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 Aux portes de Lancelot

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Tim l'Escampette
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Message Sujet: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 10 Oct 2017 - 22:28




Livre II, Chapitre 6 • La Chasse Sauvage
Lancelot l'Adroit &
Tim l'Escampette

Aux portes de Lancelot

Je fais mon Caliméro




• Date : Le 09 octobre 1002
• Météo (optionnel) : matin, il fait encore assez frais !
• Statut du RP : privé
• Résumé : Il est pressé le jeune Tim. L'Audacia partira bientôt et il a encore des choses à faire, dont une nécessite de se rendre à la boutique de Lancelot. Bémol celle-ci est fermée et ça ne convient pas au jeune mousse.... qui persiste et tambourine.
• Recensement :
Code:
• [b]Le 09 octobre 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2752-aux-portes-de-lancelot]Aux portes de Lancelot[/url] - [i]Lancelot l'Adroit & Tim l'Escampette[/i]
Il est pressé le jeune Tim. L'Audacia partira bientôt et il a encore des choses à faire, dont une nécessite de se rendre à la boutique de Lancelot. Bémol celle-ci est fermée et ça ne convient pas au jeune mousse.... qui persiste et tambourine.



Dernière édition par Tim l'Escampette le Mar 10 Oct 2017 - 23:49, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 10 Oct 2017 - 22:43

Au clair du matin
Mon tout beau Lancelot
'Coute mon baratin
Sans y croire un mot

Ma patience est morte
Je vais tout casser
Ouvre moi ta porte
Et elle s'ra épargnée


Extrait de la chansonette 'Aux portes de Lancelot' de Tim l'Escampette


L'épidémie était derrière et il fallait allé de l'avant, faire avec les couics et les couacs qu'elle avait amenée avec elle. J'étais bien curieux des dénouements de cette guerre, certes, mais bien content d'y être loin en même temps. Il y avait suffisamment d'action en étant affilié à l'Audacia que pour avoir besoin d'en chercher ailleurs. Bref, j'avais hâte de reprendre la mer.

Imaginez-vous seulement ? Deux mois à traînasser sur le quai, à m'ennuyer ferme, à raconter les mêmes histoires, à m’inquiéter des mêmes choses et des mêmes personnes. Personne pour me donner des corvées ou pour m'enguirlander ensuite, rien pour me rappeler mon surnom : l'Escampette. Vraiment, ça ne m'allait pas du tout comme situation. Alors OUI il y avait eu des journées sympas, heureusement, mais rien ne valait de partir à l'aventure sur les mers d'Arven !

Le départ était à présent proche, pas trop tôt selon moi. Plus que quelques heures, une nuit, d'autres heures et hop on mettrait les voiles. Enfin. Sauf que j'avais quelque chose d'urgent à faire et qui me pèserait surement dans ma caboche durant tout le voyage si je ne m'en débarrassais pas avant que l'ancre soit levée.

C'est donc d'un pas vif que je traversais Lorgol de bon matin en direction de la boutique de Lancelot l'Adroit. Il était réputé pour ses créations, fabrications en tout genre, c'était l'homme de la situation, de la mienne en tout cas, mon homme. Son nom avait également été cité par les gens que j'avais pu croiser et qui avait fait parti des fameux convois, j'aurais été bien sot de douter de ses performances. C'était un génie dans son genre, un digne cielsombrois ou je ne m'y connaissais pas. Quelle ne fut pas ma surprise pourtant, une fois sur place, de constater la noirceur des lieux, mais surtout cette porte qui refusait de s'ouvrir malgré mes efforts. Mon but était à un doigt de moi et on me l'interdisait. Il était sous mes yeux, mais hors de ma portée en même temps. Quelle frustration. Horrible sensation. J'étais pressé, j'étais curieux de visiter enfin sa boutique, j'étais obstiné à me faire entendre. Je ne retournerais pas vers les quais sans l'avoir vu de mes propres yeux et sans avoir mit à plat mes besoins.

« Y a quelqu'un ? C'est urgent ! Je suis pressé, s'il vous plait ! » Rien. Aucune réaction, aucun mouvement. Scandaleux ! Je me mit à frapper de plus belle à la porte. « Je vais me faire agresser si vous m'ouvrez pas ! » Grondais-je, tambourinant davantage à faire trembler l’obstacle qui se dressait devant moi. « La porte va céder et ce ne sera pas de ma faute ! » Peu de chance qu'elle cède, mais quand même ! « Je partirais pas avant d'être entré j'vous aurais prévenu. » Je tirais la grimace avant de reprendre simulant. « Ils arrivent ouvrez-moi, j'veux pas mourir ! » D'un autre côté, c'est vrai que je commençais à attirer les regards.

Hrp:
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyJeu 12 Oct 2017 - 13:02

Lorgol.  J'étais enfin de retour chez moi.  Si l'une des premières choses que j'avais faite en rentrant à la ville aux mille tours, ce fut d'aller porter l'antidote à ma mère, puis j'étais finalement retourné à mon atelier qui avait pris la poussière depuis mon départ.  Encore extrêmement faible à cause de la maladie, j'avais résisté aux protestations de ma sœur qui désirait que je reste avec elle et ma mère pour me reposer, pour qu'elle puisse s'occuper en même temps de nous deux, mais j'avais refusé catégoriquement.  J'avais déjà quitté mon atelier beaucoup trop longtemps et j'avais un précieux paquet à mettre en sécurité.  Je n'avais dit à personne pour l'abeille et je gardais le secret pour même.  Je ne savais pas encore exactement ce que je devais en faire.  J'avais voulu la remettre à l'Ordre du Jugement pendant une certaine partie du voyage, mais a près avoir appris leur trahison envers leurs suivants, je m'étais un peu ravisés sur mes positions.  J'étais encore indécis.  Et ma situation était précaire : Maximilien de Séverac savait que j'avais récupéré l'abeille.  J'aurais pu la lui voler, dans la joie peut-être ne m'aurait-il pas remarqué.  Néanmoins, j'étais plutôt faible et cela m'aurait ralenti.  La lui demander poliment restait le moyen le plus sécuritaire de l'obtenir.  Et il croyait que c'était à des fins d'études.  L'excuse était parfaite.  Son métier lui permettait vraiment d'obtenir beaucoup de choses dont personne ne se doutait.  Il n'avait pas expliqué à ses parents ce qu'il faisait.  Ils savaient qu'il fabriquait des automates qui se se vendaient très bien – l'argent qu'il envoyait à sa famille pour qu'on gâte ses sœurs ne le démentaient pas – et ils s'expliquaient son changement de nom comme une lubie d'artiste.  Pas un moyen de les protéger.  Être espion au sein de la Cour des miracles avait son lot de danger et si tout s'était plutôt bien passé pour le moment, sans que personne ne découvre sa double vie, il n'était pas garanti que cela durerait toujours.

J'avais laissé ma mère au soin de ma sœur et j'étais donc parti retrouver ma propre demeure.  Une épaisse couche de poussière recouvrait la boutique et ses objets.  Aucune vitre n'était cassée.  J'en fus un peu surpris.  J'aurais cru qu'avec la guerre quelques malandrins en aurait profiter pour venir y mettre la pagaille.  J'étais bien agréablement surpris.  Quelque chose ou quelqu'un avait protégé mon antre en mon absence et je remerciai tous les dieux dont le nom me traversa l'esprit sous le moment.  Je n'étais plus aux affres d'un coma délirant mais j'avais tout de même la tête un peu à l'envers.  Comme si je couvrais un gros rhume.

