“Il n'y a pas d'imprévu favorable. L'imprévu, c'est toujours un malheur qu'on n'attendait pas.”
Judith de l'Estran est l'aînée d'une famille de petite noblesse, de seigneurs d'Ansemer. Elle naquit le 15 février 981, en Ansemer sur les terres de sa famille dans l'Empire Faërie, deux jeunes frères naissaient après elle.
Elle mena une vie ordinaire et heureuse avec sa famille. Elle aimait s'amuser avec ses frères et ne voulait surtout pas être une fille ennuyeuse comme les autres de son âge.
L'année de ses 10 ans, une terrible affaire frappa sa famille. Ses parents furent accusés de comploter avec les pirates. Judith ne connut jamais les véritables chefs d'accusations portées contre ses parents, mais elle les savait innocents. Les rumeurs et les ragots allaient bon train en ville à leur sujet, souillant l'illustre réputation de la famille. Ses parents ne parlaient jamais de l'affaire devant les enfants, essayant dans une certaine mesure, de ne pas les inquiéter. Mais Judith était une enfant maligne, qui écoutait trop souvent aux portes.
L'année de ses 12 ans, elle montra des compétences dans l'utilisation de la magie. Durant un après-midi, alors qu'elle jouait secrètement à se battre avec ses frères. Elle fut prise d'un élan d'agacement puissant lorsque l'un d'eux la frappa durement au bras du plat de son épée en bois. Un souffle de vent souffla plus durement autour d'elle, repoussant légèrement ses frères. À partir de ce jour, elle rêva d'entrer à l'Académie. Ses parents l’encourageaient dans cette idée malgré les difficultés juridiques qu'ils rencontraient. Cependant, ses parents préférant attendre que leurs problèmes se calment, n'envoyèrent pas Judith directement à l'Académie de crainte qu'elle ne puise plus revoir ses frères en cas d'imprévu. Judith n'avait qu'un seul désir, devenir une formidable mage de l'Automne, cette idée l'habitait jour et nuit. Ses frères ne manquaient pas non plus de l'encourager, ajoutant cette fantaisie dans leurs jeux d'enfants. Pourtant, ce rêve ne se réalisera jamais.
Ce fût au bout de deux longues années d'enquêtes que le verdict tomba contre ses parents, ils furent jugés coupables des chefs d'accusation qui étaient portés contre eux. Judith s'en rappellera sans doute toute sa vie, de cette soirée sans lune. Elle était en train de dîner avec sa famille dans la salle à manger, partageant un délicieux gâteau. Un bruit se fit entendre depuis l'entrée, suivi de voix et de cris. Des soldats étaient entrés par la force dans leur demeure, et firent leur chemin jusqu'à eux. Ils se saisirent brutalement de leur père, puis de leur mère, sous les cris de protestation de tous les occupants de la demeure. Ils furent emmener sous la contrainte, et jamais ils ne purent revenir chez eux.
Plusieurs personnes virent livrer des documents et des explications aux enfants. Ils comprirent les accusations dont leurs parents étaient victimes, ainsi que certaines des conséquences. Mais ont ne leur fournit pas toutes les informations, car l'affaire n'était pas encore clôturée.
Qui raconterait toute l'affaire à des enfants ? Ils n'en avaient certainement pas l'envie, ou la patience.Judith et ses frères ne revirent jamais leurs parents, et ne connurent jamais leur sort.
Sont-ils morts ? Sont-ils enfermés à vie ? A cette époque, beaucoup de questions ont traversé son esprit, mais elle savait une chose très importante. Elle devait assurer la survie de ses deux jeunes frères, car ils étaient dorénavant seuls au monde, déchus de leur titre et de leur Nom. Elle oublia ses rêves de magie, et se préoccupa plus activement de retrouver un toit, dans une ancienne ferme abandonnée, et des vivres en volant dans les marchés de la cité.
Judith était toujours convaincue de l’innocence de ses parents, convaincue que quelqu'un les avait pris pour cible.
Mais pourquoi ? Une jalousie, une rancoeur, ou vengeance ? Elle ne savait pas. Elle souhaitait ardemment entendre la vérité, mais plus encore, se venger. Elle débuta une longue enquête qui dura près de quatre années durant lesquels elle chercha sans relâche les calomniateurs de ses parents.
997:Elle ne retrouva qu'un pauvre sbire en bas de l'échelle, qui ne lui fournit que peu d'informations. Mais Judith avait travaillé dure pour retrouver ce premier pas vers la vérité. Elle décida de faire passer un message ce jour-là en donnant une sorte de coup de pied discret dans la fourmilière. L'homme dormait souvent sur la plage, comme un sans-abris, un déchet. Alors Judith eut la meilleure des idées, celle de débuter sa vengeance sans attirer l'attention des citoyens lambda. Ce pauvre bougre était ivre dans les ruelles de la ville, comme presque tous les soirs. Elle le suivit jusqu'aux pontons du port, et le poussa à l'eau.
