AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 La clé des champs

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: La clé des champs   La clé des champs EmptySam 5 Jan 2019 - 21:53


Livre IV, Chapitre 1 • Les Labyrinthes de Sithis
Ombeline de la Veilleuse & Bastien Aigrépine

La clé des champs

Et la poudre d'escampette




• Date : 16 janvier 1004
• Météo (optionnel) : Fait froid, brrr !
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Fumerolle est partie se rouler dans un champ d'herbe à mauve, et Ombeline doit se présenter à pied à l'entraînement... devant un major de division passablement mécontent.
• Recensement :
Code:
• [b]16 janvier 1004 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4430-la-cle-des-champs#165500]La clé des champs[/url] - [i]Ombeline de la Veilleuse & Bastien Aigrépine[/i]
Fumerolle est partie se rouler dans un champ d'herbe à mauve, et Ombeline doit se présenter à pied à l'entraînement... devant un major de division passablement mécontent.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptySam 5 Jan 2019 - 21:54

Cette journée va forcément mal se passer, c’est une certitude : déjà ce matin, Ambroisine a tant pleuré que tu as quitté la maison en retard, fort chagrine d’avoir laissé ta fille inconsolable dans les bras de Robin, un Nicolas en visite tout déconfit de voir pleurer la petite, sachant pertinemment que tu allais devoir te justifier auprès des gardes de la caserne de cette arrivée tardive. Il a déjà été suffisamment compliqué de faire accepter ta demande de logement extérieur, arguant du jeune âge de tes enfants et de la proximité dudit logement à simplement deux rues d’écart ; tu as bien conscience que ce privilège pourrait t’être retiré si jamais l’envie en prenait ta hiérarchie.

Et elle ne t’apprécie pas trop, ta hiérarchie. Oh, tu n’as pas à te plaindre de ta Capitaine, fort ouverte et qui comprend parfaitement tes petits soucis de griffon, mais… ton major de division est nettement moins compréhensif. C’est que les coutumes cielsombroises doivent lui sembler un peu étranges, à ce Lorgois méfiant – et te savoir pourvue de deux maris, eux-mêmes mariés entre eux, a peut-être heurté légèrement ses convictions de prime abord. Cela fait plusieurs mois que tu voles sous sa direction – en fait, depuis tout autant de temps que tu voles avec Hector comme ailier. Il a déjà dû supporter ta cohabitation délicate avec ce superbe spécimen de ce Bellifère peut offrir d’idées étriquées, et tu avais espéré que son absence pendant quelques mois le rendrait mieux disposé à ton égard – peine perdue. Il est revenu de la Chasse Sauvage plus sombre et même un tantinet grincheux, et tu redoutes d’avoir à croiser son regard quand il est de méchante humeur.

Comment vas-tu lui expliquer la cause principale de ton retard ce matin ? Bien sûr, tu pourrais expliquer le chagrin d’Ambroisine et ses caprices, mais tu sais très bien que ton major ne sera pas dupe. Tu ne pourras pas prétendre non plus un oubli de matériel : tu es habillée de pied en cap, tes cuirs de Voltige soigneusement entretenus, l’une de tes plus jolies jarretières de dentelle soigneusement fixée dessous, à l’abri des regards ; et tel qu’il est coutumier pour les Voltigeuses cielsombroises, tu as retenu tes cheveux sous un voile épais soigneusement fixé par une multitude d’épingles afin qu’il ne se détache pas. Tu es impeccable, ce matin, c’est un fait, et il ne servira à rien de nier l’évidence. C’est qu’il est intelligent, ce Bastien Aigrépine : en te voyant débarquer à pied et seule sur l’aire d’envol alors que tous les autres ont sellé et enfourché leurs griffons, il va bien se douter que le souci se situe plutôt du côté de Fumerolle.

Fumerolle, qui est présentement en train de se rouler avec délices dans les champs d’herbe à mauve du côté d’Automnal. Avec Volute, d’après ce que tu captes de sensations confuses : en Valkyrion, Brunehilde doit être présentement dans la même situation que toi… Avisant Hector et Ambre, les seuls à ne pas avoir encore décollé et qui t’attendent visiblement avec grande contrariété, tu hausses les épaules en leur adressant un regard désolé, avant de te présenter au garde-à-vous devant ton supérieur censé superviser l’exercice du jour. « Voltigeuse de la Veilleuse au rapport, mon major. Je suis au regret de vous informer que ma griffonne a pris la clé des champs, monsieur. »

Comme d’habitude, as-tu envie d’ajouter en soupirant.

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyDim 6 Jan 2019 - 12:07

Inspirer. Expirer.

Je serre les poings un instant, essayant de me remettre les idées en place alors que je plisse des yeux face à la lumière extérieure. J’étais plongé dans une semi-obscurité jusque-là, n’ayant guère envie de me voir dans le miroir alors que je finissais de me préparer. Je sais que je dois avoir l’air tout aussi maussade que d’habitude. Et pourtant, j’essaie.

De me fondre de nouveau dans cette vie qui a été la mienne, comme si de rien était. De ne pas songer à ce que j’ai pu faire durant ces quelques mois. De profiter de ceux que j’ai retrouvés et du fait qu’ils vont tous bien. Je me raccroche à ça, la plupart du temps et, mis à part mes sautes d’humeur, je pense que je donne plutôt bien le change. Certains ne sont pas totalement dupes et j’attends le moment où je vais finir par craquer et par tout déballer à Melbren. Lui dire que tout cela ne cesse de me hanter, même si cela fait déjà plus de deux mois que je suis revenu. Que j’ai peur de finir par être dévoré par ce que je ne peux même pas appeler des souvenirs vu que je ne me rappelle de rien. Et que je ne me sens plus vraiment moi-même.

