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 Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît

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Message Sujet: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyDim 15 Avr 2018 - 18:12


   
Livre III, Chapitre 3 • Les Échos du Passé
Maelenn du Noroît & Isabeau Ventdoré

   
Cravache et ragots comme signe d'amour

   
Une nouvelle famille

   


   
• Date : 25 Juillet 1002
• Météo (optionnel) : Ensoleillé, le vent se montre moins tumultueux que d'habitude
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Emprisonnée par Liam au palais ducal, Maelenn fait appel à ses soeurs de la Guilde des Compagnes, avide d'amusement et d'information. C'est Isabeau, vieille connaissance de la musicienne, qui répond à son appel, prête à distraire la prisonnière de tous les moyens possibles. Tous.
• Recensement :
   
Code:
• [b]25 Juillet 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3601-cravache-et-ragots-comme-signe-d-amour-maelenn-du-noroit]Cravache et ragots comme signe d'amour[/url] - [i]Maelenn du Noroît & Isabeau Ventdoré[/i]
    Emprisonnée par Liam au palais ducal, Maelenn fait appel à ses soeurs de la Guilde des Compagnes, avide d'amusement et d'information. C'est Isabeau, vieille connaissance de la musicienne, qui répond à son appel, prête à distraire la prisonnière de tous les moyens possibles. Tous.
   

   


Dernière édition par Isabeau Ventdoré le Dim 15 Avr 2018 - 18:56, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyDim 15 Avr 2018 - 18:13

Le devoir d’une Compagne était, parmi beaucoup d’autres choses, de soutenir ses sœurs face à l’adversité, au malheur et à la peine. Surprise, Isabeau l’était sans aucun doute lorsqu’elle avait ouverte une lettre joliment calligraphiée un matin de Juillet. Maelenn, cette jolie écriture était de la douce et intelligente Maelenn. Cela faisait plusieurs années que l’érudite n’avait pas été en contact directement avec elle. Quand la musicienne était venue trouver protection et réconfort à la Guilde, Isabeau était d’ores et déjà là. Elle avait vu Maelenn se parfaire, devenir la Compagne idéale, peut-être même un peu plus que toutes les autres. La jeune femme ne s’était jamais sentie jalouse. Elle aimait chacune de ses sœurs comme personne d’autre. Sans aucune famille, Isabeau tenait à traiter et considérer ses collègues comme sa nouvelle maison, les siens. Si elle n’avait jamais eu le plaisir de se lier intimement avec cette dernière, elle se rappelait tout de même de la passion qui animait chacune de ses actions. Maelenn avait besoin d’aide, et il était hors de question de ne pas lui offrir quoi que ce soit. Compagnie, information, tout était bon à donner à cette délicieuse Compagne, prisonnière du duc Liam sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi.

Avide de liberté, Maelenn devait l’être sans aucun doute. Isabeau avait connu un injuste emprisonnement lorsqu’elle était encore une jeune fille. Elle savait ce que cela faisait, comment on se sentait en étant ainsi prisonnière, incapable de maitriser son propre destin. S’il était inconcevable d’organiser sa fuite, puisqu’après tout la Guilde ne savait pas vraiment pourquoi la musicienne était dans une telle position, il semblait tout à fait possible de lui offrir un brin d’air frais. Isabeau, dans tous les cas, s’était habillée en conséquence. Sa robe était ample, finement ouvragée mais pratique, parfaite pour une activité physique en plein air. De l’équitation, voilà ce dans quoi la gentille Isabeau souhaitait entrainer sa vieille connaissance. Emprisonner l’un de ses sujets était quelque chose, mais laisser dépérir ce même sujet dans son palais n’avait rien d’honorable. Le duc devait le savoir mieux que quiconque. On n’en venait pas à diriger le duché de l’Honneur sans comprendre ce genre de chose. Quittant la Guilde des Compagnes en début d’après-midi, Isabeau se dirigea lentement mais sûrement vers le palais ducal, faisant trainer derrière son destrier une autre bête. Mieux valait prévenir que guérir, si l’écurie ducale n’était pas prête à fournir un cheval à la prisonnière, Isabeau était là pour elle.

Si les gardes à l’entrée du palais furent hésitants l’espace d’un instant, ils durent s’incliner alors qu’Isabeau leur martelait ces quelques mots « Votre duc en a fait la promesse, respectez la ou subissez-en les conséquences ». Liam avait autorisé Maelenn à recevoir de la compagnie, ainsi il était hors de question que ce privilège soit bafoué. Laissant la garde des deux animaux à l’écurie, Isabeau se laissa guider à travers les couloirs de la forteresse, réalisant soudainement que c’était la première fois qu’elle s’y trouvait. Le duc n’étant pas très friand des Compagnes, la demoiselle n’avait jamais eu l’occasion de se trouver dans sa résidence. Isabeau profita de chaque instant pour savourer le décor somptueux du palais, graver dans sa mémoire la disposition des couloirs, s’informer tout en se faisant plaisir, tout simplement. Après ce qui lui sembla être un éternité, un valet l’informa enfin qu’ils étaient arrivés à destination. Maelenn se trouvait là, derrière cette porte, à quelques mètres seulement. Isabeau n’était pas inquiète, mais elle se demandait tout de même quel accueil son ancienne amie lui offrirait. Cela faisait si longtemps et les circonstances étaient si étranges.

