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 Confessions intimes

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Message Sujet: Confessions intimes   Confessions intimes EmptyMer 15 Aoû 2018 - 19:50


Livre III, Chapitre 5 • La Joueuse de Flûte
Narcisse de Croquelune (solo)

Confessions intimes

"La solitude est un poison pour lui, mais le mélancolique aime ce poison" - Johann Georg Zimmermann



• Date : 5 août 1003
• Météo (optionnel) :
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Au retour d'Automnal, Narcisse se pose de nombreuses questions quant à son existence et la manière de mener sa vie depuis la perte de son épouse. Afin de faire le point, il va en discuter avec un être cher, dans une confession nécessaire...
• Recensement :
Code:
• [b]5 août 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4070-confessions-intimes]Confessions intimes[/url] - [i]Narcisse de Croquelune (solo)[/i]
Au retour d'Automnal, Narcisse se pose de nombreuses questions quant à son existence et la manière de mener sa vie depuis la perte de son épouse. Afin de faire le point, il va en discuter avec un être cher, dans une confession nécessaire...

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Message Sujet: Re: Confessions intimes   Confessions intimes EmptyJeu 16 Aoû 2018 - 11:16

Sombre et pensif. C’est dans cet état d’esprit que Narcisse était revenu d’Automnal. S’y était bien sûr déroulé une aventure qui l’avait profondément chamboulé. Oh, rien d’exceptionnel, tout ceux qui en avaient été témoins s’en souviendraient certainement jusqu’à la fin de leurs jours. Mais dans son cas, cela s’était fait d’une manière sans doute beaucoup plus profonde et personnelle. Lorsque les momies avaient envahi le domaine d’Automnal, certains s’étaient laissés aller à la terreur. D’autres optés pour l’héroïsme. Le Croquelune quant à lui avait juste accepté la situation, aussi extrême et inattendue soit elle. S’était dit qu’il allait mourir ce jour, et qu’il n’y avait donc pas à s’inquiéter sur un fait auquel il ne pouvait rien. Oh, ce n’était certes pas son genre de se tracasser pour quoi que ce soit. Soit il pouvait régler un souci, soit il ne le pouvait pas. Et dans aucun des deux cas il n’y avait lieu de se stresser. Pourtant, dans une situation telle que celle-ci, son attitude l’avait troublé. Embrumé d’alcool et de drogues, le marquis n’avait fait que suivre la masse. Totalement déconnecté de ce qui se produisait dans le monde réel et dont il aurait dû nourrir quelques craintes, son esprit avait été entièrement porté sur tout autre chose.

Ce à quoi Narcisse avait accordé toute son attention : les visages. Ou plutôt, les sentiments qui s’y exprimaient. Les émotions qui traversaient les corps jusqu’à se changer en expressions. L’excitation créative qu’il en avait ressenti l’avait profondément troublé. Une pluie d’étincelles, une mèche que l’on allume jusqu’à s’insinuer au plus profond de son être pour éveiller un instinct anesthésié. Une flamme ravivée parmi les fracas et les hurlements. Cette autre vie qu’il avait aperçue quelques semaines durant, cette trame alternée, cette roue brisée au sein de laquelle le statuaire avait réalisé le moteur principal de son talent. Plus sa peine était déchirante, et plus ses œuvres étaient à ses yeux exceptionnelles. Dans cette autre vie, son épouse n’avait pas péri en couches. Leur fille avait vécu, et ils avaient eu un fils également. Mais son autre lui avait connu le deuil également. Rachel, son petit ange, s’était éteinte. Cet autre lui avait alors taillé la plus belle œuvre que Narcisse n’avait jamais vu, surpassant encore son propre chef-d’œuvre inégalé, cause de son éternelle insatisfaction. Un coup de poing dans l’estomac, un étau lui compressant le cœur. Ce qu’il avait ressenti en l’admirant, larmes aux yeux, comprenant quelle dose massive de souffrance il devrait ressentir s’il désirait un jour faire mieux encore.

Cependant, si le marquis était à ce point troublé désormais, c’était sans doute à cause du vif intérêt qu’il avait éprouvé à voir les âmes torturées de ceux qui, pétris de panique, avaient vu leur mort arriver. Il les voyait encore, ces visages tordus, les imaginant d’un blanc laiteux, dans une imbrication chaotique qui le démangeait nerveusement. Était-ce moral que de se sentir si inspiré par les violentes émotions des autres ? Toute sa vie durant, ses modèles avaient été apaisés. Des poses gracieuses, mettant en valeur des corps féminins drapés d’étoffes fines et légères quand elles en avaient la chance, voilà ce sur quoi il s’exerçait le plus. Des êtres apaisés, comme autant de nymphes insouciantes, et qui iraient par la suite égayer les châteaux ou hôtels de riches collectionneurs. Parfois, l’inspiration le frappait un peu plus, lorsque Narcisse avait l’heur de poser les yeux sur une jeune femme répondant au mieux à ses critères et qu’il s’en trouvait charmé, comme ce fut le cas avec la jeune Agathe, ou même lorsque la demande sortait des sentiers battus, telle sa dernière œuvre commandée par Mélusine de Sylvamir.

Ses nouvelles envies l’avaient également amené à se poser face à une questionnement plus profond, sur lui et ce qu’il était devenu. Du « est-ce moral de vouloir sculpter la terreur et la peine d’autrui ? » Narcisse en était venu à creuser plus encore. Jusqu’au « suis-je moral ? » provoquant un fouillis de réponses provenant de son cœur et son âme qui ne lui plaisaient que bien peu, sans doute fortement influencées par son Sombre Passager. Aussi, de retour à Croquelune, il avait pris la décision d’en parler à un être cher. Ce qui était de plus cher à ses yeux. Une personne à qui il n’avait plus adressé un mot depuis son réveil de cet autre monde qui l’avait profondément affecté. Qu’il aurait souhaité ne jamais quitter. Une décision difficile à prendre, car sans doute elle le replongerait pleinement dans sa propre douleur, lui ferait explorer ses peines à nouveau, cette déchirure qui jamais ne le quittait vraiment mais qu’il parvenait la plupart du temps à enfuir sous ses drogues lui permettant de préserver le masque. Ce qu’il s’apprêtait à faire risquer de fissurer ce dernier pour de bon… Mais advienne que pourra.

Le marquis grimpa de nombreuses marches en l’une des nombreuses tours que comptaient sa demeure. Lentement, laissant l’anxiété lui nouer les tripes peu à peu, encore et encore. Au bout, une pièce sombre, verrouillée, rien qu’à lui. Il dénoua les cordons retenant les riches tapisseries couvrant les fenêtres, laissant ainsi entrer la lumière du Soleil. L’empreinte de ses bottes se marquait dans la fine couche de poussière couvrant le sol ce faisant, traçant son itinéraire jusqu’à la silhouette humaine couverte d’un drap au centre de la pièce. Narcisse tire doucement sur l’étoffe, cette dernière caressant le marbre en le dévoilant. L’homme retient son souffle. S’écarte un peu, se laissant choir dans le siège confortable prévu à cet effet, face à elle. Étourdi, il la contemple, et c’est au tour de sa poitrine d’être oppressée alors que ses mâchoires se contractent. Puis, lorsqu’enfin il respire à nouveau, dans un murmure il laisse échapper les premiers mots.
- Bonjour mon ange… tu m'as tellement manqué...
« Vigdis au Purgatoire de Sithis ». Son chef-d’œuvre. La femme de sa vie, portant en ses bras leur fille, rien de plus alors qu’un minuscule nourrisson. Plus d’un an qu’il ne l’avait revue, et la violence de ses sentiments le heurta de plein fouet. Submergé, ses mains vinrent couvrir son visage, comme un rempart supposé le protéger de ses propres sanglots...
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