Peut-être que le temps finira par faire son œuvre, tout simplement. En attendant, j’ai du travail. Il paraît que je suis Major et que je dois entraîner mes hommes en dépit de la recrudescence d’accidents de Voltige. Une nouvelle chose à laquelle il faut s’habituer, même si j’ai du mal à comprendre comment nous allons pouvoir le gérer si les choses continuent de s’aggraver.

Je regarde les différents duos s’envoler, plissant des yeux pour mieux observer la façon dont ils s’accordent ou non, pour savoir s’ils feront une bonne équipe. Ce lien entre ailiers est tout aussi important que celui que nous pouvons avoir avec notre griffon. La confiance aveugle qu’il faut avoir en l’autre est d’autant plus cruciale qu’il ne faut plus compter sur l’aide de nos dieux pour empêcher une mauvaise chute. Et c’est à moi de voir s’ils se marient bien. Entre autres choses. Malgré tout ce qui a pu se passer, je mets à point d’honneur à ce que personne n’ait à critiquer la confiance que certains ont placé en moi il y a de longs mois de cela. Presque une vie d’une certaine façon, à bien y réfléchir. Et personne n’a rien trouvé à redire pour le moment.

Même si, dans l’immédiat, mon principal problème n’est pas de regarder mes Voltigeurs s’exercer. Ni même le froid, qui se fait mordant en cette matinée heureusement ensoleillée. Mais c’est plutôt l’absence de l’un d’eux. De l’une d’elles même, pour être plus précis. Ombeline de la Veilleuse. Je ne la connais guère, ayant surtout eu des échos sur  une vie privée qui m’a rappelé que je n’étais pas encore totalement à mon aise avec les mœurs cielsombroises, quand bien même j’y travaille activement avec l’aide de certains. Pour autant, elle est compétente et c’est ce que je lui demande. Quand elle est là en tout cas. Je tapote du pied, les bras croisés, alors que je l’attends avec presque autant d’impatience que son ailier. Qui lui semble avoir un peu plus de mal avec elle. Mais il fait avec, tout comme il s’habitue comme il peut à la vie à Euphoria. Ce qui doit être autrement plus délicat au vu de ses origines.

Je n’ai pas le temps de réfléchir plus longuement à tout cela qu’elle finit enfin par faire son apparition. A son garde-à-vous, je lui rends un vague salut, cherchant des yeux sa griffonne avant qu’elle ne finisse par prendre la parole. Et, même si je ne suis pas de la meilleure des humeurs, je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire amusé à la nouvelle. Voilà qui ne va pas plaire à son ailier qui l’attend dans le froid depuis de longues minutes. Moi aussi j’attends mais, au vu de la mine qu’elle arbore, j’en oublie presque de la réprimander. Et puis, ce n’est pas comme si elle pouvait vraiment y faire quelque chose. C’est aussi ce qui fait le charme de nos griffons. Cette capacité qu’ils ont à totalement oublier notre existence lorsqu’ils sont avec leurs semblables. Je sens un battement d’ailes derrière moi alors qu’Ortie se pose à quelques mètres et qu’elle se rapproche d’un pas sautillant, ses serres résonnant sur la terre gelée. Et elle pose son bec sur mon menton, observant la jeune femme avec une curiosité qu’elle ne cherche même pas à dissimuler. Griffon perdu ? J’effleure le bec de ma griffonne et mon sourire se fait plus large. « Il semblerait que nous ayons une Voltigeuse qui ne peut voltiger. C’est… un peu fâcheux. » Et je me frotte doucement le menton, songeant qu’il faudrait que je songe à me raser avant de passer définitivement pour un ours, avant de reprendre, avec un hochement de tête. « Hector, vous pouvez prendre votre envol. Nous allons procéder à un autre exercice avec de la Veilleuse. » Nouveau jeu ? Avec moi ? J’ai un regard en direction de ma griffonne qui a fini par s’éloigner de moi et qui attend, impatiente. Je secoue la tête, amusé, avant de reporter mon attention sur notre Voltigeuse à pieds. « Bien. Que feriez-vous si vous vous retrouvez en territoire ennemi ? Sans griffon. Et si une créature vous poursuit. » Ma griffonne a compris l’idée et s’envole déjà, lui laissant un peu d’avance alors que sa silhouette sombre détonnerait presque dans ce ciel sans nuage. Reste à voir comment Ombeline va réagir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyDim 6 Jan 2019 - 21:29

Si un regard pouvait tuer, celui d’Hector te crucifierait sûrement sur place. Il y a tant de rancœur, dans ces prunelles férocement dardées sur toi, que tu en frémis intérieurement. Cet homme-là est censé être ton ailier, et tu doutes de pouvoir un jour remettre entièrement ta vie entre ses mains. Ton ailière te manque – même si elle est d’Erebor et toi de Sombreciel, la guerre avait réussi à faire de vous des alliées, peut-être même des amies si le temps vous avait été donné de le découvrir. Vous ne le saurez sans doute jamais, maintenant, même si votre correspondance est chaleureuse, et fort riche en informations. Hector ne se fera jamais à Euphoria, tu en as la conviction ; est-ce vraiment la peine de tenter de faire sa connaissance si c’est pour qu’il se fasse muter ailleurs à la première occasion ? Si Fumerolle était aussi fiable que la Voltige l’exige, se serait-il lié à toi plus sincèrement, ou le problème vient-il tout simplement de ta nature ? Femme, cielsombroise : te voilà doublement fautive pour ses opinions de Belliférien endurci, et ce n’est pas ta famille scandaleuse pour ses mœurs si prudes qui te rachètera à ses yeux. Tu l’observes s’envoler avec Ambre, visiblement de fort méchante humeur, et un autre soupir t’échappe. Fumerolle, si tu savais comme je te déteste, parfois ! Tout ce qui te vient en retour, c’est une vague d’euphorie entêtante qui t’étourdit un instant, et tu t’empresses d’ériger tes barrières mentales. La communication avec ta griffonne est plus dure récemment, mais tu ne sais pas trop d’où vient cette nouvelle difficulté.

