• Date : 3 avril 1001 • Statut du RP : Privé • Résumé : Aaron et Colombe déambulent chacun dans la ville-haute de Lorgol quand ils finissent par tomber l'un sur l'autre de manière plutôt imprévue.
Dragonnet du Chapitre • Version 4.3
Aaron de Sombreval
Messages : 937 J'ai : 34 ans Je suis : mage de l'Automne et chevaucheur ; fils du comte de Sombreval.
Le temps était plutôt clément en cette journée de printemps, et Aaron appréciait de pouvoir sortir sous le soleil, bien que la pluie ne soit pas quelque chose de dérangeant pour lui. Si la journée était loin d'être terminée, il avait déjà passé la matinée à s'entraîner à Val-dragon, et comptait bien profiter de son temps libre pour flâner un peu dans la ville-haute de Lorgol. Cela faisait peu de temps qu'il était de retour ici, et il n'avait pas oublié combien la ville neutre lui avait plu lorsqu'il étudiait la magie à l'Académie. Lorgol était bien différente des paysages d'Outrevent, mais le jeune homme y retrouvait d'autres aspects qu'il appréciait, notamment l'activité qui y régnait. Évidemment, la ville-haute était bien différente de la ville-basse, mais il imaginait que cela devait être la même chose pour tout le monde.
C'était la raison pour laquelle le cadet marchait d'un pas souple dans les rues principales de la ville, sans but précis. Il se savait en toute tranquillité au milieu des échoppes, bien que certains pique-assiettes soient occuper à rôder. D'une part, il était apte à se défendre, autant physiquement que magiquement, et d'autre part, il savait Héritage non loin de lui, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Même vaquant à ses occupations, le grand dragon Grenat était une présence rassurante, bien qu'Aaron ne soit pas quelqu'un de peureux.
Autour de lui, les habitants de Lorgol voletaient de vitrines en échoppes, et les artisans vantaient à la foule leur précieuses marchandises. C'était à qui empocherait le plus de biens pour le moins de pertes possibles. Si Aaron n'avait pas l'intention d'acheter quoi que ce soit - il n'avait besoin de rien pour le moment - il se plaisait tout de même à jeter un œil aux étalages. Soudain, Arietty - qui se trouvait lovée contre l'épaule de son mage - s'agita, et sortit la tête de sa cachette. Fixant un instant quelque chose, elle s'agita de plus belle, et s'agrippa à Aaron avant de se laisser tomber au sol, et de filer. Cela n’inquiéta pas beaucoup le mage, qui avait l'habitude de voir son familier filer pour revenir un peu plus tard, parfois quelque chose entre les dents. Il s'amusa même de la voir se faufiler entre les jambes de passants - allant même jusqu'à passer sous les jupes - et grimper sur les étalages. Finalement, son escapade allait peut-être se révéler plus amusante que prévue.
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Colombe trouvait agréable de sortir du cadre qu’elle connaissait maintenant si bien de l’Académie. La journée était belle pour ce début de printemps et elle profitait des rayons du soleil qui signaient la fin d’un hiver long et froid. Comme la plupart du temps qu’elle empruntait les chemins vers Lorgol, elle n’y allait pas vraiment pour visiter le port commerçant, elle ne s’intéressait que peu aux boutiques. C’était surtout pour voir les grandes tours imposantes et magnifiques qui l’avaient toujours impressionnée. Le grand air lui faisait du bien, plus que le parc de l’école, ça lui permettait aussi de réfléchir et de sortir de ses tergiversations habituelles lorsqu’elle était entre les quatre murs de sa chambre. Elle n’avait pas la conscience tranquille en ce moment et le stress qu’elle accumulait, même si elle savait pouvoir en retirer un poids en discutant avec Mélisende, n’arrangeait en rien sa situation.
