RP Express • L'oiseau qui vole n'a pas de maître

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Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés

Amarante de Nacarat & Manaël l'Ardence

L'oiseau qui vole n'a pas de maître

RP express

Quelles œuvres merveilleuses, quel coup de pinceau ! Amarante de Nacarat a beaucoup d'admirateurs, et parmi eux, un spécimen fort incongru. Une femelle épervier s'émerveille pratiquement devant l'un de ses tableaux plein de couleur et voilà plusieurs heures qu'elle suit la peintre pour tenter de la convaincre de la peindre à son tour.

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C'est parti !

Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés

Manaël l'Ardence & Amarante de Nacarat

L'oiseau qui vole n'a pas de maître

RP express

• Date : 30 juin 1003
• Météo (optionnel) : Je vous dirais bien, mais y a un piaf qui m'harcèle et m'empêche de voir
• Statut du RP : Express
• Résumé : Quelles œuvres merveilleuses, quel coup de pinceau ! Amarante de Nacarat a beaucoup d'admirateurs, et parmi eux, un spécimen fort incongru. Une femelle épervier s'émerveille pratiquement devant l'un de ses tableaux plein de couleur et voilà plusieurs heures qu'elle suit la peintre pour tenter de la convaincre de la peindre à son tour.
• Recensement :

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• [b]Mettre la date ici :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3936-rp-express-o-l-oiseau-qui-vole-n-a-pas-de-maitre]L'oiseau qui vole n'a pas de maître[/url] - [i]Manaël l'Ardence & Amarante de Nacarat[/i]
Quelles œuvres merveilleuses, quel coup de pinceau ! Amarante de Nacarat a beaucoup d'admirateurs, et parmi eux, un spécimen fort incongru. Une femelle épervier s'émerveille pratiquement devant l'un de ses tableaux plein de couleur et voilà plusieurs heures qu'elle suit la peintre pour tenter de la convaincre de la peindre à son tour.

Qu'on soit bien clair : Amarante n'avait rien contre la nature. Rien du tout. Les fleurs, les espèces de petites … Choses … Qui vivaient en général dans le milieu naturel, elle aimait bien… Quand c’était maîtrisé. Comment penser autrement ? La Lagrane avait vécu la moitié de sa vie dans un environnement maîtrisé. Aussi, toute attaque, tout débordement imprévu de son entourage immédiat avait tendance à la surprendre plus que nécessaire.

Elle se trouvait pour l’heure, la rousse, sur les terres du Ru-d’Argent. Les doigts encore vierges de ses peintures, elle avait cependant demandé l’autorisation de réaliser quelques esquisses pour une toile à venir, présentant pour cela l’une des siennes aux couleurs éclatantes.
Et puis ça avait commencé. L’air de rien, alors qu’elle terminait l’un, il y avait eu un oiseau qui était passé. Puis repassé. Puis re-repassé. Puis… Vous comprenez. Légèrement gênée par ce manège, la jeune s’était donc décalée, emportant avec elle dessins et toiles.
La même chose.

Ce qui était légèrement angoissant, au final. Et énervant. Elle changea encore de lieu, puis une quatrième fois. Rien à faire ! Un air boudeur sur les lèvres, les bras croisés, elle se mit donc à … bouder.
Pour un oiseau qui passait dans le ciel. Exactement. Parce qu’elle n’avait aucune idée de comment le faire partir, alors l’attente semblait être la meilleure solution. Ca, ou lui balancer des cailloux… On verrait plus tard.

Spoiler:

Qu'il était sérieux, le protecteur, trop sérieux alors qu'il disposait de quelques heures pour profiter d'un temps de repos tandis que d'autres débutaient leur service. Et son air presque agressif, vilain, prêt à sortir les crocs, n'invitait guère quiconque à s'aventurer auprès de lui. La raison de cette impression tout sauf chaleureuse était pourtant loin d'être épouvantable, sauf pour lui : Creska ; son Familier.

La femelle épervier n’arrêtait pas d’asséner ses pensées depuis près d'une heure déjà en lui faisant part de son exaspération, de sa superbe, de sa volonté, de son acharnement et de ces coups de pinceaux merveilleusement maudits qu'elle contemplait.

« Maintenant ! À droite ! À gauche ! En plongeon coupé ! En haut ! Sur cette branche ! Sur ce moineau ! Je suis magnifique ! Ici ! Juste là ! Regarde moi Larusso ! Il se serait bien frappé le front en s'imaginant la scène. Viens voir la rousse qui peint bien de ce côté là, non pas ce côté, l'autre côté, pas au sud, vise le nord. Qu'elle était épuisante alors qu'il prenait déjà le chemin indiqué histoire de voir l'aveugle. Non parce-que, ne pas la remarquer elle, c'était comme ne pas le remarquer lui, pas vrai ?
- Peut-être qu'elle me voit vraiment pas...
- Si seulement j'pouvais ne pas t'entendre...
- En étant plus agressive ça devrait le faire.
- Creska Je ne Vais fais lui pas voler ça dans par les Aura ! plumes ! »

Trop tard.

Spoiler:

Bon. La quatrième localisation ne semblait pas plus marcher que les précédentes, l’oiseau continuait de tournicoter et de faire des figures toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres. Ou alors, il avait de sacrées convulsions et il était entrain de décéder. Amarante se posa, d’ailleurs, vaguement la question : est-ce que les oiseaux pouvaient décéder en plein vol ? C’était quelque chose qu’il lui faudrait investiguer. Les bras croisés, une moue boudeuse sur les lèvres, la jeune peintre finit par franchement lever les yeux vers la bestiole qui gesticulait dans les airs – ou était entrain de décéder, rappelons-le –.

Elle fit bien, parce que ce fut précisément à ce moment-là que l’oiseau se décida à se rapprocher d’elle. Vite. Plus vite qu’elle n’imaginait qu’une chose de ce genre puisse se rapprocher. Avec un petit cri absolument digne, elle se jeta sur le côté. Au début, la rouquine avait prévu de simplement s’écarter, mais il y avait eu une aspérité sur le terrain, et la voilà désormais dans un bien piètre état… Et furieuse.

Au point de parler à l’oiseau, en brandissant son pinceau. « Mais enfin qu’est-ce qu’il veut ?! » demanda-t-elle, plus pour elle-même que pour les gens, inexistants, alentour. En plus, sa robe était tâchée désormais, à cause de sa chute ! Franchement, s’il s’approchait encore, c’était la guerre.
A coup de pinceaux et de peinture.

Spoiler:

Ça y'est elle me voit !
Le contraire m'aurait étonné, glissa t-il pour lui-même en admirant dans un premier temps son Familier puis, quelques pas plus loin, la victime au sol.
Creska ciblait gros cette fois, il en était presque fier alors qu'il s'approchait, aussi droit qu'un arbre se fondant dans le décor, au moment même où la dite 'Larusso' menaçait de son pinceau en s'adressant à une personne imaginaire – Ces artistes – sauf si, bien sûr, elle avait anticipé son arrivée.

La cible de cette animosité, peut-être justifiée (juste un peu), était Creska, il n'y avait pas d'erreur. Lui n'était pas aveugle. Ni sourd. Ni à nier son Familier. Aussi répondit-il sans pour autant mettre l'accent sur le lien qui existait entre l'épervier et lui. Plutôt neutre.

« Que vous l'peignez, c'est pourtant clair à mes yeux » (comme à ses oreilles), lança t-il en jetant un regard exaspéré à Creska posé sur une branche à faire la belle. Par les Dieux. N'exagère pas... Ce n'est pas un compliment.

Puis reprenant à la femme :

« J'vous proposerai bien un coup de main, mais visiblement vous préférez les coups de pinceaux. Arrête tes vannes toutes nulles et aide là à se relever, elle ne pourra pas me peindre par terre. Et il se plia à l'exigence en tendant sa main tout en ajoutant un assez courtois - enfin : Madame. »

Spoiler:

Amarante avait choisi son arme, aussi ridicule soit-elle. Elle n’était pas du genre à se battre, enfin !Cela ne se devinait-il pas à sa mise et à cette voie qu’elle s’était choisie ? Les batailles étaient faites pour être représentées sur ses toiles, pas vécues par l’artiste ! Mais là, le comportement de la bestiole en face d’elle était de plus en plus dérangeant… Et étrange. A croire qu’il était totalement fou. Quelle superbe vie que de se faire attaquer par un oiseau fou. Le pinceau toujours brandi – superbe arme, définitivement – et les yeux arrondis par la surprise, la jeunette tourna la tête vers une voix, détachant son regard de l’horrible animal qui avait essayé d’attenter à sa vie – et à sa robe.

« Que je... » L’idée était cocasse, presque stupide. Comment un oiseau pouvait-il comprendre le sens artistique, vouloir finir sur une toile ? C’était à n’y rien comprendre. A moins qu’il ne s’agisse pas d’un simple… Oui. Bon.

Si cet oiseau était un Familier, ça faisait sens : son mage devait être un être légèrement dangereux, mais ça faisait sens. Avec une petite moue perplexe, la jeune femme accepta sa main pour se relever, son pinceau toujours dans l’autre. « Merci. » souffla-t-elle, essayant de remettre un peu d’ordre dans sa tenue. « Je doute que m’attaquer soit la meilleure des manières pour demander une faveur de ce genre. » laissa-t-elle échapper.

Spoiler:

Trêve de bavardage ordonnait presque l'épervier au mage qui lui était lié. Il fallait aider l'artiste à se relever, demandait le Familier en des tons qu'il n'aurait guère accepté d'un autre - sauf de son employeur bien sûr. Et vu qu'il avait exigé d'elle bien des choses auparavant, il était naturel qu'il s'y plie et la soutienne en retour. On ne laissait pas Creska dans un coin de toute manière.

La femme au pinceau accepta son aide et fit glisser son commentaire plus loin. Sûrement partageait-elle les goûts et couleurs de l'épervier plus qu'elle ne le croyait puisque nul sourire ne naquit sur ses lèvres alors qu'elle reprenait pied et que pourtant... il avait tenté d'être drôle... Ton humour est beaucoup trop gras. Ou trop subtile. Non il ne l'est pas.

L'oreille tendue, cachant une légère grimace mais non l'irritation perlant dans sa voix il répondit au propos de la femme, marquant clairement le lien cette fois. « Et vous parlez l'épervier peut-être ? Elle a tenté plusieurs approches qui aurait mit la puce à l'oreille d'un môme. » Mais visiblement les artistes avaient des 'sens' trop subtiles pour comprendre. Une heure qu'elle avait tenté de faire passer le message quand même. Fallait pas pousser Creska dans les orties, ni lui !

Spoiler:

La jeune femme lui lança un regard froid, un peu circonspect. Etait-il le mage de l’affreuse bestiole ? Tout portait à le croire : la manière dont il avait surgi, alors que l’endroit était tout de même assez isolé – sans vraiment le vouloir, elle s’était éloignée plus que de raison des endroits les plus simples d’accès du lieu ; l’air bien peu commode de l’homme, presqu’agacé pourrait-elle dire ; et si son Familier était cet affreux volatile… Oh, par tous les dieux, allait-elle finir assassinée dans un coin ? Elle, si jeune, si fragile, si innoce – on avait des doutes sur ce dernier qualificatif.

Les lèvres toujours serrées dans une moue boudeuse, ses sourcils se relevèrent en se remémorant ce qu’elle avait vu. « Non. La seule chose que j’ai vu, c’est un oiseau qui n’arrêtait pas de me suivre et qui par moment semblait avoir des drôles de convulsions dans le ciel. Excusez-moi si je n’ai pas compris le signal. » lâcha la rousse, vaguement agacée et confuse. Et légèrement inquiète : toujours, le Familier d’un mage reflétait son caractère. Et… Eh bien, elle avait vaguement peu confiance en l’inconnu imposant en face d’elle.
« Il est peu courant que des v – êtres non-humains viennent réclamer leur portrait. En fait, ce n’est jamais arrivé. » Manquerait plus que ça.

Spoiler:

Des convulsions ? S'il avait porté la moustache longue, celle ci aurait frémit car sa gorge grondait déjà. L'artiste n'était pas aveugle mais elle était si pas myope complètement idiote. Et insignifiante alors qu'il s'imposait davantage de sa grandeur et largeur en carrant les épaules. En d'autres lieux, en d'autres temps, il l'aurait simplement attrapé par le col pour lui postillonner de déguerpir – si pas plus. Mais, sur le domaine de Gabrielle, il se devait de rester calme. Chose qui était assez difficile – surtout avec un Familier qui l’assommait de se calmer pour qu'elle la peigne. « On n'chasse pas en faisant des convulsions. » Se limita t-il à dire sèchement d'un regard qui n'incitait guère à poursuivre dans ce qu'il estimait être une offense. C'était tout un art de chasser, qui relevait de précision et de patience, comme lui.

« Et bien elle n'est pas n'importe qui, ni n'importe quel Familier, elle désire un portrait. Il se retint de dire 'exige'. Il y a des premières fois à tout. Vous avez un problème avec ça ? Reprit-il à la suite d'un joli regard menaçant. Elle était lié à lui comme il était lié à elle, c'était normal de vouloir un portrait de la perfection incarnée quand on l'était. Calme toi. Madame. » ajouta t-il donc comme pour adoucir la situation... un peu à contre cœur.

