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 Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyMar 9 Oct 2018 - 11:37


Livre III, Chapitre 6 • Puisse le sort vous être favorable
Rhapsodie Épi-d’Or & Gauthier Coeurbois

Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble

Où une ballade prend des allures de vieille promesse, même si ce n’est pas la première fois, et où l’on se souvient du passé pour mieux se raconter les derniers évènements



• Date : 18 octobre 1003
• Météo (optionnel) : Le soleil perce encore vaillamment parmi les tours. Il fait quelque peu froid, mais pas trop humide encore.
• Statut du RP :  Privé
• Résumé : Rhapsodie a contacté Gauthier, pour lui faire part de son passage sur Lorgol. Il se fait donc une joie d’aller la chercher, pour l’emmener se promener un peu et prendre de ses nouvelles, depuis les évènements du Théâtre.
• Recensement :
Code:
• [b]18 octobre 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4227-quand-tu-seras-grande-on-visitera-lorgol-ensemble]Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble[/url] - [i]Rhapsodie Épi-d’Or & Gauthier Coeurbois[/i]
Rhapsodie a contacté Gauthier, pour lui faire part de son passage sur Lorgol. Il se fait donc une joie d’aller la chercher, pour l’emmener se promener un peu et prendre de ses nouvelles, depuis les évènements du Théâtre.
 



Dernière édition par Gauthier Coeurbois le Mar 9 Oct 2018 - 11:54, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyMar 9 Oct 2018 - 11:43

Alors voilà, c’était fait. Depuis son retour d’Erebor, fin juillet, Gauthier avait pris sa décision. Avant la fin de l’année, il lui faudrait quitter l’apothicairerie de la garde de Lorgol. Ce n’était pas un choix facile, mais il lui fallait le faire. Il ne pourrait pas jongler éternellement, il n’avait pas le courage, pas la force, plus la foi. Ou plutôt, si. Il avait la foi, et cette foi était si prenante et pressante qu’elle l’empêchait de se dévouer à un autre travail. Pour la Sombre Mère et son consort, pour Lida et Sithis, il se voulait exclusif. Ce qui avait fonctionné quand il n’était qu’assassin ou apprenti était devenu trop compliqué maintenant qu’il assistait Hermine.

Il avait tenu presque un an. Mais le rythme avait fini par l’user. Les évènements aussi, sans doute : entre la mission des momies, ses déboires ravivés avec Shahryar ou leur voyage dans le passé… Il avait du mal à tenir. Et entre un travail de couverture, qui certes lui rapportait un revenu de plus à ajouter au solde de son engagement à la Confrérie, et ledit engagement de sang envers sa seconde famille, le choix était rapide à faire.
Alors Gauthier avait mis ses affaires en ordre : il avait annoncé vouloir se retirer, bientôt, pour prendre soin de Gisèle dont la santé l’inquiétait. Pas de suite, avait-il dit en constatant l’air vaguement désemparé de ses collègues - les apothicaires de sa trempe ne couraient pas les rues, et pour cause… - mais bientôt. Le plus vite possible.

Et c’était fait. Il était libre. Bien sûr, il passerait cela sous silence : il ne faudrait pas que sa soeur ou quelqu’un d’autre, d’extérieur, ne le sache. Car sinon, inévitablement, viendraient les questions sur comment il vivait, où, comment pouvait-il se permettre de se vêtir et de manger. Des questions auxquelles il n’avait aucune envie de répondre.
Désormais, lorsque ses obligations pour soulager son Ecoutante ne le retenaient pas à la tour, il était parfaitement capable de se déplacer sans aucune contrainte dans Lorgol. Ca tombait bien : au cours des semaines écoulées, l’assassin avait pu apprendre qu’une de ses amies, soeur adoptive, protégée, avait prévu de se rendre dans la ville aux mille tours.

C’était pour cela qu’aujourd’hui il patientait calmement devant les quartiers de la Guilde des Compagnes, les mains croisées et le nez en l’air, sage dans son attente. Il n’avait pas revu Rhapsodie depuis leur mésaventure en Cibella, où il l’avait protégée avant de disparaître rapidement - il avait un rapport de mission à rendre, et même s’il aurait adoré la raccompagner en sûreté, malgré tout l’amour fraternel qu’il lui portait, la Confrérie passait avant tout.

Depuis cinq mois, quasiment, donc, hormis quelques lettres, le Cibellan n’avait pas pu s’entretenir avec la petite, devenue jeune femme, qu’il considérait comme sa soeur de coeur. C’était sans doute la raison principale pour laquelle il avait sauté sur l’occasion de la revoir, aujourd’hui.
Et puis, depuis leur rencontre fortuite au théâtre - teintée de sang, de peur et d’horreur. De curiosité, aussi, d’un besoin de justice jamais assouvi pour lui - il s’était passé tant de choses ! Il voulait l’en entretenir, et savoir si, elle aussi, avait autant vécu.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyJeu 18 Oct 2018 - 19:56

L’été a été long, cette année ; presque aussi pénible que l’an passé, quoique différemment. Elle a mis du temps, Rhapsodie, à digérer ce qu’elle a vu au Théâtre. Puis elle a appris, pour Jehanne d’Ansemer et son procès. La nouvelle lui a serré le cœur pendant des jours, avant qu’elle apprenne que l’ancienne duchesse avait simplement été exilée.
Puis le remariage de Bartholomé d’Ansemer a été annoncé. Et si certaines de ses consoeurs se sont arrangées pour assister au mariage ducal au bras de nobles clients, Rhapsodie s’en est bien gardée, et s’est débrouillée pour avoir autre chose à faire ce jour là. Et elle a bien fait, d’après ce que lui a raconté Abigaïl.

Mais aujourd’hui, tous ces souvenirs lui semblent si lointains, alors qu’elle pose le pied sur le sol lorgois. Il est tôt, ce matin. Ce soir, elle a rendez-vous avec un client régulier qui souhaitait cette fois la retrouver dans la ville aux Mille Tours, mais avant elle compte bien profiter de Lorgol. C’est l’occasion tant espérée de franchir les frontières de Faërie pour retrouver la cité de son adolescence, et surtout quelques-uns de ses amis les plus chers – Gauthier et Gisèle en tête de liste. Elle leur a écrit, d’ailleurs, pour leur signifier son passage – si rare ! – dans les Terres du Nord. Et elle a hâte de les retrouver dans des circonstances aussi douces. Elle cauchemarde encore du Théâtre, parfois. Elle se demande si Gauthier en garde le même souvenir. Sans doute que non ; il est assassin, après tout. Des gens morts, il a dû en voir des centaines.  

La Cibellane se trouve maintenant assise au milieu de ses collègues lorgoises. Elle en connaît certaines depuis un long moment maintenant ; quelques-unes étaient à l’Académie ; d’autres ont démarré leur apprentissage en même temps qu’elle. Aux plus jeunes qui l’entourent, elle trace quelques lignes pour leur décrire La Volte et son duché de naissance.

- Je crois qu’il y a un client qui attend dehors. Il est à l’une d’entre vous ?  

La Cibellane relève le nez de son carnet pour interroger Cléophée du regard. Sa collègue, assise près de la fenêtre, le nez entre les rideaux colorés, observe la rue en contrebas, guettant les allées et venues des passants. La Cibellane répond d’abord par la négative. Non, son client ne viendra la chercher que ce soir. Par contre… S’excusant d’un mouvement de tête, elle ramasse ses jupons et se relève du canapé où elle était installée avant de se diriger vers la grande fenêtre. Elle repère l’homme sans problème, et son visage s’illumine lorsqu’elle le reconnaît. C’est Gauthier ! Gauthier est là !

Les joues rosies par la joie, elle s’empresse de récupérer ses affaires et sa cape, salue les autres compagnes d’un geste de la main et sort de la pièce aussi vite que la convenance le lui permet. En quelques instants, les escaliers sont dévalés et la jeune femme est dehors. Elle plisse les yeux en observant rapidement autour d’elle, avant que son visage ne se fende d’un large sourire ; et c’est d’un pas décidé qu’elle rejoint Gauthier, avant de l’enserrer dans ses bras frêles en guise de salut.

Elle se détache de lui, les yeux brillants, avant de saisir son carnet.

Tu m’as tellement manqué.
Comment vas-tu ?
Et Gisèle ?


Elle ira la visiter après, c’est prévu. Mais elle compte bien profiter un peu de la présence de son grand frère de cœur d’abord.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyMar 23 Oct 2018 - 11:48

Gauthier ne savait pas vraiment combien de temps il devrait attendre. Oh, ordinairement, il n’avait rien contre un peu de temps passé le nez en l’air, à patienter. Il était même plutôt doué pour cela : la situation particulière dans laquelle il pouvait être amené à évoluer, lors de certaines missions, lui avait appris cette patience-là.  Combien de fois avait-il du prétendre n’être qu’un badaud parmi tant d’autres, au milieu de la foule qui s’ammoncelait autour de lui alors que ses poches renfermaient la mort ? Flâner devenait une seconde nature, se perdre dans les rues, devenir innocent également. En vingt ans de métier, presque - déjà ! - il jouait admirablement bien de ça. Les regards ne retenaient pas l’homme aux cheveux longs, ramenés sur la nuque et attachés sagement. Ils glissaient sur lui, comme s’il était depuis toujours une part de l’univers où les passants évoluaient. L’art de ne pas attirer les regards, lorsque l’on était un assassin à la stature pourtant imposante, était tout ce qu’il y avait de plus vrai.

Ce qui l’inquiétait, par contre, à traîner devant la guilde des Compagnes, c’était qu’on le prît pour un de ces hommes qui confondaient aisément les services rendus par cette corporation avec ceux des filles faciles, ces hommes qui rêvaient, en flânant devant le magnifique bâtiment dans le plus pur style lorgois - c’était à dire hétéroclite, sans réelle appartenance - de voler une femme de cet endroit. Dans son orgueil de Cibellan désavoué, il refusait qu’on l’imaginât simplement comme eux. Parce qu’il valait mieux. Evidemment qu’il valait mieux.

Le regard perdu sur les rues, l’air patient alors que l’air quelque peu frais venait s’enrouler autour de lui, il était presque invisible, un peu incongru peut-être dans ces rues. Rhapsodie avait été prévenue de sa visite. Sûrement, celle-ci ne tarderait pas à le rejoindre.
Et, effectivement, quelques instants plus tard, le quadragénaire entendit des pas derrière lui. Légers, innocents encore, différents de ceux des gens qui passaient autour. Il ne se retourna pas, voulant lui laisser la chance de venir à lui. Ce fut avec un grand sourire qu’il sentit ses bras autour de lui, et qu’il lui rendit son étreinte avec toute la chaleur fraternelle dont il était capable. Les années s’étaient écoulées sans que Gauthier ne change seulement d’avis à propos de Rhapsodie. Elle était et resterait sa petite soeur. Quoi qu’il arrive.  Il la laissa se dégager pour la voir prendre son carnet, ses yeux suivant rapidement le mouvement, habitués à déchiffrer ses paroles. Ca lui fait tellement plaisir, de la revoir !