-Maelenn. Je suis venue aussi vite que j’ai pu.

Sans même s’intéresser au somptueux décor de ce petit salon, Isabeau préféra plonger son regard grisâtre sur la silhouette de sa collègue. Si Maelenn ne semblait pas vraiment malade, pas encore, l’érudite sentit que quelque chose clochait. Sa sœur n’était plus comme avant, plus tout à fait. Bien sûr, le temps était venu lui aussi faire ses ravages, mais c’était quelque chose d’autre, quelque chose de bien plus insidieux. Inquiète, Isabeau l’était désormais sans aucun doute. Sans même attendre que son interlocutrice ne lui réponde, elle s’avança à grand enjambée, attrapant avec douceur les mains de la musicienne. Un sourire radieux vint illuminer son visage alors qu’elle sentait la douce chaleur des mains de son amie. Elles n’avaient jamais été proches, pas comme ça en tout cas, mais Isabeau aimait sentir les autres, dans tous les sens du terme. Savoir qu’elle était bien là, chaude et en vie, la rassurait.

-Dites-moi ce que vous voulez, douce amie. J’ai également préparé une petite surprise pour vous.. Je vais vous offrir un indice.

Et sur ces quelques mots, Isabeau révéla une cravache en cuir finement ouvragée. Compte tenu de leur métier, cette cravache aurait pu être comprise de mille et une façons mais pourtant, en bonnes Outreventoises qu’elles étaient, une seule réponse semblait vraiment faire sens. Cette surprise allait-elle plaire à Maelenn ? Qu’avait-elle donc à dire, prisonnière pour des motifs étrangers à toute la Guilde ? Isabeau était prête à tout entendre, tout accepter. Après tout, c’était expressément ce que sa cliente de la journée avait demandé, n’est-ce pas ?
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyVen 11 Mai 2018 - 5:35

Quel ennui, au palais ducal !

Cela fait bientôt deux mois, qu’elle y est recluse, et la cour de Souffleciel n’est en rien aussi amusante et divertissante que celle d’Edenia. Si encore elle avait le loisir d’y avoir la compagnie de son soi-disant client ducal, mais Maelenn n’a pas le privilège de s’accaparer la présence de Liam d’Outrevent autrement qu’à l’occasion de quelques repas. Lors d'échanges distants, empruntés, surveillés de tous les côtés par l'ensemble de la domesticité. Quant à la broderie, au tissage et au point de croix… elle s’en est rapidement désintéressée, et même les livres de la bibliothèque ducale ne l’intéressent que peu, d'autant plus qu’on lui restreit les sections auxquelles elle a accès. Comme si elle allait apprendre plus de sorcellerie dans les traités historiques poussiéreux de Souffleciel ! Sans harpe de laquelle tirer quelques notes réconfortantes, tout lui semble si terne. Si faux.

Elle n’a jamais vécu sans musique.

La harpiste a écrit à la Guilde des Compagnes d’Outrevent, où elle a fait son apprentissage, il y a quelques années. Plus précisément à Isabeau, l’intelligente amie dont elle garde toujours un agréable souvenir et qu’elle aime à voir lorsque l’occasion se présente. À cette occasion, par exemple, puisque Liam lui a autorisé de la compagnie. Elle a plaidé sa cause, argumentant qu’il serait bien qu’elle ait droit de voir une amie - moins douteux, aux yeux de sa Guilde et du monde. Sous surveillance, évidemment, mais… juste une fois. Afin d’être moins seule, un peu, dans ce palais où tout lui est hostile. Une seule fois.

Maelenn est nerveuse. De hâte, oui ! De grande hâte, de voir la jolie Compagne. Elle l’a officiellement fait mander à la forteresse et contre son temps, est plus que prête à payer. Après tout, ce sont ses services de distraction, qu’elle exige en cette belle journée. Elle a laissé à Isabeau le soin de dénicher une activité, autorisée, décente, distrayante, à effectuer en sa compagnie. Dès que la porte du petit salon s’ouvre, elle fonce vers celle-ci, afin d’accueillir son amie. « Maelenn. Je suis venue aussi vite que j’ai pu. Quelle joie de te voir ici, Isabeau. » La demoiselle du Noroît place sur son visage son expression la plus heureuse, mais peut-être y manque-t-il un peu d’éclat. Telle une fleur sans eau et sans soleil, la belle se fâne un peu, laissée à dépérir au palais sans compagnie, sans loisir, sous le menace de bien pire. Tu l’as cherché. Leurs mains jointes sont une étreinte précieuse, pour elle qui se retrouve bien délaissée depuis trop longtemps. « Dites-moi ce que vous voulez, douce amie. J’ai également préparé une petite surprise pour vous.. Je vais vous offrir un indice. » Dans les mains de la  Compagne apparaît soudainement une cravache, que Maelenn prend avec révérence. « Elle est superbe. » Quel superbe travail du cuir, ça oui ! Il lui coûte d’avouer que le meilleur cuir se fait en Bellifère, sous les mains de ces arriérés misogynes, mais les arriérés misogynes d’Outrevent savent également faire un travail de qualité. Si évidemment, elle a une pensée coquine pour tout ce qui peut être fait avec cet objet précis, elle se doute bien qu’Isabeau n’est pas là afin de partager quelques plaisirs saphiques, le tout au nez et à la barbe de Liam d’Outrevent. Un sourire ravi, celui d’une petite fille, étire ses lèvres, et une étincelle de joie vient immédiatement éclairer ses yeux gris. « Vraiment, vous avez réussi ? Oh, Isabeau ! Vous avez définitivement plus l’art de la parole que moi. Je rêve d’une promenade. Par ce beau temps, de surcroît ! »

