AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant

Quel est votre choix ?
Aider les Amoureux du Vent et donner de mon sang pour éveiller les vivenefs
Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 Empty80%Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 Empty
 80% [ 12 ]
Refuser mon aide aux Amoureux du Vent et rejoindre le peloton d'exécution
Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 Empty20%Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 Empty
 20% [ 3 ]
Total des votes : 15
 
Sondage clos

AuteurMessage
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyLun 18 Avr 2016 - 11:22



A l'instant précis où cette maudite soupe aux algues m'accueille en son jus comme si je n'étais qu'une misérable couenne de lard, voilà que s'amène la cavalerie. Ce n'est d'abord qu'une ombre massive, que je perçois à travers le rideau gris de mes larmes salées, mais ensuite les serres d'un énorme dragon me happent, puis une paire de paluches noueuses me saisit par la tignasse et par la margoulette et me hisse sur le râble granitique et écailleux du monstre volant. Je distingue vaguement la tronche de mon sauveur, suffisamment pour me rendre compte que le gaillard n'était point à bord de l'Audacia et que je dois sans doute mon salut à une ronde effectuée par un des gros lézards entassés sur l'Orichalque et par son cavalier.

La suite ne dure qu'un court instant. Le mastodonte reprend son envol, triomphant de la crête des vagues et des premiers tourbillons de la tempête qui progresse en un galop furieux. Hop ! Me voici déposé, ou plutôt balancé, sur le pont de l'Audacia, où je me vautre au cœur d'un amas de cordages providentiel. Le Chevaucheur me lance quelques mots que j'ai du mal à saisir en raison du grondement du vent et des secousses qu'il inflige au rafiot, et je le remercie d'un geste de la main. Je l'observe un moment, tout en secouant ma crinière trempée comme une serpillière, constatant que la bestiole paraît définitivement clouée sur le pont de l'Audacia. Je grommelle un instant, car cela nous fait quelques quintaux de barbaque en plus sur la Vivenef, qui aura les pires difficultés à affronter les éléments, puis je m'éclipse vers le ventre du bateau.

Devoir la vie à un de ces satanés rats volants, voilà un étonnant sujet de réflexion ! Je déteste être redevable de quoique ce soit, mais bon, si je ne suis pas réduit à l'état de macchabée s'enfonçant lentement vers les ténèbres les plus insondables pour y nourrir la poiscaille, c'est à ce pachyderme obèse que je le dois. Cela suffira t-il pour que je revoie mon opinion à leur sujet ? Mystère et boule de gomme. Me voici dans mon recoin personnel, à la fois cabine, dortoir, cartographie et penderie. Mes fringues dégoulinent, mes bottes sont remplies d'eau, et je fouille au fond de la malle qui contient mes objets personnels, et notamment mes frusques de rechange. Tiens, qu'est-ce donc là, entre mes caleçons et mes falzars ? Sapristi, un flacon de rhum ! Je l'avais presque oublié, celui-là. Je l'examine longuement. Mes quinquets gourmands le dévorent tout entier. Je le hume. Je le tâte, presque religieusement. Maudit poison, qu'est-ce que t'es bon. J'ai promis à ma Samy de ne plus y toucher, mais zut, une lampée, une larmichette, qui le saura ? Je viens d'échapper à une mort horrible et je suis aussi trempé qu'un rat s'évadant des égouts. Hop ! Je retire vivement le bouchon et je porte la flasque à mes lèvres. Elle y demeure un moment. Par les roubignoles de Philippe Jedidiah, quel nectar, quel parfum. Je me sens revivre. Bon, j'me sens aussi un brin coupable, c'est évident, mais j'me sens surtout gonflé à bloc. Cette tempête, on va la dompter !

Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Marianne d'Orsang
Marianne d'Orsang

Messages : 1217
J'ai : 44 ans
Je suis : Voltigeuse, médecin

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia !
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 16:15

J'allais rejoindre au plus vite mes quartiers, quand la voix de Rhéa se mit à vibrer dans l'air lourd. Il faut voler, affronter la violence des éléments. Se soumettre aux vents et à la colère du ciel pour espérer rejoindre les sirènes.
A nouveau je me penche par dessus bord pour renvoyer de la bile. Ce n'est pas tant mon mal de mer qui en est la cause que la vague de terreur pure qui m'a saisie sans crier gare. Terreur transmise par Iode, qui a bien compris ce qui l'attendait. Une peur sauvage, brute, à des lieues de la panique qui l'habitait un peu plus tôt, alors qu'il pensait avoir trouvé un abri.

Iode...
Refus.
Iode, on ne peut pas rester à bord...
Effroi. Terreur. Refus. Désespoir...
Je ne l'ai jamais connu dans cet état. Je le connaissais aventureux, espiègle, bravache. Mais là, derrière ce mur de peur, je sens sa détresse. Niant la réalité pour repousser l'échéance. Nous n'avons pas le choix.
Tout en descendant dans la cale, je tente de le réconforter par la pensée, l'apaiser. Mais son esprit se défile. Je file directement au plus profond du navire. Contre la coque, dans la pénombre, deux lueurs jaunes me fixent, et je m'approche doucement...

Mon fier compagnon est aux abois. Les yeux écarquillés, recroquevillé contre les tonneaux, les oreilles aplaties. Je sens toujours sa peur, mais son hululement se fait plaintif, son regard est suppliant. Nous n'avons pas le choix. Il le sait, mais il n'a pas le courage. Je soutiens son regard, lui offre toute ma douceur.
On en est capable. Tu en es capable. Courage mon Iode, pour Soie et Corail...
Je lui transmets toute mon assurance. Toute ma confiance en lui. Nous avons déjà volé dans des grands vents. Il est capable d'affronter les courants et se soumettre aux plus forts pour ne pas s'arracher les ailes. Sa phobie est tout autre, mais je crois en lui. On peut le faire, je suis avec toi.

A travers le bois de l'Audacia, je sens l'atmosphère changer. Rhéa est décidée et s'élance toutes voiles dehors vers l'épreuve. La tempête sera bientôt sur nous.
Je pose mes mains sur son épaule, l'invitant à me suivre d'une pression. Il se lève, commence à avancer. Je le sens trembler sous mes doigts, et lorsque le tonnerre se met à gronder, il y répond par une longue plainte, claquant du bec. Allez mon Iode, courage !

Il me fend le cœur. Je m'en veux de lui demander tant, mais si c'est la seule route pour retrouver nos disparus, je n'ai pas le droit de flancher. Je ne peux pas laisser Lou-Ann aux sirènes. Iode me haïra ensuite s'il le souhaite, mais plus tard. Pour l'instant, il se laisse guider par mes pensées, luttant contre sa peur qui attaque par à-coups.

Petit à petit, à force d'encouragements, de fermeté, de caresses, nous arrivons sur le pont. Les nuages noirs et la muraille d'eau qui nous attendent sont impressionnants, au-delà de la proue de la vivenef. « On va y arriver » affirme-je, sûre de moi. Désespoir.
Je monte rapidement sur son dos et sangle mon baudrier sur son harnais. J'y ajoute une corde supplémentaire, plus pour lui montrer ma détermination que me sécuriser davantage.
Terreur. Refus. Courage. Ensemble. Tu n'es pas seul.

D'autres griffons et dragons décollent autour de nous. Il lève les yeux vers le ciel. Le vent rugit. C'est maintenant ! Plus qu'à ouvrir les ailes pour être happés par l'ouragan...
Un éclair déchire le ciel dans un craquement sinistre. Et la volonté de Iode s'effondre.

Non !

Pour la seconde fois, la panique le cloue au sol, griffes et serres plantées dans le bois, figé dans son élan.


Spoiler:


Dernière édition par Marianne d'Orsang le Mar 19 Avr 2016 - 23:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 18:09



C'est bien ce que j'imaginais, notre prestigieux triumvirat – Rhéa, Philippe et Freyja – a décidé de n'en faire qu'à sa tête, une fois de plus, et nous fonçons tout droit vers l'épicentre de la tempête. J'ai reçu comme instructions d'analyser notre route sur les cartes marines, mais comment voulez-vous que je fasse ça intelligemment, hein ? Le ciel est aussi noir que le trou de balle d'une chauve-souris enfouie au fond de sa grotte, et il n'y a pas l'ombre d'une île sous nos latitudes ! Il est carrément impossible de se repérer avec exactitude ! Bref, je fais appel à mes souvenirs et à toute ma science – car je suis de très loin le plus talentueux cartographe de Lorgol et des environs –, j'exécute de savants calculs, j'épluche toutes les coordonnées rassemblées, je multiplie le nombre de griffons à bord par l'âge du capitaine, mais toutes ces prouesses intellectuelles ne me mènent nulle part.

En dépit du vacarme et des pirouettes de la Vivenef, j'engloutis un petit verre de rhum en relisant mes notes et mes graphiques. Je vais aller montrer tout ce  micmac au bosco, il n'aura qu'à en tirer les conclusions qu'il voudra. Pour ma part, j'abandonne la partie, d'autant plus que le bain forcé que m'ont offert Marianne et sa bestiole m'a complètement lessivé, si j'ose m'exprimer ainsi. Je grelote et j'ai la gorge en feu, et même mon rhum à soixante-quinze degrés n'arrange pas la situation. Je suis en train de me choper une fièvre de cheval, et c'est pas le moment le mieux choisi pour demeurer au plumard. Si ma Samy était là, elle me donnerait de quoi redresser la barre – si j'ose utiliser ces mots à double sens – mais hélas j'ignore toujours quand j'aurai le plaisir de la serrer dans mes bras. Cette douloureuse sensation de manque n'est pas faite pour me remonter le moral. Heureusement, l'alcool s'en charge.

Il me reste néanmoins une solution pour échapper à la broncho-pneumonie. Marianne. Elle est sans doute au chevet de Iode, lequel, d'après les on-dit, se serait réfugié dans les entrailles de l'Audacia tant il est effrayé par la tempête. Absorbé par mes pensées et mes calculs, j'avais d'ailleurs un peu oublié que le rafiot était autant secoué par la férocité des éléments. A peine debout, je tangue et je chavire, et j'évite de justesse la cabriole du siècle en m'accrochant des deux mains à mon hamac. Isma, mon grand, fais donc gaffe où tu poses tes panards !

Je quitte précautionneusement ma tanière, mes fichus papelards sous le bras, au moment précis où la meute de dragons et l'escadrille de griffons prennent leur envol. J'ai horreur de ces monstres, mais je dois avouer qu'ils ne manquent pas de courage, car il pleut des hallebardes sous ce ciel fuligineux que perforent des éclairs aveuglants. Où vont-ils ? Je ne suis pas assez important pour connaître la stratégie utilisée, mais j'imagine qu'ils vont tâcher de se renseigner quant à la vigueur de la tempête. Par la même occasion, ils faciliteront les manœuvres du bateau, débarrassé de leur poids. C'est alors qu'un étrange duo se manifeste, alors que la foudre se déchaîne à proximité immédiate. Marianne et Iode. La première, équipée de pied en cap, prête à se lancer à l'assaut de ces cieux opaques, et le second, la bestiole, Iode, totalement tétanisée, aussi tremblante qu'un oisillon égaré dans la neige. Je ne suis pas un mauvais bougre, mais je n'ai pas totalement digéré ma baignade dans les eaux glacées, résultant de la maladresse du griffon. Voilà l'occasion rêvée pour une savoureuse revanche. Je prends un air affolé et je me précipite vers Marianne.

- Ouf, je te trouve enfin ! C'est le capitaine qui m'envoie ! Il paraît que les gars de l'Orichalque ont repéré une imposante Vivenef croisant au nord, mais ils n'ont pas pu l'identifier ! Philippe te demande avec insistance d'aller patrouiller dans cette direction ! C'est peut-être le rafiot qui transporte les prisonniers ! Dépêche toi, Marianne, c'est vraiment très urgent ! Il ne faut pas la laisser filer !

Bon, c'est vrai, j'suis un pignouf, un magouilleur, mais qu'est-ce que j'improvise bien, non ?



