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 Pour l'amour de l'Académie

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Message Sujet: Pour l'amour de l'Académie   Pour l'amour de l'Académie EmptyLun 23 Mai 2016 - 21:56


Livre I, Chapitre 3 • Les Amoureux du Vent
Melinda Orlemiel & Mederil de Vertval

Pour l’amour de l’Académie



• Date : le 15 mai 1001
• Statut du RP : Privé – Test RP
• Résumé : Melinda, comme à son habitude, parle toute seule sur tout et n’importe quoi. Elle a le malheur de faire mention de l’Académie, ce que Mederil ne manquera pas de remarquer…

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Message Sujet: Re: Pour l'amour de l'Académie   Pour l'amour de l'Académie EmptyLun 23 Mai 2016 - 21:57

Trente-et-un jours. Sept-cent cinquante-quatre heures. Un nombre de minutes que je n’avais même pas la patience – ni la capacité – de calculer. Encore un mois à tenir avant de pouvoir passer mon entretien d’entrée, un mois entier sans autre occupation que flâner au hasard dans la cité, et attendre patiemment qu’arrive mon heure. Treize jours seulement depuis que je visitais Lorgol, et déjà, je commençais à m’ennuyer. Enfin, m’ennuyer n’était pas le mot. Disons que j’avais perdu l’enthousiasme premier qui m’avait portée au cours de ces derniers jours. La ville aux Mille Tours me devenait de plus en plus familière de jour en jour, au point que j’avais de plus en plus de mal à me perdre. Et que je le prendrai comme une véritable bénédiction du ciel si jamais j’y parvenais.

Se perdre, c’était la meilleure activité possible quand il fallait tuer le temps. Elle m’empêchait de tourner mes pensées vers ma famille, restée en Outrevent, et qui me manquait terriblement. Elle m’interdisait de me perdre en extrapolations inutiles sur ce que serait l’entretien d’entrée à l’Académie et sur les compétences que je devrais déployer pour y entrer – parce qu’il était hors-de-question que j’échoue. Mais, surtout, je trouvais passionnant de découvrir un nouveau coin de Lorgol, sensiblement différent, un peu plus amusant, toujours impressionnant au premier regard. Enfin, c’était toujours exaltant de se demander si j’allais pouvoir trouver un endroit où dormir avant que la nuit tombe.

— Allez, Lorgol, montre-moi ce que tu as dans le ventre, aujourd’hui. Montre-moi que tu peux encore me surprendre, grondai-je sur un ton de défis, en me dirigeant instinctivement vers la ville basse

J’aimais la ville basse. J’appréciais son odeur et son bruit constant, ses ruelles sinueuses et ses canaux d’où s’élevait le doux clapotis de l’eau contre la pierre. J’adorais cette impression de danger qui flottait dans l’air, prégnante, persistante. Ici, je retrouvais l’inattendu même dans les rues que je connaissais, et je savais que je pouvais m’attendre à l’improbable. Ici, le mot « ennui » n’existait pas, tout simplement parce que la ville basse ne laissait pas aux passants le temps de s’ennuyer. Ici, les rencontres étaient aussi étranges que fortuites, et aussi intéressantes qu’instructives.

Brutalement, je tournai à un coin de rue et découvris un paysage qui m’était totalement inconnu. Un large sourire éclaira aussitôt mon visage. Sans me soucier de me perdre – espérant me perdre – je m’enfonçai plus profondément dans la ville basse. Me régalant par avance de tout ce que j’allais découvrir, je déclarai en riant :

— C’est grâce à ce genre de choses, Lorgol, que jamais je ne regretterais ce voyage pour l’Académie. Ton charme à lui seul suffit à la rendre attirante, mystérieuse et enviable.

Trente-et-un jours. Sept-cent cinquante-quatre heures. Soit un mois de bonheur qui s’étendait devant moi, où je pourrais allègrement profiter de la vie simple qui était devenue la mienne depuis que j’avais quitté Outrevent. En d’autres termes, c’était la perfection poussée à l’extrême.

— Existe-t-il un destin plus parfait que de devenir membre de l’Académie, et de pouvoir de découvrir encore et encore, toi, la ville aux Mille-Tours, le joyaux d’Arven, si pleine de surprise, si pleine de vie ?

Je fis la moue, faussement ennuyée.

— Pour une fois, je n’ai aucune réponse à donner à ça. Tu me fais perdre totalement mes moyens, Lorgol.

L’ombre d’un sourire ourla mes lèvres.

— J’adore ça.
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Message Sujet: Re: Pour l'amour de l'Académie   Pour l'amour de l'Académie EmptyMar 24 Mai 2016 - 22:48

L’homme regardait le ciel légèrement couvert. Sa longue cape noire effleurait le sol à chacun de ses pas. A sa hanche, une fine lame d’acier polie tapait à rythme constant contre ses bottes de cavalier.  Il avançait doucement, d’un pas discret. La ruelle qui l’entourée était en plein effervescence et personne ne prêtait attention à l’ombre qui avancé à pas feutré.  C’était l’avantage de Lorgol. Personne ne prêtait attention à lui. Quand il arpentait la campagne, il était vite repéré et fuit. Souvent, sa réputation arrivé à l’oreille de campagnard bien avant qu’il n’eut fait le moindre mal. Cette aura, dont il se serait passé était conséquence de sa pratique de la magie. L’homme était un voleur de rêve. Un magicien que l’imaginaire collectif avait placé comme grande menace, bien au-dessus des pyromanciens et autres mages de batailles.  Pour beaucoup, les Onirimanciens était des êtres maléfiques. Ils étaient capables de voler volonté et souvenir dans le sommeil de leur victime. Un crime plus grave que la mort. Car la victime elle-même ne pouvait savoir si son être avait été visité. Ainsi donc, dès que son don était découvert, on éviter soigneusement son contact.

Son don, ou plutôt, sa capacité, il s’en était servi la veille. Sur les traces d’une vieille affaire qui semblait plus proche de sa résolution que jamais, il avait « extrait » des souvenirs. La nuit tombée, il avait suivi sa proie. Au meilleur moment, l’ombre s’était glissé dans les pas de son gibier. A quelques centimètres, il avait posé la chevalière qu’il portait sur la nuque dénudée de l’homme. Un court dard s’enfonça sans résistance dans l’épiderme de la victime, délivrant une dose de potion d’endormissement à l’homme. Ce petit breuvage qu’il acheter à un herboriste était d’une efficacité déconcertante. Ne restait alors à l’homme qu’à exercer son art sur le pauvre malandrin.

Malheureusement, la chose n’avait rien donné. Ca cible n’avait pas eu l’occasion de côtoyé assez longtemps le conseil pour être d’une quelconque utilité. C’était là la raison de son errance dans la ville basse. Il cherchait ici et là une quelconque piste pour relancer son enquête. Ou un quelconque boulot, histoire d’assurer une période dans tranquillité après son passa à Lorgol.

C’est là qu’il entendue une voix féminine prononcé un mot qui retint son attention. La jeune fille en question ne devait guère avoir grandement plus de la vingtaine. Des cheveux châtain long et une silhouette svelte. Au premier abord, Mederil pensa à une élève. Après tout n’avait-elle pas parlé de voyage à l’académie ?

L’homme décida alors de suivre la jeune femme. La passante parlait seule, se promenant dans la fourmilière qu’était Lorgol. Son air admiratif, presque surprise et ses paroles trahirent la vérité quant à son arrivée récente dans la ville de l’académie. Elle n’était donc pas élève. Du moins, pas encore. L’intérêt pour son enquête en était réduit. Mais il n’avait rien à faire. Pas de piste, pas d’information. Et puis, cette jeune femme semblait si sûre qu’aucun destin n’était plus beau que l’académie…

L’homme s’approcha alors de la jeune femme qui s’était arrêté pour discuter avec elle-même.


- «  Lorgol et l’académie ne sont pas des destins parfait. Seule toi pourras décider de le rendre beau. Et même alors, le moindre imprévu pourra transformer ton rêve en cauchemar, ou pire encore... »

Il marqua une pause. Un sourire carnassier s’afficha sur ses lèvres.

- «  Tu dois être une future élève de l’académie pour parler de cette façon, je me trompe ? Nouvelle à Lorgol donc ? Il te faudra peut-être perdre cette habitude de parler à voix haute. Les murs ont des oreilles et le danger est bien souvent plus présent que tu ne le penses. Et surtout, il ne viendra pas toujours te prévenir. »

Un nouveau sourire s’afficha sur les lèvres de l’homme. Cette fois, une teinte de chaleur s’y était glissée. Les dernières phrases sonnées comme de réels conseils, et non de simples avertissement issus d’un aîné.
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Message Sujet: Re: Pour l'amour de l'Académie   Pour l'amour de l'Académie EmptyMer 25 Mai 2016 - 21:58

Glacée. Froide. Indifférente.