Un frôlement dans son cou. Il y aura donc des chevaux. Tu n’auras qu’à te dissimuler sous mes vêtements. Elle sent dans son esprit le mépris et la désapprobation de son Familier, qui coule ses anneaux noirs jusque sous le col de sa robe, se cachant sous le tissu riche. Bêtes stupides.


Dernière édition par Maelenn du Noroît le Lun 30 Juil 2018 - 22:24, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyDim 10 Juin 2018 - 18:10

L’était-elle vraiment, heureuse ? Maelenn semblait être dans une situation plus que terrible. La présence d’Isabeau pouvait-elle vraiment venir dissimuler sa peine l’espace d’une après-midi ? Ce genre de pensées parasites venait déranger continuellement la demoiselle mais elle décida de ne pas les écouter. Elle voulait croire en la possibilité pour son amie d’être heureuse. Sinon, elle ne se serait pas donnée la peine de venir jusqu’ici, dans cette maudite prison. La musicienne était encore capable de sourire et de se présenter dignement, il n’était pas trop tard, pas encore. La Compagne se doutait que Liam était en cause dans toute cette histoire mais elle était tout bonnement incapable de comprendre précisément ce qu’il se passait. Elle ne s’y connaissait que trop peu en affaires politiques, du moins celles du palais ducal. Maelenn était une victime de tout cela et devait être distraite avec innocence et douceur, voilà ce que savait la jeune femme et c’était bien assez en cet instant.  Isabeau lui rendit son sourire, pétri de bienveillance comme à son habitude. Elle espérait sincèrement que la journée se passerait bien. A priori, rien ne pouvait venir logiquement troubler les deux jeunes femmes et pourtant… Le Destin se faisait si capricieux ces derniers temps que rien ne semblait vraiment impossible.

Alors qu’Isabeau tendait avec duplicité la cravache en direction de son interlocutrice, elle en profita pour observer enfin les alentours. Si elle s’était faite une vague idée du somptueux décor, la demoiselle avait été si obnubilé par l’état de son amie qu’elle n’avait même pas pris le temps de faire un état précis des lieux. Un endroit charmant, ou du moins charmant à la sauce outreventoise. Liam n’était pas un monstre, Isabeau le savait mieux que quiconque alors elle n’était pas surprise de trouver son amie dans un tel endroit. Il était délicat sans même s’en rendre compte. Maelenn n’avait pas à se plaindre, loin de là. Malgré tout, Isabeau comprenait la peine qui animait le cœur de son amie. Une prison pouvait bien disposer des plus belles choses de ce bas monde, cela restait au final une prison, un endroit qui nous privait sournoisement de notre liberté. La musicienne faisait de la peine à l’érudite mais elle ne laissait rien paraitre. Elle savait à quel point il pouvait être insultant de lire un tel sentiment dans le regard de ses proches. Et puis, Isabeau était incapable de la sortir de là alors il aurait été plus qu’irrespectueux de s’émouvoir ainsi.

Pourtant, lorsque Maelenn sembla enfin comprendre la surprise que son amie lui réservait, une vraie étincelle de joie put se lire sans trop de difficulté sur son gracieux visage. Isabeau en était sûre désormais, la musicienne n’était pas une cause perdue. Leurs regards grisâtres se mêlèrent l’espace d’un instant, comme un ciel gris s’illuminant enfin sous les à-coups du bonheur. Elles étaient toutes les deux excitées par les nombreuses opportunités que cette après-midi leur réserverait. La Compagne trouva enfin le courage de répondre à son tour.

-Je suis si heureuse que cette surprise vous plaise. Les hommes du duc peuvent se montrer revêches mais nous autres Compagnes ne sommes pas n’importe qui. Pas même en Outrevent.

Et alors qu’elle prononçait ces quelques mots, un petit sourire malicieux vient remplacer l’air bienveillant qu’Isabeau avait habituellement sur son visage. On pouvait dire ce que l’on voulait, les hommes étaient des hommes, en Outrevent comme à l’autre bout d’Arven. Ils pouvaient bien clamer ce qu’ils voulaient, quand on savait y faire la partie était finie avant même d’avoir commencée. Un sourire charmeur, quelques paroles intelligentes et le tour était joué. Un tribut bien risible pour libérer le temps d’une journée son amie. Au milieu de tout cela, Isabeau s’inquiétait toujours autant pour le bien-être de Maelenn mais elle ne laissa une fois de plus rien transparaitre. A quoi bon venir lui proposer une promenade à cheval si c’était au final pour la questionner et douter de son envie de monter ces somptueux destriers ? Si la musicienne voulait discuter de quoi que ce soit, la jeune femme était prête à l’écouter et lui prodiguer des conseils. Si ce n’était pas le cas alors Isabeau resterait silencieuse. L’objectif de cette rencontre était de redonner goût à la vie à la musicienne, pas de lui rappeler son abominable situation.  