Et ce fut le dernier de mes efforts suite à ce long périple ridiculement dangereux.  Je laissai la boutique fermée et passai mes journées dans mon lit à me morfondre sur mon sort et imaginer la poésie de la découverte de mon cadavre.  En vérité, j'essayais tout de même de travailler : deux mois loin du commerce, c'était une très mauvaise chose, mais mes mains tremblants dangereusement et m'empêchait d'accomplir mon travail proprement.

J'étais à moitié mort, enveloppé dans une couverte lorsqu'un grand tapage se fit entendre à ma porte.  Je l'ignorai : il était indiqué très clairement que la boutique était fermée.  D'ailleurs, il n'y avait pas de lumière pour faire acte de quelque présence que ce soit.  Quelques personnes étaient venus au cours des derniers jours et après avoir toqué deux ou trois fois, ils s'en allaient sans demander leur reste.  Mais celui-là était tenace et ne se contenter pas de frapper.  Il beuglait.  À ce rythme, il allait attirer tout le quartier.  J'attendis encore un instant, ne croyant pas à sa comédie, mais constatant que ça ne fonctionnerait pas je me traînai jusqu'à la porte et l'ouvrit en faisant tinter les clochettes.

Je regardai de haut en bas le gamin responsable de tout ce tapage et reniflai.  Qu'est-ce qu'il me voulait celui-là?  À son âge et à sa dégaine, il n'avait certainement pas l'argent pour s'offrir quoi que ce soit dans ma boutique.

« La lune est rouge et beaucoup de sang a coulé la nuit dernière.  Pourquoi devrais-je empêcher le vôtre de se répandre en risquant le mien? » demandai-je d'une voix faible et rauque.  Il y avait plusieurs jours que je me terrais chez moi en silence sans accepter la moindre visite.  À l'air mourant que je devais forcément arborer, j'espérais qu'il regrettait d'être venu me déranger dans ma retraite spirituelle.

« Et je ne vois personne à votre poursuite.  J'espère que vous avez une bonne raison causer tout ce grabuge devant chez moi. »

Je repoussai une mèche de cheveux terne qui me tombait dans les yeux derrière mon oreille : il me faudrait aller chez le barbier bientôt pour leur redonner une longueur acceptable.  Certains aimaient les chevelures volant dans le vent et pouvait se permettre, mais ce n'était pas compatible avec mon art.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyVen 13 Oct 2017 - 16:05

Elle finirait bien par céder à cette allure, cette fichue porte de boutique 'fermée' que je grondais tant des yeux que de mes mots, si pas via mes coups, par la force de mon esprit. Je menaçais bien, je mentais même plutôt pas mal, certitude lorsqu'un rai de lumière sembla filtrer dans la noirceur des lieux et qu'une silhouette se mit en mouvement. J'étais aux aguets, mais je continuais pourtant mon agitation afin de persuader le propriétaire de venir à ma rencontre. Et il le fit ! Le joli tintement des clochettes à l'entrée me paru rayon de soleil en plein midi. J'osais même poser un pied à l'intérieur, un seul, sans bouger le reste de mon corps, pour être certain qu'il ne regretterait pas sa décision en refermant la porte sur mon nez.

À l'écoute du sang ayant coulé la nuit dernière, mes épaules se voûtèrent et je me raidis quelque peu, jetant un regard en arrière. Si c'était vrai, c'était une raison de plus, une grosse même, pour me laisser rentrer au plus vite.

« Parce que... je suis plus jeune et... fragile que vous ? » La question ou plutôt ma réponse me semblait stupide d'un coup. L'homme me faisant face, le 'propriétaire' (un léger doute me traversa) de la boutique 'Aux merveilles adroites', semblait presque à deux doigts de crever. Je redoutais même qu'il ne s'effondre sous mes yeux. J'étais plus jeune, plus fin, plus petit que lui, mais je me sentais presque puissant à côté, loin d'être 'le fragile' en cet instant. Je ne cessais d'observer sa silhouette d'un œil critique lorsqu'il reprit.

Sa perception n'avait pas faibli en tout cas. Il n'y avait en effet personne. Je fis mine d'être surpris en regardant autour, lâchant un pauvre.

« Ah... ils ont dû partir en vous voyant ouvrir. Je le regardais de nouveau ajoutant en marmonnant. Vous faites peur à voir, monsieur. J'aurais peut-être dû me taire pour sûr, mais cela m'avait échappé. De toute façon y avait peu de chance qu'il se dise péter la forme ou alors il aurait été plus gros menteur que moi. Avais-je une bonne raison pour causer ce grabuge. Pour sûr que j'ai une bonne raison, monsieur. Indiquais-je sens détaillés pour autant. Mais vous êtes vraiment le fameux Lancelot l'Adroit ? » Demandais-je suspicieux, ne pouvant retenir mes doutes plus longtemps. Il n'avait pas l'allure d'un vendeur en tout cas. Peut-être même s'agissait-il d'un usurpateur. En tout cas, si il ne s'agissait pas de Lancelot l'Adroit, je n'avais pas envie de rester pour être le malheureux témoin de sa mort.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyLun 16 Oct 2017 - 16:10

Plus jeune et plus fragile que moi?  Oui certes, probablement plus jeune, même si je ne faisais pas moi-même mon âge.  En vérité, ce n'était encore qu'un enfant, encore plus jeune qu'Agathe même.  Qu'est-ce qu'il faisait tout seul jusque chez moi?  Bon il n'était plus à l'âge de se tenir dans les jupes de sa mère, mais sans elle il n'avait très certainement pas les moyens de faire affaire avec moi.  Je ne cédais pas mes créations de si petits prix.  Par contre pour ce qui était fragile, c'était discutable.  Au meilleur de ma forme, je n'étais pas un excellent bretteur déjà et je n'étais clairement pas au meilleur de ma forme.  J'aurais plutôt dit agonisant sur mon lit de mort dont m'avait tiré ce môme.  Décidément, je n'avais pas vraiment de chance avec les enfants, entre celui qui demandait tout le temps pourquoi et celui-là qui débarque à l'improviste et malgré la porte fermée, malgré le fait que je l'ignorais totalement continuait de tambouriner à ma porte jusqu'à ce que je me traîne comme une larve dégoulinante jusqu'à lui.  Alors là, pour parler de faiblesse, je crois que j'étais le plus grand entre nous deux.  J'aurais fort certainement été incapable de tuer la moindre mouche dans l'état où j'étais.  N'avait-il aucune honte à me faire souffrir ainsi?  Les enfants étaient vraiment des plus mal élevés.

Et il semblait qu'il n'éprouvait aucun remord à arracher un homme avec encore un pied dans la tome à son précieux repos – il n'était pas nécessaire qu'il sache que malgré mon état de détérioration avancée j'étais en train d'essayer d'agencer les pièces d'un rouage particulièrement complexe et que son tapage m'en avait fait échapper sur le sol.  Non seulement ça, mais il trouvait également plutôt pertinent de m'insulter sans aucune gêne.  Si je n'étais pas Lancelot l'Adroit, est-ce que je lui aurais ouvert ainsi la porte?  Quelle question stupide, même pour un gamin.

Cette lente convalescence de maladie semblait me rendre particulièrement irritable.