Qui aurait à redire sur la noyade accidentelle d'un ivrogne sans abri ? Personne.Elle se pencha par-dessus le ponton, observant l'homme se débattant durant de longs instants dans l'eau. Elle ressentit le besoin instinctif de lui venir en aide, de tendre la main à cet individu sur le point de se noyer. Mais elle n'en fit rien, elle réprima cet instinct en observant l'homme perdre ses derniers souffles d'air jusqu'à couler dans les abîmes du port.
La noyade du petit criminel passa relativement inaperçue dans les nouvelles des jours suivants. Elle avait ressenti un certain plaisir à concocter un plan, et à réfléchir à la manière de tuer discrètement cet homme. Ce fût davantage un effort de réflexion qu'une épreuve de force ou de dextérité. Elle avait finement planifié ses actions en apprenant les habitudes de sa cible :
Que fessait-il de ses journées ? Où dormait-il ? Quels chemins utilisait-il ? Quels étaient ses travers ?Personne ne posa de question, et personne ne sembla s'y intéresser. Pourtant, quelqu'un semblait savoir ce qu'elle avait fait. Environ une semaine après les faits, elle avait trouvé un papier sur sa couchette, un étrange symbole en forme de main en ornait le dos. Elle prit le temps de se renseigner auprès des milieux peu recommandables de la ville, afin d'en savoir davantage sur le symbole. Elle apprit beaucoup de choses effrayantes et excitantes sur sa provenance et sa signification. Cependant, toutes les informations entendues étaient des rumeurs. Le jour qui suivit, un homme vient la chercher pour l'emmener avec lui jusqu'à la Confrérie noire. Elle avait 16 ans lorsqu'on l'initia au culte de la Sombre Mère.
997 à 1001:Judith apprit à connaître la ville de Lorgol, siège de la Confrérie Noire, évolua en son sein en tant qu'apprenti assassin. Elle se montra studieuse dans son apprentissage et se fit remarquer par son affinité avec le Hasard. Elle fit de son mieux pour apprendre à maîtriser ses émotions afin d'éviter les situations à risques. Judith savait que ses pouvoirs incontrôlables étaient un danger autant pour elle-même que pour son entourage.
Elle prendra un certain plaisir à visiter la ville, et découvrir ses moindres recoins. Elle y rencontrera des pirates, des bardes et des voleurs. Elle nouera quelques liens positifs avec des voleurs de son âge, lui fournissant beaucoup d'informations plus ou moins importantes et diverses.
Au début de
l'An 1000, l’impensable se produisit. Lassés de la mainmise de la Confrérie, l'Impératrice Chysolde de Faërie et le duc Liam d'Outrevent organisèrent en secret l'assassinat de l'Oracle de la Confrérie. Durant des mois, la Confrérie fût coupée de la Sombre Mère, incapable de recevoir des missions, paralysé de l'intérieur. Sans missions, les membres avaient eu le temps de concocter de quoi leur rendre la politesse à l'Impératrice et le Duc. En une éclatante de précision, la Confrérie organisa des représailles meurtrières contre la famille de l'impératrice, et la soeur du duc.
Durant l'An 1001, Judith entendit parler des mages de sang. Elle entendu des histoires à leur sujet, et apprit la dangerosité de leur magie. Judith préférait de loin la situation actuelle, sans magie aussi dangereuse entre les mains d'inconnus.
A partir de 1002:Elle passa sa formation d'apprenti en l'espace de quatre années, et était dorénavant un assassin du Hasard à part entière. Elle entrait dans le vif des missions d'un bout à l'autre de Faërie. Chaque mission était un nouveau défi, une nouvelle enquête et de nouveaux plans à élaborer. Elle aimait cette sensation qui l'habitait lorsqu'elle prévoyait toutes les issues possibles de son plan, ce sentiment de contrôle qui l'envahissait.
La même année la guerre reprit entre les deux grands d'Arven. Impossible d'empêcher le chaos de regagner inlassablement ce continent. Toutefois, cela n'affecte en rien Judith ou son entourage proche.
Avril-Mai 1002: Vie AlternativeJudith choisit de ne pas oublier cette vie alternative, c'était une motivation supplémentaire dans sa quête de vengeance. Elle se réveilla durant le mois de mai, sans vraiment comprendre ce qu'elle avait vécu. Dans cette autre vie, ses parents n'avaient jamais quitté le foyer familial, et n'avaient jamais été inquiétés d'accusations à leurs encontre. Sa famille était unie comme dans son enfance. Un beau rêve.
D'août à septembre, une épidémie frappa les mages du continent. Par mesure de prudence, Judith préféra ne plus accepter de missions à l'extérieur de la ville de Lorgol. Étant douée de magie même sans être capable d'en user, elle redoutait les effets secondaires ennuyeux provoqué par la maladie. De plus, sans remède connu au début de la propagation, elle préférait se montrer très prudente.
Judith reprit ses missions après la découverte d'un antidote efficace contre la maladie qui touchait les mages.
Novembre 1002: La menace de la Chasse Sauvage se fait sentir. Judith préfère éviter les voyages de nuit, et prévoit ses itinéraires en fonction. Cette menace qui frappe sans distinction la force à agir différemment, la pluspart de ses cibles évitent de sortir la nuit.