-Nous pouvons rejoindre les écuries derechef si c’est ce que vous souhaitez. Nous pouvons aussi rester ici une petite heure à discuter. Si vous avez envie de discuter, bien sûr. Tout ce que vous voulez.


Isabeau lui exposait les différents choix qui se présentaient à elle. Elle doutait fortement que son interlocutrice ait envie de discuter plus longuement de toute façon. S’amuser dehors serait sans aucun doute bien plus stimulant et amusant. Si elle pensait avoir cerné l’humeur de sa camarade, Isabeau pouvait s’être trompée, comme n’importe qui. Que voulait-elle vraiment, cette douce Maelenn ?
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyMar 31 Juil 2018 - 0:56

La Compagne sait Isabeau non seulement intelligente, mais perceptive. Elle saura que sous ses sourires enjoués, sous ses beaux airs, il y a bien d’autres choses. Le simple fait qu’elle soit en Outrevent, elle qui a quitté le duché de l’Honneur sans désir de revenir y vivre ou y exercer sa profession, est un indice de tout ce qui se cache sous ce faux contrat. Maelenn n’ira pas dire un seul mot contre Liam, n’ira pas démentir qu’il l’a bien engagée, mais ses mensonges sonneront bien mal, aux oreilles de cette autre fille de Levor.

Elle préfère nettement s’attarder au plaisir qui les attend, à cette balade en nature, dans les chemins montagneux qui bordent la capitale et le palais, qu’à tout le reste. « Je suis si heureuse que cette surprise vous plaise. Les hommes du duc peuvent se montrer revêches mais nous autres Compagnes ne sommes pas n’importe qui. Pas même en Outrevent. » Elle ne peut s’empêcher de partager son sourire complice, encore une fois. Les hommes ne sont que des hommes, elles sont bien d’accord là-dessus. Isabeau a toutefois l’avantage, même la grâce, de ne pas manier la magie qui est sienne et qui génère bien trop la méfiance de la domesticité du palais. Il serait toutefois idiot de sous-estimer les pouvoirs de persuasion des Compagnes, alors que la magie n’a rien à faire avec le charme et la séduction. « Nous pouvons rejoindre les écuries derechef si c’est ce que vous souhaitez. Nous pouvons aussi rester ici une petite heure à discuter. Si vous avez envie de discuter, bien sûr. Tout ce que vous voulez. Un signe négatif de la tête, presque véhément. Oh non, sortons. J’ai besoin d’air frais. » Elles auront tout le loisir de discuter à cheval, et même l’escorte réduite qui les accompagnera au loin n’ira pas écouter leur conversation. Ces hommes craindront bien trop les propos scandaleux que les deux filles de Mirta pourront échanger, elle en est certaine !

Aux écuries, on fait seller pour elles deux belles juments au caractère docile. Maelenn caresse le museau de celle qu’on lui propose, bien justement nommée Douce, et lui murmure quelques mots à l’oreille, afin qu’elle s’habitue à sa voix. Son Familier s’est définitivement caché sous ses vêtements et son cou gracile est protégé d’une écharpe supplémentaire. Le vent se lève rapidement, en Outrevent, et même lors des beaux jours, il faut rester aux aguets. « Je propose le sentier de la Grave, Isabeau. Il offre une vue superbe sur la mer, si je me souviens bien. Contournant le palais, il est même tout désigné pour une sage balade. Puis, s’il leur vient l’envie d’étirer le plaisir, elles pourront tout à fait bifurquer sur un autre chemin. Les Lagrans ne sont pas très amateurs de chevauchées et cela me manque, à l’occasion, je l’avoue. Les paysages sauvages d’Outrevent ont une beauté sans égale. » Un sourire, par-dessus le museau de Douce, et le palefrenier l’aide à prendre place sur son dos, dans un geste élégant, mille fois travaillé. Elle se rappelle les balades au Noroît, dans les vents froids de sa terre natale, et elle sait que ça n'arrivera plus jamais. Pour le plus grand bien.


Dernière édition par Maelenn du Noroît le Sam 24 Nov 2018 - 3:37, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyMer 5 Sep 2018 - 16:42

Les deux compagnes pouvaient au moins être d’accord là-dessus. Que ce soit en Outrevent ou n’importe ou en Arven, les Compagnes savaient y faire avec les hommes. Les hommes d’Outrevent pouvaient dire ce qu’ils voulaient, qu’ils étaient honorables et droits, mais au final ils n’étaient que des créatures charnelles, rien de plus et rien de moins. Si Isabeau pouvait mettre ses talents au service de son amie, elle ne voyait aucun problème à le faire. Comment aurait-elle pu laisser l’une de ses sœurs dans une telle situation, à dépérir dans une cage dorée ? Elle aurait aimé faire plus, beaucoup plus mais il était impossible pour la jeune femme de convaincre Liam. Elle ne lui avait pas parlé depuis des années, c’était une cause perdue malheureusement. Offrir sa compagnie à Maelenn était tout ce qu’elle pouvait faire en cet instant et c’était mieux que tout l’or du monde. Il était inutile de tergiverser à propos de choses qu’on ne pouvait changer. Elle ressentait tout le bien que sa présence faisait ici dans cette pièce et c’était tout ce qui comptait au final. Les Compagnes de tout Arven devaient se serrer les coudes en toutes circonstances.

