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 Une première rencontre officielle

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Message Sujet: Une première rencontre officielle   Une première rencontre officielle EmptyLun 17 Juil 2017 - 16:44


Livre II, Chapitre 4 • De Glace et de Sang
Bartholomé d'Ansemer et Antonin de Faërie

Une première rencontre officielle

Rencontre entre un prince et un duc



• Date : 01 juin 1002
• Météo (optionnel) : Nuageux
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Première rencontre officielle entre le duc d'Ansemer et le prince héritier Antonin de Faërie.
• Recensement :
Code:
• [b]01 juin 1002[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2437-une-premiere-rencontre-officielle#73746]Une première rencontre officielle[/url] - [i]Bartholomé d'Ansemer et Antonin de Faërie[/i]
Première rencontre officielle entre le duc d'Ansemer et le prince héritier Antonin de Faërie.

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Message Sujet: Re: Une première rencontre officielle   Une première rencontre officielle EmptyLun 17 Juil 2017 - 16:47


Bartholomé d'Ansemer et Antonin de Faërie

Une première rencontre officielle

01 juin 1002



Adossé à sa confortable chaise de travail, Bartholomé d’Ansemer étudiait attentivement le nombre de feuilles incalculables qui se trouvaient devant lui. Cartes du duché, recettes et dépenses de la trésorerie, entretien des troupes,… Chaque élément composant la complexe toile organique du duché des océans était analysé par le duc.

Ansemer était un duché puissant, à la tête d’une économie maritime extrêmement florissante. « Maritime ». Là était bien tout le problème ; car si beaucoup se complaisaient dans leurs habitudes ansemariennes, le duc s’inquiétait de plus en plus de la dépendance totale qu’avait ses terres vis-à-vis de la mer.

Concentré, Bartholomé relisait pour la quatrième fois les accords commerciaux qui le liaient à Lagrance — lui permettant ainsi de nourrir son peuple. Il griffonna quelques notes sur le documents puis le repoussa sur le coté dans un soupire. La survie de ses gens dépendait beaucoup trop du commerce extérieur à son goût et la situation, pourtant quasi-séculaire en Ansemer, allait devoir changer ! Pour cela, Bartholomé s’attelait à un projet d’envergure : il avait fait venir à Port-Liberté les meilleurs architectes ansemariens et travaillait avec eux de concert afin de moderniser en profondeur l’intégralité du trafic fluvial du duché. Ainsi, espérait le duc, d’une part le commerce se verrait simplifié — et donc augmenté — et d’autre part la culture des terres ansemariennes connaîtrait un renouveau jamais atteint de mémoire ducale. Bref, les choses avançaient et Bartholomé était bien décidé de faire d’Ansemer la première puissance de Faërie.

Sentant ses muscles ankylosés après tant d’heures dans la même position, le quadragénaire se leva et grogna de satisfaction en s’étirant. Dans la force de l’âge, il sentait son corps au sommet de sa force physique mais les heures passées — de plus en plus nombreuses — assis à son bureau commençaient sérieusement à se faire sentir. Un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal, pensa-t-il.

Des bruits de pas attirèrent son attention alors qu’il se dégourdissait les jambes dans les couloirs ouest du palais ducal et il se retourna sur Jehanne et Bertille. Dès que la fillette posa les yeux sur son père, elle lâcha la main de sa mère et fonça vers lui avec un grand sourire, les bras écartés.

— Papaaaaaaaaaa !

En riant, le duc saisit sa fille en pleine course et la prit dans ses bras en se redressant.

Oulala Bertille, fit-il l’air faussement surpris. Si tu continues à grandir comme ça, c’est bientôt toi qui devras me prendre à bras !

— Ah ben non Papa, t’es beaucoup trop gros, lâcha sa fille avec un sérieux tout enfantin.

Bartholomé éclata de rire puis reposa sa fille en grognant qu’il n’était pas gros et que si elle continuait à parler à son père sur ce ton, il allait demander aux cuisiniers de la rôtir pour le dîner. Bertille abandonna son père sur un « qu’est-ce que t’es bête Papa ! » puis elle couru dans le couloir jusqu’à ce que Bartholomé la perde de vue, laissant ses parents seuls.

