Ambroise de La Lande ♦ Magic

Dans la famille, on se souvient encore des circonstances de la naissance du jeune fils de La Lande. C’était alors le fracas des vagues sur la falaise. Les hurlements du vent dans la tempête. Les éclairs fendant le ciel, parcelles de lumières dans ce monde devenu sombre l’espace de quelques heures. Pendant des mois Thibalt et Majda de La Lande avaient attendu sa venue au monde avec impatience et une pointe d’anxiété, mais lorsqu’il fut temps pour lui de pointer le bout de son nez, la délivrance avait bien durée des heures. La patience du futur père fut mise à rude épreuve. Lui, le maniaque du contrôle, le prestigieux et courageux officier de cavalerie, ne pouvait rien faire de plus qu’attendre, le cœur serré dans sa poitrine, inquiet pour cette épouse qu’il avait appris à aimer au fil du temps. Le mariage de convenance avait fini par se muer en une véritable histoire entre le téméraire soldat et la douce mage de l’air. Une histoire qui donna ses premiers fruits avec Ambroise. L’enfant naquit quelques instants avant la fin de la tempête, poussant ses premiers cris au sein de la demeure familiale. Beau bambin aux cheveux déjà rouge tout comme sa mère, son père ne tarda pas à le prendre dans ses bras, s'assurant du sexe de l'enfant avant de lâcher « Il sera soldat, tout comme son père ».

Rien n'était pourtant moins sûr.

Les premières années de sa vie se passèrent dans une relative quiétude, entre les murs de pierres de la demeure familiale située au cœur des vastes plaines outreventoises. Bercé par la douce voix de sa mère, et émerveillé par les histoires que lui contait son père, Ambroise se voyait déjà mener une vie d’aventure peuplée de combats et de monstres merveilleux. Cependant le destin allait en décider autrement.
Toute la petite famille fut envoyée à Souffleciel, lorsque Majda fut attachée au service de la pouponnière royale, peu après la naissance de l’héritier du duc et de la duchesse : Liam d’Outrevent. Ce nouveau-né, issu d’une lignée de prestige ne tarda pas à grandir et à devenir un proche ami du fils de sa gouvernante. Ambroise et Liam firent les quatre cent coups ensemble, et ils furent bientôt rejoint par la jeune Lisbeth qui ne tarda pas à se laisser entraîner dans leurs jeux. Si le rouquin fut d’abord réticent à l’idée qu’une fille puisse se joindre à eux, il changea rapidement d’avis face au tempérament de la petite duchesse. II devait bien avouer qu’elle avait du cran, peut-être parfois plus que lui. Il prit donc un malin plaisir à la taquiner durant une grande partie de leur enfance, s’amusant à la faire sortir de ses gonds dans le simple but de s’amuser un peu. Mais tout n’était pas que jeu et amusement dans la vie du jeune de La Lande. En effet, dès que son père le jugea assez solide, il commença à lui dispenser des cours d’escrime d’un niveau relativement poussé. Il n’était pas rare que le petit garçon revienne de ses leçons avec de nombreuses ecchymoses combinées à un orgueil blessé. Son père ne le ménageait guère, le poussant à donner le meilleur de lui-même si un jour il souhaitait l’égaler.

Mais ce quotidien, cette vie à laquelle il aspirait, changea du tout au tout l’année de ses onze ans.

En effet, la magie vint faire son apparition dans son quotidien, bouleversant son avenir et tout ce que son père avait prévu pour lui. Pourtant, après de longues discussions avec sa génitrice, ils en vinrent à conclurent qu'il serait mieux pour Ambroise de quitter Outrevent et de rejoindre l'Académie, là où il pourrait contrôler son don. Après de longs adieux, promettant d'écrire souvent à ses parents, le jeune garçon quitta cette ville qu'il avait toujours connu.
L'arrivée à l'Académie, et les premiers jours furent assez difficile, bien qu'Ambroise fini par s'adapter très rapidement. Élève doué, futé et particulièrement enthousiaste, ses résultats auraient pu être excellents s'il n'était pas toujours fourré partout pour faire des bêtises avec quelques-uns de ses nouveaux amis. Aussi, son premier cycle d'étude ne fut pas aussi court que ce que l'on aurait pu espérer de lui. Il termina au bout de sept ans avant de rentrer en second cycle avec son professeur - également mage de l'air - qui lui enseigna l'art de l'illusion.  

Il ne revint à Souffleciel que l’année de ses vingt-quatre ans. Heureux de retrouver ses amis d’enfance, qu’il n’avait plus revu depuis bien longtemps. Le voyage lui avait semblé plus long que jamais, mais lorsqu’il franchit les murs de la capitale, il se sentit de nouveau chez lui. Une réception avait été organisée ce soir-là, et Ambroise avait prévu d’y faire sa première apparition après bien des années d’absence. Le petit garçon malicieux avait bien changé. Devenu homme, il faisait bien une tête de plus que la majorité de ses protagonistes, héritage de son géniteur dont il était le portrait craché. Seul ses yeux vert et sa chevelure rougeoyante rappelait la belle Majda de La Lande. Profitant de ce physique avantageux pour séduire les donzelles de Lorgol, il ne s’attacha jamais réellement à l'une de ces créatures qui ne gardèrent son cœur que le temps de partager les plaisirs d'une nuit.
C’est lors de cette soirée qu’il la revit. Lisbeth. Lisbeth d’Outrevent. L’enfant était devenue femme, et belle de surcroit. Son cœur n’avait pu s’empêcher de l’aimer dès qu’il l’avait vu, elle, si volontaire, si indisciplinée, si libre. Il n’avait pas mis une seconde pour la reconnaître, avec ses cheveux sombre et son regard frondeur. Il l’avait invité à danser, bien gauchement – il devait l’admettre. Et durant les semaines qui suivirent, ils ne se quittèrent plus. Ambroise mena une cour assidue auprès de la jeune femme, tant et si bien que bientôt elle lui rendit ses sentiments, et qu’ils songèrent à se marier. Mettant Liam dans la confidence, il était enfin prêt à en faire la demande officielle malgré son rang bien inférieur à celui de Lisbeth.

