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 Douter de tout, même de ses soupçons

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Message Sujet: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 3 Juin 2017 - 22:35


Livre II, Chapitre 4 • De Glace et de Sang
Liam d'Outrevent & Maelenn du Noroît

Douter de tout, même de ses soupçons

Ou quand la paranoïa s'aggrave en vieillissant



• Date : Le 3 juin 1002.
• Météo : Fraîche et brumeuse, en Outrevent. Comme toujours. Au moins, il fait un peu beau. Non ?
• Statut du RP : Privé.
• Résumé : Les trous de mémoire qui affectent Liam ne le rassurent absolument pas. Quelques rumeurs veulent que le Savoir du Temps aurait sa part de responsabilité, mais il doute de cette possibilité, car des magies et des savoirs depuis toujours autorisés ont déjà fait bien pire. Afin de confirmer, ou d'infirmer, ses soupçons, il demande à voir une des suspectes : Maelenn.
• Recensement :
Code:
• [b]3 juin 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2233-douter-de-tout-meme-de-ses-soupcons]Douter de tout, même de ses soupçons[/url] - [i]Liam d'Outrevent & Maelenn du Noroît[/i]
Les trous de mémoire qui affectent Liam ne le rassurent absolument pas. Quelques rumeurs veulent que le Savoir du Temps aurait sa part de responsabilité, mais il doute de cette possibilité, car des magies et des savoirs depuis toujours autorisés ont déjà fait bien pire. Afin de confirmer, ou d'infirmer, ses soupçons, il demande à voir une des suspectes : Maelenn.

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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 3 Juin 2017 - 22:44

Tout ceci ne me dit rien qui vaille. Les lèvres pincées, Maelenn se force pour ne pas répondre à l’inquiétude de son Familier, à sa voix désapprobatrice. Celui-ci l’observe, lové sur les draps de son lit, alors qu’elle hésite sur la tenue à adopter, voguant dans sa chambre uniquement vêtue de ses jupons aériens. Le même sentiment pourtant vogue dans chacune des fibres de son corps, exacerbé à chacun de ses gestes attentifs, alors qu’elle se pare d’une robe vaporeuse, de quelques bijoux fins à ses doigts et ses poignets, qu’elle remonte élégamment ses cheveux discrètement parfumés. Une cape blanche se joint au tout. Il fait beau et doux, à Edenia, mais elle se doute bien qu’où elle va, ce sera loin d’être identique. La température n’est pas la seule chose dont je me méfierais, Maelenn. Je sais, qu’elle souffle, alors qu’elle tend la main afin que la vipère serpente le long de son bras, revenant s’enrouler autour de son cou, comme à son habitude. Elle en caresse les écailles, avec douceur, apaisant superficiellement la nervosité qui les ronge tous les deux, à chaque seconde un peu plus vivement. Ne t’inquiète pas.

Et pourtant, peut-être devrait-elle s’inquiéter véritablement.

Demandée à Souffleciel, sous ordre de la couronne outreventoise. La raison de cette convocation ne lui a pas été révélée et l’outreparole étant ce qu’elle est, impossible de charmer un peu le messager afin de lui confier quelques détails supplémentaires. Tout ce qu’elle a pu obtenir est qu’elle est attendue au palais dès son arrivée et qu’aucun retard ne sera toléré. Comme si le manque de ponctualité était dans ses habitudes, ah ! Maelenn en aurait presque été vexée, si elle n’avait pas été si intriguée par cette demande particulière et si elle ne s’était pas perdue dans les hypothèses plus ou moins plausibles.
Quelque chose en lien avec sa famille, peut-être ? Maidhenn a été déshéritée, chassée, mais elle ne sait pas quel sort ont réservé leurs géniteurs à son propre cas, et il n’est pas impossible que tout soit relié. Ces affreuses rumeurs de bâtardise, qui sait ? Une demande spécifique d’un noble outreventois, comme mage, ou comme musicienne ?
Dans son esprit ne cesse de danser l’image de la broche d’argent, enfouie sous les dentelles délicates et les voiles coquets.
Ça ne peut pas être cela.
Et pourtant. Oh, soutiens-moi, toi. Chacune de tes décisions reliée à cet homme a été une erreur. Peut-être mérites-tu de payer, pour l'ensemble de celles-ci.

Résultat : Gavriel boude, et elle aussi boude son Familier, alors qu’elle se dirige jusqu’à l’antenne de la Guilde des Mages afin de portailler directement pour Souffleciel. En avance, évidemment. À la sortie du portail, elle présente gracieusement ses documents de résidence en territoire faë et de voyage aux préposés, et alors qu’elle est au pas de la porte, prête à quitter les lieux pour rejoindre le palais, une présence dans son dos se manifeste. Elle la sent, plus qu’elle l’entend, comme une onde de chaleur. Elle entend Gavriel distinctement dévoiler ses crocs, menace sifflante, alors qu’une main ferme vient agripper son bras. Un murmure l’enjoint à rester calme et à le suivre, comme si de rien n’était. Maelenn esquisse à peine un signe de la tête et glisse sa cape sur ses épaule, dissimulant au monde le geste envahissant. C’est lui. « Vo, Votre Grâce ? », balbutie la Compagne dans un murmure, complètement prise au dépourvu, toujours sans voir le visage de l’assaillant. Comme un cauchemar subitement devenu réalité.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 8 Juil 2017 - 20:32

Un mois.
Un mois entier, dont je suis parfaitement incapable de me rappeler. J’ai oublié un mois entier de mon existence… Et cette information à de quoi me perturber, alors que je me retourne l’esprit, afin de comprendre ce qui a pu se passer durant le mois de mai passé. Les gardes, tout autant que le personnel du palais, me certifient tous que je n’ai pas quitté Souffleciel. Ils m’ont observé, avec ce regard ahuri, tandis qu’ils répondaient à toutes les questions que je pouvais leur poser, des plus simples aux plus impensables. Je me suis arrêté, quand la surprise a fini par se muer en crainte dans leurs yeux. Et ces regards-là étaient pires que tout. Ils me rappelaient ceux qu’ils renvoyaient à mon propre père, quand il a commencé à devenir fou, à tout remettre en question à cause de cette ensorceleuse, avant de changer radicalement et de renier sa propre famille en son nom. Je ne pensais pas un jour les voir, à mon tour.

Et le comportement de Lionel ne m’a pas franchement aidé à me tranquilliser. Il est arrivé en hâte, le lendemain, pour me gratifier d’une puissante accolade à me couper le souffle. J’étais content de le voir, moi aussi, et inquiet de le savoir au front bien entendu. Que s’était-il passé là-bas ? Il n’a rien voulu m’en dire, muré dans un silence inquiétant, alors que ma garde était renforcée comme jamais. Le doute s’est insinué avec d’autant plus de force. Impossible de le ramener à la raison, alors que je croisais des gardes à tous les carrefours, qui me suivaient si bien à la trace que c’en était profondément lassant. Etaient-ils présents pour me protéger, comme il le disait, ou pour surveiller tous mes faits et gestes ? Je n’aimais pas la tournure que prenaient les événements, ni l’inquiétude visible de Lionel couplée à son silence qui laissait libre cours à mon imagination. Avais-je mal agi ? Comment le savoir, alors que j’avais visiblement perdu la mémoire ? M’avait-on finalement ensorcelé, manipulé, comme mon père par le passé, comme si l’histoire se répétait ?

Il n’existait qu’une personne capable d’un pareil exploit, de pouvoir m’approcher et faire plier mon esprit, pour m’imposer sa propre volonté. Je m’étais toujours demandé si, à notre dernière rencontre, elle n’avait pas employé son pouvoir et ses charmes pour arriver à ses propres fins. Mes souvenirs étaient bien gravés encore, de cette entrevue, contrairement à maintenant. Je devais en avoir le cœur net… Quitte à fausser compagnie à ces gardes en surnombre. Je connaissais Souffleciel comme personne, et ils seraient bien en mal de me suivre dans la cité. J’ai pourtant dû mettre mon neveu dans le complot, juste de quoi les occuper assez pour m’éclipser. Aymeric était doué pour faire tourner en bourrique le personnel du palais, alors autant que ça me serve, non ?

Je me suis dérobé par une porte de service, entièrement vêtu de gris sombre, telle l’ombre que j’étais dans cette réalité alternée dont je ne gardais aucun souvenir. Si elle était ponctuelle, aucun doute que je pourrais l’intercepter avant qu’elle ne tente de gagner le palais… De quoi avoir une conversation avec elle sans oreilles indiscrètes, ou sans regards braqués sur moi. Rien que deux inconnus dans une foule, sur la place du marché. C’est l’idée, oui. Sauf… Que ces gardes sont décidément partout. Je peste, tout bas, à bifurquer et faire des détours improbables, craignant de la rater pour de bon quand je parviens jusqu’aux portes de la guilde des mages. Et un nouveau juron m’échappe à la voir si… Si bien vêtue, resplendissante dans cette tenue vaporeuse d’un blanc parfaitement Outreventois, et définitivement trop voyante.