“Tu m’as manqué aussi.” La réponse était sincère, le sourire à ses lèvres en témoignait. “Je pensais te revoir avant, passer à La Volte, mais mes obligations m’ont tenu ici. ” Doucement il lui glissa un bras autour des épaules, lui redonnant une accolade sincère et protectrice. Familière. Il ne s’imposait pas comme un réel protecteur, plus comme une personne qui était là, au besoin. Il offrait. “Gisèle va très bien, ne t’en fais pas. Elle sera heureuse si tu passes la voir, quand tu auras du temps.”

Le soleil perça un peu, au-dessus d’eux, et l’assassin pencha la tête avant de la relâcher. Elle arriverait à écrire avec son bras autour des épaules, là n’était pas le souci. Mais il ne voulait pas la gêner plus. “Et toi ? Tu dois avoir tant de choses à me raconter, s’enthousiasma-t-il affectueusement. Je veux tout savoir. Enfin, tout ce que tu veux bien me laisser. ” Il haussa un sourcil, regardant autour. “Tu veux qu’on marche un peu ? ” Il savait qu’elle avait plus de mal à communiquer en marchant, mais ce ne serait pas la première fois qu’ils se baladeraient ensemble. Il savait calquer ses mots et son pas sur elle, pour trouver toujours un coin tranquille où discuter ensemble.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptySam 27 Oct 2018 - 23:41

Entre ses bras, elle a l’impression d’avoir encore onze ans. Pourtant, elle fait bien quelques dizaines de centimètres de plus. Et elle a assez gagné en confiance en elle. Mais Gauthier reste le frère qu’elle n’a jamais eu. Elle n’oublie pas qu’il l’a aidée plus d’une fois. Quand elle était enfant, mais aussi au Théâtre de l’Etincelle. Quand il est là, elle a l’impression que tout va mieux. Elle comprend que Gisèle soit restée depuis tout ce temps dans son monde d’enfant : Gauthier rend leur monde parfait, à elles deux.

Son sourire éclatant ne disparaît pas, écho de celui du Cibellan. Elle hoche la tête à ses paroles, compréhensive. Elle ne lui en veut pas de ne pas être venu la voir. Elle sait qu’il est occupé. C’est la même chose pour elle, après tout, et elle serait bien mal placée pour le blâmer. Le bras de l’assassin s’enroule autour de son épaule, et Rhapsodie se blottit un peu plus contre lui. Elle est tellement contente de le revoir ! Et elle acquiesce encore à la mention de Gisèle. Ses doigts glissent sur son carnet, qu’elle rouvre avant de réécrire quelques mots à l’intérieur.

J’irai tout à l’heure, c’est prévu. Elle est au courant, aussi.

Elle lui a écrit, à elle aussi, bien sûr. Ce n’était même pas en option. Enfin, Gauthier doit bien s’en douter. La Compagne ne passerait pas à Lorgol sans voir son amie d’enfance, cela ne lui ressemblerait pas.

Gauthier la relâche, et elle s’en détache un peu, avant de hausser les épaules à demi. Elle n’est pas certaine d’avoir tant de choses à raconter : si chaque client est différent, les jours se ressemblent tout de même tous un peu, et il ne s’est rien passé d’extraordinaire pour elle, depuis le Théâtre. Des événements tristes, oui. Mais est-ce que Gauthier veut vraiment lire ses écrits de compassion envers l’ancienne duchesse d’Ansemer, ou sa peur de la Chasse Sauvage qui la prend parfois, lorsqu’elle veille trop tard le soir ? Elle n’est pas sûre. Ces sujets viendront peut-être, tôt ou tard ; mais pas maintenant.

Il précise qu’il voudra savoir tout ce qu’elle voudra bien lui laisser, et la précision la fait sourire davantage. Gauthier est si prévenant… Bien plus que certains de ses clients. Bien plus que…. Non. Non, ne pas penser à lui. Son violeur ne mérite pas qu’elle lui accorde autant de place dans ses pensées. Abigaïl lui a répété des centaines de fois, au moins. Ce n’est pas non plus le moment. Chassant ses pensées d’un battement de cil, elle acquiesce lorsqu’il l’invite à marcher un peu.

Elle n’écrit pas tout de suite, laissant un silence serein s’installer entre eux. Sans s’arrêter de marcher, elle finit par rouvrir son carnet, et y inscrire quelques mots.

Il ne s’est rien passé d’incroyable, tu sais, depuis.
Mon travail me tient assez occupé, moi aussi.
Ma vie à moi suit son cours, tranquillement.
Je préfère ça, d’ailleurs, à une vie plus mouvementée.


Comprendre, à l’été d’avant. Gauthier sait, bien sûr, pour sa maladie – et son viol. Elle n’a pas pu lui taire. Mais elle a tout fait pour qu’il ne s’inquiète pas plus pour elle, lui disant qu’elle avait été vengée, et qu’elle allait bien, à présent. La blessure s’est refermée, même si elle n’a pas totalement cicatrisée. Si elle avait eu d’autres amis, ou vécu dans un autre duché, elle n’aurait peut-être pas eu cette chance.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyJeu 1 Nov 2018 - 12:55

Gauthier avait la particularité de savoir mettre en confiance les gens. Rhapsodie, Gisèle, Shahryar passé un temps - on ne parlait pas uniquement de confiance, dans ce cas, mais c’était là un sujet épineux que l’on ne saurait aborder en ces pensées et ces lieux - : il inspirait aux personnes qui avaient l’heur de ne pas lui être hostiles quelque sentiment de sécurité. Même ceux au courant de son engagement - c’était plus qu’un métier, plus d’une profession - savaient passer outre. Il en usait, d’ailleurs, de cette chaleur un peu retenue, charmeur quand il le voulait, pour se faire oublier. On oublie plus aisément un inconnu qui ne fait pas de vagues et nous met en confiance qu’un homme renfrogné qui nous fait peur et nous met mal à l’aise. Ca aidait.

Le Cibellan sourit, en entraînant la jeune femme à sa suite. Il avait bien du mal à ne plus la voir comme une enfant, c’était vrai : comment l’en blâmer ? Elle avait à peine une dizaine d’années, peut-être un peu moins, quand ils s’étaient rencontrés. Lui, encore apprenti. Elle, silencieuse déjà - depuis toujours et à jamais - et triste.  Il savait qu’il n’avait pas, avec elle, une relation normale. Sans doute ses parents s’étaient-ils quelque peu inquiétés, en la lisant narrer au fil des années qu’un inconnu - qui s’était présenté à eux bien rapidement, il faisait ça bien - venait la voir et s’occuper d’elle comme un frère. Un ami de quinze ans son aîné. Et pourtant, maintenant, la différence entre eux ne venait plus à choquer. Elle avait quasiment trente ans, et lui presque quarante-cinq, leur amitié était solide et personne n’aurait tourné vers eux un regard suspect. Les choses changeaient, quand on grandissait. Elle resterait toujours sa petite soeur, dans son coeur, une amie à chérir et protéger de tous pour qu’elle ne puisse disparaître.

Ils marchèrent, un peu, s’éloignant dans une direction totalement au hasard. Gauthier saurait sans mal retrouver son chemin : Lorgol le connaissait, et il connaissait Lorgol, depuis le temps. Pas aussi bien que d’autres, mais il était impensable, dans son métier, de ne savoir s’y repérer avec aisance - la mésaventure avec Gabriel résonnait encore dans son esprit.
L’assassin ralentit, sans pour autant s’arrêter, en la voyant commencer à écrire. Lui éviter de trébucher, et se permettre à lui également de lire confortablement.
« Ca me rassure. » souffla-t-il, hochant la tête.
« Ca fait du bien de se poser, quelquefois. Que rien ne te soit arrivé, c’est le plus important. Tu n’as pas besoin de vivre des aventures extraordinaires pour exister. » Il lui offrit un sourire. « Et je te préfère en sécurité, honnêtement. Je sais que ta guilde met à votre disposition des protecteurs, et que tu es bien entourée. »

Il ne parlerait pas de l’année dernière. De la nouvelle qui avait manqué de l’envoyer sur les traces de l’homme. De la rage, violente, qui avait anéanti jusqu’à la moindre parcelle de jugement qu’il possédait. Il avait prié, prié avec ferveur, implorant qu’on l’avertisse, que justice soit rendue dans le sang. Ou il s’en chargerait, en son propre nom, pour répondre en écho à ce viol qui l’avait mis sur le chemin de la Confrérie des années plus tôt.
Elle était en sécurité maintenant. Il y veillerait, pour toujours. Les événements n’étaient pas des plus joyeux et légers, ces derniers-temps - et même les mariages tournaient au bain de sang, ou au bain tout court. En parlant de ça…

« Rhaps, tu étais en Ansemer ? » Il tourna le regard vers elle, l’air sincèrement inquiet, cherchant quelque trace d’une éventuelle noyade avortée.
« J’ai appris ce qu’il s’y est passé, comme tout Arven sans doute. Je suppose que tu aurais pu y être… Je me suis inquiété. Juste un peu. » Énormément. Pas tant pour l’Accord - fascinant, dangereux, violent. Ils avaient été bannis, tout comme les mages du Sang, mais eux avaient disparus entièrement. Et Rhapsodie était là, avec lui, au Théâtre, et si elle elle ne savait pas la rage et la vengeance inassouvie aussi bien qu’un fils de Lida, elle avait au moins une vague idée de ce que la rancoeur pouvait occasionner.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyDim 18 Nov 2018 - 22:12

Occupée à écrire, elle voue une confiance totale à Gauthier. Elle sait qu’il la guidera et veillera à ce qu’elle ne heurte rien ni personne. Elle lui confierait sa vie les yeux fermés, de toute façon, malgré sa profession. Elle sait, pour la Confrérie Noire et son engagement. Mais étrangement, cela n’a rien changé entre eux. Peut-être que ça la rassure, même, de voir qu’il est capable de la défendre, elle, poupée fragile, parfois si différente de ses compatriotes cibellanes dans sa manière de penser et d’agir.

