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 C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.

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La Confrérie Noire
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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyJeu 28 Fév 2019 - 17:44


Livre IV, Chapitre 2 • L'Éternel Lendemain
Chasteté Mille-Saveurs & Gauthier Coeurbois & des invités, éventuellement

C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.

Puisque le dernier jour est arrivé, vivons ce qui d’ordinaire nous serait refusé.
Jusqu’à ce que la mort nous sépare.


• Date : 31 mars 1004 (2nde itération de la boucle temporelle)
• Météo (optionnel) : Froid avec des chances d’incendie en fin de soirée :miguel:
• Statut du RP : C’ay la teuf, venez - Express
• Résumé : Le jour a recommencé. Après une mort douloureuse et particulièrement traumatisante, on se rend compte de bien des choses ; et s’il faut mourir, si ce jour est le dernier et que l’on doit vivre avec l’écrasant savoir de notre perte, alors autant faire ce qu'il nous était interdit jusque là.
• Recensement :
Code:
• [b]31 mars 1004 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4595-c-est-la-seule-chose-que-nous-apprend-la-mort-qu-il-est-urgent-d-aimer]C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.[/url] - [i]Chasteté Mille-Saveurs & Gauthier Coeurbois[/i]
Le jour a recommencé. Après une mort douloureuse et particulièrement traumatisante, on se rend compte de bien des choses ; et s’il faut mourir, si ce jour est le dernier et que l’on doit vivre avec l’écrasant savoir de notre perte, alors autant faire ce qu'il nous était interdit jusque là.



Dernière édition par Gauthier Coeurbois le Jeu 28 Fév 2019 - 17:49, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyJeu 28 Fév 2019 - 17:48

On n’est jamais prêt à mourir.
On aurait pu penser qu’un assassin, fils de la vengeance et serviteur de la mort, le serait tout de même un peu, que lorsque son heure arriverait celui-ci serait ravi de l’accueillir. En un sens, c’est vrai. Face à sa fin, face à la mort inéluctable qui l’a ravi, Gauthier n’a pas eu peur de ce qui l’attendait. Il a attendu ce qu’il a si souvent vu, l’a accepté à partir du moment où il s’est retrouvé incapable de fuir face au mur de flammes.
On n’est jamais prêt à mourir. Même lorsque la mort est un honneur ou une délivrance. Ses dernières pensées se sont envolées vers tout ce qu’il n’a jamais pu faire : sauver sa soeur de son esprit, s’élever encore au service de la Sombre Mère, avoir des enfants, avouer à Shahryar ce qu’il n’a jamais su dire autrefois et qui n’a plus sens désormais, le dire à Chasteté avant qu’il ne soit trop tard, l’aimer et lui redire, se perdre dans l’infini de ce sentiment qu’ils partagent ; vivre encore cette vie qu’il a rempli de douleurs dans lesquelles il a su se complaire. Il n’a pas eu peur de mourir, du jugement qui a du arriver : il a servi la justice, et est prêt à son tour à être jugé.
On n’est jamais prêt à mourir.
On a toujours tant de choses à faire.

Lorsque ses yeux s’ouvrent sur sa chambre, alors qu’il fait encore nuit, il est surpris. Son coeur bat vite, ses doigts repoussent les draps et cherchent les brûlures, la chair qui se délie. L’assassin ne trouve rien. Il se lève et s’habille, pousse la porte et s’engage dans les couloirs de la tour. Croise des soeurs et des frères aussi hagards que lui. Aujourd’hui est hier. Punition divine ou chance de se racheter ?
On n’est jamais prêt à mourir. Un jour de plus, pour avoir juste un peu moins de regrets.

La peur le prend alors que le jour n’est pas entièrement levé : ont-ils tous survécu ? L’assassin file dans les rues, le coeur battant, par ces traverses et ces ruelles qu’il connait. Le chemin le plus court jusqu’à la Ville Haute dans le froid glacial du matin est pourtant presque animé.
Il arrive à se faire un chemin jusqu’à la guilde des Compagnes. Il hésite, un moment,avant d’aller s’annoncer et de demander à la voir. Un ami. Un ami convainquant, puisqu’on finit par le mener au moins jusqu’à un salon où il attend.
Au moins, elle semble vivante. L’inquiétude continue de le ronger : il a besoin de la voir, besoin de la savoir entière et en sûreté.
Et s’ils doivent encore mourir ce soir, il veut être avec elle.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyDim 3 Mar 2019 - 21:28

