Et voilà comment j'en suis arrivé là.
Son cœur battait la chamade. Elle marchait toutefois le plus lentement qu'elle pût, pensant qu'ainsi elle parviendrait à retarder ce douloureux moment. « Le Duc a demandé à vous voir, maîtresse... il est très en colère... » Voilà les paroles de Lehianne, la seule servante qu'elle supportât de voir chaque jour. Ses mots l'inquiétaient follement tandis qu'elle se dirigeait vers les appartements du Duc où celui-ci l'attendait. De toutes ces années, elle n'avait suscité que l'indifférence de son mari et, parfois, elle avait senti dans ses frasques comme un mépris sous-jacent. Loin était le temps où la rage animait le regard du duc lorsqu'il se posait sur Jehanne. A présent, elle ne voyait qu'un motif à la fureur soudaine de son époux et la certitude que tout allait s'écrouler autour d'elle lui coupait le souffle. A son grand malheur, elle finit par arriver devant les portes de l'appartement de son mari. Elle ne songea pas à fuir. Quand bien même elle le voulût, elle le ferait en abandonnant ce qu'elle avait de plus précieux au monde. Et cela, jamais elle ne se l'autoriserait, pas même en pensée.
Elle frappa donc, doucement, deux coups qu'elle espérait avec naïveté inaudibles aux oreilles du duc. Mais celui-ci semblait l'attendre juste derrière la porte qu'il ouvrit à la volée. Il la saisit violemment par le bras et la tira sous ménagement à l'intérieur, omettant sciemment ou non de refermer la porte. Jehanne perdit l'équilibre sous la force de la poigne du duc et tomba devant deux petits pieds bien familiers. En relevant les yeux, elle vit la chevelure dorée tant aimée, le menton volontaire surmonté de lèvres roses et d'un nez encore tout enfantin. Elle croisa le regard clair de sa fille, regard inquiet de l'enfant qui n'a que sa mère au monde. « Maman, que se... » Mais le duc l'interrompit dans un éclat assourdissant : Silence ! Il fonça droit sur Jehanne et la releva aussi brusquement qu'il l'avait envoyée à terre. « Regardez-la ! tonna-t-il, les yeux fous. Regardez-la, et osez me dire qu'il s'agit là de ma progéniture ! » Jehanne baissa les yeux sur sa fille, les larmes menaçant d'inonder son regard. « Ah, j'oubliais, dit-il perfidement, vous ne dites pas un mot ! Eh bien, hochez la tête pour me dire si oui ou non, vous trouvez quelque trait chez cette fillette qui s'apparente aux miens, et non à ceux de mon frère ! » Jehanne sentit un sanglot la secouer. Elle se devait de dire quelque chose, de... « Mon époux, répondit-elle d'une voix faible et enrouée. Je vous assure que c'est votre enfant... » Non surpris de l'entendre parler, sa rage décupla devant le mensonge. Oh ! Elle aurait dû se taire, comme elle se maudissait d'avoir parlé ! Elle sentit le choc avant la douleur et parvint à grand-peine à tenir sur ses pieds. Sa joue commença à la brûler peu après. Puis elle croisa le regard fou du duc, et sut que c'était la fin.Elle ouvrit brusquement les yeux, recouverte d'un fin voile de sueur froide. Frissonnante, elle s'extirpa de ses draps qui lui semblaient un étau et se dirigea vers la fenêtre qu'elle avait laissée entrouverte. Bien que tremblante, elle ne la referma pas, cherchant dans l'air frais de la nuit quelque réconfort à son sommeil tourmenté. Elle ferma les yeux en laissant la brise fraîche effacer les réminiscences de sa terreur et sécher les larmes qui avaient coulé. Elle se frictionna les bras et eut soudain une pensée terrifiée. Sachant que sa peur n'avait pas lieu -
pas encore, susurra une petite voix au fond-elle - elle enfila une robe de chambre et se dirigea à grands pas vers la porte de ses appartements. Sur le marbre froid, ses pieds n'émettaient aucun son tandis qu'elle rejoignait la chambre de Bertille, adjacente à la sienne. Elle ouvrit la porte sans bruit et se faufila à l'intérieur. Sa fille dormait avec un élémentaire de feu mineur non loin, encore effrayée par les ombres et les monstres nocturnes qui habitaient son sommeil. Elle se pencha sur son lit, le regard plein de dévotion devant le doux visage endormi, sourd aux inquiétudes de la vie et à la réalité de sa naissance. Jehanne déposa un doux baiser sur son front et elle crut voir s'épanouir un petit sourire sur les lèvres de sa fille. Elle eut alors l'impression que ce lit était bien trop grand pour un si petit être et l'y rejoignit doucement.