Spoiler:



Dernière édition par Ismaïl de l'Ancre le Mer 20 Avr 2016 - 8:52, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 19:42

 De ma vie, je n'avais jamais vu une telle tempête. Jamais. La mer de Sombreciel, pourtant reconnue pour l'impétuosité de ses eaux, semblait bien calme en comparaison. La vivenef tanguait terriblement, chaque mouvement soulevait mon estomac mais mon sang, lui, ne fit qu'un tour lorsque l'on nous annonça notre départ imminent. Allions-nous vraiment voler...par un tel temps ?
Peur... crainte...
Nous n'avions pas le choix cependant, et je me hâtai pour rejoindre le pont. Enfin... hâter est un bien grand mot. Il est en effet difficile de se dépêcher lorsque l'on ne parvient plus à aligner trois pas correctement. En cherchant la direction du pont, je me suis cognée successivement contre un homme, une femme, des murs et une porte. Je chutai, face contre sol ; je glissais, entraînée par le mouvement et tentais péniblement de me relever. Si un marin me voyais...
Enfin, c'est tant bien que mal que je parvins sur le pont du navire, interloquée par le spectacle. Un pirate me bouscule, ce qui me fit sortir de mon étrange torpeur. Il ne m'en fallu pas plus pour retrouver mes esprits et Quartz.
Peur...
Je sais mon ami. Je sais.
Tendrement, je passais ma main entre ses plumes blanches, le visage fermé -chose que l'on m'avait apprise plus jeune, mais le corps, lui, me trahissait par de légers tremblements. Je mentirais si j'affirmais le contraire. Nous étions terrifiés,  nous étions aux portes de l'enfer, et pourtant, nous ne pouvions nous permettre d'abandonner. Pas maintenant, pas après avoir parcouru tant de route. Pour Melsant, pour les petites, pour tout ceux aux mains des brigands, nous devions surmonter nos craintes.
On va s'en sortir. Nous parviendrons à traverser cette tempête... je te le promets. Je te le promets.
Quartz pressa son bec contre mon bras.
En ces ultimes instants complices avant le grand saut, nous nous donnions mutuellement du courage. Une dernière fois je serrais mon partenaire contre moi ; une dernière fois, j’adressais une prière à l'attention de Valda, juste avant de grimper sur Quartz, fin prêt pour le décollage. Puis enfin c'est le départ et nous élancions dans les airs. Le moins qu'on puisse dire c'est que nous étions malmenés par les courants. Malgré cela nous essayions d'avancer, sans réellement savoir où nous allions. Je jetai rapidement un œil en arrière et voilà que les vivenefs avaient disparus dans les ténèbres. Perdus. Nous étions perdus, sans repère. Quelle situation merveilleuse ! Mais peu importe ! Nous avions notre ferveur pour nous faire avancer après tout. Je m'accrochais à Quartz aussi fort que possible. 
Nous y arriverons !
Il était peut-être l'heure de véritablement comprendre ce qu'être voltigeur.

Spoiler:


Dernière édition par Aurore d'Astreciel le Ven 22 Avr 2016 - 23:10, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 21:24

Secouée de toute part par le navire, bercée aussi par le son de l’eau qui s’abattait dangereusement sur la coque du bateau, Colombe avait été renvoyée dans la cale avant même d’avoir pu atteindre le pont et respirer un peu l’air frais. Elle pouvait désormais communiquer avec tous les autres prisonniers, mais ce n’était pas tous les prisonniers qui l’intéressaient, c’était deux en particulier. « Siméane ! Siméane c’est toi ? » Et elle se jeta dans les bras de son amie, ravie de pouvoir enfin voir un visage connu dans sa mésaventure. Elle avait été seule bien trop longtemps, pas vraiment seule, mais entourée de gens qu’elle ne connaissait que trop peu et avec qui elle avait peur de dialoguer. L’étudiante s’écarta ensuite et laissa apparaitre dans son champ de vision une femme (Sixtine) avec qui elle avait été enfermée toute à l’heure et une autre demoiselle (Quitterie). Cette dernière semblait avoir une grosse entaille sur le front. Colombe s’approcha doucement et observa mieux. Désormais toute proche, elle la reconnut enfin : c’était la fille qui était venue la voir une fois, à l’Académie. « Demoiselle Aubenacre ? Votre front… » La petite Colombe se sentait impuissante. La guérison, c’était son domaine, mais ici elle ne pouvait rien pour la demoiselle. Il lui aurait suffit, en tant ordinaire, de seulement deux petites minutes pour soigner ça. Voilà donc où s’arrêtaient les limites de la magie, voilà donc la raison pour laquelle elle tenait tant à acquérir le savoir, parce qu’il était bien trop facile d’interdire les effets d’un Mage. Mais si elle était incapable de soigner dans l’instant, peut-être que quelqu’un d’autre le pourrait. Elle fit alors un signe à Siméane, qu’elle savait être guérisseuse, elle espérait qu’elle pourrait faire quelque chose pour Louison.

Elle étouffait ici, ne s’habituait toujours pas au voyage en mer, et désirait plus que tout pouvoir admirer de nouveau le ciel et l’horizon. Colombe tourna son regard vers la trappe, elle devait sans doute être fermée. Son attention pourtant se tourna vers toute autre chose lorsqu’elle se rendit compte que sa robe venait doucement se coller à ses pieds. Au sol, un demi centimètre d’eau avait recouvert la cale, mouillant alors le bas du tissu qui venait chatouiller sa peau nue. Il  y avait de l’eau. Une fuite ? Ca ne serait pas étonnant vu la tempête dans laquelle le navire s’était élancé. Colombe releva sèchement la tête. « Regardez, par terre. On ne peut pas rester ici. » Elle s’élança alors vers la trappe et fonça dedans de toutes ses forces. Une tentative ridicule et vaine qui ne réussit qu’à lui provoquer une douleur vive à son épaule. Elle était belle et bien fermée, ils étaient pris au piège.  

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Mayeul de Vifesprit
Mayeul de Vifesprit

Messages : 3250
J'ai : 32 ans
Je suis : Voltigeur de Nuage, Major du Vol de Valkyrion, division de Svaljärd
Héritier de Vifesprit, petite barronie à l'Ouest de Sombreciel

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Ibélène
Mes autres visages: Arsène Albe - Maximilien de Séverac
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 22:42

Personne n’aurait pu dire d’où venait cette vague de terreur : de Iode, visiblement paniqué? Des paroles des Vivenefs, d’une peur irraisonnée des éléments déchaînés? Oubliées, les bravades : Mayeul était terrifié. Il n’avait pas peur de mourir : une partie de lui était morte en même temps que Mathilde. Mais emmener Nuage vers la mort... Non. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas. Hors de question.
Mais l’ouragan s’approchait, lui enlevant toute autre possibilité. Mis au pied du mur, Mayeul ne connaissait qu’une solution : la fuite. L’oubli. Il se précipita dans sa cabine, mettant rapidement la main sur ce qu’il savait être là, bien au chaud, à l’attendre. Ce qui l’aidait à affronter les heures qui passaient sans sa jumelle, ce qui l’aidait à avancer. Ce qui le conduirait à sa perte, selon Grâce. Ou à se faire virer, pour Marianne. Elles n’en sauraient rien. Jamais. Sa peine, son secret.
Une inspiration, deux. Trois peut-être. La tête qui tourne. Plus de possibilité de réfléchir. Comme un automate, anesthésié, Mayeul empocha le reste des drogues et se dirigea vers Nuage. Il se sentait étranger à la panique autour de lui, à l’ouragan qui était presque sur eux. Même les pensées et les images envoyés par son griffon lui paraissait étrangement déformées, comme incapables de percer le détachement induit par la drogue. Mais au moins, il avait vaincu la panique de perdre Nuage. Son esprit flottait, apaisé.

Comme d’autres, le griffon prit son envol, son voltigeur perdu dans les brumes colorées d’un rêve qui ne regardait que lui. Mayeul ne voyait même pas la tempête. Le ciel, c’était son élément. Plus aucune peur. Pourquoi se soucier de l’inquiétude de Nuage? Ses doigts sur le harnais du griffon ne tenaient prise qu’à force d’entraînement, réflexe plus que capacité consciente. Chahutés par les vents, aveuglés par les éclairs, battus par la pluie, monture et cavalier ne pouvaient que se laisser porter, se dirigeant tout droit, si tout-droit était encore une notion existante dans le chaos environnant. Une lutte désespérée contre l’ouragan.
Un éclair obligea Mayeul à fermer les yeux, et soudain elle était là, devant lui. Mathilde. Son sourire, ses yeux rieurs, ses mains chaudes et douces. La partie manquante de son âme. Une main posée sur celle du voltigeur, l’autre à son cou, jouant avec le médaillon que Mayeul lui avait offert lorsqu’il était devenu cadet. Un griffon, dans lequel il avait enfermé deux mèches de leurs cheveux, pour être toujours avec elle. Un médaillon qu’elle lui avait redonné, quelques heures avant sa mort, et qu’il portait depuis.
Où que tu sois, je reste avec toi.
Souffla Mayeul, citant les derniers mots de sa jumelle, sans se préoccuper de la soudaine panique de son griffon. La brume qui flottait dans son esprit empêchait toute considération de ce genre.
Je suis là. Debout. intima la jeune femme, ses doigts chauds contre la joue de son frère. Et soudain, ils n’étaient plus sur un griffon en pleine tempête. Mayeul avait à nouveau dix ans, et tenant la main de Mathilde, il se leva et s’avança sur cette poutre surplombant le vide : ils avaient joué à ce jeu des centaines de fois, toujours en secret. Debout sur le dos de Nuage, secoué de toutes parts par le vent qui menaçait de lui faire perdre prise, le Voltigeur ne tremblait pas. Nuage, ou la poutre? A nouveau, quelle importance? Seule comptait la main de Mathilde dans la sienne, sa voix à ses côtés, lui enjoignant d’avancer. Comme quand on était enfants, petit frère. N’aie pas peur.

Il n’existait que dans ses yeux. Il n’entendait plus le tonnerre, la pluie, les piaillements de terreur de Nuage. Une bourrasque lui fit perdre son équilibre précaire, l’envoyant vers le vide et l’eau glacée. Qu’importe. Mathilde était avec lui.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Guerriers
Les Guerriers
Serenus Dardalion
Serenus Dardalion

Messages : 1267
J'ai : 36 ans
Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : La Guilde des Guerriers
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 23:05

La porte s'ouvrit et un homme fut jeté à l'intérieur. Serenus s'approcha et grimaça. Le pauvre gars avait été tabassé par les pirates. il etait inconscient. Serenus se tourna vers Ambroise et dit en montrant L'homme inanimé du doigt :

- Il faut le ranimer et soigner ses plaies, ou ça va s'infecter. Il est dans un sale état

Serenus commença donc a tapoter les joues du blessé tout en mouillant son visage avec de l'eau qu'il avait prelevé du seau que les pirates avaient laissé à leur disposition pour boire. Le guerrier écouta sa respiration. Celle ci semblait régulière. Il continua donc d'humidifier son visage puis il le redressa pour le mettre en position assise contre le mur de la cellule. Il ne voyait pas quoi faire d'autre à part nettoyer ses plaies et tenter de le réanimer. Il avait certes suivi une formation aux premiers secours pendant ses premières années à la guilde.. Mais cela remontait à loin maintenant. Le guerrier secoua la tête avec dépit.

Un bruit d'écoulement attira son attention. Il baissa les yeux et constata avec stupeur que le sol commençait à se couvrir d'eau. Le bateau etait percé et de l'eau de mer s'infiltrait dans les cellules ! Serenus tourna la tête vers la porte de la çelulle et faillit pousser un cri de joie en constatant que celle ci etait restée grande ouverte. Il regarda l'homme blessé assis contre le mur et se leva. Il décida de le laisser sous la surveillance d'Ambroise le temps qu'il ouvre une brèche vers la sortie.
Serenus fit quelques pas vers la porte de la cellule. Ses jambes tremblaient et il vacillait. De plus, le balancement du navire n'arrangeait pas les choses... Serenus fut envoyé plusieurs fois contre le mur mais il parvint au bout de plusieurs tentatives à sortir dans le couloir.
Il regarda autour de lui et constata que les pirates avaient déserté les lieux. Il ne restait plus que les prisonniers.