Elle acquiesce avec un petit sourire à sa réponse. Elle est bien d’accord avec lui. Sa vie calme et rangée lui va bien. Elle considère s’inquiéter assez pour les autres – Abi, principalement – et ne veut pas s’inquiéter pour elle-même en plus. Son sourire se crispe, pourtant, sur ses derniers mots, et son regard se perd dans le vide quelques instants. Bien entourée, maintenant. Pas comme en 1002. Pas comme pour ce rendez-vous, durant lequel elle aurait dû être escortée par cette guerrière qui n’est jamais venue. Personne ne s’était soucié d’elle, à l’époque : ni la guilde des Guerriers, ni celle des Compagnes. Au moins, après son… épisode, la sécurité des Compagnes cibellanes s’est trouvée renforcée.
Gauthier n’en reparle pas, et elle non plus. Pourtant, elle sait que c’est là, entre eux deux, et qu’ils pensent à la même chose. Pas besoin de poser des mots dessus, seul le silence suffit.  

Et lorsque le Cibellan reprend la parole, c’est pour parler de tout autre chose. Changement total de sujet, ou prolongement de ses pensées ? Les deux, peut-être. Elle secoue négativement la tête, un petit sourire triste aux lèvres. Quand elle apprend qu’il s’est inquiété pour elle, son sourire se fait plus franc, et sa main vient tapoter doucement celle de Gauthier. Elle s’en doutait, un peu, et elle s’en veut de ne pas avoir pensé à lui écrire à ce sujet. Il s’est inquiété pour rien, du moins à son sujet.

Non. Je n’y étais pas.
A vrai dire, je me suis arrangée pour avoir autre chose à faire, ce jour-là.


Il se demandera pourquoi, certainement. Anticipant sa réaction, elle ajoute quelques explications.

J’estimais l’ancienne duchesse, tu sais. Je ne la connaissais pas plus que cela, mais… J’ai pu discuter avec elle, une fois.
Le remariage si rapide du duc, avec une inconnue de surcroît, m’a paru complètement absurde et insultant. A mon sens, Jehanne d’Ansemer méritait bien mieux.


Elle a été surprise en apprenant le nom de Vanessa l’Atone, s’attendant comme la plupart de ses collègues à découvrir à la place celui de Geneviève des Armoises. Sa relation avec le duc était connue de toutes, dans la Guilde des Compagnes, et certaines lançaient déjà des paris sur celle qui la remplacerait à la tête de la branche ansemarienne de l’organisation. Cette étrangeté n’a cependant pas empêché la plupart de ses collègues de négocier avec Madame de Cibella afin de pouvoir y assister. Pas comme Rhapsodie.
Tout le monde doit bien se moquer de son avis, cela dit, à commencer par les puissants de ce monde. Mais au moins, sa noblesse de cœur lui a permis d’échapper sans le savoir à la catastrophe qu’a été le mariage.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyDim 25 Nov 2018 - 14:34

Gauthier ne pouvait s’empêcher de craindre pour Rhapsodie : il savait les Compagnes bien protégées, et pas une seule fois il ne se serait mis en tête de la détourner de cette profession qu’elle avait embrassé. Il avait pour cette Guilde le respect qu’il devait à toute organisation. Peut-être même les estimaient-ils encore plus quand il s’agissait de femmes d’horizons lointains, car là était la force de cette corporation, de permettre à des femmes enfermées dans un carcan de fausses libertés de prendre en main leur vie - ceci dit, bien entendu, sans songer un seul instant à un duché en particulier, et surtout pas à Outrevent ou Bellifère.
Oui, mais malgré les gardes, malgré les protections, malgré l’apparente stabilité et les murs solides de leurs appartements de Lorgol ou d’ailleurs, le Cibellan s’inquiétait. Il était le premier à savoir qu’aucun mur, aucune barrière, aucun combattant aussi entraîné soit-il ne pouvait être un véritable rempart entièrement efficace si l’on savait comment le contourner. Heureusement pour lui, Rhapsodie n’était pas une ingénue qui fonçait tête baissée sans prendre garde, et sa petite soeur de coeur lui causait bien peu de frayeurs.
Mais elle lui en causait quand même, par sa simple présence hypothétique à des événements bouleversant l’histoire, potentiellement destructeurs.


L’air soucieux du quadragénaire s’atténua un peu, en la lisant. Il avait très vaguement suivi l’affaire en Ansemer de loin - les coucheries mondaines, les trahisons, les morts et les naissances des puissants ne l’intéressaient pas. Pas tant que la rage et le besoin d’une justice divine ne s’y mêlaient pas. Pas tant que la Confrérie n’y jetait pas un regard. Depuis trois ans, il se considérait comme totalement détaché des empires : qu’ils continuent leurs guerres, leurs trahisons et leurs mariages, leurs alliances vaines. Il servait sa justice, il servait ses dieux. Mais s’il n’en avait rien à faire, s’il considérait que leurs vaines attentes à vivre ne pouvaient l’atteindre, il savait pertinemment que d’autres comme Rhapsodie pouvaient être touchés – blessés. «Tu me rassures, alors. » Naturellement, il lui passa un bras autour des épaules, tout doucement, pour la serrer avec affection. « Je me suis inquiété en y pensant, tu sais. » D’un regard associé au mouvement de ses épaules – équivoque – il répondit aux phrases suivantes, alors qu’ils s’éloignaient tranquillement. « Tu me connais, Rhaps. Tout ça ne reste que vague pour moi. Je comprends que tu puisses trouver ça insultant… Surtout si tu l’estimais. » Il n’ajouterait pas plus.

Oui, c’était insultant, si la femme l’avait aimé ou respecté. Oui, c’était insultant, pour une femme sur qui la vie semblait s’être acharnée – mais qui visiblement n’avait pas assez de rancoeur et de haine, de rage de vivre et de se faire justice pour s’en remettre à la Sombre Mère.
Cette réflexion, il la garderait pour lui. Cependant, des relents de l’affaire et des traitements infligés au fil des ans à la duchesse ansemarienne, il avait toujours cru que pour eux, un jour, un contrat arriverait à la demande de la Lagrane. Des pensées sombres, certes. Mais pour Gauthier, aucune femme ne méritait de souffrir treize ans en se murant ainsi ; les séquelles étaient presque prévisibles.

Il secoua la tête. « En tout cas, tu es là, tu es en bonne santé, c’est le plus important. Sinon, tu peux me croire, je serai allé me plaindre à ta Dame ! » Il lui sourit, levant un sourcil. « J’ai des contacts, après tout. De puissants contacts. » Des contacts roux à l’écriture régulière et dont les lettres parfumées étaient dans le tiroir de son bureau, à la tour. Des contacts féminins d’un autre duché, d’un autre empire. Il pencha la tête, avant de changer de sujet. « Que dirais-tu d'un gâteau, dis ? » Qu'on ne s'attarde pas sur le sujet de ses contacts. Ca serait mieux.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyDim 25 Nov 2018 - 23:53

Elle se doute bien, Rhapsodie, que Gauthier n’a pas suivi avec autant d’attention qu’elle les événements d’Ansemer. Il n’a pas connu, lui, l’effarement d’apprendre la liaison de la duchesse avec le frère du duc, puis la consternation de savoir quel sort lui avait été réservé. Tout le continent savait, pourtant, que le duc la trompait sans vergogne – elle est bien placée pour le savoir, même. Et lui, parce que sa femme avait eu une liaison avec un autre, elle a été jugée, puis condamnée à l’exil. La tolérance de la Cibellane a ses limites, et Bartholomé les a largement dépassées, en agissant comme le plus rustre des bellifériens. Il n’en saura jamais rien, de toute façon, et s’en moque probablement. Elle n’est qu’une simple Compagne parmi tant d’autres, sans doute aisément oubliable. Un duc tel que lui se passerait volontiers de son avis.

En tout cas, elle s’est bien gardée de se rendre à son mariage, s’arrangeant pour obtenir un congé à ce moment. Bien lui en a pris. Et elle sourit et hoche la tête lorsque Gauthier l’entoure de son bras fort, admettant qu’il s’est inquiété pour elle. Comment aurait-il réagi, si elle y avait risqué sa vie ? Pire, si elle l’avait perdue ? Mal, sans doute. Merci Noisette. L’écureuil est resté chez elle, à La Volte, peu envieux de venir se geler les pattes dans les Terres du Nord. Cela ne l’empêche pas pour autant de répondre de manière détachée aux interrogations de la Compagne.

Je sais, oui.
Pardon de ne pas t’avoir écrit à ce sujet.

Elle ne rajoute pas une ligne sur Jehanne d’Ansemer, se contentant d’acquiescer aux mots de Gauthier. Elle n’a rien à rajouter. Elle ignore où elle se trouve, désormais, mais elle espère qu’elle est libre et heureuse. Ou, si pas heureuse – parce que c’est quand même un bien grand mot -, au moins remise des événements. Elle a entendu dire qu’elle paraissait être le fantôme d’elle-même, à son procès. Son cœur n’aurait sûrement pas supporté de la voir ainsi.

Elle se remet une mèche de cheveux en place et glousse silencieusement en l’entendant reprendre. Rhapsodie sait parfaitement qu’il en serait capable pour protéger sa sœur de cœur, parce qu’elle a sans doute encore dix ans, à ses yeux. Elle tique, cependant à la suite. Des contacts puissants ? Au sein de la guilde des Compagnes, ou Rhapsodie se trompe-t-elle ? Elle arrête d’avancer d’un coup, tournant vers Gauthier un regard mi-amusé, mi-intrigué, attendant qu’il poursuive. Il n’en a pas envie, visiblement pressé de changer de sujet, en lui proposant un gâteau. Si l’idée d’une pâtisserie est alléchante, l’envie de comprendre est plus forte. D’un geste ferme de la main, elle l’empêche de reprendre sa marche, décidée à en apprendre plus, avant d’écrire à toute allure dans son carnet.

Que veux-tu dire par là ?
Tu fréquentes des Compagnes, toi, maintenant ?
Explique-moi tout.

Elle veut savoir, Rhapsodie, le questionnant de son sourire et ses grands yeux. Elle n’insistera pas, cependant, si le Cibellan ne le souhaite pas. Il a droit à son intimité, et elle le comprend parfaitement. Pour autant, c’est lui qui a lancé le sujet, après tout, autant qu’il poursuive.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyVen 30 Nov 2018 - 15:08


Quelquefois, il valait mieux tenir sa langue, pas vrai, Gauthier ? Lui d’ordinaire si apte à tenir secrètes ses aventures ou même sa foi - pour les incroyants et les aveugles qui peuplaient ces rues, qui le voyaient comme un fou dangereux - , il n’avait cette fois pas pu s’en empêcher. S’empêcher de se faire briller, quelque peu. Il était fort à ce petit jeu. Son orgueil était d’ailleurs particulièrement flatté à chaque fois qu’il se permettait de laisser traîner, comme cela, qu’il avait des connaissances reconnues et bien placées. Vantard, pas nécessairement. Mais il aimait, à l’occasion, que certains noms puissants se retrouvent dans ses paroles.
Même si là c’était différent. Là, ce n’était pas juste parler de son contact avec la princesse cibellane, bientôt impériale, ou de la proximité avec son Écoutante ( ça comptait, comme relation haut placée, n’était-elle pas de ceux qui communiquaient directement avec la Sombre Mère ? Et même, elle était une Écoutante. ). C’était parler d’une dame qu’il n’avait vu, en tout et pour tout, qu’une seule fois dans sa vie. Deux, techniquement, admettons. Le Cibellan n’était pas vraiment sûr de savoir comment aborder ça, mais s’il y avait quelqu’un à qui il pouvait (devait ? ) en parler, il s’agissait de Rhapsodie. Il n’aurait pu en toucher mot à Gisèle.

Sa diversion sucrée ne sembla pas faire effet. Dommage. Il se mordit la lèvre en conservant un léger sourire, le regard rieur et pétillant - encore apte à cacher tout ce qu’il ne voulait pas vraiment dire. « Je veux bien te raconter, mais je suppose que ça veut dire pas de gâteau ? Et donc plus pour moi ? »  Il la taquinait avec une tendre affection, sans être affecté par ses grands yeux innocents et son sourire.
Enfin… presque.

« C’est une histoire toute simple, tu sais. »
Il leva les yeux au ciel, en faisant semblant de réfléchir. Le soleil colorait  à peine le ciel de ses rayons, si bien que le bleu était dans des dizaines de tons délavés. C’était beau. Pastel et beau. « Et fréquenter… Je te fréquente bien toi, non ? Donc c’est pas une nouvelle. »
L’air soudain concentré sur les souvenirs qu’il connaissait pourtant par coeur, à force de les avoir rejoués dans son esprit, il commença son récit. Ça lui faisait drôle, juste de mentionner ça - et de se questionner, un peu, sans s’en rendre compte, sur ce qu’il pensait de leur correspondance.

« Début février, j’étais de sortie, tard. J’étais sur le point de rentrer, mais j’ai entendu des bruits d’affrontement. Il faisait excessivement froid, et à cette heure de la nuit, il y avait peu de chances de tomber sur deux gentilshommes en plein duel d’honneur, tu vois ce que je veux dire ? Enfin bon. Je suis tombé sur deux imbéciles dangereux qui visiblement venaient de tuer la garde rapprochée d’une dame. » Et même d’une Dame. «Je me suis assuré qu’ils recommenceraient pas, avant de la rassurer et la raccompagner jusqu’ici. Et depuis… »
Il haussa les épaules, replaçant une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille. « Depuis, je corresponds avec ? Régulièrement ? Les lettres mettent un peu de temps, entre Bellifère et ici, mais… On s’écrit, la Dame de Hacheclair et moi.  »

La pile de lettres cachée à la vue de tous pouvait en témoigner. Il valait mieux, pour certaines, les tenir éloignées du monde - celles que la flamme d’une bougie avaient roussi pour révéler d’autres mots, au fil des mois. Avec un soupir et un sourire en coin, le Coeurbois planta son regard dans celui de Rhapsodie. « Satisfaite, petite damoiselle ? »
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptySam 1 Déc 2018 - 18:51

Elle est intriguée, Rhapsodie. Il n’a jamais parlé d’un quelconque rendez-vous avec l’une de ses collègues, et elle ne l'a d'ailleurs jamais senti particulièrement intéressé par les services proposés par la Guilde. Ou alors, il a une amie Compagne autre qu'elle, dont elle n'a jamais entendu parler - mais ce serait étrange qu'il ne lui en ait jamais touché mot. Ou alors, c’est une relation d’une tout autre nature. Elle sait, vaguement, que la Guilde des Compagnes et la Cour des Miracles sont liées. Il pourrait en être de même avec la Confrérie Noire, sans qu’elle ne le sache. Enfin, ce ne sont que des suppositions. Ses grands yeux tournés vers le visage de Gauthier, elle attend un indice, une réponse.
Les premiers mots qu’il lui fournit la font rire, comme une enfant.  Elle secoue la tête et ajoute quelques lettres dans son carnet.

Ne dis pas de bêtises.
Pas de gâteau pour personne, tant que je ne sais rien.


Elle a compris qu’il la taquine, et qu’il accepte de poursuivre. Elle ne le forcerait pas, jamais ! Sa curiosité est forte, mais elle ne l’emportera jamais sur les sentiments des autres. Si elle venait à être incommodante, elle arrêterait. Fort heureusement, ce n’est pas le cas maintenant. Et elle se détache un peu de lui alors qu’il semble rassembler ses idées, prête à écouter sagement. Pourtant, ses premiers mots la troublent, et une grimace légère vient tordre ses traits.

Pas fréquenter comme ça. Tu as compris.

Et heureusement qu’ils ne se fréquentent pas au sens où elle l’entend. Par tous les dieux, comme il est étrange, tout à coup, d’envisager Gauthier comme un de ses propres clients ! C’est… Non, c’est affreux. C’est son frère, par tous les dieux ! Alors certes, ils ne partagent pas le même sang, mais le cœur prévaut sur tout. Et… Non. Gauthier ne sera jamais son client. Par Mirta, comme c’est dérangeant !

Au moins, il commence à lui raconter, ce qui a au moins pour effet de dissiper ses pensées révoltées. Et elle écoute, attentivement, cette histoire, tentant de se figurer la scène, opinant de temps à autre. Elle n’imagine aisément, Gauthier, en sauveur de ces dames. Ne l’a-t-il pas sauvée, il y a des années, des griffes de ces pestes qui la martyrisaient ? Ou au Théâtre, quand il l’a calmée ? Gauthier est un héros, tout simplement.

Elle plisse les yeux lorsqu’il évoque la correspondance, avant d’écarquiller les yeux. La… Dame de Hacheclair ? Il n’avait pas menti en prétendant avoir des contacts haut placés, donc. Veut-il parler de Virginie Tendre-Chair, la nouvelle Dame de Hacheclair ? Son intuition lui souffle que sans doute pas. Elle suppose qu’il veut parler de Chasteté Mille-Saveurs, qui vient tout juste de prendre ses fonctions de Dauphine à Lorgol, mais qui était encore Dame de Hacheclair en février. Rhapsodie ne la connaît pas bien, mais juste assez pour savoir qu’elle estime celle qui prendra la tête de la Guilde dans quelques années, pour son histoire – être née dans ce duché de rustres arriérés et être devenue Compagne est un exploit, aux yeux de Rhapsodie - et son caractère.

Elle rend son sourire à Gauthier. Satisfaite ? En partie. Elle est curieuse, désormais, du contenu desdites lettres. Peut-être sont-elles banales à mourir d'ennui. Peut-être pas. Et elle se prend à imaginer... Et si ces lettres étaient des lettres d’amour enflammées ? Par tous les dieux, comme ce serait beau – et triste, à la fois ! Beau, car Gauthier mérite de connaître l’amour. Elle l’a toujours vu seul, et a en partie compris pourquoi lorsqu’il lui a dit pour son engagement. Mais la Cibellane au fond d’elle s’est toujours désespérée de le savoir célibataire à vie. Mais si histoire il y avait, comme elle serait triste ! Un amour rendu impossible par le statut de la Compagne, bientôt Maîtresse de la Guilde des Compagnes. Probablement qu’elle ne se détournera pas de ses engagements, préférant renoncer à l’Amour plutôt qu’à ses protégées…
Comme ce serait triste, oui.
Pensive, elle laisse s’écouler quelques secondes avant de hocher la tête et de sourire grand, un brin fière d’elle. Oui, elle est satisfaite. Pour l’instant.

Je suis loin d’être petite, Gauthier. Je suis presque aussi haute que toi.
Tu as parlé de gâteaux, c’est bien cela ?


Une fois les mots lus, elle referme son carnet, gardant dans un coin de sa tête quelques éventuelles questions pour plus tard. Et elle lui prend la main, doucement, comme pour l’entraîner dans la direction qu’ils suivaient à l’origine. Elle suivra, ensuite, là où il voudra la guider.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyMer 19 Déc 2018 - 17:13

Elle méritait de savoir. Au moins elle. Les autres, ça n’était pas sûr, mais au moins elle. Gauthier n’aurait pas essayé d’expliquer à quelqu’un d’autre que Rhapsodie l’étrange relation qui le liait à la dame d’Hacheclair. À qui aurait-il pu en parler, de toute manière ? À Hermine ? Autant appréciait-il son Écoutante, autant lui parler de ses relations n’était pas dans l’ordre de ses priorités. Elle aurait tôt fait de vouloir en savoir chaque détail - même s’il n’y avait rien à y dire, s’il n’y avait qu’une correspondance teintée de jeu et de tendresse. À un autre, à la tour ? C’était le même souci. Ils chercheraient à savoir bien des choses que Gauthier refuserait de révéler. Non, à bien y repenser, Rhaps était juste l’interlocutrice rêvée - elle ne chercherait pas à aller trop loin, dans une gêne prudente pour le grand frère qu’il était. Du moins l’avait-il espéré. Il ne pouvait rien lui refuser, à sa petite - relativement petite -. Il aurait sans doute craqué, tôt ou tard.

Un instant, l’idée qu’elle aille demander, en parler à la rousse Chasteté si d’aventure elle revenait sur Lorgol lui traversa l’esprit : il se sentirait bien honteux, en ce cas ! Honteux et ridicule, ce qui n’était jamais bon lorsque l’on avait la même fierté que Gauthier.
Avec un petit sourire, heureux de constater que la Cibellane ne voulait pas rentrer dans les détails - c’aurait été mortifiant - il reprit la tête, pour la guider dans les rues de Lorgol. «Oui, des gâteaux. Je me refuse à te laisser partir sans ta dose de sucreries. » Le sujet n’était pas clos - le serait-il jamais ? - mais pour l’heure la Compagne semblait se contenter de ce qu’il lui présentait… Et c’était bien assez, il n’aurait guère supporté de lui raconter le reste. Elle n’était pas innocente, loin de là, mais ses aventures charnelles restaient des secrets dans son coeur et non des histoires pour une jeune femme.
Elle était encore pure, jeune et innocente dans l’esprit de l’assassin. Une enfant, toujours. Guère plus, à ses yeux, qu’une adorable petite fille à protéger contre les malheurs et les horreurs du monde. Elle avait beau avoir grandi, les visions de l’homme qui l’avait protégée depuis toute petite ne pouvaient changer si aisément.
Et puis était-ce si mal, quand on côtoyait avec dévotion et ferveur la mort et la douleur, que de vouloir que les personnes auxquelles on tenait restent dans une bienheureuse innocence ?

« Tu ne perds presque pas le nord, ça me rassure. Tu viens ? » s’amusa le brun, en poussant la porte d’une échoppe qu’il connaissait bien. L’homme était de la famille d’un des apothicaires de la garde, et Gauthier l’avait rencontré plus d’une fois. Ils en étaient venus à échanger sur diverses recettes sucrées. Dont une que Rhapsodie apprécierait particulièrement - et que Gauthier avait trouvée outrageusement sucrée, comme il se devait. Toujours tester, même si ça vous rendait malade pendant trois jours après ( ce qui n’était pas le cas des gâteaux qu’il avait prévu d’offrir. )
L’échange fut réglé rapidement, et il offrit le gâteau au miel à la jeune, penchant la tête.
« La prochaine fois je te le ferai, promis. Je viendrai sur La Volte, sans souci, pour te les apporter. Mais là, mis à part en mai… Je n’y ai pas tellement remis les pieds. »
À l’extérieur, les mains dans les poches, il haussa rapidement les épaules. « J’aurais voulu, mais j’ai pas pu revenir. C’est compliqué et dommage un peu. Cibella est belle en cette saison. »
Cibella était toujours magnifique. Apatride oui, mais ça ne l’empêchait pas de trouver sa terre natale fantastique.  

« Tu sais… Je crois que j’aimerais y retourner, là-bas. Au théâtre. » Il profitait qu’elle ait les mains pleines pour parler. «Je suis pas mage, j’y connais pas grand-chose aux fantômes non plus ou quoi que ce soit qu’on ait pu y voir, je t’avoue. Mais la colère… » La rage. La vengeance. Le sang d’innocents qui coule et se mêle à la vie. Il ne termina pas sa phrase, en secouant la tête. La colère, il connaissait.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyDim 13 Jan 2019 - 22:37

Elle est contente, Rhapsodie, de recueillir ainsi les confidences de Gauthier. Bon, elle les cherche un peu, sans doute, sagement curieuse de la vie de son frère ; mais tout de même, elle sait avoir sa confiance. Il sait qu’elle ne répétera rien – c’est compliqué, sans voix, dans tous les cas. Mais quand bien même elle pourrait l’écrire, jamais elle ne le voudrait ; ce serait le trahir, et c’est bien la dernière chose qu’elle souhaiterait faire. Par contre, elle n’abandonne pas l’idée de l’interroger plus en détail, mais pas maintenant. Après, peut-être, si elle sent qu’il n’est pas trop réfractaire à sa curiosité. Alors, elle redirige la conversation vers les gâteaux proposés plus tôt. La réponse de Gauthier la fait rire, un peu, et ils partent dans la direction choisie par le Cibellan.

Ils entrent dans une petite échoppe. La Compagne reste poliment en retrait, mais son attention toute entière est tournée vers les pâtisseries qui l’entourent. Gourmande, la Compagne ? Sans doute ; mais elle ne l’est pas assez pour céder à la moindre de ses envies de sucreries. Elle est Compagne, son corps est un outil de travail à égalité avec sa lyre et sa magie, et elle tient à garder la mince silhouette que ses clients apprécient tant. Elle ne peut pas se permettre d’écarts. Pas trop. Cela dit, des retrouvailles avec Gauthier sont nécessairement une bonne raison pour transgresser les règles qu’elle s’impose. Surtout lorsque ce sont les siens. Gisèle est bien d’accord avec elle, les pâtisseries de Gauthier sont les meilleures, en toute objectivité. Enfin, elle reçoit celle achetée comme un cadeau et remercie son grand frère et le vendeur d’un large sourire et d’un signe de la tête.

En sortant, Gauthier lui promet de lui faire lui-même les gâteaux, et de les lui apporter à La Volte directement. Elle hoche la tête, contente de ses mots. Elle ne le blâmera pas pour sa longue absence : il doit être bien occupé par sa vie professionnelle, tout comme elle. Puis, Gisèle est à Lorgol, maintenant, et il doit également s’en occuper, sans doute. Elle aimerait lui écrire quelques mots en retour, mais ses mains sont prises, et son carnet est rangé dans son sac. Tant pis. Un mouvement de tête et une expression douce, pour montrer qu’elle comprend – et qu’elle approuve dans le même temps la beauté de leur cher duché – et elle croque dans sa pâtisserie. Son sourire approuve le goût sucré du miel, et elle note dans un coin de sa tête le nom de la boutique, des fois qu’elle repasse par Lorgol, un de ces jours.

L’attention prise par son gâteau au miel, elle tourne pourtant vivement la tête lorsque Gauthier évoque le théâtre, surprise. Comment ça, y retourner ? Une seule fois ne lui a donc pas suffi ? Parce qu’à elle, si. Elle vit encore les événements de mai dans ses cauchemars, elle n’a pas besoin de se torturer davantage. Elle l’interroge du regard. Il ne finit pas ses explications, mais elle croit comprendre ce qu’il veut dire. Il est de la Confrérie Noire, la justice et la vengeance doivent avoir un sens tout particulier, pour lui. Un sens qu’elle a cru approcher, l’an passé, mais dont elle est sans doute loin, encore. Elle baisse les yeux, et acquiesce doucement. Finalement, elle lui tend son gâteau de façon à ce qu’il le prenne dans ses mains, histoire de libérer les siennes pour qu’elle puisse récupérer son carnet ; ses doigts collent, un peu. Elle les essuie discrètement sur le tissu de sa robe – elle se changera pour la soirée – et récupère ce dont elle a besoin pour répondre à Gauthier.

Sans moi, alors. Je n’y retournerai pour rien au monde.
J’en rêve encore, tu sais. Je n’arrive pas à oublier ce que j’ai vu.

J’avais une confiance absolue en la Rose. Je croyais en leurs idéaux de paix. J’ai le sentiment d’avoir été trompée, un peu.

Elle inspire profondément.

Les hommes sont si cruels, Gauthier. Pourquoi ?

C’est une vraie question, qu’elle pose. Elle ne comprend pas. Elle est trop douce, trop naïve, peut-être, pour le monde dans lequel elle vit, elle s’en rend compte. Elle aimerait, parfois, vivre dans celui de Gisèle. Son amie n’a pas conscience de tout ce qui l’entoure, et elle a de la chance, quelque part, de vivre dans un univers parfait, au sein duquel la question de Rhapsodie n’a pas lieu d’être.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyJeu 17 Jan 2019 - 13:28

Gauthier ne savait pas vraiment comment justifier cette fascination qu’il avait eue pour le lieu, hormis la colère qui l’avait saisi et brûlait encore au coeur de son être. Il ne savait pas comment l’expliquer, ne savait pas ce qu’il se passait, mis à part que la hargne et l’injustice avaient à jamais marqué la pierre. Une pierre souillée du sang de ces Accordés qui avaient fait parler d’eux au mariage ducal, fiasco total dont les relents étaient parvenus  jusqu’aux Assassins. Une pierre entachée à jamais, du sang de martyrs - mais peut-être étaient-ils loin d’être innocents.
Il ne pouvait pas dire à Rhapsodie la froide présence de Sithis et Lida dans l’endroit. Il n’avait pas le droit de lui dire le froid frisson qui glisse sur sa nuque, le souffle qui se perd, la chape lourde sur les épaules. Il n’avait pas le droit de lui raconter combien en ce lieu il avait été frappé par cette perte de souffle. Combien la mort et la rancune étaient lourdes, et présentes. Ça, il l’avait bien assez dit quand il avait raconté ce détour à son Écoutante, et à d’autres.

Rhapsodie ne comprendrait pas. Elle ne pouvait pas comprendre, probablement, que Gauthier veuille retourner sur ce lieu de massacre et de terreur - elle ne savait pas tout de lui, tout comme il ne savait pas tout d’elle.
Elle sembla, d’ailleurs, s’inquiéter de cette décision, tellement qu’elle ne lui laissa pas le temps de lui trouver de quoi s’essuyer dans ses poches - pas qu’il ait forcément quelque chose, mais il aurait pu chercher, au moins.

« Je ne voudrais pas que tu y retournes. Surtout pas. Mais il y a un truc qui m’attire, personnellement, là-bas. J’verrais avec certains de mes amis, si jamais l’occasion se présente. C’est… C’est le lieu, tu comprends ? Plus que c’qu’on a vu, c’est tout c’qui se passer qui a marqué l’endroit. J’ai entendu dire qu’il était surveillé, étudié. Je dois pas être le seul à y rechercher quelque chose. »


Rhapsodie ne comprendrait pas, mais elle semblait bien alarmée, et les mots tracés sur le papier amenèrent un soupçon de souci sur son visage. Ses sourcils se froncèrent, et il n’osa pas répondre. Plus jeune, oui, il avait eu pour la Rose une fascination un peu lointaine, comme les simples gens pouvaient avoir. Depuis… La Rose était devenue un acteur éloigné, contre laquelle il n’avait guère de grief. Ils avaient maintenu une paix  nécessaire aux hommes sans pour autant chercher à interférer dans les affaires de la Confrérie - et pour cela, il les respectait.
Et maintenant ? Maintenant qu’il avait vu le massacre jusqu’alors seulement raconté à mots couverts et aisément oublié pour certains, maintenant qu’il avait marché dans le sang des Accordés ?
Maintenant qu’ils n’étaient plus, que toujours la justice resterait en suspens pour des milliers d’âmes massacrées ?

Il passa un bras autour de ses épaules, l’attirant doucement contre lui pour déposer un baiser sur sa tempe. « Les hommes sont cruels parce qu’ils ne savent pas où ils vont et ne songent pas aux répercussions de leurs actes. Ils sont cruels parce qu’ils pensent trop peu à la justice qui à tout moment peut s’abattre sur eux, ou parce que ce qu’ils jugent juste et nécessaire ne l’est pas pour le reste de l’humanité. » Sa voix était basse, alors qu’il la gardait juste à côté. Il ne voulait pas qu’on les entende, et les passants ne semblaient pas se retourner sur le curieux couple - heureusement.
« Il y a de la lumière en chacun, Rhaps, mais elle n’éclaire pas toujours le bon chemin à suivre aux yeux du monde. »


Lui avait choisi, il y avait bien longtemps de cela, de suivre le chemin qu’éclairait la Sombre Mère et son Consort : un chemin sur lequel jamais il ne fallait se retourner, que jamais on ne prenait dans l’autre sens ; une destinée où petit à petit, on laissait derrière les doutes ; une voie de croyance absolue, de certitudes et de mort. La voie de la Confrérie Noire.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyVen 8 Fév 2019 - 20:02

Se remémorer le Théâtre ne lui plaît pas, à Rhapsodie. Pas du tout. Ce dont elle se souvient, surtout, c’est de la panique qui l’a violemment saisie lorsqu’elle a prédit, qu’elle a compris qu’il se passerait… Qu’il s’était passé quelque chose de terrible. Et ce sentiment d’impuissance si grand, qui a étranglé sa gorge alors qu’elle était incapable de hurler pour avertir qui que ce soit, que ce soit ses compagnons d’infortune ou ces fantômes du passé. Ce qui a suivi était tout aussi terrible. Elle se souvient encore des cris et des pleurs, des corps sans vie et du sang qui coule. De ce qu’elle avait ressenti comme une trahison, de la part de la Rose Ecarlate. Ce cauchemar, elle l’a revécu de nombreuses fois, la nuit, et son imagination le rendait à chaque fois plus terrifiant encore.

Cela s’est calmé, avec le temps. Maintenant, si en parler ne lui plaît pas, au moins elle ne fond pas en larmes à sa simple évocation.
Les explications de Gauthier la calment, un peu. Elle croit deviner de quels amis ils parle. Des gens que Rhapsodie ne connaît pas, et ne connaîtra sans doute jamais. Elle doute que Gauthier la présente à ses collègues, un jour. Et c’est peut-être mieux ainsi, pour tout le monde. Alors, elle hoche doucement la tête. Elle comprend. Enfin, pas tout à fait, sans doute ; elle ne peut qu’imaginer ce qu’a ressenti Gauthier, et le lien qu’il doit entretenir avec cet endroit. Et puis, il a sans doute dû être moins choqué qu’elle. Des morts et du sang, il doit en voir régulièrement, lui.  

Elle se laisse entraîner contre lui et accueille avec un sourire le baiser qu’il vient déposer sur son front. Un baiser protecteur, qui lui dit qu’il sera toujours là pour elle. Du moins, c’est comme ça qu’elle le voit.
Il répond à sa question, avec ses mots à lui. Sa voix a diminué de volume. Ses mots sont importants. Il n’hésite pas, et Rhapsodie sent qu’il a la certitude de ce qu’il lui dépeint. Son métier n’y est sans doute pas pour rien, après tout. Il lui a déjà expliqué, pour la rassurer, la justice de la Confrérie Noire, et Rhapsodie est de plus en plus certaine que quelque part, il doit avoir raison. En tout cas, elle acquiesce encore à ses mots. Son regard se perd dans le vague quelques instants. Oui, il doit dire vrai. Car elle sent qu’elle peut associer des visages aux descriptions tissées de ces hommes cruels. Des pestes, qui l’embêtaient dans son enfance, des enfants qui se moquaient d’elle, « pour rire ». L’Ordre du Jugement. La Rose Ecarlate.

La conclusion résonne étrangement en elle, qui manie régulièrement les prédictions et les futurs possibles. Elle s’était toujours représentée ces futurs par des chemins et chaque événement comme un carrefour de possibilités, aux voies plus ou moins claires, plus ou moins probables. Cela fait sens, oui. Et elle regrette, Rhapsodie, que beaucoup prennent le mauvais chemin. Mais ça, elle ne peut rien y faire.

Alors, beaucoup se trompent de chemin. J'ai l'impression d'être parfois l'une des rares à m'en rendre compte... Et je trouve ça si triste.
Tu feras attention à toi, au Théâtre, hein ? Je ne sais pas s’il pourrait réellement t’arriver quelque chose, mais… Si tu n’en reviens pas entier, ma colère sera terrible.


Elle sourit, un peu plus légère, lui tend son carnet et reprend son gâteau par la même occasion. Il sait bien qu’elle ne se met jamais en colère, et que cette menace est bien peu crédible. Mais bon. Elle sait bien quel pouvoir une jeune femme comme elle peut exercer sur un Cibellan tel que Gauthier, alors… Autant essayer. Après tout, elle refuse de le perdre, et tous les moyens sont bons pour qu’il le comprenne bien.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyVen 8 Fév 2019 - 23:38

Il croyait en ce qu’il lui disait. Lui-même ne faisait que suivre la flamme allumée par Sithis et Lida éclairant le chemin le plus lumineux et le plus naturel à emprunter. Chemin pavé de morts et lié par le sang. Voie obscure, voie dédaignée, mais voie la plus logique pour qui s’intéressait juste un peu non seulement aux dieux mais à la véritable justice en ce bas-monde. Il suffisait d’ouvrir les yeux.
Il croyait en ces milliers de chemins d’ombres où d’autres s’égarent, perdent leur temps et finissent par perdre leur vie – car c’était sur ces chemins que se perdaient toujours ses victimes.
Les yeux de l’assassin se baissèrent sur le carnet de la jeune femme, souriante. Le bloc de feuillets lui fut transmis afin que celle-ci puisse sans souci se régaler à nouveau avec sa friandise. Un sourire amusé glissa sur les lèvres de Gauthier – un sourire peiné, aussi.
« Tu n’as pas la moindre idée de combien tu peux être juste dans cette idée, Rhapsodie. Beaucoup trop ne savent pas trouver le bon chemin. »
Même toi, un jour, tu t’en écarteras.

Oh, il reconnaissait bien là l’orgueil sous-jacent des Cibellans – et ils avaient bien raison. Leurs décisions, leurs choix, étaient les bons. Les autres se trompaient forcément. Il n’y avait pas d’autre alternative : Rhapsodie ne pouvait pas avoir emprunté le mauvais chemin, dans son esprit – ou tout du moins son tempérament ne saurait l’admettre. La réflexion avait le mérite d’être drôle, même si Gauthier n’aurait pour rien au moins accepté d’avouer cette fierté qu’il portait ancrée en son coeur, vestige d’une éducation qui l’avait laissé avec bien plus que des capacités culinaires et de tenue de la maison.

Un rire lui échappa, alors qu’il baissait le carnet pour le tenir à l’abri des miettes et du miel encore collant probablement sur les doigts de sa sœur. « Oh, je suis terrifié par cette colère, ma demoiselle. » laissa-t-il échapper avec un sourire plus qu’amusé. Dans son regard couleur de glacer, une étincelle de malice s’amusait à danser. Il la prenait au sérieux sur ce sujet… A sa manière. « Je te promets de revenir entier, si c’est ce qui t’inquiète. Ce n’est pas un vieux bâtiment en pierre qui est déjà à moitié effondré qui aura raison de moi. »  Il recommença à marcher un peu, s’éloignant d’elle pour remettre une distance normale. Elle n’était plus collée à lui, mais entendrait bien sûr toujours tout. Ils restaient proches, même éloignés.
Et il portait dans sa main la plus proche d’elle son carnet, au cas où elle ait une quelconque chose à lui raconter ou à lui rapporter.

« De toute manière, ce qu’on y a vécu n’a pas marqué nos corps. On n’a rien eu, la dernière fois. C’est pas plus dangereux qu’une projection du passé, je pense. Ca en reste tout bonnement fascinant. Horrible moralement. Se dépêcha-t-il d’ajouter. e ne nie pas qu’on a été témoins de choses… Qui pouvaient ébranler. Pas la peine d’y repenser. Mais il ne nous est rien arrivé qui ait pu mettre notre condition physique en danger. Je sais pas si ça sera la même chose, quand j’y retournerai. Mais… Mais je veux voir. C’était bien trop profond et magique pour que ça soit anodin, même en Cibella. Et puis, depuis, l’Accord a fait parler de lui. Je me demande si je ferai pas mieux d’aller voir de leur côté, auparavant. Même juste… Pour savoir.  »
Un haussement d’épaules. Il voulait comprendre et connaître le théâtre de l’Etincelle. Un jour, peut-être. Il y en mènerait certaines de ses recrues, s’arrangerait avec les autres Adeptes – sauf Shahryar – pour aller voir. Le sujet était clos. « Je te jure de pas te raconter, promis. Et de te revenir pour te faire goûter d’autres gâteaux… Faits par mes soins cette fois. » Le Cibellan rit, avant de lui tendre son carnet doucement. « Je suis heureux de pouvoir te voir aujourd’hui, Rhapsodie, ma petite demoiselle. Vraiment. »
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyLun 25 Fév 2019 - 22:02

Gauthier confirme ses dires, et Rhapsodie en est soulagée. Au moins, il comprend ce qu’elle veut dire, même s’il n’est pas mage de prédiction. Après tout, peut-être que les assassins de la Confrérie Noire se figurent les choses de la même façon : ils suivent la voie tracée par leur déesse sans se poser de questions, persuadés que c’est le meilleur des chemins possibles. C’est ce qu’elle a compris quand Gauthier lui a expliqué son engagement, un peu. En y réfléchissant, il n’a peut-être pas tort. Gauthier lui a dit que les assassins appliquent la justice des dieux là où celle des hommes a failli ; et les dieux sont justes, bien plus que bien des mortels. Leurs méthodes sont radicales, mais quelque part… Quelque part, ce ne sont pas les plus à blâmer, aux yeux de Rhapsodie. En tout cas, ils le sont bien moins que ceux qui tuent – voire violent – des personnes innocentes. 

Elle croque dans son gâteau en attendant que Gauthier finisse de lire. Concentrée sur le goût sucré, son attention ne revient vers Gauthier que lorsqu’il se met à rire, avant de plisser les yeux. Alors comme ça, il ne la croit pas ? Il a raison. Mais quand même, il pourrait faire un effort ! Faire semblant d’avoir peur, au moins. Enfin, elle lui rend son sourire, amusée elle aussi. Elle redevient sérieuse quelques instants lorsqu’il lui promet de revenir entier, avant de pointer vers son torse son index. Elle l’arrête à quelques centimètres de ses vêtements, consciente qu’il doit être tout collant de sucre et de miel. Justement. Si Gauthier était retrouvé mort, bloqué sous l’éboulement d’un mur à demi effondré, elle le vivrait très mal.  

Il s’éloigne un peu d’elle pour se remettre à marcher. Elle le suit, évidemment, restant pas trop loin de lui. Et elle l’écoute, ponctuant de temps à autres ses phrases par un hochement de tête. Le gâteau est rapidement terminé, et ses doigts viennent rejoindre ses lèvres, pour récupérer le sucre collé. De façon élégante, toujours. Elle a beau être assez gourmande, elle reste une Compagne raffinée. Le reste finit entre les plis de sa jupe, de manière à ce que les tâches ne se voient pas trop.  

Gauthier a raison, évidemment. C’était horrible pour l’esprit, mais leurs corps n’ont rien eu. Quand même… Elle avait eu peur, quand Maelenn s’est mise à chanter. Enfin, elle comprend sa curiosité, quelque part. Ces magies anciennes sont fascinantes pour ceux qui s’y intéressent. Rhapsodie en a peur, un peu. Etant toujours partie du principe qu’elles avaient été banniées pour une bonne raison, elle a du mal à changer totalement d’avis. Pourtant, elle n’y est pas aussi réfractaire qu’avant, ses convictions ayant été largement ébranlées, ces derniers mois. Surtout après avoir vu de pauvres innocents être massacrés au Théâtre. Enfin… Peu-être qu’elle gagnerait à échanger avec les Accordés. A comprendre leur magie, leurs rêves et leurs espoirs. A voir qu’ils sont humains, eux aussi. Elle a besoin de se confronter à eux, pour avoir moins peur. Un jour, elle trouvera peut-être le courage.  

Elle reprend son carnet quand Gauthier lui tend, avant de répondre dans l’ordre qui lui vient à tout ce que Gauthier a pu dire, et qui est encore là, logé dans un coin de sa tête.  

Moi aussi, je suis heureuse de te revoir. J’aimerais qu’on se trouve de tels moments plus souvent.
Tu as des nouvelles recettes ? Tu pourra refaire ceux aux fruits rouges, là ? Tu sais, ceux qui avaient des formes de fleurs sur le dessus. 
Bien sûr que tu reviendras entier. De corps, et d'esprit, même. Le tien n’est pas aussi fragile que le mien. Moi, revoir tout ça… Je ne le supporterais pas, je pense. Non, j’en suis sûre, même.

Une pensée lui vient soudain, qu’elle s’empresse de coucher par écrit avant qu’elle ne s’envole. 

On dit que les Accordés usent de leur magie sur l’esprit des gens. Est-ce que c’est à Gisèle que tu penses, quand tu dis que tu veux savoir ? Est-ce que tu crois qu’ils pourraient… La guérir ?
Si c’est le cas, ce serait fantastique. Je sais que tu en rêves depuis si longtemps. 

Ce serait… Ce serait magique. Littéralement. Et s’ils sont capables d’un tel miracle… L’appréhension qu’elle ressent à propos de leur magie et de ses dangers s’envolerait tout à fait.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptySam 2 Mar 2019 - 22:54

Gauthier aime apprendre et savoir. En Cibellan fier et en fils dévoué, il se refuse à ne pas comprendre exactement la nature du théâtre où il a posé les pieds il y a de cela six mois presque désormais. Mais peut-être se trompe-t-il. Sans doute se trompe-t-il.
Pour l’heure, il repousse ses souvenirs sombres et se concentre sur la joyeuse et adorable Compagne à son bras, sa sœur de coeur, son enfant un peu – la pensée est drôle mais non dénuée de sens. Elle a l’âge qui correspond, et il pourrait être son père. Figure bienveillante toujours penchée sur elle, il en a sans doute quelque peu déjà le rôle.
« J’ai travaillé certains à la cannelle pour des amis qui me sont chers. » Pour ne pas dire son Écoutante. Et certains Cielsombrois qui savent venir gratter à sa porte.
(et en souvenir de Gabriel)
« Je t’en ferai au miel aussi, bien sûr. En forme de fleurs et au miel. Tu avais aimé ceux aux fruits rouges ? » Lui-même ne les avait pas trouvés fameux, et ça se voit à son air circonspect : sa bouche se resserre un peu, son sourcil se lève, ses dents se serrent un peu.  « Personnellement, je n’en étais pas très friand. Il manquait quelque chose, c’était pas fameux. »

Le visage de Gauthier laisse transparaître un peu de son espoir lorsque ses yeux tombent sur le carnet de Rhapsodie et les dernières phrases : un sourire qui se dissimule, un haussement d’épaules, un peut-être murmuré du bout des lèvres. Il veut y croire tout en sachant pertinemment que les chances sont bien minces ! Il ferait tout pour sa sœur, tout comme il ferait n’importe quoi pour Rhapsodie. Deux jeunes filles à protéger sur bien des plans, chacune différente, mais son affection n’en demeure pas moins la même et inaltérable. Elles le savent bien. Elles savent qu’elles ont un grand frère qui suit leurs pas et qui les protégera du malheur jusqu’à sa mort.

« Y a pas que de ça. Mais oui, oui, assurément. S’ils peuvent… J’veux dire, j’ai tout tenté. Toutes les solutions connues. J’ai approché des mages de l’Automne pour savoir s’ils pouvaient y faire quelque chose et pas un ne m’a répondu par la positive. J’ai essayé… Ceux de l’Hiver, aussi, des fois qu’ils puissent la soigner. J’ai même été consulter des savants quand j’étais en Ibélène, et y en a pas un qui savait. Le Coeurbois la fixe, la tête penchée, le regard assombri par la réalité de son passé. Oh, on entend dans l’accent qu’il met sur le mot savant qu’il n’y a été que par nécessité ! Il est cibellan, même si son coeur appartient à Lorgol, même s’il ne se revendique plus de ce duché. La magie, pour lui, toujours triomphera des sciences et savoirs.
On n’apprend pas, on est. Gisèle souffre, cependant, et ce depuis si longtemps que son frère a fini par mettre de côté ce clivage. Ca fait dix-huit ans bientôt, tu sais, que je cherche. Et là… Fin. T’as entendu le récit du mariage d’Ansemer. Bien plus puissant que tous les mages qu’on pourrait imaginer. »
L’espoir est fou, mais il est là.
Gauthier ne peut pas le laisser filer.

« Et puis elle va de mieux en mieux en ce moment. Depuis qu’elle est au service de la princesse, elle commence à s’épanouir. Elle reste… Gisèle, mais doucement elle grandit un peu. Elle prend conscience du monde qui l’entoure – de ce qu’elle en voit du moins. »
Son grand frère ne lui a jamais dit, pour la guerre. Bienheureuse naïve qui a vécu sans savoir le conflit qui a ravagé le continent ! Gentille fille cloîtrée chez leurs cousines qui n’a jamais eu à souffrir de la peur de tomber aux mains des ennemis ! Son coeur, assurément, ne l’aurait pas supporté.
« Alors j’sais pas ce que t’en penses, Rhapsodie, mais je me dis que c’est pas plus mal d’essayer. De voir s’ils peuvent y faire quelque chose. »
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptySam 23 Mar 2019 - 0:18

La conversation a dévié de manière naturelle, et Rhapsodie est bien plus à l’aise maintenant qu’ils discutent pâtisserie. Au moins, ce sujet n’est pas associé à de douloureux souvenirs. Au contraire, même. Les gâteaux de Gauthier sont les meilleurs au monde, et elle est sûre que s’il s’était lancé dans le commerce de ses pâtisseries, il aurait pu faire fortune. Elle lui a déjà dit, d’ailleurs. Enfin… Elle suppose que c’est trop tard, maintenant.

Il a l’air surpris d’apprendre qu’elle avait aimé ses gâteaux au fruits. Elle hausse les épaules en essayant de se remémorer leur goût. Non, elle se rappelle parfaitement avoir bien aimé. Ou alors, elle confond avec une autre recette ? Il ne lui semble pas, pourtant. Enfin, c’est Gauthier le cuisinier. S’il juge avoir raté sa recette ou oublié un ingrédient, elle ne peut pas le contredire.

La Compagne vient essuyer sa main sur sa jupe, discrètement. Il faudra vraiment qu’elle se change avant ce soir. Et qu’elle prenne un bain, aussi.  Mais d’abord, elle passera voir Gisèle pour prendre de ses nouvelles. Rhapsodie a encore un peu de temps devant elle, et elle compte bien en profiter un maximum. D’ailleurs, Gauthier en est à déchiffrer ce qu’elle a écrit au sujet de la Cibellane, et lui répond immédiatement, comme en écho à ses pensées. Et elle acquiesce, Rhapsodie, ponctuant chacune de ses phrases d'un signe de la tête.

Elle le sait, tout ça. Que personne n’avait encore rien pu faire pour Gisèle, ni les mages, encore moins les savants. Elle avait cherché, elle aussi, dans les lourds ouvrages des bibliothèques de l’Académie, le temps de ses études. Et elle avait tenté de deviner son futur, aussi. Elle n’avait vu qu’un monde innocent et joyeux, un peu comme s'il était dessiné par un enfant.
Elle ne savait pas, à l’époque, qu’une magie comme l’Accord existait. Une magie pouvant oeuvrer sur l’esprit, peut-être même jusqu’à provoquer la folie chez les femmes et les hommes. Et elle espère si fort qu’elle puisse également la guérir… Ce serait fantastique.

L’espoir qu’elle entend dans la voix de Gauthier la touche profondément. Elle sait qu’il l’a peu à peu perdu, au fil des années. Quoi de plus normal, à force d’entendre que rien ne pourra sauver l’esprit de la jeune fille devenue femme ? Mais maintenant que les Accordés sont revenus sur le continent… Oui, l’espoir est permis.
Un sourire aux lèvres, elle récupère son carnet pour y inscrire sa réponse.

J’espère bien qu’ils pourront faire quelque chose, oui. Gauthier, si ça pouvait se concrétiser… Par tous les dieux, comme je serais heureuse pour elle – et pour toi.
Mais s’ils ne peuvent rien faire, si l’Accord ne la guérit pas… Ne t’emporte pas, c’est tout ce que je te demande.

Car elle connaît l’espoir, Rhapsodie, celui qui peut rendre fou et consumer une personne de l’intérieur. Elle en a vu, elle aussi, des spécialistes, pendant son enfance, pour essayer de comprendre pourquoi elle ne pourrait jamais faire entendre sa voix et suivre le chemin d’Isaëlle et de la guérir de son mutisme. Elle a entendu les promesses, elle a vu l’espoir, elle a connu les déceptions. Elle a vu sa mère s’en rendre malade, jusqu’à ce que Rhapsodie lui fasse comprendre qu’elle n’était pas malheureuse.
Peut-être que Gisèle ne l’est pas non plus. Est-ce parce qu’elle ne s’en rend pas compte ?
La Cibellane garde ses réflexions pour elle. Elle ne veut pas se mettre en avant pour rien. Elle ne veut pas non plus que Gauthier perde cette étincelle au fond de ses yeux qui le fait tant espérer.

Qu’ignore-t-elle – ou que sait-elle, plutôt, des récents événements, d’ailleurs ? Je ne voudrais pas commettre d’impair en la prenant pour une enfant, ou au contraire en lui révélant sans le vouloir une information insoutenable pour elle.
Les fruits des gâteaux n’étaient peut-être pas de la meilleure des qualités. Ou c’est parce qu’ils étaient trop secs que tu ne les a pas appréciés ? Je ne saurais pas t’indiquer quel ingrédient rajouter, je suis une cuisinière bien trop épouvantable pour cela.