Bien loin, se dit-elle, était le temps où le simple bonheur d'avoir trouvé un sens à son existence la portait chaque jour. A présent, l'étreinte de l'inquiétude refroidissait son cœur à mesure que le temps passait, et que sa fille grandissait. Elle eût souhaité qu'elle restât à jamais cette enfant insouciante et éprise de liberté. Elle se souvint alors du temps où elle était ainsi, et à quel point Bertille lui rappelait cet aspect déchu de sa vie. Mais était-il vraiment révolu ? Si elle avait pu transmettre cette joie de vivre à sa fille, n'était-ce pas parce qu'au fond, la petite fille était toujours présente en elle ? L'on dit que nous sommes dotés d'une nature profonde que rien ne peut altérer et qui est le fondement de notre personne. Ce fondement, espéra Jehanne, était peut-être toujours présent en elle.
Elle se souvenait du temps où elle n'avait pas à chercher au plus profond d'elle pour trouver cette étincelle, mais où elle avait juste besoin de contempler son reflet. Les joues rouges, quelque peu rondes, le regard étincelant de malice et la démarche sautillante d'une adolescente. Voilà ce que lui renvoyait le miroir chaque jour.
Ces traits étaient partagés par Geneviève, sa fidèle confidente et cousine, qui partageait de sa vie presque tout. Leurs frasques d'adolescentes indisciplinées, leurs voyages à la cour impériale, leurs excursions nocturnes dans le grand jardin... Jehanne confiait plus à Geneviève qu'à quiconque. Elle comblait le vide qu'avait laissé sa mère en la mettant au monde au prix de sa vie. Plus tard, alors que l'enfance laissait place doucement à la maturité, les deux jeunes femmes firent tourner bien des têtes. Il fut alors connu et avéré que les deux beautés étaient promises à un avenir brillant. Qu'est-ce qui avait changé cela, pour toutes deux ? Jehanne le savait, et elle en était en partie responsable. L'amertume la prit tandis qu'elle repensait à cette nuit maudite où elle eût mieux fait de rester la jeune fille sage qu'elle se plaisait tant à imiter.
Ses rapports avec son père n'avaient jamais été chaleureux. Du plus loin qu'elle se souvînt, le comte de l'Ancre-Fleurie n'avait jamais eu pour sa fille qu'ordres et froideur. Jehanne, lorsqu'elle fut en âge de comprendre d'où lui venaient ces sentiments si peu paternels, se sentit d'abord coupable d'être la cause de la mort de sa mère, et de n'être qu'une fille. Mais plus tard la rancœur qu'elle commença à nourrir envers son père étouffa cette culpabilité, et elle s'ingénia à lui rendre la vie difficile. Mais rien n'aurait pu la préparer à la fourbe manigance de cet homme.
