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 Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles

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Les Savants • Modo
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Melbren de Séverac
Melbren de Séverac

Messages : 5419
J'ai : 27 ans
Je suis : inventeur, baron de Vivessence, savant en mécanique (spé. engins) et mage de l’Été non diplômé (destruction)

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Castiel de Sombreflamme, sa famille et Sombreciel
Mes autres visages: Géralt d'Orsang
Message Sujet: Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles   Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles EmptyLun 21 Jan 2019 - 21:31




Livre IV, Chapitre 1 • Les Labyrinthes de Sithis
Melbren de Séverac

Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles

Quand les lunes gorgent les souvenirs et les pensées d'émotions plus grandes que soi



• Date : 29 septembre 1003
• Météo : Les températures sont clémentes, le ciel dégagé pour la nuit
• Statut du RP : Solo
• Résumé : Lors d'une soirée à Euphoria, Melbren rencontre un potentiel partenaire pour la nuit, mais ses pensées l'emmènent sur un tout autre chemin contre son gré – ou presque.
• Recensement :
Code:
• [b]29 septembre 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4501-que-mnemosie-et-morrigan-dansent-et-valsent-sous-les-etoiles]Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles[/url] - [i]Melbren de Séverac[/i]
Lors d'une soirée à Euphoria, Melbren rencontre un potentiel partenaire pour la nuit, mais ses pensées l'emmènent sur un tout autre chemin contre son gré – ou presque.

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Melbren de Séverac
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Message Sujet: Re: Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles   Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles EmptyLun 21 Jan 2019 - 21:32

Ta main droite est aplatie contre le mur de l'établissement. Tes yeux sont fermés et ton visage orienté vers le haut. Tu inspires par la bouche avant de déglutir. Ta main gauche est perdue quelque part entre deux couches de tissu. Tes jambes sont suffisamment écartées pour accueillir sa cuisse. Tu inspires brusquement quand il mord doucement ton épaule. Sa main s'est faufilée sur ta joue droite et remonte lentement vers ta tempe, là où il pourra sentir ta cicatrice.

Tu rouvres brusquement les yeux.

Tu inspires laborieusement et revois une scène similaire se jouer devant tes yeux. Une scène qui n'inclut absolument pas l'homme pressé contre toi, dans une ruelle sombre d'Euphoria. Tu déglutis alors que ta gorge se serre. Ta main quitte le mur pour attraper son poignet vivement. Tu abaisses sa main sans un mot. Il ne semble même pas le remarquer alors que sa bouche remonte lentement dans ton cou. Tu expires fébrilement, mais pas pour les raisons que tu aimerais. Tu relâches son poignet et ta main va prendre misérablement contre ton flanc. L'autre s'accroche au tissu de sa chemise et tu tentes de chasser tes pensées, de te remettre dans l'état d'esprit requis pour cette situation.

Quand sa bouche passe sur ta joue gauche, tu tournes la tête et attrapes ses lèvres des tiennes. Cela t'aidera à te concentrer. Tu sens l'une de ses mains remonter sur ton ventre, passer sur ton torse. Tu fronces les sourcils et tes lèvres ralentissent leurs mouvements. Quelque chose te dérange et un malaise s'installe en toi. Une gêne à laquelle tu n'es pas habitué et que tu ne sais pas comment interpréter ou gérer.

Tu repousses l'homme instantanément. Sûrement avec trop peu de délicatesse si tu te fies à la confusion qui s'empare de ses traits. Il respire un peu difficilement et te fixe un instant, s'attendant à ce que tu expliques ton geste. Tu le fixes en retour, silencieux, parce que tu es incapable de formuler une excuse. Tu t'éclaircis la gorge, plisses les lèvres et fermes les yeux. Ta main retombe et tu lèves le visage vers le ciel. Tu peux voir les étoiles entre les deux toits. Le ciel est d'un bleu si sombre que, sans les lumières de la rue, tu ne pourrais même pas distinguer les traits de l'homme face à toi.

