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 Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles

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Les Voltigeurs
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptySam 17 Sep 2016 - 0:09




Livre I, Chapitre 5 • Le Tournoi des Trois Opales
Rejwaïde Sinhaj & Mayeul de Vifesprit

Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles

Discussion avec la folle au sabre



• Date : 28 septembre - Début de soirée
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Mayeul est occupé à faire des choses avec Reja. Choses qui impliquent, ou n'impliquent pas, une soeur, un sabre, et un baiser.



Dernière édition par Mayeul de Vifesprit le Dim 25 Sep 2016 - 14:49, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptySam 17 Sep 2016 - 0:14

Il avait fuit Hacheclair, dès qu’il l’avait pu. Prenant le vent, filant dans le ciel, ne faisant qu’un avec le corps de son griffon, dans ce corps-à-corps particulier que partageaient les danseurs des cieux. Loin de l’arène, loin des gens, loin des félicitations pour cette Opale conquise il ne savait trop comment. Il était ravi de l’avoir, autant ne pas se méprendre, mais le souvenir de Marianne était bien trop vivace pour qu’il puisse l’appréhender pleinement. Il l’avait gagné parce qu’il avait eu le courage de parler. De condamner Marianne. De pousser Ljöta à la tuer.
Ljöta, princesse de Valkyrion. Nouvelle énigme, nouveau problème, nouvelle culpabilité. Parfois, il pensait ne jamais s’en sortir. Alors, même fatigué, il avait préféré se plier à la demande de Nuage et s’envoler, loin, parmi les cieux. La nuit commençait à tomber, doucement, et d’ici peu on ne verrait plus dans le paysage que les lumières des rues de la capitale de Bellifère. Mais qu’importe : pour Voltiger, ils n’avaient pas besoin de lumière, les deux amis.

Voltiger dans la semi-pénombre était une sensation intense, plus même qu’en plein jour. Parce que si Mayeul glissait, il ne verrait pas Nuage se rapprocher pour le rattraper. Oh, il le rattraperait, il n’en avait aucun doute, mais ne pas le voir était une sensation grisante. Sauter, s’asseoir, se relever. Glisser, se déplacer, câliner le poitrail de Nuage et ses douces plumes au passage. Et sauter, dans le vide, dans le jour qui s’assombrissait, rattrapé sans faille par les serres du griffon. Il n’était pas tard, mais dans les faubourgs de Hacheclair, il n’y avait pas grand monde pour être témoin de leur jeu, ou encore de songer à l’interrompre. Eux. Le ciel. C’était tout ce qu’il fallait à Mayeul, débarrassé de son statut de Champion qu’il n’avait pas réclamé, malgré l’honneur et la sympathie qu’il attirait. Être anonyme, un voltigeur, un simple Voltigeur.
Pas hanté par le sang sur les mains de Ljöta, sur la gorge de Marianne, par des quelconques bestioles, par Grâce, Ilse ou qui que ce soit. Capable de fermer les yeux sans voir le sang qui maculait ses propres mains, sa responsabilité, sa culpabilité. Sa honte, aussi. Il avait évité Marianne, à grand renfort d’ingéniosité, et il savait que la médecin n’en était pas dupe. Qu’elle ne lui en voulait probablement pas. Mais lui s’en voulait suffisamment pour deux, après tout.

Fatigue ?
« Un peu, oui. » Prononça Mayeul à haute voix, faisant jouer ses muscles endoloris avec une grimace. Pris par ce stupide Tournoi, il n’avait guère eu le temps de Voltiger énormément, et les recherches pour retrouver Chimène n’avaient pas amélioré la douleur infligée par la masse d’Octavius. Agacement. Énervement. Réconfort. « Je vais bien, tu sais. » expliqua Mayeul au griffon qui pencha sa tête plumeuse, s’attirant un sourire ravi et un pression amicale. Il allait bien, juste un peu fatigué, et douloureux. Terre ? Acquiescement. Le griffon plongea vers le sol, freinant à peine de ses ailes la descente effrénée. Le Voltigeur sauta au sol, ôtant son harnais et sa chemise trempée de sueur pour la balancer négligemment. Sèche, précieux cadeau de Castiel de Sombreflamme, courtoisie de la jolie Liselotte.
Torse-nu, il frissonna dans l’air qui s’était bien rafraîchi depuis le début de leur arrivée ici, avant de s’asseoir aux côtés de Nuage et de plonger son regard vers Hacheclair. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua même pas l’arrivée de la nouvelle venue. Le griffon s’était couché sur le sol, lui aussi épuisé par cette journée mouvementé, et sans doute avide de regagner sa couche pour la nuit. Mais pour le moment, tous deux goûtaient le silence, loin de l’agitation de la capitale, bien peu au fait qu’il allait soudain être troublé.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyMer 5 Oct 2016 - 19:43

Proie !
L’excitation soudaine de Sirocco t’interpelle. Vous étiez bien, lui et toi, suspendus sous la voûte des cieux, dans la pénombre complice qui fond les plumes de ton griffon dans l’encre de sa nuit. Oh, comme tu l’aimes, ce moment de paix vespérale ou il n’existe plus que vous deux, et l’éternel regard des étoiles ! Parfois, quand vous planez si loin, haut au-dessus des nuages, tu imagines découvrir le monde par les yeux d’Amaté Chemsa, la première étoile allumée au firmament, la lumière originelle – et tu souris aux hommes, prise d’une soudaine bienveillance qui ne t’habite qu’au crépuscule, et s’évapore dès que tes pieds touchent le sol. Tu as pitié, toi l’enfant du harem projetée dans les cieux, de ceux qui sont condamnés à lever la tête vers le soleil sans pouvoir étendre leurs ailes et voler.

Mais la poussée d’excitation que ton griffon te partage interrompt abruptement ta méditation. Souplement, tu replies ta silhouette, quittant ta posture de repos pour une attitude de chasse, plaquée contre le dos de Sirocco qui replie les ailes et fond soudain en chute libre. Par ses yeux acérés, tu repères la proie qu’il a levée : les plumes bariolées d’un griffon trop clair pour espérer se fondre dans la nuit, et son cavalier que tu connais pour avoir tenté de l’égorger – sans succès, à ton grand dam. C’est qu’il cumule les défauts, cet homme détestable : non seulement est-il cielsombrois, cet enfant de débauche voué aux pires vices ; mais en plus il porte des chemises d’un goût fort douteux trahissant vraisemblablement des capacités cérébrales dégénérées ; et pour parachever l’ensemble il rôde autour d’Alméïde, cherchant sûrement à s’attirer ses faveurs et à voler de son temps si précieux qu’elle ne t’en accorde que bien peu.