Tu reportes le regard sur ton major, et le léger étirement à la commissure de tes lèvres te rassure quelque peu. Tu sais lire le langage corporel depuis ton adolescence, grâce à la formation assidue de celle de tes mères que tu as suivie comme apprentie, et tu perçois Bastien plus amusé que réellement contrarié par ta mésaventure matinale. C’est toujours ça de pris – s’il avait fallu essuyer une remontée de harnais par la faute de ta griffonne si agaçante parfois, tu serais certainement rentrée tout droit pleurer sur les genoux de Robin avec Nicolas et votre fille ! C’est en tout cas réconfortant de recevoir un peu de soutien de ta hiérarchie au lieu d’une engueulade stérile, et ton major remonte instantanément de quelques crans sur l’échelle de ton estime personnelle. Tu n’en es pas encore au stade de chanter ses louanges à tes maris avec des étoiles au fond des yeux, mais s’il continue comme ça, il aura peut-être ses entrées à la Veilleuse un jour – bien qu’en y réfléchissant, tu ignores à peu près tout de ses préférences récréatives. Est-ce que ça se fait, de demander à son major de quelle manière il préfère honorer Mirta, sans que cela ne passe pour des avances déplacées ? Tu n’as pas vraiment le temps de t’attarder sur la question, car le regard d’Ortie te transperce avec curiosité, et tu esquisses un sourire timide à la griffonne de Bastien, luttant contre l’envie de tendre le bras pour lui gratouiller le bec comme tu le fais à Fumerolle, les quelques rares fois où elle est à peu près lucide. Tu es à peu près sûre que ça, par contre, c’est impoli, de câliner des griffons que tu ne connais ni de serre ni de plume.

La question du major te prend au dépourvu – mais tu as la chance de ne pas te faire réprimander, alors tu bascules dans le mode stratégique qui est attendu des Voltigeurs en mission. Il y a de grandes chances que cette situation ne finisse par t’arriver, c’est un fait – Fumerolle étant affreusement peu fiable, tu seras forcément amenée à faire face seule. « Si la créature me poursuit en terrain accidenté, je cherche un endroit pour me cacher, major : une maison dans une ville, un bosquet dans la campagne ; et si la créature vole, je me mets à couvert ! » Tu as à peine le temps de terminer – une ombre fond sur toi, et tu ne l’évites que d’extrême justesse, sentant l’air siffler sur ton flanc là où les serres d’Ortie auraient pu te saisir si elle y avait vraiment mis tout son cœur. Deux inspirations rapides, un clignement d’yeux – tu achèves ta roulade sous le rebord de pierre de l’estrade d’envol, hors d’atteinte de la griffonne pour le moment, le cœur battant la chamade sous l’effet de l’adrénaline qui a envahi ton système.

Il va bien falloir que tu sortes de là, non ?

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyMar 8 Jan 2019 - 16:12

Je suis le regard d’Ombeline, curieux, alors qu’entre elle et son ailier semble se dérouler une sorte de combat silencieux. Ou de mise à mort de la part d’Hector s’il en avait la possibilité, allez savoir. Et je souffle, comme si de rien était. « Amusant de voir comment certains semblent mieux s’acclimater à la vie en Sombreciel que d’autres. Je serais vous Voltigeuse, j’essaierais de trouver un moyen de me faire pardonner auprès de mon ailier. Sans être trop… cielsombroise pour lui. » J’ai un sourire en coin, songeant que cette histoire amusera follement Melbren avant de froncer les sourcils à l’idée que les rumeurs vont probablement aller bon train concernant leur absence d’entente. Et qu’il me faudra probablement faire quelque chose pour m’assurer que cela n’affecte pas la qualité du vol.

J’ai une œillade amusée quand je l’entends soupirer alors que je préfère ne pas trop en rajouter sur les causes de son retard. Et l’absence de son griffon. Quand bien même, avec toute la volonté du monde, elle ne pourra pas la faire revenir, ces plumeux étant de vrais têtes de pioches quand ils s’y mettent. Mais j’avoue qu’une part de moi s’amuse de la voir mal à l’aise. C’est un peu mesquin, j’avoue, mais je me retrouve quelques années plus tôt, lorsque j’arrivais moi-même en retard à mes entraînements Et au moins, ce petit incident est une distraction bienvenue dans mon esprit bien trop préoccupé. Tout comme l’arrivée d’Ortie, plus curieuse qu’autre chose. Elle a un battement d’ailes à l’intention de la voltigeuse et j’ai un regard en coin à son attention. « Evite de faire ta charmeuse toi. » J’ai bien évidemment droit à un coup de bec en représailles, même si c’est plus pour la forme qu’autre chose.