Je lui attrape le bras, sans ménagement, pour l’entraîner à ma suite. Mon regard est noir vers le serpent qui persiffle dans ma direction, mais qui ne fera pas l’erreur de poser ses crocs venimeux sur moi. « Suivez-moi, sans discuter. » Je l’emmène dans une rue parallèle, précisément quand les gardes font irruption devant la guilde des mages, craignant judicieusement que je ne m’échappe par le premier portail venu. L’envie est bien présente, mais je n’en oublie pas mon devoir… Même si cette nouvelle entrevue est une entorse malvenue. J’ai seulement besoin d’avoir des réponses à mes questions, de mettre fin à mes doutes en ce qui concerne… Maelenn.

« Marchons, si vous le voulez bien. » Le silence nous accueille, alors que nous traversons une ruelle sinueuse. Je presse le pas, esquivant un ivrogne désireux de nous extorquer quelques pièces, avant de déboucher sur une petite place avec une fontaine en son centre. Il n’y a pas grand-monde ici, mais beaucoup de passages. Je ralentis le pas, me sentant en relative sécurité dans les rues de Souffleciel, malgré sa compagnie, malgré les gardes qui me cherchent partout. Je finis par me retourner vers elle, sans savoir où poser mes yeux, incapable de la fixer directement, de crainte que son pouvoir n’agisse. J’accroche finalement le regard fendu de la vipère, dont la méfiance fait au moins écho à la mienne. « Où étiez-vous, ces dernières semaines, Maelenn ? » Question presque innocente. Qu’elle ne me mente pas.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyDim 9 Juil 2017 - 6:05

Coite, parfaitement muette, la Compagne, alors que le duc la précède et l’entraîne dans les rues de la capitale outreventoise, sans plus d’explications. Elle n’est pas aussi familière de Souffleciel qu’elle l’est d’Edenia et elle est rapidement perdue, dans les dédales et détours que leur fait emprunter l’homme, et les gardes qui auraient pu la sortir de ce mauvais pas sont bien rapidement évités, semés à dessein. « Marchons, si vous le voulez bien. Oh, si nous avons le choix », persifle la vipère dans l’esprit de l’homme, voix de sa propre pensée, celle qui proteste sous la peur. Celle qui tente de comprendre ce qui se passe, au rythme de leurs pas empressés sur les pavés de la ville.
Est-elle arrêtée ? Les gardes l’auraient fait, ils ne s’en seraient pas sauvés ainsi, et elle ne serait pas à suivre de force un duc déguisé en manant.
Peut-être a-t-il découvert et compris son innocent vol ? C’est un objet appartenant à un duc, tout de même. S’il ne désire pas que tous aient vent de leur aventure, il préfère alors certainement se charger lui-même de la punition. Un regard à sa main, celle au bout du bras encore retenu prisonnier de la poigne de Liam, et l’angoisse vient lui tordre le ventre. La punition des voleurs.
Liam aurait-il besoin de ses services ? L’idée lui semble si saugrenue, elle en rirait si elle n’était pas apeurée. De quels services, de toute façon ? Il n’a jamais eu aucun intérêt envers ses talents magiques, bien clairement, et quant à ceux divers offerts par sa profession de Compagne, de type conversation, musique et autres douceurs… c’est une histoire qui n’a pas été écrite pour se répéter. Qu’importe le rouge de ses joues, ou la chaleur des souvenirs.

Cette robe, ces jupons, ce mystérieux soin au parfum subtil, cette préparation attentive, pour ceci.
Si elle avait su, par Aura, elle serait restée à Edenia.

Ils ont débouché sur une place qui lui est inconnue, mais son coeur n’est pas à la découverte. Ils ont ralenti le pas, heureusement, et cette fois, Liam semble se rappeler sa présence. Il se retourne vers elle, sans cesser de marcher, et sans trouver son regard. En l’évitant, même. C’est à n’y rien comprendre ! C’est plutôt le regard de son Familier, qu’il accroche, le noir d’encre contre le bleu vif. À nouveau, Gavriel dévoile ses venimeux crochets, dont une seule morsure pourrait la débarrasser de l’importun le temps qu’elle fuisse et retourne à Edenia sans demander son reste. Le tout, dans ce cas très précis, en la plongeant dans nombre d’ennuis autrement graves. Ça n’en reste pas moins tentant. Elle caresse les écailles du serpent, afin de calmer cette ferveur belliqueuse si inhabituelle chez ce fier Lagran, mais il est loin de le faire à la question fleurie posée par le duc, sur un ton si innocent qu’il sonne faux : « Où étiez-vous, ces dernières semaines, Maelenn ? » D’un coup, elle retire son bras de la poigne de Liam, refusant d’être plus longtemps tenue en laisse. Puis, s’il cherche à ce qu’ils passent inaperçus, la malmener ne l’aidera pas et risque surtout d’attirer l’attention un peu plus. Elle pourrait partir, courir, mais elle ne peut nier que la question est curieuse - alors elle reste sagement près de lui, malgré la tension qui serre ses épaules. « Sans vouloir vous contrarier, Votre Grâce, cela ne vous concerne pas, tranche la brune à mi-voix, sans savoir qu’elle avive ainsi les doutes de son vis-à-vis. Son assurance veut cacher la peur, se fait presque arrogante. Expliquez-moi ce que signifie cette… fuite, et je consentirai à vous le dire. » Refuser de répondre à une question directe de son duc : elle n’aurait jamais osé le faire auparavant. Ou même, si celui-ci était véritablement son duc. « Regardez-moi... Liam. » Et si elle a déjà hésité, renâclé à l’idée d’ainsi agir, cette fois, elle ne ménage pas la magie subjugatrice qui fait se relever le menton de l’homme, ses yeux enfin rencontrer les siens, de ce si simple murmure au ton si enjôleur, pour une pensée si acérée. Derrière chaque prunelle, l’orage qui gronde, prêt à se déchaîner, d’un côté comme de l’autre.

S’il l’accuse, qu’il le fasse en face.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyDim 6 Aoû 2017 - 21:04

La vipère persifle à mon esprit, quelques sarcasmes qui me font bien comprendre que Maelenn espérait un autre accueil, certainement plus chaleureux. A quoi s’attendait-elle vraiment, pour que je l’appelle au plus vite en Outrevent ? A ce que nous reprenions là où nous nous étions arrêtés ? Ca m’étonnerait, même si cette robe vaporeuse et ce parfum subtil qui chatouille mes sens tendent à me prouver le contraire. J’avais été clair avec elle, pour ne laisser planer aucun doute. Pourquoi est-elle venue ? Certainement pour ne pas me contrarier, et son reptile était précisément à le faire. Je lui rends un regard équivoque, face à ces pupilles fendues et défiantes. Je m’obstine encore à éviter le regard de Maelenn, si bien que je ne perçois pas la détresse qui en émane, comme autant de gouttes qui éclaboussent la conscience de l’animal.

Il ne cache pas ses intentions hostiles, pour un serpent de la pire espèce, à dévoiler ses crocs comme une mise en garde muette. Je me demande s’il oserait vraiment me mordre… Certainement, si mes intentions envers sa mage automnale se révèlent mauvaises. Tout dépend d’elle, au fond, de ce qu’elle est prête à me livrer ou non… Même si je ne lèverais pas la main sur une femme. Si elle a usé de manipulations sur ma personne, je me demande à quel point je serais capable de me contenir. Je divague… N’étais-je pas en sa présence pour simplement discuter ? Une sorte de frénésie s’empare de moi, nullement apaisée par ses paroles nébuleuses. Pourquoi ne veut-elle pas simplement me répondre ? Je prends une longue inspiration, pour tenter vainement de me calmer, devant cet aplomb qu’elle affiche, une attitude aussi bravache qu’inappropriée. Je me passe les mains sur le visage, à regarder au loin pour tenter de me raisonner. A quel point a-t-elle déjà de l’emprise sur mon esprit, sans que je ne le sache ? Je n’obtiendrais rien en m’agaçant, même si c’est tentant de céder à un appel d’autorité, pour qu’elle se contente d’obéir sans discuter. Non, il faut négocier. Elle a décidément bien pris de l’aplomb, depuis que nous sommes devenus plus… Intimes ? Ce terme ne me plaît pas vraiment.