Tout avait bien commencé pourtant. Vous avez échangé, flirté, bu ensemble. Tu lui as proposé de trouver un coin plus privé. Tu en avais envie. Tu en est certain. Seulement, en cet instant, tu n'es plus sûr de rien. Des images défilent devant tes yeux et elles éloignent encore plus la perspective de ce qui aurait pu arriver ce soir. Des bribes de souvenirs. Elles s'infiltrent dans ton esprit. Elles te rappellent qui parcourt actuellement les cieux, là où toi tu ne vois que des étoiles.

Tu n'es définitivement plus d'humeur charnelle.

Tu soupires avant de reporter ton attention sur l'homme : il semble s'impatienter, ce qui n'a rien de surprenant. Tu es étonné, par contre, qu'il n'ait encore rien dit. Tu te redresses sans le quitter des yeux. Tu replaces ta chemise malmenée par votre brève étreinte alors qu'un air désolé apparaît sur ton visage. « Je te prie de m'excuser. Des pensées parasites, sûrement, mais j'ai perdu l'envie de nous. » Un petit sourire que tu veux contrit alors que ta main vous montre l'un après l'autre.

J’ai envie de toi, Melbren.
Tu cesses de respirer sous le choc. La voix a résonné dans ta tête aussi clairement que si tu venais de l'entendre. Comme s'il ne s'agissait pas que d'un simple souvenir. Tu clignes brutalement des yeux alors que tes pensées s'emballent. Tu ne bouges pas, cependant. Tu laisses ton cœur battre plus fort pour une raison qui t'échappe. Il se serre en même temps, alors que les vestiges de ton passé répandent une acidité désagréable dans ta bouche. Tu sens que Lichen essaie de t'atteindre, mais tu n'es pas en mesure de gérer cette interaction.

L'homme, lui, a déjà commencé à parler. « … perd pas l'envie comme ça, en un claquement de doigts. Faut savoir ce que tu veux, au lieu de m'allumer pour ton bon plaisir. » Cela a au moins le don de te sortir de ta torpeur. Tes yeux se font glace alors que ton corps retrouve un port fier, presque condescendant. « Encore faudrait-il savoir vous servir de ce qui vous a été offert à la naissance, mon cher. Tu fais un geste vague de la main vers lui, sans grande considération pour son ego – après tout, si tu avais désiré des sangsues dans ton cou, tu te serais adressé ailleurs. Cette démonstration faiblarde me force à vous conseiller quelques remises en question stratégiques. Je suis tout disposé à vous suggérer des Compagnes qui assureront votre éducation à merveille. » Tu lui offres un sourire aimable qui n'atteint pas tes yeux. Tu rirais presque de son indignation si la colère, froide et mauvaise, ne pulsait pas dans chacune de tes veines.

Il bafouille un instant avant de réussir à aligner plusieurs mots. « On m'avait prévenu sur ton compte. J'aurais dû écouter ce qui se disait. » Il crache ensuite au sol entre vous deux. Tu suis des yeux son don aux pavés d'Euphoria avant de relever la tête vers lui, un sourcil haussé, ta posture faussement détendue. « Cette démonstration de virilité est censée m'impressionner ? » L'homme secoue la tête, frustré, et tu vois sa mâchoire se serrer sous la colère. Tu supposes qu'il cherche une solution, une idée qui lui permettrait de te régler ton compte, mais le fait que tu fasses partie de la noblesse et, surtout, surtout, que tu sois le frère du duc l'en empêche sûrement. Tu le fixes sans rien dire, la tête haute, le regard sûr, et c'est lui qui ploie le premier.

Tu l'observes quitter la ruelle, la tension visible dans sa démarche, alors que tout ton corps se détend. Tu passes une main sur ton visage, las, perdu. Ce n'était décidément pas comme cela que tu envisageais ta soirée. Es-tu en sécurité ? Tu sursautes en laissant retomber ta main. Bon sang, tu m'as fait peur, Lichen. Je n'en aurais pas eu besoin si tu ne m'avais pas bloqué ou presque. Tu grimaces tout en te mettant en marche. Je suis désolé. Je devais d'abord gérer la fierté mise à mal d'un abruti. Le silence te répond. Il doit sans mal recevoir des images de ce qu'il vient de se passer, en plus d'avoir accès à tes émotions. Rejoins-moi à la fontaine. Tu acquiesces mentalement avant d'en prendre la direction, non sans faire attention à tes arrières.