Spoiler:

Il y avait quelque chose de quand même très pratique dans la nature, c’était l’instinct de survie. En général, couplé à des bonnes jambes qui permettaient de courir vite. Et là, très sérieusement, on se demandait si Amarante possédait les secondes, à défaut de posséder la première option. Le peu de courage qu’elle possédait, elle s’en servait présentement pour ne pas trembler ou s’évanouir, et pour appréhender la situation le plus calmement possible.

Et le plus calmement possible, c’était apparemment en évitant, la prochaine fois, d’insulter n’importe qui faisant une bonne tête de plus qu’elle, et, évidemment, le double de sa taille. Ses yeux ne se baissèrent pas – elle n’allait pas non plus se laisser totalement avoir.
Bon, elle n’en menait pas large.

Mais. Elle était toujours debout. Et terrorisée. Et en colère. Et avec l’impression qu’elle allait possiblement finir dans un fossé si elle ne peignait pas le piaf. On lui avait déjà fait peindre un abruti qui aimait se déguiser en grenouille en pensant que c’était le comble de la discrétion, alors un Familier… Elle prendrait sur elle.

Non parce que la vie, c’était bien quand même. La rousse réarrangea ses cheveux en soupirant. « Bien. Si elle arrive à arrêter de bouger assez longtemps pour que je puisse au moins placer quelques traits. » Au pire, pour les couleurs, le rose vif à pois verts…

Spoiler:

Elle ne baissait pas les yeux, l'artiste – contrairement aux siens, bien obligé de le faire pour la voir et la dominer. Il faisait son petit effet, Manaël, encore que imposant comme il était de base, avec ou sans mirettes jetant des foudres, il aurait pu faire le moindre effort possible pour qu'elle obtempère se disait-il. Mais soit, elle acceptait de peindre son Familier, c'était tout ce qui importait au fond.

Arrête de bouger le temps qu'elle fasse ses maudits coups de pinceau, sinon c'est moi qui m'en chargerai et je doute que le résultat te plaise. Et Creska prit sur elle pour bouger le moins possible depuis sa branche, de profil, sans pourtant pouvoir se retenir de lancer des coups d’œil en direction des deux humains.
Creska....
Mais je veux voir !
Ça ne se fera pas en cinq minutes !
Alors regarde pour moi et dis moi !
Finalement, c'est vrai qu'il était assez curieux de ce qu'elle pouvait faire la fameuse Larusso. Aussi se mit-il à jeter un regard hypnotique à ses mains, aux pinceaux et à la toile dans un silence bien pesant.

« Vous vivez de ça ? » Demanda t-il soudain, toujours sans chaleur, en analysant les traits tant posés que ceux de la femme qui ne lui disait rien.

Spoiler:

Ca serait vite fait, se raisonna la peintre. Ce n’était pas comme de peindre le mage près d’elle – la toile aurait été autrement plus imposante, probablement très étrange et vaguement angoissante également. Elle récupéra sa toile vierge. Le visage de nouveau impassible, du mieux qu’elle le pouvait, elle allait se mettre à peindre vite et rapidement. On passerait l’étape de l’esquisse, à côté. La rousse fit confiance à ce prétendu talent, à son œil qui d’ordinaire ne la trompait jamais.
Au moins l’oiseau se tenait-il tranquille.

Peut-être était-ce le léger sentiment, inconfortable, de travailler sous une pression autrement pire que celle du travail pour une personne du monde, peut-être était-ce l’impression qu’elle n’avait pas intérêt à se rater, mais la silhouette de l’épervier prenait forme, habilement. Concentrée, les yeux sautant entre la toile et son modèle, elle ne revenait pas en arrière. Ne doutait pas. Ce qui était fait était fait.

Non, je fais ça pour me faire attaquer par les Familiers des tueurs qui se baladent en Cibella, fut la première réponse à lui venir à l’esprit. « Je vis de ma vocation, oui. » C’était ça ou retourner à Nacarat attendre qu’un benêt vienne l’épouser.
Les couleurs attirèrent son œil à nouveau. Elle réajusta l’une, le mélange virant trop sur le clair. Ce n’était pas assez riche. Pas assez attirant.

Spoiler:

Ça, comme il le qualifiait si bien, s'avérait être assez joli. Assez joli pour qu'il jalouse un bref instant son Familier. Chacun son tour, railla l’épervier en se faisant toujours plus beau alors que l’œil de Manaël approuvait les traits sur la toile. Ce qui rassurait beaucoup Creska. Ainsi donc et d'après sa réponse, elle vivait de la peinture. Un petit « Hm » de réflexion passa ses lèvres. Il doutait sincèrement que cela lui rapportait autant que de servir Antonin et Gabrielle en tant que protecteur comme lui le faisait. M'enfin, vu ses vêtements c'étaient certain que ses œuvres payaient bien.

Croisant les bras, restant planté là comme un prédateur observe sa proie, il plissa les yeux sur la chevelure de la rousse tandis que sa propre voix se faisait écho dans sa tête. C'était tout ce qui importait. Domaine de Gabrielle. L'évidence le frappa alors, le travail aussi, quelle mouche l'avait piqué pour oublier cela. Parce qu’elle n'était pas d'ici, la dame, clairement pas. Un rien pouvait être suspect, un rien, surtout si prochaine du domaine.

« Et, qu'est ce qui vous amène à Ru-d'Argent, exactement ? » Demanda t-il sans faire pleuvoir sa suspicion alors que son Familier tentait de chasser ses inquiétudes pour que la dame se concentre uniquement sur elle. Attends ton tour !

Spoiler:

Mieux.
Beaucoup mieux. Amarante n’avait pas avec elle les pigments exacts pour pouvoir obtenir ce qu’elle désirait : il y avait une légère teinte qui l’énervait, qu’elle n’arrivait pas à saisir entièrement, qui, si elle pouvait donner le change, n’était pas la nuance exacte et précise recherchée. Ca risquait de la frustrer. Un air concentré sur le visage, elle se stoppa quelques instants… Avant de reprendre de plus belle, effleurant à peine la toile, laissant deviner les traits qui se formaient.
La jeune femme était mal à l’aise sous son regard qu’elle sentait sur elle. Et son esprit prompt à penser aux catastrophes pensait déjà que l’homme hésitait entre se débarrasser d’elle dans un cours d’eau ou au fond d’un ravin. Personnellement, elle aurait préféré un ravin, mais bon. Bonjour l’ambiance.

La question la fit lever les yeux au ciel. Elle n’allait pas venir pour repeindre les arbres et les fleurs, pourquoi voulait-il qu’elle soit là ? En tout cas, elle n’y était certainement pas pour lui. « Je suis ici sur demande de la princesse. J’ai demandé l’autorisation, de plus, de venir laisser mon art s’exprimer pour cette nature, au calme. » Au cas où vous me prendriez pour… Peu importe.
Sourire, presque suffisant, retenir les mots qui ne sortiraient certainement pas.
Elle se demanda vaguement, toute de même, s’il était pour l’évolution des canons de beauté.
Non parce qu’un épervier rose…

Spoiler:

Tu aimes le rose ?
Le rose ?
Oui, la couleur.
Comme ses lèvres ?
Le mage passa d'un sourcil arqué sur la toile aux dites lèvres de l'artiste. Scrutateur, il pencha de côté la tête sans laisser le reste de son corps suivre la cadence.
Non, pas celui là. Plutôt comme... Comme quoi exactement, se demanda t-il ? Le rose d'une rose ?
Tu te fous de moi ?
Non c'est très sérieux, tu es rose sur sa toile.
Ca reste joli ?
Oui, assez, si on aime le rose.
Alors ça ira.
Au moins n'aurait-il pas à relever ce point, au moins ne devrait-il pas demander si elle se foutait de lui, d'eux, au moins ne devrait-il pas lui dire de revoir sa vocation – et ses yeux de taupe. Il haussa les épaules, clôturant l'affaire de la couleur tandis que son esprit tendait sur une piste plus sérieuse et proche de son travail ; la raison de sa présence ici.

Sur.la.demande.de.la.princesse. Plait-il, aurait-il pu lui sortir pour qu'elle répète alors que Creska lui donnait des 'Oh oh' du genre 'ça sent pas bon'. Parce-que ce n'était pas bon du tout et qu'il n'existait pas d'autre princesse que celle dont il assurait la protection dans ce domaine bien précis. Se retenant de se racler la gorge ou de tendre vers le blanc, il reprit des plus sérieux.

« Et vous comptez la peindre également ? »

Spoiler:

La couleur, c’était un petit peu sa revanche. Déjà parce que l’oiseau, devant elle, lui apparaissait dans la lumière du jour bien trop menaçant – sans rire. Ensuite parce qu’il lui semblait rose. C’était dur à expliquer. Donner des couleurs aux gens, aux choses, aux êtres vivants, aux volatiles meurtriers l’aidait à réduire son angoisse de les appréhender quand ceux-ci lui étaient ouvertement hostile. C’était pour cela d’ailleurs que sa mère était depuis des années dans sa tête un orange fade et son père un vert glauque. Là, l’oiseau était rose. Aussi le représentait-elle en rose.
S’il était pas content, il avait qu’à le peindre lui-même.

La question lui fit se mordre les lèvres. Juste un peu. Non mais il s’attendait à ce qu’elle fasse quoi ici ? Ca devait être l’éducation des hommes en Cibella, ça les rendait un peu stupides sur les bords quand ils avaient des penchants de tueurs. « Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais venir faire d’autre ici. Je suis ici à sa demande, pour réaliser l’oeuvre, ou les œuvres, qu’il lui plaira de me demander. Satisfait ? »
Le rose se paraît de plus sombre, le décor autour se faisait vert et effacé pourtant, pour bien mettre l’oiseau de malheur en valeur. Tout avait l’allure d’un véritable portrait : il était au centre, le reste… Ne faisait que le sublimer.

Spoiler:

L'oeuvre était loin d'être achevée – en plus d'être d'une couleur qui lui sortait par les yeux - mais tant que ça plaisait à son Familier, c'était tout ce qui comptait.

Elle ne bougeait pas, Creska. Amoureuse du pinceau que la femme tenait, elle faisait preuve d'une patience des plus rare. Pourtant elle en avait l'envie surtout quand un moineau se mit presque à allumer la flamme de la chasse dans ses yeux en se pavanant devant elle.
J'ai les serres qui me démangent ! lança t-elle. Elle ne plaisantait guère, il le savait, lui-même aurait bien aimé que cela se termine au plus vite. Encore plus lorsque l'artiste avait mentionné la princesse. Cela ne sentait bon pour personne... surtout pour lui. Et cette suite de question réponse le paralysa presque de glace. Si Gabrielle était peinte alors Larusso le verrait, le ciblerait, se plaindrait peut-être également... quelle horreur.

D'un regard calculateur il évalua son poids. Peut-être qu'en se débarrassant d'elle maintenant, tout serait réglé. Et il ne voyait rien pouvant mener ce meurtre à lui... sauf si un autre Familier venait à passer par là. Risqué, trop risqué.

« Vous avez parlé plus tôt de nature, hors la princesse de la Volte est loin de faire partie du décor. » C'était la seule défense qu'il avait trouvé et qui lui semblait nécessaire de relever. Il ne servait pas un pot de fleur, aussi joli soit-il.

Spoiler:

C’était presque fabuleux, de voir l’oiseau si excité auparavant ne plus se mettre à sauter de partout. Elle se doutait bien, Amarante, que peut-être… Oui, peut-être, ça devenait de plus en plus dur. Mais bon. Heureusement pour elle, elle peignait vite et plutôt bien. La prochaine fois, elle ferait passer qu’une séance de pose pouvait durer des heures. D’où l’utilité de ne pas être un piaf, ou toute autre forme animale. Une plante, encore, ça passait, tiens. Mais les plantes ne demandaient pas de portrait.
La rousse préféra garder ses yeux sur la toile. Il valait mieux rester occupée. Si elle le regardait, elle allait tenter de lui peindre la figure en rose. Quoi que, la moustache rose…

«Je sais qu'elle ne l'est pas. » Les mots étaient presque inaudibles. Elle reprit, un peu plus fort. « La nature de sa demande ne peut pas vous être dévoilée encore. Elle le sera en temps voulu, seulement si elle le désire. » Ne rien laisser échapper. Ses jambes commençaient à lui faire mal d’être raidies par la peur : s’enfuir en courant serait très compliqué, il serait préférable qu’il ait oublié son côté meurtrier.
« Tout à l’heure, je vous disais avoir voulu peindre les lieux… Pour mon propre intérêt. J’ai bien plus de mal avec les choses inanimées. »
Parler. Parler jusqu’à ce qu’il lâche. Ca devait pouvoir marcher, non ? Elle lui coula, enfin, un regard vaguement ennuyé.

