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 Rien de constant, si ce n'est le changement

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La Noblesse
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Castiel de Sombreflamme
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Message Sujet: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyLun 4 Déc 2017 - 21:16


Livre III, Chapitre 1 • D'Accord et de Chaos
Alméïde d'Erebor & Castiel de Sombreflamme

Rien de constant, si ce n'est le changement

Ou quand ça change peut-être un peu trop



• Date : Le 30 novembre 1002.
• Météo (optionnel) : Une nuit froide et humide est tombée sur Lorgol. Quelques nuages voilent le ciel.
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : Les jours qui suivent la libération de la Chasse Sauvage sont difficiles pour tout Arven. Alméïde tente d'obtenir des réponses et de chasser les ombres, et se frappe à son fiancé, qui semble plutôt accueillir les ombres comme une part de lui-même.
• Recensement :
Code:
• [b]30 novembre 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3083-rien-de-constant-si-ce-n-est-le-changement]Rien de constant, si ce n'est le changement[/url] - [i]Alméïde d'Erebor & Castiel de Sombreflamme[/i]
Les jours qui suivent la libération de la Chasse Sauvage sont difficiles pour tout Arven. Alméïde tente d'obtenir des réponses et de chasser les ombres, et se frappe à son fiancé, qui semble plutôt accueillir les ombres comme une part de lui-même.



Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Lun 4 Déc 2017 - 21:17, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyLun 4 Déc 2017 - 21:16

Nuit noire sur Lorgol et presqu’autant dans la tour de Sombreflamme, où tu tiens à garder l’éclairage général tamisé autant que possible depuis que tu as pris possession de tes quartiers, de façon plus qu’inattendue, le matin qui a suivi le Jour des Anciens. Une façon de te calmer comme une autre. Seuls les feux des âtres réchauffent et éclairent les différentes pièces, où pourtant tu n’es pas. Tu t’es réfugié dans ton observatoire, dans la fraîcheur perpétuelle de la plus haute pièce de ta tour. À la lueur des chandelles et des deux lunes voilées, plumes et crayons grattent frénétiquement les parchemins. Listes, plans, notes, ordres, tout ce qui te passe par la tête est étalé sur le papier, recto et verso, remplissant chaque espace libre des feuilles, jusqu’à les recouvrir quasi intégralement de noir. Ton esprit est agité et tu sais que pour l’apaiser, sans te perdre dans les drogues et l’alcool, il te faut créer. Inventer. Écrire. Parler. Détruire.

Tu t’occupes comme tu peux, en l’attente de ton retour à Euphoria. Dès le lendemain, tu quitteras cette ville maudite afin de rejoindre ton duché. Si tu restes ici plus longtemps, tu deviendras fou (tu l’es déjà). Tu es resté le temps de te soumettre aux soins de ta fiancée. Là, c’est assez. Lorgol t’étouffe et tu rêves du duché de l’Esprit, jour et nuit.

Isolé ainsi, tu n’entends pas les quelques coups portés à la porte de ta tour, ni ton intendant accueillir la princesse qui séjourne à tes côtés en attendant que tu retournes dans ton duché, et elle, à ses études. Pourtant, c’est elle que tu attends, avec une impatience croissante. Elle que tu espérais voir revenir bien plus tôt, et même ne pas partir du tout, lorsqu’elle t’a annoncé se rendre à la tour de la Rose Écarlate. À tes interrogations, elle a répondu qu’elle allait rencontrer Mayeul de Vfiesprit. Et si ton visage s’est durci, si tout ton corps s’est crispé, si une envie de mort t’a prise, tout ceci à l’entente de ce simple nom, tu n’as rien dit. Tu attends, simplement. Des bruits de pas te sortent de ton exercice et tu lèves le regard sur Alméïde. Quelques secondes de silence et d’une voix froide, tu l’accueilles d’un : « Tu as pris ton temps » qui frise l’accusation.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 5 Déc 2017 - 0:33

Elle rajuste son manteau pour se protéger du froid humide qui la fait frissonner. Ses pas sont rapides, prudents, dans la nuit noire qui envahit Lorgol et même la Ville Haute est enveloppée d'un silence inquiétant. La nouvelle de la Chasse Sauvage a poussé les habitants de la ville aux Mille Tours à se terrer chez eux, dès la nuit tombée, désertant ses rues et ses pavés pour ne laisser derrière eux qu'une cité aux allures spectrales. Un nouveau frisson s'empare de son être et elle presse le pas, jusqu'à atteindre la tour désormais familière à laquelle elle frappe quelques coups, pour qu'on lui ouvre.

L'intendant l'accueille, sans surprise, et la débarrasse de son manteau avant de l'accompagner à travers les étages. Les lieux sont inhabituellement peu éclairés et le froid semble s'être infiltré jusque dans les recoins de cette tour qu'elle se rappelle pourtant plus chaleureuse. Depuis quelques jours, toutefois, celle-ci lui paraît vidée de sa substance, sans qu'elle ne puisse mettre le doigt sur ce qui provoque ce malaise.

Alméïde s'enquiert de l'endroit où se trouve son fiancé et se rend immédiatement auprès de lui, montant les derniers étages jusqu'à l'observatoire qui s'y trouve. La pièce n'est éclairée que par quelques chandelles et la silhouette de Castiel se découpe dans l'obscurité. « Tu as pris ton temps » Les mots qu'elle s'apprêtait à prononcer lui échappent soudainement, comme une feuille morte balayée par un vent glacé. Elle referme la bouche, sourcils froncés. « Nous avions beaucoup de choses à discuter. » répond-elle simplement, en toute sincérité. Retrouver Mayeul, lui parler, partager ce qu'ils ont vécu... tout ça lui a fait du bien, au coeur de ces quelques jours où elle se heurte au silence, à la consternation ou à la méfiance. Mélusine est encore sous le choc, mais très bien entourée, auprès de son époux et ses enfants. Quant à Castiel... il doit encore être ébranlé par ce qu'il s'est passé, car il agit de manière bien étrange avec elle. Il lui faudra probablement du temps, comme pour eux tous. Après tout, c'est à peine si elle-même parvient à fermer les yeux, lorsqu'elle ne fond pas en larmes à la pensée de la disparition de Sitara ou simplement à celle de la Rose.