***

Lichen est déjà là quand tu débouches de la rue menant à la place. Sa silhouette se découpe sur le bord de la fontaine et tu le rejoins d'un pas rapide. A peine te retrouves-tu installé à ses côtés qu'il grimpe sur toi et s'enroule autour ton cou. Tu souris alors que ta main s'enfouit dans son pelage. Vous restez silencieux de nombreuses minutes, profitant simplement de la présence de l'autre alors que tes pensées se bousculent les unes les autres.

C'est un porc. Un rire surpris t'échappe. Tu sais que Lichen ne comprend pas toujours les nuances des histoires humaines, mais son soutien te fait au chaud au cœur à chaque fois. Mais il ne s'agit pas réellement de ça, non ? Tu secoues la tête avant de soupirer. Il y a tant de choses qui te préoccupent ces temps-ci : ta montgolfière qui est au point mort, Joséphine qui a disparu depuis des semaines, certaines rumeurs qui te font craindre le futur de l'empire, pour n'en citer que quelques unes – parmi celles que tu t'autorises.

Tu saisis Lichen avec délicatesse avant de le déposer à côté de toi. Tu te penches ensuite pour défaire tes chaussures et pivotes sur toi-même pour plonger tes pieds nus dans l'eau de la fontaine. Elle est fraîche, mais relativement propre, compte tenu de l'état de certaines des ruelles d'Euphoria. Aidé par le clair de lunes et les lumières plus loin, tu observes tes doigts de pieds remuer dans l'eau avant de trouver à nouveau du regard l'astre de la nuit.

Ton cœur se serre. Lichen émet un couinement plaintif. Tu cèdes, juste un peu, et soupires. Bastien est quelque part, là-haut, sûrement en train de pourchasser un innocent. Tu devrais toi-même être à l'abri, mais l'année passée a bien démontré combien l'humanité était impuissante face à la Chasse Sauvage. Tu es terrifié, mais tu es encore plus terrifié de rester terré à vie et de ne plus vivre. Du moins, c'est ce que tu penses certains soirs. D'autres, tu prends assidument ta potion de sommeil et n'existes plus pour le monde jusqu'au lendemain matin.

Tu fermes les yeux et Lichen vient s'installer sur tes cuisses. Tu sens ses pattes avant remonter sur ton torse. Tu rouvres les yeux et ton Familier t'apparaît en gros plan. Tu ne peux empêcher un sourire de fendre ton visage et Lichen t'envoie une vague d'affection qui te réchauffe le cœur. Il en sortira. Tu fronces les sourcils, hésitant. Tu n'en sais rien. Il cogne le haut de son crâne contre ta mâchoire et t'envoie toute la conviction possible. Tu as entendu les récits. Certains en sont sortis.

Tu déglutis douloureusement alors que ton cœur bat trop fort dans ta poitrine. Tu le sens, ce sentiment. Il est là, il grouille doucement sous ta peau, insolent et désinvolte. Il ne demande qu'à percer, à ce que tu croies les paroles de Lichen. Il est rempli d'un optimisme que tu ne peux te permettre, toi pourtant si prompt à l'engouement et à attendre le meilleur de la vie d'ordinaire. Non, ce soir, tu ne te sens pas suffisamment fort pour l'Espoir. Il attendra un autre jour pour te compter parmi ses adorateurs aveugles.

Tu passes tes bras délicatement autour de Lichen et enfouis ton visage dans son pelage. Il me manque. Pensée fébrile et lourde que tu t'autorises exceptionnellement, suivie d'un soupir douloureux. Tu sens ses vibrisses chatouiller ta joue puis ton cou. Je sais. Beaucoup. Tu hoches doucement la tête. Beaucoup, beaucoup. Tu sens la martre hésiter à dire quelque chose. Tu ne saisis pas quoi alors tu patientes. Elle se résigne à garder le silence, cependant, et tu sens son soupir dans vos esprits. Tu es presque effrayé de lui demander : Lichen hésite bien rarement à dire ce qui lui passe par la tête quand vous n'êtes que tous les deux.

