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 Déshabille-toi

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Message Sujet: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyLun 20 Juin 2016 - 23:09


Livre I, Chapitre 4 • L'Ordalie de Diamant
Castiel de Sombreflamme & Raphaël de Virevent

Déshabille-toi

Peindre des nus, encore et encore.



♦️ Date : 10 mai 1001
♦️ Statut du RP : Privé
♦️ Résumé : Peintre habitué du palais de Sombreciel, Raphaël rend visite au duc, lui commandant portraits personnels et nus de Chimène.

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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyLun 20 Juin 2016 - 23:10

Tangerine. Safran. Vanille. Non, corail. Oui, corail, tiens, corail, telle est la couleur à laquelle tu songes. Les secousses de la caravane, crachotant sur les pavés d’Euphoria, te rabroues et tu songes aux tracés, aux ombres, aux perspectives. Quelles mines de fusain serviront au visage, quelles huiles pour les sources de lumière. Tu mets un peu de poésie dans ta peinture lorsque tu es heureux. L’extravagante Euphoria, dans toutes ses hardiesses et ses péchés, te fascine et altère chacun de tes sens lorsque, dans les bordels, tu t’enivres de peinture pour peindre les femmes nues. Les pavés te semblent familiers, pourtant singuliers à leur manière, les devantures composites aguichent ta curiosité sans cesse renouvelée. Tu es cet enfant qui bat la vie en brèche avec des toiles bariolées et des portraits de prostituées. Mais Castiel de Sombreflamme n’est pas réellement une prostituée.

Tu l’as rencontré il y a quelques années – peut-être davantage, mais la notion du temps, tu ne l’as jamais eue. Originellement, il était un duc comme les autres, avec ses extravagances et ses allures singulières. Et puis, tu aimais peindre ses airs, ses tournures – tu n’as pas cessé depuis. Si nous tairons les nus de Chimène qu’il te demande parfois pour échauffer les esprits, tu aimes son aspect haut en couleurs, ses écarts dans le monde de l’étiquette étiquetée. On est duc de Sombreciel ou on ne l’est pas, l’intégrité n’a pas vraiment à faire avec ces animaux-là. Et puis, il semble que ta propre incompréhension l’amuse plus qu’elle ne le rebute. Ta candeur ambiguë, ta circonspection face à toutes les nuances de l’altérité, ton amoralité. La caravane chahute entre les masures et les tours, et bientôt le palais d’Euphoria tranche avec les toits dans le ciel clair de l’après-midi qui bientôt s’achèvera. Les premiers jours du mois de mai s’échelonnent, se marchent dessus dans ton esprit vague.

Si pour toi, cet amas de pierres et de brisures s’amoncèlent sans uniformité, beaucoup y voit des prouesses. Tu abordes une courtisanes qui porte une tunique lie-de-vin qui t’ensorcèle. Cette couleur te semble rare et précieuse. Enrobé dans un nom d’oiseau charmant, la dame se retire avec un dédain à peine voilé. Tu suis des yeux l’étoffe, tu fais quelques pas, et puis tu doutes : lie-de-vin, peut-être, serait plus juste que corail ? Tu entres dans le palais les bras le long du corps, certains visages te reconnaissent, tu te montres depuis une poignée d’années déjà. Il y a quelque chose de splendide qui se dissimule dans ce palais, des verrières que tu entraperçois aux jardins. L’extravagance cielsombroise suinte un peu, parfois beaucoup, se sublime ici et s’appesantit là. Des détails dans les lourds rideaux t’interpellent, et tu restes planté là quelques minutes, sans bouger, au beau milieu du long corridor, avant de reprendre ta marche hasardeuse. Tu as vaguement conscience d’où tu dois te rendre.

Le salon est clair, le soleil s’infiltrant sans encombre sur les tapisseries et les meubles ciselés. Tu salues le duc d’un hochement de tête maladroit, sans grande pompe et étiquette – notions qui t’échappent infiniment. Tu déposes quelques toiles de taille variable, une large palette et tes fusains, tes huiles, tes pigments. Tu observes le duc, et tu aimerais bien lui dire que, corail, vraiment, est la couleur juste avec sa posture et ses habits. Tu fais silencieusement un tour du petit salon, replaçant les babioles, ordonnant les piles de livres, ajustant la nappe sur la table ornée. Ordonner l’univers autour de toi est presque une nécessité, lorsque tant de choses t’échappent. Puis enfin, tu montes ton chevalet et t’empares d’un fusain.