Le feu !
Le feu qui ronge, qui lèche, qui dévore – le feu sans merci que rien n’arrête, le feu solennel qui progresse à son gré, le feu purificateur qui nettoie tout par le vide. Le feu qui remplace la vie par les cendres. Chasteté n’a jamais eu particulièrement peur du feu, habituée dans son enfance à le côtoyer constamment en cuisine ; mais ce feu-là, ce feu vorace, ce feu glouton, ce feu dévorant, c’est un monstre qu’elle ne connaît pas, et lorsque la douleur l’enferme entre ses bras, elle est obligée de lui céder. Sa peau se craquelle et se déchire, ses cris s’étouffent tandis que sa gorge enfle et se gonfle – et son âme brûle, tandis que la mort l’emporte pour de bon. Tant de regrets, tant de frustration, tant d’impuissance ; et Chasteté disparaît dans le brasier, avalée toute entière par ce monstre de flammes.

Le réveil est donc plutôt brutal, pour la Compagne si peu habituée à la douleur.
Elle passe la matinée à tenter de rassurer ses ouailles aux côtés de la dame de Lorgol, tâchant de maintenant le calme à la Maison de la Guilde, sans vraiment comprendre ce qui leur arrive. Tout cela semble atrocement familier, et elle n’est pas la seule à éprouver cette sensation. Que se passe-t-il donc à Lorgol ? Entre deux inquiètes à calmer, l’on vient l’informer qu’un visiteur est là pour elle, et la demande. D’après la description qu’en fait le serviteur venu la chercher, il ne s’agit pas d’un client : la description correspond à Gauthier, et elle presse le pas dans les couloirs, anxieuse de savoir s’il va bien – si elle doit encore mourir ce soir, alors ce sera dans ses bras. Cela ne fait que cinq mois que leur relation a pris un tournant plus sérieux – cinq mois qu’ils se voient en secret, cultivant cette tendresse et cette appréciation mutuelles qui ont mûri sereinement pour devenir un amour timide et tranquille, caché derrière des portes closes et des rideaux soigneusement tirés.

À peine le battant s’est-il refermé derrière elle qu’elle se jette à son cou, s’agrippant à ses épaules dans une étreinte mêlée tout autant d’angoisse que de soulagement. « Vous êtes là ! » laisse-t-elle échapper dans un murmure étranglé. « Je ne sais pas ce qui nous arrive, j’avais peur de ne point vous revoir… ! »

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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyMer 6 Mar 2019 - 19:13

La porte s’ouvre sur Chasteté. Gauthier laisse s’échapper un soupir de soulagement. Il sait qu’ordinairement ils ne prendraient certainement pas ce risque - se retrouver ensemble dans un lieu où la réputation de la Dauphine saurait si facilement être entachée est une folie - mais il n’a pas réfléchi.  Il n’a que la mort, en tête, encore. La sensation des flammes qui se referment sur lui, la vision de son apprentie qui s’effondre près de lui et succombe alors qu’il est encore vaguement conscient.

Il sait qu’il n’a jamais rien eu à craindre de la mort, tout comme il sait que Chasteté, elle, l’ignore. Et s’il ne peut lui donner sa foi, s’il ne peut calmer toutes ses peurs, tous ses doutes, au moins saura-t-il l’apaiser ce soir quand viendra le feu - s’il vient. L’assassin ne la laissera pas mourir seule à nouveau. Seule sans lui.
C’est le plus proche qu’il puisse être d’elle en ce jour.
Pour toujours.

La porte close, Gauthier serre contre lui la rousse Compagne. Il ne tremble pas, ne doit pas trembler. Il la garde au plus près de lui dans une étreinte désespérée où le soulagement se mêle à la compréhension. « Je pouvais pas ne pas venir. » murmure-t-il contre ses cheveux. Ses yeux glissent sur la pièce - tentures, tableaux, plantes soigneusement placées, fenêtres judicieusement orientées : on les verra, si jamais quelqu’un se donne la peine de regarder. « Dès que le jour s’est levé, je n’ai pas hésité. J’ai eu peur que vous...»