Tu te redresses et il replace ses pattes avant sur ton torse, avant de te fixer intensément. Il reviendra. Il reviendra et tu lui diras combien il t'a manqué. Il semble si sûr de lui que tu te sens comme paralysé. Ton cœur bat plus fort à la signification de ses mots et tu te retrouves à acquiescer machinalement. Lichen place ses pattes sur ton menton, avec tout le sérieux du monde. Tu lui diras, Melbren. Tu seras fort. La perspective de dire ces mots à Bastien sans les envelopper de fantaisie ou de jolis phrases qui embrouillent l'esprit fait naître des nœuds dans ton ventre et battre ton cœur un peu plus vite. Une boule s'est formée dans ta gorge et tu ne sais pas vraiment quoi lui répondre.

Tu n'as cependant pas besoin de le faire : une voix résonne soudain de l'autre côté de la place. « Séverac ! » Tu tournes instantanément la tête vers la source du bruit et reconnais une de tes connaissances. Tu lui offres un salut de la main neutre. « Tu nous rejoins pour une chope ou deux ? » Tu fronces imperceptiblement les sourcils quand tu réalises que tu n'as pas instantanément envie de dire oui.

Lichen attire ton attention d'un coup délicat de sa patte sur ton menton. Rentre avec moi. Allons voir Castiel. Tu fronces définitivement les sourcils quand tu constates l'agitation qu'il tente de cacher derrière ses mots. Il est probablement avec l'une de ses épouses. Je refuse de le déranger. Lichen est triste l'espace d'un instant. Tu ne comprends pas pourquoi avant de réaliser qu'une vague de tristesse t'a envahi aussi. Il est peut-être seul ce soir. Tu ne sais pas. Tes pensées recommencent à s'entremêler. Tu détestes cela quand tu ne te comprends plus.

« Tu viens ou pas ? » La voix forte retentit à nouveau. Tu l'avais oubliée. Rentrons chez nous, Melbren. Tu secoues la tête. Un léger sentiment de culpabilité t'envahit, mais tu t'accroches au peu de détermination en toi. Tu n'es pas sûr de comprendre ta réaction, mais cela semble être le thème de la soirée. A ta connaissance, tu cries : « Je vous rejoins ! Parfait ! On va à la Nuit Filante ! » Tu lui fais un signe de la main pour lui montrer que tu as entendu et il se retourne pour rejoindre ses compères.

Tu reportes ton attention sur Lichen, qui te fixe toujours même s'il s'est rassis sur tes cuisses. Tu t'entêtes. Tu exhales dans un rire suintant l'autodérision alors que tu le reposes à côté de toi et que tu pivotes à nouveau dans l'optique de remettre tes chaussures, pieds mouillés ou pas. Ce n'est pas la première fois que j'accepte d'aller boire avec des gens, Lichen. Tu te fais des idées. Tu sens son irritation apparaître. Nous savons que ça n'a rien à voir. Même esprit, même âme, rappelle-toi. Une boule se forme dans ta gorge. Oui, tu sais. Tu ne comprends pas toutes tes pensées et émotions, mais il a sans doute raison. Il ne s'agit pas que de cela, cependant. C'est bien plus complexe. Tu es bien trop perdu, ce soir.

Je serai prudent et je rentrerai avant l'aube. Lichen ne répond rien, mais il sent que tu dis vrai, que tu ne souhaites pas simplement te débarrasser de lui. Il saisit probablement que tu as besoin de croire que tu es en contrôle, rien qu'un peu. Passer la nuit dans une taverne de la ville, parler avec des gens de choses inutiles, s'embrumer l'esprit d'alcool, c'est de ton ressort. C'est un terrain que tu as pratiqué bien souvent. Il le comprend assurément, non ? Comme tu veux. Nouveau pic de culpabilité. Je vais tenter d'aller trouver Mirat. Tu hoches la tête, mais ne dis rien à la mention du Familier de Castiel, tentant tant bien que mal d'endiguer le flot de tes émotions fébriles.