Par Joseï, qu’ont donc tous ces hommes avares à tenter de te dérober ta sœur ?

Il faudrait sûrement que tu lui en touches deux mots.

Juste là !
Toutes griffes dehors, Sirocco fond comme la flèche impitoyable au cœur de la nuit, serres tendues et cou étiré, bec ouvert, usant de sa considérable stature pour augmenter encore la vélocité de ce qui n’est déjà plus une descente en piqué, mais bel et bien une folle dégringolade contrôlée. Vous partagez la même euphorie, ton partenaire et toi, jouets l’un et l’autre des courants aériens, savourant la caresse du vent qui vous accompagne dans votre chute, sifflant dans tes cheveux dénoués et le long de ses plumes. C’est votre spécialité, ce mouvement qui vous caractérise, ce que vous apportez à votre division : ce fondu magistral depuis le plus haut des cieux, comme la foudre elle-même se jetant vers le sol pour l’embrasser à pleins bras. Et vous riez, de concert, ton griffon et toi, dans le secret de vos pensées jointes, tant vous aimez cette valse à deux, à la téméraire lisière de l’inconscience.

Exaltation. Plumes colorées qui se rapprochent. Anticipation.
Des deux genoux, tu prends impulsion sur le dos de Sirocco, te projetant en l’air dans une gracieuse cabriole tandis qu’il s’abat comme la justice sur le dos du pauvre Nuage, qui n’avait rien vu venir tant ton partenaire se fond dans la pénombre. Roulé-boulé de plumes, couinement surpris, et la joie pure qui rayonne de Sirocco, enchanté d’avoir rempli sa mission sur toute la ligne. De son envergure considérable, il maintient le griffon cendré soigneusement plaqué sous ses plumes d’ébène, les griffes repliées inutilement sous lui, prudemment hors de portée du bec qui se débat.

Ne le blesse pas, Sirocco. Ce n’est pas de sa faute s’il a mal choisi son cavalier.
Tu perçois l’assentiment amusé de ton griffon, et les ondes rassurantes qu’il émet vers Nuage traumatisé, qui semble si petit à ses côtés. Plaisir. Jeu. Amusement. Complicité. Pendant ce temps, tu as dégainé ton sabre, pointé sans faillir la pointe acérée vers l’homme qui te fait face. Fière et résolue, comme ce soir dans les couloirs du palais de Vivedune où tu as voulu l’occire pour avoir mis ta sœur et ta sultane en danger. Tu t’attends à une riposte bravache, pleine de morgue et d'impertinence ; mais quelque chose semble… de travers. Ses épaules sont plus affaissées que tu ne t’en souviens, son regard n’a plus cette assurance insolente pleine d’un bon droit imaginaire. Il y a quelque chose de différent, et malgré toi la pointe de ton sabre s’abaisse.

D’un demi-centimètre.

Tu auras bien le temps de l’engueuler plus tard.
Et de le menacer.
Tu pourras même essayer de lui couper quelque chose.
Un doigt ?
Ou un bras.

« Quelque chose ne va pas ? »


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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptySam 8 Oct 2016 - 23:03

Ils n’étaient pas sur leurs gardes, absolument pas. Trop fatigués, trop épuisés mentalement, dans le cas de Mayeul, pour ne serait-ce que s’embarrasser de veiller sur leurs arrières. Et si jusqu’à présent les incidents avaient émaillés le Tournoi le Voltigeur lui, se sentait à l’abri. Comme si son statut d’ancien du Vol de Bellifère le protégeait, peut-être. Peut-être pas. Il n’avait rien, aucune arme, même plus sa chemise sur le dos, mais il s’en fichait. Il avait Nuage, et c’était bien tout ce qui comptait. Mais ils n’eurent aucun avertissement, même pas un piaillement triomphant, avant qu’une masse d’ébène ne fonde sur Nuage, toutes serres dehors, l’immobilisant sous son poids.

Quelle chance avait-t-il, son griffon, de se défendre contre son camarade ? Aucune : il ne faisait tout simplement pas le poids, loin des airs, loin de ces courants sur lesquels il dansait en faisant concurrence aux oiseaux. Cloué au sol, il ne pouvait que couiner sa surprise et sa peur, Nuage, sa panique et son inconfort d’être ainsi immobilisé. Sirocco était bien trop lourd, et dans une position bien trop dominante, pour qu’il puisse le repousser facilement. Et si la peur panique laissa après quelques secondes la place à une peur plus maîtrisée, grâce aux ondes rassurantes de son agresseur, le griffon était bien loin de s’avouer vaincu et de cesser de se débattre. Son Voltigeur non plus : désarmé et décontenancé, Mayeul fit face à Reja, qu’il ne mit pas longtemps à reconnaître. On disait souvent à son sujet qu’il n’oubliait jamais les jolies demoiselles, mais l’Erebienne, elle, était aussi reconnaissable à son joli minois qu’à son attitude agressive.

Ils se dévisagèrent quelques instants, tous les deux, l’attitude fière et belliqueuse de la jeune femme formant un étrange contraste avec celle de Mayeul, furieux qu’elle ait osé s’en prendre à son griffon. Son ami. Et quand un bref éclair de compréhension - ou de compassion ? Il faisait trop sombre pour qu’il puisse distinguer grand chose, en réalité - passa dans les yeux de la jeune femme, qu’elle ouvrit la bouche pour lui poser une question, ce fut comme si une digue se rompait chez le Voltigeur. Sombreciel, pays de tous les excès, et Mayeul était connu pour ses éclats de colère aussi ravageur que bref. Mais là... C’était trop. Et si la seule présence du griffon d’ébène plaquant son ami à terre l’empêcha d’intervenir physiquement, il ne pût s’empêcher de laisser la colère colorer son discours. Qu’importe ? Elle n’avait déjà pas une grande opinion de lui, la Voltigeuse.

