Le voile de la nuit s'était abattu sur la ville sans que je ne m'en rende compte. Les pavés reflétant les rayons de la lune par les eaux souillées des ménagères qui jetaient leurs sceaux par les fenêtres. Je marchais tel un spectre cherchant avec envie, le moyen de pouvoir assouvir cette brûlure qui se faisait insistante à l'intérieur de mon gosier. Les femmes de joies disposaient de ces tenues qui offraient à loisir de pourfendre leur chair d'un regard langoureux. Et je me perdais dans ce désir qui sans que je ne le veuille, se traduisait par cette chaleur incandescente de mon entre jambes, et qui ne faisait que grossir alors que j'observais leurs seins en soupirant, sentant leurs ongles parcourir mon corps tandis que je passais à côté d'elles. Néanmoins, l'heure n'en était pas au plaisir de chair, et j'abandonnais ces sirènes pour ma première passion.
Je m'arrêtais un instant, afin de redescendre de mon excitation, puis une fois cela fait, je poussais la lourde porte de bois afin de pénétrer dans l'antre des piliers de bars, que je traversais en écoutant les hommes chanter à tue tête, et s'esclaffer d'un rire gras, celui qui était propre aux buveurs expérimentés. J'installais mon postérieur dans l'ombre, là où quelques tabourets étaient oubliés, et commandais une chope de bière bien servie, et qui dans la minute, arriva devant moi, offrant une superbe résonance sur le bois, de par le cul de cette chope qui semblait m'appeler. une pièce d'or balancée sur le comptoir, et je commençais à me délecter de cette boisson qui me paraissait si délicate. " Non de Dieu ! Je donnerais mon âme au Diable pour que mon sang devienne ce breuvage ! " Le tavernier leva les yeux au ciel tandis qu'il récupérait la pièce que j'avais abandonné sur le comptoir, tout en se disant quelque chose comme : encore une saloperie d'ivrogne !
Et je continuais ainsi, cette fois tourné vers l'assemblée qui commençait tout juste à s'échauffer, buvant d'une traite mes boissons qui s'alignaient sur le bar avec rapidité. Je ne me souvenais plus des visage qui peuplait cet endroit bien que je sois un habitué, comme la plupart de ceux qui habitaient l'espace. Mais mes souvenirs étaient confus, comme s'il suffisait de vingt quatre heures pour oublier ma vie. Il ne manquait plus qu'une Dame pour faire le spectacle, là, sur la table, elle danserait pour nous sous un chant commun, et nous nous délecterions de la vision de ses jambes qui apparaitraient sous les ondulations de ses jupons.
C'est alors qu'une silhouette apparut dans mon champ de vision, assise droitement à côté de moi, je n'aurais su dire quand est-ce qu'elle était apparue. Une chevelure soigneuse et belle ornait sa tête, et buvant une dernière gorgée de ma pinte je me retournais. " Une autre tavernier ! " M'allongeant presque sur l'étendue de bois, je ricanais de ce rire gras que je connaissais si bien, enfouissant le côté de ma tête de mon bras. " Hé ma p'tite Dame, tu nous montres tes jolies guiboles ? "