Sans un mot, il se détourne et se faufile sur les pavés de la place pour rejoindre le palais. Toi, tu prends la direction opposée, celle de la taverne. Le silence règne dans vos esprits et tu en sais la raison. Tu sais que sous cette tentative de maîtrise, de reprendre le contrôle, se cache un besoin de fuir tes propres émotions fichtrement laid.

***

La nuit a été relativement calme, au final. Tu as échangé avec tes compères sur les dernières nouvelles : leurs familles, eux, leurs vies, le duché, Arven en général. Tu as cependant eu la plus incroyable des difficultés à être totalement présent, à n'être qu'avec eux. Quelque part dans ton esprit, il y a avait cette pression continue. Pas gênante, pas envahissante, mais suffisante pour te rappeler les événements de la soirée, les soucis qui te préoccupent. Probablement Lichen et tout le bien qu'il pense de ta décision – et son inquiétude, certes, si tu es honnête avec toi-même un instant.

Tu t'es obstiné, malgré tout. Tu as tenté d'ignorer tout cela et de faire comme si tout allait bien. Chose plus facile à dire qu'à faire quand, en plus de la pression, il a fini par trouver Mirat. Frissons, sourire malgré toi et chaleur dans ton torse ont naturellement suivi le contact. Prolongé, forcément. Lichen avait énoncé ses intentions de manière claire et limpide. Tes pensées se sont irrémédiablement tournées vers Castiel, ce qui a fait vaciller ta détermination. Tu t'es obstiné, encore, cependant.

Les choses se sont considérablement compliquées quand Castiel lui-même s'y est mis – probablement une caresse dans le pelage de Lichen. Tu n'es pas sûr, Lichen n'a rien dit, n'a rien partagé avec toi. Il t'a simplement ignoré quand tu lui as envoyé une vague d'émotions et de sentiments totalement contradictoires. Tu as donc encaissé le coup et frissonné sous la marque d'affection comme un grand, comme l'adulte que tu es la plupart des jours. Tu as laissé ton cœur se serrer et tes pensées t'étouffer, patientant sagement que tout cela se calme au moins un peu, que tu t'accoutumes aux sensations. Et tu ne feras aucun commentaire sur le regard que t'as jeté ton ami à ce moment-là. Non.

Mais, hé ! Tu as au moins tenu ta promesse : les deux lunes sont encore dans le ciel alors que tu passes les portes du palais. C'est déjà ça de pris.

Tout est silencieux dans les lieux peu éclairés, si l'on ne compte pas les quelques bruits des gardes en place pour la surveillance. Tu es légèrement éméché – tu n'as bu que quelques verres – alors tu progresses dans les couloirs et escaliers discrètement, lentement. Tu n'entres en collision avec rien ou presque. Simplement une table qui déborde sur ton chemin. On ne peut te le reprocher quand c'est elle qui a décidé que cette nuit était le moment idéal pour se mettre en travers de ta progression, n'est-ce pas ?

Le souci… Le souci est que, maintenant que tu n'es plus à la taverne, dans l'euphorie fictive du moment, tes pensées refont pleinement surface. Ton cœur redevient aussi lourd. Tes émotions font de nouveau des leurs. Tu sens la frustration et la mélancolie monter en toi. Tu passes une main brusque dans tes cheveux pour les écarter de tes yeux. Tu te sens stupide aussi. Stupide de ne pas réussir à maîtriser tes émotions, ce soir. Stupide de ne pas te comprendre. Stupide de ressentir certains de tes sentiments. Stupide de t'être entêté, quand cela n'a, au final, rien changé. C'est presque pire, même.

