Histoire
“Elle s’appelle Anaïs elle n’avait pas huit ans, sa vie c’était douceur, rêves et nuages blancs” 8 ans.
A 8 ans, Anaïs vivait à l’ombre de ses parents.
Sa mère était une guerrière de la Volte. Son père quant à lui était aviculteur dans l’entreprise du grand père paternel d’Anaïs. Il s’occupait de l’éducation d’Anaïs lorsque sa mère, guerrière, était en mission pour la Guilde.
Anaïs avait un grand frère Loïc, de 3 ans son aîné.
L’entreprise d’aviculture était florissante et fournissait bon nombre de volailles au duché.
Réservée, Anaïs grandissait entourée des siens dans un duché où la femme avait l’ascendant sur l’homme.
“Elle a les yeux clairs et des robes en velours” 10 ans.
Depuis son plus jeune âge, le caractère d’Anaïs était différent de celui de son grand frère. Lui était bagarreur, un garçon hautain qui n’avait pas le choix et devait faire sa place dans un duché où les femmes dominaient. Anaïs, quant à elle, était un peu plus réservée, soigneuse et travailleuse. Elle cherchait dans chaque action à rendre ses parents fiers d’elle. Mais elle n’était jamais satisfaite Elle recommençait encore et encore. Parallèlement son frère enchaînait et avait une attitude plus franche. Elle cherchait à simplement obtenir une reconnaissance pour tenter d’avoir cette confiance en elle.
Le franc parler de Loïc contrastait également avec l’attitude pour le moins réservée de sa jeune soeur. Il lui arrivait bien souvent de rougir voire de bégayer quand on lui parlait, ce qui faisait rire ses proches provoquant un fard sur les joues de la jeune fille.
A 10 ans, Anaïs ne savait pas trop réellement quoi faire de sa vie. Voulait-elle être guerrière comme sa maman ou toute autre chose ? Sa seule certitude reposait sur le fait qu’elle voulait travailler, afin de rendre ses proches fiers d’elle.
On lui a assez raconté qu’en Cibella ce sont les femmes qui exercent l'autorité. Mais à 10 ans, que sait-on de la vie que l’on n’a tout simplement pas encore vécue ?
“Comme toi, comme toi, comme toi” 15 ans.
C’est à l’âge de 15 ans que peu à peu à Anaïs se rendit compte que la vie d’avicultrice ne lui convenait pas. Elle voulait prendre soin des autres, agir, être utile de ses 10 doigts. Elle savait très bien qu’elle le serait si elle restait en compagnie de son père et sa marraine mais il lui manquait quelque chose. Les femmes de Cibella étaient puissantes, elles protégeaient et agissaient. Elle se devait de devenir l’une d’entre elles.
Quand sa mère rentrait et lui contait ses aventures elle mémorisait chacune d’entre elles en poursuivant son travail. Le soir en se couchant, elle réfléchissait, pesant le pour et le contre. Comment mêler utilité et satisfaction ? Elle voulait protéger et être loyale envers sa famille et son duché. Peu à peu cette idée de servir elle aussi la Guilde émergea. Mais une peur, celle toujours omniprésente de ne pas être capable, la faisait douter d’elle.
Des semaines, des mois durant, elle réfléchissait. Elle voulait prendre son temps, ne pas foncer sans connaître toutes les données du problème au préalable. C’est ainsi que les meilleures décisions se prenaient, avec du recul. Ce dont elle était sûre, c’est que la protection faisait partie intégrante de sa famille.
Il y eut ce jour où Anaïs observait un attroupement. Des guerriers encadraient un noble qui se rendait au palais. Elle les regardait et les suivait. Quelques jours après elle les vit à nouveau et les étudia tout en pensant.
En effet, depuis plusieurs mois, sa mère cherchait à l’entraîner au maniement des armes. Cette initiation n’avait pas connu un franc succès. Elle n’était pas franchement convaincue de ses aptitudes à devenir guerrière.
Toutefois, l’observation de cette procession fit qu’elle eut une révélation. Malgré les apprentissages de sa mère, elle n’avait pas compris qu’une guerrière pouvait très bien escorter, protéger. Elle savait que cette fonction ne se limitait pas à cela et qu’elle devrait sortir son épée quelques fois. Mais cette présence, autour des personnes dans le besoin était ce qui lui correspondait le plus.