Spoiler:

Elle savait, une chance ! Elle lui aurait dit le contraire, qu'il aurait peint son visage de terre et de crottin. On insultait pas son Familier comme on insultait point l'objet de sa protection. Il ne servait que les grands, pas les chèvres en devenir, encore moins les je-me-fond-dans-la-masse tel qu'on décrivait la duchesse d'Ansemer. Sauf s'il n'avait pas le choix, bien entendu. Mais Gabrielle s'était révélée au fur et à mesure intéressante à suivre – à son plus grand damne peut-être.

La phrase pleine de sous entendu le laissa perplexe et il continua de la toiser d'un regard irrité. Qu'elle mente, il se chargerait d'elle. Pour l'heure, s'il s'agissait du souhait véritable de la princesse, il devrait mettre sa curiosité de côté et ne pas risquer de se faire foutre dehors.
Alors il l'écouta poursuivre sur la difficulté de peindre des choses inanimées, ce qui lui fit retrousser légèrement le nez alors que son esprit se tendait vers Creska.
Tu as entendu ça ? Madame n'aime pas les choses inanimées...
« Alors, dans c'cas, peut-être devrait-il se remettre à vous foncer dessus, non ? Je préfère le rouge au rose entre nous. »
C'est qu'il se plairait presque à lui nuire et à la tourmenter – tant qu'elle ne voyait pas Gabrielle et lui derrière – surtout quand elle se moquait de lui sans doute possible.

Spoiler:

Cet oiseau et cet homme allaient la rendre dingue. Et pas uniquement parce qu'ils étaient rentrés dans sa vie avec la ferme intention de la faire se terminer avant la date prévue - ce qui aurait été assez triste, elle avait encore tant de beauté à offrir au monde - mais surtout parce que, d'une certaine manière, ils remettaient en cause son talent.
Venant d'un autre, ou d'un collègue, elle aurait sûrement accepté. Venant d'un Cibellan au regard fou, mage et de surcroît avec un familier des plus angoissants, elle ne prenait pas extrêmement bien la critique.
Et surtout, il semblait, dans son attitude, grandement douter de sa présence ici... Ou alors, il était vraiment médiocre à faire la conversation.

A sa remarque, cette fois, Amarante serra les dents visiblement. " Non-vivant si vous préférez. Les fleurs, les brins d'herbe, les paysages. Il y a moins d'intérêt que dans les gens et les êtres vivants. "
Sciemment, Amarante le relançait et lui tenait tête. "Le rose lui va bien. Vision d'artiste. Vous êtes toujours aussi agréable ou c'est mon jour de chance ? "
Elle souhaitait bien du courage à Gabrielle pour avoir sur ses terres quelqu'un d'aussi... D'aussi... Enfin voilà. Oh, oui. Parce que la princesse en entendrait parler, si d'aventure Amarante réussissait à terminer ce portrait rose. Magnifique à ses yeux. Mais rose.

Spoiler:

« Je préfère oui. Il faudrait apprendre à être plus clair dans vos propos, M'dame l'artiste. Ce nom, de sa bouche, semblait presque une grosse blague alors qu'il tentait d'ajouter de la finesse dans tout ce schmilblick malgré son air toujours aussi peu engageant. Non parce-que, encore une fois, si après ça, ils se recroisaient avec Gabrielle à côté, ce ne serait pas bon du tout ! On risquerait de croire que vous préparez un mauvais coup sinon. Avec ou sans pinceau. » Indiqua t-il en l'examinant sous entendant bien qu'elle lui paraissait fort louche malgré son attitude de chose fragile. Il avait toutes les raisons de la soupçonner finalement... Oui c'est vrai, d'autant qu'elle a fait semblant de pas me voir ! Argument médiocre à part, laissant glisser la remarque un moment sur sa bonne compagnie, il porta un instant son regard filer vers la demeure plus loin de la princesse, tiquant presque de l'avenir. Puis revenant à l’intruse addictive du rose, reprit :

« Si vous aviez insulté davantage ce Familier, le sien, si vous aviez insulté la princesse, je vous aurai fait bouffer votre pinceau jusqu'à ce qu'il en ressorte par ailleurs. On peut donc dire que vous êtes dans votre jour de chance. » Non parce-que finalement elle avait un peu poussé sa chance, comme lui le faisait aussi.

Reportant son attention sur la toile, il relanca :

« Combien de temps ? » lui fallait-il encore attendre.