Les mots ne passent pas ses lèvres. L’homme se recule doucement et prend ses mains dans les siennes, les serre avec un calme bien feint. « Vous êtes en vie. C’est tout ce qui importe. »
Ses doigts se resserrent un peu plus autour des siens, s’entremêlent. « Permettez-moi de rester. Si ce jour est notre dernier, si… S’il se répète, encore, permettez-moi de rester à vos côtés jusqu’à ce que minuit arrive. » Ou que le feu les emporte. L’expérience a été douloureuse, violente, unique, mais n’est rien comparé à la perspective de mourir loin d’elle. Permettez-moi de vivre la fin de cette vie à vos côtés.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyJeu 7 Mar 2019 - 0:16

L’étreinte de Gauthier est tout aussi possessive que celle de Chasteté, et la Compagne y puise un réconfort substantiel, s’agrippant avec l’énergie du désespoir. Il est venu directement, visiblement, et leurs inquiétudes jumelles s’entremêlent à l’image de leurs doigts qui s’accrochent, refusant de se lâcher. Malgré la situation insensée, elle se sent rassurée de savoir l’assassin à ses côtés – comme s’il pouvait empêcher le terrible incendie de se produire à nouveau, si les dieux ont décidé de réitérer l’expression de leur courroux. « Vous sentez-vous donc obligé de tenter de me sauver la vie dès que l’occasion s’en présente ? » Son sourire est doux, et un éclair d’humour factice illumine son sourire un peu forcé, un peu tremblant.

Levant une main, lâchant la sienne, elle effleure sa joue du bout des doigts, avant de se jucher sur la pointe des pieds pour un baiser furtif, empli de tendresse. On pourrait les voir, elle le sait – elle sait le danger que cela représente, pour lui et pour elle, au vu de leurs engagements respectifs. Elle le sait bien, mais certaines promesses ont plus de valeur que la trivialité du quotidien. « Restez, alors ! Si le brasier dévore à nouveau Lorgol, qu’il me trouve dans vos bras. » Cette fois, son baiser ne se presse pas- qu’on les voie, peu importe, elle saura bien se défendre si on l’accuse de quoi que ce soit ! Virginie se moquerait d’elle, assurément, d’ainsi céder à ses penchants coupables pour cet homme remarquable, mais qu’importe. Cet homme-là est à elle, et elle lui a donné son cœur. « J’ai une idée. » chuchote-t-elle. « Enfuyons-nous ensemble, avant que les flammes ne nous trouvent. » Son regard trouve le sien, et s’embrase d’une étincelle un peu folle. « Enlevez-moi, Gauthier. Que je sois véritablement vôtre, juste pour cette fois. »

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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyVen 8 Mar 2019 - 23:44

Enlevez-moi. Les mots résonnent dans ses oreilles, les phrases précédentes également. Il a encore sur ses lèvres le goût de leurs baisers, et ses yeux dans les siens trahissent qu'il ne comprend pas, qu'alors qu'elle les dit les mots ne font pas encore sens. Pendant un court instant il pense avoir mal entendu. La demande est surprenante à bien des égards – d’autant plus quand on sait ce qu’elle porte comme conséquences et comme non-dits. D’un œil stupéfait, Gauthier contemple la rousse : le veut-elle vraiment autant qu’il la désire dans sa vie ? Souhaite-t-elle se lier à lui aussi sincèrement et définitivement ? Une Compagne, et à plus forte raison la Dauphine de Lorgol à qui le siège de la tête de la Guilde tend les bras ne peut se marier sous peine de perdre son rang. Alors…

Alors la fierté s’installe, vive et brûlante, en son coeur, entoure l’amour qu’il a pour elle et le nourrit comme on alimente le foyer, comme on entretient des espoirs secrets de milliers de folles pensées irréalisables. Elle le choisit, lui. Face à la mort et à la perspective de leur dernier jour, elle le choisit lui.
Une main de l’assassin vient doucement caresser sa joue alors qu’il sourit, son regard bleu glissant sur ses traits comme pour les graver à jamais dans son esprit – se souvenir d’eux alors qu’elle lui demande de l’enlever. Quelle demande !
Il n’a pas besoin de dire qu’il le veut :elle l’aura compris à la manière dont il l’embrasse et dont sa main libre s’accroche à sa taille.