« Même les gens talentueux peuvent mourir.  Vous êtes peut-être en train de gaspiller les dernières minutes de mon existence à tergiverser sur le portique de ma boutique, répondis-je sans quitter l'embrasure de la porte, m'enroulant encore plus dans mes laines, Et veuillez ôter cette botte sale de sur mon parquet, je n'ai manifestement pas l'énergie nécessaire pour passer le balais. »

Je secouai la tête lentement, en grelottant.  Me tenir à l'extérieur aussi longtemps par un temps pareil.  Je plissai le nez en signe de désapprobation totale avant de relâcher ma position raide pour prendre mollement appui contre le chambranle de la porte.  « Puisque la porte est ouverte, je vais accepter d'écouter votre requête.  Je déciderai après si je m'en chargerai ou non.  Soyez bref et concis, le Sans-Visage m'attend dans son royaume et j'ai encore quelques dernières volontés à accomplir avant notre rendez-vous. »

Dramatique?  Pas du tout.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyLun 23 Oct 2017 - 21:40

Le dit Lancelot n'était pas au mieux de sa forme et je lui avais fait remarquer d'ailleurs ; quelque fois qu'il n'aurait pas eu affaire à un miroir depuis longtemps. Il faisait vraiment peur à voir, j'étais même presque convaincu que la Fatalité lui tournerait le dos ou que l'Aïeule se mettrait à pleurer devant son état. La vérité sortait bien de la bouche des enfants comme des adolescents, il lui fallait l'accepter. J'estimais à cinquante pour-cent qu'il pouvait tomber raide à mes pieds à tout instant. Lorsqu'il me répondit, mon estimation monta de quinze pour-cent, à l'évidence il se voyait déjà mort. J'ajoutais cinq autre pour-cent quand il mentionna les dernières minutes de sa courte vie. Je les retirerais si passé la demi heure et ce délai, il ne s'écroulait pas. J'hésitais à ôter ma botte. Elle n'était pas sale m'indiquait mon regard bref vers le sol.

« Parce que c'est vous qui passez le balai ? » Demandais-je stupidement et sans vraiment porter d’intérêt à la réponse. C'était juste histoire de répondre un truc pour qu'il en oublie ma 'sale botte posée sur son précieux parquet.' . Personnellement, je me voyais mal faire le balai si je devais tenir une boutique de grosse renommée. C'était un peu comme imaginer le Capitaine de l'Audacia s'affairer avec une serpillière et un seau d'eau sur le pont. Impensable. Ridicule même. Sa fille oui, mais pas le capitaine ! Non. Jamais.

Il semblait avoir froid quand il reprit en me laissant une chance de m'expliquer. Il me fallait être 'bref et concis' disait-il, ce serait dur, mais pas infaisable. Par contre la suite me fit tirer une de ces têtes. Sans-visage, royaume, dernière volonté, rendez-vous. Il faisait clairement mention à Sithis... l'un des dieux que vénère la Confrérie Noire. La Confrérie à laquelle j'appartenais dans cette autre réalité. Lancelot l-Adroit, si c'était bel et bien lui, serait-il un tueur ? Je manquais de pousser un cri aigu, mais me repris en tentant une correction.

« Bathild plutôt, non ? Bref et concis. Oui. D'accord. Tout de suite monsieur. » Me rappelais-je très rapidement alors que je m'éclaircissais le gosier avec une légère crainte dissimulée qu'un membre de la Confrérie Noire soit sous son nez. J'en avais vu assez pour le restant de mes jours. Je me mit à fouiller dans un petit sac en bandoulière, parfait pour faire des courses rapides, pour y extirper un réveil en forme de dragon et le lui tendre. « Ça. C'est magique. Ça crache du feu. Du vrai. C'est un réveil. C'est dangereux. Il voulait du concis et du bref, je m'y appliquais avec sérieux. Possible de le rendre moins dangereux ? S'il-vous-plai t. » Ajoutais-je poli pour terminer avec un regard à la limite du suppliant.

HRP:
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptySam 28 Oct 2017 - 3:49

Le gamin se mit à fouiller dans son sac ce qui éveilla alors ma curiosité.  Qu'est-ce qu'il pourrait bien me montrer?  Est-ce que ce serait quelque chose d'intéressant?  Je ne laissai point montrer mon intérêt subit, alors que je m'étais d'abord montré hostile à son irruption chez moi.  Je ne devais pas non plus voir mes espoirs s'augmenter trop vite : ce n'était qu'un enfant, il n'avait certainement rien d'extrêmement intéressant à me montrer.  Pas après l'abeille en tout cas.  Personne ne confierait à un enfant quelque chose de la même valeur.  C'était trop dangereux, il n'aurait certainement pas réussi à le protéger.  J'acceptai de prendre le réveil, plutôt sceptique.  Ça manquait de finesse cet objet.  Il avait la forme d'un dragon, grossier.  Son créateur aurait pu travailler un peu plus les détails et donner un peu de lustre aux écailles de la bêtes.  Je ne pus m'empêcher de marquer ma désapprobation d'un pincement de lèvres en observation l'objet que je tournais dans tous les sens.  S'il voulait que je l'améliore, ce serait difficile.  Le créateur de la chose n'avait aucune méthode.  Aucune finesse.  Autant en acheter un nouveau plutôt que de faire quelques retouches sur celui-ci.  Ce serait sûrement moins long.  Je m'apprêtais à lui rendre, en lui disant qu'il n'avait pas les moyens de voir cet objet restaurer par mes soins, car c'était certainement ce qu'il désirait.  Pourtant, il me coupa l'herbe sur le pied en m'exposant finalement sa requête.  Je rétractai mon bras tendu et considérai l'enfant un instant.  Puis je m'écartai du cadre de la porte, encore un peu réticent.

« Entre.  Mais surtout ne touche à rien! » lui ordonnai-je sur un ton sévère.  Je fermai la porte derrière lui et l'emmenai à l'arrière boutique là où il y avait ma table de travail et mes outils.  J'y posai le réveil matin problématique et mis de côté ce sur quoi j'étais en train de travailler avant de me faire interrompre.  Je ne sais trop ce qui m'avait pris, je n'avais jamais eu une graine d'altruisme en moi et rien ne justifiait que je vienne en aide à ce garçon.  D'ailleurs, je n'étais pas tout à fait certains comment je pourrais régler ce problème.  J'étais fabricant d'automates et leur succès était dû aux entités que j'y enfermais.  Le cas était un peu plus compliqué.  Je pouvais supposer que quelqu'un avait lié un élémentaire de feu dans sa création, mais il ne savait pas très bien si prendre.  Autrement, ce n'aurait pas été dangereux.  Le soucis était que je n'étais pas le mage chargé de cet enchantement et je ne pouvais donc pas le défaire moi-même.

« Explique-moi un peu plus en détail le fonctionnement de ce réveil, sinon je ne pourrai pas t'aider.  Je ne pourrai pas l'empêcher de cracher du feu, si c'est ce que tu souhaites il faut que tu retrouves le mage à l'origine de cet enchantement.  Mais je pourrai peut-être limiter les dégâts. »  Je le toisai de haut en bas d'un air sévère pour le rappeler à l'ordre, au cas où l'idée de se mettre à fouiner lui traverse l'esprit.  Je me massai les tempes en fermant les yeux un instant.  Je sentais une migraine se pointer.  « N'exagère rien de ce que tu diras, je dois savoir exactement les détails, » ajoutai-je.  Les enfants avaient une certaine tendance à grossir les faits ce qui faisait que je n'aimais pas travailler pour eux.  Ni même parler avec eux.  Cela m'épuisait et j'avais toujours plus intéressant à faire.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptySam 28 Oct 2017 - 13:44

Était-ce mon regard pailleté ou mes supplications qui avaient fait mouche ? À moins que ce ne soit mon insistance ou mon précieux sorti du sac qui ai attisé quelque chose chez le savant ? Quoiqu'il en soit j'étais à présent invité à rentrer, je faisais un pas de géant dans ma requête, pas de géant significatif alors que ma dite botte sale glissait sur les pavés intérieurs. Je n'allais pas me faire prier, j'étais même soulagé de quitter la froideur du matin en entrant complètement dans la boutique.

« Ohhhhh. » Lançais-je admiratif d'une bouche ouverte avec de grands yeux écarquillés alors que l'adulte me précisait de ne toucher à rien. C'était facile pour lui, mais pour moi c'était une toute autre histoire, c'était même une torture ! Déjà de l’extérieur ça promettait du lourd, mais de l’intérieur c'était vraiment tentant, trop pour moi.  Je le suivais, menaçant de lui rentrer dedans tant je regardais tout autour plutôt que son dos. Mes questions filèrent d'ailleurs sans que je n'en attende une réponse dans l’immédiat. « C'est quoi ça ? Et ça ? Pourquoi y a un bouton ? Il fait quoi le bouton ? Ça vient d’où ? C'est vraiment vous qui l'avez fait ? » Le tout devait bourdonner horriblement à ses oreilles alors qu'il m'amenait plus loin et que nous quittions les merveilles pour... d'autres merveilles en construction. C'était fascinant. Mon désir de toucher aux objets s'intensifier, mais s'estompa quand il reprit, me ramenant à lui, à l'objet de ma visite.

« Je connais pas le mage qui a fait ça vu que c'est pas à moi. Je me précipitais pour ajouter un. Je l'ai pas volé hein, on me l'a offert ! Je suis une honnête homme je vous assure. » Précision exagérée par le mot 'homme'. Le réveil appartenait à Adonis le Lys ou à sa sœur Ortie, il m'avait été donné pour mon départ de l'Académie. Bémol, c'était pas l'objet le plus utile de la création quand on était sur un bateau, surtout quand le dragon se mettait à cracher au dessus des hamacs. Je m'étonnais d'ailleurs qu'il soit toujours en un seul morceau. « Je connais pas bien son fonctionnement, mais il se met à virevolter au dessus des ham- des lits à partir d'une certaine heure ! Huit heures me semble. Je n'avais pas choisi l'heure, mais elle m'arrangeait de temps à autres. Je ne savais de toute façon pas comment changer cet aspect. Et si personne ne met la main dessus, il commence à tout brûler sur son passage ! C'est l'enfer à bord, à l'Académie j'veux dire. Ça devrait pas être compliqué pour vous de mettre une espèce de protection non ? Je compte l'offrir à ma fidèle écoutante, une amie qui écoute des secrets quoi, elle a juste 10 ans... ou 11... je sais plus, à moins que ce ne soit 9 ? Je ne savais plus vraiment du tout et mon regard devait sembler aussi loin que stupide à l'heure actuelle. Quoiqu'il en soit elle sera blessée si vous ne m'aidez pas Monsieur ! » C'était une urgence. La vie d'Éponine était en jeu et ce serait la faute de Lancelot l'Adroit si elle se trouvait blessée par mon cadeau.

J'extirpais une petite somme de ma besace cachée. Petite somme assez louche compte tenu de mon âge, même si elle était loin de suffire encore pour me permettre d'acheter le plus beau des automates. J'avais inventé une recette moi et croyez-le ou non, elle me rapportait fleurons depuis ! De plus en plus même. « J'ai de quoi payer vos services... une partie pour l'instant en tout cas. »


Dernière édition par Tim l'Escampette le Dim 11 Mar 2018 - 18:04, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMer 1 Nov 2017 - 6:02

Mais est-ce que ce garçon qui s'était forcé un chemin jusque dans mon atelier alors que j'étais fermé pour des raisons évidentes n'était pas un parent de cet horrible gamin venu m'importuné quelques mois plutôt en me bombardant de pourquoi?  En temps normal, l'intérêt que suscitait mes créations auprès de mes visiteurs m'apportait un certain sentiment d'accomplissement, mais j'étais si exténué que l'idée de devoir répondre à cette avalanche d'interrogations me rendaient complètement fou.  Une de plus et je le mettais dehors.  Ce n'était pas vraiment de sa faute, il était seulement passé au mauvais moment.  Je m'efforçai de prendre mon mal en patience en songeant qu'au moins, le problème qu'il m'apportait était intéressant.  Si ce n'avait été le cas, je crois que je lui aurais simplement fermé la porte au nez.

S'il m'apportait des précisions sur sa propre personne, je ne m'y intéressais très peu.  Je n'étais pas particulièrement très honnête moi-même si on prenait la définition générale de la chose.  Il aurait très bien pu l'avoir volé, ça ne m'aurait pas fait un pli.  Je côtoyais suffisamment de voleurs de façon régulière pour que ça ne m'affecte pas du tout.  Mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir.  C'était même mieux en vérité.  Je pouvais mieux protéger ceux que j'aimais ainsi.  Ce n'était qu'une simple garantie du succès de mon entreprise.  Une protection de ma vie privée.  Toutefois, l'idée qu'il n'était pas tout à fait honnête à propos de sa propre vie se glissa vite comme une évidence à mon esprit. Il corrigerait beaucoup trop ses phrases pour que je ne le remarque pas.  Il ne laissa néanmoins rien échappé de particulièrement intéressant et je doutais de toute façon qu'un gamin de quoi… moins de quinze ans puisse m'apprendre quelque chose d'utile.  C'était peut-être le sous-estimer, certes, mais je n'en changeais pas moins mon avis à ce sujet.

Les choses s'éclaircissaient plus il parlait.  Il voulait donc offrir un présent à sa petite amie et celle-ci étant plutôt jeune, un dragon cracheur de feu semblait une idée plutôt impressionnante.  Il n'était pas Cielsombrois par hasard?  Par contre, une petite fille de neuf ans, c'était quand même un peu jeune.  Je me retins de lui faire remarquer.

« Tout d'abord, on se calme. Ça ne sert à rien de paniquer pour si peu.  Personne ne sera blessé sur les ponts, » lâchai-je d'abord et avant tout après un petit moment de réflexion.  Le problème qu'il me confiait n'était pas simple non plus, mais j'avais ma petite idée de ce que je pourrais faire.  Ça pourrait être intéressant, mais j'espérais qu'il n'avait pas l'intention de repartir avec l'objet le jour même parce que ce serait alors impossible de l'aider.

J'allais poursuivre lorsqu'il posa sur la table une petite bourse qui semblait un peu trop remplie pour une jeune personne de son âge.  Je ne posai toutefois pas de question.  Si c'était de l'argent volé, je n'avais rien à faire avec celui-ci et j'avais bien suffisamment de preuves pour m'absoudre de toute complicité.  Ça et ma renommée.  Qui croirait que le maître artisan l'Adroit serait affilié à ce genre d'organisation?  C'était exactement ce que je voulais.

« On va parler prix tout à l'heure, je suis concentré à déployer les ailes de mon imagination pour trouver une solution et le cliquetis des pièces dans ta bourse fait interférence au fil de mes pensées.  Maintenant range-moi ça, » ordonnai-je tout en agitant la main.  Je voulais que ma table de travail soit complètement dégagée.

« Quand prévoyais-tu offrir ce présent à ta dulcinée?  Car vois-tu, plus que d'argent dans ce genre d'entreprise, ce qu'il te faut c'est du temps. »  Et beaucoup de temps considérant l'âge de la fillette.  Et le fait même qu'il n'en soit pas certain.  Peut-être ne l'aimait-il pas beaucoup finalement.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyVen 3 Nov 2017 - 15:47

Rho que je pouvais cafouiller à m'en mordre la langue à mesure que je tentais de m'expliquer à Lancelot l'Adroit – malgré un léger doute. J'étais bon menteur pour mon âge, je trouvais, mais peut-être pas encore assez bon ou assez sournois. Élève j'aurais pu mentir sur un passé de pirate rien que pour paraître plus aventureux auprès de mes compagnons, mais il m'était bien difficile de faire l'inverse aujourd'hui. J'avais goûté à l'Académie et à l'Audacia, ma préférence avait été vite faite et il me tardait de mettre les voiles et de reprendre enfin la mer.

Pourtant avant de quitter les quais, je désirais ardemment mettre de l'ordre dans mes affaires et mes idées. J'appréciais beaucoup Éponine et je trouvais qu'un réveil matin lui serait plus utile qu'à moi-même à son entrée à l'Académie. Bémol, la dangerosité de l'objet n'était plus à refaire d'où ma présence Aux merveilles Adroites. Série de questions fusèrent quand j'entrais dans le bâtiment après avoir obtenu le droit de passage du maître des lieux ou du prétendu maître l'Adroit très faible. J'avais fini dans l'arrière boutique obscure sans me poser de question à ce niveau et j'avais vite fait d'étaler ma bourse de piécettes pour indiquer que je n'étais pas un pauvre garçon voleur qui comptait profiter d'un savant. Indiquer que j'étais mousse sur un bateau pirate aurait été pire, d'où mes mensonges. Cela dit, l'entendre mentionner 'les ponts' m'avait fait arquer un sourcil, avait-il saisi et cela lui importait peu, ou bien n'était ce qu'une image ? Sans vouloir prendre des risques inutiles, je m'étais contenté d'hocher la tête comme un pantin. Ce n'était pourtant pas 'rien de si peu' à mon avis si une gamine prenait feu, mais je n'avais pas prit la peine de relever ce point.

« On va parler prix tout à l'heure, je suis concentré à déployer les ailes de mon imagination pour trouver une solution et le cliquetis des pièces dans ta bourse fait interférence au fil de mes pensées.  Maintenant range-moi ça, »

« Je vois... » Je m'exécutais rapidement, reprenant ma bourse et la rangeant sous ma ceinture. Je devais admettre cela étant être bien perplexe à l'entendre parler de 'déployer les ailes de son imagination'. Sa faible santé était-elle dû à l'épidémie ou à un abus des drogues de mon duché ? Je jetais un bref coup d’œil alentours, m'attendant à tomber sur une substance ou une odeur en particulier, mais ne trouvais rien. Je m'étranglais par contre en entendant sa question, mais surtout sa supposition.

« Ma dulcinée ? Qui ça ?! Éponine ? Pft c'est ridicule, c'est qu'un bébé. » Un gros bébé dans ce cas, mais elle était trop jeune pour m'attirer d'une manière ou d'une autre. Elle se rapprochait plus de la poupée à bichonner ou de la petite sœur à titiller qu'autre chose. Et je me sentais bien obligé de lui annoncer mes couleurs ou mes futurs couleurs. « Je préfère les femmes. » et pour bien décrire mes mots, j’agrémentais ma réponse de gestes sur mon torse, plus haut que mon torse, entendant deux masses voluptueuses qui n'existaient chez aucun de nous deux, ni même chez ma prétendue dulcinée. Sans quitter ma gestuelle explicative et ridicule, je repris quand même. « Si je voulais un travail vite fait mal fait, j'aurais été frapper à une autre porte que la vôtre avec ma bourse, monsieur. » Ah que l'homme devait sans doute regretter que je n'ai pas fait cela. « Est-ce que vous pensez que pour le Jour des Anciens cela pourrait-être fait ? Ce serait une bonne occasion... ou même pour la fin de l'année ou le début de la suivante. Ou un autre jour important pour offrir pareil présent. » Je ne serais pas de retour avant la dernière semaine de novembre de toute façon. Je n'étais pas maître de l'Audacia, j'étais maître de la flemmardise.

Et j’arrêtais enfin ma gestuelle des mains douteuse.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyVen 10 Nov 2017 - 14:22

Je retins un sourire amusé : et lui n'était-il pas qu'un bébé aussi?  Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que cette gamine.  Dans quelques années qui sait, elle lui ferait tourner la tête.  Il essayait beaucoup d'être un adulte pour ça ne marche réellement.  Je ne pus le retenir cette fois, cette grimace de plaisir en le regardant accompagner la parole des gestes.  N'était-il pas encore trop jeune pour comprendre le cœur des femmes.  S'il n'avait pas été mon client, je lui aurais probablement passé une main dans les cheveux pour les lui ébouriffer.  Pour toute réponse à cette explication particulièrement claire, j'haussai simplement les épaules pour porter à nouveau mon attention sur le réveil-matin.  J'avais ma petite idée quand à la façon d'arranger les choses, mais voilà, ça prendrait du temps et ce ne serait certainement pas prêt avant la fin de la journée.  Il me faudrait d'abord du temps pour rassembler les pièces nécessaires.  Je ne pourrais qu'ensuite les assembler.  Faire quelques plans au préalable ne ferait pas de mal non plus.  L'opération serait délicate, mais pas impossible.  Et si je pouvais arriver à ce que j'imaginais dans ma tête, ce serait vraiment une petite merveille.  De monstre cracheur de feu à chef d'oeuvre.  C'était un défi charmant.  Avec la guerre qui s'éternisait, l'épidémie magique qui avait ravagé le continent, de moins en moins de gens venaient à la boutique pour passer commande ou même tout simplement acheter ce qui s'y trouvait déjà.  Les Merveilles adroites deviendraient bientôt les Merveolles décrépies à ce rythme.  Même si ce n'était qu'un enfant, sa venue était la bienvenue finalement.  Après près de deux mois d'absence, reprendre un peu du commerce commençait à être pressant, même si je ne m'y sentais pas encore tout à fait prêt.  Je voulais réserver mes énergies pour améliorer l'abeille.  Une fois la boutique ouverte de nouveau, il sera plus compliqué de m'y pencher discrètement.

« Le Jour des Anciens… » répétai-je en réfléchissant.  Cela nous emmenait à la fin novembre.  Nous étions au début d'octobre.  Cela me laissait environ un mois et demi pour compléter la commande.  Oui c'était faisable.  Je frottai entre mes doigts ma barbe inexistante tout en réfléchissant encore un peu avant de me prononcer.  « Je crois que ça pourrait être prêt pour le Jour des Anciens.  Certainement pas avant, bien évidemment, » déclarai-je.  J'opinai du chef quand il s'arrêta enfin de gesticuler des bras pour me dessiner la forme courbée d'une femme.  « Maintenant que nous sommes tous bien d'accord et au courant de ce que c'est qu'une femme, si nous passions aux détails?  Voilà ce que je pourrais faire.  À chaque fois que le dragon se mettra à cracher du feu, une boule de cristal se déploiera autour de celui-ci.  Elle empêchera les flammes de s'éparpiller partout.  Et comme il s'agit d'un présent pour une dame, elle pourra prendre la forme d'une fleur.  Comme c'est une magie de lévitation qui fait voler l'objet, il ne devrait pas y avoir d'influence à propos de la chose.  Est-ce que cela conviendrait? »  J'attendis avec anticipation sa réaction.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyVen 10 Nov 2017 - 17:17

Mais laissez moi rire, moi et Éponine, ensemble, jamais de la vie. J'aurais pu en être mort de rire si je n'étais pas choqué qu'on ai pu nous imaginer ainsi, elle et moi. Je ne faisais pas dans les enfants, ni même dans les 'jeunes', je visais la maturité et l’expérience. Expérience qu'il ne me viendrait même pas à l'esprit de partager avec elle et rien que songer à cela me faisait retrousser le bout du nez. Lui conter par la suite, quand elle aurait la vingtaine à la rigueur – si elle était toujours affreusement  innocente, la conseiller sur certaines positions illustrées dans le Petit Mirta aussi, pourquoi pas. Et encore ! Non, franchement fallait avoir l'esprit mal tourné pour penser que j'avais vue sur une enfant. Ça me filait le bourdon tient. J'avais du mal à m'en remettre. À coup sûr j'offrirais mon présent à Éponine en précisant la nature de mon geste...

Le Jour des Anciens ou qu'importe, ce serait pour la féliciter de sa rentrée à l'Académie. Et chanceux que j'étais, la date sembla lui convenir ! Je m’en réjouis d'un large sourire et d'un hochement de tête impatient à l'idée de ce qu'il pourrait faire du réveil. L'enseigne devait trouver son nom dans ses mains. Et le réveil deviendrait merveille à son tour ! J’arrêtais de limite me tripoter le buste quand il m'indiqua qu'il était temps de passer aux détails. Parlait-il d'argent ou bien de – Ah ces détails là. Bien sûr. Ou avais-je la tête, me demandais-je en moi-même.

« Une fleur. » J'imitais son geste réfléchi en frottant mon menton à mon tour. « C'est très fille, lagran même, mais elle va adorer ! Et ça la réveillera sans la tuer, c'est le principal. » J'en étais plus que convaincu. Les fleurs c'étaient jolies et ça sentaient bon, ma fidèle écoutante sautillerait de joie à la limite de se prosterner devant moi... son roi noir de la Rose.  

Je m'exclamais presque à le féliciter et à le jalouser :

« Vous vous y connaissez bien avec le sexe féminin vous, ça se voit ! Vous en offrez souvent, vous, des fleurs ? » Je gardais ma question du 'c'est combien' une fois les... détails réglés.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 14 Nov 2017 - 13:06

Je regardai le gamin un peu perplexe.  Sa remarque m'avait quelque peu surprise.  Oui, on pouvait dire que je m'y connaissais en femme, mais pas exactement non plus.  J'en avais connu quelques unes qui étaient passées entre mes draps, on ne refaisait pas une nature de Cielsombrois, mais il n'y en avait pas des masses non plus sur la liste.  Et elles n'étaient jamais restées dans ma vie.  Je ne l'avais jamais désiré d'ailleurs.  J'étais trop occupé pour songer à ce genre de choses.  Jusqu'à ce que je rencontre Mélodie.  Mais je ne lui avait jamais offert de fleurs à elle, l'idée ne m'avait jamais même traversé l'idée.  Je ne croyais pas qu'elle puisse éprouver quelque plaisir que ce soir à recevoir un bouquet de roses de ma part.  Les choses avaient été très claires quand elle avait répondu à la blague à ma déclaration discrète.  C'était mieux ainsi, je ne la perdrais pas comme amie et c'était ce qui me consolait le plus.  Du moins, je le croyais.  Je connaissais d'ailleurs une jeune fille qui aurait bien aimé recevoir des fleurs elle.  Mais peut-être pas de ma part.  J'avais beaucoup pensé à elle depuis mon retour, j'avais guetté le bout de son museau fin pointer son nez chez moi, mais la boutique était fermée, je n'avais pas annoncé mon retour et si parfois j'imaginais le son chantant de ses pas discrets sur le parquet, ce n'était qu'un rêve.  C'était une sensation étrange.  Je la connaissais depuis longtemps déjà, je m'étais souvent pris au plaisir de la taquiner, elle et ses joues qui prenaient si rapidement cette charmante teinte rosée, mais elle n'avait jamais autant occupé mon esprit que depuis cette fois où elle était venue accompagnée de Melbren me rendre visite.  Elle avait hanté les rêves de mes délires dans la maladie et jusqu'alors… je ne l'avais point revue.  Point encore.  J'attendais sa visite.  Peut-être pourrais-je lui écrire?  Mais elle trouverait certainement cela indécent.

« Je préfère préserver ce genre d'attention pour une femme spéciale, » répondis-je simplement.  J'étais Cielsombrois, j'aimais plaire et me montrer séduisant, mais de façon plus modérée que certains de mes compatriotes.  Je croyais qu'il existait sur ce continent une âme qui correspondait à la mienne et qui ferait que nous serions toujours ensemble une fois que nous nous serons trouvés.  J'avais cru un instant que c'était Mélodie, mais finalement… peut-être m'étais-je trompé.

« Je suis ravi que l'idée convienne donc.  Je vais d'abord faire l'acquisition des matériaux nécessaires à l'amélioration de ce réveil-matin quelque peu dangereux.  Cela prendra quelques semaines.  Entre temps, j'aimerais bien avoir quelques précisions sur le mode d'arrêt de cette machine cracheuse de feu.  Je veux bien la prendre chez moi, mais il est assez évident que la perte de mon matériel serait très onéreuse. »

Je ne serais pas gêné un seul instant de lui mettre sur les épaules le poids de la facture engendrée par la perte de mon matériel.  Même si ce n'était qu'un enfant.  Mon atelier, c'était toute ma vie et s'il venait à passer sous les flammes, je ne m'en remettrais jamais.  Je venais à peine de finir d'en soulever toute la poussière accumulée pendant mon absence.

« Pour le moment, je crois que nous pouvons monter à quelques ducats l'affaire.  Avec la guerre, le matériel se fait difficile à se procurer et il faut donc payer le prix. »

Je ne me contentais pas de matériel de piètre qualité pour réaliser mes oeuvres.  À mes yeux, la beauté n'avait pas de prix.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 14 Nov 2017 - 15:44

Si je m'attendais à un étalage de son expérience en matière de femme, je pouvais me mettre dès à présent le doigt dans l’œil. Voir carrément la main même. J'étais on ne peut plus déçu. Bouche à moitié ouverte, regard sceptique, j'essayais d'accepter sa confession honteuse. Il devait avoir en fait très peu d’expérience à son actif, et peut-être était-il au même niveau que moi après tout, à moins qu'il n'ai connu que des hommes. Les trois hypothèses expliqueraient en tout cas pourquoi il ne désirait pas offrir une multitude de fleurs parfumées à une ribambelle de femmes. Critiquer ? Je n'aurais pas osé, pas alors que je lui demandais ses services. Je me contentais plutôt d'hocher la tête, compatissant en affichant un sourire plutôt doux.

« Je vois, c'est... romantique. Gentil même... peut-être que vous vous y connaissez mieux en homme ? Je ne vous jugerais pas, si c'est le cas, sachez-le monsieur. » Je préférais honnêtement et sincèrement pour lui qu'il me fasse part de son homosexualité plutôt qu'il ne m'explique que la seule femme spéciale qui comptait dans sa vie était sa mère.

Il était ravi, pas autant que moi, d'avoir trouvé la solution pour rendre moins dangereux ce réveil et je m'en frottais les mains tandis qu'il listait les problèmes qu'il risquait de rencontrer. À sa question je répondis vivement par dessus ses mots. « Il faut l'attraper et lui tirer la queue. » J'haussais même les épaules en précisant cela, je n'étais pas l'inventeur et j'avais cessé de me poser la question de savoir si le pauvre été tourmenté ou complexé sur un point au moment de la création. « Fort. » Précisais-je en captant le mot 'onéreux'. Adonis, mon ami, celui qui m'avait offert ce cadeau empoisonné, m'avait signalé également qu'arracher les yeux du dragon fonctionnait aussi, mais je trouvais ça plutôt barbare.

Lorsqu'il indiqua le prix, je fut prit d'un blanc profond, mon esprit ne semblait plus vouloir me répondre et j'hochais la tête de manière absente. Ducats. Quelques ducats... rien que ça. Avec quelques ducats je pouvais m'acheter une tour à Lorgol. Avec un ducat je n'offrirais certainement pas un présent à Éponine, non, je m'offrirais les faveurs de la plus belle femme d'Arven pour au moins une nuit voir une heure. Ducat. Et dire que j'étais content d'avoir ramasser cette bourse contenant un écu, 75 fleurons et 19 pistoles. Même ce que m'envoyait mes parents – lesquels me pensaient toujours à l'Académie – n'était pas assez pour m'offrir ses services. Et si j'ajoutais le salaire de l'Audacia ainsi que celui de ma recette récente, cela ne ferait que monter à un seul ducat, et encore, je n'en étais pas sûr !

« Faites vous des promotions ? Et si je vous laisse l'objet plus longtemps ? Ou je peux peut-être vous offrir autre chose ? » Un petit Mirta ne lui serait pas de refus.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 21 Nov 2017 - 9:34

J'arquai un sourcil lorsqu'il mentionna mes préférences, mais ne relevai pas la réflexion : ce n'était pas particulièrement important.  D'ailleurs, je n'avais moi-même jamais réellement accordé d'importance à la chose.  Hommes, femmes.  Presque la même chose.  Mon côté romantique s'attardait plutôt à la personne en question qu'à son physique et son identité.  Je rêvais de passer ma vie avec quelqu'un qui comprendrait mon art, qui partagerait avec moi cet amour pour les jolies choses.   Quelqu'un qui me comprendrait.  Mais il était encore trop jeune ce garçon pour comprendre tout à fait cela.  Il n'avait décidément pas encore goûter à la chaire pour encore décrire le corps d'une femme avec d'amples mouvement désignant une simple forme.  Une femme, c'était plus que cela, c'était beaucoup plus beau que cela.  C'était la douceur de leur peau sur nos prunelles, leurs rires enchanteurs, leurs petites manières indignées quand on les ennuyait.  Une femme, c'était encore plus de l'intérieur.  Combien de dames, bien habillées avec une silhouette magnifique avaient-elles foulé le parquet de ma boutique pour ne prouver être que de détestables âmes, sans aucune grâce innée, des parodies ridicules et honteuses?  Beaucoup trop pour que je me rappelle toutes d'elles.  Elles ne le méritaient pas.  Tout comme elles n'avaient aucun droit à posséder aucune de mes œuvres.  D'ailleurs comprenait-il, cet enfant, que si j'acceptais de l'aider, ce n'était pas seulement pour son argent, ni même parce que le projet était intéressant, mais bien parce qu'il y avait quelque chose en lui qui me plaisait?

Par contre, il semblait que mes prix n'entraient pas exactement dans ses moyens, en considérant son visage devenu blanc comme un linge en entendant parler de quelques ducats.  C'était peut-être trop dispendieux pour un enfant de son âge, mais je ne pouvais tout de même pas détourner l'essence même de mon art en me procurant des matériaux de basse qualité.  Je n'avais pas le choix.  Je pourrais peut-être réduire un peu sur la main d'oeuvre, ce projet semblait d'une certaine importance pour ce jeune garçon.  Ce n'était pas comme si j'avais du mal à vivre.

« Nous pourrions négocier cela certes.  Je vois toutefois pas ce que tu pourrais m'offrir de très utile, » répondis-je.  Et c'était vrai.  Qu'avait-il à offrir qui puisse vraiment être d'un quelconque usage, lui qui n'avait pas encore de barbe au menton.  Je croisai les bras, en regardant le dragon.  Lui tirer la queue hein pour le faire s'arrêter.  Une idée bien cielsombroise.  Je devrais trouver quel était cet homme ou cette femme qui prétendait à un certain art en créant de pareilles choses.  Il ou elle avait bien besoin de quelques leçons, sauf peut-être sur l'humour.

« Nous rediscuterons du prix une fois que j'aurais réussi à me procurer tout le matériel nécessaire.  Je ferai ce que je peux pour trouver de la bonne qualité à prix abordable.  Mais je ne pourrai pas couper sur le prix du matériel.  Néanmoins, pour l'art, je peux bien me passer de rétribution pour mes services. »

Je toisai le jeune adolescent.  Oui, pour l'art j'étais prêt à faire preuve d'une certaine part d'altruisme, mais pas complètement gratuitement.

« Tu es étudiant à l'Académie, c'est cela?  Tu me sembles assez vigoureux.  Une fois que je t'aurai remise la pièce, tu pourras venir les matins de neige déblayer ma porte.  Ce sera pour compenser le travail que j'y aurai mis.  Ça te convient? »

J'avais de fortes suspicions à propos de son assiduité à suivre ses cours, il semblait cacher quelque chose, mais je n'avais aucun intérêt à percer sa couverture.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyMar 21 Nov 2017 - 16:13

Il ne releva pas ma question sur son expérience avec les hommes, ni ne s'en offusqua, j'en déduisis donc que j'avais touché dans le mille, qu'il était conscient, mais bien trop timide ou gêné pour affirmer ses penchants. Que Mirta l'aide à s'exprimer librement ! Si seulement il avait goûté à mon duché, il se serait délivré de ses chaînes invisibles depuis longtemps. Lui arrivait-il seulement d'inviter des jeunes hommes ou des plus vieux dans sa boutique pour un tout autre genre d''affaire' ? Mon petit doigt me disait que les tables de l'arrière boutique conviendraient sans mal pour accueillir deux poids lourds si pas plus. Et le regard que je lançais au décor me conforta dans l'idée que ce ne serait pas si mal. Sur l'Audacia c'était pas franchement le confort que recherchaient les ébats que j'avais pu apercevoir, mais ils n'auraient certainement pas dit non au luxe de l’endroit où je me trouvais à présent.

Après quelques détails sur l’arrêt du réveil et quelques questions qui indiquaient clairement que je ne devais pas avoir les moyens, le propriétaire me jeta un coup d’œil avant de relancer sur les négociations et les choses que je pouvais lui offrir. J’espérais grandement qu'il ne pensait pas à ce que je pensais à cet instant, car je ne pourrais pas la lui donner. Pas avant d'avoir goûté à la chair de mon choix, ce qu'il n'était pas. Je laissais donc le silence lui répondre. Parler petit Mirta n'aurait pas été avisé de ma part et je ne voyais pas que lui offrir à moins que l'Audacia ne mette la main sur un trésor. Je pourrais lui fabriquer un bracelet, mais il risquait de mal interpréter mon geste. Après tout, si une fleur à offrir signifiait autant pour lui, que voulait faire passer un bracelet comme message ?! Une demande de mariage, complètement, naturellement... et vu comme ça, je devais avoir pas mal d'époux et d'épouses si je pensais au nombre de petits bracelets ficelés que j'avais déjà offert.

Tout silencieux, repoussant les idées saugrenues qui m'accablaient, je ne  pu qu'acquiescer ses propos indiquant une réduction du prix de bon cœur.

« Oh vous êtes trop bon monsieur l'Adroit. » J'étais poli et je ne m'étais plus en doute son identité. Si il était près à faire abstraction de quelques coûts, je ne pouvais me montrer grossier ! J’espérais qu'il baisserait le prix de beaucoup jusqu'à mon retour de l'Archipel. Je le saluais même promptement d'un signe de tête raide en croisant son regard. J'hésitais brièvement à relever le menton en l'entendant parler de l'Académie, mais finalement la suite me rassura et confiance reprise, je lui répondis.

« Étudiant en comptabilité. J'affichais un grand sourire, pas parce que j'étais fier de la matière, mais parce que j'étais fier de ne plus la suivre. Et plus vigoureux que moi, vous ne trouverez pas ! Bon là je me jetais clairement des fleurs, mais je n'allais pas le détromper alors qu'il me faisait un compliment. Vous pouvez compter sur moi pour déblayer derrière votre porte sans soucis ! Après le jour des Anciens, je serais tout à vous. » J'aurais sans doute dû tourner sept fois ma langue avant de parler. Il risquait d'y voir une invitation, mais j'étais trop heureux de m'en tirer pour le coup. Nous serions sans doute de retour avec l'Audacia et en mentionnant le jour des Anciens une nouvelle fois, je démontrais que j'étais bien un élève et que j'en serais. Même si je n'y serais pas, mais ça, il ne pouvait pas le savoir.