Un cri de douleur attira son attention. Il tituba dans sa direction et trouva Colombe à côté d'une trappe fermée. Elle avait la main sur son épaule et grimaçait. Serenus comprit alors qu'elle avait tenté de défoncer la trappe à coup d'épaule. Le guerrier mît ses mains contre celle ci et poussa de toute ses maigres forces. Bien entendu, la trappe ne céda pas. Serenus tenta alors les coups d'épaules à répétition comme l'avait fait Colombe avant lui. Il se jeta donc contre la trappe. Une fois, deux fois, trois fois... Mais en vain. La trappe n'avait pas bougé. Ils allaient devoir s'y mettre à plusieurs..

Serenus regarda les prisonniers. Ils etaient tous épuisés et affamés. La captivité les avait beaucoup affaiblis. De plus ils avaient deux blessés. Ceux là ne pourront sûrement pas les aider à pousser la trappe.

Serenus avait maintenant les pieds totalement immergés. Il pouvait sentir l odeur du sel et soupira. Il commençait maintenant à paniquer. Il ne leur restait plus beaucoup de temps avant de finir noyés au fond de ces cellules moisies.

Il se tourna vers Colombe et lui dit :

- Il faut reunir toutes les personnes valides pour essayer de pousser la trappe sinon on y arrivera jamais.  

Serenus se rendit à sa cellule et rejoignit Ambroise et Melsant. Il aida celui ci A rejoindre l'autre cellule. Une fois que cela fut fait il retourna à la trappe et attendit que les autres viennent pour l'aider. Il pria pour que cela fonctionne. Leur survie en dépendait.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMar 19 Avr 2016 - 23:23

J'pense que Lena va m'en vouloir pour les dix ans à v'nir. Au moins.
J'la regarde s'énerver, crachoter, paniquer à l'idée de se faire emporter par la prochaine vague, hurlant tout ce qu'elle sait entre deux respirations. Tant mieux. Si elle braille, c'est qu'elle est encore vivante, non ? Sa tête disparaît une seconde dans une vague et elle en ressort plus trempée et furibonde que jamais, alors je glisse un bras sous ses aisselles pour lui éviter d'boire encore. C'quand même pas possible d'être aussi pataude dans l'eau quand on est fille de pirates ! Mais j'lui renvoie même pas d'remarque cinglante, bien trop heureuse d'être là à barboter, même si j'sais pas combien de temps on tiendra si on trouve pas vite un moyen d'se sortir de là. Parce qu'notre situation, l'est pas bien brillante, faut l'avouer. Mais après des s'maines de claustration, d'angoisse, à rester dans l'noir, le contact de c't'eau salée me fait l'plus grand bien, surtout que j'vois ce maudit bateau s'éloigner à l'horizon, en plein vers la tempête !

Le regard scrutant l'alentour, j'essaye de repérer n'importe quoi qui pourrait nous dépêtrer de là. Mais à part la silhouette de Grâce qui nage vers nous, rien. Rien de rien. Rien et à force de lutter pour garder la tête hors de l'eau, j'sens un peu mes muscles fatiguer, surtout après ces s'maines d'immobilité. Parce que bon, toute fille de pirates que j'sois, j'suis quand même pas un poisson. Et ils ne sont pas loin, à en juger par les silhouettes qu'je distingue vaguement sous les flots. Dans les vagues de plus en plus hautes, je jurerais même avoir vu une ombre grandir. Du genre prédateur affamé... Ou Vivenef ?
Un instant, j'crois mes yeux abusés par la lumière qui tangue et la hauteur de l'eau qui s'déchaîne tout autour. Mais c't'ombre gigantesque aperçue avant qu'une nouvelle vague n's'abatte sur nous, j'vous jure que ça ressemblait à un bateau. Et aucun bâtiment normal n'résisterait aux éléments en furie.
Et... Bon sang d'bonsoir, par toutes les algues d'l'océan, c'est bien une Vivenef ! « Oh hé, du bateau ! » que j'braille à plein poumons en agitant un bras dans la direction de la proue magnifique qui vient de percer fièrement à travers la houle. Un bras de bois lustré se tend vers moi et attrape délicatement Lena dans le creux de sa paume avant d'm'y faire une place. Et une seconde plus tard, m'voilà les deux pieds sur le pont. Au sec, si on peut dire ça par c'temps. J'sais pas qui d'Levor ou d'Messaïon s'est mis en tête d'secouer les océans, mais j'ai comme l'impression qu'ça s'couvre encore !

Le Skadi. C'est l'nom d'ce navire irréel, immaculé. Jamais d'ma vie j'n'ai vu pareil bâtiment, pour sûr. Étinc'lant de la coque au gréement. Hanté, de ce que nous expliquent Eda et Svanhilde, qui m'impressionnent bien, l'une et l'autre. Elles semblent si fortes, si droites. Invulnérables, malgré la mort qui flotte sur ce pont. D'une manière, elles m'font penser à maman. À Douce Marianne. À Lisbeth et à Grâce, qu'mes parents n'ont pas choisi marraines pour rien. En plus intimidantes, tout de même. J'm'en cacherai presque derrière Grâce.
Mais j'le fais pas. Pas pour éviter d'passer pour une pleutre – j'dois bien avouer qu'tout ça m'fiche un peu les j'tons. Mais parce qu'elles me fascinent. Leur force, leur souplesse, leur fierté résonnent un peu en moi, sans qu'j'sache trop l'expliquer. Et sans savoir non plus où j'trouve la force d'm'avancer vers elle, j'fais un pas en avant pour m'incliner profondément, une main sur le cœur, retenant en cette circonstance l'accent des mers qui mange d'ordinaire mes mots.

« J'ai nom Lou-Ann Jedidiah. Je suis pirate corps et âme, depuis le jour même où j'ai poussé mon premier cri. Je respire la mer comme d'autres ont besoin d'air. Elle est ma terre, mon origine et ma fin. J'ai bien conscience de ma jeunesse. Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années. Alors, si vous l'acceptez, si vous m'en jugez digne, je serais honorée de servir comme Capitaine sur pareil navire et de lier mon Destin et mon âme aux vôtres. »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Dragonnet du Chapitre • Version 4.3
Dragonnet du Chapitre • Version 4.3
Aaron de Sombreval
Aaron de Sombreval

Messages : 937
J'ai : 34 ans
Je suis : mage de l'Automne et chevaucheur ; fils du comte de Sombreval.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Liam d'Outrevent
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMer 20 Avr 2016 - 19:26

A peine Aaron s'était-il rapproché de Neve que celui-ci pris la poudre d'escampette en s'excusant, avant de sauter sur le dos de son dragon, et de plonger vers la mer. Ce fut avec surprise que le jeune homme remarqua le pirate qui se trouvait à l'eau, ce qui expliquait la foule penchée vers la mer. Heureusement, Neve et Inespéré parvinrent à récupérer le pirate et à le ramener sur son bateau. Toutefois, les violentes bourrasques de vent les empêchèrent de reprendre leur envol, les laissant coincés sur l'Audacia.

Ce fut à ce moment là qu'une voix profonde se fit entendre. Iseult. Droit vers la tempête, et rien d'autre. Il fallait voler ! Peu à peu sur les deux bateaux, les passagers se mirent en mouvement, et bien vite les premiers griffons et dragons décollèrent comme ils purent. De minutes en minutes, les bourrasques se faisaient plus violentes et plus forte, faisant claquer les voiles et projetant des gerbes d'écumes sur la coque du bateau. A l'horizon, les nuages noires s'amoncelaient, laissant peu de doutes quant à la violence de la tempête à venir, et pourtant les deux vivenefs filaient sans ralentir, impétueuses âmes en quête. Pour un peu, le ballet des dragons et des griffons affrontant la tempête au dessus des deux vivenefs aurait pu être un spectacle sans égal, néanmoins, c'était plus ou moins leur survie qui en dépendait.

A son tour, Aaron s'anima sur le pont. Il glissa Arietty contre lui en prenant soin de boucler la petite lanière qu'il avait ajouté pour pouvoir l'emmener en vol avec lui - et qui se révèlerait capitale au cœur de la tempête - avant de se diriger vers Héritage, qui venait de se poser sur le pont. Massif, le grand dragon grenat dépassait certain de ses camarades mais n'en restait pas moins agile. Ses yeux dorés tourné vers Aaron, il n'attendait que son signal pour décoller : « Dépêche-toi, petit homme ». Sans attendre, le jeune mage bondit sur sa selle, sangla ses courroies d'un geste assuré, et donna le signal. Poussant puissamment sur ses muscles, Héritage décolla et quitta le pont du bateau. A peine eut-il déplié ses ailes que les bourrasques vinrent compliquer les choses.

Malgré sa carrure, le dragon écaillé peinait à conserver sa stabilité au milieu des multiples courants. La fine membrane de ses ailes opposait une si grande résistance au vent qu'il s'en trouvait soulevé et déporté. Toutefois, il ne perdit pas son calme, et tenta tant bien que mal de se stabiliser dans les airs. Autour d'eux,le tonnerre se mit à gronder, et les éclairs déchirèrent le ciel à mesure qu'ils progressaient vers le cœur de la tempête. Si Aaron n'étaient pas de ceux qui craignaient les intempéries, il devait reconnaître que les tempêtes en mer étaient plus impressionnantes que sur le continent, et que se retrouver coincé au milieu de l'une d'elle n'était pas très plaisant. Ils n'avaient cependant pas le choix. Contre lui, il sentait Arietty frémir. Elle lui faisait confiance, mais il était difficile pour une belette de se retrouver dans les airs, surtout face à de si violents changements de position. Le jeune mage songea qu'il aurait peut-être été préférable de la laisser sur le bateau, où elle aurait été plus à l'aise.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Chevaucheurs
Les Chevaucheurs
Tristan d'Amar
Tristan d'Amar

Messages : 4809
J'ai : 33 ans
Je suis : Capitaine de Vol de l'Escadron de Chevaucheurs de Lagrance
Marquis d'Amar

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Fluctuante. S'il était fidèle à l'impératrice, il l'est nettement moins à l'empereur, bien qu'il se soit éloigné de Chimène de son vivant, par son attitude envers les mages du Sang. Il est malgré tout toujours fidèle à son duc, à son duché, et à Faërie.
Mes autres visages: Grâce de Sombregemme
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyMer 20 Avr 2016 - 23:52

Un orage, qui se prépare. Cela se sentait, dans l’air qui semblait électrique. Ou peut-être était-ce dans ma tête, Ferveur percevant grâce aux autres dragons que nous devions nous envoler, et rejoindre les cieux. J’aimais voler mais… Dans ces conditions, ce serait un suicide. L’ordre était pourtant clair. Si nous voulions sauver les prisonniers, nous devions affronter le danger, et nous prouver dignes de parvenir jusqu’aux captifs. Moi qui étais jusqu’à présent à mi-chemin entre la langueur et l’énervement à cause du manque de sommeil, je me trouvais soudain parfaitement lucide. Peut-être Ferveur m’apportait-elle cette clarté, me sortant de la brume dans laquelle j’avais partiellement l’impression de me trouver. Peut-être. Jetant un coup d’œil à mes compagnons, eux aussi supposés rejoindre leur majestueux dragon, je m’approchais de Ferveur, que j’avais laissé s’envoler seulement quelques secondes plus tôt.