C’est une autre voix qui se glisse dans mon esprit, plus enchanteresse, à m’intimer, à me faire plier et obéir. Je n’ai pas conscience d’avoir abandonné cette résolution, celle inflexible, de ne pas croiser son regard. Je fixe déjà ses prunelles, dont les mêmes sentiments couvent au fond de l’acier. De la colère, mais aussi de la peur.

« On ne vous aurait pas laissé franchir le seuil du palais, Maelenn. Il m’a bien fallu venir vous chercher en toute discrétion, pour que nous puissions discuter. »

Le renforcement de la sécurité était déjà de vigueur, quand Chimène a finalement intégré le palais, mais bien plus feutré, pour ne rien laisser paraître. Maintenant, on dirait que Lionel ne s’est même pas soucié de mettre les formes, et c’est à peine si mon repas peut me parvenir sans qu’il ne soit contrôlé à plusieurs reprises. Ils devraient tous être au front, plutôt. Et comment pourrais-je espérer me faire entendre de Maelenn, si même mes propres gardes semblent s’en référer plus au Capitaine qu’à moi-même, décontenancés par ces ordres contraires qu’on leur impose ?

Ma mâchoire se crispe, et l’envie me prendrait de me remettre à marcher pour me calmer, si elle ne m’avait pas précisément demandé de la fixer encore… Si bien que je finis par perdre patience.

« Les gardes sont en surnombre, et contrôle tout. Je ne sais pas qui perd la tête, dans ce palais, pour qu’on en arrive là… Moi, certainement. Je n’ai pas le moindre souvenir de ce qui a bien pu se passer ces dernières semaines, comme si… Tout avait été effacé, à dessein, et personne pour daigner m’en informer. »

Je marque un silence. J’ai perdu un peu de ma réserve pour laisser parler cet agacement, cette détresse… C’est une erreur. Je le sais. J’en fais bien trop avec elle. Je fais appel à toute ma diplomatie pour glisser sur un ton plus calme : « J’aurais espéré que vous pourriez m’éclairer. »
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyLun 7 Aoû 2017 - 2:36

« On ne vous aurait pas laissé franchir le seuil du palais, Maelenn. Il m’a bien fallu venir vous chercher en toute discrétion, pour que nous puissions discuter. » Traitée en criminelle au sein de ton propre duché de naissance, se désole son Familier, dans le seul esprit de sa mage. Pourtant, elle se fait curieuse de ce que cache Liam, de ce qui peut bien motiver cet esprit à se rebeller contre ce qui est apparemment instauré au sein de son propre palais. Et contre sa volonté, comme elle le comprend avec la suite de ses paroles. Gardes en surnombre, contrôles redoublés. Il semble surtout avoir oublié que nous sommes en guerre, susurre le serpent, moqueur face à ce duc qu’il juge en tous points bien inférieur à celui des Jardins. Elle se fait inquiète, toutefois, alors qu’il parle de perte de mémoire, et pas petite. Pas quelques heures, pas une journée. Des semaines.

« J’aurais espéré que vous pourriez m’éclairer. »

Un aveu.
Une demande, à la détresse palpable, si elle se fait attentive, ouverte.
Presqu’une supplique.
Il suffisait de demander, apparemment.

L’honnêteté vous perdra, Outreventois. Dans leurs esprits résonne la voix sentencieuse de Gavriel, affligé de voir ce duc si sensible aux charmes et pouvoirs de sa mage, au point de lui en dire bien plus que demandé. Elle ne relève pas le commentaire, mais ses sourcils se froncent, dans son visage attentif. Quelques rumeurs du même acabit sont bien parvenues à ses oreilles, au palais, sans toutefois qu’elle y ait compris quoi que ce soit. On parle du Temps, sans clairement évoquer ce qu’il en est, et sur tous les visages se lit une méfiance renouvelée. Mais elle, elle se souvient de tout. Elle se souvient des multiples cadeaux offerts par le sire de Tiercelierre, récompenses du courage démontré à Bohémont, bravoure qu’elle ne pensait même pas posséder. De son carnet bien rempli de rendez-vous. De quelques après-midis avec sa soeur, dans les jardins toujours fleuris du palais. Que penser, de tout cela ?

La magie enfin recule, dissipe sa prise, et laisse au duc le loisir de bouger, de quitter son regard, et côte à côte, ils recommencent à marcher. Afin de ne pas attirer l’attention, surtout, couple factice qui désire ne pas être repéré. Prudemment, la Compagne prend le bras de l’homme, mimant le naturel à la perfection. Lui si invisible, si quelconque, sous cette cape informe et sombre - elle si rayonnante, sous ses atours flatteurs. À son oreille elle se penche, l’effleurant de ses lèvres : « Depuis notre… entretien, je n’ai que peu quitté Lagrance, Votre Grâce. » Le mot entretien a une saveur certaine, sur sa langue, affirme un sous-entendu langoureux qu’elle dissimule à peine. Qui se lit, dans son regard plus calme, la tempête un instant apaisée. Prête à gronder à nouveau, à la moindre accusation. « Sachez à l’avenir qu’il n’y a point besoin d’un ordre ducal, si votre désir est de me convoquer pour quelques affaires personnelles. Je serais venue de mon plein gré et même avec plaisir. » Elle sourit, joueuse, puis reprend une posture plus sérieuse, curieuse d’entendre sa théorie au sujet de sa perte de mémoire. « Vous devez avoir votre idée, sur ce qui motive ces étranges événements. Me trompe-je ? Ou suis-je vraiment la seule personne de confiance qui vous soit venue à l’esprit, afin d’éclaircir ces mystères ? » Il n’est aucunement question de confiance. À son avis, outre ces rumeurs à propos du Temps, il devrait remettre en cause la paranoïa du sire de Rivepierre. Ça n’est pas bon pour la santé, de s’inquiéter autant et si longtemps, elle en mettrait sa main à couper. Il va en faire des ulcères, ce pauvre homme.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyMar 8 Aoû 2017 - 20:21

C’est le serpent, qui me répond en premier, d’une voix qui tranche dans mon esprit. Je plisse le regard, vers cet animal qui se fait si prompt à juger, me doutant bien maintenant, que son silence à notre première entrevue et son retrait étaient causés par cet esprit qui ne s’accordait pas avec celui de sa mage. Je n’ai pas le temps de m’appesantir sur ce dédain dont il fait constamment preuve, mais il n’est pas sans me rappeler, malgré ses paroles, que Maelenn tient plus de la Lagrane que de l’Outreventoise désormais. Et pourtant… On dirait que ce qui persiste en elle est certainement la raison de leur désaccord. Je l’espère seulement, sans vraiment le croire.

Les sourcils froncés de la jolie brune m’indiquent que mes paroles la troublent, suffisamment pour qu’elle semble y réfléchir sérieusement. J’ai le temps de la détailler autant que je le désire, ne lâchant son regard qu’après un temps, pour me remettre enfin en marche. Je sens sa main contre mon bras, et si une légère tension naît dans le creux de mes omoplates, il ne me vient pas à l’idée de la repousser… Même si ses atours nuisent grandement à mon vœu de discrétion. Si les gardes mettent fin à ma petite excursion, ce sera avant tout de son fait. Elle est comme à son habitude, impossible à ignorer.

Elle susurre à mon oreille, et ce chuchotement m’arrache un frisson. Je me retiens de la fixer à nouveau, sans mot dire. J’aurais aimé savoir desceller la vérité dans ses paroles, comme certains mages le font. Je la croyais, la première fois, quand elle m’a soufflé ne pas avoir usé de son don sur moi. Les doutes ont finis bien vite par me rattraper. Je n’en étais plus si sûr, et encore moins maintenant. Comment expliquer cette soudaine perte de mémoire ? L’explication la plus plausible serait qu’un mage a scellé mon esprit, et ils sont si peu de l’Automne à pouvoir m’approcher… Bien les seuls capables aussi d’une telle prouesse.

Je m’étrangle à moitié, quand elle se sent obligée de rajouter qu’il m’est possible de la réclamer à tout moment, et qu’elle se fera un plaisir de… De venir. Disons-le ainsi, pour ne pas le faire autrement. « Je ne vous ai pas réclamé pour vos… Talents. » Je pensais avoir été clair, la dernière fois, et l’avoir éconduit avec assez de fermeté pour qu’elle ne songe plus à cette éventualité. Ca ne m’a certainement pas empêché de penser à elle, à de multiples reprises, mais la raison m’a toujours rappelé à l’ordre. Et maintenant que Chimène est retrouvée, que nous allons probablement nous fiancés… Il est hors de question de céder à nouveau. « Je pense qu’à l’avenir, je saurais m’en dispenser. »

C’est sa propre innocence qui me surprend, alors qu’elle m’interroge. Comment a-t-elle pu croire… ? Je ne la considère pas comme une personne de confiance, et certainement la dernière à qui je devrais confier mes pensées, même si mon attitude l’instant d’avant est quelque peu contradictoire… C’est la réalité. Je fronce les sourcils, perplexe. « J’ai mon idée, bien entendu. C’est précisément la raison de votre présence, Maelenn. On ne perd pas la mémoire durant de longues semaines sans raison, ou alors pas sans séquelles visibles… Si la magie n’est pas à l’œuvre. » Ai-je besoin d’être plus précis ? « Le sire de Rivepierre ne se sentirait pas à ce point le besoin de surveiller mes faits et gestes, en refusant de m’en expliquer la raison, si quelque chose ne s’était pas produit. Mais à vous voir si peu inquiétée, il faut croire que vous n’êtes pas à mettre en cause. Seulement… Je n’ai pas fréquenté d’autres personnes comme vous, de si près, depuis… Jamais, il me semble. »
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyMar 8 Aoû 2017 - 23:10

La belle se satisfait grandement de ce trouble qu’elle fleure autour du duc, de ces frissons discrets qu’elle peut apercevoir sur son cou, là où son souffle a effleuré la peau. Il se veut distant, mais il ne réussit qu’à être partagé entre ce que sa raison lui dicte et ce que la chair demande, ce que les sens réclament sans jamais s’accorder à la tête. Elle se satisfait de ce pouvoir insidieux, qui dépend à peine d’elle. Uniquement des souvenirs de Liam. « Je ne vous ai pas réclamé pour vos… talents. Son propre choix de mot est tendancieux et un sourcil ironique se soulève. Il ne lui a pas semblé bien rébarbatif face à l’usage de ces talents, il y a des mois, bien au contraire. Je pense qu’à l’avenir, je saurais m’en dispenser. Nul doute, Votre Grâce. » Si peu crédible, elle comme lui.

« J’ai mon idée, bien entendu. C’est précisément la raison de votre présence, Maelenn. On ne perd pas la mémoire durant de longues semaines sans raison, ou alors pas sans séquelles visibles… Si la magie n’est pas à l’œuvre. » Ses propres sourcils se froncent, alors qu’elle suit le chemin de la réflexion du duc. Il oserait vraiment... ?« Le sire de Rivepierre ne se sentirait pas à ce point le besoin de surveiller mes faits et gestes, en refusant de m’en expliquer la raison, si quelque chose ne s’était pas produit. Mais à vous voir si peu inquiétée, il faut croire que vous n’êtes pas à mettre en cause. Seulement… Je n’ai pas fréquenté d’autres personnes comme vous, de si près, depuis… Jamais, il me semble. »
Bien sûr qu’il ose.
Accusations, à nouveau. Maelenn se retient de fondre sur lui, de le châtier de ses propos outrageux et outranciers, qui lui prêtent encore et toujours de viles intentions. Elle lui a dit qu’elle ne chercherait pas à lui nuire, mais rien n’y fait : il ne la croit pas. Il ne voit que le serpent enroulé autour de sa gorge, ignore la fille de Levor qui n’oserait pas trahir un serment. Elle reste calme, en apparence, bien que son visage se soit durci et que son regard se fasse à nouveau d’acier. Tranchant. Que son bras se soit resserré sur le sien, plus proches encore. Tels deux amants difficiles à séparer.

« Vous me prêtez bien plus de talents que j’en possède, Votre Grâce. J’en suis flattée, mais je vous assure, nul besoin de m’en inventer », déclare sa voix calme et basse. Elle se fige, alors qu’ils passent tout juste devant la fontaine, le doux glougloutement de son eau ne calmant aucun des deux faës. Au bout d’un chemin menant jusqu’à la place où ils se sont réfugiés, elle aperçoit deux gardes de dos, en recherche de quelque chose. Ou de quelqu’un, comme elle craint. « Par ici », qu’elle chuchote. Sa main vient chercher celle du duc et elle l’entraîne dans l’une des ruelles transversales, où les ombres se feront leurs amies. Oh, vraiment, si elle avait su, elle aurait mis cette infâme robe qui gratte qu’elle a retrouvé dans ses affaires ! Maelenn ne connaît pas aussi bien Souffleciel, même si elle y a vécu le temps de son apprentissage de Compagne, habituée à uniquement se promener dans les beaux quartiers et les rues les plus sécuritaires. Elle espère seulement qu’ils ne seront pas surpris et que personne ne croira à un quelconque quiproquo. C’est tout ce que vous méritez. « Ma magie ne cause pas d’amnésie. Qu’importe les actes exécutés, vous en auriez souvenir. Il se souviendrait de tout. Des actes les plus étranges comme des plus anodins, les plus plaisants. Ils s’arrêtent, faussement en sécurité et audacieuse, la Compagne rapproche son visage du sien. Jusqu’à murmurer, presque contre ses lèvres :  Ma magie ne peut pas non plus générer le désir. Cessez de me soupçonner de vous vouloir du mal, Liam, uniquement parce que je vous plais. » Jeu du chat et de la souris, entre les gardes et eux, entre elle et lui. Sans savoir qui chasse, ou qui est chassé.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyVen 18 Aoû 2017 - 22:47

C’est ce reflet métallique qui me fait face, tandis que sa prise se resserre. Elle a fini par comprendre la véritable raison de sa présence en ces lieux, et ce que je cherchais réellement à obtenir d’elle. Je ne comptais pas lui cacher bien plus longtemps. Mais ce n’est rien de plaisant pour elle, contrairement à ce qu’elle pouvait croire. Non, rien qui ne fasse appel à ses talents si particuliers, mais uniquement à une quête de vérité. Je suis peut-être fou de croire qu’elle finira par me répondre en toute sincérité, elle qui se pare pour seul artifice d’un serpent autour de son cou.

Elle nie sa responsabilité, bien entendu. Je vais pour protester, quand nos pas nous mènent directement dans la gueule du loup. Je me fige, à la vue des gardes, et Maelenn est plus rapide à réagir. Je sens sa main dans la mienne, qui m’entraîne dans le dédale des ruelles. Nous ressemblons à deux amants qui viennent de fuguer pour vivre leur aventure dans l’anonymat… Bien, parfait. Pourquoi cette image me vient-elle en tête ? Elle est trop voyante, avec cette robe vaporeuse… Surtout que les femmes d’Outrevent ne se dénudent pas à ce point le cou et les épaules. Je me surprends à en suivre le contour, jusqu’à surprendre les écailles sombres dans le creux de son cou, qui sonnent comme un rappel à l’ordre.

Je cille, à chasser cette image de mes pensées, au moment même où elle reprend la parole et se décide à préciser les effets de sa magie. Un pantin, voilà ce que sa magie est capable de me faire. Un pantin soumis et obéissant. Je ne connais que trop les ravages qu’elle est capable de causer, et pourtant… Je suis en sa compagnie, là maintenant, comme si je n’avais pas retenu la leçon, comme si la mort de mon père n’avait pas suffi. Comment serais-je capable de savoir si elle me manipule, ou si tout ce que j’ai fait jusqu’à présent ne tenait que de mes propres erreurs ? Le trouble s’insinue en moi, et elle ne fait rien pour le diminuer, tandis qu’elle s’arrête pour se rapprocher de moi. Proche, beaucoup trop proche. Nos souffles ne font bientôt plus qu’un, et mon cœur s’emballe comme pour souligner ses propos. Je pose mes mains de chaque côté, sur ses bras dénudés, pour l’écarter quelque peu. Le geste ne m’aide pas tellement à garder la tête froide. Je plisse les lèvres. Pas question de me laisser porter par mes pulsions. Mon regard reste rivé au sien, et se fait intransigeant. « Je vais me marier, Maelenn. » Je ne comptais pas en parler avec elle, mais voilà bien quelque chose qui parvient sans peine à me raisonner. Je ne souillerais pas l’honneur de ma fiancée avec elle. C’est bien plus important à mes yeux que tout ce qu’elle pourra me susurrer ou me convaincre de faire. « Là n’est donc pas la question. La situation n’est plus la même, que par rapport à la dernière fois où nous nous sommes vus. »

Je ne compte pas lui en dire plus, pas à elle. Je secoue négativement la tête. « Je ne m’explique pas ce qui a pu se passer. J’aurais aimé retrouver la mémoire, mais c’est impossible si je vous crois, et vous n’êtes pas en mesure de m’aider. » Devrais-je vraiment chercher à me rappeler ? Et qui, alors, pourrait me renseigner sur ce qui s’est produit, si ce n’est elle ? Lionel, je suppose. Lionel, qui m’évite, et renforce ma garde. Lionel, qui agit si bizarrement. Elle a raison, sans doute. Je retire mes mains pour la laisser à nouveau libre de ses mouvements. « Je devais en avoir le cœur net, vous comprenez ? Je suis navré que vous l’ayez interprété comme… Comme une invitation. » Non, parce qu’on ne se pare pas ainsi si ce n’est pas pour chercher à plaire. Cela va dans les deux sens. Mais l’effet est réussi, c’est certain.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 19 Aoû 2017 - 3:31

Elle y croit, une seconde.
Qu’il va l’embrasser.
Ou plus encore.
Ses mains sur ses bras, souvenir de ces mêmes mains l’empoignant au même endroit, de leurs gémissements dans la nuit, musique plus douce encore que celle de sa harpe. Elle peut sentir son pouls, dans ses doigts serrés sur sa peau claire, presque le deviner battant à son cou, tant ils sont proches. Satisfaite, effrayée, de l’effet qu’elle produit, de celui qu’il produit tout autant. Des frissons qui courent sur sa propre peau, de son coeur qui bat à l’unisson. Ça ne devait être qu’une fois, reproche la vipère. Une fois. Un adieu. Un livre fermé. Une leçon qu’ils n’ont pas retenu. Ni elle, ni lui.