Alors que son regard n’avait pas encore quitté le coin de couloir où sa fille venait de disparaître, Bartholomé senti l’ambiance changer drastiquement. Un silence oppressant écrasait à présent le duc qui tourna les yeux vers sa femme, constatant qu’elle le fixait sans un mot, l’air froid et indifférent.

Ta journée se passe bien ? Tenta-t-il malgré tout.

Jehanne détourna les yeux de son mari pour les fixer droit devant elle et reprit sa marche comme si elle était seule depuis le début. Elle passa devant Bartholomé en l’ignorant puis disparu à la suite de leur fille.

Maudite bonne femme, grommela le duc.

Une soudaine envie de changer d’air prit Bartholomé à la gorge, comme un besoin impérieux. Passer une journée de plus enfermé dans le palais avec sa mégère de femme était au dessus de ses forces et il avait de toute façon prévu plusieurs visites diplomatiques durant le mois de juin.

François ! Tonna Bartholomé en sachant que le domestique personnel du duc d’Ansemer n’était jamais très loin — malgré les menaces à peine voilées de celui-ci pour qu’il lui lâche la grappe.

Comme il s’y attendait, ledit domestique pointa aussitôt le bout de son nez comme s’il avait toujours été dans le couloir.

— Votre Grâce ? Fit-il en se fendant de sa révérence habituelle.

Fais mander l’outremarcheur du palais, François, lâcha le duc en se demandant une fois de plus si son domestique n’avait pas un lien avec une magie quelconque. Et dis lui de me retrouver dans la salle de voyage.

— Bien sûr Votre Grâce. La destination Votre Grâce ?

Cibella. Au palais impérial.




Les bras croisés dans le dos, Bartholomé se promenait dans les couloirs du palais impérial, les yeux dans le vague, perdu dans ses pensées. Son entrevue avec l’empereur Gustave de Faërie avait été des plus amicales. Bien qu’entretenir de bonnes relations avec le dirigeant de l’empire était un enjeu politique majeur pour le duc d’Ansemer, il ne voyait pour une fois dans ce devoir rien de bien contraignant. Doté d’une grande force de caractère, Gustave de Faërie avait toujours traité Bartholomé avec les égards du à son rang, et le duc espérait même pouvoir dire avoir gagné son respect et sa confiance — si un homme dans la position de l’empereur pouvait se permettre de faire confiance à quelqu’un.

Depuis la montée de Gustave sur le trône de Faërie, Bartholomé prenait soin de se rendre quelque temps à la cour impériale tous les deux ou trois mois, afin d’une part de montrer ouvertement l’alliance d’Ansemer au trône impérial et d’autre part de consolider la position de son duché dans les jeux de pouvoir qui régissaient la politique de l’empire. Ses nombreuses visites avaient permis au duc de rencontrer l’impératrice Laurianne ainsi que la plupart des proches de la famille impériale mais Bartholomé s’étonnait pourtant toujours de n’avoir pas encore eu la chance de rencontrer officiellement l’un des deux enfants du couple régnant : Antonin — le prince héritier — et Armandine — la princesse de Sang. Bien qu’ayant déjà eu le loisir d’échanger quelques brèves paroles avec le prince — il était bien évidemment présent lors du couronnement de son père — un duc ne pouvait se contenter de si peu et l’empereur le savait.

Cette situation était pourtant sur le point de changer. L’empereur avait finalement organisé une rencontre officielle entre son fils aîné et le duc des océans. L’entrevue était prévue dans les quartiers personnels du prince héritier, pour moins de formalisme, mais Bartholomé soupçonnait que l’empereur plaçait volontairement son fils dans une position plus délicate afin de voir sa réaction. En effet, une rencontre de ce type — et surtout entre des personnages si importants de l’empire — s’effectuait en général dans l’une des salles d’audience du palais mais le prince y aurait alors une autorité supérieure, soutenue par tout le décorum. Enfin, qui de mieux que Bartholomé, l’un des ducs les plus fidèles à l’empereur et n’ayant aucune raison de malmener Antonin était mieux placé pour obliger le jeune prince à affronter un politicien de haut rang hors du cadre officiel ? Manifestement, l’éducation politique de l’héritier tenait à cœur à Gustave de Faërie et Bartholomé comptait bien ne pas décevoir son empereur.