Déshabille-toi, tu lances, comme une banalité.
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Castiel de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyJeu 14 Juil 2016 - 21:47

Sous prétexte de faire découvrir Sombreciel à tes deux protégées Martel, tu étourdis tes inquiétudes dans la fête, dans l’alcool et les activités. Tu portes ta tête à la venue prochaine de la princesse d’Erebor à Euphoria, à mille choses, pour ne pas réfléchir à la disparition de Melsant. Même la lettre que tu as rédigé ce matin à l’attention de ta sœur adorée effleure que peu le sujet de votre aîné. Tu ne veux pas t’y attarder, tu ne veux pas y réfléchir, tu ne veux pas préoccupé encore plus ton esprit qui ne cesse jamais de s’activer. C’est dans cette nécessité que tu as fait demander le peintre Raphaël de Virevent, ton favori, au palais. Tu as besoin de cet intermède, d’une pause, d’un instant te poser.

Il te salue à peine, sans que tu le notes réellement. L’habitude, sans doute, l’amusement encore plus. Vous êtes seuls dans le salon où il a été convoqué, toujours le même salon, le même endroit, qu’il déplace et replace avant de faire quoi que ce soit.

« Déshabille-toi. Et les préliminaires, Raphaël ? », plaides-tu d’une voix pourtant rieuse. Aucun vouvoiement, de la part du peintre, mais c’est ce qui te plaît chez lui. Cette distance face aux courbettes de la Cour, ce désintérêt, cette incompréhension d’une étiquette dans laquelle tu as toujours évolué et à laquelle tu aimes toi-même faire quelques pieds de nez.
Tu obtempères, pourtant. Tu es lent, dans tes gestes, dans tes doigts qui dénouent ta lavallière, qui écartent tes cheveux de ton visage, qui posent les vêtements avec soin sur un fauteuil proche. La pudeur du corps n’est pas ce qui étouffe les Cielsombrois et tu n’as donc cure de t’exposer au regard d’un autre, homme ou femme, connu ou inconnu. « Comment se porte Virevent ? Je n’ai pas pu assister à la dernière exposition de votre frère, mais il paraît que celle-ci a été un succès », demandes-tu en détachant les boutons de ta chemise. Du coin de l’œil, tu vois ton Familier entrer dans la pièce, persan qui vient confortablement s’installer sur les vêtements étendus sur le fauteuil. Sa présence te rassure, t’apaise, et c’est en confiance que tu retires ta chemise. Tu as la chair blanche, presque vierge de toutes marques, le corps mince et élancé bien typique des habitants de ton duché. Tu t’es toujours considéré bel homme, tu te tiens en très haute estime, mais tu sais que ça importe peu à Raphaël. Ce n’est pas pour cela qu’il te peint.

« J’ai sélectionné un de vos nus, comme cadeau à offrir à Sa Grâce Chimène de Faërie, lors de son couronnement prochain. Maximilien me l’a strictement défendu, mais une telle œuvre, ô, par Asma !, ne doit pas rester cachée. » Tu as sélectionné une œuvre où la Chimène, dans une nudité imaginée et fantasmée, est au milieu de lys, les fleurs emblématiques du duché et également celles qui représentent Idril, dans un agencement virginal et délicat qui se fait bien plus pudique que dévergondé. Tout à fait approprié, à ton avis. Tu ne vois même pas ce qui pourrait être déplacé, dans cette toile admirablement faite.
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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyMar 19 Juil 2016 - 18:16

Les paroles du duc te semblent un miaulement plein de langueur, comme un animal enchanteur, hybride, corail. Il accapare l’espace avec justesse, et tantôt ses allures sont celles d’un danseur, tantôt d’un saltimbanque. Avec lenteur, Castiel commence à ôter ses vêtements, s’appesantissant sur chacune des étoffes, qu’il délaisse ensuite sur le canapé. Tu l’observes distraitement, avisant quel profil embrasserait le mieux la lumière du salon, quelles souplesses épouseraient les ombres, et tu t’agites avec tes huiles siccatives. Emergeant de nulle part, un persan que tu as appris à reconnaître se glisse sur le canapé, s’installant comme un roi sur les vêtements éparpillés. Tu sursautes lorsqu’il bondit sur les oreillers, et tu renverses du même coup les pigments que tu t’apprêtais à mélanger du bout des doigts. Les vêtements badigeonnés de rouge, couleur terre, et de jaune, obtenu grâce à la poudre de safran, tu bredouilles quelques plates excuses, tes mots s’enchevêtrant avec maladresse. Enfin, tu réponds :

C’était deux peintres de Lorgol, deux frères, deux, tu hésites, ils peignent, ils peignent des vases et des fleurs, et après une courte pause : c’était ennuyeux. Tu aimerais, toi, être ennuyeux ?