Le Cibellan dégrafe sa cape pour la lui donner avec un léger sourire. Qu’elle n’ait pas froid… Et puisse, un peu, se dissimuler.
C’est avec délicatesse qu’il la prend ensuite dans ses bras, s’assurant de pouvoir se mouvoir sans la lâcher ou être gêné. Il ne faut pas oublier que des guerriers sont en faction ici et là, dans la Guilde, prêts à réagir au quart de tour si une menace vient à apparaître. Et un inconnu qui essaye de fuir en portant la dauphine à bout de bras, définitivement, n’est pas une vue ordinaire.
Ca serait d’autant plus réaliste, alors.
L’homme lui jette un regard amusé, sans oser encore franchir le pas de la porte. « Chasteté ? » murmure-t-il en la tenant contre lui, le dos appuyé contre le battant pour pouvoir atteindre la poignée du bord du coude. « Accrochez-vous. »
La porte s’ouvre.
Il s’élance dans des couloirs plus ou moins vides, jusqu’à ce qu’un cri de surprise d’une des dames vivant dans l’endroit ne signale sa présence – et alors débute la course.
Des années d’entraînement à éviter des gardes et des miliciens, ça sert grandement dans ce genre de situations, songe-t-il alors qu’il réussit à rejoindre les rues.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyMar 6 Aoû 2019 - 1:23

Elle risque gros, Chasteté – si gros, qu’elle refuse d’y penser, tandis que l’angoisse du traumatisme de la veille la taraude encore. Elle a sombré dans l’étreinte dévorante de la mort, toute entière vaincue par l’incendie, elle a marché dans les salles de Sithis, elle en est convaincue, alors… Alors, aujourd’hui, elle a besoin de se sentir vivante. De percevoir la course galopante du sang dans ses veines, de vibrer au rythme de son pouls qui chante sous sa peau. De s’enflammer, d’une toute autre manière – de se prouver qu’elle a survécu. Et Gauthier, alors – ce secret bien gardé, ce coupable galant, cette liaison scandaleuse, cet attachement interdit – Gauthier est l’idéal dénouement capable de chasser les relents de la terreur. Et elle rit, Chasteté, transportée soigneusement dans une fuite effrénée, comme un joyau précieux à sauvegarder, sa chevelure de flamme flottant au vent de la course. Elle rit d’allégresse, que ces souvenirs d’une terrible détresse se voient ainsi noyés, par un élan de tendresse qui la parcourt toute entière.

Une porte claque, on la dépose au sol – un regard autour d’elle lui apprend qu’ils sont au Lys d’Émeraude, une taverne huppée de la Ville Haute. Des fleurons changent de main – une chambre est attribuée à Gauthier, et voilà : jusqu’à demain, cette chambre est chez lui. Oh, elle a bien entendu les cris de surprise, les appels alarmés des femmes de la maison des Compagnes, elle devine l’incompréhension de ses consœurs, peut-être l’inquiétude du personnel, mais qu’importe : elle a été enlevée dans les règles de l’art, dans la plus pure coutume belliférienne, et sera bientôt mariée très légalement. C’est la porte de la chambre qui claque à présent, le cliquetis du verrou que l’on engage résonne dans la pièce douillette, et le regard de la rouquine s’égare du côté du lit dodu. C’est bien plus luxueux que leur cadre habituel de la Taverne de la Rose, et cette incursion dans un standing supérieure rend le moment étrangement plus solennel. Dégrafant le cape de l’assassin, elle la dépose soigneusement sur le dossier de la chaise, avant de l’enlacer avec une infinie tendresse, nichant son visage au creux de son cou. « Si vous êtes décidé à vous marier tout à fait, sire Cœurbois, il vous reste une dernière étape à accomplir », sourit-elle contre sa peau, avant d’y déposer ses lèvres.

Tout le monde connaît les règles d’un mariage, en Bellifère. Lui aussi, certainement, même s’il est né cibellan…

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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyMar 6 Aoû 2019 - 15:56