Il fallait être fou, mais incroyablement téméraire pour intenter une telle action. J’étais peut-être l’un des deux, si l’on comptait le nombre de fois où j’avais volé accablé par le sommeil, tenant à peine correctement sur Ferveur. Je lui devais ma vie, j’en étais persuadé. Pouvais-je cependant risquer ainsi la sienne, à l’exposer à un tel danger ? Je l’entendais protester, me dire que c’était aussi sa décision, et qu’elle volerait au cœur de la tempête, avec ou sans moi. Je craignais que nous n’ayons de toute façon pas le choix. Les vivenefs finiraient par nous expulser. Dans un élan, je montais sur le dragon, harnaché pour m’accueillir, et à l’aide d’une corde dérobée sur le navire, en espérant qu’ils n’en auraient pas besoin, je m’attachais solidement, jambes, corps et mains, à la selle, et à toutes les attaches possibles disponibles posées sur le dragon. Je devais assurer ma stabilité, mon équilibre, et tout faire pour ne pas chuter.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyJeu 21 Avr 2016 - 23:15


L'espoir.

En nous libérant, Melsant nous a offert une merveilleuse occasion d'espérer, de fuir. Cependant, arrivée sur le pont, je réalise qu'il va falloir sauter dans une mer déchaînée. La terreur chasse soudain l'espérance. Je suis pétrifiée. Je ne sais pas nager …
Sortant de leur singulière torpeur magique, les pirates éteignent brutalement l'étincelle de rébellion qui nous animait. Ils nous ramènent dans la cale, et nous jettent dans les cachots, sans même refermer les portes. J'y retrouve Colombe, Sixtine et Louison et j'accueille avec joie l'accolade réconfortante de la jeune mage :

- Colombe ! C'était bien toi ! Je suis heureuse de te revoir, même si j'aurais préféré te savoir en sécurité à l'Académie.
Derrière nous la princesse Sixtine s'est assise, la mine défaite. Mais je dois d'abord aider nos blessés. La tempête se renforce et le tangage de la vivenef est plus violent, plus capricieux. Je titube pour faire les quelques pas qui me mènent à Louison et Colombe dont la voix inquiète attire mon attention sur la coupure qui barre le front de la Chevaucheuse.

- Je suppose que ta magie est toujours bloquée par Maria. Je vais m'occuper de Louison avec les moyens du bord.
Je déchire un long pan de ma robe, que je trempe dans le seau d'eau douce octroyé par nos geôliers. Avec douceur, je tamponne la blessure de la jeune femme, et la nettoie succinctement. Le saignement semble ralentir, mais difficile de se faire une opinion dans ce coin sombre, et je crains qu'elle n'ait un malaise si je lui demande de se lever.

- Louison, je vais vous bander le front pour enrayer le saignement. C'est tout ce que je peux faire pour l'instant. Comment vous sentez vous ? La tête vous tourne ?
Colombe ayant disparu, je réclame l'aide de Sixtine, nos leçons sur les pansements vont servir plus vite que prévu. Pendant qu'elle tient sur le front blême de Louison un morceau d'étoffe presque propre, je pose un bandeau autour de la tête de la Chevaucheuse.

- Voilà, c'est terminé, surtout ne bougez pas, avec la houle vous risqueriez de tomber et d'aggraver les choses. La Princesse Sixtine va rester près de vous. Je vais aller voir si personne n'a besoin de soin dans … Oh non ! De l'eau ! Il y a de l'eau dans la cale !
Sortant de notre cachot, j'aperçois un homme (Serenus) et Colombe tenter d'ouvrir la trappe qui mène sur le pont. Mais sans résultat ! Une vague violente me projette contre le montant de la porte que je heurte durement, je m'y accroche pour progresser, jusqu'à la cellule voisine. Melsant s'y trouve, plutôt sonné, mais pas de traces de Grâce, ni des petites. Où sont-elles passées ? Je repousse l'angoisse sourde qui éclot soudain en moi. Je pare au plus pressé :

- Besoin d'aide, Melsant ? Nous allons essayer d'aller avec Louison ? D'accord ?
Comme s'il m'avait entendue l'homme qui aidait Colombe apparaît soudain et se charge d'emmener le Voltigeur. L'eau, glaciale, monte trop rapidement et lèche mes chevilles qui s'engourdissent.

Ne pas paniquer. Ne pas paniquer ...

D'un pas lourd, chahutée par le roulis, je me dirige vers notre seule porte de sortie. La voix de Maria résonne, elle chante à tue-tête, emportée par sa folie. Tout le navire vibre au son de son chant. C'est effrayant, mais nous devons nous concentrer sur notre survie. Je ne veux pas mourir noyée dans la cale.

- Il nous faudrait un outil … quelque chose pour soulever cette trappe ! Quelqu'un a vu d'où venait l'eau ? Peut-on l'empêcher d'entrer ? Ou en ralentir le débit ?
Je regarde chacun de mes compagnons, les deux lanternes laissées par les pirates les éclairent d'un halo tremblotant, dessinant des ombres incertaines sur leurs visages. J'ai peur …

- Cet homme a raison, essayons tous ensemble !  Peut-être que quelqu'un là-haut nous entendra ...

Spoiler:


Dernière édition par Siméane Adelphe le Sam 23 Avr 2016 - 10:27, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate

Messages : 357
J'ai : plus de 1000 ans

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à :
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyVen 22 Avr 2016 - 13:32


Le Fou

La Rose Noire





La magie du sang s’est éveillée. Il la sent, il l’appelle, il la désire, cette flamme vive qui brûle dans ses veines comme dans celles de bois des dames océanes. Oh, comme il l’aime – cette ardente étincelle qui l’a animé, lui, et qui l’a rendu à la vie. Telle est la magie de la Rose Écarlate – sanglante comme leur nom, intensément carmine et du plus glorieux des rouges.

Il l’entend, l’appel des sirènes ; comme elles, il est tenté, il est séduit. Fantasque Fou sur sa Fantasme d’Or, Vespéral au creux de la paume et les yeux levés vers les cieux. Instable Fou des Ombres, charmeur Fou de la Nuit, inconstant Fou Noir sur sa dragonne étincelante. Il fend les airs, accompagné de ceux des siens que la curiosité taraude autant qu’elle l’assaille. Quelles sont-elles, ces sirènes enchanteresses qui hurlent au vent à chaque tournant de siècle ? Cette fois, ils vont les poursuivre. Ils vont les traquer. Ils vont les trouver, ces mirages ensorcelés, qui mènent à leur perte tous les cent ans de nobles vivenefs et de bons Arvennois.

Elle file, Fantasme, elle vogue dans les airs au ras des flots, droit vers la tempête, suivant les voix affolantes de Rhéa et d’Iseult qui s’oublient dans la tourmente. Et ce rire, dans la nuit – ce rire dénué de bon sens, ce rire privé de raison, de rire qui s’enchante devant le déchaînement des éléments en furie. Il rit, le Fou, à gorge déployé, tandis que sa dragonne majestueuse s’engouffre dans l’ouragan, jouet des bourrasques, et tout aussi enchantée que lui de virevolter au mépris de la plus élémentaire sécurité. Une silhouette se dessine à la lueur entrecoupée des éclairs – toutes griffes dehors, la dragonne file et plante les serres sur le bois du pont, dans l’indifférence générale. La moitié des marins ne semble même pas la voir, l’autre moitié est passée par-dessus bord depuis belle lurette avec le déferlement de lames plus hautes que le navire ; et la figure de proue, ils la reconnaissent, la monture et son cavalier, c’est Maria.

Le Fou saute à terre, pose les pieds sur les planches du pont. La magie qui le lie à Fantasme semble inopérante, ici, et la dragonne le pousse doucement du museau vers l’échelle menant au pont inférieur. Va, explore, et reviens – pas besoin de télépathie pour comprendre ce qu’elle attend de lui, et c’est Vespéral au poing que le Fou incline sa gracile silhouette, dissimulant un sourire un tout petit peu dément sous le masque qui lui couvre le visage.

Il descend, le Fou, glissant le long des échelles comme une goutte de pluie, parcourant les coursives avec la prestance et la grandiloquence qui le caractérisent. Il aurait bien aimé trouver l’Audacia ; il l’aime bien, cette Rhéa qui fut modelée d’après lui-même, mais tant pis. Il s’enfonce dans les entrailles de la Marie Sanglante, passant d’un pont à l’autre, jusqu’à arriver à une trappe obstruée par un canon visiblement fort lourd. Entre les rugissements de la tempête, le sifflement du vent, le claquement des voiles, le craquement du bois et le mugissement des vagues, il croit entendre quelque chose en provenance de la cale sous ses pieds. Théâtralement, malgré l’absence navrante de tout public, il s’agenouille dans un excès de geste, colle l’oreille contre le bois de la trappe, y cognant de l’index replié. S’il y a quelqu’un en bas, il ne l’entendra sûrement pas, mais sait-on jamais.

« Il y a quelqu’un, là-dessous ? »

De l’épaule, il tente de repousser le canon. Un coup, deux coups ; bon. Bâti comme une allumette, ce Fou-là manque un peu trop de muscles pour être vraiment efficace, et il ne lui reste plus qu’à attendre un hypothétique coup de main. Avec la même débauche de gestes exagérés, il s’installe en tailleur, adossé au canon , sifflotant une balade romantique bien connue en Sombreciel à propos d’une dame au jupon peu farouche.

Qui sait ?

Peut-être l’un de ses frères masqués perdus dans la tempête viendra-t-il s’échouer à bord également et pourra l’aider à sortir les rats de leur cale…

Spoiler:


Revenir en haut Aller en bas
Les Guerriers
Les Guerriers
Serenus Dardalion
Serenus Dardalion

Messages : 1267
J'ai : 36 ans
Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : La Guilde des Guerriers
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyVen 22 Avr 2016 - 14:32

L'eau avait a présent atteint ses mollets. Serenus pataugea jusqu'à la trappe et, avec l'aide de toutes les personnes valides, poussa de toutes ses forces. Mais cela Fut vain... Leurs bras, amaigris par la faim, ne pouvait supporter cette lourde charge. Serenus sentit très vite ses forces l'abandonner et il recula en Titubant avant de tomber assis contre le mur. Il souffla et se releva péniblement. Le bateau ne cessait de se balancer et cela ne rendait les choses que plus difficile..

Il fallait ré essayer. Il fallait retenter le coup... Ne pas abandonner. Le guerrier retourna vers la trappe et recommença à pousser. Il tenta toutes les positions possibles. Il tenta meme de se mettre couché sur les marches de la trappe pour pousser avec la force de ses jambes. Mais ces efforts n'eurent pour effet que de l'épuiser davantage. Haletant, Serenus frappa avec colere contre la trappe, les larmes aux yeux. Il ne pouvait pas finir comme ça, Pas dans cette cale puante et humide, il refusait de mourir dans ce trou..

Le guerrier s'assit contre le mur malgré l'eau qui montait et plongea dans ses pensées. La trappe aurait pu céder a leurs coups si elle était simplement verrouillée. Le verrou aurait fini par casser. Il y avait donc quelque chose de plus lourd qui avait été posé sur la trappe. Mais quoi ? Un coffre ? Ou bien un canon ?
Les pirates avaient peut être mis cet objet la pour les empecher de sortir c'est évident mais pourquoi ouvrir leurs cellules dans ce cas ? Cela ne tenait pas debout. Les pirates ignoraient surement ce qu'il se passait en dessous. Les pirates les libéreraient sûrement pour les placer ailleurs.
Serenus secoua la tête avec delit. À quoi bon être libéré pour mourir d'une autre manière qui peut être toute aussi douloureuse.. Il sut alors que leur situation était désespérée.. Mais mourir sans pouvoir se défendre ne lui plaisait pas. Il fallait agir.

Il se releva et remonta vers la trappe. Il colla son oreille contre la trappe et attendit. Peut être que quelqu'un marchera dessus et dans ce cas, s'il entend les appels à l'aide des prisonniers, on viendra les libérer..

Il perçu alors, Apres plusieurs longues minutes d'attente et un début de crampe, un léger frottement, comme si on s'était assis dessus et qu'on changeait de position. Il entendit également quelques petits coups. Quelqu'un etait de l'autre côté ! Ils avaient peut être une chance d'être libéré ! Serenus tapa contre la trappe en hurlant. Mais la trappe ne s'ouvrait pas. Mais que faisait donc cette personne ?

Serenus se tourna vers ses compagnons et dit sur un ton peu assuré:

- Je ne comprend pas.. Il y a quelqu'un sur la trappe mais elle ne s'ouvre pas. Quelqu'un a une idée de Comment on pourrait faire pour sortir ?

Il regarda autour de lui, A la recherche d'un moyen pour tous les sauver. Il regarda les lanternes. Mettre le feu serait une idée. Mais c'est bien trop dangereux. De plus la trappe était humide. Elle aurait du mal à prendre feu. Si jamais elle s'enflammait, elle mettrait trop de temps à bruler, et l'eau qui monte aurait vite fait de l'éteindre.
Il secoua la tête et se rassit sur la marche, les mains sur les genoux, le regard vide. . Maintenant que l'eau avait atteint leurs genoux, il était impossible de savoir d'où elle venait et donc, de combler le trou pour ralentir le flot. Ils étaient dans un sale pétrin.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate

Messages : 357
J'ai : plus de 1000 ans

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à :
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyVen 22 Avr 2016 - 14:33


La Tour

La Rose Noire





Tu l'as senti toi aussi, cet appel puissant, semé aux quatre vents. Une Magie ancienne, intense. Des chants qui s'élèvent et qui hypnotisent. Les chants des fous qui se sont fait emporter au fil des années, des siècles, séduits par les sirènes, noyés dans leur étreinte. Tu les entends et tu dois te faire violence pour parvenir à les chasser, toi qui pourtant, ne te laisses jamais distraire par une parole doucereuse ou par un geste charmeur. Non, toi la Tour, tu es droite et toujours fière, tu ne te laisses pas piéger par les filets d'une habile chimère. Et pourtant. Et pourtant...

Sur le dos de Justice, tu fonces à travers les nuages. La sagesse et l'expérience de ton dragon sont un atout certain en ce jour funeste. Il glisse sur l'orage comme la Vivenef glisse sur une mer calme. Sa concentration a sur toi un effet des plus sereins et ton regard perce la tempête à la recherche des pauvres hères qui combattent la houle déchaînée. À tes côtés, tu les sens, tout près : tes compagnons. Vos routes se rejoignent et ensemble, vous volez plus vite que ces éclairs qui menacent de s'abattre sur vous à tout moment. Tu aperçois du coin de l’œil ton Fou qui virevolte, faisant fi des risques et du danger.

Inconscient. Malgré la gravité de la situation, voilà le genre de commentaire que Justice ne pourrait s'empêcher de faire, si votre lien télépathique n'avait pas été interrompu. Il aurait raison bien sûr, mais qui seriez-vous pour oser faire la morale à un Fou ? Toute ton attention se tourne vers les bourrasques qui menacent de vous faire dévier de votre trajectoire, mais ton dragon, colossal et vigoureux, parvient à franchir les obstacles pour arriver à bon port. Sous tes yeux, la Marie Sanglante, fabuleuse et menaçante, bravant la tempête. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent. Que Messaïon vous vienne en aide !

Justice te dépose sur le pont mais ton lien avec lui semble brisé. Tu es seule désormais, très chère Tour. Seule, vraiment ? Parangon à ton bras, tu te faufiles entre les pirates affairés, comme invisible pour leurs esprits soucieux. C'est un sifflement caractéristique à travers le tumulte de la tempête qui te guide à travers la pluie et la silhouette familière et calme d'un Fou chantant se dessine enfin sous tes yeux. Assis sur son canon, il patiente et toi, tu fronces les sourcils sous ton masque détrempé. Le Fou ne fait jamais rien sans raison, même si celle-ci peut être tordue ou dissimulée sous bien des atours. S'il est là, ce n'est pas pour rien. Et c'est la trappe sur laquelle est posé le canon qui te met la puce à l'oreille.

« Puis-je interrompre votre récital un instant mon cher Fou ? Il me semble que nous avons des affaires plus urgentes à traiter. » Le ton est ferme et impatient. Justice déteindrait-il sur toi, petite Tour autoritaire ? Cette mélodie ne te ferait-elle pas sourire un peu ? Juste un peu ? Sous ce masque qui dissimule ton visage, n'y a-t-il pas un tressaillement sur ces lèvres délicates ? Au cœur de la tempête, tu entends les cris et tu n'as pas envie de sourire, non. « Sortons-les de là. » Quel sérieux ! Mais la situation l'exige et c'est sans délicatesse que tu invites le Fou à descendre de son perchoir.


Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
Le Pavillon Noir
Le Pavillon Noir
Louis de Brunante
Louis de Brunante

Messages : 1179
J'ai : 33 ans
Je suis : pirate sur l'Audacia, père de trois enfants

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Philippe Jedidiah
Mes autres visages: Castiel • Octavius • Maelenn • Lionel • Matvei • Hermine
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyVen 22 Avr 2016 - 21:32

Et elle arrive.
La tempête.

Fulgurante, inévitable, aussi lourde et sombre que les mots de Rhéa qui ont résonné aux oreilles de Philippe et qui ont été répétées aux pirates avec l’incrédulité appropriée. L’ouragan, dévastateur comme ce chant funeste, dans cette nuit d’orage qui risque peut-être de les avaler. Elle vous engloutit, en quelques secondes. Vous fonciez droit dessus et sans hésiter, aveuglément confiants en votre capitaine et en Rhéa, vous y êtes entrés.

Atal, protège-moi et protège ma tante, ainsi que mon oncle – protège Lou-Ann, ainsi que Lena – qu’Aymeric, Lucie et Leo ne soient pas orphelin suite à ce voyage – Messaïon, ouvre-nous l’ouragan, que nous le traversions vaillamment – Valda, que ta tempête ne soit pas notre trépas.

Il n’a pas le temps de prier plus, les mains courant sur chaque tatouage, invoquant chaque nom aimé. L’eau salée fouette déjà son visage et une gorgée de la mer suffit à le remettre en marche et à le faire bondir partout où on a besoin de lui. En devenant simple pirate, sans titre, sans privilège, sans chercher à mettre en avant ce que son éducation de noble lui a apporté comme avantages, il s’est également plié au boulot d’homme à tout faire. Ainsi, ses oreilles résonnent à tout ce qui semble être son nom factice : « …RIC ! LA C… MAINS ! ER-LA-BÂCHE-TIRE VOILE-…DENTE ! VITE ! » Les cordes lui glissent entre les mains, râpent sa peau, claquent entre ses doigts – ses pieds glissent, trébuchent – la pluie l’aveugle, tombe sur son crâne comme autant de coups de marteau, pince chaque centimètre dévoilé de son épiderme. Surtout, il sent son esprit glisser, chaque fois un peu plus. Louis n’est pas sur l’Audacia depuis aussi longtemps que certains, son sang ne court pas dans les veines du bois à la même mesure que celui de Freyja et de Philippe. L’engourdissement est plus long. Plus insidieux, encore. Le chant des sirènes et des figures animées l’empêche de tout entendre, de tout voir.

(tu aurais aimé me tuer)
(tu regrettes de ne pas l’avoir fait)
(il aurait pu mourir, par ta faute)

Les gestes sont moins assurés. Ils ralentissement. Il tourne la tête, alarmé – comme à la recherche de la voix si acide qui a susurré à son oreille. Il l’a reconnue. C’est impossible. Et pourtant, le venin fait son effet. Fait vibrer ses pensées, les reporte sur Aymeric. Orphelin. C’était de la magie, il n’aurait rien pu y faire. Indigne. Il a cherché. Partout. Il a pleuré. Beaucoup. Fuite. Non. Il cherche. Ce qu’il a fuit, c’est… c’est tout le reste. Un reste qui lui pèse sur l’estomac, sur la conscience, qui serre ses jointures. Il fuit et il cherche, encore, maintenant – bien que ce qui fasse vibrer son cœur, en ce moment, est une avidité étrange qui se passe de mots, qui ne sait être décrite. Le pirate hurle vers le ciel : « JE NE T’AI PAS TUÉ ! ERIC ! … TION ! » Un tonneau ayant rompu ses cordes le percute, pas même une seconde après ce vain avertissement. Son souffle se coupe, tandis qu’il chute par-dessus le bastingage, et que tête première, il voit l’eau glaciale prête à l’accueillir. Pas si vite, cela dit ; Louis attrape un filet, déchiré en tous bouts, et retient ainsi sa chute. Il frappe violemment la coque de la vivenef et voit trente-six chandelles, mais ne perd heureusement pas conscience. À cette hauteur, l’eau glaciale l’arrose de plus belle, et sa remontée maladroite est plus que périlleuse. Le filet se défait entre ses doigts et n’est retenu au pont que par un piton de fer qui menace de s’arracher à chaque secousse de la tempête. « FREYJA ! » C’est inutile. Elle ne l’entendra pas. Elle ne peut venir l’aider. Pas alors que son cœur et son corps sont entièrement voués à la tempête. Ses pieds glissent contre la coque, cherchent en vain un appui inexistant, jusqu’à ce qu’il s’appuie sur… tiens, un tonnelet, pris avec lui dans le filet. Un tonnelet de rhum. « ISMAÏL ! LE RHUM ! » Peut-être que cet appel aura plus de succès ?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyVen 22 Avr 2016 - 22:19

Oh, Freyja. Ma fidèle, ma loyale, ma dévouée. Tu habites mes planches de ta présence ; je t’entends frémir, près de mon gouvernail, imperturbable écho de mon capitaine aux nerfs si rudement éprouvés. Philippe, reste à la barre – je n’ai confiance qu’en ta main pour me retenir au bord du précipice de la folie. Mon capitaine, sa seconde, et l’équipage autour de vous : vous êtes miens, tant que votre logis se love entre mes ponts. Miens, tant que votre âme se considère sous mes voiles comme à la maison.

Je sais ce qui va se passer. Dès l’instant où j’abaisserai la muraille qui me ceint le cœur, ce bouclier hermétique qui enferme par-devers moi mes doutes et ma peur, vous cesserez d’être miens. Vous allez succomber, tous ensemble et chacun ; vous allez les entendre, et m’oublier. Je ne serai plus Rhéa, je ne serai plus l’Audacia ; rien de plus qu’un autre jouet des sirènes dans l’océan déchaîné. Et pourtant, pourtant – Freyja, je le sais, tu portes en toi ce qu’il faut pour comprendre, mais je ne peux me résoudre à te confier mes tourments. A t’avouer, toi vaillante, toi passionnée, la véritable nature de ces êtres que l’on nourrit du sacrifice des innocents, du sang des capturés. Comment pourrais-je supporter de vous voir vous détourner ? Alors, je me tais. Iseult partage mes doutes et mes angoisses – je sais qu’elle craint, plus que tout, que sa capitaine ne trépasse. Je ne peux me résoudre à imaginer une autre éternité seule sur les flots. Sans ces hommes, sans ces femmes, qui m’ont tout donné de leur vie : leur âme d’écume, leur cœur de sel, leur foi de matelots. Si frêles, si fragiles, ces vies éphémères et futiles. Brèves, et pourtant – si précieuses. Inestimables. Je ne veux pas les trahir ; je refuse de renier mon serment. Rappelez-vous, petites créatures, oh souvenez-vous de moi.

Vous êtes miens. Je vous appartiens.

Ne me laissez pas l’oublier.

Je ferme mes yeux de bois, et soudain le monde change. Petit à petit, ma mémoire se délite – le chant enfle et se gonfle, et je les entends résonner entre mes ponts, ces paroles oubliées, maudites, abjurées, que personne vivant ne peut se rappeler. Le chant monte en puissance, envahit tout – s’approprie mon essence, la racine de mon esprit, tout ce qui fait de moi Rhéa. J’abdique. Je le laisse m’emporter.

J’oublie. J’ensorcelle ces esprits faibles sur mon pont : ce mâle agrippé de tous ses doigts à mon gouvernail et qui barre en pleine tempête, cette femelle cramponnée à sa taille. Ils sont les premiers à succomber – je les sens s’apaiser, prisonniers des mirages qui m’envoûtent, et j’avance toujours plus loin dans le chaos. Je chante – je chante ces paroles que je ne comprends pas, et je sens la magie barbare pulser en moi, en chacun des êtres que je tiens sous mon sortilège, sous cet enchantement tissé avec le sang des innocents.

Peu m’importent ceux qui choient. D’autres prendront leur place.

Peu m’importent ceux qui pleurent. Ils sont mérité leur malheur.

Seules important les voix qui chantent dans le vent. C’est à elles que je veux prêter serment.

Oh sirènes qui chantez au crépuscule, attendez-moi, tendez-moi la main.
Je vous appartiens.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptySam 23 Avr 2016 - 12:01

Le vent se déchaîne. Nous entrons au cœur de la tempête.
J'entends l'orage gronder au lointain, comme un dragon courroucé prêt à fondre sur nous. Si nous restons sur la vivenef, les flots vont nous avaler et précipiter ces occupants. Nous n'avons plus le choix, et on nous le fait bien comprendre. Je serre les dents, peu amène, et me rend au pas de course auprès de Mirage pour quête son appui, sa protection. Dans ses yeux de glace, on dirait qu'aucun doute ne peut subsister. Il sait ce qui l'attend, et ce qu'il convient de faire. C'est sa fierté qui parle, à ne pas vouloir laisser une vulgaire tempête avoir raison de lui.

Je monte sur son dos et me prépare à être chahutée. Mes mains s'agrippent au pommeau de la selle et je laisse Mirage prendre les devants, déployant ses immenses ailes pour se ruer à l'attaque contre les cieux eux-mêmes. Il manque pourtant d'être rejeté contre le navire alors que le vent s'engouffre contre elles et dévie sûrement sa trajectoire. Je retiens un cri de surprise alors que nous sommes tout deux entraînés vers les nuages où l'orage crépite et menace. Mirage se reprend à temps et descend en piqué, avant de rouvrir ses ailes à défier le vent de l'emporter. Il va vite s'épuiser ainsi, mais c'est encore la meilleure solution pour éviter que les éclairs ne soient captivés par ses écailles d'un bleu-vert. Bientôt, nous ne sommes plus qu'ombres dans le ciel, et les autres ne doivent plus voir l'envol de mon dragon, tout comme moi qui peine à les discerner. Nous arrivons à nous maintenir, mais notre trajectoire s'en ressent. Mirage joue un jeu dangereux, à se laisser entraîner par les vents pour économiser son énergie et tenir plus longtemps.

Je me demande s'il a peur, car le silence nous enveloppe rapidement. J'aimerais que ce soit le cas, pour ne pas être la seule qui tente de la faire taire. Je suis bientôt à m'agripper à son cou, le corps plaqué contre ses écailles pour ressentir moins la pression du vent, tous mes muscles tendus pour ne pas me faire désarçonner. Je suis mage, je chevauche les vents. Je ne devrais pas les craindre, mais pour la première fois, ma magie me paraît insignifiante en comparaison à ce déchaînement des éléments naturels. Je ne peux rien faire pour l'aider, et cette prise de conscience me fait enrager.

Nous risquons de nous perdre entre le gris des nuages et le bleu sombre de la mer, constamment à mi-chemin entre les deux. J'entends le chant lugubre des vivenefs qui glaceraient d'effroi n'importe qui. Je me souviens de ces mots lâchés avant que l'on ne prenne notre envol. Nous confier au Destin... Je fredonne un chant entendu dans mon enfance, pour couvrir le duo des vivenefs. J'en appelle à Messaïon, Seigneur des Ouragans, et à Valda, Dame des Tempêtes, pour qu'ils se montrent cléments et nous préservent de leur colère.

Que les Dieux entendent nos prières.

Spoiler:


Dernière édition par Maelys Aigrépine le Lun 25 Avr 2016 - 11:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate

Messages : 357
J'ai : plus de 1000 ans

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à :
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptySam 23 Avr 2016 - 19:26


Le Roi

La Rose Noire





La magie du sang l’engourdit, mais jamais le Roi ne faiblit – il est encore plus ancien, encore plus fort, et le devoir qui fait battre le cœur bien vivant sous les habits sombres l’empêche de joindre sa voix à l’envoûtement mortel des sirènes. Coupé de tout lien avec Vif-Argent, ils se repèrent et se comprennent en silence. Cavalier et monture traversent la tempête avec la foi des fous, persuadés de trouver au bout de celle-ci la perte de tant d’innocents. Cette fois encore, le sang coulera. Pour une dernière fois, il coulera.

Maria joint sa voix à celles de Rhéa d’Iseult, qu’il ne peut entendre et qui pourtant résonnent tout autant en lui, et laisse s’avancer sur son pont ces êtres animés de la même magie que la sienne. Il sent les présences des siens, de ses semblables, entend même dans son esprit les paroles du Fou – chante-t-on vraiment Mirta et la légèreté de ses jupons ? – et atterrit dans l’indifférence générale sur le pont de la Marie-Sanglante. Le goût salé de la mer s’infiltre jusque sous son masque et lui arrache une grimace de mécontentement. Néanmoins, il y a plus important. Il fait fi de la pluie et du vent et pose une main bienveillante sur l’épaule de cette Tour qui n’hésite pas à réprimander un Fou qui n’a certainement pas assez de forces pour bouger seul ce lourd canon. « Oh, ma Tour, laisse notre Fou chanter ; ce chant est bien plus agréable à mes oreilles que celui des sirènes. » Derrière le masque, le visage sourit, et le Roi s’agenouille pour sortir les lourds clous de fonte qui retiennent le canon au sol, précaution employée à l’approche de l’ouragan, histoire que les prisonniers n’en profitent pas pour s’échapper. Ordalie ne lui sera d’aucune aide, pour le moment, et de leurs seuls muscles ils devront libérer les prisonniers. Encore heureux qu’ils soient trois ! « C’est ibéen », admire un Hypérion chauvin en son esprit, sa voix bien plus claire que celle des toutes les sirènes. « Ce sera plus facile ainsi. » Un détail bien insignifiant et qui, pourtant, fera toute la différence.

Le Fou a repris pied à terre et tous trois se rassemblent autour du canon. D’un geste, le Roi Noir indique la direction où le pousser en chœur. « À trois, mes amis ! Un… deux… trois ! » Il n’en faut pas plus pour que les pièces s’arc-boutent, jusqu’à ce que le canon bouge. Lentement, d’abord, comme rétif à l’idée de laisser partir ses prisonniers, puis rapidement, glissant dans l’eau répandue sur tout le pont. Il entraîne avec lui le Roi, surpris du poids de l’armement, qui s’en défait juste à temps pour ne pas glisser jusqu’à l’autre bout de la vivenef. « Mon Fou, ma Tour : ouvrez cette trappe ! », clame le Roi d'une voix réjouie.

Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptySam 23 Avr 2016 - 22:24

Les paroles de Rhéa et d’Iseult jetèrent sur les navires un voile incertain. Rivalisant de trémolos absconds avec la tempête alentour, quelques secondes indécises s’écoulèrent avant que Chevaucheurs et Voltigeurs ne prennent le large. Enfin, ceux qui étaient en mesure de combattre la violence invisible du tonnerre et du vent. Neve enserrait l’encolure d’Inespéré, sa frêle carcasse secouée comme un roseau face aux bourrasques. Le dragon, les griffes fermement enfoncées dans le bois du pont, demeurait immobile, son regard étrangement éteint levé vers le ciel endiablé. Un griffon terrorisé se présenta sur le pont, pétrifié d’effroi et parcouru de spasmes tétaniques à chaque grondement de l’orage. Nous avons le droit d’échouer, Inespéré. Tu as déjà prouvé ta valeur mille fois, glissa Neve à son ami, dans un souffle rassurant. Il avait conscience au fond de lui qu’une défaite signifierait rebrousser chemin dans une tempête infernale, si ce n’est mourir noyé. Mais l’immense impuissance qui se lisait dans les yeux du magnifique dragon bleuté déchirait le cœur du jeune ansemarien. Il enserra son encolure et appuya son visage contre ses écailles, sur lesquelles glissaient quelques gouttes de pluie.

Tu as déjà prouvé ta valeur mille fois…, répéta-t-il, les yeux clos, les dents serrées, percevant contre son front le faible battement du cœur d’Inespéré. Un cœur étrangement paisible, comme enveloppé dans une gangue de coton qu’aucune frayeur ne pouvait altérer. La tempête avait raison du corps svelte du dragon, dont les écailles bleu-gris se confondaient avec les nuages. C’est toi qui m’a sauvé, souviens-toi, c’est toi… Les premiers Seigneurs des Cieux disparaissaient déjà dans l’obscurité de la tempête, et le faible espoir qui palpitait entre les entrailles de Neve commençait à s’essouffler, assailli par la pluie battante. Inespéré ne cillait toujours pas, tandis qu’à l’horizon, une vague monumentale se préparait. Rhéa semblait se précipiter à sa rencontre. Pourtant, un éclat fugace fit miroiter les pupilles reptiliennes du dragon, qui ordonna simplement : Monte. Neve s’exécuta. La vague percuta la coque du navire, et le jeune ansemarien n’eut pas le courage de fermer les yeux. Les deux compagnons furent projetés en arrière ; la secousse ébranla l’Audacia comme une onde de choc fatale. Dans sa chute, Inespéré déploya ses ailes. Les bourrasques l’arrachèrent au navire et le précipitèrent dans le tourbillon infernal de la tempête. Ils avaient décollé.

Neve demeura muet de stupeur, et déjà les cieux leur semblaient tout proches. Nous nous sommes toujours sauvés l’un l’autre, ne l’oublie pas. La voix d’Inespéré se répercuta comme un rondeau perpétuel dans l’esprit du jeune ansemarien, qui agrippé à son ami, la pluie terrassant son échine et le vent obstruant ses repères, songea que rien ne saurait venir à bout de son compagnon. Mais il s’agissait désormais de s’extirper de la tempête démente. L’Audacia et l’Orichalque avaient déjà disparu, et bien qu’Inespéré luttât de toute son âme contre les bourrasques endiablées, son corps fin semblait torturé par les mains invisibles du vent, comme un vulgaire jouet en bois. Millimètre par millimètre, les ailes battant dans le vide, le dragon tâchait d’échapper aux mains destructrices de la tempête, où les psaumes indistincts des vivenefs se mêlaient aux sifflements sinistres de l’orage. Neve cherchait dans la confusion de la nuit une direction, un indice qui les orienterait vers la paix, mais sa vision semblait floue. Lorsqu’enfin, dans la sombre zizanie des rafales, une silhouette étincelante sembla émerger des flots, comme une aubaine.

Inespéré, regarde, au loin là-bas ! s’exclama le jeune ansemarien.

Les évènements s’enchaînèrent en une fraction de seconde : un dragon secoué par la tempête, le visage d’Aaron pétrifié de stupeur, et puis la violence du choc, de front. Un craquement sinistre déchira le tonnerre ambiant, et Neve perdit connaissance. L’eau froide, cruelle, enserrant son corps, et s’immisçant dans sa bouche ramena le jeune ansemarien à la réalité. Les vagues une à une l’ensevelissaient, et il émergeait avec toujours plus de désespoir de la houle béante, les membres lourds, un bourdon dans la tête et le regard esseulé. Demeurer à la surface était une épreuve, boire la tasse une routine. Inespéré ! Il suffoquait, cherchant des yeux son compagnon.