Maelenn n’avait pas envie de discuter sa situation, de ressasser toutes les horribles choses qu’elle avait dû subir jusqu’à présent et Isabeau ne lui en voulait pas. Puisqu’elles étaient incapables de faire quoi que ce soit pour changer cette horrible situation, il était plus intéressant de se focaliser sur les choses positives qui s’amassaient sur leur route. Promenade à cheval ce serait en ce cas. Acquiescant simplement pour signifier son consentement, Isabeau adressa un sourire amusée à son amie alors qu’elle se tournait vers la sortie. Guidant son amie à travers ce fichu dédale, Isabeau n’eut aucun mal pour se rendre jusqu’aux écuries du palais. Si elle ne connaissait pas vraiment les lieux, elle avait au moins pris le temps de se renseigner sur les chemins qu’elles auraient à emprunter en cette journée. Il était hors de question de perdre son temps et se tracasser pour des choses aussi triviales. La Compagne souhaitait que cette journée se déroule sans embûche et elle avait donc minutieusement préparé son plan. Isabeau n’eut rien à dire alors qu’elle pénétrait dans l’antre des ravissants destriers d’Outrevent, les serviteurs s’étaient déjà activés pour préparer les montures pour les deux jeunes femmes. La demoiselle était excitée à l’idée de cavaler dans les plaines venteuses d’Outrevent.

-Je ne connais pas très bien les sentiers de la région, mais on m’a dit beaucoup de bien sur celui de la Grave. Si c’est la voie que vous souhaitez emprunter, je n’ai rien à dire. En selle !


Avec toutes les préparations qu’Isabeau avaient fait, elle feignait de toute évidence l’ignorance mais qu’importe, son amie ne lui en voudrait certainement pas. La journée était dédiée à Maelenn après tout. Celle qui comptait vraiment, c’était elle, et Isabeau se préparait à se plier face à toutes ses exigences. La magicienne méritait qu’on s’occupe d’elle comme une princesse !

-Qui aurait cru que cet insupportable situation puisse vous offrir une opportunité comme celle-là. Nous devrions en profiter au mieux. Je comprends mieux que quiconque la peine qui saisit votre cœur alors que vous êtes loin des vôtres. Allons-y.

Jetant un regard en biais à l’escorte de son amie qui s’était amassée autour d’elles, Isabeau prit les devants avec sa sublime monture. Guidant avec assurance le groupe vers le début du sentier de la Grave, Isabeau demeura pour un temps silencieuse. Avec tout ces gardes si proche, la demoiselle se sentait presque mal à l’aise. Il serait bien plus amusant de discuter à pleine vitesse sur le sentier, loin de ces stupides gorilles. Cette promenade n’était pas qu’une simple chevauchée après tout. C’était aussi un moyen pour les deux compagnes de discuter loin des oreilles indiscrètes. Isabeau ne comprenait même pas pourquoi Liam souhaitait surveiller Maelenn d’une telle façon. S’enfuir sans rien à dos de cheval n’était clairement pas une possibilité, gardes ou non. La mage était bien plus futée que cela. Sa réputation, sa vie, son avenir, tout cela aurait été mis en danger si elle s’était permise une telle folie. Stupides gorilles.
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptySam 24 Nov 2018 - 23:09

Sa suggestion semble plaire à Isabeau, qui en sait en vérité probablement bien plus qu’elle sur les sentiers praticables à cheval, dans les environs de Souffleciel. Comme toute Compagne, elle est éduquée et prête à tout, quand il s’agit de ses clients, connaissant leurs intérêts sur le bout de ses ongles parfaitement entretenus. Et pour aujourd’hui, c’est elle, la cliente qui nécessite d’être traitée aux petits oignons. Il ne lui vient même pas à l’esprit de préciser que la situation n’a rien d’insupportable, tant le qualificatif est approprié et qu’il lui fait du bien, de l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. Quelqu’un en qui elle a confiance.
Il lui semble même que le soleil brille davantage, depuis qu’Isabeau est arrivée.

La Compagne d’Outrevent prend les devants, tandis que celle de Lagrance s’empresse à la suivre, à un pas des plus raisonnables. Et pourtant, comme elle a envie de galoper à toute allure ! Envie de sentir le vent fouetter son visage, défaire sa sage coiffure, s’engouffrer dans ses vêtements de laine ! Envie de faire la course avec Isabeau, même, et de rire, qu’importe la gagnante. Chevaucher a le goût doux-amer de son enfance, mais elle refuse de laisser ces temps sombres entacher ce moment de liberté, même éphémère. Même joué. Douce a le pas assuré, habitué aux dénivelés d’Outrevent, et la moindre caresse suffit à la faire avancer vers le sentier de la Grave, que les deux femmes entreprennent ensuite de parcourir. D’abord au niveau du palais, la pente les mène à surplomber de plus en plus la ville qui s’étale sous leurs yeux, et leur laisse voir l’étendue des plaines et vallons du duché de l’Honneur.