La princesse avance de quelques pas, jusqu'à se trouver derrière lui. Elle se penche par dessus son épaule pour voir ce qu'il fait, posant les mains sur ses épaules, avant de déposer un baiser à sa tempe. « Sur quoi travailles-tu ? » demande-t-elle d'une voix paisible, cherchant à traverser ces barrières que son fiancé a érigées depuis quelques jours. Elle a tant besoin de lui, plus qu'il ne le croit.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 5 Déc 2017 - 1:13

« Nous avions beaucoup de choses à discuter. » Bien sûr. Ça ne peut pas être un mensonge. C’est un choc, de savoir qu’un tel incompétent puisse porter les voiles du Cavalier Noir, toi-même tu aurais eu mille questions à lui poser, si tes envies à son sujet étaient autres que celles de l’écorcher vif. Ça ne peut pas être un mensonge, mais le doute est tout de même présent en toi, poison doucement distillé dès le moment où ta fiancée t’a avoué aller rencontrer Mayeul.

L’Erebienne se rapproche de toi et tu n’oses même pas ciller. Tu es tendu. Immobile. Comme un chat qui hésite entre fuir, ou attaquer, la main qui l’approche afin de le caresser. Tu décides de faire ni l’un, ni l’autre, et tu te penches même un peu afin de cueillir ce simple baiser qu’elle dépose sur ta tempe. Ses mains sur tes épaules semblent brûler, à travers tes vêtements, d’une brûlure qui n’a rien de celle de la luxure, ou de l’envie. Quelque chose de bien plus désagréable. « Sur quoi travailles-tu ?, chante la voix paisible de ta fiancée. Rien vraiment. » Tu ne mens pas. Tu écris tout ce qui te passe par la tête, tout ce qui t’obsède un peu trop, pour tenter de t’en séparer. Tes doigts tachés d’encre parcourent un feuillet, où s’entassent tes notes à propos de ce que tu feras dès ton retour à Euphoria, mêlées à quelques démarches pour une expérience que tu désires mener au coeur de ton laboratoire. Les phrases et instructions se mêlent, forment d’étranges poèmes illogiques que toi-même es bien en mal de comprendre, maintenant que ta frénésie s’interrompt. Tu brûleras tout cela, de toute façon, avant de quitter. Tu ne veux pas que quiconque lise tes écrits et la destruction est la meilleure protection. « Je cherchais simplement à me vider l’esprit. »
Tu recules ton siège et tu attires la femme vers toi, jusqu’à l’asseoir sur tes genoux. Première réelle marque d’affection de ta part, si ce n’est le baiser brusque que tu lui as volé à l’Académie. Tu te sens agressé, envahi dans ton espace vital comme à chaque fois que quiconque est en ta présence depuis deux jours, mais tu te bats contre le sentiment. Celui de la jeter en bas de tes genoux, à peine sens-tu son poids minime s’y déposer. Cette femme, tu ne la connais pas, et si tu ne l’amadoues pas un peu… tu n’auras pas de réponses. Tes mains tachent ses vêtements soyeux et lumineux. Tu te satisfait de savoir ses tissus erebiens salis. « De quoi avez-vous parlé ? » Ta voix est moins glaciale, mais pas moins inquisitrice. Tu veux tout savoir. Du premier au dernier mot, s’il le faut.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 5 Déc 2017 - 20:09

« Rien vraiment. Je cherchais simplement à me vider l'esprit. » Un petit sourire, compatissant. Elle ne comprend que trop bien. Depuis plusieurs jours, ses pensées tourbillonnent dans une tempête incessante qui l'empêche de se concentrer sur l'instant présent. Les événements du Jour des Anciens lui reviennent sans cesse ; le sang, les morts, la peur qui lui vrille l’estomac. Sa discussion avec Anthim la tourmente elle aussi, lui fend le coeur plus qu’elle ne l’aurait cru possible et la douleur est constante, lancinante.

Le geste de Castiel est alors plus que bienvenu. Elle se laisse attirer à lui, s’installe en douceur sur ses genoux en veillant à ne pas appuyer du côté de sa jambe blessée. Les bras de son fiancé la réchauffent comme de l'intérieur ; ses gestes affectueux lui manquaient, elle qui se montrait tendre sans rien recevoir en retour depuis quelques temps.

« De quoi avez-vous parlé ? » Elle décèle dans sa curiosité quelque chose de plus profond, d’inquisiteur. Alméïde semble sonder ses yeux noirs un instant. « De ce qu'il s'est passé le Jour des Anciens, principalement. » répond-elle honnêtement. Elle n'a rien à lui cacher, pas vrai ? Sa main, posée sur son épaule, remonte un peu pour laisser ses doigts courir dans la chevelure à la base de sa nuque, sans y penser, dans un geste qui l’apaise, qui la rassure. « Nous avons discuté de la Rose, de la Chasse… de la fuite de Johan. » Sa gorge se noue. L’a-t-il entendue pleurer devant son miroir, alors qu'elle tentait de joindre la sultane à plusieurs reprises ? L’a-t-il vue essuyer ses larmes quand elle pensait qu'il ne pouvait la voir ? « Et puis il connaît ma soeur… » reprend-elle, avant de s’interrompre. Elle n'a guère envie de songer à Reja pour le moment. C'est bien trop difficile pour elle.

Alméïde s'efforce de chasser les ombres, encore. Elle a mal et ça ne passe pas. Son regard court le long du visage de Castiel, elle y revoit la cicatrice à peine visible, celle d'un Roi sombre d’autrefois. « Es-tu sûr de vouloir repartir demain, déjà ? » Le ton serein ne masque pas totalement le regret qu'elle éprouve de le voir repartir si vite. Pas après tout ce qu'il s'est passé.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyVen 8 Déc 2017 - 5:10

Tu tentes de lire dans les yeux d’Alméïde. De lire ses réponses avant même qu’elle ne les verbalise. De deviner si elle te mentira, ou si elle te dira la stricte vérité. Tu n’as pas confiance en elle. Ni en personne. « De ce qu'il s'est passé le Jour des Anciens, principalement. » Tu tressailles au contact de ses doigts sur ta nuque et ton regard inquisiteur ne fléchit pas, pas même un peu. Tu la surveilles plus que tu la regardes. « Nous avons discuté de la Rose, de la Chasse… de la fuite de Johan. » Un petit signe de tête. Tu comprends. Tu sais. La fuite de Johan n’est pas que cela. Elle est aussi la disparition d’une duchesse.
Tu l’as entendue pleurer, l’Erebienne. À voix basse, en secret, pour que tu ne l’entendes pas, alors que tu l’épiais en silence. Appeler encore et toujours le nom de sa belle-soeur, ou celui de Johan d’Outrevent, en vain. Tu n’as pourtant rien fait pour la consoler et la réconforter, lui sortir quelques paroles rassurantes. Incapable de te faire compatissant, ou empathique, avec une situation que tu ne peux pas contrôler. Envers la Rose Écarlate et ses dirigeants, tu n’es que colère, que rancune difficilement ravalée. Vous avez été abandonnés, par celui venu vous sauver.