Inespéré ! hurla-t-il, à bout de forces, mais déjà le dragon, inconscient, quittait la surface.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Marianne d'Orsang
Marianne d'Orsang

Messages : 1217
J'ai : 44 ans
Je suis : Voltigeuse, médecin

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Ibelin officiellement, mais aussi à l'Audacia !
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptySam 23 Avr 2016 - 23:03

En quelques secondes, nous sommes totalement trempés par la pluie qui vient de s'abattre. Pourtant impossible de faire quitter le pont à Iode ! Il ne m'entend plus, pétrifié par la foudre qui éclaire les nuages, noirs comme le charbon.
C'est à ce moment-là qu'Ismaïl apparaît et m'apostrophe. Qu'est-ce qu'il me chante ? Patrouiller au nord, ordre du capitaine ? Je serai déjà bien heureuse de réussir à faire voler Iode et survivre à l'enfer qui nous attend ! Je sens la patience me quitter, déjà trop usée par mon griffon tantôt.
« C'est peut-être le rafiot qui transporte les prisonniers ! » À ces mots, la conscience de Iode réémerge, l'espoir de retrouver les captifs le réveille. Je saute sur l'occasion. Avec une pensée déterminée, je lui hurle de toute mes forces : « Iode ! Décolle ! Maintenant ! »
Surpris par mon ton impérieux, la peur aux tripes, il m'obéit à moitié et ses ailes s’entrouvrent. Mais c'est suffisant pour la tempête. Les rafales lui font perdre l'équilibre, il tente de reprendre pied en poussant un cri, mais trop tard, une bourrasque nous happe. La vivenef rétrécit à vue d’œil, plus d'échappatoire, nous sommes dans la tourmente.

Les premiers instants dans la tempête sont d'une horreur sans nom. Le vent nous griffe le visage, la pluie nous assomme, la foudre nous aveugle. Nous ne somme qu'un seul être, remplit d'une seule émotion, panique, d'une seule pensée, survivre. Pauvre jouet des tourbillons et des courants, nous volons en plein cauchemar. Perdus dans la nuit, sans but, dans un noir et blanc assourdissant.
Je reprend conscience de moi-même quand je me mets à suffoquer, la force d'une rafale m'ayant mise en apnée. Reprenant mon souffle, j'appelle Iode à l'aide pour le ramener à la raison, en vain. Un éclair passe devant nous, il hurle à la mort. Est-ce que je viens de voir un griffon foudroyé ? Non ! C'est un souvenir, une réminiscence qui ne m'appartient pas. Je me mets à prier.
Valda, Levor je m'en remets à vous. Je vous en prie, épargnez-nous, protégez-nous. Dragons, griffons, tous. Épargnez mon Iode de la folie, je vous en conjure !
D'autres visions me surprennent dans le feu du ciel. En bas, est-ce Corail malmenée par l'océan ? Non, c'est plus grand, une vivenef blanche ? Les nuages nous encerclent à nouveau, est-ce un éclair doré qui vient de plonger, ou un dragon ? Un rideau de pluie m'empêche de vérifier. Un cendré vole sans cavalier ?

Lentement, Iode redevient lucide, la foudre n'a plus son double mortel. Sa terreur reflue un peu. Mais son état n'est guère plus rassurant que mes prières. Nervosité, fuite. Il ne faut pas se laisser emporter dans le cœur de la tempête, sinon c'est la mort qui nous attend. Oui, je m'en souviens. Tant qu'on évite l’œil, on peut survivre à cette nuit. Tenons bon ! Nous somme ensemble dans cette mélasse, et je compte bien à ce qu'on revoie le soleil ensemble ! Hardi !
Enfin, nous avions un objectif pour ne plus perdre l'esprit : tenir jusqu'à la fin de cette épreuve, éviter l’œil de l'ouragan où même un dragon ne tenterait pas sa chance. Et nos esprits résonnent. Concentrés sur les courants, nous lâchons prise dans les plus violents pour mieux tenir le cap dans les plus faibles. Si « faible » est le mot qui convient... Mais nous tenons bon. Affrontant le ciel de la même manière qu'il faut nager dans les vagues. Se laisser ballotter, puis reprendre la lutte.
Les éléments se déchaînent, l'orage explose, les nuages nous engloutissent. Tapie dans l'ombre, la folie et l'épouvante nous guettent. Nous tenons bon. Inlassablement. Jusqu'au bout de nos forces...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Guerriers
Les Guerriers
Serenus Dardalion
Serenus Dardalion

Messages : 1267
J'ai : 36 ans
Je suis : Guerrier a l'antenne de la Volte.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : La Guilde des Guerriers
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptySam 23 Avr 2016 - 23:04

Le désespoir commençait à s'installer. L'eau etait A présent au niveau de ses hanches. Il n'y avait plus rien à faire. Le sel irritait sa peau asséchée par le manque d'eau et de soins. Il avait du mal à garder les yeux ouverts tant la fatigue et l'épuisement l'écrasaient. Plus l'eau montait, plus il avait peur. Serenus voyait à présent sa vie défiler devant ses yeux. Il se voyait enfant, en train de jouer avec son chat qu'il avait appelé Baguette. Puis avec son père, qui lui montrait comment bien pétrir le pain. Il sentit les odeurs rassurantes qui l'ont accompagné toute son enfance.
Serenus ferma les yeux et profita de ce moment où il plongeait dans ses souvenirs. La peur laissa place à la détente. Il se revoyait rire à côté de ses collègues sur les bancs d'entraînement de la guilde, puis aux côtés de sa femme, dans le lit conjugal, après leur mariage.

Quand il rouvrit les yeux, il soupira. Il avait raté tellement de choses.. Il n'avait pas assuré sa descendance, il n'avait pas réussi à devenir capitaine, et encore beaucoup d'autres choses... Serenus secoua la tête et se redressa en regardant ses compagnons de cellule. Ils semblaient aussi accablés que lui, et cela n'avait pour effet que de l'attrister encore plus.

Soudain, un bruit sourd le fit relever la tête. Un bruit semblable à un objet lourd qu'on poussait. Et ce bruit venait d'en haut ! Serenus se leva brusquement et se précipita contre la trappe. Quelqu'un avait entendu leurs appels ! Ils allaient être libérés ! Ils etaient sauvés ! Du moins.. Pour le moment..
Serenus, une fois que l'objet lourd fut écarté de la trappe, poussa de toutes ses forces. Il sentit que quelqu'un ouvrait le loquet au dessus de sa tête.. Puis la trappe s'ouvrit.

La pluie fut la première chose que sentit le guerrier. Une pluie A la fois chaude et rafraîchissante.. Une pluie toute à fait bienvenue. Il traîna sa carcasse a l'extérieur de la trappe et ferma les yeux, couché sur le pont. Il ne s'était jamais senti aussi faible, ni aussi heureux de se sentir en vie. Il murmura :

- Merci.. Qui que vous soyez.. Merci..

Serenus ouvrit les yeux, et leva la tête vers ses sauveurs, ces personnes qui les avaient entendus et qui les avaient sortis de cet enfer.. et il sourit.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate
La Rose Écarlate

Messages : 357
J'ai : plus de 1000 ans

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à :
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyDim 24 Avr 2016 - 0:10


Le Fou

La Rose Blanche





Noir, blanc, noir, blanc, quels vents violents.
J’aime la mer ! J’aime ses vicissitudes si semblables à celles qui secouent mon esprit insensé. Le fou suinte et sourit, soulevé, soufflé, saoulé, sublimé, il s’essuie, s’essore, reprend son essor.
« Hardi Sulfure ! Sus à l’azur, à nous les cumulus et leurs éclaboussures ! Pas de demi-mesure, chère monture. »
Pas de laïus je t’en conjure. Déjà la censure ? Cesse tes caprices, serre ta cape et tiens le cap ! Je capitule, nous avons des capitaines et des captifs à secourir. Tu laisses tes camarades s’éloigner. Mon noir sait où il va et la tour qui l’accompagne a plus d’un tour dans son sac. « Le fou noir a d’ailleurs plus d’une corde à son arc. » Ha ! Joli ! Dame ! Ce n’est point pour eux que je m’en fais. Pour moi ? Je m'inquiète surtout de connaître les raisons qui te poussent à dévier ainsi. Chacun son rôle et son fardeau, le mien m’attend à fleur d’eau. Tu divagues. De vague, oui ! Tu ne sais où tu vas ? Non je sens. Le Sang ? Non, écoute ! Sulfure le sens. Détresse et panique. Mon noir et sa tour chevauchent l’écaille et non la plume, ils suivent un autre appel. Ils tracent la voie sans entendre les voix. Je vois. Iseult ? « Elles sont juste en dessous, je les entends. » Alors on plonge.
« YIIIIIIHAAAAAHAHAHAAAA ! »
Tu ne peux t'empêcher de hurler. Oui, je hues les nues, je houspille la houle, je me bats l’oeil du cyclone.

Le fou se hisse, la bouche ouverte comme une vasque où s’engouffrent les bourrasques, il avale les rafales, déglutit le déluge, il chante la tourmente, le ventre plein de vent, la tête pleine de tempête. Il est dans son élément dans leur folie, dans leur déchaînement. La mer s’ouvre sous lui, se creuse, furieuse, et se redresse sans cesse. Il glisse sur l’écume d’une lame, il rit, la spume au lèvres, embrassant les embruns, sondant l’onde furibonde et soudain…

Là ! Je le vois. Silhouette solide et solitaire dans le sillage salé des vivenefs. Et moi son seul salut. L’arracher aux bras de Messaïon, telle est ma mission. Allez, attrape-moi ce poisson là avant qu’il ne se noie ! Ses ailes se déploient, les serres droit vers sa proie. Oui ! Oui ! OUI ! Vole mon beau ! Il l’a eu. Hisse ho ! Du premier coup. Quel gamin tu fais ! Comme à la foire oui. Superbe Sulfure, tu bats le busard et le balbuzard. Il fait des bruits bizarres. Vrai ! Allons voir si notre gaillard se remet. Pose-toi plutôt ! Tu es fou ! Pas le temps, chaque minute compte, je l’ausculte. En monte ? Par ce tumulte ? Apponte ou c’est la chute ! Chut !

Il exulte le fou, exubérant, aberrant, une corde, un nœud, le voilà flânant à flanc de harfang, tendant la main vers le visage pendant.
Ne l’attrape pas ainsi ! Tu lui tires les cheveux. Il a l’air frais comme un étal de poissonnier à Vivedune. Gifle-le ! Aurait-il manqué d’air ? Essaie l’autre joue ! Pas mieux. Mais attends… Ça sent… Oui ! Sa poche. Hé bien alors, petit cielsombrois ? Voler ou planer, il faut choisir. Faire les deux, c’est dangereux. Allez, retourne à ta place ! Tu as raison, remontons et laissons-le redescendre. « Et maintenant ? » Allons voir comment s’en sortent nos noirs amis. Sans le poser ? Oui, je le trouve attachant, je l’emmène. Allons bon. Hey, vous savez quoi ? Non ? Je crains le pire. J’aime qu’un plan se déroule sans accroc. Tu dis ça parce que tu n’as pas vu ceux de ses chausses, là où Sulfure l’a saisi. Hahahahaha ! C’est vrai, il va avoir des courants d’air dans la penderie. Un jour il faudra qu’on pêche un outreventois en kilt. « On l’attrapera par les pieds alors. » Femme cruelle hahaha ! « Autant profiter du spectacle. » Concentrez-vous ! Ils sont là. Je sens mon sang bouillir. Essayons de nous poser sans écraser notre nouvel ami. Sautons ! Tu n’attends jamais. Tu bondis déjà sur le pont et fonds sur ton noir, sa tour et son roi. Tu te sens bien seul toi. Pauvre fou blanc. Mais je n’ai pas fait chou blanc, peuvent-ils en dire autant ? Ils s'attellent autour d’une écoutille quand tu les hèles.
« Bonsoir chers noirs, charmant auditoire, j’ai l’espoir, j’ose y croire, que vous n’essuyez pas trop de déboires. »

Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
Dragonnet du Chapitre • Version 4.3
Dragonnet du Chapitre • Version 4.3
Aaron de Sombreval
Aaron de Sombreval

Messages : 937
J'ai : 34 ans
Je suis : mage de l'Automne et chevaucheur ; fils du comte de Sombreval.