Maelenn se racle la gorge, puis élève volontairement la voix plus que nécessaire, afin que leur escorte puisse l’entendre : « Comment se porte Madame de Souffleciel ? Et nos soeurs ? J’ai eu vent de contrats très lucratifs et de clients des plus alléchants, dont je réclame tous les détails. » Du coin de l’oeil, Maelenn repère les deux hommes se raidir subitement, puis mettre un peu plus de distance entre elles et eux, comme si elles avaient la peste. Ou comme si leurs oreilles risquaient de prendre feu, à l’entente de commentaires salaces et débridés que seules des créatures vicieuses comme elles peuvent apprécier se raconter. Ou plutôt, faire semblant de se raconter, pour avoir un semblant d’intimité. Un sourire malin étire ses lèvres et elle rapproche sa monture de celle d’Isabeau, et à mi-voix, elle glisse : « Imbéciles. »
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyDim 23 Déc 2018 - 10:38

Prenant les devants, Isabeau s’avançait avec prudence, admirant avec plaisir la ville de Souffleciel qui s’étendait sous leurs pieds. Bientôt, le décor urbain fût remplacé par les magnifiques plaines d’Outrevent. L’air frais faisait un grand bien à la Compagne, mais cela devait être trois fois plus agréable pour sa douce amie Maelenn. Comme il était cruel d’ainsi l’enfermer dans une prison dorée sans même lui offrir la possibilité de se divertir sainement. Comme elle aurait aimé pouvoir l’aider à s’enfuir, partir loin, loin de toute cette folie. Isabeau n’aurait jamais su trouver la force de trahir son Liam de toute façon. Malgré la distance. Et le silence après toutes ces années. Comme elle détestait se trouver dans une telle situation. Avoir la furieuse envie de faire quelque chose mais être tout bonnement incapable de la réaliser par fidélité et courtoisie. Un gouvernement des Compagnes pour les femmes d’Outrevent… Était-ce une idée de coup politique qui germait dans l’esprit de la demoiselle ? Elle ne put réprimer un délicat rictus tandis qu’elle dissipait d’un vague signe de tête toutes ces pensées saugrenues. En cet instant, il y avait bien plus important : sa consœur et les paysages fantastiques de sa belle Outrevent. N’était-elle pas là pour lui offrir ses services, après tout ?

Tandis que les demoiselles s’éloignaient de plus en plus de la ville, le silence qui s’était imposé jusqu’alors se dissipa. Maelenn éleva enfin la voix, déclamant des choses tout à fait indécentes. Il ne fallut qu’un court instant à Isabeau pour comprendre où elle voulait en venir. Son air taquin et la réaction plus qu’amusante des gardes vinrent confirmer les soupçons de la jeune femme. Un peu de tranquillité, l’occasion parfaite pour les deux Compagnes d’enfin parler en toute discrétion. L’amour n’était parfois pas la plus intelligente des manières pour troubler un homme. Surtout en Outrevent. Quelques mots déplacés, une petite remarque vulgaire et ces rustres s’envolaient vers d’autres cieux. Si Liam l’apprenait, il serait sans aucun doute furieux. Deux aussi intelligentes femmes pouvaient faire de grandes choses en une ou deux minutes seulement. Isabeau serait peut-être enfin en mesure de comprendre ce qu’il se passait dans ce maudit palais. Rien de tout cela n’était naturel. Tout le monde traitait Maelenn de sorcière, ensorceleuse, et les rumeurs étaient légions. Mais que s’était-il passé, vraiment ? La demoiselle voulait savoir, avait besoin de savoir. Son amie se prêterait-elle au jeu ?

-Ma sœur.. Si vous avez l’envie de me dire quoi que ce soit, en toute discrétion, le moment est venu de le faire. Ou transmettre un message, qu’importe.

Au fond, si Maelenn ne voulait rien lui dire, Isabeau ne la forcerait pas. La jeune femme n’était pas comme ça, elle ne l’avait jamais été. Même si elle était en train d’être dévorée de l’intérieur par la curiosité, elle avait beaucoup trop de respect pour ses collègues pour esquisser le moindre stratagème pour soutirer des informations. Si son interlocutrice se confiant, tant mieux, sinon tant pis. Laissant amplement le temps à Maelenn de réfléchir, Isabeau se retourna doucement, plantant cruellement son regard sur les silhouettes des gardes qui s’éloignaient de plus en plus. Pour en faire toujours plus, l’érudite laissa sortir de sa gorge un petit rire tout à fait indécent, histoire de perpétuer les horreurs qui dansaient follement dans les esprits de ces imbéciles. Une couverture se devait d’être entretenue après tout. Une fois cet énième stratagème mis en place, toute l’attention de la Compagne revint sur son amie. Sans même dire un seul mot, les yeux d’Isabeau racontaient toute une histoire. Entre curiosité et inquiétude, ils appelaient Maelenn à répondre. Que se passait-il, douce amie ?
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyJeu 27 Déc 2018 - 7:39

