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 Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja

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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 27 Aoû 2016 - 1:16




Livre I, Chapitre 5 • Le Tournoi des Trois Opales
Alméïde & Rejwaïde

Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur

et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur




• Date : 30 août 1001
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Reja profite d'une permission pour passer du temps avec son clan. Alméïde, informée du terme à venir de leur tante, Zobéïde, se présente également à l'oasis pour la naissance de l'enfant.

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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 27 Aoû 2016 - 1:19


Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur
et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur
Alméïde & Rejwaïde • 30 août 1001


La nuit frissonne.
L’air tout entier frémit sous les instruments du clan, et entre les palmiers la musique s’enfle et s’envole, vibrante, sous les étoiles qui nous caressent de leur sourire. Loin sous nos pieds, Amaté Chemsa entend nos talons frapper le sol dans une danse effrénée, et je sais qu’elle sourit en rêvant de nous. Et nous dansons, follement lancées dans un tourbillon de pas enflammées, nous les filles du clan Sinhaj, nous les flammes des dunes, nous les fleurs du sable, nous dansons dans une tempête de jupes et de voiles vivement colorés, de chevelures libérées, dans une offrande de corps et d’âme à Joseï qui façonne le désert. Nous dansons à corps perdu, à âme résolue, toutes entières liées dans une communion des sens qui nous entraîne au rythme ancestral de nos pieds sur le sable, de nos bras dans les airs, et du sable qui virevolte autour de nous. C’est comme frôler le vide en permanence, se lancer d’un pas sur l’autre sans savoir où retomber ; et le sang des dunes prend le dessus sur nos esprits, nous emportant dans une sarabande sauvage et primitive, toute d’une grâce barbare et perdue, sauf ici au cœur du nombril du monde. Et je danse, avec acharnement, parmi mes cousines, tantes et petites-nièces, profitant pleinement de cette sensation d’appartenir à une famille.

Je n’ai pas l’habitude.
C’est agréable.

Cela fait plusieurs fois que je viens passer mes permissions à l’Oasis du clan de Mère, apprenant à mieux connaître mes parents du désert, et je m’y sens de plus en plus à l’aise à chaque visite. La danse aide, je dois le reconnaître : Mère était l’une des meilleures danseuses des Sinhaj avant de rejoindre le harem, et je tiens d’elle une affinité particulière avec les arabesques et les volutes de sable qui fendent les airs sous nos impulsions. J’aime ces moments de communion primale avec notre monde, avec la splendeur solennelle et l’éternelle majesté d’Erebor. Sur les hauteurs plus loin, Sirocco a rejoint le nid des siens, et je perçois les images qu’il me transmet, de moi en train de danser entre les feux du soir. Concentrée, les yeux clos, et paradoxalement totalement abandonnée entre les bras de la musique qui s’est emparée de moi… Et soudain, une autre vision vient se superposer à nos mouvements harmonieux. Une caravane s’avance à la lisière de l’oasis ; des voyageurs viennent quérir notre hospitalité pour la nuit, et le chef de clan s’avance pour les accueillir. Le regard de Sirocco se focalise sur une petite silhouette, parmi les gardes.

Alméïde.
C’est irrationnel, mais je suis contrariée, l’espace d’une seconde, qu’elle vienne ici. Elle a le palais pour elle, et sait très bien m’y oublier, pourquoi venir ici me combler de sa présence, pour finir par repartir encore une fois le jour levé ? Ma sœur est le perpétuel courant d’air de ma vie : elle ne fait que passer, fugitivement, et mon cœur finira un jour par en mourir d’avoir trop saigné. Mais elle ne le voit pas : elle a les yeux remplis de richesse et de privilèges, elle la princesse. Je ne lui en veux pas, pas à elle ; j’ai juste, au fond de moi, cette petite fille solitaire qui pleure parce que sa grande sœur lui manque tellement qu’elle ne parvient plus à le tolérer. Cette petite fille ne se taira jamais vraiment, et ses gémissements pitoyables résonnent encore dans les couloirs hantés de ma mémoire.

Mais je l’aime, mon Alméïde : ma déesse, mon héroïne, mon modèle.
Elle, si brillante, médecin intelligente, savante et éduquée, dans les grands halls de marbre de l’Académie… et moi, la traîne-poussière, la moins-que-rien, l’enfant du harem enfuie au loin.

Danse. Danse parmi les dunes, danse en suspension parmi les nuages ; danse dans un tourbillon de plumes, du bout des pieds, comme un vol sans ailes, comme un poème sans mots, comme une chanson sans paroles. L’essence de la grâce, dans ce qu’elle a d’éphémère, d’accidentel et de fragile.
Merci, Sirocco.
Réconfort.

