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 Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament

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La Noblesse
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Bartholomé d'Ansemer
Bartholomé d'Ansemer

Messages : 645
J'ai : 42 ans.
Je suis : Duc d'Ansemer.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Ansemer avant tout, Gustave de Faërie.
Mes autres visages: Césaire Chesnenoir
Message Sujet: Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament    Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament  EmptyLun 18 Nov 2019 - 16:16


Livre IV, Chapitre 5 • La Fin des Temps
Bartholomé d'Ansemer

Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament

La fin d'un duc, d'une princesse et d'un duché tout entier



• Date : 11 octobre 1004
• Météo (optionnel) : Violente
• Statut du RP : Privé
• Résumé : C'est la fin pour duc d'Ansemer et la princesse. Ils rejoignent Messaïon avant que la mort elle-même vienne les chercher autrement.
• Recensement :
Code:
• [b]11 octobre 1004 :[/b] [url=https://arven.forumactif.org/t4902-et-que-la-mer-les-avale-et-que-les-profondeurs-des-oceans-les-reclament#185841]Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament [/url] - [i]Bartholomé d'Ansemer[/i]
C'est la fin pour duc d'Ansemer et la princesse. Ils rejoignent Messaïon avant que la mort elle-même vienne les chercher autrement.

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J'ai fait allégeance à : Ansemer avant tout, Gustave de Faërie.
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Message Sujet: Re: Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament    Et que la mer les avale et que les profondeurs des océans les réclament  EmptyLun 18 Nov 2019 - 16:17

« Pardonne moi Jehanne. » qu’il souffle tout bas, les larmes ruisselantes sur ses joues, la voix rauque et brisée au creux de sa gorge. Il tient fermement l’oreiller sur le visage de Bertille, les yeux clos, refusant de regarder. Il ne veut pas voir. Il ne veut pas voir les derniers soubresauts de son corps. Il ne veut pas voir la vie quitter sa petite fille chérie qui déjà disparaissait tranquillement. Effacée par le Tisserand. Mais cette mort-là, bien que douce, n’était pas une mort digne d’une princesse d’Ansemer. Où irait son âme, si elle quittait ainsi? S’il n’y avait pas de corps à déposer au fond des océans pour que Messaïon puisse l’accueillir? Il ne voulait pas prendre le risque. Alors c’était ce qu’il devait faire. Il le savait. Elle serait partie, de toute manière. Mais le savoir ne rendait pas l’acte plus facile.

Son monde s’était effondré quand il avait vu la lumière traverser son corps, quand il avait compris que c’était son tour - qu’Arven sombre en entier et que la fin du monde soit là, tant que Bertille était encore il cultivait cet espoir insensé. S’il n’avait pas abandonné plus tôt, c’était pour elle. Pour cette enfant pour laquelle il s’était battu pour la garder. Pour cette fillette pour qui il avait détruit sa famille. Pour la princesse d’Ansemer qui n’était pas même sienne. Et peut-être un peu pour cela, justement, qu’il se serait exilé au bout du monde pour la sauver. Mais s’il pouvait la protéger de la foule assoiffée de sang, s’il pouvait la garder de se faire emporter par les vents violents ou de se faire dévorer par les bêtes, il ne pouvait pas la soustraire aux caprices du Tisserand. Ô tout puissant à la volonté divine, pourquoi? La question était inutile à présent. C’était la fin, pour tous. Ce serait la sienne, inévitablement aussi. Alors s’il pouvait être maître de son destin qu’une seule et unique dernière fois ; soit.

Les vents étaient forts, faisant crier les voiles qui se gonflaient jusqu’à déchirure, les cordages fouettant l’air comme un châtiment supplémentaire qu’on leur imposait. Les vagues se brisaient avec violence sur le bois de la coque, remontaient par dessus bord pour baigner de l’eau saline de la mer tout le pont. Le navire dansait, roulait. De cette valse effrénée, de celle avec laquelle on tente de survivre juste un peu encore. Ce navire qui n’avait rien des Vivenefs qui jadis mouillaient à Port-Liberté, ni même seulement des galions qui formaient jadis la flotte d’Ansemer. C’était plutôt une modeste caravelle qui avait survécu par on ne savait quelle chance à la montée des eaux en Ansemer. Défraîchie et loin des fastes auxquels Bartholomé était habitué, c’était néanmoins un navire et il tenait la mer ; pour l’heure et pour ce qu’il avait à faire, c’était bien tout ce qui importait.