Son amie comprend rapidement le petit jeu qu’elle mène avec un mesquin plaisir, sans aucune subtilité. La confidentialité est maître mot du travail des Compagnes, mais ceux qui regardent cette profession de haut n’en savent évidemment rien et Maelenn ne ne sent point coupable de les conforter dans cette image scandaleuse qu’ils ont d’ores et déjà d’elle, sans même qu’elle fasse quoi que ce soit. Sa mystérieuse position actuelle à la cour d’Outrevent est suffisante, en ce sens : elle a uniquement besoin de respirer entre les murs de la forteresse ducale pour être accusée de tous les maux. « Ma sœur.. Si vous avez l’envie de me dire quoi que ce soit, en toute discrétion, le moment est venu de le faire. Ou transmettre un message, qu’importe. »

Elle veut parler. Elle veut tout lui dire, tout avouer. Les raconter les soupçons injustifiés de Liam, puis sa propre trop grande curiosité. La broche de kilt cachée dans ses dentelles à Edenia. Les fiançailles secrètes de son duc. Ces fiançailles qui sont sa perte, autant que l’envie vicieuse qui lui mord le ventre, à chaque moment qu’elle imagine l’homme embrasser le visage de porcelaine de Chimène de Faërie et ses mains se perdre dans ses longs cheveux roux. Comme elle étouffe, la nuit, dans la chambre qui lui sert de prison, et pendant tout le jour, dans ce palais aux meurtrières étroites qui ne laissent passer aucune lumière. Elle veut tout lui dire, mais ça ne servirait à rien, sauf à les tuer toutes les deux.
Maelenn ne peut rien dire, alors elle se contente de sourire et de mots cryptiques : « Rassurez Madame Artémise, en Lagrance, que tout va pour le mieux. Sa Grâce Liam me tient si occupée que j’ai à peine de temps pour moi, depuis mon arrivée, pas même celui de jouer un peu de harpe. Ses yeux se baissent, ses mains se crispent sur les rênes de sa monture. La compagnie des autres Compagnes me manque, toutefois. La vôtre, Isabeau, par exemple. La domesticité du palais est dure, envers moi, et ne m’accorde que trop peu de confiance, là où je ne veux que le bien du duc. » Ce duc qu’elle a trahi, et comme l’enfant de Levor sait que les serments trompés sont durement punis, pour celui qui assure tutelle au-dessus de sa tête depuis sa naissance ! Elle en a déjà trop dit, la subjugatrice, et une rafale soudaine de vent semble lui remettre les idées en place, et ses yeux se relèvent pour cueillir, dans un regard, la mer bleue et belle qui s’étale à la limite de la capitale. « Parlez-moi des derniers contes que vous avez appris, Isabeau, des derniers poèmes que vous aimez à déclamer à ceux qui recherchent votre présence. J’ai soif d’apprendre et de parler, mon amie. »
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyDim 13 Jan 2019 - 15:04

Si Isabeau faisait mine de se concentrer sur les paysages et sa propre monture, elle ne pouvait s’empêcher de détailler sa douce amie à chaque enjambée, à chaque mouvement. La Compagne ne la connaissait qu’un tout petit peu et pourtant, elle aurait été prête à tout pour l’une de ses consœurs. Rien ne comptait plus pour elle que sa nouvelle famille. Elle avait juré de les protéger, et voir Maelenn dans une telle disposition la faisait souffrir immensément. Elle aurait aimé que son interlocutrice lui dise tout ce qu’elle avait sur le cœur, qu’elle lui confie ce qu’il se tramait dans cet horrible palais, auprès de Liam, cet homme qu’elle avait considéré comme l’un de ses plus fidèles amis fût un temps. Malheureusement, beaucoup d’autres choses rentraient en jeu et il était difficile de les esquiver. Attiser le courroux du seigneur d’Outrevent n’était pas la plus sage des décisions. Isabeau savait que quelque chose clochait, elle voulait aider, mais y avait-il vraiment quoi que ce soit à faire au fond ? La demoiselle s’en voulait presque, d’être aussi petite dans ce monde de violences et de douleurs. Elle devait préserver le bonheur de sa sœur, mais aussi le statut des Compagnes dans toute la région. Et pour tout vous dire, les Compagnes marchaient d’ores et déjà sur des charbons brûlants en Outrevent.

Ce fût donc sans surprise que Maelenn se détourna des questionnements de la délicate Isabeau. L’examinant toujours du coin des yeux, elle remarqua sans trop de difficulté que les petites mains de son amie s’était refermée toujours plus violemment contre ses rênes. L’érudite était troublée, mais après avoir autant insisté, que pouvait-elle faire ? Elle avait donné de nombreuses opportunités à la prisonnière de lui révéler ce qu’elle voulait, tout ce qu’elle voulait. Si elle ne disait toujours rien, elle était soit bien contente d’être dans une telle situation soit trop terrifiée pour esquisser le moindre mot dessus. La seconde option semblait plus probable, mais Isabeau ne pouvait la forcer à rien. Tout ce qu’elle pouvait faire, désormais, c’était offrir la plus splendide des journées à Maelenn. Si c’était extrêmement dur, la Compagne irait dans le sens de son amie. Elle ne la troublerait plus avec toutes ces horreurs. Au fond, c’était peut-être mieux comme ça. Si Isabeau était incapable de changer sa condition, à quoi bon s‘entêter à savoir ? Plutôt que de ressasser des choses douloureuses, il était peut-être plus utile de divertir la prisonnière. N’était-ce pas ce qu’Isabeau savait faire le mieux au monde, après tout ?