Le duc d'Ansemer, Bartholomé, s'introduisit en pleine nuit dans la chambre de la jeune Jehanne. Au début effarouchée par cette visite impromptue, très vite les rouages se mirent en place dans l'esprit de la jeune fille. Bien sûr, elle avait déjà remarqué cet homme de plus de dix ans son aîné, et assurément elle savait que sa plus proche amie, Geneviève, en était folle amoureuse. Mais le duc l'ignorait avec une telle indifférence que Jehanne voulut le lui faire payer. Elle se dit donc qu'elle séduirait le duc - bien qu'il n'y eût plus grand-chose à faire au vu de sa présence dans ses appartements - et alors que celui-ci tomberait fou amoureux d'elle, elle mettrait fin à leur liaison et le traiterait avec un mépris égal à l'indifférence qu'il portait envers Geneviève. Tout semblait bien ficelé dans la tête de Jehanne, excepté la part d'implication de son père dans cette histoire. Au petit matin il surgit dans la chambre des amants et exigea le pire que Jehanne pût jamais concevoir. Elle eut beau se plonger dans un mutisme obstiné, rien n'entama la résolution de son père à la marier de force au duc, qui lui en voulut terriblement durant de longues années.
Mais ce n'était pas le pardon du duc que Jehanne chercha. Ce fut celui de Geneviève, qui non seulement avait été abusée et presque noyée le soir d'une promenade en mer, mais aussi trahie par sa plus proche amie quelques mois plus tard, qui avait épousé le seul homme qu'elle eût jamais aimé. Geneviève lui en voulut terriblement, et Jehanne s'en voulut encore plus. Les années passèrent, ôtant à Jehanne le goût de la vie, au fil des visites nocturnes du duc cherchant seulement à concevoir un enfant, et de son ennui au cours des jours passés à rêver d'une autre vie. Son seul réconfort fut Lehianne, sa fidèle servante, qui à sa plus grande surprise lui fit comme un baume au cœur.
La jeune rousse était un véritable moulin à paroles. Elle parlait sans cesse ; lorsqu'elle coiffait Jehanne, lorsqu'elle lui apportait son petit-déjeuner, lorsqu'elle l'habillait. Elle la nourrissait de paroles qui faisaient office de distraction à Jehanne, un moyen de s'échapper de son morne quotidien pour s'intéresser à celui, bien plus bon vivant et rêveur, d'une jeune servante bavarde. Jehanne en vint à tenir à elle et à la considérer comme une amie. Lehianne, malgré sa langue bien pendue, savait se montrer discrète et accomplissait tout ce que lui demandait Jehanne, comprenant mieux que quiconque les désirs silencieux de sa maîtresse.
Mais, Jehanne le découvrit très vite, une seule servante n'était pas assez pour lui redonner le sourire. Au fil des années elle se conforta dans son mutisme, regardant à peine son époux qui enchaînait les maîtresses et, le découvrit-elle au cours d'une cuisante humiliation, couchait avec la meilleure amie qu'elle eut jamais, Geneviève. En la faisant sa favorite, en l'invitant à coucher dans la propre maison du duc, il lui fit plus de mal que durant les années précédant cette liaison. Elle croisait parfois le regard de Geneviève, au détour d'un couloir, un regard plein de rancœur et de haine tenace, un regard qui lui disait :
« Voilà, j'ai accompli ma vengeance. Regarde-moi alors que je te prends le peu de choses que tu as. ». Elle apprit à éviter toute mention ou présence de Geneviève, et à mépriser son époux.
Mais il n'en avait pas toujours été ainsi concernant Bartholomé d'Ansemer. Bien après qu'il lui eût exprimé sa rancœur à son égard, Jehanne le surprit un jour à contempler les eaux salés de la mer. Elle vit alors dans le regard du duc un sentiment si égal au sien que cela la frappa. On eut dit que le duc était dans une cage, une cage flottant au milieu d'une mer agitée. On eut dit qu'il était incapable de sortir de cette cage, ou de même d'effleurer la surface de l'eau. Durant un instant, Jehanne eut l'impression d'être dans cette même cage, aux frontières de son jardin, là-bas à l'Ancre-Fleurie, de sentir le parfum des roses et des magnolias, mais sans pouvoir en effleurer une seule. Elle voulut réconforter son mari, et un sentiment d'empathie et de tendresse grandit en elle durant un court instant, un sentiment qui lui donnait l'impression d'être une autre personne, de s'éveiller d'un sommeil noir et profond. Puis le duc avait tourné le regard vers elle, et ses yeux étaient redevenus froids comme la glace. Le moment se brisa et ne survint plus jamais.