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Liam d'Outrevent
Mes autres visages:
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyDim 24 Avr 2016 - 14:01

La tempête faisait rage, et rendait les choses bien plus compliquées. L'orage et la pluie rendait la visibilité si faibles qu'il était impossible de distinguer la moindre chose à plus de quelques mètres, et les bourrasques de vent étaient si violents que le ciel ne cessait de tournoyer autour d'eux tant il était compliqué de conserver sa trajectoire. Le jeune mage ne pouvait s'en remettre qu'à son dragon, lui ne pouvait plus rien faire d'autre que de se coller à son dragon pour limiter la prise au vent. Autant dire qu'il n'était qu'un grain de sable dans une tempête. Le chant des Vivenefs et les hurlements du vent ne faisaient que rendre les choses plus étranges qu'elles ne l'étaient déjà, donnant à la situation un air d'apocalypse.

Heureusement pour Aaron, Héritage était un dragon robuste et trapu qui - s'il avait plus de prises au vent que certain - en tiraient un certain avantage car il était plus lourd. Ce n'était pas le cas des griffons, ni de certains dragons tel qu'Inespéré, la monture de Neve, son camarade. Ce fut sans doute cela qui rndit les choses plus compliquées qu'elles ne l'étaient déjà. Luttant pour conserver son équilibre, Héritage ne remarqua pas Inespéré, tout comme ce dernier n'aperçut pas le grand dragon grenat. Au coeur de la tempête, les deux dragons se heurtèrent de plein fouet. Aaron, secoué, eut à peine le temps de se raccrocher au cou d'Héritage, qui rétabli son équilibre comme il le pu. Le jeune mage, pétrifié, vit avec horreur Neve et Inespéré tomber à la renverse, inconscients. Il hurla leurs noms, sans succès, sa voix se perdant dans le déchaînement des éléments. Il senti Héritage aussi bouleversé que lui face à la gravité de la situation.

Sous eux, les flots d'un noir d'encre bouillonnaient, d'énormes vagues venant se fracasser contre la coque des vivenefs. Comment espérer voir Neve ressortir de ces flots écumants ? Et Inespéré parviendrait-il à s'en sortir ? Il était impensable pour Aaron de les voir disparaître. « Il faut les aider. » Ils n'avaient pas le choix, mais y parviendraient-ils ? Le cadet senti son dragon rassembler ses forces, avant de plonger comme il le pouvait vers les immenses vagues. Les bourrasques le faisaient dévier à gauche et à droite, le soulevant à leur guise. Malgré tout, Héritage parvînt à se rapprocher des vivenefs, au pris d'immenses efforts. Il ne tiendrait pas longtemps. Scrutant des yeux la surface, Aaron aperçu la minuscule tâche que représentait Neve, et à côté de lui une masse sombre qui s'enfonçait peu à peu dans l'océan. Inespéré coulait, inconscient. Horrifié, Aaron hurla : « Non ! ». Il ne pouvait pas se résigner à voir le dragon disparaître de cette façon, c'était impossible ! « Je suis désolé petit homme, nous ne pouvons rien faire pour lui. Il est trop lourd. ». Le jeune mage savait pertinemment qu'Héritage avait raison, et il sentait combien ces mots coûtaient à sa monture, lui qui perdait là un fidèle ami, mais il se maudissait d'être impuissant. C'était sa faute ; s'il avait regardé devant lui, tout cela ne serait pas arrivé.

Des larmes de colères se mêlant aux gouttes de pluie qui roulaient sur ses joues, Aaron sentit une froide détermination l'envahir, comme si toutes ses inquiétudes n'avaient plus lieu d'être. S'ils était trop tard pour Inespéré, ils devaient au moins sauver Neve, aussi dangereux que ce soit. Néanmoins, malgré tous ses efforts, Héritage ne parvenait pas à venir toucher la surface des flots sombres. D'immenses vagues venaient sans cesse l'obliger à reprendre de l'altitude, au risque de les envoyer à l'eau eux aussi. Qui plus est, le chevaucheur à l'eau était balloté dans tous les sens, ce qui rendait les choses plus compliquées encore car le dragon grenat devait sans cesse modifier sa trajectoire. Peu à peu, Aaron sentit son dragon faiblir, balloté de plus en plus violemment dans le vent, tandis que Neve buvait la tasse à chaque vague. Et lui, petit cadet, était inutile.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Les Voltigeurs
Les Voltigeurs
Grâce de Séverac
Grâce de Séverac

Messages : 5649
J'ai : 39 ans
Je suis : Voltigeuse, major de la division d'Est d'Erebor, sigisbée de la cour d'Erebor, dame de Sombregemme, marquise d'Automnal

Feuille de personnage
J'ai fait allégeance à : Anthim, duc d'Erebor
Mes autres visages: Astrée Aubétoile, Tristan d'Amar
Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyDim 24 Avr 2016 - 15:20

Un souvenir certain de l’importance du sang mais une prise de risque bien moins sûre. Une tentative issue du désespoir ou de la volonté de survivre, de s’en sortir. Un acte dont les conséquences seront nombreuses, bien qu’elles me soient inconnues. Mais si je peux aider à sauver tous ces captifs, Lena et Lou-Ann, Melsant, la Princesse, tous ces gens que je connais ou non, alors je me dois de le faire. Je me dois de saisir cette opportunité, tout comme je saisis la main de Maria, pour sauter dans l’eau glaciale, après avoir écouté ses paroles, surprise mais pas arrêtée par cette sensation qu’elle connaît tout de moi, tout de mon passé, tout de ce que je ressens pour mes fils, mes filles, pour ma famille proche ou plus lointaine, choisie ou réelle, nouvelle ou ancienne. Je saute, et j’ai confiance, en cet instant. Maria ne me protègera peut-être pas, mais elle m’aide. Elle m’aide, et je ne peux que croire en ma survie, et en mon retour pour sauver tous les pauvres hères qui se trouvent à bord de la Marie-Sanglante.

Le choc du contact avec l’eau glacée et agitée est bien vite oublié, quand je vois que je suis suivie par Lou-Ann et Lena. J’essaye de crier pour qu’elles s’approchent, ou leur reprocher leur inconscience face au danger quand bien même elles suivent mon exemple, mais le vacarme de la tempête qui approche, de la mer bien trop houleuse, tout cela les empêche de m’entendre, mais le Destin nous est favorable et nous rapproche. Je les attrape, et me fais le serment de les mener saines et sauves où je le pourrais.

Qu’elle n’est pas ma surprise, alors que je sens les remous de l’eau, que je vois une silhouette de bois surgir de l’eau, que je me sens saisie par… des mains, fortement semblables à celle que Maria m’a tendue, celle que j’ai aidée. J’hésite un instant à me croire folle – sinon, comment expliquer avoir reçue l’aide d’une figure de proue, et être secourue par une autre ? Comment expliquer que je foule des pieds ce pont, celui du Skadi, que je suis face à Eda, et que je suis entourée de fantômes ? Que l’un d’eux me parle, même ? Je ne sais quelle réaction je dois adopter, presque prête à me fendre d’une révérence, mais reste figée de leurs paroles. Victimes des sirènes, des souvenirs ? Traverser la tempête, nous aider ? Je ne sais si c’est l’enfermement, leur aspect mythique, le lien que j’ai l’impression de sentir avec Maria, peut-être une rémanence de mon don, mais je sens leur force.

Je m’apprête à parler, mais Lou-Ann me devance, m’arrachant un léger rire. Pas moqueur, mais attendri, impressionnée. Je la connais, elle n’a pas froid aux yeux et est convaincue de ce qu’elle affirme.

« Grâce Martel, je vous suis reconnaissante. Lou-Ann est vaillante, fera une excellente Capitaine, quand elle sera en âge, si vous l’acceptez à votre bord. Mais en attendant, je vous fais le serment que si vous nous faites traverser cette tempête et retrouver nos disparus, alors je vous trouverai une digne capitaine. Je ne manquerai pas à cette promesse. Je n’ai pas l’âme d’une pirate, pas comme cette demoiselle, mais je n’ai qu’une parole, et l’honneur de m’y tenir. Je ne sais votre histoire en détails, mais je ressens dans chaque parcelle de mon être l’énergie que vous dégagez, et vous méritez de ne pas sombrer de nouveau dans l’oubli. Que pouvons-nous faire ? »

Sommes-nous, pour le moment, hors de l’influence des sirènes ? Eda et Svanhilde, ainsi que leur équipage fantôme, semblent en être la preuve, mais des réminiscences peuvent-elles subir cela? Je n’en sais rien, mais cela signifie peut-être que je peux trouver Corail. Je projette mes pensées vers elle, espérant qu’elle les saisisse. Et je sens ce lien ténu. Elle est là, je le sais. Et un bref instant, j’ai l’impression qu’elle est coupée de moi. Jusqu’à la retrouver, alors qu’elle attrape un marin tombé à l’eau. Elle tient le jeune Eric, Louis si je ne fais pas erreur, dans ses griffes. Surement sait-elle que, par Freyja, je tiens à lui, sans même grandement le connaître.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 EmptyDim 24 Avr 2016 - 22:00

Le spectacle de cette jeune femme réveillant la figure de proue de la Marie Sanglante glaça un peu Valarr, la voir sauter par-dessus bord était encore pire mais il ne put rien faire pour essayer de la retenir, il était trop loin et pas assez fort pour l'empêcher de tomber de toute façon. Et il y avait bien pire qui arrivait, il n'avait pas le temps de s'occuper de tout ça. Une tempête s'en vint, les navires risqueraient de se fracasser sur les flots. Le petit familier toujours dans les plis des vêtements fut terrifié par l'arrivée imminente d'une tempête pareille, ils n'étaient jamais montés à bord de ce genre de bateau et ils ne referaient probablement jamais de leur vie, c'était épouvantable ! Valarr ne savait pas quoi faire et ne prêta pas attention aux autres pirates et passagers du bateau, il préférait sauver sa peau d'abord plutôt que de retourner aider les prisonniers. Un Chevaucheur un peu lâche certes, mais heureusement, d'autres s'occupèrent de libérer les prisonniers...Le petit Chevaucheur s'accrocha comme il put à la première chose qu'il trouva : le gouvernail. Il ne savait pas naviguer et il ne savait pas quoi faire mais ils ne pouvaient s'accrocher à rien d'autre et ne savait pas quoi en faire...Il espéra que les vents et les vagues ne le délogeraient pas...

°°°

Sur l'Orichalque, les vagues et le vents ne sont pas plus réjouissants que sur la Marie Sanglante. Valarr et Frénésie sont incapables de communiquer et ignorent qu'ils sont pris ensemble dans cette tempête...Il faut faire quelque chose, les navires trop lourds avec les dragons posés sur le pont et ils couleront si les énormes êtres écailleux ne fichent pas le camp rapidement...La dragonne violette attend, elle déteste la mer, elle déteste cette situation et piétine sur le pont. D'autres prennent leur essor et filent le ciel orageux, elle finit par s'envoler à son tour et se battre contre le vent pour essayer de faire ce qu'elle peut pour rester en l'air...De loin, elle aperçoit deux dragons se heurter de plein fouet, l'un d'eux tombant dans la mer déchaînée. Elle hésite quelques instants, le dragon à la mer ne semble pas conscient, il n'a pas l'air de pouvoir remonter et le second abandonne visiblement le sauvetage. Frénésie a peur de l'eau et des vagues, elle a peur de venir en aide à son compère dragon, elle a peur de ne pas pouvoir s'envoler et se noyer en tant de l'aider...Peu concentrée pour résister au vent, elle se fait bousculer par une bourrasque et lutte pour se stabiliser et rester dans les airs...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Message Sujet: Re: Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent   Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent - Page 3 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 3 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
 Sujets similaires
-
» [INTRIGUE 1.3] • Les Amoureux du Vent
» Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent [Organisation]
» Intrigue 1.3 • Les Amoureux du Vent [Animation Contes et Légendes]
» Le vent l'emportera ♦ [Intrigue 4.5] La Fin des Temps
» Newsletter #078 • Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiveeeeer

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Arven :: Archives V18 :: Hors Jeu :: Corbeille :: Archives V.1 :: Archivum des RP :: Intrigues / RP express / missions-
Sauter vers: