, scrutant attentivement les dorures de la serrure, lorsque le cliquetis de la serrure lui annonce un nouvel arrivant.