Le temps leur était compté. Le corps glacial de la petite Bertille continuait de disparaître ; bien qu’enveloppé de son linceul bleu ils ne puissent plus voir les rayons du soleil traverser sa chair. Il leur fallait rejoindre les mers avant que ce dernier ne soit plus. Les terres noyées du duché ne suffiraient pas.
Son père avait coiffé ses cheveux avec toute la délicatesse du monde. Il avait tressé ses mèches blondes comme sa mère le faisait si bien. Il avait habillé son corps inanimé d’une robe vaporeuse d’un bleu sarcelle, déposé au creux de ses poings fermés les perles qu’il avait retirées de ses propres bijoux. Sur son cou il avait posé le pendentif de Jehanne, sur sa poitrine un liseron et une hortensia. Ses yeux clos lui donnaient un air endormi, paisible. Elle n’avait pas souffert. Endormie bien profondément aidée d’une potion puissante avant que les mains de celui qui l’aimait plus que tout au monde vienne lui enlever la vie ; elle était partie inconsciente de la fin. Il n’avait pas su protéger son existence de la douleur et des mensonges. Il savait très bien que les larmes qui avaient si souvent baignées son regard ces derniers temps étaient en parti sa faute. Il avait fait ce qu’il croyait le mieux. Jusqu’au bout. Jusqu’à la toute fin. Il avait cousu clos lui-même le linceul, et c’est seul qu’il soulevait alors ce dernier pour le jeter par dessus bord. Les vagues avaient avalé le paquet sans même lui laisser le temps de le voir disparaître. Son regard était resté figé sur la mer violente un long moment ; assez longtemps pour s’imaginer le corps de sa fille rejoindre les profondeurs des océans, rejoindre le royaume de Messaïon, porté par les dauphins et accueilli des sirènes. Elle y retrouverait son grand-père qu’elle n’avait jamais connu. Il pourrait la conforter le temps que Bartholomé la rejoigne. Bientôt. Très très bientôt.

Ne leur restait à présent qu’à relâcher les cordage, libérer les voiles et rendre au navire sa liberté. Les vagues et le vent seraient maître de sa destiné. La tempête les avalerait enfin. Et sous un ciel voilé de lourds nuages noirs, sur une mer sombre de violence, ils trouveraient la fin. La seule qui leur était vraiment digne. La seule fin plausible pour des marins, pour des Ansemariens. Réclamés par Messaïon, les poumons gorgés d’eau, les corps lourds qui sombrent et coulent. Bartholomé d’Ansemer, dernier duc d’Ansemer, serait ainsi mort en mer, comme son père. Au fond de lui, il avait toujours su. Su que sa fin serait ainsi. C’était comme cela que partaient les ducs des océans, après tout.

Dans ses derniers instants, ses pensée s’étaient envolées vers ceux à qui il avait retiré les titres. Son frère, Bertin. Sa femme, Jehanne. Il ne savait pas même s’ils étaient encore vivants. L’amertume et la colère n’étaient plus à cet instant, et ce n’était pas les cris et les coups qu’il retenait à présent. Ils avaient été heureux, tous les trois. Un peu. Par moment. C’était ces instants qui venaient danser devant ses yeux. C’était ce qu’il voulait se souvenir avant de partir. Du doux sourire de Jehanne et du son de sa voix avant qu’elle ne se taise pour beaucoup trop longtemps. Des escapades avec Bertin le long des quais, à fuir ses responsabilités quelques heures pour retrouver cette camaraderie fraternelle qui se ternissait en grandissant.
Il n’avait pas été le meilleur des ducs. Oh, il le savait fort bien. Et si Arven avait été pour perdurer, bien certainement que les livres d’histoires n’auraient pas glorifié ses années passées sur le trône. Mais il avait fait de son mieux. Il avait suivi son coeur, et n’était-ce pas tout ce qui importait vraiment?

Et ainsi sombrait le dernier fils légitime d’Ansemer : avalé par les flots comme feu son père et le père de ce dernier.
Et ainsi sombrait Ansemer tout entier.
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