« Ton griffon menace mon partenaire sans la moindre raison, j’ai passé une journée pourrie, et pour couronner le tout, hier, j’ai condamné à mort une camarade de Vol en quelques mots. » Et encore... Il ne lui dirait pas ce qu’il avait surpris le matin même. A quel point l’image de la princesse de Valkyrion, debout devant sa victime, le hantait même s’il s’efforçait de ne pas y penser. A quel point le sang de Marianne, celui de la victime de ce matin - car il n’avait aucun doute quand au sort de la jeune femme - se confondaient dans sa tête, à quel point ses propres mains étaient tâchés de sang. Coupable, il était coupable, et cela lui rongeait l’esprit bien plus sûrement qu’il n’osait se l’avouer. « J’aurais pu tout aussi bien la tuer moi-même. Et toi, tu me demande si ça va ? » Il avança d’un pas, puis d’un autre, sans vraiment s’en rendre compte. Perturbé par les pensées de Nuage, encore traumatisé, qui se heurtaient aux siennes. Il était désarmé et, de toute façon, le combat sur terre n’était pas son point fort, à Mayeul. Il était un acrobate, il défiait la pesanteur, mais il n’avait rien d’un guerrier. « Ton sac de plumes lâche Nuage. Maintenant. » Parce qu’il n’éprouverait aucun scrupule à se jeter sur la jeune femme, même s’il aurait probablement le dessous. Peut-être que cela pourrait distraire suffisamment le griffon d’ébène pour que Nuage s’éclipse de sous ses griffes, après tout.

Il avança d’un autre pas, le sabre de Reja à quelques centimètres à peine de lui. Au fond de lui, il se rendait compte de l’absurdité de son acte : Marianne le mettait souvent en garde, Grâce aussi, contre cette tendance qu’il avait à vouloir s’échapper, à tout prix, quand cela n’allait pas. « Vas-y.» La mit-il au défi, dans une attitude bravache qui n'était que le pâle reflet de leur première rencontre, dans les couloirs du palais. « Si tu ne m'arrêtes pas, c'est moi qui me débarrasserait de lui. » Déclencher l’attaque de Reja, désarmé comme il l’état, sans Nuage pour lui prêter main-forte, c’était un suicide déguisé. Il ne savait pas exactement ce qu’elle avait contre lui, mais elle avait été suffisamment claire à Vivedune pour qu’il comprenne qu’elle n’aurait aucun scrupule à le blesser. Et peut-être que c’était ça qu’il recherchait. Souffrir. Mourir. Oublier. Et surtout, surtout, ne plus ressentir cette culpabilité. Fermer les yeux sans revoir Marianne égorgée. Par sa faute. Ca n’était qu’une illusion... Mais bon sang, qu’elle était réelle. Comme ces vers, dont il sentait encore le grouillement sur sa peau. Peut-être que s’il offusquait suffisamment Reja, elle lui passerait son sabre au travers du corps, et cela cesserait enfin ? Il était bien assez en colère pour être tenté d’essayer, au moins. Avancer vers la mort : c’était bien ce qu’on lui reprochait continuellement, n’est-ce pas ? Autat qu'il fase honneur à sa réputation.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyJeu 13 Oct 2016 - 13:32

Perplexité.
Il ne comprend pas, ton fier compagnon, pourquoi le duo cielsombrois réagit aussi mal. Ce n’était qu’un jeu, non ? Une bonne blague. Résolument, il envoie vague sur vague d’ondes rassurantes à Nuage – l’équivalent d’un tapotement dans le dos, d’une bourrade amicale, d’un sourire en coin. Prudemment, Sirocco change de position pour ne pas trop écraser son petit camarade, le gardant toutefois fermement immobilisé. Puis, tranquillement, il entreprend ce que font tous les griffons adultes pour rassurer leurs jeunes : de soigneux mouvements du bec, il entreprend de lui lisser les plumes, émettant quelques roucoulements amicaux.

D’accord.
Haussant les épaules, tu laisses ton partenaire gérer la boule de plumes ébouriffée, et tu reportes ton attention sur le Voltigeur face à toi. Qui n’a, lui, absolument pas goûté la plaisanterie – car ce n’en était pas vraiment une, n’est-ce pas, Reja ? Tu es tombée du ciel pour le passer en jugement, lui l’inconscient qui ose mettre en péril la vie de ta sultane, et celle infiniment plus précieuse d’Alméïde. Tu fais partie de ceux qui ont évacué du palais les trois femmes traumatisées au souvenir d'avoir été transformées en pierre : rien que la pensée qu’il aurait pu s’agir de ta sœur te fait frissonner d’horreur, et tu le tiens responsable, ce maudit chien de Sombreciel, coupable d’avoir apporté dans l’enceinte du palais la créature à l’origine de cette torture affreuse. Tu ne lui veux pas vraiment de mal : tu veux simplement qu’il cesse ses approches sur la personne de ta sœur, car tu ne supporterais pas qu’un quelconque mal lui advienne tandis que tu es en mission au loin. Tu veux qu’il cesse, avec ses sourires charmeurs et sa gouaille cielsombroise, de faire les yeux doux à ton Alméïde, et c’est pour le sommer de tenir ses distances que tu lui es tombée dessus – à bras raccourcis même, s’il faut faire entrer manuellement un peu de jugeote dans ce crâne borné.

Tu ne t’attendais pas à ce qu’il ne t’oppose aucune résistance, toutefois. Tu t’attendais un peu à tout, sauf à ça. Une épée dégainée contre ton sabre, un numéro de charme insolent, une tentative de fuite peut-être ; mais pas cette reddition de sa vie, et la colère t’enflamme à nouveau. Se rend-il compte de l’insulte terrible qu’il profère, aux Dieux d’abord et envers toi ensuite ? « Tu veux mourir, c’est ça ? Tu veux que, moi, je te tue, comme ça, gratuitement, comme un mouton abattu ? Tu réalises à quel point tu es arrogant ? » D’un geste agacé, tu balaies l’air de ton sabre entre vous, rejetant la tête en arrière. « Tu n’as pas à décider qui mérite de vivre et qui doit mourir, pas même en ce qui concerne ta propre existence. La vie, on te l’a donnée : respecte un peu ce présent qui n’a pas de prix, à aucune aune, et construis quelque chose avec ce qu’on t’a offert. Tu as vécu quelques jours difficiles ? Ouvre les yeux, certains ont une vie entière de misère. Toi, tu as la jeunesse, la santé, tu as même un titre et des terres – et surtout, tu l’as, lui ! » Ta main libre désigne Nuage, toujours attentivement couvé et poupouté par un Sirocco consciencieux, et tu ne peux retenir la frustration dans ta voix. « Je la connais pas, ta vie, le Cielsombrois ; mais je refuse que tu l’abdiques sur mon sabre. C’est une belle arme, faite d’histoire et de vaillance des générations passées, et elle en est indigne – et je ne suis pas un bourreau. Fais-moi face les armes à la main, ou entends mes griefs ; mais n’essaie pas de fuir. La voie des lâches n’est pas digne des Voltigeurs, même cielsombrois. »