Elle a décidé, ce jour là, de s’investir plus franchement dans l’apprentissage que lui fournissait sa mère.
Désormais, elle était déterminée à réussir. Elle savait que devenir une guerrière était un travail long et ardu mais sa décision était prise.
“Comme toi que je regarde tout bas” 18 ans.
Elle suivit les enseignements de sa mère. Celle-ci lui parlait beaucoup, son physique d’adulte n’était pas totalement terminé. Mais elle lui enseignait ce qu’elle devait savoir sur ce monde, sur les rôles des guerriers, de la Guilde. Elle lui conta les différentes missions qu’elle effectuait : protection, escorte, combat,...
Anaïs notait tout dans sa tête, mémorisait, questionnait. Elle était minutieuse jusque dans ses questions, le souci du moindre détail, de la plus petite anecdote. Les histoires qu’on lui contait forgeaient cette identité qu’elle se construisait. Elle aussi aurait son lot d’histoires à conter dans quelques années.
Sa mère lui assurait qu’elle deviendrait comme elle. Mais, elle avait un long chemin à parcourir, elle le savait. En effet, ce manque de confiance en elle, son incertitude sur ses capacités étaient ses plus gros défauts débouchant sur un doute perpétuel.
Elle était sûre de vouloir protéger autrui. Elle voulait aider. Elle espérait juste ne pas faire d’erreur. Sa mère se débrouillait tellement bien. Elle la regardait, envieuse. Elle suivait un entraînement conforme à son âge pendant des années, 5 ans au total où sa maman lui apprit les rudiments de leur métier.
“Elle pose un peu distraite au doux soleil” 21 ans.
A 21 ans, elle était à 4 ans de son entrée au sein de la Guilde. Cela faisait 3 ans qu’elle s’entraînait. La persévérance allait payer tôt ou tard. Mais, elle savait qu’elle ne devait pas mettre la charrue avant les boeufs alors elle insistait, répétant les mêmes exercices.
A son entrée dans la Guilde, elle savait qu’elle devrait payer son droit d’entrée comme tous les autres. Tout comme eux elle allait payer armes et équipement. Aussi durant ces années de transition elle s’évertua à travailler un peu plus que ce soit auprès de son père ou de son grand père afin de se faire un argent de poche suffisant.
Dans le même temps, elle continuait à s’entraîner en compagnie de sa mère qui la félicitait. Elle appréciait ses remarques mais sa mère lui rappelait qu’elle ne devait pas se contenter de cette satisfaction momentanée. Au fond d’elle-même, Anaïs le savait. Elle devait continuer à travailler. Elle voulait à son tour escorter tous ceux qui étaient susceptibles de faire appel aux services de la Guilde. Elle espérait réussir.
“Elle allait à la Guilde, juste un peu plus bas”- 25 ans.
Elle s’est dirigée à 25 ans vers la Guilde. Sa bourse était pleine de ces quelques pièces gagnées et elle était prête à devenir une guerrière à part entière. Elle voulait protéger, offrir son bras armé aux services des personnes dans le besoin. Elle savait qu’elle devrait continuer ses efforts entrepris depuis plus de 10 ans.
C’est d’un sourire large qu’elle paya ce qu’elle devait pour rejoindre les rangs de la Guilde.
Là aussi, elle dû montrer sa volonté farouche. Elle en surprit plus d’un par son travail. Inépuisable, elle persévérait sans relâche voulant sans cesse s’améliorer. Elle entendait et mettait en pratique les remarques. La majeure partie d’entre elles l’aidait à avancer mais certaines, plus moqueuses nourrissaient sa rancune. Elle s’efforçait de se contrôler car elle était douée.
Elle agaçait aussi ses pairs. Elle était maniaque et voulait recommencer tant que tout n’était pas simplement parfait.
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Pendant le livre I : Année 997
“Elle aimait la musique” 27 ans.
C’était une surveillance mineure, lors d’un opéra au cours de sa dernière année qu’il se produisit un événement pour le moins particulier. Elle était en compagnie d’autres guerriers. Jusqu’à présent, elle ne s’était pas souciée de ce que la musique pouvait lui apporter jusqu’à ce que cet homme n’ait élevé la voix. Elle en avait eu la chair de poule. Si elle ne portait pas d’armure ses camarades auraient très bien pu remarquer son trouble.