« Et puis il connaît ma soeur… » La bouffée de colère montée en toi, à l’évocation de la Rose Écarlate, se fait brûlante. Se fait glaciale. Pris entre deux feux, qui ne forment qu’une immense haine. D’une voix froide, tu lâches : « Rejwaïde. » Vent du désert, vent du désert. La danseuse astrale. Une, parmi tant d’autres, que tu désires tuer. Ta Tour Noire sait ce qu’il en est. Sait ce qui a été rapporté à la tour de la Rose Écarlate. Le combat contre la Voltigeuse voilée et Sirocco, à la veille de l’épidémie magique. La voleuse venue dérober au sein du palais de Sombreciel. Elle sait, et elle n’a rien dit. Elle la protège. Traîtresse. « Es-tu sûr de vouloir repartir demain, déjà ? Ce n’est pas le bon moment pour être longtemps éloigné de mon duché. Pas avec la Chasse Sauvage libérée. » Tu n’hésites pas dans ta réponse d’automate. Réponse logique, qu’elle peut comprendre, tu le sais. Elle est intelligente, paraît-il. Tu as une épouse et une fille. Tu as un duché en guerre. Et bientôt, ta fiancée te rejoindra à Euphoria, et il n’y aura plus aucun besoin pour toi de te déplacer dans la Ville Libre.

Tu lèves la main et la glisses le long de son dos, jusqu’à sa nuque. Tu inclines sa tête du bout des doigts, afin de cueillir un baiser de ces lèvres chaudes. Tu as toujours cette brusquerie inhabituelle, celle d’un homme qui exige plus qu’il demande. Geste qui manque d’affection, mais que tu inities pourtant sans plus te faire prier. S’il a un goût marqué pour les hommes, tu as les femmes sous la peau, en témoigne le deuxième visage de ton Familier. Tu romps le baiser, une fois satisfait, une fois encore à bout de souffle. Comme si c’était tout ce que tu savais faire. « Notre Maréchal sera plus qu’heureux de savoir que nous avons intercepté un des agents de l’Ordre du Jugement au coeur de ses troupes. » Vent du désert, vent du désert, révèle-moi ton nom. Tu parles de Rejwaïde sans la nommer. Tu es curieux de savoir si elle la protégera une nouvelle fois, maintenant que les voiles sont tombés.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyJeu 14 Déc 2017 - 0:26

« Rejwaïde. » L'entendre prononcer ce nom n'a rien de réconfortant, à cet instant. Elle lit dans son regard quelque chose de glacial et elle sait à cet instant qu'il se rappelle sa rencontre dans les cieux avec une danseuse astrale. Elle lui a quelques fois parlé de sa cadette, de sa volonté farouche, de ses danses merveilleuses, de la grâce qui l'habite lorsqu'elle vogue dans les cieux. Jamais elle ne pourra partager pourtant la puissante douleur ressentie lorsqu'elle a su ce qu'elle avait fait. Plus que la peine physique, Alméïde balance entre colère et remords quand elle songe à sa soeur et, bien que ça la fasse souffrir constamment, elle ne trouve pas en son coeur la force de lui pardonner. Pas encore. Elle lui manque pourtant. Elle lui manque tellement.

Pour ne pas avoir à y penser plus longtemps, la princesse cherche néanmoins le réconfort dans les bras de son fiancé. L'idée de le voir repartir aussi vite la peine également, plus encore maintenant, alors que tout paraît s'écrouler autour d'eux. « Ce n’est pas le bon moment pour être longtemps éloigné de mon duché. Pas avec la Chasse Sauvage libérée. » Elle hoche doucement la tête. Elle sait, elle comprend. Ca n'en est pas moins difficile alors qu'ils ont encore tant à se dire, tant à partager. Les derniers jours ont été tapissés de silence, et Alméïde brûle d'entendre les réponses qu'il ne donne pas, tout ce qu'il garde pour lui. Mais pas pour le moment. Elle ne veut pas insister, elle ne veut pas le brusquer ; il parlera quand il le voudra. Elle n'aura qu'à... prendre son mal en patience. Encore.

Alméïde sent de nouveau la détresse prendre possession de ses sens, celle qu'elle combat depuis plusieurs jours, celle un instant apaisée par Mayeul et les mots échangés mais qui revient à l'assaut quand elle songe à tout ce qu'elle a perdu. C'est la main de Castiel, le long de son dos, qui lui fait relever les yeux. Un frisson léger parcourt sa nuque et la surprise l'envahit au moment où il s'empare de ses lèvres avec une fougue rarement vue. Elle a le souffle coupé, Alméïde, mais la brutalité du geste n'enlève rien à l'envie qu'elle ressent pour l'homme qu'elle aime. Elle a soif de ses lèvres, soif de ses baisers, elle goûte à sa chaleur et profite sans hésiter de cette affection qui se faisait bien trop rare dernièrement. Elle s'accroche à son cou comme une naufragée, incapable de lâcher prise, jusqu'au moment où il met un terme au baiser, aussi brusquement qu'il a commencé. Elle s'attend alors à beaucoup de choses venant de lui, mais c'est une véritable gifle qu'elle reçoit.

« Notre Maréchal sera plus qu’heureux de savoir que nous avons intercepté un des agents de l’Ordre du Jugement au coeur de ses troupes. » Son visage perd de ses couleurs, et un poids retombe sur sa poitrine, la tirant vers le fond. « Castiel, je t'en prie, ne... ne fais pas ça. » demande-t-elle, implore-t-elle. Elle sait qu'il serait en droit de demander réparation, pour le vol commis dans son propre palais. Elle le sait, et pourtant... « En dehors d'Anthim, elle est la seule... famille qu'il me reste. Je ne peux pardonner ses actes mais elle est – elle est ma soeur, et je l'aime. » Alméïde n'a pas pu la protéger autrefois, quand elle avait le plus besoin d'elle. Elle peut bien essayer à présent. Essayer, en espérant qu'un jour, Reja lui reviendra. Un rêve un peu fou, un espoir sûrement vain, mais auquel elle s'accroche encore. Le regard d'Alméïde accroche celui de Castiel, avec sérieux, malgré des yeux brillants d'émotion. « Ne peux-tu pas fermer les yeux pour cette fois ? Juste pour cette fois. S'il te plaît... » Sa voix ne tremble pas et elle repousse avec fermeté les terribles souvenirs qui hantent encore parfois ses nuits. Il ne doit pas savoir que c'était elle, au coeur des cachots lugubres de l'Ordre. Jamais.