Le duc d’Ansemer constat qu’il était enfin arrivé à destination et s’annonça au garde présent devant la porte des appartements princiers. Le garde ouvrit alors la porte et l’un des serviteurs présent à l’intérieur de la pièce annonça Bartholomé. En entrant, le duc se fendit d’une profonde révérence devant le prince.

Votre Altesse Impériale, fit Bartholomé respectueusement. Je suis heureux de vous rencontrer enfin de manière moins fugace.
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Message Sujet: Re: Une première rencontre officielle   Une première rencontre officielle EmptyVen 21 Juil 2017 - 18:45

Antonin était assis sur un canapé aux exquises gravures. Pourtant, il ne faisait ni attention au soin tout particulier qu’avait apporté l’artisan pour faire ressortir avec brio les reliefs des fleurs qui ornaient la structure de bois, ni même la douceur du tissu qui recouvrait l’ensemble, ce rembourrage savant rendant le tout d’une fermeté confortable. Non, il ne remarquait rien de tout cela, abimé dans ses pensées et ses réflexions.
Il savait les manigances de l’Ordre, tout comme son père, il les avait appuyé, les avait suivi et soutenu et cela même si leurs manières pouvaient paraitre violentes. Le prince avait toujours trouvé une bonne raison à ces agissements discutables, se voilant la face, lui qui croyait aveuglément au jugement de son père, ne pouvant supputer une erreur de sa part, encore moins d’être volontairement impliqué dans ces carnages et ces querelles à n’en plus finir.
Pourtant, il n’était plus très à l’aise depuis que la trame temporelle avait été étirée, modifiée, mutilée pendant ces quelques semaines interminables. Lui qui avait déjà eu du mal à gérer sa vie ces derniers temps, les bêtises qu’il avait pu faire et les châtiments associés, pourtant les irrégularités de l’Histoire avait mis tout cela en suspend. Laissant Arven dans une torpeur apathique devant l’incompréhension de ce qu’il c’était passé.

Antonin avait toujours soutenu l’Ordre, car eux seul les avaient jamais aidé, il n’avait pas rejeté sa sœur et sa magie. Et voilà que maintenant, quand il repensait à tout cela, il en venait à éprouver de la crainte.
Qui aurait peur de ses alliés ? C’était un non-sens. Il était perturbé, il n’avait pu en parler à son père et n’osait pas franchement le faire. Il avait trop peur qu’on le traite de fou, ou encore que son paternel, magnanime, ne remette sur le tapis ses erreurs récentes plutôt que de parler de ce qui le dérangeait. Car comble de l’ironie, tout le monde ne semblait pas se rappeler de cet étrange évènement et un vent de panique agitait avec douceur les rescapés ayant retenu le changement.

Pour ne rien arranger, son père lui avait fait parvenir une invitation du duc d’Ansemer pour un entretien privé au sein du palais. Sur le coup, Antonin avait trouvé cela très fort peu à propos, complètement en décalage avec des sujets plus importants. Mais incapable d’expliquer son trouble, il n’avait pu que courber l’échine, comprenant que refuser une telle rencontre aurait bien pu encore électriser les relations entre Gustave et ses ducs.

Il était donc là, assis sur son canapé, le pied battant la mesure d’une mélodie silencieuse, le bruit étouffé par le lourd tapis qui décorait le sol.
Son geste, inconscient et seyant bien peu à un prince, s’arrêta aussitôt que la porte s’entrouvrit et ses mains qui soutenaient son front se posèrent sur ses genoux dans une poussée qui redressa sa carcasse.
Il avait soudain l’impression que ce corps lui était étranger, qu’il ne lui appartenait plus. C’était une sensation bien étrange, fugace, que de se voir de l’extérieur, comme un intrus de son enveloppe. Cela ne durait qu’une microseconde, mais lui arrivait souvent depuis que le temps s’était dilaté pour ensuite revenir à la normal. Comme si être mis au courant d’une vie alternative, d’une sorte d’autre monde calquait sur le sien, mais pourtant différent, lui avait fait prendre conscience d’un autre lui.

Il n’en laissa cependant rien paraitre, revêtant ce masque qui lui allait désormais comme un gant, rasséréné par la présence envahissante d’Agonie. Dieux, qu’il aimait cette dragonne, qu’elle lui avait changé la vie, qu’il était heureux qu’elle soit en vie !

