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L'amant mortel
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Sombre nuit
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La galerie silencieuse
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Le Destin
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J'ai : un âge au dessus de toute raison.
Message Sujet: Prompt #5 ♦ Votes   Prompt #5 ♦ Votes EmptyJeu 3 Nov 2016 - 18:45



Livre I, Chapitre 6

Concours Littéraire

Octobre 2016



Samhain s'avance au fil de ta plume






♦ Ce matin, j’ai trouvé sur mon bureau un croquis au fusain de moi endormi(e). Je vis seul(e). ♦




Dernière édition par Le Destin le Jeu 3 Nov 2016 - 22:55, édité 1 fois
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Le Destin
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Messages : 1321
J'ai : un âge au dessus de toute raison.
Message Sujet: Re: Prompt #5 ♦ Votes   Prompt #5 ♦ Votes EmptyJeu 3 Nov 2016 - 22:54





L’amant mortel

Agnès


Un frisson me glace tandis que je saisis ce dessin. Il me représente, endormie dans mon plus simple appareil. Vulnérable... Le trait est ferme, révélant la patte d'un artiste, mais je ne peux apprécier cette oeuvre. Je sens la peur m'envahir en dépit de la lumière solaire qui entre par ma fenêtre. Celle-ci est fermée, j'ai pu le constater en ouvrant mes rideaux. Je me précipite vers la porte mais elle est également verrouillée, de l'intérieur avec la clé dans la serrure. Je suis seule... Je crois l'être car cette esquisse est la preuve que j'ai eu un visiteur cette nuit.

Si les accès sont fermés il est tout à fait possible qu'il soit encore là. A cette pensée, je me fige et jette un regard apeuré sur ma chambre. Je vais pour ouvrir la porte lorsque je la sens. Une présence qui me file la chair de poule alors que je la sens m'envelopper. Je suis comme paralysée, sans volonté. Sa caresse envoûtante m'invite à rejoindre mon lit pour un dernier moment d'étreinte. Je serai retrouvée sans vie le lendemain dans la même posture que sur le dessin.



Pas seule

Alméïde


Tu es à peine éveillée, en ce matin brumeux. Tes pieds foulent le tapis et tu réchauffes tes mains contre la tasse de thé que tu as fait chauffer un peu plus tôt. Le soleil est à peine levé, ses rayons peinent à transpercer le brouillard et toi, tu frissonnes, déambulant de pièce en pièce, retournant dans ta chambre pour t'y habiller. C'est au moment de poser la tasse sur ton bureau que tu le remarques : le dessin. Perplexe, tu te penches sur les traits couchés sur le papier, tu les examines, jusqu'à ce que tu reconnaisses la silhouette représentée. Une peur insidieuse se glisse dans tout ton être, ton corps se tend, le rythme de ton coeur se fait erratique. C'est toi, endormie, à peine recouverte de draps. C'est toi, vulnérable, seule. Tu relèves la tête, regardes autour de toi, recules jusqu'à heurter ton lit dans un moment d'angoisse. Puis tu reprends tes esprits, tu apaises ta respiration. Le silence retombe sur la pièce. Tu entends les battements de ton coeur. Et tu la sens, cette main glacée, qui glisse le long de ta cheville et se referme soudain sur ta peau.



Toujours plus proche

Castiel


Les détails sont admirables. Celui, ou celle, qui a fait ce dessin est doué, sans aucun doute. Ça n’enlève pas la peur, qui lentement s’épanouit en moi, comme une noire fleur. Je fixe le coin de la chambre où l’être devait être posté, pour m’observer et me dessiner à sa guise. Il n’y a rien, pas de traces de pas, de papier à dessin, pas même un meuble derrière se cacher pour m’observer. Quant à la fenêtre, au dessous au lit, rien non plus. Alors l’angoisse lentement veille, toute la journée, jusqu’à ce que la nuit tombe et que Niobé se fasse exigeante et me veuille entre ses bras. Je ne peux pas me résoudre à entrer ma chambre, mon lit, alors je me couche dans le fauteuil. Je lutte contre le sommeil, mais celui-ci me cueille sans se soucier de mes peurs.
A mon réveil, outre un torticolis, je trouve sur mes genoux une feuille de papier à dessin.
Sur laquelle on me voit, d’encore plus près, dormant dans mon fauteuil.
Et sur mon visage, une ombre, que je ne peux attribuer à rien.
Cette nuit sera la dernière.



Sombre nuit

Tristan


La pluie martèle le plafond, les gouttes sont un ballet enchanteur se jouant sous mon toit, m'apaisant. Le sommeil me gagne, interrompu parfois par un éclair impromptu. La tempête, impétueuse et impérieuse, couvre tout bruit. Cette porte qui grince, cette marche qui craque... Rien ne me parvient. Le fusain qui entre en contact avec la feuille, noircit la page de ces traits que je ne pourrais que reconnaître... Le silence, soudain, abrupt, me réveille, accompagnant un léger rayon de soleil, alors que je m'attends à trouver un ciel obscur, empli de nuages tout aussi sombres. Le sommeil a fini par me cueillir profondément.

Je me lève, titube, comme un cielsombrois dévergondé, les yeux à peine ouverts, la fatigue pas encore tout à fait dissipée. Je contemple ce croquis, sans comprendre. Est-ce un miroir, sur ce bureau, et non une fidèle représentation de moi ? J'ouvre les yeux subitement, en contemplant ce corps qui semble nu, sous les draps de satin, ces traits contrariés, reflet probablement fidèle de ma réaction face aux éclairs, troublée par leur bruit. Je froisse l'oeuvre, avant de crier en voyant son reflet dans le miroir, fondre sur moi. Et soudain, l'inconscience...



La galerie silencieuse

Mélusine


L’aurore s'éveille, et je salue le jour à ma fenêtre.

Une nouvelle journée commence : je m’étire et me lève, fatiguée mais résolue. La maison est silencieuse, et je me suis habituée à l’absence de bruit.
Sur mon bureau, un rayon de soleil éclaire quelque chose qui n’était pas là, hier. Je m’approche, saisis le parchemin roulé, le déroule – oh !

Un portrait de moi.
Endormie.
Tracé au fusain dans la nuit.

J’ai froid, soudain.
Ce matin, c’est la septième fois.
A chaque réveil cette semaine, j’ai trouvé un portrait de moi, à chaque fois un peu plus net, un peu plus précis. Ce qui n’était qu’un croquis vague est devenu aujourd’hui un travail soigné et détaillé, criant de vie, semblable aux autres portraits anonymes accrochés un peu partout dans cette maison dont j'ai hérité.

Demain matin, la servante en arrivant ne me trouvera pas.
Aucune trace de moi, à part ce tableau magistral accroché au mur de la chambre, me peignant endormie.
On jugera que je me suis enfuie, et l'oeuvre restera là.

Je ne serai qu'un portrait de plus au mur d'une maison vide...



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