Apolline de Sombrelune

C'est coincé entre les terres érébiennes et kyréennes que se situe le comté de Sombrelune. Et c'est ici, qu'est née Apolline, troisième fille du comte et unique fille de la deuxième femme de ce dernier.

Son enfance n'a rien à envier à celle des autres nobles. Petite dernière, adorée par son père, elle s'est toujours montré très vive et sociable, partageant de grands moments de complicité avec ses deux sœurs. Elle a toujours été très proche de sa mère, une Cielsombroise qui n'a pas manqué de lui faire son éducation, faisant d'elle une digne enfant du duché. Rêveuse et créative, elle aimait s'inventer des petites histoires sur les gens qui croisaient sa route. Elle a toujours aimé lire, en particulier les poèmes et sa mère lui a appris dès le plus jeune âge à jouer de la lyre.

A treize ans, elle est entrée à l'Académie dans l'optique d'y étudier la poésie. Elle s'oriente donc vers la Pensée, se spécialisant dans le Langage. Ses années à l'Académie se révèlent très agréables. Apolline est plutôt une étudiante studieuse et appliquée, très sociable, ce qui lui vaut une bonne réputation, même si elle se restreint aux nobles. Elle est plutôt hautaine envers les roturiers, parfois cruelle et souvent moqueuse. En réalité, plus la personne sera de haute lignée, plus elle se montrera respectueuse et aimable. Après cinq ans, elle choisit de poursuivre son cursus en Poésie pendant deux années.

Elle en ressort à vingt ans où elle retrouve avec plaisir son duché pendant quelques mois avant de voyager un peu partout, afin d'y puiser son inspiration, ses carnets dans une main et sa lyre dans l'autre. C'était l'aube de sa jeunesse. Vingt belles années, la liberté, la richesse, un diplôme en poche... la vie s'est offerte à la Cielsombroise qui l'a accueillie avec une réelle joie. Très volage, elle a profité des hommes comme des femmes, des drogues, de l'alcool, bref de tous ces petits plaisirs que peut lui procurer la vie. Ce fut pendant ces voyages qu'elle a commencé à ajouter une touche très personnelle à ses poèmes. Ainsi, elle les dédie à l'amour, et plus précisément au plaisir charnel et autres plaisirs si bien appréciés des Cielsombrois. Ces poèmes sont devenus des chants d'amour voués à Mirta, une apologie de sa culture où se mêlent passion, luxe et stupre.

Au bout de quelques années, ses poèmes sont devenus de véritables œuvres d'art, surtout dans son duché d'origine. Elle-même, d'ailleurs, plaisante souvent en racontant que ses plus belles poésies ont été écrites sous l'effet des drogues ou juste après une partie de jambes en l'air très inspirante. Toutefois, les meilleurs plaisirs de la vie sont également les plus trompeurs et, si au début elle l'a nié, Apolline sait qu'elle ne peut plus vraiment se passer de ce mode de vie. Les drogues sont devenues une part d'elle, les liqueurs sa boisson favorite. Comme beaucoup de ces compatriotes, la Cielsombroise est devenue trop dépendante à toutes ces merveilles. Elle a tenté de le cacher, de le nier, d'y remédier. Puis, au fil des années, c'est devenu tellement une part d'elle, que la Cielsombroise ne s'imagine pas autrement et a totalement accepté sa dépendance.

Elle serait encore sur les routes sans la guerre et la fin de la Trêve. Ces derniers événements forcent de restreindre ses déplacements en Ibélène et à Lorgol. Elle est souvent retournée chez elle, où elle se repose, retrouve sa mère, son père et ses sœurs. Quelques mois après la fin de la Trêve, son père meurt d'un virus particulièrement agressif. C'est donc sa sœur aînée qui prend en charge le comté.
Apolline n'est pas spécialement favorable à la guerre. Elle préfère un monde de paix et les récents événements l'ont tout de même beaucoup affecté. La mort de l'impératrice et de l'empeureur lui a fait un terrible choc, et elle déplore la disparition de la princesse Sixtine, qu'elle estime beaucoup. La libération de la Chasse la terrifie totalement et elle a été l'une des premières à se précipiter sur les divers élixirs de sommeil. Encore plus que jamais, elle profite de sa vie, peu désireuse de s'encombrer d'enfants et de maris. Elle préfère continuer de jouir de sa liberté comme elle l'entend et espère que ses sœurs restent suffisamment longtemps en vie pour la tenir bien éloignée de la gestion du comté.