C’est presque trop facile, réalise-t-il alors qu’il emporte délicatement sa dame au loin de la guilde des Compagnes. Les passants, dans la rue, tirent une drôle de tête, à mi-chemin entre l’amusement et le désespoir. Certains essayent de se mettre sur son chemin – probablement, devine-t-il, des gens qui ont un peu de sens commun et réalisent au fond d’eux la barbarie et la stupidité de l’acte –, d’autres – possiblement Bellifériens – semblent soutenir si ce n’est acclamer (et retiennent les fous qui se mettent sur sa route, aussi. )
Bien sûr, au bout d’un moment, certains gardes ont commencé à les courser. On n’enlève pas impunément la Dauphine sans que quelques conséquences directes ne pointent le bout de leur nez. Là encore, Gauthier se joue d’eux avec plus ou moins d’habileté et de discrétion, c’est-à-dire qu’on est bien moins discret quand on porte une (magnifique) dame dans ses bras qui rit aux éclats. Il sait où il l’emmène.
S’ils avaient le temps, s’ils pouvaient, il pousserait jusqu’à la taverne de la Rose, lieu refuge de leurs amours ; mais il veut plus, pour elle, pour eux. Il veut la grandeur éphémère du mariage qu’ils n’auront jamais réellement. Puisqu’il ne peut pas la porter jusqu’à chez lui, sur le sol consacré des assassins, au moins saura-t-il lui offrir une chambre des plus mémorables.
Un dernier souvenir sublime avant que le monde encore ne s’effondre.

Il pénètre dans l’auberge en trombe, la dépose délicatement en gardant autour de sa taille un bras possessif – histoire de repartir, si d’aventure on tentait de l’arrêter. L’argent change rapidement de mains sans une question, un mot discret griffonné est laissé avec (et quelques fleurons de plus, pour être sûr que l’information ne se perde pas. )
Juste quelques noms, de ceux qui sont chers à son coeur et sur Lorgol actuellement – il le sait, la plupart sont morts avec lui hier. Si le message arrive jusqu’à la Ville Basse, les voies naturelles de communication de Lorgol prendront le relai.
Ils ne vont pas célébrer entièrement seuls, tout de même, la seconde partie de la journée.  (Jusqu’à ce que le feu encore les rattrape)

Ils se glissent, ensemble, jusqu’à leur chambre. C’est dans son impatience contrôlée qu’il la regarde se débarrasser de sa cape avant de la serrer contre lui. Il réfléchira à la manière de salir le drap plus tard. Il y a toute une douceur dans ses gestes, un amour qu’il ne dit pas vraiment mais qu’elle saura y deviner. « Plus que jamais, ma dame. » murmure-t-il en déposant un baiser contre sa chevelure.
C’est étrange, de devoir mener la danse.

L’assassin l’attire doucement vers le lit derrière eux, si proche. L’embrasse avec une tendresse qui se mêle à la passion sous-jacente ayant motivé son acte – un baiser qui fait perdre la tête, qui presse les gestes, rend les souffles courts et échauffe les esprits. Ils chavirent rapidement, emportés par les sentiments qui les ont pris au coeur ; ils ne savent pas s’ils ont le temps. Gauthier se dévoue entièrement à son aimée, ne joue plus, se donne avec toute la ferveur cibellane que mettent les hommes à aimer ceux qui occupent leur coeur ; redécouvre son corps dans la fascination qu’il a pour la sublime femme qu’est Chasteté ; retrouve avec soulagement la peau si douce cachée sous les vêtements qui tombent, les uns après les autres. Il l’adore, il la vénère, dans ses baisers et la pureté de leur étreinte voulue, non volée, la sacre reine de ses nuits, sa vie et de son âme.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyMar 6 Aoû 2019 - 21:33

Si Chasteté avait du temps à perdre, elle se permettrait une pensée navrée pour les malheureuses femmes de Bellifère, qui n’ont pas eu comme elle la chance de pouvoir conquérir leur indépendance, et qui restent, pour la majorité, ignorantes de ce mystère sacré qu’est la communion des corps lorsqu’elle se fait en hommage à une passion partagée. Qu’elles sont à plaindre, ces pauvres épouses malmenées, conquise par la force des armes et tout juste respectées pour les enfants qu’on les condamnerait presque à produire ! Il y aurait beaucoup de regrets à exprimer pour ces filles de Bellifère, pour ces amies, ces sœurs, ces cousines, ces mères ; mais le bonheur rend égoïste, personne ne le niera, et aujourd’hui Chasteté ne leur adresse pas la moindre pensée. Elle est heureuse, Chasteté – profondément, farouchement, fondamentalement heureuse. Elle sait que cela ne durera pas, que les Compagnes n’ont guère droit au bonheur et qu’une Dauphine ne peut se marier ; elle sait que la première maîtresse de Gauthier c’est Lida, qu’un assassin est avant tout un fils de Sithis avant de pouvoir être un mari.