Dernière édition par Alméïde d'Erebor le Lun 25 Déc 2017 - 11:10, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyLun 18 Déc 2017 - 4:39

Tu la prends au dépourvu. Tes mots sont une gifle, une claque en plein visage, et tu observes tout son visage pâlir, autant que tu sens son corps se tendre contre le tien. « Castiel, je t'en prie, ne... ne fais pas ça. » La princesse t’implore, mais tu es remarquablement peu réceptif à la supplique dans sa voix. Tu veux qu’elle poursuive, qu’elle t’explique. Tes doigts tracent machinalement, distraitement, des cercles sur sa nuque, alors que tu ne quittes pas son regard du tien. « En dehors d'Anthim, elle est la seule... famille qu'il me reste. Je ne peux pardonner ses actes mais elle est – elle est ma soeur, et je l'aime. » Tu peux comprendre l’amour, certainement. Tu comprends même très bien à quel point celui-ci est toxique et dangereux, à quel point il est une faiblesse avouée. Il est ainsi. Trop tendre, trop bon, trop permissif, envers ceux qui l’ont élevé, au point de les laisser lui faire un trop grand mal. Tu peux comprendre, oui, mais cela ne te rend pas plus clément, alors que tu es là.
Puis, tu n’y peux rien, si sa soeur est une traîtresse, au contraire des tiennes.
Les yeux de la princesse sont emplis d’émotion, mais décidés. Tu penches la tête un peu, curieux, content de deviner toute cette fermeté chez elle. « Ne peux-tu pas fermer les yeux pour cette fois ? Juste pour cette fois. S'il te plaît... »

Tu ne réponds pas tout de suite. Tu es moins impulsif, moins irréfléchi, pour ta part ; là où il est fantasque et imprévisible, tu es nettement plus sérieux… et certainement tout aussi imprévisible, la qualité, le défaut, partagé par vous tous. Tu préfères réfléchir à ta réponse, ne pas laisser aussitôt l’acide passer tes lèvres, dans une litanie d’accusations empoisonnées qui brûlent ta langue. Celles-ci tournent, pourtant, furieuses, dans ton esprit mauvais. Ton visage se tend et tu viens embrasser la peau nue de son cou, jusqu’à ce que le sari te freine. Le tissu riche est doux sur tes joues. « Si c’était Anthim, Alméïde ?, chuchotes-tu contre la peau dorée. Si c’était lui, qui avait été volé ? Si c’était son palais, qui avait été cambriolé par elle ? Exigerais-tu de lui la même clémence à l’égard de Rejwaïde, ou laisserais-tu la justice s’abattre sur elle ? » C’est donc cela, la fameuse justice erebienne, que l’on dit impitoyable ? Tu t’avoues déçu, un tantinet. Elle a le coeur bien plus tendre que le tien, ou que celui de son infâme frère aîné. « Et si ce n’est pas la seule chose qu’elle a fait ? Et si je ne suis pas le seul à fermer les yeux ? Était-elle présente, lors de Lughnasadh, aux côtés de son compagnon ? Lui doit-on la mort de notre impératrice ? La destruction du palais ducal de Valkyrion ? A-t-elle cautionné le massacre de la Samhain, sur mes terres, l’an dernier ? » Ta voix égale n'est pas tendre, mais ne se teinte pas non plus de notes faussement doucereuses, ni, cette fois, de curiosité. Il y a une honnêteté, chez toi, qu'il n'a pas. Ta position n’a pas bougé, au sujet de la Voltigeuse, et tu demandes seulement à être convaincu du bien fondé de ce que ta fiancée t’implore de faire. Ou plutôt, de ne pas faire. « Suis-je hypocrite, Alméïde, de pour une fois vouloir me plier aux ordres de mon empereur ? »
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyLun 18 Déc 2017 - 22:41

Ses gestes s'opposent à ses paroles, la plongeant dans un brouillard de confusion. Ses lèvres contre son cou provoquent mille et un frissons tandis que ses mots pendent encore au-dessus de sa tête comme une épée de damoclès. Elle ne sait plus sur quel pied danser.

« Si c’était Anthim, Alméïde ? Si c’était lui, qui avait été volé ? Si c’était son palais, qui avait été cambriolé par elle ? Exigerais-tu de lui la même clémence à l’égard de Rejwaïde, ou laisserais-tu la justice s’abattre sur elle ? » Ses yeux se plongent dans les prunelles sombres de son fiancé, et elle reste muette, interdite, la princesse. Exigerait-elle la même clémence ? Oui, songe-t-elle, oui, hurle son coeur. C'est sa soeur et elle demanderait un sursis, elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour convaincre un frère qui l'a toujours écoutée. Mais le ferait-il ? N'est-ce pas pour cette raison qu'elle n'a révélé à personne ce que Reja a pu lui faire subir ? N'est-ce pas exactement pour ça qu'elle tait encore les extrémités auxquelles elle peut se rendre au nom de l'Ordre qui les a déjà tant fait souffrir ? Elle le sait, Alméïde, qu'aucun ne pourrait comprendre qu'elle protège son bourreau de cette façon, et pourtant...

« Et si ce n’est pas la seule chose qu’elle a fait ? Et si je ne suis pas le seul à fermer les yeux ? Était-elle présente, lors de Lughnasadh, aux côtés de son compagnon ? Lui doit-on la mort de notre impératrice ? La destruction du palais ducal de Valkyrion ? A-t-elle cautionné le massacre de la Samhain, sur mes terres, l’an dernier ? » Elle ne peut que rester silencieuse face à ces accusations, incapable de répondre par la négative. Depuis combien de temps cautionne-t-elle leurs actes ? Depuis combien de temps agit-elle pour eux ? Les années passent et Alméïde n'a rien vu venir. « Suis-je hypocrite, Alméïde, de pour une fois vouloir me plier aux ordres de mon empereur ? » Elle pousse un soupir qui prend des airs de résignation. « Bien sûr que non Castiel, je comprends, mais je ne peux pas non plus rester sans rien faire. » Elle soutient son regard avec sérieux. « Et si c'était tes soeurs ? » demande-t-elle, dans un écho de sa propre question. « Nous n'avons aucune preuve de son implication dans d'autres attentats. » Parfait mensonge, un mensonge auquel elle veut croire elle aussi. « Je ne pourrai te demander de fermer les yeux indéfiniment, je ne te le demande que pour cette fois, une seule et unique fois. Crois-moi, je lui dois bien ça. » La culpabilité se dispute à la rancoeur, la détresse se dispute à la colère. Si elle ne pense pas pouvoir un jour pardonner à Reja, elle peut au moins tenter de la protéger, à défaut d'avoir été la grande soeur qu'elle aurait dû être autrefois.

Alméïde baisse un instant les yeux ; elle semble lasse tout à coup, comme si les derniers événements avaient fini par peser trop lourd sur sa conscience. Puis elle finit par relever la tête. « Je suis désolée, je sais que je te demande beaucoup. » murmure-t-elle, levant ses doigts pour effleurer sa joue dans un geste incertain. C'est un grand service qu'elle lui demande et pourtant, elle sait qu'elle s'en serait voulue si elle ne l'avait pas fait.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 26 Déc 2017 - 3:54

Tes paroles ne sont pas vaines, Castiel, tu vois bien que ta fiancée les accepte, les comprend. Elle est intelligente, cette femme, et ce que tu opposes face à sa demande, elle y a probablement déjà réfléchi. Son silence parle pour elle, son soupir encore davantage. Tu veux qu’elle abdique. Tu veux faire trembler le roc d’Erebor, n’en récolter que le sable libre et glissant entre tes doigts. « Bien sûr que non Castiel, je comprends, mais je ne peux pas non plus rester sans rien faire. » Elle ne faiblit pas. Dans ses yeux sombres, la fermeté n’a pas disparue, ni la résignation, et tu vois ta curiosité piquée toujours un peu plus. Tu la regardes comme si tu ne l’avais jamais vue (c’est presque le cas, n’est-ce pas ?). « Et si c'était tes soeurs ? » Tes doigts dégrafent la broche de son sari, comme un Autre l’a fait il y a à peine plus d’un an. Quelque chose de doux, dans ce geste, quelque chose qui appelle à cette première demande en mariage refusée, pour être mieux acceptée des semaines plus tard. Vous avez été patients. Le tissu chamarré tombe de son épaule parcourue de frissons, que tu embrasses pour occuper tes lèvres à autre chose que formuler des vérités à propos des différences entre tes soeurs et sa soeur. Les tiennes sont des héroïnes. La sienne, rien du tout. Vent du désert que rien ne retient, que rien ne peut raisonner, vent du désert qui se lève, détruit, puis disparaît. Meurtrière. Néfaste. Empoisonnée. Nuage de vermine à éliminer. « Nous n'avons aucune preuve de son implication dans d'autres attentats. » Elle te ment. La voix de Mirat est implacable, mais tu ne saurais dire si elle te ment vraiment. Elle y est peut-être aussi douée que l’autre part de toi ? Tu dois apprendre à te méfier d’elle, comme des vipères qui se cachent dans les dunes d’Erebor.

Ton autre main quitte sa nuque et revient tracer ces mêmes cercles distraits, cette fois sur son sein encore couvert de son choli. « Je ne pourrai te demander de fermer les yeux indéfiniment, je ne te le demande que pour cette fois, une seule et unique fois. Crois-moi, je lui dois bien ça. » Ta paume s’immobilise, tout contre cette courbe chaude et tentante que celle de sa poitrine, et tu relèves les yeux, juste à temps pour capter la tristesse de la femme. Quoique tristesse… tu ne sais si ce mot est véritablement le mot. Lassitude, peut-être plus. Comme si elle portait un lourd poids sur ses épaules, sans pouvoir s’en délester. « Je suis désolée, je sais que je te demande beaucoup. » Là où précédemment, tu tressaillais à chacun de ses contacts, tu te retrouves à rechercher un peu plus la chaleur de sa main, à laisser ton visage épouser sa paume, ta joue englobée dans celle-ci. La méfiance présente, sensiblement endormie par ces besoins de chaleur, de réconfort, de contact humain, que chaque part de toi nécessite autant que tu as besoin de respirer. Tes caresses à toi se sont plus entreprenantes, sans que tu cesses de la regarder. Tu aimes lire le conflit, sur son visage, celui d’une femme déchirée entre le devoir et le désir. « Rejwaïde a appelé à elle ce qui lui arrive. Elle a semé le vent, sur les ailes de son griffon, et récolte la tempête. Qu’as-tu fait, Alméïde, pour que tu lui doives cette liberté ? Lui dois-tu vraiment ma magnanimité, au détriment de l'unité de notre empire ? » Tu veux tout comprendre, tout savoir de cette femme. Cette inconnue que tu chasseras de tes terres sans remords, que tu ne désires jamais rencontrer, pas même voir à ton mariage (surtout acoquinée à Vifesprit). Tu as bien assez d'Anthim à détester. Plus qu'assez.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 26 Déc 2017 - 12:21

Son coeur tambourine frénétiquement dans sa poitrine, musique effrénée qui se joue dans tout son corps sans que son esprit parvienne à l'ignorer. C'est une marée de frissons qu'il provoque chez elle, d'un simple baiser, d'un simple geste. Alméïde a toujours plus de mal à se concentrer, à mesure que les secondes passent. Ses pensées se détournent peu à peu de sa soeur, de l'angoisse qu'elle ressent lorsqu'elle pense à la situation. La distraction est forte à cet instant où tout son être demande un réconfort nécessaire, qu'elle recherche depuis des jours. Le voile de son sari se retire sans qu'elle ne proteste, cherchant encore et toujours à faire valoir la raison dans cette discussion dont elle perd le fil. Elle est sensible à toutes ses petites attention, bien trop sensible. Et le rouge colore ses joues.

« Rejwaïde a appelé à elle ce qui lui arrive. Elle a semé le vent, sur les ailes de son griffon, et récolte la tempête. Qu’as-tu fait, Alméïde, pour que tu lui doives cette liberté ? Lui dois-tu vraiment ma magnanimité, au détriment de l'unité de notre empire ? » Le poids au coeur de sa poitrine se fait plus lourd, mais tout son être cherche à prolonger ce contact qu'il initie. Distraction. De nouveaux frissons. Alméïde ferme les yeux, s'efforce de trouver les mots, soupire sous des caresses plus appuyées. Ils ont été patients, si patients. Elle sait qu'ils ne pourront pas aller plus loin mais l'envie de ses bras reste, fermement ancrée. Ses mains se posent sur les siennes, doucement d'abord, puis avec conviction. Elle l'arrête dans son élan, la gorge serrée. « Castiel... » Un murmure qui se veut reproche mais qui n'en a aucunement l'intonation. Elle relève les yeux pour y croiser son regard sombre, envoûtant. Et les paroles se délient ; elle ne voit pas l'intérêt de lui mentir. Elle n'en a pas envie.

« Elle avait besoin de moi. Quand j'ai quitté le harem pour être auprès d'Anthim, je pensais qu'elle était en sécurité ; c'était après moi que les concubines en avaient, je n'avais aucune idée qu'elles se reporteraient sur elle... Et elles ne m'ont rien dit, elle et ma mère, mais j'aurais dû voir, j'aurais dû savoir. » Elle pose son front contre le sien, comme pour y puiser une force qu'elle n'a plus. Ces derniers jours ont été si durs, si pesants. Et l'émotion transperce sa voix quand elle continue. « Je l'ai abandonnée à son sort. Elle avait besoin de sa grande soeur et je n'étais pas là. » Elle en veut à sa soeur pour ce qu'elle a fait, pour avoir tu tout cela pendant des années, mais elle s'en veut encore plus à elle-même. La douleur et la culpabilité la rongent, elle ne peut plus supporter l'idée d'avoir laissé sa soeur aux mains de ces harpies. Et elle en veut à ces femmes, oh comme elle leur en veut. Un soupir quitte ses lèvres, ses mains relâchent les siennes et enveloppent le visage de Castiel. « Ce n'est pas la clémence du duc que je demande, c'est celle d'un ami, d'un époux. Je n'insisterais pas si ce n'était pas important pour moi. » Et elle n'insistera que pour cette seule et unique fois, elle l'a promis.


Dernière édition par Alméïde d'Erebor le Jeu 8 Fév 2018 - 20:50, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMar 2 Jan 2018 - 5:18

Si les esprits sont forts, la chair est faible. La tienne l’est tout autant que la sienne et ces caresses font lever des frissons sur ta nuque autant que sur celle de la princesse, font naître dans ton corps une flamme de désir que tu veux assouvir. Ta duchesse est en couches et tu es peut-être cruel, tu es peut-être brutal, mais pas pour cela. Tu es un fils de Mirta, sous toutes tes facettes. La seule cruauté que tu fais naître, en trait à la sexualité, est celle bridée par tes voeux de mariage, par tes longs doigts d’artiste qui s’égarent sur les courbes pleines encore vêtues de ta douce. « Castiel... » Ses mains ont recouvert les tiennes et elle t’empêche de poursuivre tes attentions, sans haine, sans brusquerie. Tu aimes définitivement sa décision, sa détermination. Tu aimes le feu qui brûle en elle, flamme que tu croyais ténue, mais qui est bien plus que cela. « Elle avait besoin de moi. Quand j'ai quitté le harem pour être auprès d'Anthim, je pensais qu'elle était en sécurité ; c'était après moi que les concubines en avaient, je n'avais aucune idée qu'elles se reporteraient sur elle... Et elles ne m'ont rien dit, elle et ma mère, mais j'aurais dû voir, j'aurais dû savoir. » Tu te mords la langue, tu te mords les lèvres. Elle aurait dû se douter, en effet. Le harem d’Erebor est un mystère, pour tous ceux qui n’y sont jamais entrés, soit la quasi totalité des habitants d’Arven. Ce qui vous en vient est un rêve d’ors et de merveilles, de parfums envoûtants et de femmes alanguies, mais également de serpents meurtriers et d’une guerre constante entre toutes ces épouses soumises à des lois que tu juges rétrograde. Même la couronne n’apporte pas une totale protection à la sultane et à ses enfants. Tu te retiens, car Alméïde sait déjà tout cela et se torture suffisamment sans ton avis. Tu te retiens, car elle se confie et que tu ranges ces confidences soigneusement, afin de ne pas les oublier lorsque tu reviendras.

Vos fronts se touchent et tu inspires son odeur, son parfum, refermant les yeux pour t’en emplir. « Je l'ai abandonnée à son sort. Elle avait besoin de sa grande soeur et je n'étais pas là. » Tes mains ne se mouvent plus, bien qu’Alméïde les libère de sa poigne légère. À peine tes doigts tressaillent-ils, viennent-ils tâter avec prudence le choli luxueux, la taille chaude. « Ce n'est pas la clémence du duc que je demande, c'est celle d'un ami, d'un époux. Je n'insisterais pas si ce n'était pas important pour moi. » À toi de soupirer, contre les lèvres tant de fois baisées. À toi de parler avec sérieux, rouvrant tes yeux noirs : « Je retiendrai mes hommes, cette fois. Seulement cette fois. » Tu es faible, sans doute, qu’importe qui est présent. Tu sais pourtant que tu dois faire ce sacrifice, pour conserver Alméïde à tes côtés. Fidèle à toi et à ta couronne. La menace rôde dans ta voix, claire. Cette fois. Qu’elle s’en prenne à ta famille, qu’elle revienne sur les terres de ton duché, et tu révéleras ce que tu sais à votre bien-aimé Maréchal de Serre. Sans honte, sans regrets. Tu enveloppes l’Erebienne de tes bras et comme curieux, tu touches ses épaules tendues. Les noeuds roulent sous la pulpe de tes doigts. « Tu as besoin de te détendre, Alméïde. Je ne suis pas médecin, mais je connais quelques méthodes afin de relâcher les tensions. » La proposition est volontairement tendancieuse, et à raison. Ta voix chaude est tentatrice, et tes mains déjà se glissent sous le tissu riche, cherchant un peu plus de cette peau tendre et moelleuse.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyMer 3 Jan 2018 - 18:35

« Je retiendrai mes hommes, cette fois. Seulement cette fois. » Un soupir. Un sourire. C'est tout ce qu'elle désirait, la princesse, rien qu'une chance, rien qu'un sursis. Elle sait bien qu'à l'avenir, elle ne pourra rien faire, que Reja devra assumer seule les conséquences de ses actes, que son adhésion à l'Ordre et aux horreurs commises par ses membres ne lui attirera que des ennuis... Mais elle est soulagée. Les larmes lui montent presque aux yeux, tant elle est à fleur de peau, et c'est un murmure à peine audible qui répond à son fiancé. « Merci. » Il était pourtant en droit de d'exiger réparation pour son intrusion au palais, sans parler de son geste envers Vif-Argent, mais le simple fait qu'il accepte sa demande lui fait chaud au coeur. Après tout ce qu'il s'est passé en quelques jours, il lui fallait bien ça.