Doucement, elle s’était retournée et avait regardé la scène comme subjuguée.
Elle ne savait pas quoi dire. Pour ceux qui l’observaient, la jeune femme si douce et réservée avait son regard plongé dans celui qui ravissait près d’une cinquantaine de spectateurs. Elle avait découvert qu’elle aimait la musique. Ces mélodies la calmaient et lui faisaient oublier la guerre, les conflits. A bien regarder les personnes présentes lors de l’opéra tous semblaient subjugués et absorbés ce qui la fit sourire un peu plus.
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Pendant le livre II : Année 998
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TRAME ALTERNÉE (Intrigue 2.3 La Roue Brisée)
“Mais d’autres gens en avaient décidé autrement” - trame alternée.
Elle ne s’est pas réveillée de cet affreux rêve mais elle y a vécu une toute autre vie, celle d’une Compagne. Elle faisait partie de ces filles qui accompagnent certains hommes. Au contraire de sa vie actuelle elle était instruite. Reconnue à sa juste valeur, elle s’était faite une bonne clientèle auprès des nobles qui appréciaient sa présence à leurs côtés. Elle aurait probablement perdu pied face à cette situation. Telle la belle au bois dormant, le prince ne l’a jamais réveillée et a laissé cette histoire au fin fond des oubliettes. La trame alternée a emporté avec elle, le rapprochement avec cet homme connu à l’opéra. Elle était son épouse.
→ Choix d'oublier
“Elle a les yeux clairs et elle a 28 ans, c’était une jeune femme sans histoire et très sage mais elle n’est pas née comme les autres ici et maintenant”.
Anaïs a désormais 28 ans et est armée. Fidèle à ses principes, elle a escorté les caravanes des mages malades. L’épidémie magique les a rendus souffrants et les Guerriers, entre autre, en assurent sa protection. Elle a déposé une couverture pour les réchauffer, les a aidés. Elle les a protégés car ils le méritent bien après tout.
Une fois de plus lors de ce voyage, elle a réfléchi. Elle s’est rendue compte à quel point chaque homme et femme présent sur cette terre est bien peu de chose. La maladie, la guerre sont autant de fléaux rendant la vie si compliquée à vivre. Elle se doit d’être loyale envers ses employeurs mais aussi envers elle-même. Les principes qu’elle se fixe sont basés sur la protection des autres.
Elle ne comprend pas Anaïs pourquoi cette guerre est nécessaire, pourquoi les morts doivent joncher la route de sa destinée. Toutefois, elle poursuit, réservée, réfléchissant. Chaque situation est analysée et mémorisée pour comprendre jour après jour le monde dans lequel elle vit.
Elle ne sait pas lire ni écrire mais la vie se suffit à elle-même. Son rôle est de protéger et de servir. Elle s’améliore jour après jour.
Au delà de rendre ses proches fiers d’elle, elle veut être fière d’elle même. Elle ne veut pas regretter, elle veut gagner cette confiance en elle et cet espoir dans l’avenir. Peut-être que le jour où elle y sera parvenue, elle pourra l’insuffler aux autres ? Qui sait ?
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Pendant le livre III : Année 999
Durant ce livre Anaïs prend progressivement confiance en elle. Il faut dire que les différents événements l'ont secouée et l'obligent à faire face à une réalité qu'elle ne comprenait pas jusque là : le théâtre et des souvenirs bien trop vite oubliés, des momies venues d'ailleurs.
Elle ne sait pas qui ils sont ni réellement comment faire pour arrêter cette mascarade mais elle continue à escorter à protéger. Elle ne veut pas que ses plus proches amis et même cet homme pour lequel son coeur commence à battre souffre d'une quelconque manière des événements. Elle prie son dieu et habitée d'une nouvelle volonté elle fait face à l'inconnu prête à en découdre.
Les dieux absents la mettent dans un trouble naissant et la font à nouveau douter. Puis elle se rend compte que c'est probablement le moment pour elle de se prouver ce qu'elle vaut.
Chronologie
1/5/970
Naissance d'Anaïs à la Volte.
1/10/985
L'année de ses 15 ans Anaïs doute ; elle commence à se dire que cette vie qui est la sienne ne lui convient pas. C'est lors d'une escorte de nobles qu'elle a ce sursaut et cette prise de conscience, elle deviendra mercenaire, de ceux qui escortent et protègent.
