Le ciel étoilé couvant Euphoria, en cette fin d'août 1001, la silhouette d'Harald Lamefine avance dans les petites rues, chargé de bagages. A l'angle d'une de ces petite rue, devant un bâtiment en pierre avec de grandes fenêtres et une enseigne invisible tant la rue était sombre, Harald s'arrêta. Il posa ses bagages par terre sauf sa sacoche, qu'il ouvrit puis fouilla longuement. Après une recherche acharnée contre les affaires entassées dans sa sacoche, il sortit une clé massive. Il déverrouilla la porte, l'ouvrit, puis reprit ses bagages et les déposât à côté de la silhouette quelque peut effrayante d'un gros fauteuil.
Harald referma la porte - à clé - puis entreprit de chercher la lampe à huile. Ce ne fut pas facile, mais il la retrouva dans l'obscurité et l'alluma. Enfin de la lumière ! Celle-ci révéla une petite pièce dont les murs étaient couverts d'étagères, elles-mêmes remplies de livres. Dans le fond de la pièce, les statuettes d'Ikea l'ordonné et d'Alder le savant posés sur une autre étagère, au-dessus d'une porte ouverte. Il y avait également, sous une mezzanine, et où Harald posa sa lampe, un bureau. Il s'y assit, puis écrit dans son journal quels fabuleux endroits il avait vu dans Arven pendant son voyage. Harald n'avait pas pris son journal durant son voyage, mais il avait correspondu avec ses assistants, restés à Euphoria, et à sa mère, résidant à Svaljärd.
Il ne mentionnait pas cela dit les épisodes où, ivre-mort il se battait dans des bars et des tavernes -qu'il gagnait très régulièrement- pour des paris et des concours. Il écrivit donc dans son journal, qu'il était heureux de revenir dans sa chère bibliothèque, mais qu'il lui manquait les soirées où il se battait comme un lion dans les bars. Il se dit qu'il avait de bonnes capacités et qu'il pourrait en tirer profit -en rejoignant une guilde par exemple-. Et plus il y pensait, plus il se rendait compte que sa famille lui manquait, et que le luxe qu'il pourrait avoir s'il retournait à Svaljärd lui manquait aussi. Mais au lieu de réfléchir à tout cela, il préféra sombrer dans le sommeil et sa douce insouciance. Le lendemain, il ouvrit sa bibliothèque, et pendant la journée, entre des explications sur la fragilité des livres et les appels au silence, il pensait de plus en plus à ce tiraillement entre son travail, sa famille et sa nouvelle passion qu'était le pugilat. Le lendemain, il y pensa encore plus, et le surlendemain, encore plus ! Au bout d'une semaine, il devait en parler à quelqu'un : un regard extérieur lui sera utile. Mais à qui parler ?