Passer d’un sujet à l’autre sans aucune transition à mesure que ses pensées lui viennent ne lui pose aucun problème. C’est peut-être un peu compliqué pour ses lecteurs de la suivre, et elle fait généralement attention avec ses clients, mais Gauthier doit avoir l’habitude, depuis le temps.
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyVen 19 Avr 2019 - 23:34

L’espoir d’un fou, l’espoir d’un dingue. Quelque chose qui enfle et emplit tout son coeur, à chaque fois qu’il y pense. Il a entendu les rumeurs d’Ansemer, rapportées dans les rues, ramenées par certains confrères encore sur place qui ont pu voir les choses se dérouler. Certains de ceux, dépêchés dans les couloirs du château, qui ont vu les Accordés en prendre possession. Ceux qui ont pu constater de la puissance de Vanessa et de cette magie bannie sur un homme au tempérament pourtant loin d’être doux et paisible – n’est-ce pas lui qui sans un regard et sans un seul remords s’est rendu justice ? On a dit bien des choses sur Bartholomé d’Ansemer, mais il est loin de n’avoir aucune volonté ou d’être influençable.
D’où la puissance du sort, d’où l’intérêt de Gauthier. Rhapsodie le comprendra, il en est sûr – elle a d’elle même énoncé l’idée après tout. Il se penche pour lire sa réponse, son regard assombri par ce qu’elle peut en dire. Le trouble n’est pas violent, mais le doute s’instille lentement en son coeur.
« Pas besoin de me le dire, Rhaps. J’m’emporte pas souvent, en plus. Si ça marche pas, ça sera comme le reste. »

Les nuits d’insomnie se succéderont encore, les recherches laborieuses dans les textes, les décoctions testées sur lui-même et sur d’autres volontaires qui n’ont plus rien à perdre. Certains poisons font perdre la mémoire au fur et à mesure qu’ils attaquent le corps et les nerfs : la victime s’écroule quand même son identité lui est arrachée. Il veut l’inverse. Il veut qu’en une respiration sa sœur se souvienne sans trembler, qu’en un rire elle devienne ce qu’elle est – une femme, une personne entière. Qu’elle puisse marcher sans trembler, s’incliner sans vaciller, sourire sans sembler ne pas savoir s’arrêter. Il veut qu’elle vive.
« Elle sera soignée. Je trouverai comment le faire. Il doit y avoir une solution. »
La même phrase qu’à chaque fois, répétée avec la conviction de toujours, l’optimisme d’un frère qui sait que les choses ne peuvent que s’arranger.

« Elle sait pas grand-chose. J’ai été personnellement discuter avec les membres du personnel qu’elle cotoîe pour leur expliquer la situation. Sans leur demander de mentir, juste leur demander d’éviter certains sujets. La guerre, l’épidémie… C’est si proche, si loin, déjà pour eux. Des milliers de morts en à peine un an. Et Gisèle qui ignore, bienheureuse dans une bulle. J’lui ai pas parlé de la catastrophe de Val-Serein, pas la peine qu’elle en cauchemarde. Ni du mariage d’Ansemer, ou de la disgrâce de l’ancienne duchesse. De toute manière, elle pense… Eh bien, que tout couple ducal est un couple de rêve. Irréprochable. » Il hausse les épaules avant de lever les yeux au ciel.
« En somme, elle sait ce qu’on lui laisse savoir. Les mariages heureux, les beaux évènements. Ne t’en fais pas. Tu sais toujours trouver avec elle les mots justes. » Sa main se pose sur son épaule quand Gauthier lui sourit.
Merci d’être là pour elle.
« Elle t’aime toujours autant. Elle pose des questions à ton sujet d’ailleurs, tu pourras lui répondre. »
Il n’en dit pas plus, l’assassin, le sourire planant comme un fantôme sur ses lèvres. « Et pour les gâteaux… Je pense que je n’ai plus qu’à te les faire goûter, la prochaine fois, pour trouver la recette parfaite. »
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyLun 3 Juin 2019 - 22:06

Gauthier ne s’emporte pas souvent, c’est vrai. C’est peut-être ce qui rend ses excès de colère si effrayants. Elle n’en a jamais fait les frais, Rhaps. Jamais. Mais son imagination est fertile, et elle se doute qu’un assassin de la Confrérie ne doit pas être un agneau lorsque la rage le prend à la gorge.
Cela dit, il en a connu, des déceptions. Si la réponse des Accordés s’avère être négative, ce n’en sera qu’une de plus, et il le dit lui-même. Elle hausse les épaules. Même. S’il s’avère que cette énième tentative infructueuse st la goutte d’eau qui fait déborder le vase, il pensera peut-être à elle et à ses mots. Qu’elle se sente un peu utile, quand même.

Enfin, l’espoir est encore là. Elle le sent, elle l’entend dans la voix de son grand frère adoptif. Oui, elle sera soignée, un jour. Rhapsodie y croit aussi. Elle ne sait pas comment, et e refuse à tenter de prédire quoi que ce soit, par crainte d’être déçue ; mais elle y croit dur comme fer.

Il y en a forcément une, et on finira par trouver.
Le jour où tu réussis, je veux être là, d’accord ? Tu sais où me trouver, et je veux être au courant.

Elle s’est spontanément incluse dans la recherche de la solution. Elle ne veut pas que Gauthier se sente seul dans son combat, mais qu’il sache qu’elle comprend, et qu’elle le soutient.

La conversation se poursuit, toujours autour de Gisèle, alors que Rhaps prend quelques nouvelles. La mine sérieuse, elle hoche la tête à chaque triste événement cité. Elle n’était pas à Vol-Serein, mais elle a entendu parler de cette terrible soirée. Une moue s’esquisse lorsque le brun évoque les soit-disant couples ducaux irréprochables.

Je le pensais aussi, avant, tu sais. Comme toutes les petites filles, sûrement. C’est dur de se rendre compte que l’on s’est trompée tout ce temps, alors qu’on y croyait pour de vrai.

Toutes ont déjà rêvé de se retrouver à la place des fières princesses de La Volte ou de Faërie. Et maintenant que la Compagne côtoie de plus ou moins près tout ce beau monde, elle a compris que les apparences et la vérité sont parfois bien éloignées. Mais ça, Gisèle ne le sait pas ; et Gabrielle, étant la plus parfaite des princesses, l’illusion doit être bien conservée.

Gauthier se veut rassurant. La jeune femme esquisse un sourire, et acquiesce. Oui, il n’y a pas de raison, elle a toujours réussi à distraire Gisèle et à discuter avec elle sans commettre d’erreurs irrattrapables. Elle se rapproche un peu de lui lorsqu’il pose sa main sur son épaule, avant de l’interroger d’un regard. Quel genre de questions ?
Puis elle glousse en silence.

Fais-moi goûter autant de gâteaux que tu veux. Je suis à ton entière disposition pour ça, tu sais.

Ce n’est pas tout à fait vrai. Elle s’était promis de surveiller sa ligne, et ils sont bien loin l’un de l’autre, la plupart du temps.

Gisèle est heureuse ici, dis-moi ? La Volte ne lui manque pas trop ?
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Message Sujet: Re: Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble   Quand tu seras grande, on visitera Lorgol ensemble EmptyJeu 20 Juin 2019 - 19:28

« Bien sûr que tu sauras. Je ne te laisserai jamais sans savoir, Rhapsodie. Surtout avec Gisèle… Et si jamais ça arrive, je pense même qu’elle pourrait venir te voir. Pour te le dire. » Un doux rêve. Une folie, plutôt, s’il fallait y donner un nom réaliste. Il y croit, l’assassin, mais souvent, croire ne suffit pas dans ce genre de cas. Avoir la foi peut aider - mais même s’il pose des prières et des offrandes, les dieux savent qu’en son coeur toute sa dévotion ne va réellement qu’au Seigneur du Purgatoire et à son aimée, celle que depuis presque vingt ans désormais le Cibellan appelle sa mère.

La conversation continue et s’étale, à la manière des conversations entre deux personnes qui s’apprécient tant qu’ils ne s’offusquent pas des silences et des arrêts ; la manière d’une famille, si l’on veut, car n’est-elle pas sa petite soeur ? Oui, leur histoire a commencé d’une manière qui aurait pu en affoler plus d’un, et des fois en y repensant Gauthier estime qu’il n’aurait peut-être pas pu l’approcher en d’autres temps et d’autres lieux. Mais avec les années, avec le temps, avec la confiance et la sécurité qu’une ombre dangereuse peut apporter dans la vie - parce qu’il fait peur, l’assassin, quand on y repense - alors leur relation est devenue… Si ce n’est plus saine, au moins évidente. Normale, aux yeux du monde.
Ou alors, peut-être Gauthier a-t-il un problème.

« Viens manger des gâteaux avec moi quand tu le voudras. Je serai ravi que tu me serves de cobaye pour ça, tu le sais bien. »

Le ballet habitué des mots sur la page, des yeux qui y courent et des lèvres qui répondent. Une habitude, rien qui ne sorte de l’ordinaire entre eux. Elle écrit comme il lui parle, il lui parle pour qu’elle écrive.
« Gisèle est heureuse… Comme Gisèle peut être heureuse. On lui évite le malheur du plus que l’on peut, et quand il arrive, alors… Eh bien, on l’en protège. »
Il ferait n’importe quoi pour elle. Se tournerait contre ses amis, ceux qu’il aime ou a aimé, juste pour avoir la certitude que Gisèle vit. La certitude que Gisèle sourit, sourit de son sourire gamin qui illumine tout son visage quand la joie la surprend.
« Elle préfère être ici. A La Volte, elle ne faisait pas grand-chose. Pas comme maintenant. Elle a toujours eu à coeur d’aider, de servir. » Telle une enfant qui voudrait aider ses parents.
Il ne lui dit pas les terreurs de ses rêves, ne lui dit pas quand Gisèle ne va pas. La Compagne n’a pas à savoir ça.

La conversation continue, au long de leur déambulation. La vie de la Compagne en Cibella et ici, la vie de Gauthier entre les tours - quelques remarques sur la correspondante dont il garde des lettres cachées dans les tiroirs de son cabinet, sous les carnets de sa jeunesse, sous son oreiller, dans ses livres - là où il peut. Là où il sait que l’on ne cherche pas.
Ils visitent un peu Lorgol, tous les deux, tout en sachant pertinemment qu’il leur faudrait bien plus qu’une vie pour tout voir de la ville aux Mille Tours. Qu’importe !

C’est comme un rêve de gone, une ancienne promesse qu’ils réalisent encore et encore à chacune de leurs rencontres, parce qu’il y a longtemps, une petite fille muette a pleuré et s’est trouvé un grand frère qui lui a promis de l’emmener vagabonder entre les tours millénaires.
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