Que ta colère est grande, fille du désert, danseuse des dunes – toi dont la tante fut accoucheuse et dont les cousines du clan Sinhaj aident les enfants à voir le jour, tu ne comprends pas ce déni de la vie, ces envies noires, ces vœux funestes. La vie, c’est bien parfois tout ce que l’on a – pourquoi la gâcher comme si elle ne valait rien ? Les dents serrées, tu profères quelques insultes bien senties en erebien des dunes, à mi-voix, juste pour toi ; et tu craches ton dernier argument. « De toute façon, elle sera triste s’il t’arrive quelque chose. Je devrais avoir l’habitude qu’on me la vole, mais je t’interdis quand même de la faire pleurer. Elle mérite mieux. Tu as compris ? »

Approbation. Ton griffon te communique son soutien, et tu lui accordes quelques pensées démunies. Cet idiot suicidaire t’a désarçonnée, et tu ne parviens pas à comprendre son raisonnement. Sirocco a visiblement saisi ton trouble, et se tourne de son côté vers une autre source d’information. Il s’adresse à Nuage, tu le perçois vaguement. Léger reproche. Incompréhension. Solitude. Pourquoi donc n’aide-t-il pas son Voltigeur à combattre ses démons ?
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptySam 15 Oct 2016 - 21:34

Ils ne comprenaient pas, et il ne pouvait pas réellement leur expliquer, Nuage, sous peine de trahir la confiance et les secrets de son Voltigeur. Il ne pouvait pas leur expliquer. Ils ne savaient pas, eux, à quel point Mayeul n’écoutait personne quand il était dans cet état. A quel point il était compliqué à gérer, tel un jeune apeuré qui n’ose pas sortir du nid, et qui se défend bec et griffes quand quelqu’un essaye de le convaincre. C’est bien pour ça qu’il était paniqué, Nuage, d’être ainsi plaqué au sol. Qu’il avait peur pour son Voltigeur.
Parce que Mayeul, quand il était dans cet état, il n’avait pas les meilleures pensées du monde. Il avait besoin de quelqu’un pour veiller sur lui. Et lui ne pouvait pas le faire, écrasé par le poids fantastique d’un Sirocco plus lourd que lui. Alors certes, il appréciait les caresses et les papouilles, mais c’était aux côtés de Mayeul qu’il voulait être. Parce qu’il avait besoin de lui, son Voltigeur, pour ne pas se plonger dans les ennuis. Qu’il était à protéger, comme on protège son petit frère de couvée, plus faible et plus fragile.

Et effectivement, comme Nuage l’avait prévu, Mayeul n’avait pas réagi excessivement bien. Parce que malgré les douces réassurances de Sirocco, entre Reja et lui, ce n’était pas si amical que cela. Elle l’avait agressé, cette nuit là, tandis qu’il n’avait qu’une hâte, fuir Vivedune. Elle avait ses raisons, certes, mais il n’avait aucune raison de croire que ce soir, ce serait différent. Alors, si l’on rajoutait à ça les deux derniers jours, non, Mayeul n’était pas d’humeur à goûter la plaisanterie. Et son ton était rien moins qu’amical quand il s’était dressé face à la jeune femme, sans arme à la main, devant son sabre plus que menaçant.

Elle semblait énervé, la jolie Reja, tout autant que lui. Et les paroles qu’ils échangeaient étaient aux antipodes des roucoulements amicaux de Sirocco, qui résonnaient non loin. Qu’en savait-elle, de ce que voulaient les Dieux ? De cette vie dont il ne voulait plus, et qu’on lui offrait sans cesse de garder ? Mais il n’était pas d’humeur à entendre une fille qu’il ne connaissait pas lui faire la morale et critiquer ses choix. Et quand elle lui asséna son dernier argument, il ne pût s’empêcher de ricaner. Est-ce qu’il comprenait ? Il était censé être d’accord avec elle ? « C’est qui d’abord, elle ? Et comment oses-tu me traiter d’arrogant, alors que tu m’assènes des vérités dont tu ne sais sans doute rien ? Tu ne connais rien de moi, rien ! » Ses yeux lançaient des éclairs tandis qu’il continuait à l’invectiver, d’un ton bien trop empli de passion pour qu’elle ne devine pas que le sujet était sensible. « Je sais ce que ça coûte, de vivre : chaque jour, j’en paye le prix. Je sais ce que c’est que de souffrir, figures-toi : ce n’est pas une Erebienne prétentieuse qui va me l’apprendre ! »

Elle voulait qu’il l’affronte, et qu’il cesse de fuir. Soit, si cela lui faisait plaisir. Il n’avait qu’une dague sur lui, une petite dague, plus un bijou d’apparat qu’une véritable arme, mais si elle voulait qu’il la lui oppose contre son arme, il ne demandait que ça. Évacuer la colère et la frustration dans l’exercice physique, exactement ce qu’il avait fait avant de la croiser. La Voltige lui vidait toujours l’esprit, bien plus que le combat, mais puisque ce qu’elle voulait ! Inquiétude. Agacement. Questionnement. Nuage, toujours papouillé par Sirocco, s’inquiétait de son état d’esprit. Et des questions de l’autre griffon. Il cessa de lutter contre son aîné, le petit Nuage, et il lui expliqua, patiemment, avec l’approbation un peu forcée de son Voltigeur. Peine. Chagrin. Vide. Souffrance. Qu’il n’y avait que Mathilde, qui pouvait l’aider quand il était comme ça. Et que puisque Mathilde n’était plus, personne ne pouvait la remplacer. Même pas lui. C’était à Mayeul de faire son deuil, pas à lui. Il n’y pouvait rien, à part soutenir son Voltigeur et être à ses côtés. Il ne demandait qu’à aider, mais il n’y avait rien qu’il puisse faire.