Et, quand ma griffonne recule, mon sourire se fait plus joueur alors que ma question tombe. Je vois bien que je la prends au dépourvu, c’était le but après tout. Mais elle réagit rapidement. Et plutôt efficacement, même si Ortie sait être redoutable, surtout pour les pointes de vitesse. Je suis la poursuite des yeux tandis que la griffonne remonte déjà dans les airs. Jouer ! Amie rapide ! Et je m’approche de l’estrade, d’un pas plus tranquille, tandis qu’elle tournoie juste au-dessus d’elle. « Et si le terrain n’est pas accidenté ? Ou pas suffisamment pour échapper au regard de l’ennemi ? Les griffons sont plus rapides que les dragons, mais ils n’en restent pas moins redoutables. » J’ai une pensée pour Mirage, retenant une grimace avant de reprendre, toujours sur le même ton tranquille. « Ils peuvent vous dévorer en un coup de croc. » Ortie se pose sur l’estrade, clignant des yeux à mon attention tandis que je dégaine mon épée, toujours souriant. « Et si l’ennemi n’est pas seul ? » Je me penche, l’épée en main et mon sourire se fait plus large. « Alors, ça fait quoi d’être chassée ? » J’avoue ces paroles sonnent étrangement à mes oreilles et j’essaie tant bien que mal de chasser le malaise que je ressens et qui disparait aussi fugacement qu’il est venu. «Et surtout… qu’allez-vous faire maintenant ? » Tout va bien. Je ne suis pas du tout en train de perdre les pédales, c’était juste une impression. Je ne compte pas l'attaquer ni quoi que ce soit du même genre, juste voir comment elle réagit sous la pression. Heureusement que personne n’est dans ma tête. Enfin si, je sens le regard un peu étonné de ma griffonne à qui j’essaie d’envoyer des sensations positives, avec plus ou moins de succès.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyJeu 10 Jan 2019 - 22:16

Le cœur battant à tout rompre sous l’effet de l’adrénaline qui a saturé ton système lorsque ton major t’a prise complètement au dépourvu, tu inspires l’air à grandes goulées régulières, tâchant de calmer l’agitation pour voir ce qui va se passer ensuite. Tu te doutes bien que le petit manège d’Ortie n’était pas anodin et qu’une leçon se cache quelque part là-dessous ; et ta fierté toute cielsombroise se flatte de voir que Bastien t’accorde un entraînement particulier. Il est bien rare que l’on te singularise positivement – d’ordinaire, c’est plutôt pour critiquer les piètres performances de ton aile, dues principalement aux petits penchants coupables de Fumerolle. Mais là, c’est pour ton bien que le major focalise son attention sur toi – pour compenser l’absence de ta partenaire partie se rouler dans les champs gaiement, pour te permettre d’apprendre malgré tout. Bien sûr, tu te doutes qu’il a des comptes à rendre à sa hiérarchie et qu’avoir hérité de toi n’est vraiment pas un cadeau, mais tu espères tout de même pouvoir tirer tous les enseignements possibles de l’exercice du jour.

Concentrée, tu écoutes donc le rythme léger de son pas tranquille qui s’approche, attentive à ses paroles. Tu grimaces, soudain, lorsqu’il évoque la facilité qu’ont les dragons à croquer d’un simple coup de dents un Voltigeur imprudent. Ton cœur saigne encore pour la perte de Sayanel pendant la guerre – ton major sait-il, que l’un de tes ailiers précédent a été dévoré vif par une dragonne d’Améthyste sur le front ? L’horreur surgit du fond de ta mémoire, ravivant la douleur ancienne, d’autant plus aiguisée que tu as également perdu ton ailière suivante, d’une autre manière moins sanglante, lorsqu’il a fallu la rendre à Erebor après la sécession du sultanat. La peine hurle en toi, quelques infimes secondes ; et tu perçois un lointain écho de Fumerolle dont l’attention a été brièvement captée par ton chagrin. Elle a tôt fait de retourner à ses activités illicites avec Volute, toutefois, et tu secoues la tête pour éclaircir tes pensées. Ce n’est pas le moment de pleurer Sayanel – tu imagines que la cruauté de ce rappel brutal est censée t’apprendre quelque chose, et tu te concentres sur la leçon du jour, ne serait-ce que pour faire bonne impression à ton major.

Il te fait une drôle d’impression, soudain, lorsqu’il se penche – lorsqu’il parle de toi comme… d’une proie. Tu es fille de Sombreciel et vouée à la Voltige, tu n’as pas froid aux yeux et ton courage est bien là, sous tes caprices et tes excès ; mais subitement, tu aurais presque peur de Bastien – de l’éclat étrange qui traverse un instant ses prunelles lorsqu’il baisse le regard sur ta silhouette tapie contre la pierre. Ce n’est pas l’épée dans sa main qui t’inquiète, tu n’es pas étrangère au combat au corps-à-corps et Djamila t’a enseigné les rudiments de l’escrime à la pointe de son sabre erebien ; non, ce qui t’oppresse, c’est la soudaine impression de menace qui se diffuse dans l’air, intangible, impalpable, mais bien réelle et implacable. La chair de poule envahit tes avant-bras, et le souffle s’accélère dans ta gorge, comme si la lumière venait à s’éteindre, comme si la chaleur avait disparu : l’exercice est-il devenu quelque chose de plus dangereux ? Tu l’ignores pour le moment, mais c’est l’aura de Famine que tu perçois – cette marque invisible laissée par les Cavaliers à ceux qu’ils emportent dans leur sillage au sein de la Chasse Sauvage, et que Bastien lui-même n’a pas forcément conscience d’avoir conservée.