Alors qu'elle se sentait véritablement sombrer, Bertin, le frère de son époux, lui fit la surprise d'être une ancre à laquelle elle s'accrocha désespérément. Elle ne remarqua ses propres sentiments que lors d'une soirée qu'elle passa avec Bertin seul et à sa demande qu'elle ne sut refuser. Elle l'écoutait parler, simplement, et la voix la transportait dans un endroit chaud, sûr et calme, ou ni Bartholomé ni Geneviève n'existaient, où seules les fleurs du jardin de son enfance l’enchantaient de leur parfum envoûtant.
« Dieux ! s'exclama Bertin alors que Jehanne commençait à s'assoupir.
C'est déjà la minuit, je vous ai trop occupée, ma chère Jehanne. » Elle aimait la façon dont chaque syllabe de son nom coulait sur les lèvres de cet homme, elle aimait le voir parler et rêver à voix haute, son regard brillant d'une étincelle si familière, et pourtant si lointaine à Jehanne.
Bertin se leva et Jehanne fit de même. Alors qu'il lui prenait la main pour l'aider à se relever, elle sentit dans ce contact quelque chose de différent. Différent de tout ce qu'elle avait ressentit tandis que les hommes lui faisaient hommage en prenant sa main pour la baiser. Différent du contact si froid de son mari. Elle se surprit à serrer cette main caleuse et sentit une rougeur lui monter aux joues. Elle ne se savait plus capable de rougir. Bertin remarqua aussi ce sentiment chez elle, et elle le sut, chez lui-même aussi. Il murmura son nom.
Jehanne n'avait pas prévu d'agir envers son mari de même sorte que lui envers elle. Mais elle pensait ni aux conséquences, ni même au lendemain lorsqu'elle sentit les lèvres de Bertin l'effleurer doucement à l'épaule, et remonter lentement vers son cou. Elle poussa un soupir qu'elle n'avait eu que cette nuit il y avait des années de cela, elle sentit dans son ventre cette sensation, elle pensa décuplée, qu'elle n'avait connue qu'à ses dix-huit ans. Le souvenir de cette nuit lui ramena celui de son mari, et elle s'écarta à grand-peine. Elle voulut lui dire dans son regard que ce n'était pas bien, mais toutes ses résistances fondirent quand Bertin l'embrassa.
Elle eut pu résister à cette étreinte si elle avait été, à l'instar de celle, bien lointaine à présent, de Bartholomé, brusque et rageuse. Sous cette rage Bartholomé avait cherché à réveiller le désir qu'il avait eu pour Jehanne cette fameuse nuit, mais ce désir était dénué de douceur. Bertin, en revanche, cueillit ses lèvres avec une telle tendresse qu'elle se sentir désarmée. Elle ne put résister à une pareille douceur et répondit à l'étreinte de cet homme d'une certaine façon si proche de son mari, et pourtant si différent.
Elle eut peu de scrupules à entretenir cette liaison interdite avec Bertin, bien qu'elle craignît très souvent que ce ne fût qu'un rêve, ou que Bertin l'abandonnât soudainement. Mais un tel jour n'arriva pas, et cet homme qu'elle avait cru dénué d'amour lui en donna plus qu'elle ne l'espéra. Il lui semblait que le vide dans son cœur commençait à se combler à mesure qu'ils forgeaient leur amour interdit. Le duc visitait toujours la couche de sa femme, bien entendu, mais à présent ces moments ne lui pesaient plus tant qu'avant. Il semblait qu'elle partageât ce fardeau avec Bertin. Puis vint l'heureuse nouvelle, celle qu'elle n'attendait pas. Un enfant était à naître.