1/9/995
Anaïs rentre à la Guilde le la Volte pour y suivre sa formation de mercenaire.
20/5/997
Lors d'un opéra à la Volte, Anaïs est subjuguée par le chant d'un homme ; un instant troublé, elle reprend ses esprits pour conduire sa mission au mieux.
Avril - mai 998
Trame alternée : Anaïs est une Compagne, épouse de cet homme qu'elle a entendu au théâtre ; elle ne s'est jamais réveillée de cette réalité.
Septembre 998
Anaïs accompagne et protège la caravane des mages malades jusqu'a Roc-Epine ; il s'agit d'une de ses premières missions en tant que guerrière à part entière
30 Mai 999 : Anaïs enquête sur le théâtre et fait face à un passé douloureux. Son esprit fragilisé est remplacé l'espace de quelques minutes par un autre la conduisant à affronter son ami Serenus.
28 juillet 999 : Anaïs escorte le comte du Val-d'Or et fait face aux momies. Elle emploie le langage des armes pour reprendre contenance.
Maintien de l'ordre en bonne et due forme
Anaïs Belécu et Serenus Dardalion
20 décembre 1002
Anaïs est parmi les étals en surveillance du marché local. AnaÏs sait ce qu’elle doit faire. Son devoir est de maintenir le calme. Elle est jeune, la guerrière et elle ne rechigne à nulle mission. Celle-ci n’est pas des plus prestigieuses mais elle lui permet de se faire son pécule.
Le temps est sec mais froid et Anaïs frissonne alors que son regard est attiré par une cagette qui tombe faisant rouler quelques fruits et légumes. Les cris du marchand envers son apprenti la font sourire. Elle hésite un instant à aller donner un coup de main. Elle sait qu’elle ne doit pas s’éparpiller et doit rester sur ma mission initiale. Puis soupirant, elle contourne le dit étal et, à proximité de voix, s’exprime d’une voix douce mais assurée :
“Soyez vigilants tout de même, on ne sait jamais qui pourrait profiter d’une telle aubaine de ces fruits offerts si gracieusement”.
Anaïs reste debout aux côtés de l’homme et de l’apprenti pendant qu’ils ramassent leurs produits. Elle a une vision circulaire vérifiant qu’aucun mendiant ne profite de l’aubaine. C’est ainsi qu’elle opère. Elle n’aime pas quand le désordre a la voix au chapitre. Alors que les deux hommes ont terminé leur rangement, elle s’agenouille prenant une pomme et la lance au plus jeune d’entre eux.
“Tenez, vous en avez oublié une et veillez à ce que ça ne se renouvelle pas, l’on a guère besoin que vous semiez plus de trouble qu’il n’en existe déjà, voulez vous ?”.
Anaïs fait un clin d’oeil en repartant afin qu’ils soient conscients qu’elle ne leur veut aucun mal. Dans ses préceptes, ce marché se passera bien seulement si chacun y met du sien. Les débordements n’ont pas lieu d’être, aucune incartade ne sera tolérée. Il n’est pas possible qu’il en soit autrement. A peine plus loin, elle remarque une personne un peu plus âgée qui commence à se rapprocher d’un étal mais aussi des enfants qui courent. La vie anime peu à peu la place.
Anaïs ne reste pas sur place, poursuit ses allers et retours et reste pour l’heure assez discrète. Un peu plus loin, vers un autre étal elle aperçoit un guerrier également seul. Ils sont tous de la Volte mais celui-ci fait partie de ceux qu’elle connaît le mieux. C’est le fils du boulanger. Il arrivait quelques fois qu’ils se croisent dans les rues, quand ils étaient enfants. Ils n’avaient jamais parlé des heures durant et les échanges étaient plus de la politesse qu’autre chose.
Toutefois, se trouver sur cette mission en même temps que lui pouvait permettre qu’ils fassent un peu plus connaissance. Elle le contourne sans un bruit et arrivant à ses côtés elle regarde, tout comme lui, un musicien qui s’installe pour égayer le marché.
“Salut” un seul mot augure d’un malaise perceptible. Elle aurait presque envie de repartir mais elle enchaîne le plus simplement du monde “Comment vas tu Serenus ?” Une simple courtoisie pour démarrer une collaboration dans cette mission qui leur incombe.