Tu frémis, en tout cas, mais tu convoques le courage que tu t’es bâti au fil de tes années d’apprentissage, pour te redresser et faire face à ton major sans ciller. « Maintenant, je vais faire honneur à mon insigne de Voltigeuse et affronter mon ennemi l’arme à la main et la tête haute », énonces-tu avec toute la conviction que tu peux rassembler. Tu ne portes pas d’épée – tu n’as jamais été très efficace avec les armes longues, c’est donc tes lames jumelles que tu sors, de leurs fourreaux fixés au bas de ton dos. Deux poignards aux pommeaux patinés par l’usage, parfaitement ajustés à tes paumes : tu n’es pas une duelliste, tu ne l’as jamais été et ne le seras jamais, mais tu es adroite à la dague, et déterminée à vendre chèrement ta vie. Le major n’est pas l’ennemi, c’est un fait ; mais s’il t’attaque, tu es bien résolue à lui montrer que tu prends l’exercice très au sérieux.

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyMer 16 Jan 2019 - 16:05

A quel moment vais-je devoir m’inquiéter de ressentir ce frisson d’excitation à voir Ombeline fuir comme cela pour se cacher ? A quel moment vais-je réaliser que la Chasse a laissé sur moi des traces bien plus profondes que je ne l’aurais soupçonné, n’ayant jamais vraiment parlé de l’évènement ou de ce que je peux ressentir depuis ? A quel moment tout va finir par se fissurer ?

Pas maintenant en tout cas. Pour l’heure, je me crois complètement maître de ce que je fais, de ce que je dis. Je refuse de croire que je peux me laisser influencer par quoi que ce soit. Je ne fais qu’entrainer une Voltigeuse à la griffonne capricieuse, rien de plus. Et j’essaie tant bien que mal d’occulter cette sensation qui me parcourt l’échine, qui me donne envie de la voir se carapater pour mieux la poursuivre. Je fais craquer les os au niveau de mon cou, me concentrant sur ma cible et me répétant encore et encore qu’il ne s’agit que d’un exercice.

Et, quand elle se redresse, un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres. Ce sourire-là est bien à moi, c’est certain. Je m’y raccroche en tout cas, surtout quand elle reprend la parole et qu’elle dégaine ses deux lames, prête à continuer le combat. « Parfait. Cet insigne mérite le sang qu’on verse pour lui. Il faut lui faire honneur. A chaque instant. Avec ou sans griffon nous restons des Voltigeurs. » Tout en parlant, mon épée s’entrechoque avec ses poignards. Je n’y mets pas toute ma force, voulant simplement savoir comment elle s’en sort et surtout, pensant déjà au coup d’après. Mais il faut dire qu’elle est plutôt adroite avec ses lames et que l’épée n’est pas mon arme de prédilection. J’ai une vague pensée pour ma dague, partie sous d’autres auspices il y a des mois de cela et, à ce souvenir, j’ai un sourire qui s’apparente plus à une grimace qu’autre chose.

Pour autant, je reste concentré sur le combat. Alors que je donne mes ordres à Ortie, le regard toujours rivé sur mon adversaire. « Vous vous débrouillez bien voltigeuse, je serais presque impressionné. » Et je recule d’un pas alors qu’elle peut sentir le bec d’Ortie contre son dos. Mon griffon sait parfois se faire tellement silencieuse que c’en est effrayant. J’ai presque fini par prendre l’habitude mais là, je retiens difficilement un sursaut. Et je reprends, levant un sourcil. « Alors, que se passe-t-il lorsque l’on est focalisé que sur un seul adversaire de la Veilleuse ? Et qu’on en oublie le plus gros danger ? » Je ne saurais dire lequel d’Ortie ou de moi est en réalité le plus dangereux pour le moment. Si ma plumeuse prend l’exercice aussi sérieusement que possible, cela reste un exercice pour elle. Et elle s’amuse follement en vérité, je peux bien le sentir même si elle s’inquiète pour moi. Alors que moi, j’ai le sentiment d’avoir des réflexes qui ne m’appartiennent même pas. Des envies qui ne sont pas vraiment les miennes et qu’il me faut combler, d’une façon ou d’une autre. Mais je dois garder la tête froide et un certain recul. C’est une question de survie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyMar 22 Jan 2019 - 19:42

Il… est étrange, un peu, ce nouveau major. C’est une remarque que tu t’es faite dans les premiers temps de sa présence à la caserne d’Euphoria, et tu sais que quelques-uns de tes collègues partagent cette impression : parfois, on dirait que Bastien Aigrépine est deux personnes différentes. La plupart de ceux de ton bataillon apprécient ses compétences et respectent son autorité, et tu fais partie des Voltigeurs qui s’estiment chanceux de l’avoir reçu comme supérieur après la réorganisation chaotique des escadrons. Cela étant dit, il faut bien reconnaître que parfois, comme par exemple il y a juste un instant, il te fait… un peu peur. Pas une peur panique, ni un sursaut de terreur, il n’a rien de sanguinaire ni de menaçant, c’est plutôt… c’est plutôt son regard qui t’angoisse, si sombre soudain, comme chargé d’une promesse de tourment qui ne se concrétise jamais. Vous autres Cielsombrois, vous êtes fortement réceptifs à tout ce qui n’est pas de ce monde ; et de temps en temps, presque par inadvertance, ton major laisse suinter cette impression déroutante de ne pas réellement appartenir au commun des mortels. Un frisson désagréable court le long de ton échine, mais tu ne peux pas t’attarder sur cette curieuse sensation de décalage : l’exercice continue, et tu dois te concentrer.

