Rien n'empêche le soleil de se lever...

An de grâce 967...

L'immense édifice élevait ses hautes tours vers le ciel tels de longs doigts qui perçait la couche de nuages blancs. Le fait de la tour de l'Observatoire n'était même plus visible tellement sa hauteur était inimaginable pour un enfant tel que Hugues. Depuis toujours, il avait voulu dépasser la porte de cet endroit qui habitait ses pensées chaque jour. Il voulait étudier, être un grand érudit. Les armes et la violence ne l'avait jamais tenté, il était tourné vers le pouvoir spirituel. Mais dans une famille dont le père était un bourreau, s'éloigner de ce milieu et intégrer un prestigieux établissement d'études était difficile. Et plus particulièrement pour une personne de basse extraction. Mais le jeune garçon de dix ans ne voulait pas abandonner ses rêves. Il savait qu'un jour, il réussirait à devenir un des plus grands érudits de l'Empire. Il le savait en son for intérieur.

Mais la fin de chaque journée voyait son retour dans la maison familiale après un voyage en charrette de quelques heures. L'endroit qu'il détestait le plus sûrement à La Châtaigneraie et dans tout l'Empire. Il était fils de bourreau, et l'atmosphère familiale était très oppressante pour le seul fils de la famille. Pour son père, le jeune homme n'avait d'autre choix que de reprendre le flambeau et de faire son devoir par le fil de la hache. Mais ce rôle, qui demandait violence et sang, n'avait jamais touché le cœur du garçonnet. Alors que son père l'avait rêvé rendant la justice, Hugues lui ne rêvait que de devenir ce qui était le plus éloigné d'un bourreau. Et tous les soirs en s'endormant, il jurait de quitter un jour cet endroit.

An de grâce 969...

Tout s'effondrait autour du garçon. Tout ce en quoi il avait cru, tout ce qu'il avait espéré s'évanouissait maintenant comme les brumes du matin. Les rêves sont éphémères, et Hugues Hurlenfer venait d'en faire la triste expérience. Un parchemin de l'Académie l'avait informé qu'il n'aurait jamais sa place auprès des Mages et Erudits. Les tests d'entrée avaient montré sa complète incapacité pour ce qui touchait à la Magie, et ainsi les portes du plus prestigieux bâtiment d'éducation d'Arven s'étaient refermées à son nez. Il avait envie de pleurer, mais il n'avait même plus la force de faire cela. Il se sentait comme une coquille vide. Comment pourrait-il passer sa vie aux côtés de son père, cet homme qu'il détestait plus que tout au monde ? Cet homme qui lui avait toujours refusé la voie des sciences intellectuelles ? Il rêvait d'éducation, tandis que son père rêvait d'ascension sociale. Ils étaient les deux parfaits contraires, et il était difficile de soutenir cette situation au quotidien.
Mais une idée vint au garçon. Si il ne pouvait pas étudier à l'Académie, peut-être pourrait-il trouver un autre moyen d'épancher sa soif de connaissances. Le jeune homme sortit de sa maison, et ses pas le menèrent naturellement vers le centre de La Châtaigneraie. Il déambulait parmi les étals du marché, les rues étroites du quartier populaire, les immenses demeures des bourgeois provinciaux. Il réfléchissait, mais il écoutait aussi. Peut-être que l'expérience finirait par prévaloir sur la connaissance ? Et d'ailleurs, la première ne menait-elle pas à la seconde ? Dans le for intérieur de Hugues, il n'était pas question de redresser un quelconque honneur, de soigner sa fierté, c'était une question de satisfaire un besoin presque vital. Il souhaitait tout comprendre et tout savoir, et il se passerait bien de l'avis de l'Académie.

*     *     *

Les années passaient, et le petit garçon qui rêvait de Mages et de Science avait grandi. Ses rêves d'enfant l'avait abandonné, ainsi que ses illusions. Il avait maintenant seize ans, et il était un homme fait. Son père se faisait vieux, et bientôt viendrait le temps où Hugues prendrait la hache et la cagoule de celui qui tue "pour le bien de la communauté". Il n'avait jamais voulu de cette vie, mais désormais il s'y était résigné. Il avait beaucoup appris, auprès des marchands et des nobles de toute sorte, mais aussi auprès du petit peuple. Il avait passé quatre ans à se renseigner sur la situation politique, économique et sociale du pays. Plus le temps passé, et moins ses connaissances se faisaient lacunaires. Il voyait les puissants manier le pouvoir, les faibles le subir, et pourtant ce monde lui plaisait. Depuis quelques mois déjà, il ressentait une certaine envie de s'élever plus haut que le fils du bourreau. Au moins tenait-il quelque chose de son père.
Il avait fait, il y a quelques jours, la connaissance d'une fille tout à fait intéressante. Elle paraissait de la noblesse, mais elle n'avait rien d'une fille de noble ordinaire : elle n'était pas hautaine, même plutôt charmante et surtout d'une finesse d'esprit qui ravissait Hugues. Finalement, il commença à passer beaucoup de temps avec elle, et plus ils parlaient et échangeaient, plus ils se rendaient compte à quel point ils se complétaient. Hugues Hurlenfer, fils du bourreau de La Châtaigneraie, avait rencontré Mahault, fille du baron. Une rencontre des plus improbables qui allait changer la vie du jeune homme.

Que penses-tu des compétences de la toute nouvelle impératrice de Faërie, la jeune Chimène ? La trouves-tu légitime, penses-tu qu'elle va réussir sa période de probation ?
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Envisages-tu de prendre part au conflit si une guerre entre Ibélène et Faërie devait se déclarer ? Quel parti prendrais-tu, et pourquoi ? Comment participerais-tu à la lutte ?
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Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
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