Tu as rassemblé tes pigments éparpillés, et les mains couvertes de ces couleurs chaudes, mariées dans la plus grande des confusions, tu t’approches de Castiel. Il songe à l’un des nombreux nus que tu as peint de Chimène, et que tu lui as fait parvenir, comme beaucoup de tes œuvres réussies. Tu aimes le regard mi-ingénu, mi-sévère qu’il porte à tes tableaux ; sans le savoir toi-même, tu aimerais lui plaire, à cet homme qui n’a jamais aimé que lui.

Les nobles ont quelque chose dans leurs formes qui les extraient de toute misère, tu lâches comme toute réponse, les yeux bien loin de ceux de Castiel, perdus dans une dimension qui n’appartient qu’à toi. Leurs nus sont lumineux.

Tu es captivé par la pâleur cielsombroise du corps de Castiel. D’aucuns l’auraient pensé fiévreux, et pourtant dans cette blancheur immaculée, tu retrouves toutes les couleurs connues à ce jour, des plus nuancées aux plus éclatantes. Ce corps, tu l’as déjà vu des dizaines de fois, mais cette pâleur n’a de cesse de t’intriguer, presque de t’émouvoir, toi qui ne ressent rien d’humainement comparable. À cet instant, tu ne te soucies plus de l’extravagance du jeune duc, mais seulement de ce blanc que nul peintre à ce jour n’a su reproduire avec justesse. Tu approches ta main de son épaule, sans le regarder lui, et tu effleures cette chair immaculée, vierge de toutes les aspérités du monde que tu côtoies d’ordinaire dans les bordels les plus délabrés d’Euphoria, aux côtés des prostituées. Tu ne l’as jamais touché jusqu’à présent, et vivement, dans un mouvement de recul, tu retires ta main.

Tu brûles, tu lâches en te détournant. On aurait dit de la neige, ou du coton, tu marques une pause, ou de l’écume, oui, de l’écume.

Tu n’as jamais vu la mer, seulement en peinture. Reprenant ta concentration première, tu te saisis de la toile que tu avais initialement dépliée, puis abandonnée au sol avec la venue du persan. Tu reportes alors ton attention sur Castiel, et dans la plus grande des surprises, tu demeures abasourdi. Le jeune duc met quelques secondes avant de réaliser ce qui te captive tant, et enfin il pose les yeux sur son épaule, que tu viens tout juste d’effleurer ; badigeonnée de pigments, elle contraste formidablement avec le reste de son corps.

Corail, affirmes-tu. Corail est ta couleur.
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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyMer 3 Aoû 2016 - 22:36

Le peintre connaît le félin qui souvent se cache dans ton ombre, mais il est tout de même surpris de son arrivée, au point d’en renverser quelques pigments. Déstabilisé. Tu l’as effrayé. Aucune réponse. Il se contente de vous fixer, l’air indolent, avant de laver ses pattes avant consciencieusement. Aujourd’hui, apparemment, il désire jouer au chat. La voix de Raphaël détache ton regard noir du persan : « C’était deux peintres de Lorgol, deux frères, deux, tu hésites, ils peignent, ils peignent des vases et des fleurs. C’était ennuyeux. Tu aimerais, toi, être ennuyeux ? » Des peintres de Lorgol, brr, déjà. Peignant des vases et des fleurs. Tu détestes les natures mortes, comme s’il convenait de le préciser. Il n’y a rien à admirer, dans un paquet de fleurs séchées, ou dans des coupes de fruit, rien qui émeuve le cœur, l’esprit et l’âme. « Je me fais le devoir de chasser l’ennui, Raphaël. » Devoir, mission, épreuve même. C’est que l’ennui se glisse dans tout, dans toute chose, et tu n’as jamais appris à t’ennuyer. Tu n’as jamais eu le loisir de profiter du temps.

Raphaël est curieux. Curieux des couleurs, curieux des corps, et tu le laisses s’approcher sans craindre. Tu sais que Ton Familier surveille et que le moindre geste agressif sera interrompu, avorté. Un grondement subtil, en arrière-plan, avertissement. La main est froide sur ta peau, le contact bref, mais tu ne le relèves pas. Tu ne t’y opposes pas. « Tu brûles. On aurait dit de la neige, ou du coton, ou de l’écume, oui, de l’écume. » Tu brûles. Jusque de l’intérieur, tu brûles. Pourrait-il savoir, voir, se douter, de la portée de ses mots ? Non, certainement pas. Cet homme n’a pas l’esprit pour comprendre cela.
Cet homme immobile, dont le regard est fixé sur toi, sans ciller. Tu tournes le visage vers ce qui semble tant le fasciner. Sur ton épaule, une marque. Corail, jaune, orangé, quelques touches de rouge : les couleurs tranchent vivement sur ta peau. Le réflexe d’essuyer la peinture est contenu. La tache sur ton épaule a la forme un peu effacée des doigts de Raphaël, longe tes clavicules saillantes, souvenir du geste précipité du peintre pour retirer sa main. « Corail. » Mot doux, mot tendre. Tu approuves.
C’est une jolie couleur.