Loin de se prêter au baiser, les lèvres se plissent, et lorsqu’elles s’entrouvrent, c’est pour laisser échapper une information des plus surprenantes : « Je vais me marier, Maelenn. » Ses yeux s’ouvrent grands, surpris par cet… aveu, qui a tout pour la surprendre. Elle se recule et cherche dans ses yeux bleus une trace de mensonge. Ou de vérité. « Vous marier ?, qu’elle répète, dubitative. Si le duc d’Outrevent devait se marier, ça se saurait à travers les Huit-Duchés. Est-ce un prétexte aussi fallacieux que ridicule pour l’éloigner, prétendre qu’il n’est pas intéressé ? Là n’est donc pas la question. La situation n’est plus la même, que par rapport à la dernière fois où nous nous sommes vus. » Elle en sourirait avec indulgence, la Compagne, de voir le duc si convaincu de ses propres dires. Comme si les fiançailles et même le mariage faisaient taire le désir ! Le duc Denys en est bien l’exemple - et s’il faut un Outreventois pour le prouver, il paraît que Ioann du Noroît est loin d’être aussi blanc que les couleurs qu’il arbore.
Elle en sourirait, mais elle est bien trop surprise. Encore sous le choc de la nouvelle.
Liam va se marier.

« Je ne m’explique pas ce qui a pu se passer. J’aurais aimé retrouver la mémoire, mais c’est impossible si je vous crois, et vous n’êtes pas en mesure de m’aider. » Il la relâche, et elle se retrouve presque à avoir froid, sans le contact chaud de ses paumes sur ses bras. Liam, fiancé. Mais à qui ? « Je devais en avoir le cœur net, vous comprenez ? Je suis navré que vous l’ayez interprété comme… Comme une invitation. Vous vouliez savoir si j’étais responsable de cette perte de mémoire, Votre Grâce. Mais cela ne signifie pas que je ne sais rien de ce qui s’est passé. » Elle a aussitôt enchaîné, sans laisser le temps à l’Outreventois de la congédier. La désapprobation de son Familier est silencieuse, mais bien présente. Elle lui donne une opportunité à saisir, d’autres questions à poser.

D’autres failles à exploiter.

Cela dit, avant même qu’il enchaîne, la curiosité se fait trop grande : « Qui est l’heureuse élue ? », demande la Compagne. A-t-on déjà entendu parler d’un duc, outre le duc de Sombreciel entendons-nous, qui se fend de fiançailles secrètes ? Surtout en temps de guerre ? Les alliances sont nécessaires, précieuses, stratégiques, même, et les prétendantes hautement nées pouvant devenir duchesse ne font pas légion, en Faërie. Pas avec deux princesses encore enfant et l’autre sérieusement courtisée par nul autre que le meilleur ami du duc en question. À moins qu’il mente ? Sottises, oppose Gavriel. Il a parlé plus vite qu’il ne réfléchit. Puis, Liam, mentir… ce ne serait certainement pas très honorable. « La pauvre doit être bien peu gâtée par la nature, au point que la honte ne vous fasse pas officialiser vos fiançailles devant tous, se désole Maelenn pensivement, imaginant déjà la demoiselle au nez proéminent, aux dents pourries et au teint grêle, nouvelle Kévina de Troufignon. Vous êtes cela dit si noble, Liam, tout ce coeur… » Un soupir, faussement énamouré, parfaitement joué. Sa main se dépose sur la poitrine de Liam, sur ce coeur précédemment nommé. Contact tendre, intime, qu’importe les vêtements qui les parent. « Dites-moi, Votre Grâce... qui est-elle ? » Doucement, sournoisement, la magie se déploie, alors que la Compagne laisse sa main sur le torse du duc. La magie insiste, lui souffle à l’oreille de se confier, après tout, le secret sera bien gardé, se lie qui à son insu parfume ses cheveux et sa peau, rendant la demande difficile à ignorer. Difficile à refuser.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyDim 3 Sep 2017 - 18:08

Mes sourcils se froncent, dubitatifs. Elle cherche à me garder sous son emprise, là où ma résolution n’a pas faibli, prêt à la raccompagner auprès des mages des portails pour qu’elle rentre chez elle sans le moindre incident. Ca aurait dû être si simple. Ca ne l’était jamais avec elle. Jamais.

J’avais été stupide de la faire venir en Outrevent, si convaincu qu’elle n’était pas étrangère à ce qui avait pu se produire. Je ne voyais personne d’autres qu’un mage de l’Automne pour à ce point altérer un esprit, qu’il en perdait la mémoire de longues semaines. J’avais peut-être bien surestimé ses pouvoirs, tout comme ceux d’Arabella, qui avait pourtant sans peine intriguée jusqu’à s’assurer mon exil des terres qui m’avaient vu naître, de la parole de mon propre père. J’aurais toujours du mal à croire à l’innocence de personnes capables de vous manipuler avec tant d’aisance que vous ne le remarquiez même pas.

Je lâche, avec impatience : « Alors que savez-vous ? » Je n’ai pas envie de jouer, encore moins avec elle. Son serpent me toise, comme pour me rappeler dans quel nid de vipères je m’enlise. Elle ne sait certainement rien, et ne cherche qu’à retarder l’inéluctable. Je comprends bien vite son stratagème, à voir que la curiosité s’est faite dévorant chez elle. C’est ce mariage qui l’intrigue plus que de raison. C’est finalement elle sur qui l’étau se referme, certainement atteinte dans son orgueil à se faire éconduire de la sorte. « En quoi cela vous importe, Maelenn ? Ce ne sont pas vos affaires, que je sache. Vous savez à quoi vous en tenir… » Mais elle ose. Elle insulte Chimène à demi-mots. « Vous ne savez pas de quoi vous parlez. » J’ai lâché ces mots avec lenteur, pour ne pas m’énerver sans raison, pour ne pas en dire plus que je ne le devrais afin de préserver l’honneur de Chimène, mais elle fait tout pour m’agacer, si bien que j’empoigne cette main qu’elle pose sur mon cœur presque à la broyer dans la mienne. Mon regard se fait glacial, devant ces cajoleries de serpent qui me laissent de marbre.

Elle montre finalement son vrai visage… Et je ne crois pas si bien dire, alors qu’elle insiste pour connaître l’identité de ma promise et que mes pensées se font plus confuses. La colère qui menace est comme soufflée, par un même vent qui me fait frissonner, comme un murmure susurré à mon oreille, qui s’engouffre sous mes défenses. Ma poigne se relâche sur sa main, sans que le contact ne se rompe, facilitant sans doute sa magie à mon insu. « Cessez de médire, Maelenn. Chimène est ma… » Je m’interrompe, brutalement. Mes yeux s’écarquillent sous le coup de la surprise, difficile à contenir. Comment ai-je pu… ? Je ne viens pas de… « Ma fiancée. Magnifique. Elle est magnifique. » Elle n’a pas pu ne pas entendre. Je le vois dans son regard, qui trahit la même surprise, tout aussi difficile à dissimuler pour elle. Je pourrais broder, mais ce serait inutile. Le mal est déjà fait.

