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 Une visite familiale

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Message Sujet: Une visite familiale   Une visite familiale EmptySam 12 Mar 2016 - 17:20

La brise du désert fit voler la longue chevelure d'obsidienne de Suri à l'arrière, tandis qu'elle descendait habilement de sa monture. Une certaine appréhension lui nouait les entrailles, comme à chaque fois qu'elle retournait au domicile paternel. Shari ne lui avait jamais pardonné d'avoir contrecarré les plans d'avenir qu'il avait pour elle et ne se privait pas de lui faire sentir son désappointement à chaque occasion.

Mais là, son père l'avait convoquée et en tant que Dame d'Ardhar, Suri n'était pas en position de l'envoyer sur les roses, encore moins si l'affaire était urgente. Elle se demandait d'ailleurs ce qui s'était passé. Encore un mauvais coup de Jardir? Le cousin félon avait beau montrer de face une déférence hypocrite à son oncle, Suri n'avait jamais été dupe. Elle le soupçonnait d'avoir tenté par deux fois d'assassiner Amina pour empêcher son entrée dans le harem, quand il n'avait pas pu obtenir sa main après avoir tenté vainement d'avoir celle de Suri. C'était là que son allégeance de voltigeuse lui était le plus agréable: plus personne ne pouvait la contraindre d'accepter un époux qu'elle n'aurait pas choisi.


Mais Shari chérissait Jardir autant qu'un fils, se moquant de la trop grande complaisance d'Altan comme de la méfiance de Suri. Sans doute parce qu'ils se ressemblaient, se disait-elle. Après tout, eux deux n'étaient-ils pas désireux de s'emparer un jour du duché d'Erebor? Il n'y avait que dans la manière de s'y prendre qu'ils différaient...

Elle approchait à présent de la luxueuse demeure de son père. Les murs de pierre rosée flamboyaient sous le soleil, les cascades de passiflores exhibant leur floraison violette. Elle franchit d'un pas décidé le portail en arcade, passa devant la petite fontaine qui ornait le vestibule, et enfin, arriva dans la salle commune.

"Tiens donc! s'éleva une voix qu'elle reconnut aussitôt. Voici le retour de la fille prodige! Tu t'es faite attendre, Suri. La compagnie des emplumés est-elle vraiment plus charmante que ta famille?"

Suri sentit l'agacement l'envahir. Décidément, c'était bon d'être de retour...

"Modère ton enthousiasme, Jardir, répliqua-t-elle en se tournant vers son infâme cousin qui se prélassait sur un coussin doré. Il est vrai que je me serais bien passée de cette petite visite, mais un père reste un père et on lui obéit... Ce n'est pas comme toi qui aurait vite fait d'égorger le tien s'il avait vécu assez longtemps pour devenir une gêne, n'est-ce pas?"

Le jeune homme à la tunique de soie pourpre la fusilla de ses prunelles de jade noire:

"Tes accusations sont une fois de plus sans aucun fondement, ma belle! Vois-tu, nos voisins d'Amandhir ont déjà essayé plusieurs fois de me rallier à leur cause et j'ai toujours refusé de vendre ma loyauté!"

Les Amandhir étaient les nobles de l'oasis voisine et eux aussi ne rêvaient que d'une occasion de prendre le pouvoir.

Suri feignit un grand étonnement:

"Ils ont essayé? Ils t'ont proposé de te couvrir d'or? Quels imbéciles! Mais comment ont-ils pu imaginer une minute que tu allais accepter?"

Jardir sourit:

"Evidemment que je n'aurais jamais accepté..."

"Ils ignoraient qu'avec toi il fallait surenchérir?"

Le jeune prince blêmit de colère sous la pique. Suri émit un petit ricanement de satisfaction. Rien n'était plus plaisant pour elle que de bien montrer à son cousin qu'il n'arriverait jamais à la berner. Rageur, Jardir s'empara de l'un des loukoums qui reposaient sur une assiette posée sur la table basse en ébène et en déchira un bout avec ses dents. Suri se surprit à l'imaginer s'étouffer avec alors que du sucre glace perlait entre ses lèvres.

"Icham! appela Suri en s'adressant à l'un des serviteurs qui venaient d'entrer dans la salle. Veuillez dire à Messire mon père que je suis arrivée!"

"Tout de suite, Dame Suri."

Le serviteur s'enfut aussi vite que lui permettait son pantalon bouffant pourpre, inquiet de la pointe de colère qu'il avait sentie dans la voix de la jeune femme. Quelques minutes de tension s'écoulèrent pendant lesquelles, le cousin et la cousine ne s'épargnèrent pas les regards assassins. Heureusement encore qu'aucun des deux ne possédaient le pouvoir de tuer d'un regard.

"Suri! Enfin, ma chère fille, tu daignes rendre visite à ton père!"

Shari Ardhar était l'idéal même du guerrier du désert. Grand, musclé, puissant, il maniait le cimeterre avec efficacité. Sa gandoura doré était ouverte sur son torse puissant de guerrier et ses prunelles couleur de nuit brillaient de la lueur farouche du combattant vaillant. Un turban blanc orné d'un grenat rouge le coiffait, faisant ressortir sa majesté. Il aurait pu être le duc d'Erebor, oui largement, se disait Suri. Il en a l'envergure, il en a la capacité. Mais Anthim aussi a ses droits...

"Je peux savoir pourquoi tu m'as faite venir? Tu ne vas pas me dire que je te manquais, Père?"

"Jardir, tu peux nous laisser un instant, je te prie?" demanda Shari pour toute réponse.

"Bien sûr, mon oncle."

Dans ses yeux, Suri voyait bien qu'il était vexé de se voir ainsi congédié et elle en éprouva une certaine satisfaction. Bon, son père ne lui faisait donc pas confiance aussi aveuglément qu'elle l'avait cru. Cela la rassurait.

"Quel est donc ce mystère?" demanda-t-elle, pressé d'en finir.
"Son Altesse Dame Alméïde vient de m'écrire. Ta soeur Amina est enceinte."

Suri sursauta. Evidemment, elle s'était tenue assez loin de Vivedune au cours de ses dernières missions en tant que voltigeuse et n'avait pas pris de nouvelles depuis un moment. Shari avait à présent un grand sourire. Elle aurait pu se réjouir à l'idée d'avoir un neveu ou une nièce si elle ne savait pas que le mioche avait cinquante pour cent de chances de devenir un pion sur l'échiquier de son père, et un pion de taille...

"Te rends-tu compte de ce que cela représente, ma fille? Si jamais il s'agissait d'un garçon, il ne restera plus qu'à s'arranger pour que le fils de Sitara soit évincé..."

"Si tu crois que je vais t'aider à monter un de tes plans tordus, tu te trompes lourdement, répondit Suri. Tu es peut-être mon père, mais j'ai un certain respect pour notre Duc et aucun désir de lui nuire!"

"Ce n'est pas ce que je vais te demander. Je connais trop bien tes positions... Depuis le temps..."

"Alors que veux-tu me demander, au juste?"

"Amina. Je veux que tu veilles sur elle de loin, du mieux que tu pourras. Je sais que tu ne peux entrer dans le harem, mais tu vas tout de même souvent au palais, tu pourrais garder tes yeux et tes oreilles ouverts... On a déjà tenté de la tuer plusieurs fois."

Suri hôcha la tête:

"Pour une fois, ta requête est raisonnable. Tu peux compter sur moi."

Shari parut soulagé. Suri reprit la parole:

"Mais à mon humble avis, le moyen le plus rapide serait de faire rouler la tête de Jardir sous un cimeterre. Ca règlerait bon nombre de tes problèmes."
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