Spoiler:

Franchement, la princesse avait eu un mauvais choix certain en laissant des individus de ce genre vivre ou arpenter ses terres. Il devait définitivement y avoir quelque chose de pourri en lui, pour qu’il se comportât de cette manière, enfin ! Tant pis pour lui. Son visage se para, pour la première fois, d’un air offensé. Ah, alors ça, non ! Bon sang, mais elle avait des bras aussi fins que son pinceau, et elle n’arrivait même pas à porter tout son matériel seule la plupart du temps ! Il s’attendait à ce qu’elle fasse quoi, qu’elle vienne ici pour assassiner la princesse ? Ridicule ! Elle poussa un soupir. « Je ne répondrai même pas à ça tellement c’est ridicule, marmonna-t-elle, continuant son travail. Ironiquement, même en rose, le piaf se ressemblait beaucoup.

Enfin, Amarante continua… Jusqu’à ce qu’il rouvre la bouche. Préoccupée par le rendu d’une aile dont le rose virait doucement au brun dans les détails, elle manqua de s’étouffer. « Par tous les dieux, l’insulte n’était pas volontaire pour votre Familier... Vous m’expliquerez comment je suis supposée réagir quand on se trémousse à quinze pieds du sol avant de me fondre dessus ?! »
Pour le coup, elle avait même stoppé son travail, scandalisée, vaguement mal à l’aise qu’on parle très certainement de faire ressortir son pinceau préféré par un autre endroit de son corps en trois lettres qui n’était certainement pas son nez.

Spoiler:

Elle ne cherchait pas à se défendre, elle ne voulait même pas répondre à sa remarque et c'était tant mieux pour lui. Tant mieux pour elle aussi. C'était couru qu'une personne suspecte chercherait à se défendre. Au moins ne représentait-elle pas un danger pour la princesse... sauf si ce n'était qu'un déguisement visant à cacher un certain poison ou un certain hasard pour mieux s'approcher de sa cible. Mieux valait être trop prudent que pas assez, se disait-il. Et Antonin de Faërie, son employeur, aurait certainement loué sa méfiance... ou l'aurait qualifié d'exagéré... Aussi resta t-il affreusement cadré et froid comme à bousculer sa cible. Ou celle de Creska.

Cible qui s'offusqua par tous les dieux témoins devant sa menace trouée. « Faites attention à ce que vous dites. » Commença t-il, acide d'un doigt pointé sur elle.
« Vous auriez préféré qu'elle vous l'demande ? C'est impossible je vous l'ai dit. Il retroussa le nez avant de reprendre presque en crachant de mépris. Peuh. Vous représentez soit disant le monde sur vos toiles alors que vous n'savez même pas ouvrir vos yeux. » Et sa barbe picorée sur son menton pouvait frémir tant il se sentait insulté par les mots qu'elle avait choisi pour décrire le comportement de Creska. L'épervier même, offensé d'être qualifié comme une dinde, avait rompu son allure ordonné pour la peinture.

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Définitivement, elle léguait ses œuvres à qui les voudrait, du moment qu’elles n’allaient pas à sa famille. Ses effets personnels seraient revendus. Eventuellement, il y aurait un petit quelque chose pour Océane. Et elle voulait absolument qu’une mèche de ses cheveux soit conservée… En clair, dans la tête de la rousse, elle n’était pas loin de se savoir déjà morte.
Tout ça à cause d’un doigt pointé sur elle. Et du fait qu’elle ne pouvait même pas courir, parce qu’elle commençait à bien apprécier le tableau qu’elle faisait, quand même ! Bon. Certes. Elle ne le dirait pas. Mais quand même.

Calme. Elle serra les dents, poussa un long soupir pour se calmer, et secoua la tête. « Je m’excuse. Vous êtes content ? » Vous et votre pigeon prédateur. « Vous avez vos excuses, elle aura son tableau, pour le mettre où, je ne sais pas... » dans un endroit en trois lettres de son corps qui n’était pas le nez de l’homme, probablement. Et par lequel aurait pu ressortir un pinceau. « Il me faudra juste me laisser le finir avant de vous remettre à vous plaindre. » Elle était plus choquée et apeurée que réellement en colère. Et ça l’empêchait de penser clairement ses mots. Ou ça la rendait juste stupide. Avec un soupir, elle se repencha sur la toile, mordant ses lèvres pour éviter de sortir une autre énormité.

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» Parce qu'il est temps que je vole
» Qui vole un oeuf, vole un boeuf
» Je n'm'enfuis pas, je vole
» Maître, enseigne-nous
» Celui qui cache son secret est maître de sa route