Quand il faut voir la vérité en face

27 juin 1002

J’ai besoin d’aide. Tu es la seule vers qui je puisse me tourner Marianne, la seule. Grâce voudrait m’aider, je le sais, mais je ne veux pas la forcer à mentir à son ailière, et je ne sais pas comment je réagirais si Reja savait. Je ne veux pas qu’elle me regarde comme Mathilde m’a regardé. Mathilde, qui est morte. Ou pas. Je ne sais plus Marianne, je ne sais plus du tout.

J’ai replongé. Je n’ai pas pu résister, pas sans Nuage, pas dans cette vie dont je ne connaissais rien. Et maintenant que c’est fait, je ne sais plus comment revenir en arrière. Tu as proposé de m’aider, il y a des mois de ça. Dans ton petit bureau d’Euphoria, quand le mot drogue est resté entre nous, avec mon avenir et celui de Nuage suspendu à un simple mot, à ta décision. Je t’ai dit que je n’avais pas besoin d’aide.

J’avais tort. Je ne maîtrise plus rien Marianne. Je ne veux pas connaître un avenir sans Nuage, sans Voltige. Je n’ai pas su saisir ma chance quand tu me l’a proposé, mais là, je te supplie de m’aider. A genoux s’il le faut. Je ne peux pas vivre sans être Voltigeur. Je ne mérite pas grand chose, ta pitié, ton mépris peut-être, et je sais que je te demande beaucoup.

Mais je ne veux pas perdre ma place Marianne. Je ne veux pas que Nuage se détourne de ce drogué que je deviens.
Aide-moi,par pitié, en souvenir de notre amitié. Même si je ne la mérite plus depuis longtemps.

Mayeul