[H] • Richard Madden • Camarade de bord

Il y a à peine deux cent ans que l’Ancre-Fleurie est un comté lagran, suite à des années d’échanges entre Ansemer et Lagrance. Ses habitants, depuis, se partagent entre leur amour pour les jardins et celui pour l’océan. Pour l’un de ses fils, pour Elliott Rossignol, c’est la mer qui se réclama comme sien.

On chante, chez les Rossignol, tel le suggère leur nom, et Elliott ne fait pas exception. Doté d’une voix puissante et d’une oreille juste, il grandit au sein d’une heureuse fratrie où la musique est maîtresse. Le violon devint bien jeune son instrument de prédilection, le suivant dans chacun de ses déplacements, y compris à bord du navire marchand où il fit son apprentissage de mousse à l’adolescence. En ses veines a toujours chanté la mer, aussi puissante que la musique, mais c’est pourtant cette dernière qui gagna la partie de temps de quelques années. À l’aube de sa vingtaine, il décida de partir sur les routes du continent pour y faire office de ménestrel itinérant, accompagnant entre autres la Caravane des Plaisirs dans ses déplacements. Lors d’un de ses séjours dans la ville aux Mille Tours, il s’aventura jusqu’au quai de la Ville Basse, pour y observer les bateaux et les pirates. Et, au détour de quelques pas, de quelques chansons, croiser le regard d’une dame de bois. Il avait déjà vu une vivenef, la Botania et sa douce Azalée à sa proue, mais Rhéa chamboula d’un seul sourire le chemin qu’il avait décidé de suivre.

Il prit place à bord de l’Audacia à ses 25 ans, jovial pirate sans prétention dont le nom chantant fut rapidement tronqué pour un Ross qui sonne plaisamment à son oreille. C’est son grand répertoire de chansons en tous genres qui gagna le cœur de sa nouvelle famille et accompagné de son violon, il sait remonter le moral de l’équipage, ou accompagner ses deuils et ses pertes. Puis, beau parleur qui a une allure bien plus civilisée que la majorité de ses compères, on lui prête parfois le crachoir quand vient le temps de parlementer et de jouer de diplomatie. Ou de mentir sans scrupules.

Livre I ♦ L'Audacia, invitée au Tournoi des Trois Opales grâce à une nomination de leur canonnière pour être championne de la Ville Basse et à un sauf-conduit, a fait un départ... en grandes pompes. S'ils ont décapité une vivenef par accident pendant le tournoi, ce ne fut rien en comparaison au feu d'artifices de fin. Tout l'équipage a depuis une rançon sur sa tête, mise en place par la couronne de Bellifère. C'est fâcheux, mais surtout très amusant.