Ses pas finirent tout de même par la mener jusqu’au port où l’animation était beaucoup plus importante que dans les petites rues tranquilles de la Ville Haute. Elle plongea la main dans sa petite besace pour vérifier que le peu d’argent qu’elle avait était toujours là ainsi que son médaillon, celui de sa mère adoptive qu’elle emmenait partout avec elle. Il avait une valeur très importante à ses yeux, lui rappelait le temps où elle vivait en Faërie. Il marquait aussi la rupture entre ses deux mondes, celui de la vie calme, du mensonge, de ses parents, et celui de l’Académie, lorsqu’elle avait été mise au courant de la triste vérité mais qu’elle avait pu compenser cette nouvelle et la disparition de ses parents adoptifs par l’apprentissage et le contrôle de sa magie. Elle le savait plus en sécurité au creux de son sac que dans sa chambre, même si, de toute évidence, elle ne voyait aucune raison pour que quelqu’un lui chaparde. Il n’avait aucune valeur si ce n’était sentimentale. Nestère était parti un peu devant, elle le suivait furtivement des yeux tandis qu’il slalomait entre les passants. Lui aussi semblait avoir un besoin vital de se dégourdir les pattes dans un nouvel environnement. Parfois il s’arrêtait, relevait son museau, inspectait les étalages et repartait de plus belle. Parfois il l’attendait, se remettait à sa hauteur, suivait son rythme, avant de le trouver trop lent et d’accélérer le pas. Il continuait ses va-et-vient et Colombe elle, avait fini par s’arrêter devant une échoppe de plantes. Elle savait avoir tout ce qu’il lui fallait pour le moment, même plus qu’il ne lui en fallait, mais elle regarda tout de même par curiosité. Il y avait là une plante qu’elle n’avait pas et dont elle avait beaucoup entendu parler. Elle fouilla dans son sac pour y trouver quelques pièces. C’est à ce moment là qu’elle sentit quelque chose d’étrange. Au toucher, il n’y avait plus que des pièces, elle ne sentait pas le médaillon. Elle plaça alors sa besace droit devant elle et confirma ce qu’elle pensait par la vue. Il avait disparu. Elle se mit alors instinctivement à regarder le sol pour voir s’il n’était pas tombé, elle ne vit rien. Elle leva la tête. Sur le store d’un étalage se tenait debout une belette et dans le creux de sa patte, le médaillon qu’elle cherchait. En voyant le regard de Colombe braqué sur elle, elle se mit à descendre et détala à la vitesse de l’éclair, Colombe à sa poursuite.
Sa course s’arrêta lorsqu’elle vit Nestère, devant un jeune homme. Il restait fixe, sans bouger, avec un regard sévère qu’elle lui connaissait si bien. En inspectant l’homme, elle remarqua la belette, installée sur son épaule. Colombe, un tantinet timide ne sut tout d’abord pas comment l’aborder et puis elle se racla la gorge pour attirer son attention. « Je… je crois que vous avez quelque chose qui m’appartient. » Et Nestère tout aussi apeuré malgré les apparences, profita du courage de Colombe pour venir se coller à sa jambe.
Tandis qu'Arietty filait entre les étalages, Aaron la perdit de vue, mais ne pressa par le pas pour autant. Elle reviendrait, il le savait. Lorsqu'elle aurait trouvé de quoi satisfaire sa curiosité, ou bien quelque chose à se mettre sous la dent, elle saurait le retrouver. Toutefois, cela fut plus rapide que prévu, et le jeune homme vit revenir sa belette quelques instants plus tard, un objet brillant au creux de la patte. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du mage lorsqu'il avisa le butin de son familier, qui semblait être un bijou. Arietty était une vraie petite chapardeuse, et elle ramenait avec elle tout ce qui attisait sa curiosité, que ce soit un objet ou quoi que ce soit d'autre. Cela ne dérangeait pas Aaron, dans la mesure où, bien souvent, elle se débrouillait pour obtenir quelque chose de plus intéressant en échange de ce qu'elle venait de chaparder. Elle avait parfaitement compris que les hommes tenaient particulièrement aux objets brillants pour lequel ils étaient prêts à tout, et notamment à troquer un banal morceau de pain ou de fruit, qui faisait son régal.
A peine arrivé aux pieds d'Aaron - qui s'était arrêté pour regarder la scène - Arietty fourra le médaillon entre ses petites dents avant de bondir et de grimper jusqu'à se retrouver en sécurité sur l'épaule de son mage. Une fois bien installée, elle récupéra le bijou entre ses pattes, et observa la foule. La petite belette ratait rarement ses coups, et se débrouillait toujours pour que la victime se rende compte du méfait. Si elle parvenait presque toujours à obtenir ce qu'elle voulait seule, elle se servait néanmoins souvent d'Aaron comme intermédiaire, notamment lorsqu'elle désirait quelque chose en particulier.
Ce fut à ce moment là qu'une autre boule de poils vînt s'arrêter non loin du mage, le regard rivé sur Arietty, qui profitait allégrement de sa position en hauteur pour le regarder de haut. Néanmoins, ce qui se trouvait être un écureuil ne semblait nullement impressionné, et fixait la belette d'un regard sévère. Aaron ne put s'empêcher de lâcher un petit rire, avant de demander silencieusement à Arietty : « Que lui as-tu donc fait pour qu'il te regarde comme ça ? ». La belette poussa un petit couinement, avant qu'il perçoive sa réponse : « À lui ? Rien. » . Ce fut à ce moment là qu'une jeune femme arriva en courant, et arrêta sa course en voyant l'écureuil au pied du jeune homme. Sans bouger, Aaron leva les yeux jusqu'à elle, et l'observa en silence. Elle était plutôt jolie, avec ses cheveux ondulés et ses yeux bleus, mais semblait relativement jeune. Timidement, elle s'avança, et déclara en se raclant la gorge :
─ Je… je crois que vous avez quelque chose qui m’appartient.
Tandis qu'elle parlait, la petite boule de poils au pied d'Aaron alla se coller à sa jambe. Le jeune homme en déduisit que ce devait être son familier, et donc qu'elle était mage, ou du moins, qu'elle étudiait la magie à l'Académie. Le cadet aimait observer le plus de choses possible autour de lui, pour soutirer le maximum d'informations sur son environnement, sans que personne ne le soupçonne. Posant de nouveau son regard sombre sur la jeune femme, il déclara d'une voix neutre :
─ Il ne me semble pas.
C'était un peu mesquin de sa part, puisqu'il se doutait que le médaillon ramené par Arietty lui appartenait, mais il était comme ça. Pas très bavard, et plutôt indifférent. Au fond, cela l'amusait de voir la jeune femme hésiter. Ce n'était pas réellement de la méchanceté, plutôt une forme implicite de taquinerie qui n'appartenait qu'à lui. Ce disant, il resta immobile, et attendit que la jeune femme lui réponde.
[Bon, je suis désolée, c'est pas très structurée tout ça, j'avais des idées avec Arietty, mais c'est un peu parti dans tous les sens Si tu ne trouves pas matière à répondre, dis le moi, je rajouterai quelque chose :3]
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Colombe observa l’homme qui semblait avoir plusieurs années de plus qu’elle. Il avait également un aplomb et une confiance que la jeune femme n’avait pas et c’était sans doute ce qui lui permit de lui répondre sur le champ, sans même transparaitre la moindre trace de mensonge. « Il ne me semble pas. » Colombe accordait facilement sa confiance et ne se méfiait que bien trop peu des gens. Si elle n’avait pas vu le familier de cet homme avec l’objet dans la patte, elle aurait pensé qu’il disait la vérité et l’aurait laissé tranquille. Le fait était qu’elle voyait encore la boule de poil sur l’épaule de son maitre et qu’elle savait pertinemment qu’elle détenait son médaillon. Mais elle restait timide, elle n’osait pas insister de peur de l’énerver peut-être. Elle ne l’accusait pas lui, elle savait que ça ne devait sûrement pas être de sa faute si son familier lui avait dérobé quelque chose. A moins que ce ne soit lui qui le lui ait demandé, ça changeait clairement la donne. Elle pinça légèrement les lèvres, regarda à droite, à gauche, attendit… Il ne semblait pas décidé à lui rendre quoi que ce soit. « Je suis navrée, mais j’insiste. » Et comme pour montrer un courage qu’elle n’avait pas, elle releva fièrement la tête et croisa ses bras. Son signe montrait clairement qu’elle ne bougerait pas tant qu’elle n’aurait pas retrouvé ce qui lui appartenait de droit. Elle ne pouvait certainement pas se résoudre à repartir sans. Elle s’efforça de garder son regard planté dans celui de l’homme, elle ne cèderait pas. Elle déglutit plusieurs fois et les secondes lui paraissaient des heures. Finalement, Nestère, caché derrière sa jambe sortit de nouveau de l’ombre et grimpa le long de Colombe pour se mettre dans l’exacte position de la belette en face, sur son épaule. Il se tenait debout et murmurait à l’oreille de Colombe. Il lui suggérait d’attraper rapidement la belette, mais la jeune fille avait bien peur de ne pas être assez rapide et qu’elle s’enfuit de nouveau, la menant alors à une nouvelle poursuite interminable. Non, si elle devait récupérer ce collier, ce serait le garçon qui lui donnerait.
Elle tendit alors la main, perdant patience. « Alors ? Je ne partirai pas tant que je ne l’aurai pas vous savez. » Elle tentait de garder encore son air un peu hautain et sûre d’elle qu’elle jouait à la perfection. Nestère, qui ne semblait pas vouloir rester tranquille aujourd’hui, profita de ce bras tendu pour courir dessus et atteindre l’épaule libre de l’homme. Colombe observa alors le duel des deux familiers, ils se regardaient d’un œil noir tous les deux. La situation était plutôt comique, avec les deux bêtes perchées sur le jeune homme. Si elle n’avait pas voulu par dessus tout retrouver ce qui lui appartenait, Colombe en aurait sûrement rit. Mais pour l’heure, elle n’avait qu’une envie, c’était de pouvoir partir le plus rapidement d’ici. Elle savait depuis le départ qu’elle n’aurait pas dû descendre jusqu’au port. Et surtout, elle devrait apprendre à laisser ses affaires dans sa chambre de l’Académie, dorénavant. « Je pense que si vous ne voulez pas qu’un combat se déclare sur votre tête, vous feriez mieux de me redonner ce médaillon. Je vous assure que vous ne vous en sortirez pas sans une griffure. » Et il avait plutôt intérêt à prendre une décision rapidement car Nestère semblait déjà prêt à bondir sur la belette.
Malgré sa timidité, la jeune femme ne tourna pas les talons, et décida de réitérer sa demande : « Je suis navrée, mais j’insiste. » Ce disant, elle releva la tête tout en croisant les bras sur sa poitrine, ce qui soutira un léger rire à Aaron. Croyait-elle réellement qu'il se laisserait impressionner par un peu d'insistance ? Il ne faisait cela que pour s'amuser, et il comptait bien rendre le médaillon à sa propriétaire, d'une façon ou d'une autre. Son familier, sans doute motivé par cette montée de courage, grimpa sur son épaule pour se retrouver au même niveau que sa rivale la belette, bien que le mage soit un peu plus grand. « Alors ? Je ne partirai pas tant que je ne l’aurai pas vous savez. » Elle tendit son bras, comme pour exiger quelque chose. Au moins avait-elle le cran de prendre une décision, et de ne pas rester prostrée là. L'hésitation était quelque chose qu'Aaron avait du mal à supporter, surtout quand elle n'avait pas lieu d'être.
Surprenant les deux mages, l'écureuil profita du bras tendu pour bondir sur l'épaule opposée du jeune homme, et faire face à la belette. Si Aaron n'apprécia guère de lui servir de support, il ne tenta rien pour le repousser. Il était de notoriété commune qu'il fallait l'autorisation du mage pour toucher son familier, et il n'avait guère envie de la demander. Néanmoins, aussi intrépide soit-il, il n'irait pas le bousculer sans autorisation, car c'était là un manque de reste flagrant, et il n'était pas de ce genre, surtout quand son propre familier était à l'origine de la querelle. « Je pense que si vous ne voulez pas qu’un combat se déclare sur votre tête, vous feriez mieux de me redonner ce médaillon. Je vous assure que vous ne vous en sortirez pas sans une griffure.»
Soupirant, Aaron porta la main à son épaule, sans quitter des yeux la jeune femme. « Donne-le moi. Que veux-tu en échange ? ». Pendant quelques instants, personne ne parla ni ne bougea, excepté Arietty, qui pencha légèrement la tête sur le côté. « Un fruit ou une noix. » Ce disant, elle leva sa petite patte et laissa tomber le médaillon dans la paume d'Aaron, qui la referma aussitôt. Que la boule de poils qui se trouvait sur son autre épaule n'essaie pas de la lui voler, ou il aurait des soucis. D'un ton parfaitement neutre, presque amusé, Aaron brisa enfin le silence : « C'est qu'Arietty n'a pas pour habitude de rendre aussi simplement ce qu'elle trouve. Peut-être qu'un fruit ou une noix pourrait la faire changer d'avis. »
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'il ressentait l'impatience d'Arietty. La situation était plutôt coquasse, au fond, et se finirait bien, il en était presque certain. Néanmoins, Arietty était mal tombée aujourd'hui. Chiper à un mage n'était pas une très bonne chose, les simples gens étaient moins sûrs d'eux, et plus enclins à troquer un morceau de pain.
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Le calme était dérangeant et perturbant. Elle entendait encore le bruit de la foule autour d’eux, mais leurs gestes à tous les deux étaient figés. Seule la petite belette bougeait légèrement la tête et Colombe se demanda si elle n’était pas en train de parler avec l’homme. A ce moment là, l’animal lâcha sa prise et le médaillon arriva dans la paume de son maitre. Elle put voir Nestère s’avancer légèrement, les yeux rivés sur le collier. « Ne bouge pas » Elle sentait qu’il était sur le point de le lui rendre, il était inutile qu’il se démène encore, cela ne servait sans doute plus à rien. « C'est qu'Arietty n'a pas pour habitude de rendre aussi simplement ce qu'elle trouve. Peut-être qu'un fruit ou une noix pourrait la faire changer d'avis. » Colombe crut mal entendre. On lui volait ce qui lui appartenait et on lui demandait ensuite quelque chose en échange pour le récupérer. Elle commençait à perdre patience. Elle se serait sans doute laissée faire et serait allée acheter une noix pour la belette si elle l’avait pu, afin de mettre rapidement fin à cette situation. Seulement, le peu d’argent qu’elle avait, elle tenait à le consacrait à ces herbes qu’elle avait vues sur l’étalage toute à l’heure. Il était donc hors de question qu’elle gaspille son argent, en plus de son temps, pour satisfaire la boule de poil, elle n’avait pas de compte à lui rendre.
D’un pas, Colombe se rapprocha du chapardeur et soutint hardiment son regard. Elle paraissait soudainement de quelques années plus âgée et dotée d’un peu plus d’expérience qu’elle n’en avait réellement. « Ecoutez-moi bien, je ne sais pas à quel jeu vous jouez avec votre familier, mais c’est la première fois de ma vie que je vois un mage aussi peu éduqué. » Elle aurait pu jouer plutôt la carte de la comédie, de la nostalgie ou même de la faiblesse. D’une lèvre un peu tremblante, elle aurait pu lui expliquer que ce médaillon était très important pour elle, ou même fabriquer une histoire larmoyante qui aurait pu attendrir les deux comparses. Mais elle se sentait plutôt d’humeur à jouer la carte de l’honnêteté et surtout à jouer fair-play. « Fouiller dans les affaires des autres, voler un objet et il faudrait en plus que je paie votre animal pour le récupérer, c’est une plaisanterie de très mauvais goût, monsieur. »
Elle jeta un coup d’œil à son familier, Nestère s’était décalé et était maintenant sur l’autre épaule de l’homme, tenant la patte de la belette qui allait désormais avoir du mal à agir. Un petit rictus vint se dessiner sur le doux visage de Colombe. « Je pense que vous pouvez aisément me redonner ça sans que votre belette ne s’interpose, c’est votre décision. » Elle espérait seulement qu’il n’était pas aussi têtu que son familier car, personnellement, elle savait qu’elle avait un caractère assez similaire à celui de son écureuil.
Lorsque la jeune femme avança d'un pas, l'air déterminé, Aaron fut surpris. Il devait avouer qu'il s'était attendu à ce que la jeune mage capitule sans opposer grande résistance. Après tout, que valait une noix contre un médaillon à la valeur sentimentale ? Pas grand chose, pourtant elle ne semblait pas décider à l'entendre de cette oreille : « Ecoutez-moi bien, je ne sais pas à quel jeu vous jouez avec votre familier, mais c’est la première fois de ma vie que je vois un mage aussi peu éduqué. ». Le jeune mage ne pu retenir un sourire légèrement moqueur. Il n'était pas vexé pour un sous, peu lui importait de se montrer rude ou impoli. Il était indifférent à ce genre de chose, et se plaisait à laisser Arietty faire des siennes pour la simple raison qu'il n'était pas son maître, mais son mage, et qu'elle ne lui devait rien. Qu'importe que tout cela semble être une mauvaise plaisanterie aux yeux de sa collègue. Elle apprendrai à ses dépends qu'il n'était pas de ceux qui se préoccupaient des autres.
« Je pense que vous pouvez aisément me redonner ça sans que votre belette ne s’interpose, c’est votre décision. » Avec un air qui se voulait légèrement charmeur, Aaron adressa un léger sourire à la jeune femme : « Sans aucun doute, néanmoins je ne suis pas certain de vouloir la prendre. » Il senti néanmoins que la parti n'était pas gagnée. La boule de poils qui servait de familier à la jeune mage avait migré sur son autre épaule, et tenait désormais fermement la patte d'Arietty. S'il avait pu le toucher, Aaron l'aurait sans aucun doute délogé de là - il n'appréciait guère de servir de perchoir à un animal qui n'avait rien à voir avec lui - néanmoins c'était là une bévue à ne pas commettre. Immobile, le jeune mage contempla la jeune femme au regard farouche. Il ne souhaitait pas aller jusqu'à l'affrontement, d'une part parce qu'il ne savait pas de quoi elle était capable, mais surtout parce qu'il ne s'agissait là que d'une simple querelle, et qu'il y avait déjà trop de combat avec la guerre. Inutile d'en ajouter un de plus. Il savait pertinemment qu'il - ou plutôt qu'Arietty, et donc lui - était responsable de la chose, mais cela ne le gênait pas de prétendre qu'il n'avait rien à voir dans la situation.
Avec la main droite, Aaron joua tranquillement avec le médaillon en le faisant rouler entre ses doigts, tout en l'observant. C'était plutôt un bel objet, qui ne valait sans doute pas grand chose sur le marché, mais qui devait provenir d'un quelconque proche, ce qui lui conférait une valeur sentimentale inestimée. « Si j'étais cette boule de poils, je lâcherai ma patte toute de suite ! ». Sur son épaule, Arietty n'appréciait pas tellement le fait d'être coincé par un plus petit que soi, et Aaron n'eut aucun mal à déchiffrer ce qui lui passait dans la tête. Il sourit à la jeune femme. « Tu vas encore m'attirer des ennuis. » Ce disant, il fit un pas en avant, l'air de rien. A ce moment précis, Arietty planta ses petits dents pointues dans la patte de son rival, profitant de l'effet de surprise pour détaler sur le bras d'Aaron. Ouvrant la main, le jeune mage laissa la belette s'emparer du médaillon puis sauter à terre, avant de filer vers les étalages. Il se demandait parfois qui avait le plus de caractère entre elle et lui, mais pour rien au monde il n'aurait voulu un autre familier. Posant les yeux sur l'épaule où se trouvaient - quelques secondes auparavant - les deux familiers, il ajouta d'un ton léger : « Il faudra plus que de simples paroles pour convaincre Arietty, je le crains. »
[J'avais pas trop d'idée, j'espère que ce n'est pas surjoué, sinon MP moi. Je n'ai pas précisé si Nestère se trouvait toujours sur l'épaule d'Aaron, au cas-où il voudrait courser Arietty ]
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« Il faudra plus que de simples paroles pour convaincre Arietty, je le crains. » Lâche et impuissante. Elle n’était pas du genre à abandonner, préférait tout donner plutôt que de céder à des demandes plus qu’improbables – on lui volait un objet qui lui appartenait et on lui demandait en plus d’offrir quelque chose en échange ! Mais face à ces deux-là, la jeune Colombe comprit bien vite qu’elle n’y pourrait rien. Aussi butée et entêtée soit-elle, ses mots ne suffisaient plus, les deux compères avaient plus d’un tour dans leur sac et même en essayant d’avoir un coup d’avance sur eux, la belette avait repris le médaillon des mains de son maitre et s’en était allée courir à nouveau à travers les étalages. La situation avait assez duré, elle perdait patience. Nestère avait visiblement la bougeotte et lui non plus ne supportait pas cette injustice. Elle le vit gambader à sa guise le long de l’échine de l’homme pour finalement sauter et retomber à ses pieds. Il commença alors à prendre son élan mais fut arrêté par la poigne de Colombe, délicate mais forte, qui le prit sans mal et plaça l’écureuil sur sa propre épaule. « Tu as assez couru comme ça. » Voyant l’autre animal continuer son slalom, elle s’en donnait à cœur joie, elle poussa un profond soupir de déception. Elle n’était définitivement pas faite pour mettre fin à ce genre de pratiques qui la révoltait, elle ne faisait tout simplement pas le poids. Elle donnerait un fruit à la belette, s’il n’y avait que ça pour la faire changer d’avis. « Ca m’apprendra à vouloir sortir de l’Académie. Il faut croire qu’on ne rencontre que des gens peu fréquentables dans ces environs. » Elle faisait de cette situation une généralité parce qu’elle ne sortait que très peu et qu’elle détestait les mésaventures et les imprévus. Oh, oui, elle détestait aussi le quotidien, la routine, mais n’est-ce pas finalement plus rassurant de se savoir en sécurité, dans un lieu où personne ne peut vous atteindre, ne peut vous nuire ?
Elle se dirigea vers une échoppe de fruit, elle sortit les quelques pièces qu’elle avait dans son sac, pas grand chose. Elle tourna la tête vers cet autre étalage où elle avait vu ces plantes qui lui avaient fait envie. Elle était déçue de ne pas pouvoir se les offrir, une fois qu’elle aurait payé ce fruit, il ne lui resterait sûrement plus grand chose. Il y avait là des noix, c’était sans doute ce qu’il y avait de moins cher, elle en prit deux, de toute façon elle ne pourrait rien s’offrir d’autres elle en profiterait pour faire plaisir à Nestère, laissant ses dernières pièces sur le comptoir. Elle retourna ensuite vers le jeune homme, prenant un air condescendant. Elle lui tendit le fruit du bout des doigts. « Je peux récupérer ce qui m’appartient maintenant où vous avez encore un chantage à me proposer ? » Elle tendit l’autre noix à son familier après avoir enlevé la coque en l’écrasant sous son pied. « J’aurai préféré que tu t’achètes autre chose avec ton argent Colombe. » « N’en parlons plus. » Nestère prit le fruit entre ses pattes et le dégusta rapidement, avant que quelqu’un ne le lui chaparde.
ACIDBRAIN
[Mille pardons pour ce temps de réponse, j'ai été pas mal occupée, je suis vraiment désolée ]
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Aaron de Sombreval
Messages : 937 J'ai : 34 ans Je suis : mage de l'Automne et chevaucheur ; fils du comte de Sombreval.
Et tandis qu'Arietty s'en donnait à cœur joie pour filer entre les jambes de passants, Aaron sentait la boule de poils de la jeune mage se tortiller dans son dos, jusqu'à ce qu'elle se décide à sauter à terre. Prêt à s'élancer à la poursuite de son égal, l'écureuil fut cependant arrêté par la poigne ferme mais douce de sa propriétaire. Le soupir de résignation que lâcha la jeune femme n'échappa pas au cadet, qui - contre toute attente - se sentit coupable de gâcher la journée de la demoiselle de cette façon.« Ca m’apprendra à vouloir sortir de l’Académie. Il faut croire qu’on ne rencontre que des gens peu fréquentables dans ces environs. » C'était bien vite dit, sans doute sur le coup de la déception. Il était clair que la ville basse abritait plus d'un malfrat, mais ce n'était pas le cas de la ville haute, quoi était mieux pourvue. Certes, Aaron n'était pas un gentleman, mais il n'était pas non plus un coupeur de gorge. Néanmoins, il estima qu'il n'avait pas besoin de se lancer dans cette discussion.
Tandis que la jeune femme se rendait d'un pas attristé vers l'échoppe d'un marchand de fruit qui se trouvait non loin de là, le jeune chevaucheur ne manqua pas d'apercevoir le coup d’œil plein de regrets qu'elle lança à un étalage adjacent, où s'étalaient des dizaines de plantes différentes. Aaron n'aurait su y trouver un intérêt - ce n'était pour lui que des végétaux - mais sans doute la jeune mage y voyait-elle un quelconque intérêt. Nul doute que les quelques pièces qu'elle avait en sa possession aurait été dédié à ces plantes si Arietty n'avait pas fait des siennes. Tandis qu'elle payait le marchand pour quelques noix, le jeune homme resta immobile, attendant sur place, mais pas pour autant inactif. Sondant les alentours, il finit par détecter la présence de sa belette : « Ce n'était pas la bonne personne. Sa bourse n'était pas destinée à satisfaire ton estomac aujourd'hui.» Ce n'était pas vraiment un reproche - lui même avait laissé faire - mais plutôt une remarque taquine. Après tout, la petite belette était assez futée pour faire ce que bon lui semblait, mais d'ordinaire, ses victimes s'estimaient ravi de pouvoir récupérer leur bien contre de simples noix. Ce n'était pas le cas de la jeune mage, à qui ils venaient de ravir quelques pièces destinées à assouvir autre chose que la faim d'Arietty. D'une voix calme, mais qui ne laissait pas vraiment de place au doute, Aaron ajouta mentalement : « Tu sais ce que tu as à faire ».
Il sentit que son familier se mettait en mouvement, et un petit sourire apparut sur son visage. Le hasard faisait parfois bien les choses, mais avoir une belette en guise de compagnon était bien plus utile ! Ce faisant, la jeune mage s'approcha lentement, et tendit du bout des doigts une noix à son égal : « Je peux récupérer ce qui m’appartient maintenant où vous avez encore un chantage à me proposer ? ». Elle posa ensuite la deuxième noix qu'elle avait acheté sous son pied, et l'écrasa pour que son écureuil ait accès à la meilleure partie. Ce dernier la dévora rapidement, de peur - sans doute - qu'Arietty vienne la lui chaparder. Mais la belette était occupée à autre chose, Aaron avait juste besoin que la jeune femme reste là encre un peu : « Il semblerait que les gens peu fréquentables aient parfois plus à nous apprendre que nous le penserions. ». Tout en arborant un léger sourire - qui se voulait sans doute un tant soi peu charmeur - le jeune mage fit semblant de réfléchir quelques instants. Il n'aurait su expliquer pourquoi un tel revirement de situation, lui qui n'était pas le moins du monde empathique, pourtant il savait qu'il s'en serait voulu de laisser la jeune fille repartir dépitée. C'est pourquoi il ajouta d'une voix calme : « Maintenant que nous avons troqué une noix contre un médaillon, pourquoi ne pas troquer un peu de bonne humeur contre ceci ?»