Alméïde se laisse étreindre à nouveau, absorbant chacun de ces gestes affectueux comme un élixir de vie. « Tu as besoin de te détendre, Alméïde. Je ne suis pas médecin, mais je connais quelques méthodes afin de relâcher les tensions. » L'émotion lui noue tant la gorge que le bref éclat de rire qui s'en échappe est comme étranglé. Elle a faim de ses caresses, de ses baisers. Elle se penche pour l'embrasser, avec envie, avec tendresse. Une marée de frissons la parcourent toute entière, le rouge monte à ses joues. « Je t'aime. » qu'elle murmure, entre deux baisers. « Je t'aime tellement. » Elle l'embrasse à nouveau, passionnément, langoureusement. « Tu m'as tant manqué. » Encore un baiser, comme si sa vie en dépendait, jusqu'à ce que son souffle lui manque, jusqu'à ce qu'elle se sente enfin en sécurité contre ce corps chaud et familier. Ses pensées se détournent peu à peu de la peur et de la peine, pour se nourrir exclusivement de cet amour partagé sans contraintes ni barrières. Elle se rappelle ces jours où Castiel est venu la voir, où les baisers et les caresses se sont échangés sans que pourtant les limites ne soient dépassées, rien que pour le plaisir de se sentir l'un contre l'autre. C'est tout ce qu'elle veut, tout ce qu'elle désire, tout ce dont elle a besoin.

Elle soupire tout contre ses lèvres, de sentir ses mains contre sa peau. Ses propres doigts glissent dans ses cheveux, le long de sa nuque, hésitent à l'orée des boutons de sa chemise. La distance rend l'attente plus supportable, mais à mesure que les mois se meurent, l'envie menace de la submerger. Un petit rire un peu gêné, dans un souffle, quitte ses lèvres. « Il me tarde de te retrouver à Euphoria. » Un murmure, comme une promesse, comme un avant-goût de cette vie qui les attend.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyVen 5 Jan 2018 - 5:44

À lui, la joie de ta fiancée aurait été une source de joie pour lui-même ; à toi, c’est presque amer, alors que tu regrettes déjà cette occasion parfaitement légitime de te venger. Dans ta bouche, le goût du sang. Dans ton cœur, un trou noir que tu t’appliques à combler à parts égales d’amour et de haine, de beauté et de laideur. « Je t'aime », te glisses la femme, entre deux baisers d’abord tendres, puis de plus en plus passionnés. « Je t'aime tellement. » Tu ne peux pas répondre. Pas toi. Les mots bloquent sur ta langue, dans ta gorge, meurent avant même que tu y penses. « Tu m'as tant manqué. » Alors tu occupes ta bouche à autre chose qu’avouer un amour que cette part de toi ne peut pas reconnaître. Entre tes bras, la belle se fait chatte et ses baisers langoureux, lovée tout contre ton torse comme si elle tentait de se fondre en toi. Tu ne desserres pas ton étreinte, tant tu es bien, la chaleur de vos corps créant un oasis de douceur au cœur de ton observatoire éternellement froid. L’affection puissante que te transmet la belle écarte les ombres, comme on écarte un voile, et le temps de ces baisers voraces et désespérés, il y a un peu de lumière, en toi. Elle contient un amour affolant et destructeur, qui fait tanguer ton équilibre et fait revenir ce qu’il y a de plus sombre, comme on referme une porte sur le danger. Comme le voile revient, cache à nouveau ce qui doit être protégé à tout prix. Tes lèvres sont à nouveau dures et exigeantes et tes mains, tour à tour enfouies dans ses cheveux et pressées sur sa taille, ses hanches, ses seins, reviennent à l’assaut des tissus erebiens.

Ses soupirs et ses rires gênés, timides, avivent encore davantage ton désir. Ses doigts sur ta chemise, un agacement presque insoutenable, dans sa sagesse hésitante. « Il me tarde de te retrouver à Euphoria. Cette année aura été si longue », réponds-tu, sans mentir. Une année mouvementée, trop à ton goût. Dangereuse, pour mille et une raisons, dont une (et non la moindre) se trouve en ce moment même sur tes genoux. Ce que tu touches de peau dénudée est parcouru de frissons, l’épiderme frais. « Allons nous réchauffer. » Tu regrettes de ne pas pouvoir la soulever dans tes bras afin de la transporter toi-même jusqu’à ta chambre, ta jambe blessée t’empêchant de porter un poids supplémentaire, même aussi léger que celui de la princesse. Tu as énoncé ce qui ressemble plus à un ordre qu’à une demande, mais tu fais toi-même tarder son exécution, lancé dans de nouveaux baisers. Ton esprit également lancé dans des images, des idées, dans une multitude d’envies que tu veux expier. La prendre là, juste contre la table, sur tes feuillets recouverts d’encre. Qu’elle te chevauche, couchés à même le sol, tes yeux perdus entre son regard et le ciel. L’étendre sur le canapé, faire fi de tout ce qui s’accumule sur le meuble, et jouer de ta langue afin que tout le personnel de ta tour l’entende crier son plaisir. Tu la veux ici, et maintenant, tellement que tu te sens étouffer. Il y a tes mains partout. Dans ses cheveux, sur sa gorge, sur ses mains, fourrageant sous ses jupes non plus avec douceur, ou délicatesse, mais une urgence furieuse. Il y a tes ongles qui accrochent et griffent, tes doigts qui empoignent, tes dents qui mordent. « Tu me rends fou. » Des mots qu’il a déjà prononcé, certainement, sans que tu t’en souviennes. C’est pourtant tout ce que tu ressens. Un désir affolant, formé du désespoir, de la rage, de la tristesse, de la peur, de tout ce qui couve depuis qu’Hypérion vous a abandonné. De tout ce qui grandit en toi et t’engloutit, sans même que tu te débattes. Tu te noies en toi-même.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyVen 5 Jan 2018 - 20:15

« Cette année aura été si longue » Elle se mord la lèvre, son regard plongé dans le sien. Oui, doux dieux, comme cette année a été longue – et elle n'est pas encore terminée. Dans un peu plus de deux mois, ils seront mariés, dans un peu plus de deux mois, elle sera son épouse, elle sera sienne, enfin. Aurait-elle pu imaginer qu'une telle chose soit possible, il y a une année de cela ? Pas le moins du monde, et pourtant, son ventre se tord à la simple idée de passer le restant de ses jours auprès de cet homme qu'elle aime tant.

« Allons nous réchauffer. » « D'accord. » murmure-t-elle, avant d'être happée dans de nouveaux baisers fougueux et passionnés. Elle en oublie déjà sa proposition, elle en oublie toute retenue, soupirant contre ses lèvres au contact de ses mains contre sa peau. Ses propres doigts se referment sur le col de sa chemise, parcourent son cou avec envie. Les secondes s'égrènent au son des tissus froissés et des soupirs échangés. Alméïde se perd dans un tourbillons effréné, son coeur se met à battre si fort qu'il lui semble qu'il emplit la pièce de ses battements. Le désir lui fait perdre la tête.

