|| Octave D'Ibélène ||

Sa lignée, il en connait l'histoire par cœur, maîtres et enseignants se sont toujours fait un plaisir de le lui rappeler. Chaque jour revenaient les leçons sur la manière donc son grand-père était monté sur le trône par la force des bras.

Enfant, il adorait suivre son père partout. Octave l'admirait comme n'importe quel gamin devant son géniteur. Il voulait être exactement comme son père. Et il s'affairait avec ses petites mains et ses grands espoirs à satisfaire un homme qu'il considérait comme un héros. Un enfant parfait qui tentait tant bien que mal d'apprendre le plus vite possible et refusait d'arrêter une tâche tant qu'il ne l'avait pas parfaitement réussit. Il était aussi un grand frère émerveillé et protecteur, qu'un petit prince qui voulait déjà être Empereur et rendre ses parents satisfait.

Ce fut plutôt à l'adolescence, quand les jeux entre lui et sa sœur devinrent proscrits et qu'il devait passer toutes ses journées à apprendre les arts de la guerre et la stratégie. Oh, il était très doué le prince... Mais ce qu'il avait le plus aimé dans ses enseignements, c'était la musique. Elle lui permettait d'aller là où son père refusait de l'envoyer. Il voyageait plus avec les notes et les histoires des soldats qu'avec les cartes et les informations précises des généraux. L'héritier était un jeune homme en quête d'aventures épiques, en quête de rêves. Mais il était bien difficile de s'affirmer différent de ses ancêtres quand on attendait quelque chose de plus particulier de sa part. Là où son père s'avérait froid et implacable, lui était plutôt attentif et compatissant. Leur style n'était pas particulièrement compatible... si bien que le jeune homme se braqua et la crise d'adolescence tomba. Il voulait prouver à son père qu'il pouvait très bien faire à sa manière... Simplement...

Ce n'est pas qu'il ne voulait pas plaire à son père ou sa mère. Il ne détestait pas l'idée de prendre place sur le trône, ce qu'il détestait c'était plutôt la façon dont on voulait qu'il s'y prenne. Là où lui préférait la musique et la diplomatie, son paternel aurait préféré avoir un enfant viril doué avec toutes les armes. Il n'était pas mauvais. Octave savait même se montrer très doué... Seulement... Lorsque le maître savait attirer son attention. À l'adolescence c'était donc bien plus difficile de le garder concentré puisqu'il commençait à appréhender ses prochaines responsabilités qui l'empêcheraient sans doute de parler avec les plus simples soldats et les paysans. Ceux-là même qui constituaient son peuple, ceux-là mêmes qui nourrissaient son échappatoire; les partitions.

C'est lorsqu'il doit commencer à suivre son père dans toutes ses tâches que les choses devinrent plus lourdes. Le poids des succès de ses ancêtres pesait sur ses épaules. Il voyait dans le visage de son père qu'il le décevait, si bien que la confiance et l'assurance d'être un bon Empereur qu'il avait quand il n'était qu'enfant s’était bien vite effrité... Pour bientôt disparaître. Le manque de volonté pour le pouvoir est plutôt un manque de confiance. Il aurait dû être encouragé dans ses forces, comme la diplomatie et les discours... Plutôt que rabaisser dans une attente de faire de lui un meilleur guerrier que son père lui-même. La seule différence entre eux était l'expérience et surtout... L'envie de sang. Et exprimer ses inquiétudes? Oh, jamais on n’avait vu un prince le faire. Cela s'avérait bien trop dangereux et risquait de donner des armes à ses ennemis...

De sa mère, il tient son leadership et sa capacité à rassembler les troupes. Simplement, Octave est un homme discret qui au fond n'attend que son tour pour briller. De n'importe qu'elle façon que ce soit. Il excellence en musique puisque c'est dans ce domaine qu'il a reçu le plus d'encouragement, si quelqu'un l'encourageait sur une autre voie, il se perfectionnerait de son mieux... Surtout pour plaire à son père... Qu'il admire encore en secret.

Si seulement l'Empereur comprenait un peu mieux son fils et si sa mère cessait de penser au trône de l'Impératrice Chimène quelques instants, verraient-ils en ce prince, le potentiel exceptionnel qui ne demande qu'à être exploité.

Son seul refuge; la musique qui ne cherche pas à plaire à personne et qui rassemble tout le monde en leur plaisant équitablement... Mais surtout, elle permet d'exprimer les non-dits, les inquiétudes et les rêves d'un héritier qui ne peut pas se confier. ... Qui sait ce qui adviendrait si quelqu'un comprenait ses talents.

Que penses-tu des compétences de la toute nouvelle impératrice de Faërie, la jeune Chimène ? La trouves-tu légitime, penses-tu qu'elle va réussir sa période de probation ?

• Octave connait bien la timidité et l'envie de discrétion que lui et l'Impératrice partagent. Il sait ce que cela implique. Et espère sincèrement que sa tante saura prendre sa place avec adresse et dignité. Elle qui assume un rôle que lui-même n'est pas encore prêt à prendre. Le prince souhaite également que sa mère ou sa sœur ne se mêle pas des affaires de Chimène. Il l'aime bien, après tout, elle a toujours été très courtoise avec lui et il s'agit de sa famille. Pour savoir si elle passera sa probation, seul le Destin connait le fin mot de l'histoire.

Envisages-tu de prendre part au conflit si une guerre entre Ibélène et Faërie devait se déclarer ? Quel parti prendrais-tu, et pourquoi ? Comment participerais-tu à la lutte ?

•  Bien entendu, Octave ne pourrait pas y échapper, parce que ce serait ce qu'on attend de lui et surtout la chose la plus logique à faire avec sa position. Ibélène serait donc sa priorité et s'il pouvait se proposer pour tenter de régler le problème avec diplomatie, nul doute qu'il serait le premier à se proposer. Sinon... Sinon ce sera les armes et la volonté de ne pas mourir qui le guideront aux côtés de son père.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?

• Octave aimerait bien se promener librement, c'est bien un de ses rêves, mais il n'est pas fou et sait pertinemment que de se promener de la sorte dans une ville qui n'a pas d’allégeance et pour laquelle son titre ne signifie rien... Serait plus que dangereux. Mais il est aventurier le petit prince et ne dirait pas non à une escapade, peut-être avec guide complice, si l'occasion se présentait. Pour l'instant, il ne se contente que de passer dans les rues avec son père lorsque nécessaire, à admirer la ville et sa liberté.