Elle fit taire la voix sourde dans son esprit qui lui disait que son mari ayant trop peu partagé sa couche et son amant bien trop, peu de doutes demeuraient quant à la paternité de l'enfant...
Cette voix fut silencieuse le jour où Bertille naquit. Elle perdit tout d'abord les eaux, chose bien naturelle à laquelle on l'avait préparée. La panique la saisit la première : Bertin n'était pas là, et son époux couchait en ce moment-même avec sa favorite, celle dont elle ne voulait même plus prononcer le nom. Mais les sage-femmes ne la laissèrent pas seule à sa détresse et elle se sentit bientôt trop entourée pour être vraiment seule. Des heures durant les contractions la laissèrent pantelante, et le pire était à venir. La sage-femme lui dit alors que le moment était venu, et Jehanne rassembla son courage. Dans un cri silencieux et à travers un souffle saccadé, elle se mit à pousser de toutes ses forces. Elle agrippa les draps du plus fort qu'elle put, et elle retint le moindre son de s'échapper de ses lèvres. Plus tard, alors que ses cheveux étaient trempés de sueur et son corps encore tremblant de l'effort fourni, on lui déposa sa fille dans les bras, ses cris éveillant Jehanne au plus profond de son âme. Lorsqu'elle croisa le regard du nouveau-né, elle sut. Elle sut ce dont parlaient toutes ces femmes lorsqu'elles évoquaient la maternité. Elle sut qu'elles disaient vrai, qu'un enfant était véritablement l'accomplissement de la vie d'une femme. Bertin avait été son ancre, son bonheur inespéré, mais Bertille fut mille fois plus. Toute son existence prit un sens, le monde changea du tout au tout. C'était cela, le but de sa vie, ce petit être innocent, le fruit de son propre sein. C'était comme si elle se sentait à présent trop pleine. Et c'était merveilleux.
Elle murmura alors, la voix cassée et endormie par tant d'années de silence :
« Ma fille. ». Nul ne l'entendit et n'eut jamais plus l'occasion de l'entendre.
Ce bonheur inconditionnel dura quelques années, puis la voix revint à mesure que l'enfant grandissait. Ses vieilles peurs lui revinrent, et elle sut, alors que Bertille était âgée d'à peine cinq ans, qu'elles étaient fondées. C'était un jour chaud et très peu venteux. Bertille jouait dans l'herbe avec un dragon de bois que Bertin lui avait sculpté. Un sourire flottait sur les lèvres de Jehanne et faisait écho à celui de Bertin. Son regard se posa alors sur le visage de sa fille, et pour la première fois, elle remarqua vraiment les détails qu'elle avait tenté d'ignorer. Sa peau de pêche était la même que sa mère, ses yeux clairs et sa chevelure d'or pareillement, ainsi que sa démarche sautillante qu'elle avait crue bannie à jamais de ce monde. Mais cette mâchoire, ce nez et cette forme de visage n'étaient pas les siens. Le dessin de ses traits, son air malicieux et cette lueur dans son regard, n'étaient pas de Bartholomé. Elle le savait, elle le sut en regardant tour à tour Bertille et Bertin : ce dernier
était le père de cette enfant.
Bertin remarqua l'inquiétude dans son regard, tandis que le sourire de Jehanne mourait sur ses lèvres. Elle tenta de lui faire comprendre en plongeant son regard anxieux dans le sien. Bertin tourna la tête vers sa fille, et elle sut qu'il découvrait tout comme elle la vérité.
Sa fille.
La peur et l'incertitude reprirent place dans son cœur, et la petite voix qu'elle avait tenté d'ignorer la narguait.
Je te l'avais bien dit.