Visiblement, il approuve ton choix : tu n’en es guère étonnée, il n’aurait pas été nommé major s’il avait manifesté un quelconque dédain pour l’insigne des Voltigeurs et l’ensemble des valeurs qu’il représente. Et tu te concentres sur son épée qui virevolte, interceptant de la lame de tes poignards, tantôt de l’un, tantôt de l’autre, parfois des deux, mobilisant ta souplesse et ton agilité pour rester en sécurité. (Où est Ortie ?) Ta danse d’acier n’a rien à voir avec la maladresse dont tu es coutumière dans le cadre domestique et qui fait tant sourire tes époux : là, l’arme en main, tu es une Voltigeuse de Sombreciel, et c’est ta vie que ces poignards défendent très sérieusement. (Pas là. Pas là non plus. Pas en haut – tu t’es autorisée à lâcher Bastien des yeux une seconde pour vérifier. Où, donc ?) Droite, gauche, gauche, droite – il ne te laisse pas de répit, et tu te laisses aller dans la transe du combat, tâchant de rester vigilante toutefois à ce qui t’entoure (Où est passée cette griffonne, par Valda ?)

Dans ton dos, tu sens un bec taquin t’apporter la réponse à cette question. Bastien n’a pas manqué tes regards dans tous les coins à tenter de repérer ton deuxième adversaire – la maligne se cachait simplement dans ton dos, suivant tes déplacements. Et s’amusant follement, comme la majorité des siens, lorsqu’ils sont sollicités dans ces exercices qu’ils trouvent sûrement fort divertissants. Ton supérieur recule d’un pas, et sa question résonne dans l’air entre vous. Tu sais très bien ce que tu voudrais lui répondre – qu’un Voltigeur ne vole jamais seul précisément pour cette raison, et que même sans ailier tu devrais quand même pouvoir compter sur ton griffon. Mais voilà, ta griffonne à toi, ce n’est pas Ortie, loin de là ; et plus les mois passent, plus tu remets en question la pertinence de t’escrimer à continuer l’entraînement.

Mais tu ne peux pas vraiment dire ça à ton major – pas alors que tu es toi-même une ailière déplorable, par la force des choses, et qu’Hector a dû s’envoler sans toi à ses côtés. Grinçant des dents, tu adresses une mercuriale silencieuse à Fumerolle qui baigne toujours dans une totale félicité, et tu carres les épaules, rengainant tes poignards. « Il semble que je doive apprendre à me faire pousser des yeux dans le dos pour remplacer ceux de Fumerolle, visiblement. » réponds-tu avec un humour acerbe, avant de reprendre plus sérieusement. « À la Caserne de Serre, l’on m’a enseigné qu’il était important de se battre jusqu’au bout, mais également qu’il fallait savoir à quel moment se rendre. Je n’aurai pas le dessus face à vous deux et je ne tiens pas à ce que l’un de nous soit blessé, alors… je me rends, major. »

L’amertume est de retour. Tu aimerais lui poser toutes ces questions qui t’empoisonnent, mais tu n’es pas certaine de ce qu’il te dira – tu n’es pas certaine qu’il te gardera. Et pourtant, si quelqu’un peut t’aider, c’est bien lui ; même si tu ne sais pas comment aborder le sujet. Hésitante, tu noues les mains devant toi, indécise encore. Peux-tu réellement profiter de l’occasion pour discuter en privé de ce qui te préoccupe, ou le moment est-il mal choisi ?

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyLun 28 Jan 2019 - 8:53

Pour un peu, je pourrais écouter mon cœur qui bat un peu trop vite. Si j’étais de mauvaise foi, je me dirais que c’est uniquement dû à cause de l’exercice, parce que j’aime faire autre chose que des ronds-de-jambe ou de m’occuper de la paperasse qui ne manque jamais de tomber lorsque l’on devient major. Mais, en vérité, c’est tout autre chose et j’en suis bien conscient, quand bien même je fais de mon mieux pour l’ignorer. Comme si quelque chose ou quelqu’un d’autre m’incitait à agir de la sorte, à pousser la jeune femme dans ses retranchements pour voir jusqu’où elle pourrait aller, jusqu’où la peur pourrait la mener. Et une part de moi est profondément satisfaite de la voir lutter jusqu’au bout, même si elle sait, au fond, qu’elle ne pourra pas l’emporter.

L’autre en revanche, est encore plus satisfaite de voir cette lueur briller un instant dans son regard, cette inquiétude qui vient d’on ne sait où. Enfin si, je le sais bien, je l’ai vue dans les yeux de mes proches lorsqu’ils me regardent avec un peu trop d’attention. Ce qui arrive bien souvent ces derniers temps, à mon grand regret. Il faudrait que je finisse par admettre que je ne suis pas revenu indemne de cette Chasse. Mais est-ce une si mauvaise chose ? Après tout, je ne fais que tester les limites de mes hommes, pour savoir s’ils sont prêts à affronter ce qui pourrait nous attendre dehors. Et, il faut bien accepter que, quelles que soit le temps que nous passerons à nous entraîner, jamais nous ne serons vraiment prêts pour ça. Et que rien ne pourra plus jamais faire disparaitre cette angoisse sourde, latente qui me ronge de l’intérieur depuis mon retour.