La tribu se masse autour d’Alméïde, et j’offre mon bras à notre tante Zobéïde, enceinte et très près de son terme, qui se déplace avec difficulté. Et puis, enfin, c’est mon tour : d’un sourire un peu crispé, j’accueille ma sœur, la serrant contre moi dans une étreinte très protocolaire, singulièrement refroidie par les regards des gardes qui l’escortent. « Bienvenue, princesse. » C’est ainsi que tu te présentes à nous, comme une altesse. Ne sommes-nous plus ta famille, ma sœur, pour que tu viennes à nous bardée de lances et de glaives affûtés… ?

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Alméïde de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptyMer 31 Aoû 2016 - 8:41

Il est de ces silences qui ont un goût d'irréel. Et nul autre autre les clans du désert ne semblent pouvoir l'appréhender pleinement ; leurs pas amortis pas le sable, leur souffle se perdant dans l'infinité des cieux, leur être si insignifiants au milieu du désert impitoyable et changeant, entouré des montagnes qui les veillent, qui les gardent jalousement en leur domaine. Jamais Alméïde ne se lassera de la douce sensation de plénitude qui l'envahit quand elle parcourt les terres sauvages de son duché. La nuit a déjà posé sur eux son voile délicat, serti de milliers d'étoiles scintillantes et la caravane qui l'escorte dans le désert avance dans une procession silencieuse où les seules paroles prononcées ne sont que murmures, mêlés au soupir du vent dans l'obscurité. Ils sont presque arrivés, elle le sait. Au loin, elle perçoit déjà les flammes qui éclairent l'oasis du clan Sinhaj, elle entend la musique qui résonne en son âme, rappelant les chants barbares que sa mère lui chantait, les pas de danse majestueux qu'elle savait si bien exécuter. Il y a bien trop longtemps que la princesse n'était pas venue jusqu'ici et elle le regrette soudain car elle y retrouve des racines profondes qui la rattachent à ce peuple des dunes qui dansent sous les lunes. Son sang vient de là aussi, autant que du palais et la chaleur qui irradie de ces lieux l'enveloppe alors de son aura enivrante.

Alméïde descend de sa monture, rapidement récupérée par un serviteur ravi de pouvoir la prendre sous son aile. Plusieurs personnes ont pris part au voyage, dont de nombreux gardes, la plupart affectés au service de la princesse du désert. Depuis le terrible incident des anges, Anthim n'est pas tranquille et n'a aucun désir de la voir s'éloigner seule, vulnérable. Et quelque part, elle en est soulagée, l'Erebienne, elle qui revoit parfois ces silhouettes de pierre lorsqu'elle ferme les yeux. Son appréhension s'envole vite néanmoins lorsqu'elle retrouve enfin celles et ceux de sa famille qui viennent l'accueillir avec des sourires larges et des étreintes chaleureuses. Alméïde ressent pour eux une tendre affection, un amour sincère qu'elle regrette de ne pas pouvoir plus souvent exprimer. Mais elle pense souvent à eux, au cœur du désert, depuis sa chambre au palais ou celle de Lorgol. Et à chaque fois, son cœur s'emplit de joie aux souvenirs des jours passés en leur compagnie, à écouter les légendes du désert, à esquisser quelques pas de danse sous les étoiles, à se remémorer sa mère, son sourire, sa fierté.

Elle la voit alors, sa tante Zobéïde, le ventre si rond, le visage radieux. Son attention est pourtant rapidement détournée en reconnaissant les traits de celle qui la soutient. Sa sœur. Son cœur fait un bond de surprise et de joie. Oh, si elle avait su qu'elle était présente, voilà plusieurs jours qu'elle serait venue à sa rencontre ! Alméïde les serre toutes les deux dans ses bras, arborant un franc sourire. « Bienvenue, princesse. » Douche froide. La princesse en question fronce les sourcils et répond d'une voix qui se veut enjouée : « Voyons Reja, il n'y a pas de princesse qui tienne ici, je suis de la famille comme tant d'autres. » Elle suit son regard, porté sur les gardes, et elle ajoute à leur intention : « Pouvez-vous nous laisser un instant ? » Elle sent leur désapprobation. Anthim les aurait-il menacé de quoi que ce soit s'ils venaient à lui fausser compagnie, serait-ce cinq minutes ? Mais sa sœur est une voltigeuse et elle manie le sabre comme personne, alors elle sait qu'elle ne craint rien. Elle lui fait confiance.