Qu’ai-je fait ?! Je me maudis intérieurement, sans savoir comment rattraper mon erreur. Je n’ai pas le choix. Je ne pourrais pas la laisser repartir, quoi qu’il se passe. Je ne peux pas prendre le risque qu’elle rapporte ces faits… Surtout à Denys du Lierre-Réal. Je peux toujours faire comme si de rien, mais ce ne serait que la mettre davantage en garde. La contraindre au secret ? Cette vipère m’a déjà menti une fois, en prétendant qu’elle n’usait pas de ses pouvoirs sur moi. Et je l’ai cru. Quel naïf ! Je l’ai cru, parce que ses charmes seuls n’avaient pas besoin d’être enjolivés. Jamais… Jamais de mon vivant je n’aurais pu trahir Chimène intentionnellement. Je suis peu résolu à lâcher sa main maintenant. Mon ton se fait bas, chargé d’une colère glaciale : « Vous avez utilisé votre magie sur moi. »
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyMar 5 Sep 2017 - 12:02

Maelenn sent l’esprit céder peu à peu, plus confus sous l’influence délicate de sa subjugation. Sa main la fait souffrir, emprisonnée dans celle de Liam, mais elle endure la douleur, sans laisser un seul indice à son sujet. Entièrement concentrée sur ses mots, sur la magie qui vibre entre eux et enveloppe le duc aussi sûrement qu’elle le fait de ses attentions. De ses minauderies, de son velours. « Cessez de médire, Maelenn. Chimène est ma… » Elle est une seconde ravie – elle a réussi, elle qui n’est pas aussi douée pour subjuguer avec le discours autant qu’elle peut l’être avec sa harpe. Juste une seconde, avant qu’elle prenne conscience du prénom prononcé par Liam. Le prénom qui la laisse atterrée, autant que son vis-à-vis. Elle a probablement… « Ma fiancée. Magnifique. Elle est magnifique. » … mal entendu. Ça ne peut pas être ça. Un malentendu.

Nous avons tous les deux très bien entendus.
Il a bien dit Chimène.
Ils ne bougent pas, le duc et la Compagne, statues étranges, figées dans une expression éberluée, le souffle de l’un s’écrasant sur le visage de l’autre. Il lui ment. Ça ne peut pas être possible. Il lui ment, forcément, ça ne peut pas être vrai – ça ou il joue, l’entourloupe à la mesure de ce qu’elle fait. Il a déjà été fiancé à Chimène de Faërie, avant qu’elle devienne impératrice, après tout !
Avant qu’elle meure.
Elle pensait qu’il allait lui parler de cette vampiresse de Blanche de Silure, ou d’une Chevaucheuse de basse extraction qu’il aurait engrossé dans un moment d’égarement et devrait épouser afin de préserver son honneur, mais certainement pas de Chimène. De l’impératrice Chimène, de la princesse Chimène. De Chimène de Faërie, de son beau visage innocent couronné de flammes, morte avant son temps, lâchement assassinée sous les ordres d’un homme qui se dit Outreventois.
Il ne peut pas lui mentir. Pas alors qu’il est si dur, si froid, si choqué de ce qu’il a révélé.

Elle veut reculer, afin de se libérer tout à fait de la poigne du duc, mais celui-ci la resserre subitement, avec une force inattendue. Elle se rappelle de ses mains sur sa taille, sur ses hanches, du contact tendre et brûlant de sa peau (ne pense pas à cela). « Vous avez utilisé votre magie sur moi. » Une seconde, Maelenn est transportée. Ce n’est pas Liam d’Outrevent qui lui parle ainsi, charriant la glace dans sa voix autant que dans les lacs de Valkyrion. C’est Ioann du Noroît lui parlant de sa sœur, de la déchéance de la famille, de sa trahison, ses yeux gris teintés de mépris et de haine (il l’a giflée, elle s’en rappelle). Juste l’espace d’un instant, d’une seconde, qui la fige sur place. La main broyée dans celle de Liam (il va lui briser les doigts, comme il a brisé ceux de Maidhenn). « Auparavant, non. Maintenant, oui. Il ne sert à rien de se cacher, même si elle en rêve, en crève, prise d’un froid qui l’engourdit depuis son coeur. Maelenn n’est pas lâche, pourtant. Elle est brave, de ce courage qu’on enseigne aux Outreventois, et c’est sur le même ton plat qu’elle poursuit : Une confidence contre une autre. » (elle ne pensait pas qu’il dirait ce nom) Elle a eu ce qu’elle désirait et a demandé, usant même de sa magie afin de l’obtenir : à elle d’assumer. Sans honte. Qu’elle croit. S’il était son duc, ce serait une trahison (mais il n’est plus son duc). Elle lui a promis (elle lui a déjà menti).
La dame baisse la voix, dans la confidence qu’elle échange contre celle (terrible, impossible) crachée par Liam contre son gré : « On dit que le Savoir du Temps serait impliqué. Qu’un sablier, retrouvé et disparu en Sombreciel lors de la Samhain, serait à l’œuvre. Les fils du métier du Tisserand se sont mélangés et le temps de quelques semaines, cette vie aurait été… autre. Elle hoche un peu la tête. Difficile d’y croire, pour elle, difficile de se fier à ce qui semble trop étrange pour être vrai. Certains se souviennent, d’autres non, mais je ne sais pas ce qui les sépare. Pourquoi certains savent quelles ont été leurs vies et leurs actes, et pourquoi d’autres n’en ont aucun souvenir. Ni d’aucune vie, comme vous. » Le sire de Rivepierre, vraisemblablement, sait ce qu’il se passe, ce qu’il s’est passé, et craint pour la vie de son meilleur ami. Sans qu’elle, ni lui, ne sache pourquoi. Ses yeux pâles ne quittent pas ceux de l’homme, emplis d’une crainte sourde qu’elle veut repousser à tout prix. « C’est tout ce que je sais, Liam. »


Dernière édition par Maelenn du Noroît le Dim 1 Oct 2017 - 23:32, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyDim 1 Oct 2017 - 19:39

Elle paraît aussi stupéfaite que moi. Dans d’autres circonstances, sans doute aurions-nous pu rire de cette situation grotesque, mais en l’occurrence, puisqu’il s’agit de la sécurité de Chimène… L’envie me prendrait plutôt de la faire taire de manière radicale. Maelenn ne sait sans doute pas où elle vient de mettre les pieds, et difficile pour moi de feinter, en parlant d’une autre Chimène issue de la basse noblesse ou… Le mensonge n’a jamais fait partie de mon éducation. Tout ce que je pourrais dire ne pourra pas rattraper cette gaffe monstrueuse.

Je me sens tout autant trahi. Comment aurais-pu croire, si naïvement, qu’elle n’userait jamais de son don sur moi ? Bien sûr, qu’elle l’a fait. Ce n’est sans doute pas la première fois. C’est simplement la seule que je remarque, parce que c’était bien trop gros pour une simple erreur d’inattention de ma part, sans que cela ne lui soit amputable. Je ne suis pas idiot non plus. Je peux me maudire autant que je le veux, le mal est déjà fait. Je fais exactement les mêmes erreurs que mon père, à laisser une femme, aussi magnifique soit-elle, mettre en danger mes proches de par ces charmes, son pouvoir de subjugation…

Je ne compte pas la laisser partir, pas avec cette information en sa possession. Je ne peux pas faire confiance à quelqu’un qui vient si justement de trahir les quelques espoirs que j’aurais pu placer en elle. Et derrière cette colère froide, au fond de mon regard, il m’apparaît clairement sa propre frayeur, maintenant qu’elle a compris les implications de ses propres actes. « Auparavant, non ? Tu m’as trahi Maelenn. Comment pourrais-je croire un seul mot qui sortirait de cette bouche maintenant ? Tu n’as plus rien d’une Outreventoise. J’aurais dû le savoir. J’aurais dû me rendre compte. Et tu as tout de même réussi à braver ma méfiance, par je ne sais quel miracle… » Je lève la main, dans un geste de colère. J’aurais presque envie de la lever sur elle, mais me retiens. Ma mâchoire se crispe, et une lueur tourmentée passe dans mon regard, avant qu’il ne redevienne aussi polaire qu’auparavant. « Ou peut-être que je ne le sais que trop, maintenant, au contraire. »

Je ne veux pas l’écouter. Je ne veux rien savoir, du temps bouleversé, de cette trame alternée. J’écoute, pourtant, ce qu’elle peut me persiffler. Et quelque chose d’aussi invraisemblable me convaincrait presque qu’elle dit la vérité, dans sa précipitation, à chercher à se racheter. Comme si c’était si évident… Même si ça expliquerait que Lionel sache des choses qu’il me cache, et que plus rien ne me revienne de cette période troublée. C’est à lui qu’il me faudrait m’adresser, et pas à elle. C’est tout ce qu’elle sait, croit-elle…

« Non, au contraire, tu en sais beaucoup trop. » Je me recule, à nouveau dans la lumière. Je me souviens d’où ils étaient positionnés, avant qu’on ne tente de passer inaperçus, avant que le piège ne se referme… « Gardes ! » J’ai crié, assez fort pour que les badauds se retournent, et que les dits gardes parviennent à notre hauteur, quelque peu décontenancés. Ce n’est pas auprès d’eux que je compte me justifier. « Emmenez-la au palais. Elle sera… Mon invitée, pour une période encore non définie. » Je la relâche enfin, pour que mieux elle se retrouve cernée, de ces nouveaux gardes du corps. Et si mon comportement les étonne, ni l’un ni l’autre ne sont enclins à poser de question, à voir la colère qui couve encore au fond de mon regard.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyLun 2 Oct 2017 - 4:25

Liam flaire la peur sur sa peau, la lit au fond de ses yeux. Il peut la sentir, sous ses doigts, ses membres qui tremblent sans qu’elle puisse les arrêter, la mer de frissons qui n’ont rien de l’excitation, ou du désir, ou serait-ce du froid. Elle a fait une erreur. « Auparavant, non ? Tu m’as trahi Maelenn. Comment pourrais-je croire un seul mot qui sortirait de cette bouche maintenant ? Tu n’as plus rien d’une Outreventoise. J’aurais dû le savoir. J’aurais dû me rendre compte. Et tu as tout de même réussi à braver ma méfiance, par je ne sais quel miracle… » Elle voit sa main se lever et elle s’attend à ce qu’elle s’abatte sur sa joue - et plus encore, la ressemblance entre Liam et Ioann du Noroît se fait vive, cruelle. La Compagne semble rapetisser, vouloir disparaître, mais elle ne tend pourtant pas la joue - elle n’est plus cette fille obéissante qui encaissait sans broncher. La main ne frappe pas. Seuls les mots le font. « Ou peut-être que je ne le sais que trop, maintenant, au contraire. »

Elle a fait une erreur.
Elle tente de la rattraper - en vain. Elle ignore ce qui a été avoué (arraché), repousse le prénom Chimène tout au fond de son esprit, où jamais personne n’ira le chercher, ni le trouver. Elle lui confie ce qu’elle sait à propos de ce temps alterné dont elle ne connaît rien, espère ainsi calmer son ire. Le temps de quelques secondes, même, Maelenn se pense sauvée - quelques bêtes secondes. « Non, au contraire, tu en sais beaucoup trop. Liam… » Il recule et l’entraîne avec elle, toujours incapable de se défaire de sa prise. Sa protestation est vaine et ses prochains mots ne lui sont pas adressés. « Gardes ! » Les yeux pâles de la mage s’écarquillent et elle tente, plus vivement, de s’écarter, mais c’est peine perdue. Les gardes en question sont rapidement près d’eux et la scène, curieuse, est observée par les badauds. Ceux-ci ne manquent pas de chuchoter et elle voit si bien leurs regards désapprobateurs courir de Liam à elle, les lèvres former des mots qu’elle ne veut pas comprendre. « Emmenez-la au palais. Elle sera… Mon invitée, pour une période encore non définie. » Il lâche sa main et aussitôt, elle la porte contre son coeur, qui bat à toute allure. Le sang y pulse violemment et son afflux, brutal, dans ses doigts malmenés est piquant. Une plainte monte à ses lèvres, mais elle la ravale. Maelenn ne peut faire autre chose que regarder le duc d’Outrevent. Impuissante, muette.

♦️♦️♦️♦️♦️

Barbare imbécile, peste Gavriel, alors que la Compagne plonge sa main blessée dans un bol d’eau glacée. Le duc l’a serrée tant et si fort (les doigts cassés de Maidhenn) qu’elle en a des ecchymoses - toute une myriade, qui prend la forme parfaite de la poigne de Liam - et elle craint même qu’un de ses doigts délicats ait été tordu, mais on ne l’a pas laissée rencontrer un mage guérisseur. Pas encore. Pas avant que les ordres à son sujet soient éclaircis, lui a dit le garde posté devant la porte.
Alors, seule, elle attend. Dans cette chambre qu’on a désigné sienne, chaleureuse et confortable - prison bien accueillante. Seule avec Gavriel, qui a serpenté dans chaque recoin de la pièce, à la recherche d’une issue - mais la forteresse outreventoise n’est pas un palais cielsombrois et ce n’est certainement pas la peine d’espérer y trouver un passage secret ex machina. Elle attend de pouvoir rencontrer le duc à nouveau - elle a demandé, mais on ne lui a rien promis, si ce n’est de transmettre le message.

Seule, et humiliée.

Des coups sont frappés à sa porte. « Entrez », dit-elle d’une voix éteinte, et elle se lève de son siège afin de convenablement saluer Liam. Car c’est bien lui. Le visage toujours aussi dur, le regard toujours aussi tranchant (les yeux gris tempête de son père). Elle habituellement si prudente, elle a été dangereusement bravache - elle a laissé sa curiosité, son désir de fouiner, se mettre en travers de la sécurité la plus élémentaire, et elle en paie le prix. Elle ne baisse pourtant ni le menton, ni le regard, devant l’homme, et s’incline devant lui bien simplement. Maelenn force sa voix grave à rester égale, calme, sans trahir les craintes qui bouillonnent en elle : « Il me faudra prévenir Madame Artémise, afin qu’elle ne s’inquiète pas d’une si longue absence de ma part et que ma place à Edenia ne soit pas compromise. Je demanderai à ce que quelques-uns de mes effets personnels soient envoyés aux quartiers de ma guilde, à Souffleciel. » Elle suppute bien qu’on ne la laissera pas sortir du palais, accompagnée ou non, et il faudra donc que quelqu’un les récupère. Sa main mouillée s’appuie contre sa robe, en trempe le tissu vaporeux ; les marques violettes tranchant sur le blanc et le rose, sur la chair pâle et blessée.

« Combien de temps comptez-vous me garder au palais, Liam ? » Elle ne peut pas rester ici éternellement. Même dans une belle chambre, même avec toutes ses affaires. Il l’a dit : elle n’a plus rien d’une Outreventoise. Qu’une éducation dont les fondements sont constamment bousculés, dont les valeurs s’étiolent et se perdent à chaque jour. Qu’un prénom qui chante les vieilles légendes, et qu’un nom dont la splendeur est depuis longtemps perdue. Sa vie est en Lagrance, elle est à Edenia.
Et déjà, tout l’étouffe.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptyJeu 19 Oct 2017 - 23:19

Je ne suis qu’un imbécile. Qu’est-ce qui m’a pris, de quémander sa présence en Outrevent ? Pourquoi cette obsession ? Est-ce aussi quelque chose qu’elle a soufflé à mon esprit depuis le début ? Je n’aurais pas dû prendre autant de risques… Et maintenant, par ma faute, Chimène est en danger. Je peux continuer de me voiler la face, aussi longtemps que je le voudrais… Je sais pertinemment ne pas l’avoir appelé que pour obtenir des réponses, ou pas seulement sur cette perte de mémoire qui me préoccupait tant. Au moins a-t-elle réussie l’exploit de me sortir cette crainte de l’esprit, pour la remplacer par une autre, bien plus directe. Comment vais-je pouvoir acheter son silence ? Comment pourrais-je la croire, encore une seule fois, alors qu’elle s’est jouée de moi ? Je n’ai pas d’autres choix que de la garder ici, entre ces murs, en espérant qu’elle ne fasse pas plus de dégâts par sa seule présence, en espérant qu’elle ne cherche pas à envoûter mes gardes pour les retourner contre moi et accomplir quelques basses vengeances de par sa détention provisoire.

Je fais les cent pas, dans mes propres appartements, pour tenter vainement de me calmer. Un garde entre. Je relève les yeux pour le foudroyer du regard, si bien qu’il hésite sur le seuil, avant de livrer son message. Elle a demandé à me voir. Eux-mêmes auraient sans doute besoin de savoir exactement comment il convient de la traiter… Je ne sais que leur répondre. Je laisse le temps s’étirer, avant de me décider à faire demi-tour. La situation doit être réglée, maintenant.

Ma colère n’est pas redescendue, quand j’entre dans la chambre d’invité où ils l’ont conduite. Que peut-elle bien avoir encore à me dire pour sa défense ? C’est trop tard pour revenir en arrière. Elle le sait aussi bien que moi. Elle s’incline, et s’exprime avec calme, certainement pour donner le change. Madame Arté… ? Je pousse un profond soupir. Je me passe une main sur le visage, avant d’hocher lentement la tête. J’entrouvre la porte, pour faire signe aux gardes. « Elle est libre d’aller et venir où bon lui semble dans le palais, mais interdiction formelle d’en sortir. Réservez-lui le même accueil qu’à nos invités… Mais faites attention à sa magie de l’Automne. » Leur regard se fait craintif, puis entendu. Ils savent très bien ce dont ces mages sont capables. Tous, ici, le savent aussi bien que moi. « Faites venir un Outreparleur. » L’un d’eux me salue, d’un geste raide, avant de repartir dans le couloir. Le second reste, pour s’assurer précisément qu’elle ne tente pas de prendre la poudre d’escampette.

Je referme la porte, sans oser encore la regarder. J’imagine qu’elle a très bien entendu les conditions. Sa question, bien légitime, me sort de ma torpeur. Je risque un regard dans sa direction, glacial. « Le temps qu’il faudra. » Je marche vers elle, et me stoppe à voir cette main violacée, cette main que j’ai dû serrer si fort, sans même m’en rendre compte. Je ne mesure pas ma force, face à une chose si fragile… Qui paraît si fragile. « Jusqu’à l’officialisation des fiançailles. On fera apporter tes affaires. » Je croise enfin son regard. Elle est brave, quelque part. Elle ne frémit pas. « C’était stupide de ta part. Le comprends-tu ? Tu m’as prouvé que je ne pouvais pas te faire confiance. C’est précisément la raison pour laquelle tu vas rester ici, parce que je ne peux pas la mettre en danger, et qu’aucune de tes promesses ne me suffira. »
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 21 Oct 2017 - 1:29

Ses demandes semblent un instant le déstabiliser, mais il faut à peine quelques secondes pour qu’aux gardes situés à l’extérieur de sa chambre, il donne des ordres clairs. D’une voix assez forte pour qu’elle les entende et qu’elle se crispe, alors qu’il vend sa magie comme une arme, comme quelque chose à redouter. Comme elle lui a donné raison, il y a quelques heures. Au moins, elle sait à quoi s’en tenir, et ce que sera sa vie dans les prochains jours.
Semaines.
Mois.

L’idée la glace et c’est bien pour cela qu’elle demande au duc combien de temps il compte la garder au palais, plus prisonnière qu’invitée, séquestrée sur un terrain de jeu où chaque membre de la domesticité se fera son geôlier. Un geôlier couronné, tout en haut. « Le temps qu’il faudra. » Il ne la regarde même pas, comme si elle ne méritait pas cet insigne honneur – elle suit le chemin de ses yeux, jusqu’à sa main blessée. Elle veut la cacher, mais réussit à contenir le réflexe, celui de dissimuler, de dérober. C’est de (leur) sa faute. « Jusqu’à l’officialisation des fiançailles. On fera apporter tes affaires. » Elle hoche faiblement la tête. Hausse un peu plus le menton, lorsqu’enfin Liam daigne lever les yeux. Le ciel si clair de l’été, les eaux les plus bleues d’Ansemer, la glace pure de Valkyrion. Elle ne se lasse pas, de ces iris fascinants, qu’importe la rancune, qu’importe la colère. Ne lui laisse rien. « C’était stupide de ta part. Le comprends-tu ? Tu m’as prouvé que je ne pouvais pas te faire confiance. C’est précisément la raison pour laquelle tu vas rester ici, parce que je ne peux pas la mettre en danger, et qu’aucune de tes promesses ne me suffira. Nul besoin de me rappeler ce qui s’est passé, j’en ai un souvenir assez douloureux », tranche-t-elle, piquante. Il s’est rapproché, avant de s’arrêter, et elle se permet donc de combler les quelques pas entre eux. Distance encore plus que respectable, je vous rassure ! Douce Mirta, elle craint que si elle s’approche trop de Liam, il en vienne à hurler à sa sécurité, et qu’en moins d’une seconde, sa chambre d’invitée soit plutôt un cachot particulièrement humide !

Maelenn s’humecte les lèvres, pensive. Elle regarde la porte, une seconde. Les écoute-t-on ? Probablement. Elle-même le ferait, elle suppose, si un duc (et pas n’importe lequel) devait être isolé dans une chambre avec une Compagne (notoirement mage de l’Automne). Si elle était garde, elle le ferait. Nous le ferions de toute façon. Alors elle baisse la voix, pour que seul Liam l’entende : « Je comprends la nécessité d’assurer la sécurité de Son Altesse impériale, en ces temps troubles, et je suppose que le châtiment est approprié, en regard de mon indiscrétion. » Ses mots proposent qu’elle montre patte blanche, mais la dureté de son regard suppose tout le contraire. Les frissons apeurés qui courent sur ses membres, tout autant. Proximité toxique. Elle peut humer son parfum masculin probablement autant qu’il peut flairer le sien – odeur qui l’agresse, presque, qui la dégoûte autant qu’elle l’attire. Lui rappelle la force de sa poigne destructrice, la menace de sa voix, autant que la tendresse de ses baisers et la vigueur de son corps. Diable d’homme. Diable de Liam.
Sa voix se fait subitement plus bien sonore, audible – qu’ils l’entendent, ceux qui écoutent, et qu’ils répandent les rumeurs qui leur plairont ! « Je te serai toute dévouée, Liam, aussi longtemps qu’il sera désiré. » Que la Subtile, Artisane des Invites et des Avances, enrobe ses mots, dits d’une voix de miel, avec un regard d’acier. Car elle ne sait plus si elle s’offre vraiment. Elle ne sait pas où elle en est. Du tout. Elle veut qu’il parte. Qu’il reste. Elle veut partir, quitte à se sauver. Nous partirons, je te promets.
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Message Sujet: Re: Douter de tout, même de ses soupçons   Douter de tout, même de ses soupçons EmptySam 21 Oct 2017 - 14:13

Elle relève le menton, avec cette expression farouche. Je sais qu’elle a peur. Ce n’est pas quelque chose qu’elle parvient réellement à me dissimuler, malgré son port fier. J’en viens à m’en désoler autant que m’en satisfaire. Tant mieux, si elle craint l’ascendant que je peux avoir sur elle. Au moins, ce n’est pas à sens unique. Elle tranche dans le vif, et mon regard se plisse, toujours rivé sur elle. « Je ferais aussi appeler un guérisseur. » J’ai parlé d’une voix neutre, sans plus détailler sa main, sans plus détourner les yeux. Ce que je lui refuse catégoriquement, c’est d’avoir à nouveau une emprise sur moi, peu importe de quelle nature.

Mais elle est trop proche. Elle a comblé l’écart qui nous séparait, et je réagis comme un animal sauvage, à me tendre, prêt à attaquer ou fuir si elle tenterait encore de s’approcher. Elle s’est rapprochée, uniquement pour s’assurer que les gardes ne l’entendraient pas. Mon regard se fait intrigué, presque déconcerté. Elle… Comprend. Vraiment ? Je n’en attendais pas autant de sa part, ou pas si vite, après avoir été amenée de force au palais en connaissant très bien le sort qui lui serait réservé. Même si je ne suis pas un monstre, elle ne sera pas enfermée en permanence dans cette chambre à attendre seulement qu’on lui amène son repas. Je n’ai pas besoin d’autant de sécurité dans mon propre palais… Cassiopée peut tout à fait se charger d’épier les moindres de ses faits et gestes à son insu, en plus de la vigilance de mes gardes, et s’assurer qu’elle n’envoûte personne parmi mon personnel. J’ai appris à me fier à la terre pour défier le ciel.

Ses paroles, son comportement… Tout est contradictoire. Elle a peur, et une part de moi voudrait la rassurer, quand l’autre se satisfait que la vérité ait fini par éclater. Elle mérite ce qui lui arrive. Elle n’aurait pas dû jouer avec moi… Et je ne lui permettrais pas de recommencer. C’est peut-être bien ma propre défiance qui nous a menés à cet état de fait, mais je n’oublie pas ce serpent qui enroule ce cou si gracieux, comme un rappel constant de ce qu’elle est. Rien de plus qu’un cercle vicieux.

Je lève une main, pour effleurer sa joue du bout des doigts, à en repousser quelques mèches… Vestige d’une souffrance que l’on aime se rappeler, qui défit tout entendement. Ma voix est tout autant en contradiction qu’elle l’a été, à trancher nette, tandis que ma main retombe : « Non, Maelenn. Si tu m’étais dévouée, tu n’aurais pas frappée. Une lame m’aurait parue moins létale. »

Je détourne le regard, à glisser dans un murmure : « Que Levor ait pitié de toi. » La porte claque derrière moi. J’ai l’impression de fuir, encore, devant cette magie qui me terrorise. Je retombe des années en arrière, et ne peut m’empêcher de me demander… Est-ce que mon père a ressenti cette même torture, ce même déchirement, à s’enticher d’une femme magnifique qui a su le contrôler même sans l’aide de sa magie ? J’espère que non… Lente agonie de l’âme.
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