-Madame Artémise sera informée de votre condition dès ce soir, n’en doutez pas un seul instant. Lorsque je pense à l’inquiétude qui sévit dans le cœur de toutes nos sœurs, je n’ose même pas imaginer celle qui doit tenir éveillée votre Dame.  Je ferais en sorte qu’elle ne s’inquiète pas. Si c’est vraiment ce que vous souhaitez.


Un silence glaçant suivit ce délicieux petit discours, dernière tentative désespérée pour secouer Maelenn. Au fond, tout ce qu’Isabeau voulait, c’était une certitude. La certitude que sa consœur souhaitait offrir comme présent un mensonge à sa maitresse. Elle na la jugeait pas, elle ne le faisait jamais de toute façon. Elle voulait être sûre, tout simplement.

-Pardonnez-moi pour ce que je m’apprête à vous dire mais… Tant de choses sont arrivées ces derniers mois. De fantastiques poèmes, de nouvelles danses. Mais n’est-ce pas toujours ainsi, ce foisonnement artistique tout autour de nous, créatures de l’art ? De toute façon, un seul instant à mes côtés vous suffira sûrement à rattraper tout ce retard. Vous êtes Maelenn du Noroît après tout… Par quoi souhaitez-vous commencer ?


Adressant un petit sourire complice à son interlocutrice, Isabeau accéléra un tout petit peu la cadence, voulant profiter au maximum des bourrasques violentes de sa contrée natale. A quoi bon chevaucher un bel étalon à travers les plaines d’Outrevent si ce n’était pas pour se faire violenter par le vent ?
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Message Sujet: Re: Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît   Cravache et ragots comme signe d'amour ☼ Maelenn du Noroît EmptyVen 21 Juin 2019 - 18:56

La brune espère que son amie n’insistera pas davantage, et elle est soulagée lorsque celle-ci ne cherche pas à en savoir plus sur sa condition, ou sur tout ce qu’elle désire réellement dire. Tout ce qu’elle cache, sous les sourires gracieux et les artifices appris auprès des Compagnes, afin d’être irréprochable en toutes circonstances. Tu n’as jamais été l’enfant sage que tes parents désiraient, et tu ne seras jamais cette Compagne parfaite non plus. Maelenn devine la dernière tentative de son amie pour la sortir de son mutisme, serait-ce par quelques confessions d’autant plus voilées, et son ventre se serre, de penser à Edenia. Sa chambre vide, au coeur du palais, et les lettres inquiètes de sa Madame, autant que celles du duc Denys. « [...] Je ferais en sorte qu’elle ne s’inquiète pas. Si c’est vraiment ce que vous souhaitez. C’est tout ce que je souhaite, ma chère, que vous soyez rassurée et nos soeurs également. »
Il n’y a aucune ecchymose sur sa peau d’albâtre, mais son coeur meurtri, son esprit torturé, ne se remettront que bien mal de ces mois passés en Outrevent. D’un autre mensonge distillé à une Isabeau qui n’est pas dupe.

Maelenn espère changer la conversation, espère que son amie ne lui tiendra pas trop rigueur de son désir de dissimulation. Elle est sincère, lorsqu’elle parle de son désir de chants, de poèmes, de musique, elle qui est privée de cette nourriture raffinée depuis qu’elle est au palais. Lagrance est sa patrie, désormais, plus qu’un duché de l’Honneur où elle dépérit, Lagrance des Arts et des Jardins. Elle a soif de découvrir. « Pardonnez-moi pour ce que je m’apprête à vous dire mais… Tant de choses sont arrivées ces derniers mois. De fantastiques poèmes, de nouvelles danses. Mais n’est-ce pas toujours ainsi, ce foisonnement artistique tout autour de nous, créatures de l’art ? De toute façon, un seul instant à mes côtés vous suffira sûrement à rattraper tout ce retard. Vous êtes Maelenn du Noroît après tout… Par quoi souhaitez-vous commencer ? » Son orgueil se flatte du compliment d’Isabeau à son égard, elle qui reconnaît sa place d’artiste, de musicienne, autant qu ce nom porteur d’une noblesse si ancienne qu’elle en semble parfois oubliée. Sa lignée déchue, brisée. « Racontez-moi tout, Isabeau. »

Qu’importe par où elle commence.

Les deux Compagnes se lancent, en quelques regards complices, sur les routes escarpées, les deuc chevaux se lançant dans un galop enlevant. Les cheveux se défont, leurs robes et capes volent autour d’elles, et l’espace de cette course, Maelenn se sent revivre vraiment. Les poèmes, les chants et les danses attendront encore quelques instants.

SUJET TERMINÉ
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