« Hum, je vais devoir partir sous peu. Demain c'était plus que sous peu. Est-ce que je vous donne ce que j'ai maintenant où est-ce que je réunis le plus que je peux à notre prochaine rencontre et ainsi de suite ? En tout cas, vous avez ma parole monsieur, en tant qu'élève sérieux de l'Académie, je vous verserais la somme que je vous dois ! » Pirate aurait donné moins de valeur à mes mots j'me disais.
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Lancelot l'Adroit
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyLun 27 Nov 2017 - 15:31

Il avait un drôle de petit air empli de fierté en mentionnant son domaine d'études, ce que je ne pouvais pas tout à fait comprendre.  Comptabilité.  Vous parliez d'un sujet fort ennuyant.  Il n'y avait pas place à la créativité dans ce domaine – c'était ce que j'avais appris entre les lignes des quelques livres que j'avais tenté de lire à la bibliothèque de l'Académie à l'époque.  Je n'avais réussi à n'en finir aucun et le peu que j'avais lu ne m'avait jamais été utile, même depuis l'ouverture de ma boutique.  Alors non, je ne pouvais très certainement pas comprendre ce genre de sentiment à l'égard d'une matière aussi peu poétique.  En vérité, il n'y avait rien d'artistique dans l'art des chiffres, rien pour séduire la fleur de mon âme.  Et pour être tout à fait honnête, avec son teint un peu halé, il avait l'air de tout sauf un rat de bibliothèque occupé à faire des additions de tout son temps libre.  Enfin, ça ne me regardait pas, ni ne m'intéressait, donc je ne posai aucune question à ce sujet.

« Il ne sera pas nécessaire de faire le paiement tout de suite.  L'objet me servira de garantie, après tout il a une valeur précieuse et si jamais je ne reçois pas mon dû, je pourrai toujours le revendre, » répondis-je simplement à sa demande.  Je n'étais pas pressé de recevoir l'argent, j'avais suffisamment de fonds pour faire l'achat des matériaux nécessaires.  En acceptant ses fleurons à l'avance, il pourrait y avoir des malentendus sur le prix.  Je préférais toujours être payé en une seule fois si je pouvais éviter les  paiements à terme.

Je le regardai et lui adressai un mince sourire.  « Bien évidemment, sur ma parole, le réveil sera prêt à la date prévue et ne partira pas en compagnie d'un autre propriétaire avant que je ne sois certain qu'il ne soit laissé à l'abandon.  J'ai horreur des œuvres d'art qui prennent la poussière.  Et c'en sera très certainement une quand j'en aurai terminée avec elle. »

Ma voix croassa subitement.  J'avais parlé trop longtemps pour l'énergie que j'étais capable d'y mettre.  L'enthousiasme du projet m'avait requinqué un peu, mais les effets s'estompaient déjà.  Je fis un geste de la main pour le congédier : je n'avais plus besoin de lui dans mes pattes désormais.

« Maintenant que voilà chose entendue, fais-moi le plaisir de débarrasser le plancher, je suis toujours fermé et j'ai besoin de repos moi aussi.  Allez, ouste maintenant! »

Je le poussai légèrement à l'écart de la table pour le mener jusqu'à la sortie.  Et je n'ouvrirai pas une seconde fois la porte de la journée.
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Message Sujet: Re: Aux portes de Lancelot   Aux portes de Lancelot EmptyLun 27 Nov 2017 - 18:27

Ah, la comptabilité ! Je comprenais bien le sujet, mais je n'avais pas été amène de l'épouser pour autant, puisque j'avais jeté mon gage de fiançailles – le boulier – par la fenêtre avant de planter ma dulcinée matière en fuyant sous son nez. Au regard qu'il me lança, je compris que c'était tout aussi son truc que c'était le mien, mais je ne me défis pas pour autant de ma fière expression. S'il savait ! Si seulement ! Mais il ne le saurait pas, non, valait mieux que ça en reste là, caché. L'idée que mon teint, obtenu a passer mon temps sur le pont de l'Audacia, lui mette le doute ne m’effleura même pas l'esprit. Après tout, je n'avais que très peu l'occasion de mirer ma sale trombine pour y voir les changements effectués par les bienfaits de l'océan et du temps sur mon corps en pleine croissance. Je comptais les boutons liés à l'adolescence et c'était déjà trop.

Quant au coût, sa réponse me rassura une nouvelle fois. Même si  imaginer l'objet entre les mains de quelqu'un d'autre, à supposer qu'il m'arrive une bricole durant le prochain voyage, ne me plaisait guère. Je me mordis la langue pour m’empêcher de répondre que cela ne se faisait point du tout et que les retards existaient, mais il était tout dans son droit de disposer de la création si je ne me montrais pas ou plus. J'aurais fait pareil à sa place, surtout que je ne donnais pas vraiment d'épaisseur avec mes belles paroles et ma silhouette d'adolescent. Il dû remarquer mon expression changeante puisqu'il reprit et ce que j'entendis là me plu bien davantage.

« Merci pour votre confiance, Monsieur. » Répondis-je, même si je savais qu'il n'était pas question de ça. « J'ai grand hâte de voir le chef-d’œuvre que vous en ferez ! Sur ma vie que je reviendrais vous voir ! » C'était de bien grands mots, mais ce n'était pas mentir pour un mousse. Terminer par un : Sur mon boulier je reviendrais vous voir, aurait sonné cruellement faux, même pour mes oreilles. Je me demandais d'ailleurs où il se trouvait à présent, toujours dans les jardins en miettes ou bien dans les mains d'un autre élève ? Je ne le saurais probablement jamais.

À son changement de voix, j'arquais un sourcil. Si j'avais eu du miel sur moi, je lui en aurais bien proposé, mais pourquoi en aurais-je seulement eu à disposition ? Je cru qu'il avait pour soudain projet de chasser une mouche avant de comprendre que son geste m'était destiné. Il me congédiait, moi. Je n'avais même pas encore fait le tour de sa boutique ! Mais il avait raison de mettre les pendules à l'heure, il était plus que temps de filer. Mais quand même...

« Pourquoi ? » Ne pu-je contenir alors qu'il reprenait à grand renfort de 'oust' et de besoin de repos. Quel malpoli, me fis-je en moi-même accompagné d'une moue tout simplement irritée alors que j'étais... poussé vers la sortie. Mais monsieur, MONSIEUR ! Je suis un jeune homme, on ne me pousse pas vers la sortie, moi, j'y vais comme un grand. Et en accord avec mes pensées, je lui facilitais la tâche en me laissant faire, non sans poser des questions jusqu'à la porte comme à mon arrivée.

« Et il sert à quoi cet objet ? Et celui là ? Pourquoi il a cette forme, dites, pourquoi ? »

Mes questions restèrent sans réponses et la porte claqua soudain derrière moi sans que j’eus remarqué que je me trouvais déjà dehors. Figé, je fus parcouru d'un frisson avant de me retourner droit comme un piquet sur la porte de la boutique où la silhouette du propriétaire commençait doucement à s'éloigner. Me mordillant la lèvre, mécontent, je ne pu hésiter à l'envie de l’embêter une dernière fois avant mon départ. Et je me remis à tambouriner de plus belle pour indiquer fortement au bout de cinq minutes de tapage :

« Merci Monsieur l'Adroit ! Je reviendrais ! »

Et je m'éclipsais enfin, le laissant à un repos bien mérité.


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