« Et cette fameuse elle, elle sera aussi triste si il t’arrive quelque chose ? » Demanda soudain le Voltigeur avant de se baisser, sans prévenir, balayant l’espace de sa jambe dans le but avoué de faire tomber Reja. Elle l’esquiverait peut-être, elle avait les réflexes et l’agilité nécessaire, mais elle saurait au moins qu’il n’était pas aussi démuni qu’il en avait l’air. Il brûlait d’envie de lui faire lâcher ce sabre à laquelle elle semblait tenir tant, dans le but mesquin - et bien stupide - de lui faire comprendre à quel point elle l’agaçait de le menacer avec. Et puis l’idée de faire tomber la jeune femme à terre, de la descendre de ce piédestal de brillante guerrière auquel elle semblait abonnée, ne lui était pas si déplaisant.
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyLun 14 Nov 2016 - 1:12

Ah.
Sujet sensible.
La véhémence de ses paroles te prouve que tes piques ont porté bien près du but, et tu l’observes avec une curiosité détachée. Il y a donc quelque chose d’autre que de creuses vantardises ridicules, dans cette caboche évaporée ? Méfiante, tu l’écoutes débiter sa tirade. Point d’amour entre Erebor et Sombreciel, c’est une certitude, la véhémence de vos invectives le prouve ; et tu perçois chez lui une sorte de hargne morbide qui t’interpelle. Il danse avec le vide, ce fou suicidaire, tu en es convaincue – il cherche un terme à son chemin sans avoir le courage de l’y apporter lui-même. Il te ressemble un peu, n’est-ce pas ? Dans ces instants où tu virevoltes avec Sirocco à la limite du déséquilibre, ces secondes exaltantes où tu flirtes avec la mort avant que ton griffon ne te rattrape, cette excitation du danger, et cet appel irrésistible du trépas – tu le connais bien maintenant, et tu sais bien qu’un jour, ton partenaire ne sera pas là pour te rattraper su bout des serres.

Un roucoulement réprobateur se fait entendre dans ton dos tandis que le partenaire en question proteste ; et tu as la sensation qu’il discute avec Nuage, par cette conscience collective des griffons d’Arven à laquelle tu seras toujours étrangère. Est-ce qu’il lui parle de ce vide béant au creux de ton être, là où naguère il y avait Zénaïde et ta chère Alméïde, là où il y a le fantôme d’un petit garçon qui s’appelait Anwar ? Sirocco oserait-il galvauder ainsi ta souffrance la plus secrète pour le bénéfice du premier étranger venu, qui plus est ennemi séculaire de ton peuple et de ta lignée ? Ce qui émane de lui actuellement semble le confirmer, et le fait qu’il se déplace pour libérer Nuage n’en est que confirmation. Tu fraternises avec l’ennemi, maintenant ? Le reproche dans tes pensées n’a pas le temps de s’exprimer plus : le Voltigeur s’est baissé, jambe tendue, et tu n’as qu’une fraction de seconde pour décider quoi faire.

Le premier réflexe, c’est de fendre l’air de ton bras, caresser la carotide ou la jugulaire, et le regarder se vider de son sang en se tortillant sur le sol. Radical, mais efficace. Ton deuxième réflexe, c’est de lâcher ton sabre pour rouler en arrière et te placer hors de sa portée. Ridicule et inimaginable : une Sinhaj ne cède pas le terrain à un Cielsombrois, et une danseuse des dunes n’abandonne jamais son sabre ! C’est donc une troisième option que tu choisis : profitant du contact de sa jambe contre ta cheville, tu te laisses tomber en avant sur un genou, tout près de lui, gardant l’autre pied bien ancré au sol. D’un geste fluide, tu ramènes la lame de ton sabre entre vous, pointe vers le haut ; tandis que de l’autre main, tu saisis sa nuque et attires son visage vers le tien, de sorte à ce que son nez frôle le fil de ton arme.

Égalité.
Dans la pénombre, tu tentes d’ignorer la brûlure lancinante sur ta joue, là où le tranchant aiguisé de ton arme a embrassé la chair. Tu n’as pas voulu le blesser, c’est donc toi qui concède le premier sang : tu peux en sentir quelques gouttes perler à la lisière de l’écorchure, et la première glisse lentement sur l’arrondi de ta pommette. C’est dans un chuchotement agacé que tu reprends la parole, une légère pointe d’accent erebien se glissant dans ta diction, comme à chaque fois que tes nerfs sont soumis à rude épreuve.

« Je suis meilleure que toi, à ce jeu-là. » Il le sait sûrement. Personne ne peut rivaliser avec l'agilité des danseuses des dunes erebiennes. Peut-être ne sait-il pas que tu l'es ? Ou peut-être que si. C’était quoi, ça, de toute façon ? Une tentative de se montrer plus fort que toi ? Un prétexte pour te pousser à le blesser – à le tuer ? Tu ne sais pas vraiment, et au final, ça ne compte pas. Ce n’est pas important. « Quant à elle, je ne sais pas qui de toi ou de moi elle pleurerait le plus. Elle m’a toujours préféré la compagnie des autres, alors, va savoir. Peut-être m’as-tu supplantée dans son affection, toi aussi. Elle t’a l’air attachée en tout cas, en dépit du danger où tu l’as mise. » Grinçante, tu craches presque les derniers mots, tant ta colère, froide et solennelle, est puissante en cet instant. « Elle. Alméïde. La princesse d’Erebor. Ma sœur. »
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Mayeul de Vifesprit
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyMer 16 Nov 2016 - 10:24

Ils se ressemblaient, tous les deux, bien plus qu’ils ne le pensaient. Les informations de Sirocco éclairaient les choses, un peu, et Nuage laissa entendre un roucoulement plaintif envers les deux humains qui s’entredéchiraient non loin. Elle ne ferait pas de mal à Mayeul, la Voltigeuse, son griffon en était à peu près sûr. Ils ne s’aimaient pas, mais pas au point d’attenter à la vie de l’autre. Tout ça, c’était une question de rivalité, d’un égo peut-être un trop important aussi. Et de souffrance, qu’ils partageaient, même s’ils n’en étaient pas conscients. Devait-il leur expliquer ? Non, peut-être pas, pas maintenant qu’ils en étaient arrivés à ce point : désormais, mieux valait les laisser dépenser leur agressivité, cela ne leur ferait pas de mal.

