Prêter serment, et s'y tenir

• Date : Le 10 juin 1002
• Météo : Douce et fraîche, en ce début de belle saison lorgoise.
• Statut du RP : D'intérêt général.
• Résumé : Plus de mille ans ont passé. Des choses doivent changer. La Trêve sera rompue.
• Recensement :

Code:

• [b]10 juin 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2385-preter-serment-et-s-y-tenir]Prêter serment, et s'y tenir[/url] - [i]La Rose Écarlate[/i]
Plus de mille ans ont passé. Des choses doivent changer. La Trêve sera rompue.

   

Le Roi La Rose Noire

Il y a longtemps, si longtemps.

Si longtemps qu’il a marché dans cette salle, si longtemps qu’il a pris place sur ce trône.

Si longtemps, et tout lui revient, pourtant. Chacun de ses mariages. Chaque mort. Chaque conflit. Chaque peur. Chaque larme. Il se souvient d’y avoir étreint ses amis, d’y avoir maudit ses ennemis, d’y avoir prié pour tous et chacun, d’y avoir souhaité la paix. Il se souvient de chaque baiser posé sur les lèvres d’Astrée, de chaque effleurement de sa main sur la sienne, du son de sa voix et de la justesse de son rire, des glaces que charriaient son sang et du feu qui embrasait son coeur.

Derrière lui veille sa Tour, elle-même suivie d’une Épine, prête à les faire partir si quelque chose dégénère, mais Hypérion est confiant. Il a confiance, en ce souverain qui se dresse devant lui, au coeur de la salle du trône. Il sait que cet homme à la main de fer, au poing d’acier, se démène pour cet empire qu’il a juré de protéger et d’aimer, pour tant de siècles encore. Il sait qu’il est également démuni, devant l’ampleur d’un conflit qu’il n’espérait sans doute pas voir de son vivant, et pourtant, que jamais il ne courbera l’échine. Augustus d’Ibélène n’est pas homme à reculer, ni à s’incliner, pétri des valeurs martiales de Bellifère et de la justesse orgueilleuse de Valkyrion. C’est un vainqueur, un guerrier, et même la mort ne pourra changer cela. « Votre Grandeur », s’incline Hypérion, devant cet homme qui porte son titre, et qui le salue à l'identique.

« Les temps sont graves. Il jurerait voir un sourire s’inscrire sur cette figure sévère, mais ce n’est qu’un effet de son imagination. Je ne vous apprends rien, je me doute bien. Vous savez déjà tout, de cette guerre, de ces conflits, de ces Savoirs et ces Magies qui renâclent et ruent, qui déjà jaillissent et s’étendent sur tout le continent. Vous savez tout, du sang versé, des innocents comme des guerriers. Vous savez tout, de l’impuissance, tout comme je l’ai un jour su, et comme malheureusement aujourd’hui, je le sais encore. Sous les voiles, son regard est peiné, mais il n’est pas abattu. Il y a mille ans, les souverains d’Arven ont pris la décision de s’unir, afin de ramener la paix, et de la maintenir. Mille ans, et l’histoire se répète. Celle de la guerre. Celle des discussions, des échecs, des victoires. Des décisions. La Rose Écarlate a pris une décision. »

Inspire.
Expire.

« Dès aujourd’hui, la Trêve sera rompue. »

Le Roi La Rose Blanche

Tu n’as pas peur, Ô Roi des Blancs, en franchissant l’immense porte de la salle du trône. La blancheur du marbre t’éclaire sous un rayon de soleil comme elle semble éclairer ton chemin jusqu’à celui qui sera l’interlocuteur et témoin de ton annonce. Si grande annonce à faire, à la fois si difficile et douloureuse à prononcer. Certainement n’es-tu pas le bienvenu dans ce palais qui autrefois était tient, car on dit que celui qu’on appelle Souverain est coupable de cette nouvelle guerre. Toi, tu n’étais peut-être pas l’empereur de droit, simple consort que l’on a moins écouté que regardé, mais tu étais là jadis, et tu te souviens de tout. De tout et surtout de ce que tu souhaitais protéger. Tu n’étais peut-être pas l’empereur de droit, mais aujourd’hui tu es le Roi. Roi des Blancs qui protège le peuple et les opprimés. C’est pour eux que tu marches aujourd’hui dans les pas de ton toi d’antan, la stature solide et solennelle, ton regard voilé tourné vers l’homme que l’on dit Usurpateur. Celui qui sur ton trône gouverne. Celui qui a entaché la blancheur et la grandeur de Faërie. Mais ta colère et ta fierté, tu te dois bien de les museler. Car au fond, ses aspirations ne sont pas si loin de ce qu’étaient les tiennent. Et quand devant lui tu t’arrêtes, c’est certes froidement mais respectueusement que tu le salues bien bas.