À moitié nu, le corps barbouillé de peinture, tu cesses de te dévêtir. Tu es satisfait ainsi. Tes doigts viennent caresser tes tempes, doucement, en chassant le mal de tête qui veut s’y attarder. Peut-être as-tu bu un peu trop, la veille ? Ou trop peu dormi ? Tu as pourtant réussi à grappiller quelques heures à la nuit, enivré que tu étais. Sommeil peu réparateur, cela dit. Tu étouffes un bâillement, bien malvenu, avant de reprendre la discussion comme si elle ne s’était jamais interrompue : « Je pensais peut-être lui offrir un… un deuxième tableau. Un dyptique. Le premier la fait Idril, et le deuxième pourrait la faire… Aura. » Tu y as longuement réfléchi, immobile pendant des heures devant l’immense tableau de Chimène, aussi grand que nature. Perdu dans les courbes fantasmées, rêvées, dans le roux de ses cheveux et dans le blanc de sa chair, aussi blanche que les lys. Et plus tu y penses, plus tu penses que ce tableau est le début d’une histoire et qu’il mérite un jumeau. « Si vous acceptez de réaliser ce tableau, évidemment. Je ne veux pas d’un autre, pour cela. » Il est ton favori, il est hors de question qu’un autre s’attèle à la commande délicate qu’est un cadeau destiné à la couronne impériale de Faërie. Puis, tu as une autre demande pour lui. Tu ne sais pas encore si tu oseras la formuler.
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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyLun 15 Aoû 2016 - 17:16

Castiel demeure immobile, approuvant sereinement cette tâche orangée venue ponctuer son épaule d’une blancheur de marbre. Il semble satisfait, et tandis que tu te rassois sur ton petit tabouret, les mains maladroitement saupoudrées de pigments, il cesse de se dévêtir. Il semble fatigué, cet homme inatteignable dont tu scrutes consciencieusement la silhouette. C’est d’une voix traînante qu’il te fait part d’un nouveau projet de tableau à l’attention de la jeune Chimène. Si seulement tu avais pu saisir toute la malice dans ses mots, les allures provocatrices et désabusées d’une telle commande. Mais tu peins l’impératrice faë comme tu peindras les femmes des bas-fonds d’Euphoria : sans plus de formalités ou de pudeur, alors comment concevoir ces subtilités d’usage ? Tu hoches la tête lorsqu’il t’expose son idée de diptyque, visualisant peu à peu les formes et les couleurs.

Idril et Aura, répètes-tu, songeur. Le bleu sera sans doute le plus approprié, ou préfères-tu le blanc ?

Les diptyques sont toujours judicieux lorsque la figure représentée doit être mise en valeur. À une époque, les peintres cielsombrois en usaient à tort et à travers lors des expositions chez les mécènes, dépeignant les familles les plus nanties en jouant de la dualité pour s’approprier tout l’espace et magnifier les postures des marquis et des comtes. Tu n’es pas très au faite de l’héroïsme idéologique qui entourent la plupart des réseaux de mécénat, dont Firmin t’a appris à te méfier. Malgré tout, tu aimes tous les symboles qu’il est possible de retranscrire à travers les diptyques, et toutes les perspectives s’ouvrant lorsqu’il s’agit de faire entrer en résonnance la singularité de chacun des deux tableaux.

Oui, bien évidemment, réponds-tu distraitement, songeant déjà au mariage des couleurs pour mettre en exergue les emblèmes propres aux deux déesses.

D’un signe de tête, tu intimes à Castiel de demeurer immobile quelques instants. Tu es adroit avec ton fusain ébréché, tandis que tu traces négligemment les premières esquisses de la peinture. Tu accentues les ombres de son visage, que tu as toujours eu du mal à appréhender avec justesse. Quelques minutes silencieuses s’écoulent, sous le regard attentif du persan, maître d’atelier installé sur le canapé. Une aura singulière t’a toujours semblé émaner du duc, et tes lignes fugitives sans cesse œuvrent à la saisir. Castiel n’est jamais magnifié dans tes tableaux, il est un panel de nuances toutes plus subtiles les unes que les autres – c’est peut-être ce qui te fascine autant.