- Le plaisir est partagé Seigneur d’Ansemer. Je suis ravi de vous recevoir d’autant qu’en général, c’est mon père que les ducs veulent rencontrer, sans avoir le temps de saluer le prince. Que vous preniez sur vos obligations ce temps m’honore. Mais je vous en prie, installez-vous.


Il s’était rapproché du Duc le petit prince pour lui faire face convenablement. Derrière ce masque et les illusions, il avait l’impression de n’être qu’une enfant jouant à être adulte. Le Duc d’Ansemer était de ces personnes charismatiques qui impressionnaient avant même que vous n’appreniez à les connaitre. Un peu comme Gustave, son père. Malgré tout, cet homme n’était pas tout blanc et Lévor n’aurait pas béni cet enfant aux comportements déplorables. Antonin, comme tout un chacun, savait les histoires qui courraient à son sujet, comme il avait pu le constater. Mais peu importe sa réprobation, il ne pouvait guère se permettre de l’afficher. Tant qu’il tenait son rôle de duc, il n’avait pas à se permettre de faire interférer des sentiments personnels.

-Bien, vous vouliez me parler de quelque chose en particulier ?

La magie se déploie, comme des lianes ondulantes lascivement prête à se hérisser de piquant si un mot mensonger osait troubler leurs quiétudes.
Le prince a un peu peur qu’on ne vienne encore lui reprocher son attitude fort peu à propos, même si son père avait tout fait pour étouffer l’affaire, rien ne pouvait empêcher une rumeur de se répandre.
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Message Sujet: Re: Une première rencontre officielle   Une première rencontre officielle EmptySam 12 Aoû 2017 - 17:50


Bartholomé d'Ansemer et Antonin de Faëire

Une première rencontre officielle

01 juin 1002



— Bien, vous vouliez me parler de quelque chose en particulier ?

Bartholomé passa sa main dans se cheveux et observa le jeune prince quelques instants. Antonin de Faërie ne semblait pas des plus à l’aise mais il cachait ses émotions de manière suffisante. Le duc hocha la tête, satisfait.

— Outre le plaisir de vous rencontrer en personne, mon prince, je me disais que vous pourriez peut-être m’aider dans l’une de mes… entreprises récentes.

Les yeux du seigneur d’Ansemer pétillèrent de malice. Ce plan, il le concevait depuis un long moment et il lui semblait parfait.

— Voyez vous, je réfléchis depuis plusieurs semaines déjà à l’idée d’ouvrir Ansemer aux mages du sang.

Le duc joua quelque peu avec la décoration accrochée au fauteuil sur lequel il avait pris place. Il leva ensuite les yeux et plongea son regard dans celui d’Antonin.

— Je suis un politicien, votre Altesse. Toutes mes actions, toutes mes paroles ont un sens, un but et une motivation. Et très rarement sont-elles dépourvue d’avantage pour mon duché ou moi-même. Je ne suis pas à la tête d’Outrevent. Peu m’importe mon honneur personnel ou l’écho que mon nom obtiendra auprès de la noblesse. Je ferai d’Ansemer le plus puissant duché de Faërie et pour cela je ne reculerai devant rien.

Bartholomé savait qu’il prenait un risque en parlant ainsi à cœur ouvert mais il n’ignorait rien des talents magiques du jeune héritier assis en face de lui. Et s’il voulait que son projet aboutisse selon ses plans, il avait besoin du soutient du prince.

— Mais croyez bien que mon soutient à la couronne de votre père et à votre famille est des plus sincère. Si mes talents peuvent vous être profitables d’une manière ou d’une autre, vous pouvez me considérer comme un allié fidèle. Et si je peux faire coïncider les intérêts de la famille impériale avec ceux de la couronne ducale d’Ansemer, c’est encore mieux n’est-ce pas ?

Le vieux roublard gratifia Antonin d’un sourire malicieux.

— Et voyez vous, c’est très précisément ce que je pense avoir accompli en venant vous voir.

Bartholomé se leva lentement de son siège et se mit à arpenter la petite pièce d’un pas calme, tentant de mettre en mot son précieux plan.