Tu soupires tout en montant une volée de marches lentement, ta main en appui sur la pierre du mur. Le ventre noué, l'esprit suffisamment embrouillé par l'alcool, tu peux à présent t'avouer, même un peu, que tu aurais dû écouter Lichen. Probablement. Peut-être aurais-tu dû aller trouver Castiel plus tôt. Peut-être aurait-il pu t'offrir le réconfort nécessaire, par ses bras ou par ses mots. Peut-être cela aurait-il empêché ton cœur de se gonfler de ce trop plein d'émotions malvenu.
Peut-être pas.
Peut-être a-t-il laissé vos Familiers dans sa chambre, plus tôt dans la soirée, avant de rejoindre l'une de ses épouses. Peut-être est-il encore occupé à quelque chose, ses insomnies lui jouant des tours. Peut-être l'aurais-tu dérangé dans une tâche quelconque.
Peut-être aurais-tu dû t'enivrer complètement et aller t'effondrer dans ton lit jusqu'au lendemain midi.

Tu soupires, agacé.
Tu détestes définitivement cette soirée. Tu te sens tellement impuissant, en cet instant.

C'est certainement cette pensée qui te pousse à prendre une décision, à te renseigner auprès des gardes en place sur la situation. Le poids sur tes épaules s'allège quelque peu lorsqu'ils t'apprennent que Castiel se trouve bien dans ses appartements et qu'il est seul. Il y a donc de grandes chances pour que Lichen soit avec lui. Un brin rassuré, tu continues ton chemin jusqu'à sa porte. Tu l'ouvres avec une précaution immense avant de jeter un coup d'œil à l'intérieur.

La vision qui s'offre à toi gonfle ton cœur d'amour et apaise déjà une partie de ton trouble intérieur. Tu entres complètement et refermes discrètement la porte derrière toi. Tu retires tes chaussures et ta veste à l'entrée avant de les placer non loin. Tu marques un arrêt quand tu atteins le pied du grand lit et un léger sourire apparaît sur tes lèvres : Lichen et Mirat son blottis l'un contre l'autre, le dos de Mirat contre la jambe de Castiel. Ton frère, lui, semble dormir assez paisiblement, les traits relaxés. C'est un fait assez rare pour que cela te fasse hésiter à le déranger. C'est le milieu de la nuit, après tout, il a sûrement encore quelques heures devant lui avant que son sommeil capricieux ne le force à s'éveiller.

Castiel choisit ce moment-là pour se replacer dans son sommeil. Sa main va inconsciemment trouver la fourrure de Mirat et… le bout de ses doigts celle de Lichen. Tu inspires brusquement. Le contact te secoue, agitant tes émotions, là, à l'intérieur. Tu fermes les yeux momentanément pour savourer la chaleur qui t'envahit. C'est ce qui te pousse à retirer le surplus de vêtements que tu portes, qui finissent en un tas au pied du lit, et à te glisser du côté non occupé par les Familiers.
Tu veux cette chaleur, propre à Castiel, pour le restant de la nuit, pour aider à panser les meurtrissures de ton cœur et de ton esprit. Tu veux sentir la présence de celui que tu connais depuis si longtemps qu'il fait partie de toi, à présent. Tu veux trouver la paix pour quelques heures, aussi relative soit-elle.

Alors, tu t'installes aussi délicatement que possible, prenant garde à ne pas faire entrer d'air frais sous les draps. Tu glisses ton corps jusqu'au sien et t'arrêtes à quelques centimètres, juste de quoi sentir sa chaleur corporelle et son odeur apaisante et familière. Tu te places sur le flanc et observes un instant ses traits grâce à la faible luminosité provenant des lunes. Il a l'air serein, en cet instant. Tu sais que son esprit est un champ de bataille quotidien qui connaît rarement le répit, mais tu espères sincèrement que ses rêves sont doux malgré tout.