Il baissa alors les yeux, et désigna Arietty. La belette se trouvait entre les deux mages, dressée sur ses pattes arrières, avec entre ses petites dents quelques branches de végétaux chipées - ou troquées - au marchand que Colombe avait regardé avec regret. Elle avait été choisies au hasard, et Aaron n'aurait su dire quel intérêt elles avaient, mais toujours était-il qu'il espérait que cela pourrait rétablir le malentendu entre la jeune femme et lui. Après tout, il était semblable à elle, lui qui avait fait ses études à l'Académie et suivi son cursus de magie. Ils n'avaient simplement pas choisit la même voix. Avec un léger sourire, il ajouta : « Je ne suis certainement pas un gentleman, mais je ne mérite pas ma place si je suis incapable de réparer mes torts. »
[Bon, j'avoue, c'est la fin qui finit bien où tout le monde est contente, mais je ne pouvais pas laisser Colombe dans la tristesse ]
Prendre en compte le hasard, et intégrer l'imprévu Aaron et Colombe
Sa déception encore lourde sur ses épaules, Colombe s’apprêta à tourner les talons. Nestère sur son épaule encore un train de manger sa noix, elle n’avait plus rien à faire ici de toute façon. Elle jeta un dernier coup d’œil à l’homme, mais celui-ci avait encore un autre dessein pour elle. « Il semblerait que les gens peu fréquentables aient parfois plus à nous apprendre que nous le penserions. » Ca attisa sa curiosité, et Colombe replanta ses deux pieds bien au sol, attendant la suite de ce qu’il avait à lui dire. Elle espérait ne pas tomber une nouvelle fois dans l’un de ses appâts – ou l’un de ceux de son familier – mais le sourire charmeur qui lui lança l’intrigua encore plus. « Maintenant que nous avons troqué une noix contre un médaillon, pourquoi ne pas troquer un peu de bonne humeur contre ceci ? » Elle suivit le mouvement de ses yeux vers le sol où elle aperçut Arietty. Entre sa patte, la belette tenait des herbes, mais pas n’importe lesquelles : celles que convoitait Colombe quelques minutes auparavant. Ce n’était pas forcément celles sur qui son choix s’était porté, mais elles faisaient bel et bien parti de l’étalage de toute à l’heure. « Je ne suis certainement pas un gentleman, mais je ne mérite pas ma place si je suis incapable de réparer mes torts. » Pas un gentleman, ça, c’était sur, mais jamais Colombe n’aurait pensé qu’il aurait un tel geste. C’était appréciable. Après tout, ce n’était pas lui qui avait poussé la belette à chiper dans son sac, et ce n’était pas lui non plus qui l’avait obligée à garder le médaillon sans vouloir le lui rendre. D’un autre côté, il n’avait pas non plus essayé d’être convainquant, mais pour quelqu’un qui se retrouvait dans une telle situation sans l’avoir causée au préalable, il s’en tirait plutôt bien.
Colombe se pencha pour se mettre à la hauteur de l’animal qui lui donna sans mal les végétaux. Une fois en sa possession, elle les porta à son nez et huma leurs odeurs. Il n’y avait pas que leurs vertus qui l’intéressait, il y avait aussi leur senteur, leur beauté. Elle adorait les plantes, et c’est pour ça qu’elle mettait tant de temps et d’énergie à compléter son herbier. « Finalement, ils sont pas si méchants. Tu as tes herbes, et moi j’ai pu me détendre un peu en courant, un bon exercice si tu veux mon avis. Sans oublier cette délicieuse noix que tu ne m’aurais jamais offerte sans leur intervention. » Elle glissa un regard complice à son familier. Un sourire finit par se dessiner difficilement sur son visage. Nestère avait raison, il y avait eu plus de peur que de mal. Le vol n’avait rien eu de personnel, ni de méchant en soin, juste le fruit d’un familier un peu affamé. Elle avait peut-être réagi un peu promptement, à cause de la valeur qu’avait le collier à ses yeux, mais tout avait fini par rentrer dans l’ordre. Elle avait prévu de dépenser de l’argent pour ses herbes. Elle n’avait plus l’argent, elle avait les herbes, et en prime deux familiers contents. C’était même finalement une réussite.
Elle se releva alors, ouvrit son sac et fourra les herbes à l’intérieur. Elle referma alors sa besace, non sans faire un double-nœud à la cordelette pour le sceller comme il faut et que jamais plus une quelconque patte ne vienne interrompre sa journée. « Je maintiens tout de même que vous avez de drôles de manière. » Un manque d’éducation certes, mais qui prouvait au moins la grande complicité qu’il avait avec son familier. Ils semblaient tous les deux avoir un caractère bien similaire, un duo de choc, c’était le moins qu’on puisse dire. « Mais je vous remercie pour les herbes. Et pour la distraction. » Et elle lui sourit une nouvelle fois avant de s’en retourner, pour de bon, cette fois-ci.
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