— La position de l’empereur votre père est des plus compliquée, et sa volonté de réintroduire la magie du sang n’aide pas à solidifier les alliances. De mon humble avis, le souci majeur n’est pas vraiment la haine du peuple pour cette ancienne magie interdite, bien que cela n’aide assurément pas. Le véritable problème est que l’aristocratie a peur des positions vacillantes. S’ils acceptent d’accueillir la magie du sang pour plaire à l’empereur et qu’un nouveau changement politique a lieu, leur propre autorité sera alors gravement menacée. Tout cela n’est à mes yeux qu’un jeu de pouvoir comme les autres.

Le seigneur d’Ansemer hocha gravement la tête pour souligner ses propos.

— Mais c’est ici que vous et moi pouvons intervenir, mon prince. En autorisant la magie du sang en Ansemer, je renforcerai la position de la famille impériale mais j’affaiblirai la mienne par la même occasion. Bien que Denys ait déjà entrepris cette manœuvre en Lagrance, les murmures de légitimité qui courent sur lui dans les hautes sphères politiques n’aide pas vraiment la cause des mages du sang — les amalgames voyez-vous ? Ansemer apporterait un poids considérable à notre cher duc de Lagrance.

Bartholomé ouvrit les bras pour embrasser la pièce entière.

— Et voici à présent l’avantage pour Ansemer. Si ce projet est couronné de succès, de nombreux mages du sang considéreront mon duché comme leur foyer. Je ne peux pourtant pas laisser une telle quantité de personne — et de puissance — arpenter mes terres sans aucun contrôle. Et puisque l’Académie n’a aucune autorité sur le sang, Ansemer devra se montrer apte à diriger les mages, ou du moins les contrôler.

Le duc abordait à présent le point sensible de l’affaire, celui pour lequel il prenait tous ces risques.

— Une académie indépendante, placée directement sous l’autorité de la couronne ducale ansemarienne, elle même placée sous l’autorité impériale. Des mages formés dans l’idée de servir la couronne de l’empereur. Des mages rassurants et non plus inquiétants. Voilà le projet que je veux soumettre à votre père et que je compte défendre.

Bartholomé se rassit et croisa les bras sur son torse. Le dernier détail à présent. Celui qui pouvait faire basculer son plan de projet fumeux à une concrétisation lumineuse.

— N’étant pas mage moi-même, il est évident que je ne pourrai assurer la direction d’un tel établissement, même à titre honorifique. Mais c’est l’empereur Gustave qui est à l’origine du retour de la magie du sang. Et qui de mieux que son jeune héritier, prince et mage pour devenir le symbole de l’union du trône et de la magie ? Accordez moi votre aide sur ce projet mon prince, devenez le premier Archimage de cette académie et laisser moi vous aider à la gérer. Et à nous deux, nous pouvons renforcer durablement la puissance de nos deux familles.

L’homme politique arrêta enfin son discours et attendit la réaction du jeune Antonin. Son pari était à présent lancé.
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Message Sujet: Re: Une première rencontre officielle   Une première rencontre officielle EmptyLun 14 Aoû 2017 - 18:21

Antonin le regarde, un brin suspicieux. Il faut dire que les ducs n’étaient pas des enfants de cœurs, tout comme son père cela dit. Qu’on vienne le voir lui plutôt que l’Empereur lui paraissait suspect, comme à son habitude, sa magie de vérité flottait dans l’air et caressait de fils invisibles les deux hommes. La moindre fausse note briserait leur mouvance tranquille et Antonin serait à quel genre d’homme il avait affaire. D’autant qu’il faisait attention à la moindre petite variation qui serait susceptible de l’alerter, comme il observait le visage du duc qui lui faisait face. Le mensonge et la vérité s’exprimaient aussi bien verbalement que par les gestes.

Tandis qu’il l’observe, Antonin se demandait comment ne pas se sentir tout petit face à un tel homme ? Il émanait de lui un charisme tel, qu’il en devenait intimidant ou n’était-ce que lui qui se faisait des idées ? Qu’importe, il ne pouvait se laisser effrayer de la sorte, tout du moins, il ne pouvait laisser ce sentiment prendre le pas sur la raison qui se devait de guider ses décisions et son comportement. Il arque un sourcil, le petit prince, alors que le duc lui demande en toute franchise son aide. Il ne voyait pas bien en quoi, lui, pourrait l’aider en quoique ce fut, pourquoi venir le voir, alors que son père serait d’un soutien bien plus conséquent que le sien ?