Ton cœur se serre un peu sans que tu ne le contrôles.
Il se serre sous le poids de l'amour trop profond que tu portes à Castiel, sous le poids de ces sentiments que tu n'as jamais pu éradiquer malgré tes tentatives désespérées, sous le poids de leur non-réciprocité dont tu viens à douter parfois, sous le poids de la complexité de votre lien qui joue avec les limites sans relâche et sans manuel d'instruction.
Il se serre sous le poids de la spirale sourde, plus grande que toi, dans laquelle tu te trouves et dont tu n'es pas sûr de trouver l'issue un jour, sous le poids de la vie qui t'emporte dans son sillon chaotique sans te laisser aucun choix, sous le poids des choses sur lesquelles tu n'as aucune prise et qui te dévorent parfois de l'intérieur.
Il se serre sous le poids des pensées que tu adresses au Voltigeur qui demeure dans son élément, dans les airs, mais qui n'est plus là, plus en Sombreciel, plus à tes côtés pour te surprendre encore et encore, sous le poids du vide qui creuse ton cœur à cause de son absence, parce qu'il n'est plus là pour te montrer la vie sous un angle nouveau et rafraîchissant, un angle qui parfois t'aide à respirer un peu mieux.
Il se serre sous le poids de la disparition de ton aimante Joséphine qui n'a plus donné de nouvelles depuis des semaines, sous le poids de ce qui a pu lui arriver, sous le poids de ton imagination qui entrevoit le pire, tous les malheurs mortels, définitifs qu'aucun de vous ne pourrait prévenir.
Il se serre parce qu'il bat trop fort pour son propre bien et que tu ne te comprends tellement pas parfois, comme ce soir.

Tu fermes les yeux puis déglutis difficilement. Tu inspires de manière contrôlée, expires de la même manière, avant d'aller te presser délicatement contre Castiel pour lui voler de sa chaleur, pour lui voler un peu de la sérénité qui semble l'avoir accueilli cette nuit. Pour tenter de te retrouver rien qu'un peu. Ta main va doucement glisser sur son ventre jusqu'à trouver son flanc nu, dans un geste que tu as répété des centaines de fois, sur une peau qui ne t'inspire qu'affection, familiarité et sécurité. Tu fermes les yeux tout en tentant d'apaiser les battements effrénés de ton cœur et le chaos de tes pensées.

C'est à ce moment-là qu'il s'éveille à moitié en marmonnant quelque chose que tu ne comprends pas. Tu fronces les sourcils, inquiet, avant de lui murmurer tout bas : « Shhhh, rendors-toi, tout va bien. Tu pries Niobé pour qu'il ne se réveille pas complètement. Melbren, c'est toi. Les mots sont inarticulés et cela te rassure quant à son état d'éveil ; tu y perçois une surprise réjouie qui te réchauffe le cœur et te vole un sourire. C'est moi. Retourne auprès de Niobé, mon frère. » Tu déposes prudemment un baiser sur son épaule avant d'y apposer ton front et de soupirer fébrilement.

Un sourire réapparaît sur tes lèvres quand tu sens sa main, celle qui reposait dans le pelage de vos Familiers, glisser sur ton avant-bras avant de s'arrêter et d'exercer une pression sur ton bras. Tu fermes les yeux de contentement quand tu réalises qu'elle y reste et savoures la chaleur qui se répand dans ton cœur et dans ton torse depuis tous les points de contact entre vos deux corps.
Inconsciemment, ton pouce se met à effectuer de brèves caresses sur son flanc, dans un rythme lent, régulier, glissant sur sa peau tel un pendule. Tu restes plusieurs minutes à écouter sa respiration retrouver sa profondeur, Niobé soit louée, avant que celle-ci ne prenne des allures de berceuse pour ton esprit en émoi. Tu sens tes paupières s'alourdir, le calme se faire peu à peu en toi. Enfin.

Tes doigts ont un soubresaut nerveux et tu reprends conscience brutalement à cette réaction. Tu clignes des yeux, désorienté, alors que quelques secondes à peine ont dû passer. Puis tu réalises que tes doigts frôlent à présent ceux de Castiel, entre vous. Sans réfléchir, tu soulèves légèrement ton bassin, décales ton bras juste ce qu'il faut pour pouvoir entremêler l'extrémité de vos doigts et replaces confortablement ton front sur son épaule. Tu inspires une fois son odeur, familière, aimée, et expires pour tenter d'évacuer la tension dans ton corps. Enfin, tu fermes définitivement les paupières et laisses l'apaisement se répandre en toi.

Dans la chambre calme et silencieuse de ton frère, la dernière chose dont tu as conscience avant de sombrer dans le sommeil est la voix somnolante et pleine d'affection de Lichen dans ton esprit : Tête de mule, va.
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Que Mnémosie et Morrigan dansent et valsent sous les étoiles
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