Et pourtant, mon attention est focalisée autant que j’en suis capable sur le combat. Elle est douée avec ses lames et sait exploiter les failles dès qu’elle en voit une. Mais je peux voir la danse d’Ortie ou, plutôt, je peux sentir son amusement alors qu’elle imite le moindre de ses mouvements, jusqu’à la toucher dans le dos avec délicatesse. J’arrive à esquisser une ombre de sourire en direction de ma griffonne, passablement fière d’elle et, quand la voltigeuse rengaine ses poignards, je lui lance une pomme que j’ai récupérée dans la poche de ma veste. « Donnez-lui ça, elle sera encore plus ravie que d’avoir réussi l’exercice. » Je range mon épée dans son fourreau avec soin, laissant filer un silence alors qu’elle continue de parler. « Ce serait pratique. Des yeux dans le dos s’entend. »

Alors que je parle, je vois la tête d’Ortie dépasser de l’épaule de la jeune femme avant qu’elle ne pose son bec dessus. Je ne saurais dire si c’est pour la consoler parce qu’elle sent son désarroi face à la situation ou si c’est juste pour se rapprocher de la pomme. Les deux n’étant pas incompatibles à dire vrai et je me contente de lever un instant les yeux au ciel devant son petit manège, essayant de me défaire de cette tension qui me noue les épaules en permanence. « Il est certes important de savoir quand se rendre pour se préserver au mieux. D’autant que là, ce n’était qu’un exercice. Qui n’avait en rien pour but de prouver que vous êtes inutile sans votre griffon. Je préfère le préciser. Même si certains seraient ravis de vous pointer du doigt et de dire qu’un voltigeur sans monture n’a que peu d’intérêt, ce n’est pas mon cas. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut arriver sur un champ de bataille. Vous n’allez pas jeter immédiatement les armes si vous êtes désarçonnée, je me trompe ? » Je la fixe alors quelques instants avant de reprendre, d’un ton plus doux. « J’accepte votre reddition voltigeuse. Si vous m’expliquez ce qui vous tracasse. » Non pas que je sois du genre à m’intéresser aux problèmes des autres. Encore que, depuis quelques mois, c’est aussi quelque chose qui a changé, sans que j’en aie vraiment conscience. Tout du moins, jusqu’à présent. Mais, dans l’immédiat, je peux toujours me retrancher derrière le fait qu’il est important que mes voltigeurs aillent bien, pour tout se passe au mieux au sein de la division. Et rien de plus.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyDim 10 Mar 2019 - 20:16

Tu attrapes la pomme que Bastien te lance d’un geste instinctif, habituée à entraîner ton adresse ; et derrière toi, la griffonne se rapproche. Tu ne te sens pas en danger cependant : elle semble à présent bien plus gloutonne que menaçante, et tu ne peux retenir un sourire attendri lorsqu’elle pose le bec sur ton épaule, visiblement déterminée à se rapprocher de sa cible. Ortie te rappelle Fumerolle dans ses bons jours – une Fumerolle gaie et malicieuse, pleine d’affection et d’enthousiasme, lorsqu’elle se tient loin des champs cielsombrois. Une Fumerolle fiable, une vraie partenaire de vol, agile et adroite. Une Fumerolle que tu vois bien trop peu… La tristesse remplace l’attendrissement, et tu reportes ton attention vers ton major, désireuse de t’enfuir loin de ces pensées moroses. Rendre les armes au premier désarçonnement ? Ça non, alors. Tu secoues la tête en silence, répondant par la négative, un peu rassérénée de constater que ton commandant place encore quelques bribes de confiance en toi.

Et vient la question.

Un soupir méditatif est ta première réponse, tandis que tu pivotes pour offrir la pomme à Ortie, te permettant de flatter ses plumes de l’autre main. Cela te laisse quelques instants pour organiser tes pensées et formuler ton discours – il n’est pas question de donner une mauvaise impression à ton major, et tu ne veux pas te laisser aller à ces extrêmes d’émotivité cielsombrois qui vous font si mauvaise réputation à l’extérieur du duché. Gratouillant pensivement la tête d’Ortie, tu relèves le regard vers celui de Bastien, tâchant de mettre des mots sur tes soucis. « J’ai de nombreuses préoccupations, major, comme vous le savez… L’un de mes époux est à Lorgol, à l’Académie, et ce n’est visiblement plus l’endroit sûr que j’avais imaginé. Enfin, ce n’est tout au plus qu’une… inquiétude domestique, ce n’est pas là ce qui cause mon tracas. Le réel problème, c’est ma carrière, j’en ai bien peur… »

Tu laisses retomber tes mains, Ortie t’ayant délestée de la pomme en quelques claquements de bec et te fixant avec ce que tu imagines être un regard plein d’espoir. « Je n’ai plus rien pour toi, ma belle. » chuchotes-tu avant de reporter ton attention sur Bastien. Haussant les épaules d’un geste fataliste qui traduit bien ton impuissance, tu expliques, développant ta pensée. « Fumerolle a toujours été… instable, même au tout début de ma formation. Avec Volute, son frère de couvée, qui est le partenaire de la Voltigeuse Niflheim en Valkyrion, ils sont… terriblement peu fiables, hélas, et je peine à lui faire comprendre à quel point son engagement est important, alors qu’elle n’en fait qu’à sa tête ! S’il n’y avait que moi, encore, cela ne serait pas si grave, je serais la seule affectée mais… l’arrivée d’Hector n’a fait que prouver à nouveau le handicap que je représente. Je comprends parfaitement qu’il soit fort perturbé par ce changement d’environnement, évidemment, et loin de moi l’idée de questionner la pertinence de son affectation, mais force est de constater que je cumule les défauts : je suis une femme, je suis cielsombroise, je suis mariée à deux hommes – qui sont également mariés entre eux ! alors… sincèrement, Fumerolle, c’est juste… le détail de trop. Je sais que ma carrière est fichue, major – très honnêtement, me diriez-vous le contraire, que je ne vous croirais pas… mais je ne veux pas ruiner celle d’Hector. Il n’est pas responsable du manque de sérieux de ma griffonne. Je… Je ne sais pas quoi faire. C’est cela qui me tracasse : je ne sais plus quoi faire de ma vie. »

Il ne s’attendait sûrement pas à une telle tirade – tu ne peux te défendre d’un élan de pitié pour cet officier visiblement fort compétent, forcé de gérer les déboires de tous ses subordonnés !