C’est une franche surprise qu’il ressent lorsque Bartholomée d’Ansemer lui déroule ses ambitions. Il aurait pu croire à une blague, une habile manœuvre de manipulation, mais les mots sont francs et rien ne trouble sa magie qui s’enroule avec langueur dans le moindre interstice de la pièce.

-Vous critiquez le duché d’Outrevent et son duc devant un Outreventois.

Il ne peut s’empêcher de le lui faire remarquer, l’impertinence de la jeunesse sans doute, ou l’influence d’une dragonne aux écailles de jade, éludant pour le moment le sujet réel de la conversation. Cependant, c’est un sourire qui se dessine discrètement sur ses lèvres. Si son cœur battait pour les terres d’Outrevent, il ne pouvait qu’approuver une telle manœuvre. Il voyait en cela le moyen d’éviter à des enfants d’être bannis ou même tué inutilement, de souffrir et d’être rejeté pour un héritage qu’ils n’avaient pas choisi. La magie du sang était désormais autorisée, ce n’était pas pour autant qu’elle était tolérée.

-Vous êtes peut-être un peu trop idéaliste, se surprit à dire le jeune prince, il ne s’agit pas que d’un jeu de pouvoir, mais d’une réelle peur inculquée depuis des siècles, une haine qu’on nourrit par l’ignorance. Je serais certainement de ceux-là si ma sœur n’avait pas été une mage de sang. Elle m’a ouvert les yeux et c’est un cadeau précieux. Il est difficile de lutter contre la peur et l’ignorance, certains ducs font, surement, partie de ceux-là, peut-être même est-ce le cas du duc d’Outrevent. Il ne refuse pas que pour une question d’orgueil, mais bien parce qu’on lui a toujours dit qu’il s’agissait d’une magie mauvaise.

Ce qui était faux, c’était une magie puissante, inconnue parce que bannie, mais n’importe quelle magie pouvait se révéler dangereuse si elle n’était pas maitrisée, si elle n’était pas contrôlée par une éducation.
Mais le Duc avait de la suite dans les idées. Antonin en est impressionné, même si son projet le met un tantinet mal à l’aise. Il n’aime pas cette tentative de spolier l’Académie, elle qui est neutre. Il faudra du temps pour changer les mentalités, c’est ce qu’il se disait tous les jours avec sa sœur. Créer une école indépendante de celle de Lorgol, sous la tutelle de Faërie était alléchant, mais briserait encore un peu plus cette paix qu’Antonin et Armandine désiraient si ardemment rétablir.
La guerre était souvent synonyme de mort et de désespoirs, cela était trop souvent oublié.
Il n’était, cependant, pas question de remettre en cause les décisions de leurs pères. Il continue d’écouter le duc déclamer avec fougue son projet d’avenir et sa dernière proposition le surprend, le choque même, profondément.

Lui .. Archimage ? Il avait déjà du mal à être un prince, il n’avait pas fini sa formation de Chevaucheur, quel piètre mage ferait-il. Il passe sa main dans ses cheveux, affichant brièvement la lassitude que tous ses devoirs faisaient peser sur ses épaules, que tous ses doutes écorchaient son âme pour la rendre un peu plus à vif à chaque instant.

-Si vous voulez un symbole fort, pourquoi ne pas être allé voir Armandine ? Elle est mage du sang et serait bien plus à même de représenter ce que vous cherchez. Je… votre proposition est ambitieuse, ne croyez pas que je ne soutiens pas un tel projet, j’y ai des intérêts personnels. Mais soyons franc, je ne peux être l’héritier de la famille royale et Archimage, dit-il avec précaution, pour éviter de dire ambitieux ou utopique. Ce sont des années d’études qui mènent à ce rôle et il ne peut être le mien. Avant de vouloir créer une seconde Académie, pourquoi ne pas simplement éduquer vos enfants, votre peuple ? Donner un accès à la connaissance pour que l’ignorance ne les effraie plus ? Cela ne paraît bien plus accessible, d’autant en ce temps de guerre.
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