Mais tous ses projets furent contrecarrés par la nouvelle épouse du duc Lionel, belle-mère de sa bien-aimée.  

L’attente avait été trop longue, ou bien était-ce peut-être son rang qui dérangeait ? En tout cas, Ambroise se vit ravir celle qu’il aimait quelques jours avant qu’il ne saute le pas. Les fiançailles avec Louis de Brunante furent annoncées et fêtées pendant plusieurs jours. Ambroise, lui, se contenta de fuir sans même dire adieu, meurtris, blessé au plus profond de son âme. Il accepta alors le poste de professeur à l’Académie, préférant instaurer une distance respectable entre lui et la nouvelle vie de Lisbeth. Ne pipant mot de cette histoire à personne, il se plongea dans le travail durant ces onze dernières années, prenant une apprentie à son service afin de l’aider à se perfectionner dans l’art de l’onirisme, spécialité magique maternelle. Il gardait cependant contact avec Liam, qui lui donnait des nouvelles de Lisbeth et de son nouveau mariage. Mariage qui s’avéra particulièrement désastreux. Pourtant, il apprit qu’elle avait donné naissance à un fils, un garçon qui aurait pu être le sien s’il avait mené les choses de manière plus entreprenante. Il s’en voulait, mais pourtant rien n’était perdu.
Depuis des semaines, il prévoyait un voyage de retour à Outrevent afin de la revoir, d’expliquer sa soudaine disparition après l’annonce de ses fiançailles, de la conjurer de rompre ce mariage qui ne lui convenait pas pour l'épouser, lui.
Pourtant, c'est Liam qui vint à sa rencontre il y a quelques semaines de cela avec une requête des plus étranges, mais qu'il ne put refuser à celui qui était devenu son suzerain. Il jeta donc un enchantement d'illusion sur un espion, l'aidant à s'infiltrer au sein de la Confrérie noire, sans savoir que celui-ci serait chargé d'assassiner l'Oracle. Cet assassinat qui provoqua la mort d'une femme qu'il n'avait plus revu depuis onze années. D'une femme qu'il prévoyait de revoir pour lui faire une nouvelle demande en mariage.

Lorsqu'il apprit la nouvelle, Ambroise en fut profondément bouleversé. Demandant à Liam s'il pouvait se joindre aux funérailles. Mais il n'eut pas la force de s'y rendre. Et si la tristesse avait d'abord prit l'avantage, ce fut ensuite la colère, la haine, la rancœur et les remords qui vinrent le prendre. Sans se l'avouer, il en veut à Liam d'avoir provoqué tout cela, et il s'en veut à lui-même pour n'avoir pas posé plus de questions sur le but de cette mission d'espionnage.
Dissimulant son chagrin au cœur de l'Académie, il s'enferme dans son travail, donnant ses cours avec beaucoup moins d'entrain qu'habituellement. Ambroise ne peut que se demander quelles seront les conséquences de ses actes sur l'avenir d'Arven. Sur son avenir à lui.


 

Que penses-tu des compétences de la toute nouvelle impératrice de Faërie, la jeune Chimène ? La trouves-tu légitime, penses-tu qu'elle va réussir sa période de probation ?
• Chimène. Jeune et inexpérimentée Chimène. Ce n’est un secret pour personne, elle n’a jamais été faite pour régner sur une aussi grande nation que Faërie, mais comment lui en vouloir ? La couronne devait revenir à ces neveux, lâchement assassinés en même temps que leurs parents, et elle n’est nullement la cause de cet état de fait. Et même si le poids du pouvoir semble peser lourdement sur ses épaules, Ambroise la sait légitime, et il lui offrira son soutien si la situation le lui demandait.

Envisages-tu de prendre part au conflit si une guerre entre Ibélène et Faërie devait se déclarer ? Quel parti prendrais-tu, et pourquoi ? Comment participerais-tu à la lutte ?
• Il préférerait qu’aucun conflit n’éclate, qu’Ibélène renonce à ses futiles prétentions sur le trône de Faërie. Mais chacun sait que la folie des hommes peut conduire aux pires des maux, Ambroise le premier. Alors, il se prépare au pire, s’interroge. Devrait-il quitter Lorgol pour soutenir son impératrice,  ou bien rester fidèle à la neutralité de sa ville d’adoption ? Le jeune mage l’ignore encore, se demande sur ce qu’il serait bon de faire en cas de conflit, même si son cœur penche pour sa nation de naissance, et cette loyauté qu’il se doit de respecter.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
• Lorgol est devenu son terrain de jeu depuis des années maintenant, et -  après Souffleciel -  c’est sans aucun doute la ville où il se sent le plus à l’aise. La liberté de cette ville, les hautes tours qui surplombent avec élégance l'ensemble, le sel marin qui vint chatouiller ses narines, sans compter l'Académie dans laquelle il a trouvé ses quartiers. Ambroise s'est habitué à tout cela, et apprécie cette grandeur millénaire qui les contemple.