Meldred ⚓

Meldred n’a aucun souvenir de ses premières années vécues dans l’opulence du domaine de Séverac, auprès de sa famille qui l’aimait plus que tout. De ses frères et sœurs, de ses parents, seul subsiste ce prénom qui est le sien, et jamais il n’a cherché à en savoir plus. Sa famille, il se l’est choisie. Ou Rhéa l’a trouvée pour lui, en l’empêchant de se noyer. Il aurait pu naître de cet accident une vive aversion pour l’eau, mais être élevé au sein de l’Archipel n’est pas compatible avec une telle phobie. Il s’y sent, au contraire, dans son élément. S’il était revêche et ne les comprenait pas, au début, pas habitué à leur parler si différent de ceux du continent, il se laissa bien vite conquérir, prenant surtout plaisir à s’imaginer devenir un farouche pirate, bandeau sur l’œil, avec une jambe de bois, un crochet, et un perroquet qui parlait pour lui.

Quelle cruelle déception, quand il réalisa que ses jeux d’enfants ne contenaient pas une once de vérité, lorsqu’il rejoint l’Orichalque comme mousse, à ses douze ans. Et que, malgré son bagout, il ne réussissait pas à convaincre son capitaine de le laisser porter un tel bandeau sur l’œil. Il était appliqué et travailleur, pourtant. S’il devait briquer le pont cinq fois d’affilée, il le faisait. S’il devait nettoyer les seaux d’aisance, malgré l’odeur nauséabonde, alors il le faisait non sans râler, cependant. Tout pour faire ses preuves, pour réaliser son rêve de rejoindre l’Audacia, de servir la belle Rhéa. Car plus encore que de se faire un nom, de devenir le Terrible Meldred Vif-Ressac, dit Red, issu de l’imaginaire de son enfance, le désir devenu obsession d’appartenir à l’équipage de cette illustre vivenef primait sur tout, à ses yeux. Et s’il était dit que ce mousse issu d’une famille pauvre était le plus appliqué de tous les mousses jamais connus, alors tout irait bien.

Il a un temps songé à apprendre à écrire, et l’exercice s’est avéré trop difficile – et le jeune garçon manquant de patience a vite abandonné. Il fut rassuré, de voir son frère, son demi-frère, revenir de l’Académie sans l’être plus que lui, d’année en année. C’était normal, qu’il ne sache pas, si Rackham n’y parvenait pas, n’est-ce pas ? L’idée ne l’obséda pas bien longtemps, au profit de l’aventure. Il se fit surprendre plus d’une fois à escalader le mat de misaine, alors qu’on l’avait confiné sur son branle, pour qu’il grappille quelques heures de sommeil, avant de prendre son quart. Souvent trop énergique, il a pendant quelques mois peiné à trouver le sommeil quand on le lui imposait, et il s’épuisait ainsi, finissant par s’endormir sur le pont, parfois. Les pirates n’étaient pas tendres, et il a souvenir de bien des douleurs, après s’être fait réveiller à coup de bottes dans le derrière.

Il apprit bien vite la dureté de la vie sur un navire pirate, et renonça tout aussi vite à son envie d’avoir une jambe de bois – il était bien trop énergique pour ça, et rester confiné dans les quartiers de cuisine et où il conservait la nourriture l’inspirait peu. Il avait par contre négocié habilement un perroquet, s’engageant à effectuer toutes les corvées d’un matelot. Sa vie se déroula paisiblement à bord de l’Orichalque, où il fut finalement mousse, puis matelot. Il était bien trop dissipé, pour devenir davantage. Il ne le cherchait pas non plus, ne perdant pas de vue son ambition réelle. Sa persistance, peu habituelle pour le jeune homme qui vivait majoritairement dans l’instant, finit par payer, alors qu’une place se libérait lors d’une escale à Lorgol des deux bâtiments pirates. Il n’eut qu’un bref regard en arrière, ayant le sentiment d’accomplir ce qu’il avait toujours désiré. Il appréhende, pourtant : et si Rhéa le rejetait ? Si ce désir n’était qu’une désillusion, à l’image de celle de son enfance concernant le bandeau sur son œil, mais bien plus cruelle et difficile à affronter ?

Pendant le livre I : Qu'elle n'a pas été sa surprise, au pirate peu observateur, d'apprendre que la canonnière en chef était enceinte ! Une aubaine, cependant, pour lui, qui reprend ses fonctions - plus ou moins, parce qu'elle le formait encore. Elle exige de toute façon qu'il lui fasse des rapports toutes les heures. Ou à chaque usage des canons. Ou à chaque tache de graisse enlevée d'un canon. Elle n'a pas encore demandé à ce qu'on monte sur le pont un siège sur lequel elle puisse rester, pendant qu'elle supervise tout ça, mais ça ne saurait tarder.

Trame alternée (intrigue 2.3 La Roue Brisée) : Meldred n'a jamais été pirate. Il est né au sein de la famille Séverac, et a été élevé par eux, comme il aurait du l'être en réalité. Il a brisé la famille, dénonçant les affres de sa mère, alors qu'il n'était qu'un tout jeune enfant, et tous se haïssent. Il est redevenu lui-même le 4 mai 1002, et a pu apercevoir cette famille plus qu'étrange, infréquentable selon lui. Mais tout de même, il se questionne... Est-ce vraiment un hasard, que ce Maximilien de Séverac l'ait rencontré lui ? Sont-ils vraiment comme il y paraissait, si ça n'est pas son cas à lui ? Il doute, et s'il aime réellement la famille qui l'a recueilli, il ne peut s'empêcher de se questionner. Pour tout cela, il a choisi de conserver ses souvenirs.

• Pendant le livre II : les intrigues politiques n'importent que peu, à Red - mariages, alliances nouées ou dénouées, conflits... Il y est assez indifférent, et ce climat de peur instauré sert les affaires, aux pirates. Même s'il a pu écoper de plusieurs blessures, parfois sérieuses. Il a cependant assuré la place de canonnier, prenant de plus en plus d'importance et effectuant davantage de tâches, lors de la grossesse d'Ilse et après son accouchement, alors qu'elle s'approchait de plus en plus de la baleine agressive. Et si son frère y est directement confronté, ainsi que sa belle-soeur, il sait que Rackham peut les défendre, et que rien ne leur arrivera. Le mariage de son frère,
après l'enlèvement de sa promise - bien que cette coutume barbare laisse encore perplexe Red -, est bien plus important à ses yeux, d'ailleurs.
L'épidémie, pourtant, l'a beaucoup touché. Pas personnellement, même si Rhéa lui a transmis quelques symptômes moindres de ceux qu'elle subissait, mais parce qu'ils s'inquiétaient pour tous les gens de l'équipage touchés. Il a rendu visite plusieurs fois à Rhéa, d'ailleurs, se rendant assez patraque.
Il déplore n'avoir pas pu entrer en contact avec les Séverac, bien qu'il ne soit pas encore certain de ce qu'il veut faire vis-à-vis de cette information, qui n'a peut-être aucun sens.

La Chasse Sauvage est libérée et arpente librement le continent. Qu'est-ce que cela t'inspire ?
• Il se sent, probablement à tort, protégé d'elle, tant que l'Audacia sera au large. Il envisage même peut-être de revenir sur l'Archipel, tant qu'elle sévit, mais il ne peut imaginer abandonner l'Audacia, alors qu'il a depuis toujours rêvé de monter à son bord. Pourtant, elle lui fait froid dans le dos, étant donné ce qu'il a pu constater, de ses actions.

Une trêve hivernale a été déclarée entre Ibélène et Faërie. Comment ton personnage voit-il la guerre entre les deux empires ?
• Si ce n'est pour Rackham, cela importe peu à Red. Il est indifférent à ce qui traverse Arven. Mis à part si cela change drastiquement la vie de ses proches, ce qui s'y passe n'est pas crucial ou intéressant pour lui.

Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
• Meldred aime cette cité aux Mille Tours, toutes plus intéressantes les unes que les autres, où se côtoient pauvres et bien nantis. Il ne fréquente guère la ville haute - il n'appartient pas à ce monde, et ne souhaite pas y appartenir. Mais la Ville Basse était le terrain des jeux du mousse, influencé par l'équipage de l'Orichalque à en parcourir les recoins les plus sordides. Sa témérité aurait pu lui jouer des tours, si les autres pirates n'avaient pas veillé pas sur lui. Il se rend majoritairement à la Taverne de la Rose, lorsqu'il fait escale à Lorgol, mais il apprécie toujours ces rues.

Livre II :