Mas qu’importe.
Qu’importe, car là tout de suite, dans l’instant présent, Chasteté est à Gauthier, et Gauthier est à Chasteté. Mari et femme, de toutes les manières qui comptent vraiment : de corps, de cœur et d’esprit. Et qu’importe ! Qu’importent les jugements des hommes, qu’importent les édits des lois, qu’importent les regards et les commérages, qu’importent les scandales et les réputations. Ce temps-là leur appartient – des moments qui ne sont pas volés, pour une fois, des heures qu’ils s’accordent en défiant les convenances, une raison de se réjouir et pas de se cacher. Un peu d’allégresse à partager, pour chasser l’obscurité de leurs cœurs, et l’angoisse de leurs esprits. Et quand le calme revient dans la chambre close, lorsque le tourbillon de caresses et la ferveur déterminée de leur étreinte s’apaisent, et que la paix reprend ses droits éphémères, Chasteté ferme les yeux quelques secondes, lovée contre Gauthier, la tête posée sur son épaule. Suspendue au miracle de cet instant, sertie dans son écrin de sérénité, comme si jamais cette félicité ne devait cesser. « J’aimerais parfois que le monde s’arrête, et qu’il n’y ait plus que toi pour occuper mes pensées. » C’est à la fois un aveu et une promesse. Comme un serment, qui se déguiserait en confidence. Elle l’a dit, pourtant, elle en est à peu près sûre, entre les vagues de plaisir – elle l’a dit, n’est-ce pas ? Ou l’a-t-elle seulement pensé si fort qu’elle n’en a perçu que l’écho résonner, dans le fracas de ses pensées décousues ? « Je t’aime. » sourit-elle alors, rouvrant les yeux, le vert de son regard accrochant l’azur de ceux qu’elle vient d’épouser. « Tu le sais déjà. Mais on ne dit jamais assez ces choses-là. »
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyMer 7 Aoû 2019 - 19:11

La porte du Lys d’Émeraude s’ouvre grand sur toi, vêtue des pieds à la tête d’or, d’orangé, de rouge, véritable flamme aussi chatoyante et brûlante qu’un brasier. Tu entres avec la démarche impérieuse d’une femme qui a une idée claire en tête et t’avances jusqu’à l’aubergiste, qui est un instant sonné devant ta stature. Sur tes talons, tu le dépasses d’une bonne tête. « Mon brave ! Je recherche un certain Gauthier, arrivé ici en compagnie d’une femme que l’on dit aussi belle que le soleil couchant. Sais-tu de qui je parle ? Le grand, avec la Dauphine de Lorgol ?, demande-t-il, un sourcil interrogateur haussé. Tout juste. Puis-je avoir le numéro de sa chambre ? » Sa réticence initiale est rapidement effacée par quelques fleurons et tu montes à l’étage avec la même assurance qu’à ton arrivée.

Tu frappes avec vigueur à la porte, que tu ouvrirais certainement à la volée, sans gêne, si celle-ci n’était pas verrouillée. Sans doute pour empêcher quelques velléités de ce genre, d’ailleurs. Sous ton pudique voile cielsombrois, ton sourire est large et ravi, et tes yeux semblent étinceler, dans les lueurs des cristaux vivants. Ta voix s’élève avec enthousiasme, probablement suffisamment fort pour que non seulement les occupants de la chambre t’entendent, mais l’entièreté des résidents de l’étage : « Gauthier ! Loin de moi le désir de vouloir t’arrêter dans le délicieux partage des plaisirs de la chair, mon ami, mais nous avons un mariage à célébrer et une dame à rencontrer ! » Il y a tant de joie, dans ta voix, dans ce ton exalté ! Tu raffoles des mariages (évidemment) et encore plus des folies, des coups de tête et des choses grandioses, et lorsque vous avez reçu le message de Gauthier à la tour de la Confrérie Noire, tu as seulement pu te réjouir.

Ça et partir acheter à l’instant une tenue décente pour cette célébration, en faisant fi de l’urgence de la catastrophe qui frappera peut-être Lorgol une nouvelle fois.
Tes plus belles tenues sont à Ibelin et il est hors de question que tu sois de ce mariage habillée aussi simplement, foi d’Hermine !