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Bastien Aigrépine
Bastien Aigrépine

Messages : 437
J'ai : 32 ans
Je suis : Major de division d'Euphoria

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel, duc de Sombreciel ; Octave, empereur d’Ibélène
Mes autres visages: Tara Mille-Visages, Gustave de Faërie
Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs EmptyLun 25 Mar 2019 - 19:06

La chasse est terminée. Je me répète cette phrase en boucle dans mon esprit, essayant de ne pas me focaliser sur le fait que je suis partagé entre le soulagement et la déception. Je réalise bien que quelque chose ne tourne pas rond chez moi, que cela ne va pas en s’arrangeant et que je ne pourrais pas éviter les regards de mes proches bien longtemps. Mais pour l’heure, je me trouve relativement doué pour faire comme si de rien était. Je sens le regard d’Ortie peser sur moi l’espace d’un instant, avant qu’elle ne se concentre sur quelque chose de bien plus important, à savoir la pomme que tient Ombeline entre ses mains.

J’ai une ombre de sourire à la voir jouer de la sorte, presque soulagé de voir qu’elle est toujours fidèle à elle-même. Ce repère m’est précieux, il est le premier lien à m’être revenu de plein fouet lorsque j’ai retrouvé mes esprits et je m’y accroche chaque jour. Je ne sais pas si elle réalise à quel point elle peut être importante pour moi même si, dans l’immédiat, elle est très occupée à quémander des caresses. Je suis ma griffonne des yeux qui relève la tête pour se laisser gratter à la base du bec alors que la jeune femme laisse filer un silence. Silence que je n’interromps pas. Je sais qu’il est parfois difficile de trouver les mots et la questions que j’ai posée est passablement délicate, même si posée sur un ton presque léger, comme si la réponse n’avait pas grande importance. En soit, pour moi, elle n’en a pas. De la Veilleuse reste un excellent élément, avec ou sans griffon. Mais qu’elle soit tracassée est encore un autre problème. J’ai une grimace compatissante quand elle évoque l’Académie et je hoche la tête, la laissant poursuivre. Avant de laisser filer un long silence et de tousser un rire. « Et bien, je crois que je peux accepter votre reddition. Pour cette fois en tout cas. »

Je la fixe un instant, gardant mon sourire avant de souffler, d’une voix plus douce que ce qu’elle peut avoir l’habitude d’entendre. « Je comprends vos tracas pour votre époux à l’Académie. Et je suppose que le convaincre de se retirer quelque temps en lieu sûr n’est pas d’actualité, qu’il vous faut faire avec. » Ce n’est pas vraiment une question, plus un constat. Difficile de faire changer d’avis les gens quand ils sont persuadés de l’importance de la mission qu’ils ont à mener. Surtout qu’ils ont souvent raison et que leur présence est importante, si ce n’est essentielle. Je ne saurais dire ce qu’il en est pour son époux mais je gage qu’il serait revenu s’il n’avait pas beaucoup à faire.

Ortie penche la tête sur le côté, visiblement déçue de ne rien avoir d’autre à manger. Et elle se rapproche de moi, commençant à enfoncer son bec dans une de mes poches où elle trouve toujours une pomme pendant que j’essaie de continuer à parler. Je lève les yeux au ciel alors qu’elle sort victorieuse de sa fouille, le fruit enfoncé à la pointe de son bec. Elle peine à le récupérer, agitant les ailes, la mine mécontente. J’hésite un instant à l’aider avant de me décider, faisant glisser la pomme de son bec à ma main pour qu’elle se serve. « Quant au reste… si vous n’étiez pas entièrement à ce que vous faisiez, vous ne seriez plus là depuis longtemps voltigeuse. Mais, avec ou sans griffon, vous avez été capable de m’affronter aujourd’hui, la tête haute, alors que vous vous saviez en difficulté. Voilà déjà pour le premier point. » Je prends une inspiration alors qu’Ortie se laisse tomber lourdement au sol et je reprends d’un ton tranquille. « Qu’Hector ne soit pas habitué aux mœurs cielsombroises n’est pas… votre problème. Ou le mien. Que vous ayez un, deux ou dix époux, qu’ils soient mariés entre eux ou avec d’autres n’est pas un handicap. Même si, entre nous, j’ai du mal à concevoir que vous puissiez supporter deux hommes au quotidien. » J’ai une oeillade complice l’espace d’un instant, avant de me faire plus sérieux alors que j’aborde le nœud du problème. « La véritable question qui se pose est, est-ce que vous pensez que Fumerolle peut redevenir fiable. Pensez-vous pouvoir la convaincre que votre mission à vous deux est importante, essentielle même ? Même si la possibilité est infime, si elle est présente, si vous avez une ombre d’espoir à ce sujet, vous devez vous y accrocher. A une condition. » Je laisse un temps, mon regard accrochant le sien alors que le bec de ma griffonne se pose sur mes pieds. « Avez-vous envie de rester voltigeuse Ombeline ? » Après tout, c’est peut-être la question que j’aurais dû poser dès le départ. Je sais que, quand je suis sorti de la Chasse, reprendre la Voltige, retourner dans mes bottes a été a un vrai plaisir et je me suis rendu compte que perdre ça m’aurait manqué, comme si j’avais perdu une partie de moi. Mais je ne saurais dire ce qu’il en est pour la femme qui me fait face.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Message Sujet: Re: La clé des champs   La clé des champs Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La clé des champs
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Arven :: Archives V18 :: Archives Pré-reboot :: Ibélène :: Sombreciel :: Euphoria-
Sauter vers: