Histoire
Qu’elle est intéressante - cette disparition des dieux - cet abandon qui nous laisse seul à nous même - maître de nos actions et nos vies - libres et affranchis ;
À l’aube de l’hiver 940 naquit Éloi au coeur de la Ville Haute. C’était un hiver froid alors, et le vent glacial qui provenait des côtes de Lorgol balayait déjà de givre la ville et ses hautes tours. Le poupon était le troisième enfant du couple, le premier garçon et le seul qu’ils auraient. Emmitouflé dans les étoffes qui le garderaient au chaud, les pleurs de son jeune âge seraient rapidement consolés par les caresses tendres d’une mère douce et aimante et de soeurs attentionnées, déjà prêtes à aider comme elles le pouvaient. De son père, c’était les espoirs d’un avenir alors tout déterminé qu’il recevrait. Ce dernier était l’un des échevins de Lorgol et déjà il imaginait cet enfant un jour le remplacer à la tête de la ville qui avait toujours été la leur. Pauvre homme qui, s’il avait épousé une femme oisive et passive qui avait toujours suivi le chemin qu’il avait tracé pour eux, avait mis au monde des enfants qui ne cesseraient de défier cette autorité qu’il portait autant sur la ville que sur sa famille.
Rapidement, les pleurs du gamin devinrent des mots et ces mots et cet esprit qui se formait alors semblaient s’amuser à contredire tout ce qu’on venait lui dire ou lui demander. Parfois même sans raison, sinon celle de provoquer une réaction. Déjà enfant il expérimentait et cherchait à repousser les limites qu’on voulait lui imposer. Caractère que semblait partager ses soeurs à différentes mesures et qui créa une maisonnée bien loin de celle calme et ordonnée qu’avait espérée leur père. Mais Lorgol était une belle contrée pour cela, pour s’épanouir et s’ouvrir, pour découvrir le monde sans devoir y subir les barèmes des cultures parfois profondément ancrés dans certains duchés. Lorgol était une belle contrée, de liberté et de découvertes, de savoirs et de connaissances, d’espoirs et de rêves. Lorgol était une belle contrée, pour grandir, aux côtés des mages et savants, des étudiants comme des artisans, des hommes et des femmes de tous horizons aux histoires aussi diverses qu'intéressantes. Une contrée qui pouvait se montrer dangereuse, somme toute, avec ses pirates et ses voleurs et ses assassins. Mais Éloi y était né et y avait grandit, bercé de la sécurité de la Ville Haute - certes - mais il avait appris à naviguer les terres libres, à éviter les auberges éprises des pirates et à se tenir loin des ruelles qui dans l’ombre abritaient les entrées de la Cour.
Et Éloi avait grandi, il avait été témoin de l’éveil de la magie chez sa soeur, de l’intérêt de la seconde pour l’univers charnel et quelque peu interdit des Compagnes, des détours sombres de la dernière qui la mèneraient au sein de la Cour. Et lui, à la veille de ses treize ans, avait ainsi rallumé les flammes de l’espoir chez un père presque désespéré en lui annonçant souhaiter rejoindre l’Académie. De faux espoirs pour papa, parce que le fils passa avec brio les entretiens d’entrée pour un cursus en philosophie - savoir inutile selon ce dernier qui aurait préféré le voir étudier le droit ou la comptabilité à tout le moins. Éloi n’était pas du même avis et aux argumentaires qui avaient animé sa - jusqu’alors - jeune vie, il trouva réplique et de là pris plaisir aux réflexions et aux questionnements qui s’en suivirent. Les quatre années de son cursus ne lui donnèrent que le goût de poursuivre ; ce qu’il fit, en se spécialisant sur la question du libre arbitre. C’est deux années années plus tard qu’il quitta l’Académie, diplôme en main.
Mais le sommes nous vraiment? Libres? Ou encore n’est-ce là qu’un chemin tout tracé que nous empruntons en croyant vainement le créer ;
Retourner chez lui n’était alors pas dans ses plans ; retrouver son père, encore l’un des échevins de Lorgol pour quelques années encore, qu’il savait avoir déçu malgré le brio de ses études, ne lui semblait pas l’option la plus intéressante. C’est l’offre de l’un de ses camarades de le suivre dans son domaine en Sombreciel qui le fit quitter les terres libres pour s’installer dans le duché de l’Esprit, choix beaucoup plus logique pour quelqu’un ayant justement étudié la pensée. Ses amitiés avec nombre de Cielsombrois vinrent à être utiles, alors qu’elles lui ouvrirent quelques portes et qu’il put trouver travail comme précepteur. Éloi avait alors dix-neuf ans, et le jeune homme qu’il était alors se plongea tout entier dans le Sombreciel qu’il prenait grand plaisir à découvrir.
Il passa les dix années qui suivirent dans le duché de l’Esprit, à y enseigner la philosophie, à se plonger lui-même dans de plus amples et profondes réflexions et introspections - les drogues aidaient, parfois, à se submerger dans cet état d’esprit qui nous laissait en symbiose avec ses pensées. Il rencontra une jeune Cielsombroise, de laquelle il tomba immédiatement sous le charme, et qu’il épousa sans plus de cérémonies quelques mois seulement après l’avoir rencontrée. Avec Romane, petite couturière réputée pour ses accessoires colorés et parfois quelque peu farfelus - Éloi conserve encore ceux qu’elle lui a confectionnés, qu’il agence avec ses habits plus sobres - il vécu de belles années en Sombreciel entre amour, enseignement, découvertes et apprentissage.
Nous avons joué avec le temps et nous avons libéré la Chasse ; nous avons souhaité briser les barrières qu’ils nous imposaient et nous les avons fait fuir, ces dieux tout puissants sur notre destiné ; mais sommes-nous libres à présents?
Peut-être qu’il aurait fait sa vie là-bas, si au printemps 968 l’Académie ne l’avait pas contacté. Mais on lui offrit un poste d’enseignant et bien qu’il avait appris à aimer Sombreciel, ce ne serait jamais chez lui comme il s’y sentait dans cette école et dans le Lorgol qui l’avait vu grandir. Son père était décédé depuis peu et c’est avec Romane qu’il retourna s’installer dans la maison familiale où sa mère vivait encore, petite femme seule alors un peu perdue sans la présence de l’homme qui avait régie sa vie. Éloi occuperait ainsi le poste d’enseignant de philosophie pour les 23 années qui viendraient à suivre. Apprécié de ses élèves et de ses collègues - d’une certaine majorité à tout le moins - le jeune professeur avait alors une façon bien particulière d’enseigner qui ne le rendait pas moins excellent. Peut-être était-ce ces années dans le duché de l’Esprit qui avait teinté sa pédagogie, peut-être simplement aussi était-ce ce qu’il enseignait qui rendait ses cours bien particuliers. Mais Éloi aimait ce qu’il faisait - il aimait détruire les murs construits dans les esprits des jeunes qui assistaient ses cours, leur donner les outils pour construire les leurs ou en abattre davantage. Il aimait la diversité de Lorgol et de l’Académie, il aimait l’ouverture de la ville libre et les possibilités de réflexions que le monde leur offrait alors.
Quelques années plus tard - sa mère venait de décéder et Romane avait entre temps éprouvé une fausse-couche tardive, seule grossesse qu’elle vivrait jamais - alors qu’Éloi avait justement besoin de cette distraction, de cette nouvelle voie pour s’occuper l’esprit, l’Ordre de Jugement l’approcha. Il approuvait les idées qu’on lui vendait alors et était fasciné par ces savoirs perdus dont on lui parlait. Il intégra leurs rangs au printemps 973, embrigadé alors en croyant poursuivre des buts respectables et naïf encore pour quelques années avant qu’il ne commence, plus tard, à soupçonner certains dirigeants de poursuivre des buts autres.
Avons-nous le pouvoir de déroger de l’histoire que le Tisserant nous crée? Sommes-nous vraiment libre ici, avons-nous besoin des dieux pour l’être? Pouvons-nous l’être sans eux?
La dernière décennie du premier millénaire commença pour le professeur qui se faisant tranquillement vieillissant par une bien triste nouvelle. Romane décéda doucement, au très respectable âge de 44 ans pour une Cielsombroise, et il se retrouva alors seul ; sa famille toute partie rejoindre les mondes de l’au-delà, il ignorait alors s’il était voué à les rejoindre bientôt. Ce ne serait pas le cas, pas pour de longues années encore, et pour le faire patienter cette fin qui inévitablement viendrait un jour, l’Académie avait d’autres plans pour lui. En effet, le départ d’un éminent collègue en 991 ouvrit le poste de thésard de la Pensée qu’on lui offrit et qu’Éloi accepta avec grand plaisir. Non pas las d’enseigner, mais excité d’entamer cette nouvelle étape qui lui faisait aussi tourner une page sur sa vie personnelle et familiale.
Qu’il est intéressant - ce temps où nous sommes alors que demain ne semble être constitué que de nos choix.
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Pendant le livre I : Occupé de ses tâches comme thésard et de son implication au sein de l’Ordre, Éloi ne s’attendait cependant pas à ce que le nouveau millénaire soit le théâtre d’autant d’événements qui s'enchaînent subitement. Mais Lorgol fut secoué des disparitions qui eurent lieu lors du Carnaval des Miracles et plus particulièrement du retour des Vivenefs et des enfants au port, accompagnés de mages du Sang. Il était excité de leur retour en Arven et ne tarda pas à les approcher lorsqu’ils furent accueillis à l’Académie. Si ses connaissances en Magie sont plus restreintes que celles sur les Savoir, le retour de cette magie bannie était un énorme pas pour Arven, et Éloi était curieux d’en connaître davantage, heureux de pouvoir discuter avec ces réfugiés qui lui donnaient un point de vue tout autre et nouveau.
Et il est au courant, bien entendu, des intentions de l’Ordre concernant Gustave. Déçu de la première tentative ratée concernant l'ascension de ce dernier, bien que conscient que ce ne soit pas la fin de ce dossier sans en connaître non plus les moindres détails. Et s’il nourrissait tranquillement des soupçons face à certaines techniques et intentions du regroupement, les événements du Tournoi des Trois Opales lui donnent raison. Il croit encore en l’Ordre et ses idéaux, mais il se rend compte que les choses vont trop loin et que ces actes extrêmes ne feront que positionner Arven contre eux. Alors il cherche des alliés parmi les autres membres, qui comme lui ont cette soif de liberté, de renouveau, mais qui sont contre ces démonstrations extrémistes de certains membres de l’organisation.
Pour la Samhain, il est de retour en Sombreciel, où il rend visite à de vieux amis - surprenamment encore vivants ! - et il est ainsi proche témoin des attaques qu’il déplore, mais malgré tout il ne peut s’empêcher de se réjouir du retour du Savoir du Temps. Quand il apprend que l’Ordre a en sa possession quelques feuillets sur le fonctionnement de ces derniers, il s’empresse de contacter d’autres membres pour pouvoir y jeter un coup d’oeil. Après le retour des mages de Sang, il est extatique de ces percées quand aux Savoirs perdus.
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Pendant le livre II : La guerre qui éclate inquiète grandement Éloi. Ce n’est pas ce qu’il souhaite et même si en restant sur Lorgol il est quelque peu épargné des conflits qui font rage entre les duchés, ses élèves à l’Académie viennent de partout et presque chaque habitant de la ville libre tire ses racines quelque part. De plus, la guerre peut facilement être un prétexte pour l’Ordre et il craint que la branche extrémiste de l’organisation, dont il fait malgré tout parti, n’en profite plus que nécessaire. Rien qui ne pourrait aider à leur cause, selon lui.
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TRAME ALTERNÉE (Intrigue 2.3 La Roue Brisée)
→ Quand l’Ordre réussi à activer le Sablier, Éloi est excité de ce qu’ils découvriront, ce que lui-même découvrira dans cet autre univers parallèle où eux-même, eux-même différents, mènent une vie possiblement tout autre. Il s’y éveille toujours à Lorgol, mais mourant. Son corps est faible et il semble succomber doucement aux ravages de la vieillesse et de la maladie, aux petits soin de sa femme, une jeune et jolie Ansemarienne peut-être attirée par la fortune qu’il semble avoir dans cet autre univers. Mais ce qui le choque le plus est le pouvoir suprême que l’Ordre possède alors, dans cette réalité-ci, et il craint que de retour dans leur trame à eux cette vision de possibilités ne fera que décupler les actions et ambitions du groupe extrémiste de l’organisation.
→ Il décide de
se souvenirAussi est-il en colère quand il apprend que les trésors trouvés dans le Musée des Savoirs en Erebor aient été utilisés dans des buts meurtriers lors de Lughnasadh. Il se met alors à chercher des informations sur qui tirent les ficelles dans l’Ordre, sans nécessairement savoir ce qu’il pourra contre eux, mais connaître leur identité aidera certainement.
Au début de l'automne, quand la maladie frappe, il est inquiet pour ses collègues et pour les jeunes de l'Académie. Pour lui-même, aussi un peu au début, alors que le lien n'a pas encore été fait entre les malades et les mages. Quand c'est le cas, il cherche à aider du mieux qu'il le peut à l'Académie, soutien plus thérapeutique alors que ses connaissances ne sont pas utiles pour chercher un remède. Il soupçonne la branche extrémiste de l'Ordre d'être derrière cela, une fois de plus, mais il n'a pas le temps d'investiguer pour s'assurer que ce soit le cas, alors qu'il y a tant à faire au sein même de l'Académie pour soigner et organiser les efforts.
Quand Novembre arrive et que la Chasse Sauvage est libérée, c’est plusieurs sentiments qui le divisent. Il est satisfait de la libération de cette dernière et de la fin de la Rose, aussi. Il sait ce que la Chasse signifie, il sait qu’elle est synonyme de choix et de liberté, d’une nouvelle ère qui commence. Il est excité de voir ce qu’elle apportera en Arven, excité des changements à venir. Mais comment ne pas aussi être pris d’horreur alors qu’il était là, à l’Académie, alors qu’il a vu le massacre, alors qu’il a vu les combats qui ont menés à la libération? C’était ses élèves, ses collègues, des gens qu’il connaissait qui étaient là. Et puis l’Académie, elle-même en piètre état après les événements, avait serré fort son coeur. Parce que l’Académie c’était chez lui, ça l’avait toujours été.
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Pendant le livre III : L’année 1003 est plus calme alors qu’elle commence dans un processus long de reconstruction de l’Académie, sans oublier qu’il faut panser les blessures de l’âme et faire le deuil de beaucoup. Il cherche encore des informations au sein même de l’Ordre, Éloi, mais s’il trouve quelques trucs, rien qui ne lui permettrait outre mesure de faire pression ou d’exercer quelques changements. Il est heureux de la trêve qui est annoncée et qui semble aussi perdurer suite au couronnement d’Octave - couronnement désastreux mais qui se solde malgré tout sans grand éclat, sinon la sécession d’Erebor. La guerre n’a pas repris encore, c’est ça, au moins, et la branche extrémiste de l’Ordre semble se calmer un peu ; mais il craint que ce ne soit que pour mieux frapper, plus fort, bientôt peut-être. Alors il reste aux aguets malgré tout, tout en se consacrant corps et âme à son rôle de thésard de la Pensée, souhaitant que l’Académie retrouve sa gloire précédente, celle d’avant les terribles événements du Jour des Anciens qui a marqué tout le continent.
Et puis Novembre arrive une fois de plus chargé de malheur. Il déplore grandement n’avoir rien pu faire pour les pauvres élèves forcés à s’entretuer ainsi. Il déplore que l’Académie aie été une fois de plus le théâtre de tels événements, craignant maintenant pour l’avenir de cette école qu’il affectionne tout particulièrement. Il est fâché contre la branche extrémiste de l’Ordre, d’avoir orchestré ce massacre. C’est ce qu’il arrivera à comprendre, à déduire, une fois qu'il sera promut Recteur et pourra lire quelques courriers échangés laissés dans le bureau dont il héritera. L’ancien Recteur et Archimage avaient de bien sombres plans ; Éloi est heureux de leur disparition, espérant que celle-ci permettra à l’organisation d’opérer plus sereinement en poursuivant des objectifs justes et qu’ils sauront ainsi rallier plusieurs à leur cause.
Et il est heureux d’être nommé nouveau Recteur, heureux de la confiance de ses collègues qui ont voté pour lui. Il espère qu’il pourra recréer à l’Académie cette ambiance de confort et de sécurité qui était jadis, il espère que le prestige qu’elle avait avant de sera pas à jamais entaché.
Chronologie
29 novembre 940 - Naissance d'Éloi
xx septembre 953 - Admission à l'Académie, cursus Philosophie
xx printemps 957 - Diplômé en philosophie
xx septembre 957 - Débute sa spécialisation sur le libre-arbitre
xx printemps 959 - Termine sa spécialisation
xx été 959 - Déménage en Sombreciel où il travaille comme précepteur
xx hiver 964 - Épouse Romane
automne 967 - Décès de son père
xx été 968 - Retourne s'établir à Lorgol dans la maison familiale, avec son épouse et sa mère.
xx septembre 968 - Débute son nouvel emploi comme professeur de Philosophie à l'Académie
xx hiver 972 - Décès de sa mère
xx automne 972 - Romane fait une fausse couche
xx printemps 973 - Intègre les rangs de l'Ordre
xx été 990 - Décès de Romane
xx été 991 - Devient thésard de la Pensée
15 décembre 1003 - Il est nommé le nouveau Recteur par le Conseil de l'Académie
Les secrets des protections de l'Académie
ou comment déclencher tintamarre et bazar dans toute l'Académie
Pénélope de Bellancre & Éloi la Litote
15 janvier 1003
Sursaut.Éloi ouvre les yeux, cherchant un instant où il est. Des papiers éparpillés, des dossiers empilés sans ordre apparent, des parchemins griffonnés et d’autres chiffonnés.
Soupir. Son bureau, oui. C’était ce qu’il faisait, il y a quelques minutes, heures? Il tentait tant bien que mal de mettre de l’ordre dans le fouilli constant qu'était ses affaires. Ce n’était pas pour rien qu’il ne recevait presque personne ici ; tout ranger était bien trop long et compliqué, sans dire inutile puisqu’il se connaissait très bien et qu’il savait qu’un bureau propre ne perdurait pas. De plus, il se complaisait dans ce désordre, il s’y retrouvait et ce dernier l’appaisait presque. Mais parfois, il cherchait quelque chose et il ne le trouvait pas, et alors il se disait qu’il lui faudrait peut-être songer à quelque système de rangement un peu plus pratique. Et l’ennui le prenait en pleine tâche, et il s’affalait sur son bureau, comme à cet instant, pour succomber à une sieste beaucoup plus agréable que quelconque tentative de mise à l’ordre. La main qui glisse dans sa chevelure désordonné, dans une tentative vaine de leur donner un peu de forme, avant qu’il ne se redresse pour s’étirer, se cambrant et tirant les bras tel un contorsionniste. L’image serait amusante pour quiconque, mais il est seul pour l’instant.
Pour l’instant, parce qu’il doit rejoindre la nouvelle Archimage, Pénélope de Bellancre, dans les sous-sol de l’Académie. Les dernières semaines ont été chargées, pour tout deux, alors qu’ils prenaient aise dans leur nouveau poste tout en devant gérer la suite des événements tragiques qui avaient éprouvés non pas seulement l’Académie ou Lorgol, mais Arven tout entier. Si la bâtisse même n’avait pas subit de dommages trop conséquents - en oubliant les cadavres éparpillés, le sang et autres résidus humains, les armes et vivres laissés là, et le bordel engendré par vingt-huit jeunes passant des jours à s’entretuer dans un espace clos - il convenait aussi de rétablir pour l’école une image de sécurité et de haut lieu de connaissance et d’apprentissage. Par deux fois l’Académie avait été le théâtre de terribles événements ; ce serait suffisant pour beaucoup à penser que les jours de cette dernière était venus. Éloi n’y croyait pas, et il ne fallait pas qu’il y croit ! C’était aussi sa mission, qu’il endossait comme nouveau Recteur, de redorer le blason de cette institution. Et le retour des élèves viendrait - en espérant que ces derniers ne décident pas d’abandonner les classes. Et le retour à la normal reviendrait, forcément, un normal différent mais qui deviendrait leur quotidien. Pour l’heure, il leur fallait réactiver les protections magiques de l’Académie.
Éloi ne savait pas
exactement comment procéder. Il avait farfouillé pour trouver l’emplacement des mécanismes - au sous-sol - et lu en diagonale quelques explications avant de chercher les feuillets qui expliqueraient exactement comment faire. Il ne les avait pas trouvé, et espérait simplement que Pénélope en saurait davantage que lui. Après tout, c’était de protections
magiques que l’on parlait, et une mage serait sûrement à mieux qu’un savant pour s’en charger. Il avait emprunté couloirs, passage et escaliers pour descendre, attendant l’Archimage directement dans lieux creux de l’établissement. «
Oh, Pénélope ! Il est pas peu tôt. J’ai presque cru que vous me feriez faux bond et que je devrais me charger de tout cela seul. » qu’il s’exclame alors que cette dernière arrive alors, tournant le couloir où il l’attend, juste à droite de la descente d’escalier, et devant le genre de carrefour giratoire qui devrait les mener là où ils ont affaires. «
Ce qui ne m’aurait pas dérangé, soit, mais qui aurait peut-être été une très mauvaise idée puisque j’ai grands espoirs que vous ayez trouvé plus d’informations que moi-même sur la démarche de ce que nous devons faire. »