« Tu me rends fou. » Ses caresses, déjà des plus appuyées, se font tentatrices. Ce n'est que lorsque sa main s'aventure plus loin sous la jupe qu'elle doit arrêter son geste, qu'elle doit mettre fin à cet instant fiévreux qui lui coupe le souffle par son intensité. Sa respiration est rendue difficile – on pourrait croire qu'elle vient de traverser tout Lorgol en courant. « On... on ne peut pas. » souffle-t-elle, comme une plainte. Pas comme ça, pas encore. Elle songe à leurs conversations par miroir, à l'intimité partagée sans même pouvoir se toucher – à ce plaisir renouvelé à Lorgol, sans jamais dépasser ces limites qui se font soudain terriblement gênantes, tels des obstacles particulièrement encombrants qu'elle rêve d'écarter de son chemin. Elle rêve d'une étreinte enflammée, faite de tendresse et d'amour, aussi brûlante que cette envie qui flambe dans son coeur.

Elle veut être sienne.

Alméïde rassemble pourtant son courage et se redresse, échappant aux bras de Castiel. La distance rend la tentation moins forte, mais elle est rouge, l'Erebienne. Même éloignée de son corps, elle a encore bien trop chaud, et elle tortille entre ses mains le riche voile de son sari qu'elle a récupéré sur le sol. « D-descendons. J'ai besoin... j'ai besoin d'un verre d'eau. » déclare-t-elle dans un souffle, entre amusement et regret. Ô Mirta, pourquoi es-tu si cruelle ?
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptySam 27 Jan 2018 - 5:41

« On... on ne peut pas. » Tu grognes, tu grondes, de protestation, et tu ignores la barrière faite de ses mains, laissant les tiennes retourner sous les voiles. Sa plainte n’entame en rien tes ardeurs, alors que tu entends uniquement le désir qui couve dans ses mots, alors que tu prends cette faible tentative de te repousser comme un jeu de plus. Comme un obstacle, une étape de plus à franchir avant d’atteindre le trésor entre ses jambes. Tu l’embrasses avec tant de férocité qu’il semble que tu veux l’empêcher de respirer, mais surtout, l’empêcher de penser. Toute la sincérité des voeux qui te lient à ton épouse est envolée (ce n’est pas toi, qui lui est marié, c'est lui), ce que tu as juré à Mirta et à Levor, le poids du bracelet qui repose à ton poignet : il n’y a que l’exigence, que l’immensité de ce qui te dévore.

L’Erebienne s’échappe de ton étreinte, et à distance de toi, tu peux la voir dans son entièreté. Ses voiles, son visage, ses joues, ses cheveux. Ensemble de pièces, de morceaux, que tu es incapable d’assembler en un seul corps, en une seule entité. Ton regard découpe ces parts d’elle que tu veux goûter, mordre, dévorer, sans que tu en tires un quelconque sens, maintenant qu’elle n’est plus contre toi. Vos corps dissociés, séparés. Une onde froide, qui te remet à ta place. Loin. Très loin. « D-descendons. J'ai besoin... j'ai besoin d'un verre d'eau. » Et toi ? Toi, de quoi donc as-tu besoin ? Tu souffles, reprends ton souffle, le regard immobile. Tes prunelles semblent transpercer ta fiancée, voir à travers elle, alors que ton esprit tord ses paroles pour en faire un fiel qui n’en est pas un.
« Descends. »
Ordre glacial.
« J’ai d’autres choses à faire. »
Mieux à faire qu’être avec elle.
« Tout de suite. »
Tu veux être seul.
Sans elle.
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Message Sujet: Re: Rien de constant, si ce n'est le changement   Rien de constant, si ce n'est le changement EmptyDim 28 Jan 2018 - 0:54

Elle ne reconnaît pas ce regard.

Le noir de ses yeux n'a rien du velours qui se pose sur elle d'ordinaire : il est froid, un vide glacé qui semble la transpercer. Ou serait-ce elle qui se fait des idées, dans l'obscurité toute relative de la pièce ? Interdite, le coeur battant encore d'un rythme effréné, elle reste immobile en l'attente d'une réaction de sa part.

« Descends. J’ai d’autres choses à faire. » Le ton de sa voix fait se faner l'ombre de sourire qui ornait encore ses lèvres. Elle semble tétanisée, incapable de réaliser que c'est bien Castiel qui s'exprime et que c'est à elle qu'il s'adresse ainsi. « Tout de suite. » Elle déglutit, le coeur au bord des lèvres. L'hésitation se peint un instant sur ses traits. L'a-t-elle blessé ? A-t-elle fait quelque chose de mal ? L'envie de s'approcher et de chercher à comprendre est forte, mais sa raison la pousse à rester silencieuse et à obéir ; s'éloigner l'empêchera d'être plus tentée encore et de commettre un acte qu'elle pourrait regretter. Et, inutile de le nier, la réaction de Castiel l'a profondément blessée.

Elle emprunte les escaliers et referme la porte derrière elle, s'enveloppant dans le voile de son sari pour réchauffer sa peau glacée. Elle dévale les marches, descend encore et pénètre dans une chambre plongée dans l'obscurité, une chambre qu'ils n'ont pas partagé durant les derniers jours. Elle n'a pas prévenu l'intendant, la pièce n'a donc pas été préparée pour sa visite ; aucune lampe pour l'accueillir, aucun feu dans la cheminée pour réchauffer les lieux. Alméïde verrouille la porte derrière elle et s'avance jusqu'au lit pour se glisser entre les couvertures, sans retirer ses vêtements. Alors elle ferme les yeux, laisse le silence pénétrer les lieux et c'est là que finalement, elle cède.

C'est un trop plein d'émotions qui se déverse sur elle et qui la secoue de sanglots silencieux qu'elle étouffe contre son oreiller. Les derniers jours ont été si éprouvants, c'est à peine si elle a pu partager un peu de son fardeau avec Mayeul et elle a cru, quelques instants, retrouver les gestes affectueux de son fiancé. La peine et la frustration se mêlent à parts égales à la confusion qui lui embrouille l'esprit. Plus tard, elle tentera sûrement de se convaincre que Castiel aussi a été secoué par les derniers événements, qu'il a laissé les mots dépasser sa pensée dans un moment où elle était vulnérable. À cet instant, elle n'a nulle envie d'y songer.

C'est l'épuisement qui a raison de ses larmes, et quand elle se réveille le lendemain, l'atmosphère paraît encore lourde et glacée. C'est à peine s'ils s'adressent la parole et c'est une étreinte sans chaleur qu'ils partagent avant que Castiel ne reparte pour Euphoria. Elle n'a pas cherché à mentionner les événements de la veille, ni à lui demander des explications. Elle l'a laissé partir, a rassemblé ses affaires, puis a repris la direction de l'Académie pour y retrouver sa chambre, ses derniers cours et une atmosphère lourde des pertes subies il y a quelques jours.
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