Alors que les gardes se tiennent un peu à l'écart – non sans cesser de la surveiller – elle remet à sa tante un petit sac de cuir empli de gemmes brillantes. « Pour vous et votre enfant à venir. Puissiez-vous tous les deux être en bonne santé. Et que Joseï veille sur vous. » Elle la serre une nouvelle fois dans ses bras puis la laisse retourner auprès des siens afin de s'asseoir ; éviter les efforts dans son état est conseillé. Puis elle se tourne vers sa sœur, s'empare de sa main sans plus de cérémonie, les yeux brillants. « Je suis tellement contente de te voir ici. Tu aurais dû me dire que tu étais rentrée, je serais venue plus tôt ! » Il n'y a pourtant aucun reproche dans sa voix. Elle est juste heureuse d'avoir enfin sa sœur auprès d'elle. « Comment vas-tu ? Et Sirocco, il se porte bien ? » Tant de choses à entendre. Tant de choses à dire. Il semble que des mois se sont écoulés depuis leur dernière conversation et les lettres ne sauraient transmettre toute la tendresse qu'elle éprouve pour elle à cet instant.
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Rejwaïde Sinhaj
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptyMar 13 Sep 2016 - 0:03


Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur
et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur
Alméïde & Rejwaïde • 30 août 1001


Voilà.
Elle est là, et aussitôt je deviens… invisible. Zobéïde a quitté mon bras pour le sien, nos cousines se pressent autour d’elle, les enfants tendent le bras pour toucher ses voiles richement brodés, la soie de son sari, la douceur de ses cheveux bien entretenus et élégamment coiffés. C’est toujours comme ça, quel que soit l’endroit où nos entrevues se déroulent : elle attire à elle tous les regards, tous se bousculent autour d’elle et se disputent son attention. Et moi… Moi, je regarde, j’observe. Ces étrangers qui s’approprient ma sœur. Est-ce qu’un jour je n’aurai plus cette amertume au fond du cœur ? Elle fait tellement partie de moi, depuis ces années d’enfance où j’ai compris qu’un prince égoïste m’avait volé Alméïde. Et ça continue, incessamment : ma sœur vole de bras en bras, de palais en manoir, de fête en bal – et moi… Moi, je l’attends. Perpétuellement. Et elle ne le voit pas.

Je crois que mon cœur est en train de s’user, à force de l’attendre.
J’ai construit ma vie loin d’elle, Sirocco a comblé un manque terrible en mon âme, mais il reste quand même ce vide béant là où se loge le souvenir de ma sœur. Est-ce qu’il sera comblé un jour ? Je me réjouis de la savoir heureuse, mais mon esprit égoïste voudrait l’avoir pour moi, plus souvent. Mais elle n’en a aucunement conscience, évidemment. Sait-elle que c’est à cause d’elle que je ne me fais pas d’amis ? Que c’est son absence qui me fait redouter l’attachement ? Que j’ai appris à chérir la solitude, car je souffrirais trop de me voir arracher encore un être cher ? Non, bien sûr. Ma sœur dissèque des cadavres et étudie les morts, mais dans son monde tout est douceur, bonté et sourires. Je ne lui raconte pas mes états d’âme, car j’aime la savoir sereine – alors, tant pis. Qu’elle s’épanouisse dans les ors de la noblesse, j’aurai pour moi les nuages et la danse…

Doucement, je resserre les doigts autour de sa main, cherchant un sourire sincère à lui offrir. Je ne vais pas lui dire, bien sûr, que j’ai passé ma visite sous silence justement pour ne pas la voir. Que je ne supporte plus de simplement la croiser. De savoir que, quoi qu’il advienne, elle retournera toujours droit vers lui. Vers cet homme couronné qui avait déjà tout, et qui me l’a quand même volée. Non, je ne lui en parlerai pas ; parce qu’elle s’en voudrait, de me causer de la peine, et qu’elle ne pourrait de toute façon rien y faire. Alors je souris, en brave petit soldat, ignorant délibérément les larmes amères qui ne coulent que dans mon cœur. « Sirocco se porte bien. Il profite de cette permission pour passer un peu de temps avec ses frères et sœurs de couvée. » Lui, il peut. Sans arrière-pensée. Haussant les épaules, j’enchaîne, sans laisser à Alméïde le temps de réagir au sous-entendu un peu trop acerbe. « Moi, je vais bien. Je cherche toujours un nouvel ailier – je sais qu’il y a actuellement de nombreuses demandes de réaffectation au sein de l’escadron, j’attends que les choses se soient un peu tassées pour aller démarcher d’autres Voltigeurs. Après tout, ma division est bien particulière, et n’importe qui ne fera pas l’affaire, au contraire : je vais devoir choisir avec soin. »

Tout ça, elle le sait. Je bavarde pour combler le silence de paroles creuses, et cela m’exaspère. « Toi, ma sœur, comment te portes-tu ? Tes études sont-elles toujours aussi enrichissantes ? » Ne me parle pas du palais, Alméïde. Sans quoi, je vais hurler, ma sœur – tu le sais.