Combien de temps me laisses-tu pour cette œuvre ? interroges-tu en relevant la tête, conscient qu’un diptyque n’est pas aussi prestement achevé qu’un tableau lambda. Chimène n’est pas aussi belle que les représentations d’Idril, fais-tu innocemment remarquer.

Tu commences les premiers aplats orangés sur la toile, tirant un pinceau encore neuf de ta manche. Tu songes à Mélusine de Séverac, que ton esprit associe sans mal à Castiel. Si elle est venue vers toi pour te commander un nu, c’est sans doute que le jeune duc lui a touché deux mots de tes peintures, alors spontanément :

Mélusine, commences-tu en hésitant, oui, Mélusine m’a demandée de la peindre à Sinsarelle.
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Message Sujet: Re: Déshabille-toi   Déshabille-toi EmptyVen 9 Sep 2016 - 5:18

L’enthousiasme n’est pas l’émotion la plus aisée à tirer de Raphaël, comme la majorité des émotions en fait, et tu observes donc très attentivement son visage pour tenter d’y trouver un signe que ton idée lui plaît, qu’il la réalisera et qu’il fera aller son génie avec l’excellence habituelle. Sa réponse te rassure, alors, et tu sautilles légèrement sur tes pieds, comme un gamin surexcité : « Idril et Aura. Le bleu sera sans doute le plus approprié, ou préfères-tu le blanc ? Blanc. » Tu es catégorique. Blanc virginal, blanc d’Outrevent, comme celui de cette couronne de duchesse qu’elle devait porter et qu’elle a finalement dû laisser de côté pour prendre celle d’impératrice. La jeune fille devenue femme, la princesse devenue impératrice. « Combien de temps me laisses-tu pour cette œuvre ? Chimène n’est pas aussi belle que les représentations d’Idril. Jusqu’au 30 juin. Le tout pourra être acheminé par portail directement à Alfaë. Ces tableaux seront les pièces maîtresses des présents offerts par la couronne cielsombroise. Cela laisse peu de temps, mais tu as confiance qu’il saura satisfaire ta demande. Le retard de vos autres projets sera bien évidemment couvert. » Couvert de fleurons additionnels, est-il vraiment utile de le préciser au peintre ?

Et il y a cet autre projet, dont tu ne parles toujours pas, auquel tu oses à peine penser. Qui attend, au bout de ta langue, qui attend que tu trouves le courage de le verbaliser. Tu sauras bien le dire, avant la fin de cette séance, n'est-ce pas ?

Ton regard noir observe les gestes du peintre avec curiosité. Ton Familier se lève de tes vêtements et vient se frotter à tes jambes, quémandant une caresse que tu lui adresses volontiers. À quoi joues-tu ? Tu te frappes à son mutisme, bien que tu perçoives une étrange émotion. Il joue. Comme toi, parfois, tu joues. Un mage se faisant passer pour un homme sans magie, un Familier jouant au chat. Bien sûr. Tu t’accroupis pour mieux glisser tes doigts dans le pelage blanc, mais tu te relèves lorsque Raphaël te parle, te ramenant à ton rôle de modèle : « Mélusine, oui, Mélusine m’a demandée de la peindre à Sinsarelle. » Ah, bien ! Une bonne chose ! Tu bats des mains, joyeux, laissant échapper un couinement ravi. Tu aurais préféré qu’elle se fasse peindre à Séverac, mais tu connais l’haïssable affection de ta sœur pour son domaine erebien. C’est habituel, désormais. « Vraiment ? Je suis heureux qu’elle ait accepté ma proposition ! Parce qu’évidemment, la recommandation vient de toi. Tu es le plus grand admirateur du talent de Raphaël et tu t’assures que d’autres l’engagent, mécène appliqué envers ses quelques favoris. Liselotte et ses superbes créations a été la première à profiter de tes contacts, en ce sens, et tu es heureux de poursuivre le tout avec un autre artiste. Elle avait dans l’œil de ces insignifiants peintres lagrans, ou lorgoliens ?, qui n’aurait fait que l’entourer de fleurs séchées et lui aurait rappelé Denys, et nous aurions eu à aménager une nouvelle pièce de sa demeure. » Denys ne t’en voudra sûrement pas de préserver la vie de ses peintres. Ni même de les insulter en son absence. Disons que parfois… ils n’ont certainement pas l’originalité que tu recherches. Sans parler de ces Lorgoliens, par Asma ! « Sinsarelle est un beau domaine. Ce n’est pas Sombreciel, cela dit. Êtes-vous déjà allé en Erebor ? »
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