« Altesse. Je viens à vous avec une nouvelle. »

En aucune façon, ta voix tremble. En aucune façon, ton corps et ton cœur vacillent. Car depuis mille ans, c’est ce à quoi tu aspires, presque secrètement. Oh tu n’as jamais tu tes préférences à l’encontre de la Trêve. Tu n’as jamais caché l’horreur et la douleur que tu as ressenti à la destruction de vos héritages passés. Mais tu savais aussi que la paix devait être conclue, même si on ne t’a jamais vraiment demandé ton avis. Aujourd’hui, le passé se répète, la guerre n’est plus seulement à vos portes, elle est dans vos maisons. Le passé se répète et il dévore dans son sillage le paisible futur.

« La Trêve est rompue. » Fortement tes mots résonnent dans la grandeur de cette salle si blanche. Tu n’as pas ménagé ton interlocuteur et directe est ton annonce, tranchante comme les falaises de ton Outrevent natal. « Après mille ans de paix, cette trêve conclue sur la perte de nos héritages passés n’est plus. Telle est la décision prise par la Rose Écarlate. Libre aux Magies et Savoirs scellés de reprendre ce qui leur revient de droit. C'est là ce que vous avez tant essayé de leurs rendre. Mais avec ces droits viennent des devoirs. Ne l’oubliez surtout pas en ces temps de guerre. Ne renouez pas avec les plus sombres instants de notre passé, ouvrez une voie vers la lumière. »

Ne laissez pas la guerre dévorer le futur et Arven. Il existe certainement une meilleure route que celle qui semble se dessiner. Pour cela, vous continuerez de lutter, membre de la Rose Écarlate, sacrifiés à la cause d’un avenir plus radieux.

Le Roi La Rose Blanche

Une seule voix, un seul choeur puissant, en tout Arven, résonne.

Jusqu'au fond des esprits, jusqu'au fond des coeurs, jusqu'aux plus lointains des glaciers et aux plus infimes grains de sable, jusque dans la mémoire des griffons et dans la magie des dragons, jusque dans les ports et les quais, jusque sur chaque pont animé par le sang et les âmes, jusque sur les pavés marchés par les Ombres et jusque dans celles où rôde la mort. Jusqu'à ce que le silence se fasse d'or et écoute ce qui résonne.

« Peuple d'Arven, il est grand temps de tendre les bras au changement. Il y a mille ans, les empires ont signé une trêve, au nom de la paix, au nom de l'équilibre. Cet équilibre fragile est désormais menacé, la guerre n'est plus seulement un récit que l'on peut lire au coeur des ouvrages poussiéreux de l'histoire du continent. Elle est de retour, semant chaos et destruction.

Le peuple d'Arven gronde, il crie à l'injustice et réclame le retour de ce qu'il a perdu autrefois. Nos nobles Rois millénaires de la Rose Écarlate ont prié les empires d'entamer les discussions, la réflexion ; ils ont essayé, sans que la réussite les couronne, et nombreux sont les innocents qui ont perdu la vie. Il n'est pas trop tard pourtant.

En ce jour du dix juin mille deux, nous, membres de la Rose Écarlate, rompons une trêve qui n'a plus lieu d'être.

La paix qu'elle maintenait n'est plus que poussière emportée dans le vent de la révolte et son utilité n'est plus. Magies et Savoirs bannis sont libres de faire leur retour, libres de s'exprimer sans avoir recours à la violence ou à la terreur. Peuple d'Arven, entendez ceci ; que cessent les persécutions, que renaissent ces puissances d'un autre temps. L'Ordre du Jugement vous a montré une voie que vous n'êtes pas obligés de suivre. Nous en éclairons une seconde, libre à vous de l'emprunter, nous sommes prêts à vous y aider. »