Ton annonce faite (tu es arrivée, tu exiges de l’attention), tu es redescendue au rez-de-chaussée, dans l’attente fébrile de ton ami, et lorsqu’il pointe enfin son beau visage au détour de l’escalier, tu te jettes pratiquement sur la Compagne à ses côtés. « Laissez-moi vous embrasser, ma soeur », dis-tu en prenant familièrement Chasteté dans tes bras pour la serrer contre ton coeur. Ton odorat fin sait reconnaître sur elle l’odeur de ton Adepte, mêlée aux parfums délicats qui entourent toujours les Compagnes, à celui que génèrent les plaisirs de la chair. Si tu la goûtais, tu es certaine que sa peau serait de sel, autant que ses lèvres de miel. « Je suis ravie de vous rencontrer, enfin. Oh, Gauthier », poursuis-tu en laissant enfin s’échapper la rousse de tes bras, que pour mieux étreindre l’Adepte.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 22:32

C’est l’amour qui se mêle à la mort imminente qui, possiblement, fait totalement perdre pied à Gauthier. C’est la certitude que dans quelques heures ils succomberont à nouveau, qu’une fois encore il se présentera face à son père, n’aura aucun regret. C’est l’impression violente qui lui étreint le coeur que, peut-être, cette fois sera la dernière car il n’y aura aucun lendemain. Il a toujours cru qu’ils auraient plus de temps, tout comme il a toujours cru que jamais ils ne se marieraient. Comme les choses évoluent.
« Je t’aime. » Un murmure et un sourire, ses yeux clos, ses doigts qui se perdent dans sa chevelure. Il la garde contre lui et se refusera à la laisser partir jusqu’à la fin du monde – si proche, si lointaine encore. Les mots brûlent sa gorge, embrasent ses lèvres et vont se nicher dans son oreille pour mourir en son coeur. L’instant est éternel.
Jusqu’à ce que de violents coups à la porte le fassent sursauter. L’instinct reprend le dessus, il la lâche d’un bras pour rattraper sa ceinture pas si loin. Il sait avoir une arme. Le temps qu’il atteigne le vêtement, une voix à peine étouffée par le bois résonne. (Et, la connaissant beaucoup trop bien, doit possiblement résonner dans tout l’étage et peut-être même plus bas. )
Comme toujours avec Hermine, la consternation et la tendresse se battent dans le sourire de Gauthier. Comme toujours avec Hermine, il ne sait pas vraiment quoi dire alors qu’il tourne son regard vers sa femme, les sourcils levés. Un instant passe. « C’est... » Ma supérieure, mon amie ? « Ma sœur. » L’affection est évidente dans le terme. Il n’est pas faux car il a pour elle toute l’affection qu’il a pour sa véritable sœur – et ils sont liés par le sang, également.
« Plus on la laissera seule et plus le désastre sera grand. Et je veux te la présenter. » Elle, et Gisèle qu’il a envoyé chercher mais dont il n’est pas sûr de la présence. (Il a évité d’envoyer le message à Shahryar, ç’aurait été malvenu. Encore que.)

Il lui faut bien peu de temps pour se rendre présentable – il sait de quels « prodiges » est capable son Écoutante, il a peur de redescendre d’une certaine manière – et il aide patiemment Chasteté à faire de même. (Pour égarer un baiser ici et là, dans l’allégresse légère du moment, l’anticipation d’une célébration) Avant de descendre, après un regard au drap, l’assassin fait courir la lame sur sa peau pour répandre juste assez de sang afin de rendre la chose crédible, sacrifier aux traditions.
(De qui se moquent-ils ? )
« Il faut vraiment le pendre à la fenêtre…? »

Gauthier a eu amplement raison de redouter leur sortie de la chambre. Certains des occupants du couloir passent la tête par l’embrasure de la porte avec un sourire narquois, d’autres ont un regard furieux comme si l’intervention de la Cielsombroise les avait irrités au plus haut point – ils n’avaient qu’à pas écouter. En bas des escaliers, à peine a-t-il le temps de jeter un œil alentour que Chasteté est attaquée par un tourbillon excité aux couleurs aussi vives que sa chevelure.
C’est possiblement Hermine.
Il rit, l’Adepte, en la prenant à son tour dans ses bras. « Je suis heureux que tu ai pu venir. Vraiment. » Il a eu peur un instant qu’elle ne soit déjà repartie pour fuir l’inéluctable mort qui  arrivera ce soir. « Chasteté ? Je te présente Hermine. Ma sœur, depuis maintenant dix-neuf ans. » Elle comprendra. Doucement il relâche son emprise sur l’Écoutante, recule d’un pas. « Hermine… Chasteté. Ma femme. » Il y a une véritable fierté dans la manière dont il prononce ces mots, dans le regard énamouré qu’il lui lance.

Il est heureux. Et même si les gens entendent et murmurent en regardant le couple drôlement formé et en y reconnaissant la Dauphine, il n’en a rien à faire.
Il sait, tout comme eux, que ce soir sans doute ils mourront de toute manière.
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Message Sujet: Re: C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.   C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer. EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 18:06

Il y a de ces instants qui durent, cristallisés dans la mémoire sous la forme d’une simple image, d’une odeur, d’un son, qui constituent le plus prégnant des souvenirs. Et cette journée, pour Chasteté, loin d’être défigurée par la brûlure impitoyable d’un brasier, c’est le froissement des draps sous son corps, ce sont les cheveux de Gauthier sous ses doigts, la senteur des herbes qui l’accompagne partout, le murmure de sa voix au creux de son oreille. « Je t’aime. » offre-t-elle en retour, son crime comme un cadeau, son parjure comme une bénédiction. Les Compagnes ne sont pas censées aimer – mais Mirta lui en tiendra-t-elle réellement rigueur, elle qui est tout autant le plaisir du corps que l’embrasement irraisonné de la passion ? De toute façon, elle mourra sûrement ce soir, alors – autant profiter du temps qui leur est imparti, pour se gorger de bonheur avant la tombée de la nuit.

Les coups à la porte interrompent cette félicité conjugale toute neuve – redressée sur un coude, la rouquine observe son mari se munir d’une arme, déconcertée d’être poursuivie par le danger, même dans ces moments de joie. Quoi, n’y a-t-il donc pas de trêve pour les gens qui s’aiment ? C’est révoltant ! Jusqu’à ce qu’une voix étrangère ne leur parvienne à travers l’huis, provoquant chez Gauthier un haussement de sourcils tout aussi tendre que consterné. Sûrement connaît-il l’importune – et Chasteté est suspendue à cette hésitation dans sa voix, cette imperceptible seconde de silence alors qu’il cherche comment qualifier l’inconnue. Elle pourrait craindre une épouse cachée, une amante officielle – mais pas de Gauthier, car elle a confiance en sa droiture (et que la Cour des Miracles, grassement payée, a fourni une étude de l’entourage de Gauthier plus que rassurante) (car on n’est jamais trop prudent quand le cœur est en danger).

Opinant gaiement du chef à l’idée de rencontrer cette sœur, elle s’active à se vêtir, avec l’aide patiente de son époux (se lassera-t-elle de répéter ces mots ? Sûrement pas), qui rectifie également sommairement le désordre de sa chevelure. « La coutume belliférienne voudrait qu’un crieur de rue harangue la foule pour l’amasser sous la fenêtre et témoigner que le drap est bien marqué de sang… mais nous sommes à Lorgol, agite-le deux ou trois fois par la fenêtre et ça ira ! » conseille-t-elle en riant. (Personne n’y croira, de toute manière.) Il ne faudrait tout de même pas trop tarder et risquer que leur visiteuse tapageuse ne sème trop le chaos au rez-de-chaussée ! Dans le couloir, Chasteté remercie gracieusement ceux qui félicitent les mariés, et invite les grincheux à descendre boire avec eux pour fêter cette belle occasion. En bas, c’est un tourbillon qui l’assaille soudain – une silhouette de femme qui l’étreint, d’une élégance clairement cielsombroise, tout comme le parler aux intonations policées. « Le plaisir est partagé, ma dame. » sourit-elle ; et lorsque Gauthier lui apporte quelques précisions, à demi-mot, un éclair de compréhension traverse le regard de la Dauphine. Une fille de Lida, dans ce cas – une fille terriblement chaleureuse à la gaieté contagieuse, et le sourire réjoui de Chasteté est profondément sincère. « C’est donc à vous, ma sœur, qu’il revient de prononcer le discours ? » demande-t-elle d’un ton faussement innocent, battant traîtreusement des cils à l’intention d’Hermine. Il paraît que les Cielsombrois sont adroits à l’art du discours – voilà l’occasion de le constater !

Ma femme, a dit Gauthier. Est-il possible de mourir de bonheur ?
Elle est bien déterminée à essayer !
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C'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.
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