Yvain l'Épistol

Réfléchi : Le destin ne fait rien au hasard, c’est pour cela que nous devons suivre son exemple et réfléchir avant de poser un geste. Sa relation avec Mathilde n’aurait pas dû se traduire de la sorte. En ayant prévu les chances de la mettre enceinte, il aurait peut-être été plus prudent. Sur le coup, cela semblait être une erreur fatale. Maintenant, Yvain ne reviendrait jamais en arrière afin d’annuler la naissance d’Ariane, mais toute action n’amène pas nécessairement à une fin heureuse. Il faut donc bien penser à ce que l’on veut avant de commettre un acte de cette amplitude.

Franc : Aux yeux d’Yvain, mentir n’est pas une action que l’on peu faire sans en subir les conséquences. Un jour où l’autre, la vérité sera révélé alors pourquoi faire l’effort de mentir si, au final, cela n’aura servi à rien. La seule exception demeure et demeurera au sujet de Mathilde et de la petite Ariane. Personne ne doit savoir, par respect pour Mathilde et sa famille.

Aimable : Nos relations avec les autres sont ce qui détermine la façon dont la société nous perçoit. C’est donc dans cette optique d’Yvain tente, tant bien que mal, d’être une personne aimable avec qui on apprécie être. De plus, en tant que compagnon de la Caravane, il faut savoir offrir un bon service aux clients ; un sourire courtois n’a jamais déçu personne.

Cultivé : Dès son plus jeune âge, Yvain a été plongé dans le monde des mots et des lettres. Grand passionné de lecture, il a su apprendre, avec le temps, une grande quantité de connaissances qu’il se permet d’étaler de temps à autres avec ses clients de la caravane. Leur permettant ainsi une expérience encore plus enrichissante qu’un simple « nuit avec un compagnon de la Caravane ».

Doux : Être doux n’est pas quelque chose qui se décrit facilement. Ce trait de caractère représente la façon dont Yvain pose la plupart de ses actions. Rien n’est brusqué. Que ce soit la façon dont il écrit sur un parchemin avec une plume, le regard qu’il porte à sa petite Ariane lorsqu’il la voit pour une première fois depuis plusieurs semaines ou encore la façon dont il traite les clientes de la Caravane, tout est fait avec une très grande tendresse et un certain niveau de passion.

Têtu : Un de effets secondaires d’être quelqu’un de cultivé est qu’on devient facilement têtu et Yvain n’échappe pas à la règle. Il n’aime pas vraiment qu’on le remette en question. Étant quelqu’un de réfléchi, il pense bien à ce qu’il dit et ne dit que ce dont il est certain. Si quelqu’un venait donc à s’opposer à sa parole, il le prendrait probablement comme une insulte et s’il a tort, un simple « on me l’a appris à l’Académie » ne servira pas à le faire changer d’idée.

Protecteur : Yvain n’a pas toujours été protecteur ; ou du moins, il n’a pas toujours eu quelque chose à protéger. Ce trait de caractère s’est développé tout d’abord lors de sa relation avec Mathilde et est devenu encore plus présent suite à la naissance d’Ariane. La petite étant la seule personne avec qui il entretient encore une relation sérieuse, il se sent obligé, en tant que père, de faire tout son possible afin qu’elle soit et demeure en sécurité.

Nostalgique : Suite à son départ de la maison familiale provoquée à cause de son accident, Yvain a perdu tout port d’attache. Afin de ne pas compromettre ses activités au sein de la Cour des Miracles, il a fait de son mieux pour effacer une partie de son passé de sa mémoire. Cependant, il arrive que certaines choses, telles que regarder sa fille ou rencontrer une médecin, lui rappellent Mathilde faisant en sorte qu’il se perde dans ses pensées pendant quelques instants.

Secret : Malgré son aversion au mensonge, Yvain conserve une certaine aura de mystère autour de lui. Certaines choses ne doivent pas être révélées au sujet de son travail. Alors, au lieu de donner des réponses qui pourraient être contredites, il se contente souvent de s’exprimer par de simples regards. Et puis, il faut croire que la gente féminine aime bien les hommes mystérieux.

Quand on nait, nos parents ont déjà choisi un destin pour nous, un métier, un style de vie. Chez les l’Épistol, on est écrivain public de père en fils. Les options sont limitées. Installée dans la ville portuaire de Brunante, la famille l’Épistol a su établir, au cours des années, un réseau de coursiers et de pigeons voyageurs pouvant livrer des messages à travers l’entièreté du contient à une vitesse surprenante.

Étant le fils ainé de la famille, ce sera Yvain qui devra reprendre le commerce familial. Il fut donc plongé dans le domaine de l’écriture dès son plus jeune âge. Doté d’une passion inébranlable pour tout ce qui ferait de lui un bon écrivain, il passait de très longues heures à apprendre le mélange des encres, la valeur du parchemin et le soin des plumes avec ses parents. Cependant, la rédaction d’un contrat, l’écriture de lettres de ruptures ou l’annonciation d’une naissance n’avait rien de très excitant sans parler de l’absence total de créativité. C’est donc pour cela qu’à l’âge de seize ans, il demanda à ses parents la permission d’entrer à l’Académie pour y étudier la littérature. Au début, son père n’était pas trop convaincu. Son héritier serait parti pour plusieurs années alors que l’entreprise familiale était sollicitée tout autour du contient. Mais lorsqu’Yvain lui dit qu’il pourrait ensuite s’essayer à l’enluminure afin d’augmenter la qualité des lettres envoyées, son avis changea. Il avait toujours voulu apprendre cet art, mais n’avait jamais eu le temps à cause du travail familial auquel il a consacré sa vie entière. C’est donc à cet âge qu’Yvain quitta sa ville natale de Brunante pour découvrir Lorgol, cette ville dans laquelle il passera, au final, plus de temps qu’il ne l’aurait pensé.


Lorgol était encore plus majestueuse qu’il ne l’avait imaginé avec son nombre surprenant de tours et c’est sans parler de l’Académie qui s’élève plus haut que nuages et montagnes. Les deux premières années ont été plutôt calmes. Yvain était un élève studieux qui se donnait au maximum dans ce qu’il faisait. Puis, un jour, un membre de la Cour des Miracles est venu lui parler afin de le recruter. À l’époque, malgré le fait qu’il vivait dans la ville de Lorgol depuis deux années, le jeune homme ne savait pas exactement ce qu’était cette organisation. Il en avait entendu parler, bien évidemment, mais ne savait s’il s’agissait d’un véritable groupe ou tout simplement d’une légende qui circulait sur les pavés de la ville. Yvain passait trop de temps à étudier. C’était peut-être pour cela qu’elle l’avait remarqué. Quelqu’un de studieux et d’expérimenté en matières de communications ne pourrait qu’être un atout. C’est donc sans trop savoir dans quoi il s’embarquait qu’il a accepté; un peu de changement après tous ces mois ne ferait de mal à personne.

Yvain continua donc ses études à l’Académie tout en débutant lentement son apprentissage au sein de la Cour. Étant passionné d’apprentissage, Yvain prit donc le temps de terminer son cursus à l’académie et gradua après sept années. C’est à ce moment qu’il entreprit d’apprendre l’enluminure comme il l’avait promis à son père. Le tout se fit chez un enlumineur local qu’il eut rapidement considéré comme son deuxième père.  En parallèle, le jeune homme continua sa formation auprès des maitres de la Cour des Miracles.  C’est donc à l’âge de vingt-cinq ans qu’il eut terminé son apprentissage, autant en enluminure qu’en cryptographie et en falsification.

Yvain était fin prêt à quitter Lorgol et retourner à Ansemer afin de travailler pour l’entreprise, mais quelque chose l’en empêcha : les yeux d’une jeune médecin. Elle était venue soigner l’un des enfants de l’enlumineur chez lequel il avait passé les dernières années. Il ne fallut qu’un regard et un sourire pour que leur destin se scelle. Il ne fallut que quelques semaines pour qu’ils deviennent inséparables, du moins lorsque c’était possible. Mathilde était originaire de la noble famille de Vifesprit, en Ibélène. Une relation avec un enlumineur d’Ansemer pourrait ternir la noblesse de son nom, ce qui ne serait pas convenable. Le tout se fit dans l’ombre, à l’abri des regards malsains. Leur relation dura quelques années avant que Mathilde fasse une confession à Yvain; elle était enceinte. Les mois passèrent et après avoir changé de taille de vêtements plus d’une fois et avoir finalement feint un voyage en Faërie afin de cacher sa grossesse, le moment tant attendu se présenta par une douce journée ensoleillée : la naissance d’Ariane. Mathilde confia l’enfant à Yvain, elle ne pouvait se montrer en public avec cette petite fille dans les bras, cela susciterait des questions. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’Yvain reçu un missive l’informant qu’il devait rentrer au domaine familial le plus rapidement possible, l’entreprise avait besoin de lui. C’est donc avec la petite Ariane dans ses bras qu’il quitta la grande ville de Lorgol et sa Mathilde afin de retourner à Ansemer.

Bien évidemment, les questions n’avaient pas su attendre. Comment s’était-il retrouvé à la charge d’un petit bambin né il n’y a que quelques semaines à peine? La seule réponse qu’Yvain sut donner qui sembla plausible était que quelqu’un était venu la porter à sa porte, dans un panier, avec une lettre disant « Cette petite fille est la tienne, Yvain, prends-en soin. » Peut-être avait-il eu des ébats avec une femme une soirée qu’il avait trop bu et que le destin avait décidé que cette relation d’un soir allait se conclure par un enfant. Qui sait. En voyant cette petite fille devant sa porte, il lui avait été impossible de l’ignorer et se sentit obligé de la prendre à sa charge. Voilà l’histoire qu’il avait inventée afin de dissimuler sa relation avec Mathilde et elle semblait satisfaire ceux qui posaient des questions.


Les mois passèrent et les affaires familiales devenaient de plus en plus fructueuses. Il faut croire que les habiletés d’enlumineur d’Yvain intéressaient les clients. Mais toute bonne chose se doit d’avoir une fin et pour Yvain, cette fin eut l’apparence d’une presse mal sécurisée. La main broyée, le jeune homme ayant désormais atteint la trentaine se vit abandonné de tous, ruiné. L’art des mages lui permit de retrouver l’usage de sa main, mais non son habileté qui faisait sa renommée. Son père, en colère suite à l’évènement le mis à la porte, le laissant seul avec une petite fille.

Yvain était désespéré. Il retourna à Lorgol. Mathilde n’était nul part. Il aurait voulu la serrer dans ses bras et, qui sait, peut-être qu’elle aurait pu aider. Le jeune homme se tourna donc vers la Cour des Miracles avec laquelle il avait entretenu une relation depuis son départ de Lorgol. Ce fut la Caravane des Plaisir qui le sauva, lui offrant un poste dans ses roulotes afin de subvenir aux besoins de sa fille. Il œuvre également en tant que cryptographe et faussaire pour le Cour des Miracles, malgré sa main qui se crispe toujours douloureusement lorsqu’il fait froid ou qui ne répond parfois pas après une nuit trop mouvementée.

Que penses-tu des compétences de la toute nouvelle impératrice de Faërie, la jeune Chimène ? La trouves-tu légitime, penses-tu qu'elle va réussir sa période de probation ?
Je pense que tout le monde mérite une chance. La pauvre a été jetée à la tête du royaume de Faërie sans la moindre expérience. Il faudra lui donner un peu de temps avant qu’elle puisse répondre aux attentes de la population de Faërie. C’est donc pour cela que je ne veux pas me prononcer officiellement à son sujet. Elle est dans une situation difficile et la façon dont elle va gérer celle-ci me permettra peut-être d’y voir plus clair sur sa capacité de diriger Faërie.

Envisages-tu de prendre part au conflit si une guerre entre Ibélène et Faërie devait se déclarer ? Quel parti prendrais-tu, et pourquoi ? Comment participerais-tu à la lutte ?
En tant que membre de la Cour des Miracles abandonné par sa famille, je ferai ce que le Fils des Ombres et Bethsabée m’ordonneront de faire. Ma maison est désormais Lorgol, je ne ressens donc aucun désir ou encore besoin de défendre un parti plus que l’autre dans une guerre qui, à mon avis, apportera une plus grande quantité de larmes et de sang que de bonheur.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
Lorgol, c’est ma nouvelle maison. Malheureusement, la Caravane m’empêche d’y demeurer trop longtemps, mais j’attends toujours avec impatience le moment où j’y retourne puisque c’est là qu’est ma petite Ariane, sur les pavés de la Cour des Miracles. Cette ville m'a permis de devenir la personne que je suis aujourd'hui, c'est elle qui m'a accueillie lorsque je n'avais plus rien vers quoi me retourner.