Libéré du poids du griffon ébène, Nuage lissa ses plumes ébouriffées, y mettant un semblant d’ordre, avant de se blottir contre le grand griffon et de remettre en place le plumage ébène qu’il avait dérangé en se débattant. Mais si les deux griffons semblaient s’entendre à merveille, ce n’était pas le cas de leurs Voltigeurs respectifs.

Il le savait, Mayeul, son mouvement était facilement évitable. Et prévisible. Peut-être trop, ou peut-être qu’il s’en fichait, justement, que la jolie Érebienne puisse le lire sans difficulté. Il ne s’était jamais vanté d’être un combattant hors-pair, de toute façon : il était un poète, un acrobate, il défiait la pesanteur, mais il ne serait jamais un Guerrier. Reja, elle, maniait le sabre à la perfection, et le Voltigeur n’eut guère le temps de réagir qu’il se retrouva devant elle, la main de la jeune femme sur sa nuque et son sabre à quelques centimètres de son visage. Il suffirait d’un rien pour que le fil acéré de l’arme ne fasse couler son sang, mais c’est un regard de défi que Mayeul plante dans celui de Reja, l’énervement dissimulant l’appréhension et la brève admiration qu’il aurait pu éprouver.

Oh oui, elle était bien meilleure que lui à ce jeu là, et bien qu’il le reconnaisse en son for intérieur, il ne l’avouera jamais devant elle. Son esprit était aux aguets, bien conscient de la proximité de l’arme, mais quand la jeune femme reprit la parole, il ne pût rester silencieux bien longtemps. De sa main libre, il poussa le plat de la lame, éloignant le sabre de son visage, se moquant bien qu’elle revienne à la charge : il n’avait pas l’intention de s’enfuir, de toute manière. A peine remarqua-t-il la goutte de sang sur la peau de Reja en la fusillant du regard.

Alméïde. Sa sœur ? Décidement, pourquoi croyaient-ils tous que l’amitié de la jeune femme ne devait pas s’étendre jusque lui ? D’abord son duc, puis Reja. La princesse d’Érebor n’avait-elle donc pas son mot à dire, concernant ceux à qui elles s’attachaient ? Étaient-ils si exclusifs, que lui n’avait pas sa place ? « Si tu savais ce que je donnerais pour que ma sœur soit en vie et me déteste, plutôt que d’affronter chaque jour son absence ! » Grogna-t-il, agacé. Il n’avait pas eu l’intention de parler de Mathilde, mais puisque Nuage avait partagé le secret de son Voltigeur avec Sirocco, Reja ne tarderait sans doute pas à l’apprendre. « C’est donc de ça qu’il s’agit, une banale crise de jalousie ? Moi qui me pensais pathétique... » Son ton était moqueur, volontiers provocateur, et il vrilla son regard dans celui de la jeune femme, toute velléité de ne pas la défier abandonnée. Il n’était pas resté raisonnable très longtemps.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyDim 27 Nov 2016 - 17:11

Oh Joseï, comme il t’agace, ce Voltigeur capricieux ! Tu perçois ta patience s’envoler et disparaître fragment par fragment, et le sang se met à bouillir dans tes veines. Si tu étais en position de le faire, tu taperais volontiers du pied par terre – ô Dieux et Déesses tous-puissants, qu’est-ce qu’il te tape sur les nerfs ! Prête à hurler, prête à bondir, tu te forces à ne pas réagir lorsqu’il écarte ton sabre du plat de la main – sait-il que d’un seul petit, tout petit geste, tu pourrais lui trancher les doigts ? Les tiens se crispent sous l’effort que tu fournis pour faire taire tes réflexes. Derrière toi, Sirocco a déplié une aile et a abrité le petit Nuage dessous, comme pour le rassurer, comme pour lui promettre qu’il n’arriverait rien à son Voltigeur. Tu perçois les vagues d’apaisement dont il inonde votre lien mental, mais tu n’en veux pas – ce que tu veux, toi, c’est défouler la surcharge de tes nerfs en pelote, hurler à la face du monde combien tu en as assez d’être toujours celle qui passe après les autres, celle qu’on laisse derrière parce qu’elle n’est importante pour personne – celle qui reste seule.

Tu as blessé Sirocco, tu le sens bien – et ton regard s’évade vers lui, chargé de honte et de regrets. Pas vraiment seule, non, jamais vraiment isolée, car il est toujours là quelque part dans tes pensées, fidèle et loyal, et tu lui adresses une vague d’affection sincère. Ce n’est pas pareil, toutefois – ton griffon est un ami précieux, mais il ne saura jamais remplacer ta mère, ni ta sœur. Depuis combien de temps n’as-tu pas passé quelques jours avec Alméïde, à discuter de vos vies à cœur ouvert ? Depuis quand n’as-tu pas échangé de secret avec une personne de confiance, certaine qu’ils ne seraient pas trahis ? Depuis quand n’as-tu pas ri à gorge déployée, te départissant de ton sérieux et de ta constante vigilante ? Depuis quand, Reja, quelqu’un ne t’a pas pris dans ses bras ? Depuis les jours du harem, depuis que tu avais seize ans, guère plus. Depuis, c’est comme si Alméïde s’ennuyait en ta compagnie, comme si elle avait des choses tellement plus importantes à faire que combler la solitude d’une énième fille de harem, cherchant des prétextes pour retourner au palais au plus vite. Et lui ? Et lui, alors ! Débarqué à Vivedune pour y apporter ces créatures affreuses qui ont tué au sein même du palais – lui, le Cielsombrois qui se croit chez lui partout, non content de mettre en péril ta princesse si précieuse et la sultane des sables, voilà qu’il est reçu au cercle de ses amis.

Ses mots tombent sur toi comme une grêle de coups, et quelque part dans le secret de ton être, ton âme se met à saigner. Il n’a aucune conscience de ce qu’il dit, tu en es convaincue ; et il ne comprend pas ce qui s’agite dans tes veines, tu en es presque certaine. Irritée, tu lâches sa nuque, enfonçant à la place tes doigts dans la chair de son torse, accusatrice et indignée. « Bien sûr, que je suis jalouse – tu ne le serais pas, toi, si ta seule et unique famille, le centre de ton monde, la seule personne que tu aimes, ne voyait rien d’autre en toi qu’un poids, et que chaque instant qu’elle passe avec toi soit une simple corvée dont elle a hâte de s’échapper ? Ta sœur, elle t’a aimé, si j’en crois ce qu’ils se racontent – », et de la pointe du sabre tu désignes d’un moulinet exaspéré les deux boules de plumes qui continuent à se lisser mutuellement les plumes comme si de rien n’était, t’attirant un concert de roucoulements commentateurs emplis de spéculation, « – et rien que cela devrait te réconforter. Si tu étais à ma place, Voltigeur, si Alméïde était ta sœur et point la mienne, et qu’elle soit la seule personne précieuse à tes yeux, ne voudrais-tu pas la protéger ? » Nerveusement, tu martèles sa peau de tes doigts, tentant de faire entrer un peu de bon sens dans son esprit bancal. « Tu l’as mise en danger, tu as failli me la faire tuer, et pour ça tu mérites mille tourments à mes yeux – je me suis faite à son absence, mais je ne tolérerai pas qu’il lui arrive quoi que ce soit, et tu sembles attirer les ennuis. Tiens-toi loin d’elle, Cielsombrois ; car s’il lui advient quelque mal par ta faute, le continent ne sera pas assez grand pour te prémunir de ma vengeance. »
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyLun 5 Déc 2016 - 22:26

Elle était agacée, Reja, sans doute autant que lui . Et ils étaient là à se défier du regard, aucun d’entre eux ne voulant faire demi-tour pour rattraper un geste ou une parole malheureuse, peu importe la dangerosité de leur proximité. Le contrepoint des deux griffons était presque spectaculaire, tandis qu’ils se lissaient les plumes à grand renfort de roucoulements amicaux. Pour un peu, Mayeul s’en serait senti vexé - et terriblement incompris. Il était censé le soutenir, Nuage, et non pas raconter ses secrets à la première venue ! Surtout quand la première venue semblait aussi mal disposée à son égard, alors qu’elle le connaissait à peine.

Les doigts de Reja sur son torse le firent frissonner, et il lui lança un regard furibond. Elle ne comprenait rien, rien ! Sa soeur, elle ne l’aimait plus, parce qu’elle n’était plus là ! Alors oui, peut-être qu’il aurait préféré qu’elle l’évite, plutôt que de devoir vivre en continu avec le poids de sa mort. Avec la certitude qu’il ne pourrait plus jamais l’approcher. Avec l’idée que peut-être, peut-être, il pourrait trouver un moyen d’arranger les choses. « Qui va me forcer à me tenir loin d’elle ? Toi ? Et t’attirer encore plus sa foudre ? » La défiant du regard, Mayeul ajouta. « Et au lieu d’essayer d’arranger les choses avec elle, tu préfères l’éloigner de ceux qui l’aiment. Pour qu’elle se retrouve seule, et revienne vers toi par dépit. Est-ce mieux ? Savoir qu’elle t’aime parce que tu as effrayé tout ceux qu’elle apprécie ? » Alméïde l’appréciait-elle, seulement ? Il ne jugea pas opportun d’amener la question sur le tapis, en vérité. Parce que réellement, il n’en était pas sûr. Toute cette histoire était ridicule, née de la jalousie de la Voltigeuse à son égard, jalousie d’une sœur qui s’était montré plus ouverte qu’elle.

Indignation. Apaisement. Nuage cherchait à le calmer, mais Mayeul n’en tint aucun compte. Il était trop fatigué, trop perturbé même, pour calmer la colère qui montait inlassablement. C’était de la faute de Reja, après tout ! C’était elle qui était venu l’embêter dans sa retraite. Puéril. Peut-être. Et alors ? Il le reconnaissait volontiers, il avait mis Alméïde en danger, oui. Il l’ignorait, pour sa défense, et l’avait protégé du mieux possible. Il l’avait même soigné, et avait fait de son mieux pour la défendre, mais contre opiniâtreté des Mages à faire valoir leurs revendications, il n’avait rien pu faire.

Mais à quoi bon expliquer tout cela à la jeune femme? Elle ne comprendrait pas, parce qu’elle ne voulait rien comprendre. Elle était plus têtue que n’importe qui ! Une image de lui-même effleura son esprit, qu’il fit mine d’ignorer. Certes, il était têtu lui aussi, mais bien moins buté qu’elle ! Les doigts de la Voltigeuse martelèrent une nouvelle fois son torse, et Mayeul lui attrapa la main, la repoussant sans effort. Un geste dangereux, il le savait. Reculant d’un pas, il croisa les bras, son être tout entier vibrant de défi, ses paroles se faisant de nouveau assassines. « Je n’ai pas peur de toi. » C’était vrai, même si, il le savait, elle lui était bien supérieure en combat. « Et si j’ai envie de continuer à la fréquenter, ce n’est pas toi qui m’en empêchera. Si elle me le demande, je le ferais. Mais jamais je ne plierais sous la contrainte d’une lame. Surtout pas celle d’une Erebienne. » Les derniers mots étaient de trop, sans doute. Peut-être même ses dernières phrases toutes entières.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyDim 18 Déc 2016 - 23:06

Le défi est de trop. Elle a tenté de se calmer, Reja, de ne pas céder à la pulsion hurlant à ses mains d’agresser, de tailler, de trancher cette gorge trop peu gardée. Elle a essayé. De ne pas donner prise à ses piques, d’ignorer son ton supérieur, la morgue dans ses propos, le venin de ses mots, la provocation de son discours et le regard arrogant braqué droit dans le sien. Elle prend sur elle, la Voltigeuse, et tout en elle hurle à quel point la tentation est grande, combien l’instinct est puissant, d’agresser, de blesser, de déchirer, de tuer. Elle le voit comme un danger, cet homme fier qui refuse d’obtempérer, comme une menace contre la seule personne qu’elle s’autorise à aimer ; comme un péril auquel la si douce Alméïde serait sujette si jamais elle le laissait faire. Ses doigts se crispent sur la poignée gravée de son sabre, et du coin de l’œil elle voit Sirocco se redresser. Il la connaît bien ; outre le tumulte rageur de ses pensées, il peut lire la tension dans la ligne de ses épaules, dans ses mâchoires crispées, dans sa posture figée, et il se concentre pour lui envoyer des ondes de calme. Il la connaît bien, sa volcanique Voltigeuse, et s’il l’a choisie c’est bien pour la flamme qui brûle si fort en elle qu’elle pourrait éclairer le monde entier si elle s’en donnait la peine. Sa cavalière, il l’aime dans ses instants de folie, quand elle danse dans le vide, retenue simplement du bout de ses griffes ; il l’aime dans ses moments d’émotion, lorsque le poids de ce qu’elle ressent menace de la pulvériser qu’il perçoit la richesse de sa personnalité derrière les couches de carapace dont elle s’est entourée.

Il l’aime comme elle est, imparfaite et blessée, mais il sait qu’elle est proche de son point de rupture – et que, si elle venait à céder aux instincts violents qu’elle s’efforce de refréner, elle ne se le pardonnerait pas. C’est pour cela qu’il s’avance, le griffon d’ébène, indiquant à son petit compagnon de rester en arrière, pour se placer entre les deux adversaires, profitant de l’écart créé lorsque l’homme a repoussé violemment la femme en arrière. Doucement, il vient pousser du front l’épaule de la jeune femme, attirant son attention sur lui, renforçant leur lien en plongeant le regard dans le sien. A mi-voix, elle lui parle, la Voltigeuse – dans un murmure saccadé, à travers ses dents crispées. « Je le tuerai, Sirocco, s’il lui fait du mal, ou qu’il la met en danger. J’en fais serment sous le regard de Levor. Je le tuerai ! Lui, et tous les autres !» Sa voix se brise sur les derniers mots, et le griffon massif frotte contre sa joue le doux duvet de sa tête pour la réconforter. Emmène-moi loin de là. La pensée est ténue, confuse, tant elle lutte pour se contenir ; et le griffon n’hésite pas. D’une trille, il salue Nuage, puis referme doucement les serres sur sa partenaire, décollant d’une violente torsion de son corps massif, battant fermement des ailes pour s’élever malgré le manque d’élan. Avant qu'il ne soit trop tard, avant l'irréparable, avant le sang, et la mort.

Il l’emmène au loin, sa danseuse pleine de colère et de rage, des larmes brûlantes dévalant ses joues tandis qu’elle s’agrippe d’une main aux serres délicates, l’autre agrippant son sabre qu’elle n’a pas lâché. L’égoïsme des Cielsombrois n’est visiblement pas une légende – mais la rancune des Erebiens est bien réelle aussi.

Elle se le jure.
Solennellement.

Jamais Mayeul de Vifesprit ne blessera Alméïde des Sinhaj impunément.
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Message Sujet: Re: Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des étoiles   Bientôt Arven s'endormira, sous les yeux des  étoiles EmptyLun 19 Déc 2016 - 21:42

Il avait toujours su user des mots, Mayeul, pour blesser, ou pour énerver les autres. Depuis tout petit, il savait comment faire pour faire mal, ou pour charmer ses interlocuteurs. Mais ce soir, il n’était pas question de se montrer charmant, certainement pas. Dressé l’un en face de l’autre, la tension entre les deux Voltigeurs était claire, et si Reja savait lui faire mal, Mayeul n’était pas du genre à ne pas rendre coup pour coup, mot pour mot. Il était trop loin dans son agacement, sa colère même, pour pouvoir être le premier à faire un pas en arrière. Peut-être qu’à tête reposée, il se serait rendu compte que leur dispute était stupide, mais là, dans le feu de l’action, il ne parvenait pas à le voir. Même l’apaisement que tentait de lui communiquer Nuage, blotti contre Sirocco, n’avait pas de prise dans son état d’esprit agité.

C’est le griffon d’ébène qui vint briser la tension, profitant qu’ils se soient violemment écarté l’un de l’autre pour s’immiscer entre eux, concentré sur sa Voltigeuse. Mayeul ne pût s’empêcher de se sentir outré, et il avança d’un pas, vite arrêté par les avertissements de Nuage. Seule la détermination du petit griffon parvint à percer la colère qui l’envahissait et il croisa les bras, buté et boudeur. Qu’il les laisse donc à leur dispute, Sirocco, de quoi il se mêlait ! Il était inquiet, certes - Nuage l’était aussi - mais tout de même, ils étaient assez grands pour... Pour ... En venir au mains et s’entretuer. Oui, peut-être? Et alors ? C’était elle qui avait commencé !

Il entendit à peine les murmures de la Voltigeuse à son compagnon à plumes, mais il savait bien que ce n’est pas très flatteur à son égard. Mais malgré son énervement, la colère qui bouillonnait encore, il lui restait suffisamment de jugeote - et de respect - pour ne pas s’immiscer dans la complicité de l’Erebienne et de son griffon. Ce qui ne l’empêcha pas de râler à voix basse, et de taper du pied, ses yeux fixés sur celui qui faisait obstacle à leur dispute.

Et soudain, avant qu’il ne puisse réagir, Sirocco prit son envol, soulevant sa Voltigeuse, l’emmenant loin d’ici. Loin de lui. Loin de cette dispute qu’elle avait déclenché, loin de cette colère qu’il n’avait qu’une envie, abattre sur elle. « Non ! Ramène-là ! » Hurla Mayeul, frustré. Nuage bondit vers lui, et ce fut un regard accusateur que son Voltigeur lui lança. « Tu le savais, hein, qu’il mijotait quelque chose ! » Un roucoulement agacé lui répondit, et ce qui pourrait presque passer pour un soupir, accompagné d’yeux levés vers le ciel. Sécurité. Inquiétude. Il avait peut-être raison, Nuage : en aucun cas, cette rencontre entre la Voltigeuse Erebienne et lui n’aurait pu bien se dérouler. Et si c’était elle qui avait fui ce soir, la dernière fois, c’était lui qui avait quitté Vivedune dans la précipitation. L’un dans l’autre, ils étaient à égalité.

Mais cela ne l’empêcha pas d’être énervé, Mayeul, et de n’avoir rien pour passer cette colère. Il se sentit soudain très las, mais les trilles joyeux de Nuage et son bond plein d’enthousiasme le convainquirent d’arrêter de bouder et de se laisser entraîner à voltiger encore un peu, avant de regagner la loge qu’on lui avait attribué. Au moins, comme ça, il pourra se sortir Reja de la tête. Reja et ses mots durs, Reja et son air buté, Reja et sa mine agacé qui n’en reste pas moins adorable. Amusement. Mayeul renifla avec mépris, ignorant la réjouissance soudaine de son griffon. Totalement hors de propos. Rien à voir. Il avait des yeux pour voir, et elle était jolie, après tout. Et Erebienne. Et armée. Alors, hein !


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