La voix me frappa, aussi brutale qu’un plongeon dans un océan glacé. L’instant d’avant, je me délectais d’avoir découvert un nouveau coin de Lorgol, celui d’après j’entendais cette voix d’outre-tombe. Il n’y avait rien qui m’insupportait plus qu’un ton de voix indifférent, que je considérais comme sans vie, sans valeur, sans âme. Lentement, je me tournai vers mon interlocuteur, écoutant à peine ce qu’il me disait sur l’Académie et sur les cauchemars. Je le dévisageai durant plusieurs secondes, gravant ses traits dans mon esprit en espérant ainsi les adoucir. Mais rien n’y faisait : il portait un masque de pierre et de glace. En moi, naquit la brûlure à la fois douce et terrible qui me poussait toujours à relever un défi. Il fallait que je le fasse réagir. Au plus vite.

Un sourire s’afficha alors sur les lèvres de l’inconnu. Si du moins, on pouvait appeler cette chose immonde un sourire. J’eus envie de frapper cet étranger pour effacer de son visage cette mimique aussi glacée que le ton de sa voix. Je glissai mes mains dans mon dos pour résister à la tentation. Frapper les gens ennuyants faisait partie de ce genre de solutions à n’utiliser qu’en dernier recours, quand tout le reste avait échoué. J’esquissai un large sourire chaleureux tandis qu’il m’exposait, comme un conseil, à ne pas parler à voix haute. La naïveté de la plupart de mes interlocuteurs lorsqu’ils m’entendaient discuter avec moi-même m’effarerait toujours. Ils ne parvenaient pas à comprendre qu’une discussion se faisait à voix suffisamment haute pour être entendue des deux intervenants. Si les intervenants en question étaient une seule et même personne, ça ne changeait absolument rien au problème.

Je pris une profonde inspiration pour calmer mon élan – et surtout parce que je m’apprêtais à parler beaucoup sans lui laisser une seule occasion de m’interrompre – puis me lançai :

— Bonjour aussi, inconnu ! La politesse ne semble pas être une de vos qualités premières, mais bon, je suppose qu’on ne peut pas demander à n’importe quel quidam de respecter la plus élémentaire des courtoisies. Je vais donc faire comme si je n’avais pas noté votre impolitesse. Parce que sincèrement, ce n’est pas le seul reproche qu’on peut vous faire ! Non, mais vous avez déjà écouté votre voix ? Croyez-vous que quiconque ait envie de vous écouter dans des conditions pareilles ? Vous n’êtes déjà pas très agréable à regarder, sans vouloir vous vexer, alors si en plus vous vous rendez pénible à entendre, votre situation va devenir vraiment vraiment catastrophiste.

Je fermai les yeux quelques secondes en prenant une nouvelle inspiration. Il fallait que je me calme.

— Enfin, comme je l’ai précisé, il vaut mieux passer vos défauts sous silence si je veux continuer cette conversation avant que tombe la nuit. Ou avant que ne se lève le soleil du jour suivant, comme vous préférez. Oui, je suis une future élève de l’Académie, et oui je suis nouvelle à Lorgol. Enfin… nouvelle est un bien grand mot. Ça fait un demi-mois que j’explore la région. Je la connais peut-être mieux que vous !

Un charmant sourire étira de nouveau mes lèvres.

— Par ailleurs, je ne tiens plus le compte de ceux qui ont tenté de me faire taire depuis une bonne éternité. Enfin, depuis quinze ans. Aucun n’a réussi, et je doute qu’un inconnu avec une voix comme la vôtre, dans une rue comme celle-ci, y parvienne. Que les murs aient des oreilles ne me gêne en rien. Je ne crains pas ce qu’on pourrait entendre. Rien de ce que je dis n’est assez important pour que j’évite de le crier sur tous les toits.

Je mis mes mains en porte-voix et hurlai :

— J’adore l’Académie et cet homme est un rustre !

Quelques regards glissèrent vers nous. Je n'y prêtai pas la moindre attention. Je baissai les bras, et le regardai avec un large sourire.

— Autre chose ? Ou vous préférez désormais garder pour vous vos conseils pathétiques et votre politesse aux abonnés absents ?

J’observai son visage, espérant apercevoir n’importe quoi, une trace, un indice, prouvant qu’il allait enfin perdre son masque apathique ridicule. Personne ne pouvait rester inhumain bien longtemps.

Et je prendrai un malin plaisir à le prouver.
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