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Alméïde de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptyMer 14 Sep 2016 - 15:04

Comme elle est belle, sa sœur, à la lueur des lunes et des flammes qui dansent autour d'elles. Dans ses traits, elle retrouve ceux de leur mère. Dans ses yeux, elle revoit la fierté sauvage du peuple des sables. Et quand elle la voit danser, son cœur est en fête. Elle lui a manqué, sa cadette, durant tous ces mois où seules les lettres ont pu faire le lien entre elles et tout son visage est illuminé de la joie sincère de la voir à présent ici, auprès d'elle. Elle songe déjà à envoyer un messager à Anthim, afin de le prévenir que son séjour durera un peu plus longtemps que prévu, lui laissant ainsi l'opportunité de profiter de sa présence autant qu'elle le désire. De la sienne comme de leurs nombreux cousins et cousines dont les rires et les chants résonnent au cœur de la nuit. Elle sait pourtant qu'elle ne devra pas tarder, car le palais fourmille d'activités à quelques jours à peine du Tournoi des Trois Opales. Mais elle peut bien allonger son voyage d'un jour ou deux, n'est-ce pas ? Pour elle. Si elle le désire.

Sa main dans la sienne, elles s'éloignent légèrement pour discuter en toute quiétude sous le ciel étoilé. « Sirocco se porte bien. Il profite de cette permission pour passer un peu de temps avec ses frères et sœurs de couvée. » Alméïde décèle à peine dans sa voix le reproche inavoué mais elle n'a guère le temps de s'y attarder que déjà, elle lui raconte la situation de son escadron. Et elle acquiesce la princesse, à ces quelques mots. Oui, qu'elle choisisse avec soin. Elle mérite ce qu'il y a de mieux, une personne de confiance qui saura la soutenir dans sa tâche périlleuse. « Je suis certaine que tu trouveras un ailier digne de toi. » répond-elle, sincère, admirative. Elle a déjà vu sa sœur s'envoler au dos de son griffon. Elle a déjà pu observer avec engouement les acrobaties aériennes dont elle est capable et elle l'envie, parfois, d'être ainsi capable de parcourir les cieux aux côtés de cette créature majestueuse. La sensation de liberté et de plénitude doit y être vertigineuse.

« Toi, ma sœur, comment te portes-tu ? Tes études sont-elles toujours aussi enrichissantes ? » Elle sourit, acquiesce vivement. « Elles le sont oui. Je retourne à Lorgol dans le courant du mois d'octobre et je m'en réjouis d'avance. » Et elle se voit, sa ferveur, au fond de ses prunelles. Ternie pourtant, par d'autres pensées qui ne la quittent plus. « Ca me fera du bien de me concentrer à nouveau sur mes cours. J'ai eu... beaucoup à faire ces derniers mois. » Son séjour à Sinsarelle lui revient en mémoire, suivi de celui en Sombreciel. Puis le couronnement. Les Anges Pleureurs qui peuplent ses cauchemars – de moins en moins fréquents, fort heureusement. Les événements étranges d'Arc-en-Fleur. Elle n'aspire qu'à un peu de paix et de quiétude, loin de toutes ces histoires diplomatiques et politiques – et sentimentales. Se concentrer sur ses études, dévorer livres et documents, étudier schémas et corps. Tout cela ne pourra que lui être bénéfique. Mais en attendant, il lui faudra être patiente. « Mais ça attendra la fin du Tournoi des Trois Opales. Aurai-je la chance de t'y voir ? » demande-t-elle avec espoir.
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptyDim 18 Déc 2016 - 22:20


Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur
et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur
Alméïde & Rejwaïde • 30 août 1001


Un instant, la tentation est forte. Tourner le dos, la laisser là avec les gens qu’elle est visiblement venue voir, la laisser jouer son rôle de princesse, d’enfant aimée, de sœur désirée. Partir entre les dunes, partir loin, oublier qu’Alméïde est là, parce que ce n’est pas pour la voir qu’elle est venue. Elle a mal, Rejwaïde, dans la part de son être qui est encore une petite fille, et qui ne comprend pas qu’un inconnu ait pu lui voler sa grande sœur. Un instant, les mots lui brûlent les lèvres ; oublie que tu m’as vue, repars par où tu es venue, cesse de prétendre que tu penses à moi quand je ne suis pas là. Mais c’est la jalousie qui parle, cette rancune féroce, intense et noire qu’elle nourrit au fond de son cœur et qui brûle dans ses veines, cette rancœur qu’elle adresse à Anthim, pour ce crime impardonnable de l’avoir privée de sa sœur. Alméïde ? Elle ne sait pas. Elle n’a aucune idée de ce que c’est, d’avoir grandi au harem jalousée par la plupart des demi-sœurs, et la totalité des concubines. Elle ne sait pas, combien Zénaïde était digne et forte, et combien les servantes lui étaient encore fidèles, à elle l’ancienne sultane ; ô combien les autres concubines vivaient dans son ombre. Combien elles la haïssaient ! Et combien il était plus simple pour elles de s’en prendre à l’enfant qui restait.

Alméïde y a échappé en intégrant les rangs de la royauté. Rejwaïde a payé pour elles deux d’être nées d’une ancienne reine encore aimée des siens. Jamais sa sœur ne devra rien en savoir – jamais. Pas un mot des moqueries, des sévices, du fouet, des coups dans le ventre qui ne laissaient pas de trace. Pas un mot de la tentative de noyade dans les bassins. Rien. Alméïde ne doit rien savoir, disait Mère avec son sourire courageux ; elle ne doit pas savoir que nous payons son bonheur avec nos larmes. Qu’une de nous trois au moins soit heureuse. Et elle avait raison, bien sûr – une sur les trois, c’était mieux qu’aucune. Alors, Reja ne s’enfuit pas parmi les dunes. Elle affiche son sourire courageux, chasse les pensées ombrageuses loin de cette soirée, et se contente de faire trois pas vers sa sœur pour la prendre dans ses bras. Quelques secondes, à la serrer contre elle, à sentir battre son cœur contre le sien ; et quelques images en provenance de Sirocco, qui lui montrent combien elles sont belles, les deux filles de Zénaïde, dans les bras l’une de l’autre, baignées par la lueur crépitante des flammes. Un soupir résigné échappe à la cadette, et elle relâche sa sœur, cachant combien elle a besoin d’être étreinte et cajolée. Le devoir avant tout ; Alméïde est une personne occupée.

« J’irai au Tournoi, avec l’escadron impérial. Nous craignons que des malfrats ne profitent du grand rassemblement de la noblesse pour tenter quelque agression sournoise. Il y a de plus en plus de complots dépassent les frontières de leur duché, et cela devient inquiétant. Quelque chose se trame, cela se ressent – le peuple est… agité. » Bien sûr, elle sait de quoi il s’agit, la farouche danseuse des dunes – elle connaît l’Ordre, elle en fait partie. Elle va au Tournoi secrètement missionnée, elle accomplira la tâche qui lui a été confiée ; en tâchant de préserver Alméïde du danger. « Je ne pense pas que nous aurons le temps de nous voir. Une Voltigeuse de bas rang n’a pas place parmi les grands, et mon major me réprimanderait de souiller vos importantes réunions de ma présence. »

Ce n’est qu’un constat, et la voix artificiellement neutre de Reja s’étouffe dans un murmure à la fin de sa phrase.
Ô Valda.
Pourquoi la solitude est-elle si pesante, alors qu’elle se trouve au cœur du clan Sinhaj entourée des siens… ?


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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 24 Déc 2016 - 15:30

L'étreinte de sa sœur lui faut du bien. Elle profite de la chaleur de ses bras, elle hume son parfum épicé, profite de sa présence comme à chaque fois qu'elle a l'occasion de la voir. Car jamais elle ne sait quand elle sera amenée à la retrouver à nouveau, prise par ses responsabilités au palais et par ses études alors que Reja parcourt l'empire ibéen aux côtés de son griffon, assurant la protection de tous ceux qui foulent ces terres. Elle l'admire, la princesse des dunes. Elle l'admire et elle l'envie parfois un peu de pouvoir se rapprocher au plus près des cieux, d'admirer les étoiles de tout là-haut et d'effleurer la liberté au quotidien, du bout des doigts. Mais c'est le bonheur de la revoir qui surpasse tout autre sentiment et elle l'observe un instant d'un œil critique, cherchant à savoir si elle se porte bien.

« J’irai au Tournoi, avec l’escadron impérial. Nous craignons que des malfrats ne profitent du grand rassemblement de la noblesse pour tenter quelque agression sournoise. Il y a de plus en plus de complots dépassent les frontières de leur duché, et cela devient inquiétant. Quelque chose se trame, cela se ressent – le peuple est… agité. » Elle acquiesce sans rien dire, songeuse. Depuis quelques temps, quelque chose gronde sous les fondations d'Arven, menaçant de les faire s'effondrer. Elle a pu s'en apercevoir sur l'Île des Vents, alors qu'elle intervenait au nom de la Rose, elle était là lorsque Gustave de la Rive a voulu prendre la place de l'impératrice, elle a vécu un véritable cauchemar à cause de mages aux revendications fortes et elle a assisté à d'étranges événements au cœur d'Arc-en-Fleur. Oui, le peuple est agité et la tension monte, vibre à travers tout le continent, menaçant de céder. Le trouble s'empare d'elle un instant et elle réprime un frisson au cœur de la nuit erebienne, au cœur des chants qui s'élèvent et des flammes qui dansent tout autour d'elles.

« Je ne pense pas que nous aurons le temps de nous voir. Une Voltigeuse de bas rang n’a pas place parmi les grands, et mon major me réprimanderait de souiller vos importantes réunions de ma présence. » Un froncement de sourcils suit cette remarque. Les lèvres pincées, elle relève les yeux vers sa sœur, les traits soudain plus sérieux. « Tu sais bien qu'en dehors de nos frontières je ne suis rien, certainement pas pour les Bellifériens. Je dois avoir à peu près autant d'importance qu'une brique pour eux. » déclare-t-elle entre lassitude et amusement. « Je ne risque donc pas d'assister à ces importantes réunions et même si c'était le cas, je saurais trouver un moment pour te voir. » ajoute-t-elle avec un sourire tendre. Elle voit si peu souvent sa cadette, elle ne risque pas de rater une occasion de passer un peu de temps avec elle alors qu'elles se trouvent au sein de la même ville. Ce n'est certainement pas le temps libre qui lui manquera là-bas, bien qu'elle ne soit pas très à l'aise à l'idée de se balader dans les rues d'une cité où les habitants ont pour tradition d'enlever des femmes qu'ils veulent épouser.

« Est-ce que tu as prévu de rester longtemps ? Je comptais repartir dans deux jours, mais puisque tu es là, j'ai bien l'intention de repousser mon départ. Puis, une naissance est toujours l'occasion de célébrer et il y a bien longtemps que je ne t'ai pas vue danser. » Déclare-t-elle, mutine. Sans lâcher le bras de sa sœur, elle fait quelques pas sous les étoiles, jetant un regard vers ceux de sa famille, vers ces enfants qui gambadent joyeusement entre les jambes des adultes, vers leur tante qui porte tant les traits de leur mère, vers l'horizon voilé d'obscurité au cœur de la nuit.
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 4 Fév 2017 - 18:48


Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur
et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur
Alméïde & Rejwaïde • 30 août 1001


C’est dur, pour Reja, de savoir comment se comporter en présence d’Alméïde. Parfois, elle aimerait l’avoir perdue pour de bon, que plus rien ne subsiste entre elles deux, juste les ruines d’un souvenir révolu qui ne ferait plus souffrir par une lancinante absence en sourdine. Mais voilà, elles sont ce qu’elles sont, les deux filles de Zénaïde aux destins si différents, et la cadette supportera l’abandon de l’aînée si c’est le prix à payer pour la voir sourire. Elle ne se rend pas compte, la princesse choyée, combien c’est douloureux de se voir préférer la raison d’état et les ors de la royauté. Elle ne se rend pas compte, et elle ne le saura sûrement jamais – c’est le lot des privilégiés, et le coton dans lequel elle a été élevée ne peut pas lui être reprochée.

« Je ne serai pas forcément disponible. Je n’y vais pas en tant qu’invitée, j’y vais en tant que Voltigeuse détachée à la surveillance et au maintien de l’ordre. Ce ne sera pas une visite d'agrément pour moi, Alméïde : ce sera une mission. » Reproche. Trop formelle, Reja, ne la rejette pas si froidement ! Poussant un soupir, la Voltigeuse accepte les remontrances de Sirocco, s’assène une claque mentale et passe le bras autour des épaules de sa sœur, développant sa réponse, expliquant son refus. « C’est déjà un privilège pour moi d’avoir pu intégrer ma division alors que je n’ai pas encore trente ans. Si je parais oisive de surcroît, je vais m’attirer l’hostilité des autres Voltigeurs, et je ne veux pas ça. » Parce qu’il est dur pour une femme de monter en grade sous la tutelle de Richard le Harnois, et parce qu’elle est ambitieuse, Reja. Si elle veut pouvoir briguer le rang de major un jour, il faudra qu’elle se démarque des autres – il est déjà bien assez compliqué d’être femme Voltigeuse, alors devenir officier, quel défi compliqué… Et elle ne pourra compter que sur elle-même. Elle refuse que l’on voie en elle une des demi-sœurs du duc d’Erebor, et l’a caché à tous les homologues Voltigeurs : elle abhorre ce sang qui a ruiné son enfance, et elle ne veut pas qu’on lui accorde de privilèges simplement… à cause de ça. Elle veut mériter ce qu’elle a. C’est à mi-voix qu’elle l’avoue, un peu gênée tout de même. « Je préfère ne pas être vue avec toi. Si l’on nous voit ensemble, ça se saura, que je suis ta sœur ; et je ne veux pas qu’on voie en moi une parente de la princesse d’Erebor. Je me suis battue pour avoir ce que j’ai, Mémé, je veux pas ruiner ça. C’est important pour moi. Tu le comprends ? »

La question suivante ne fait que retourner le couteau dans la plaie. Oui, elle avait prévu de rester deux jours, de profiter de leurs cousines, de leur tante, de la chaleur de la tribu – elle avait prévu d’être l’invitée que l’on est heureux d’accueillir, la fille de la tribu qui vit au loin mais qui a toujours sa place au cœur de l’oasis. Elle avait prévu de raconter des histoires de griffons et de Voltige le soir au coin du feu, de faire rire les enfants et rêver les plus grands, de leur rendre un peu de la chaleur qu’ils lui avaient donnée quand le harem s’était ouvert à l’avènement d’Anthim et qu’elle s’était trouvée à la rue, sans ressources, sans nulle part où aller. Oui, c’est ce qui était prévu. Mais elle ne restera pas. La princesse est là, toute la vie de la tribu va tourner autour d’elle pendant toute la durée de son séjour, et les permissions des Voltigeurs sont courtes. Et ce sera trop dur, de voir Alméïde et de ne pas avoir son attention. De devoir la partager. Encore. Et d’être abandonnée au bout de quelques heures. Encore. Non, elle ne se rend pas compte, et ce n’est pas de sa faute – mais le cœur de Reja saigne un peu, et le charme de la soirée soudain n’est plus que cendres. « Non, je ne vais pas rester. J’ai dansé avec nos cousines ce soir, en l'honneur de l'enfant, mais il faut que je reparte bientôt. » Elle dépose un baiser sur la joue de sa sœur, la serre un instant contre elle. « J’ai confiance que tu sauras veiller pour moi sur Zobéïde et le nouveau petit Sinhaj qu’elle va mettre au monde ! »


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Alméïde de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 11 Fév 2017 - 22:24

« Je ne serai pas forcément disponible. Je n’y vais pas en tant qu’invitée, j’y vais en tant que Voltigeuse détachée à la surveillance et au maintien de l’ordre. Ce ne sera pas une visite d'agrément pour moi, Alméïde : ce sera une mission. » Oh. Les paroles sonnent presque comme un reproche à ses oreilles et Alméïde a la mauvaise impression qu’elle cherche une excuse afin de ne pas la voir durant le tournoi, sans qu’elle ne sache pourquoi. Mais c’est ridicule, pas vrai ? Elles sont sœurs, alors pourquoi Reja tenterait-elle ainsi de l’éviter ? Son sourire se fane sur ses lèvres, la déception enserre son cœur. Elles ont déjà si peu l’occasion de se voir... Elles seront dans la même ville, pourquoi ne pas en profiter ? Elle ne va tout de même pas travailler sans s’arrêter un instant, n’est-ce pas ? Sur ses traits, le trouble et l’incompréhension se dessinent mais sa sœur passe alors un bras autour de ses épaules et ce simple geste parvient à la rassurer quelque peu. « C’est déjà un privilège pour moi d’avoir pu intégrer ma division alors que je n’ai pas encore trente ans. Si je parais oisive de surcroît, je vais m’attirer l’hostilité des autres Voltigeurs, et je ne veux pas ça. » Bien sûr, oui. Évidemment. Cela va de soi. Alméïde a à cœur les intérêts de sa sœur, elle ne voudrait pas tout gâcher. Pourtant, elle trouve cela un peu exagéré. « Ils ne vont tout de même pas t’en vouloir de passer quelques minutes avec ta famille, non ? » demande-t-elle un peu penaude. C’est tout de même aberrant. Les Voltigeurs ne sont pas voués à l’isolement, ce serait totalement insensé, n’est-ce pas ?

« Je préfère ne pas être vue avec toi. Si l’on nous voit ensemble, ça se saura, que je suis ta sœur ; et je ne veux pas qu’on voie en moi une parente de la princesse d’Erebor. Je me suis battue pour avoir ce que j’ai, Mémé, je veux pas ruiner ça. C’est important pour moi. Tu le comprends ? » Ah, c’est donc ça. Les traits de la princesse s’affaissent, semblent fondre comme neige au soleil. Elle hoche à peine la tête, sans dire un mot, incapable de trouver comment exprimer ce qu’elle ressent à l’instant. Ces quelques mots lui font mal, mais elle n’insiste pas, résolue à suivre les désirs de Reja, de lui faire plaisir autant que possible. Elle est la grande sœur, elle est censée s’occuper d’elle, la protéger peut-être un peu, la guider. Elle se rend bien compte que, séparées comme elles l’ont été dès le plus jeune âge, elle n’a pas pu jouer ce rôle comme elle l’aurait dû, alors si elle peut se rattraper maintenant, elle le fait de bon cœur. Même si ça signifie renoncer à la voir ou à venir la serrer contre son cœur.

Plutôt que de s’attarder sur le sujet, elle préfère dévier la conversation vers l’instant, vers cette soirée où elles sont réunies toutes les deux. Elle garde encore un peu espoir de pouvoir rattraper le temps perdu depuis la dernière fois, mais elle est bien vite détrompée. « Non, je ne vais pas rester. J’ai dansé avec nos cousines ce soir, en l'honneur de l'enfant, mais il faut que je reparte bientôt. » Une nouvelle surprise se dessine sur les traits de la princesse. « Tu pars si tôt, vraiment ? » Reja la gratifie d’un baiser et d’une étreinte qu’elle lui rend sans un instant d’hésitation. « J’ai confiance que tu sauras veiller pour moi sur Zobéïde et le nouveau petit Sinhaj qu’elle va mettre au monde ! » Elle acquiesce, un sourire tendre sur les lèvres. Oui, au moins, ça elle saura faire. Elle a assez souvent aidé à mettre au monde les enfants de son frère pour savoir ce qu’elle fait. Mais elle a tout de même un pincement au cœur à la pensée que Reja ne restera pas plus longtemps à ses côtés.

« Je prendrai soin d’eux, je te le promets. » déclare-t-elle avec sincérité, serrant ses doigts contre les siens, ses traits adoucis malgré tout. « Et puis, je continuerai à t’écrire régulièrement, comme toujours, en espérant que mes lettres t’atteignent même si tu parcours tout l’empire avec Sirocco. Tu en as de la chance, ça doit être incroyable de tout voir depuis là-haut. » Elle lève un instant les yeux vers le ciel étoilé, enchanteur, l’air un peu rêveuse en songeant à tout ce qu’elle doit vivre en parcourant les cieux auprès de l’Ébène. Elle a déjà eu l’occasion de voler, au dos de Justice, mais ce n’est en aucun cas son quotidien. Et puis, sa sœur a un véritable don, elle le sait bien. Elle est merveilleuse quand elle danse, au cœur du firmament. « Tu me donneras de tes nouvelles toi aussi, d’accord ? » demande-t-elle alors avec un sourire tendre. Chaque missive de sa part est pour elle un tel baume sur son cœur après tout. Et avec tout ce qu’il se passe en ce moment sur le continent, elle serait tout de même plus rassurée.
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Message Sujet: Re: Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja   Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur • Mémé & Reja EmptySam 11 Fév 2017 - 23:44


Le ballet des ombres qui dansent en mon cœur
et me rappellent sans pitié que je n'ai plus de sœur
Alméïde & Rejwaïde • 30 août 1001


Alméïde désapprouve. La Voltigeuse le perçoit : un nuage de déception, une contrariété passagère, rien qu’une once de frustration. Allons, elle s’en remettra, se dit la cadette du fond de sa mauvaise foi, elle a toujours quelqu’un à voir, Anthim, ou Sitara, ou une des bâtardes du harem, ou une concubine, ou un professeur, ou une visite à faire sinon. Non vraiment, Reja ne s’inquiète pas pour sa sœur : elle a très bien su grandir sans sa mère et sa cadette à l’époque où Anthim n’était que prince, elle ne voit pas pourquoi cela aurait changé à présent. Elle ne peut pas en vouloir à sa sauvageonne de cadette d’avoir construit une vie sans elle, pas vrai ? Après tout, Alméïde a toujours été pour Reja un fantôme chamarré, paré des ors d’une princesse et des robes raffinées des déesses des sables ; un coup de vent qui allait et venait sans jamais se laisser enfermer, une égérie vibrante de la liberté. Les autres enfants du harem avaient des amis imaginaires – elle, c’était une sœur imaginaire, qu’elle avait. Une sœur attentive et aimante, toujours à ses côtés pour la protéger et la comprendre, la guider et la soutenir, l’encourager et la pousser en avant. Une sœur que personne d’autre ne lui volerait, une sœur présente dont elle aurait eu l’attention pleine et entière, une sœur juste pour elle, qui n’aurait pas de devoirs à accomplir ni d’autres gens à lui préférer. Elle n’a jamais su, Reja, combien leur mère souffrait de la voir fantasmer une absente, combien cela répandait de sel sur son cœur de mère quand bien même il se réjouissait d’avoir au moins une de ses filles à l’abri du danger.

Comment s’étonner qu’aujourd’hui, même si elles ont appris à s’aimer, elles restent encore par certains aspects des étrangères ? Il y a tous ces mots que la cadette ne prononcera jamais, toutes ces vérités cruelles dont l’aînée n’aura jamais connaissance. Tous ces non-dits que les aveux et les confidences ne parviennent pas vraiment à compenser, tous ces espoirs déçus, tous ces sentiments malhabiles qui ne parviennent pas à être exprimés comme il le faudrait. Mais elles s’aiment quand même, les deux filles survivantes de Zénaïde, et Rejwaïde serre fortement Alméïde contre elle pour prendre congé. « Je répondrai à tes lettres dès qu’elles me parviendront, comme d’habitude, Mémé, ne te trouble pas. Envoie-les moi à la caserne d’Ibelin, c’est le meilleur endroit pour que je les reçoive rapidement. Et prend bien soin de toi ; on se croisera peut-être au Tournoi. »

Quelques vœux de santé, une accolade chaleureuse, un sourire en coin – et la Voltigeuse s’en retourne vers le griffon qui s’est posé non loin, envoyant à sa sœur un baiser d’un ample geste de la main.

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