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 Les Baleines pleurent aussi ...

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Message Sujet: Les Baleines pleurent aussi ...   Les Baleines pleurent aussi ... EmptyLun 11 Juil 2016 - 21:04


Livre I, Chapitre 4 • L'Ordalie de Diamant
Ismaïl de l'Ancre & Siméane Adelphe

Les Baleines pleurent aussi




• Date : 4 Juillet 1001
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Inquiet quant à son avenir, Ismaïl attend avec impatience la visite de Siméane. Il lui a écrit qu'il avait quitté l'Audacia ...



Dernière édition par Siméane Adelphe le Lun 11 Juil 2016 - 21:19, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Les Baleines pleurent aussi ...   Les Baleines pleurent aussi ... EmptyLun 11 Juil 2016 - 21:07




Rien n'est plus exquis, plus enivrant, dit-on, que d'apercevoir le toit de sa maison lorsqu'on rentre d'un long voyage. Et c'est la stricte vérité, je le confirme. Même lorsque cette demeure se niche à Lorgol, près du quartier des docks, de ses ruelles au pavé branlant, de ses bistrots cradingues et enfumés, de ses catins qui exposent de larges surfaces de viande faisandée à la convoitise des marins, ceux qui regagnent leur port d'attache avec une énorme bosse à l'avant du falzar. Oui, j'étais heureux de rejoindre mon îlot et mes amis du « Perroquet Unijambiste », au terme de tribulations aussi périlleuses que rocambolesques, d'autant plus que je subodorais que bientôt, très bientôt, le plus ravissant toubib de la terre, ma Samy, ma libellule, m'y rejoindrait, et que nous nous roulerions sans fin sur le plumard pour y célébrer nos retrouvailles.

Hélas, son métier comporte énormément d'obligations. Ma tourterelle doit veiller à la santé des grands de ce monde, ce qui n'est pas une mince affaire. Ils sont souvent chétifs dans ce milieu. Les mauvaises langues prétendent qu'une certaine consanguinité en est la cause, et même si je n'ai aucun avis à ce sujet, ça m'amuse de le penser. Bref, l'absence de ma coccinelle m'est rapidement apparue comme difficilement supportable. La rejoindre ? Mon départ de l'Audacia était apparemment réglé, même si je n'avais reçu aucune réponse à mes courriers adressés à la famille Jedidiah, mais je me trouvais désormais dans l'obligation de dénicher une occupation suffisamment rémunératrice pour ne pas avoir à tirer le diable par la queue trop longtemps.

Je caressais de multiples projets, j'étais confiant en mes capacités, mais je dus vite déchanter. Personne, apparemment, n'avait besoin des services d'un cartographe à la réputation entachée par de trop nombreuses fredaines et par des accointances plutôt bizarroïdes. Me lier à la pègre locale ? Si je n'étais pas en couple, c'était sans doute un choix envisageable, car j'ai tissé des liens étroits avec le milieu interlope, mais voilà, en l'occurrence, ce n'était nullement réalisable. Alors quoi ? Reprendre un commerce ? Non, mauvaise idée, bien des boutiques végètent pitoyablement, Lorgol n'attire pas les touristes, et je me vois mal derrière un comptoir à attendre un quelconque zigoto afin de lui vendre une bricole à trois sous et demi.

Bref, je commençais à me faire du mouron. Aurais-je commis une erreur en quittant le rafiot ? J'ai trop de fierté pour l'admettre, mais j'aurais peut-être dû mordre sur ma chique et procéder autrement, c'est-à-dire ne pas abandonner l'Audacia avant d'avoir assuré mes arrières. J'avais désormais le moral dans les chaussettes, mais une lettre de ma Samy ensoleilla ma morosité. Ma princesse arrivait le lendemain, à midi tapant. Elle me rejoindrait ici, dans ma bicoque. Je devins aussitôt homme de peine, laveur de carreaux, raccommodeur de draps de lits, peintre en bâtiment, et que sais-je encore. Jamais poussive masure n'étincela autant. Même mes vieilles chaussettes, roulées en boules en dessous du lit, aussi sales qu'une serpillière de lupanar, ne résistèrent pas à mon inspection. Et tout ça, sapristi, avec le sourire, en chantonnant un vieux refrain de marins d'une poésie sans égale. Y'a pas à dire, la motivation ça vous transforme un bonhomme, et quand les fainéants s'y mettent, personne n'est capable de rivaliser avec eux.

Malgré tout, y'a comme un petit souci. Une appréhension. Dans ma dernière lettre, qui date d'une quinzaine de jours, j'ai averti ma Samy que j'avais irrémédiablement quitté le bateau. Lorsque nous en avions discuté, au palais de la princesse Sixtine, elle était résolument opposée à cette idée. Alors ? Que va t-elle en penser ? Aura t-elle une solution pour que je m'en tire avec tous les honneurs ? En attendant, nouvelle vie, nouvelle gueule. Cela s'impose, non ? En tout cas ça me démangeait. Je me campe devant un miroir mangé par la rouille et les souillures, et zou, c'est la fiesta des ciseaux. Je coupe partout, boucles, tresses, nattes, torsades, barbiche, moustache et compagnie. Dix petites minutes, et je ne me ressemble plus. Qu'es-tu devenu, Isma ? C'est quoi cette tronche ?

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Message Sujet: Re: Les Baleines pleurent aussi ...   Les Baleines pleurent aussi ... EmptyMer 20 Juil 2016 - 18:08


Il est, paraît-il, inutile de lutter contre le Destin, Il nous donne ce que l'on mérite. J'espère sincèrement qu'Ismaïl a fait le bon choix en quittant l'Audacia, et qu'Il saura lui distribuer les meilleures cartes pour que mon pirate trouve sa voie. Pour un cartographe, ce serait bien là le minimum, non ? Derrière les mots de sa dernière lettre, si j'ai lu son soulagement d'avoir pris cette décision, celle-ci se parait tout de même d'inquiétude et de doutes. Cette rencontre avec les Amoureux du Vent a laissé une empreinte indélébile sur nos vies. J'ai commis l'inconcevable pour le médecin que je suis, sous le coup du chagrin, de la colère, j'ai tué un homme, et ce geste me hantera jusqu'à la fin de mes jours. Ismaïl, lui, a failli périr noyé lors de l'expédition de l'Audacia, ensuite il a été malmené par des mages, et par les Amoureux du Vent, eux-mêmes, il a craint pour sa vie. Ces évènements ont ébranlé les fondements de sa vie de pirate.

Si je peux le comprendre, je reste très inquiète quant à son avenir. Le garder ici, à la Cour, auprès de moi ? Il dépérirait au bout de quelques semaines, il ne supporterait pas de vivre si loin de la mer, et si près des nobles qu'il exècre. Comment un pirate, même doué en cartographie, peut-il s'en sortir à terre ? Et puis ne risque-t-il pas de replonger dans ses travers si le Destin va à l'encontre de ses désirs ? J'ai si peur qu'il ne parvienne pas à résister à la tentation. Ses fréquentations ne l'encourageront pas à la sobriété, et elles s'emploieront sans doute à le faire boire, ne comprenant pas que sa santé, sa vie sont en jeu. Elles détruiraient alors tous ses efforts de ces derniers mois. Depuis que je sais Ismaïl à quai, je ne cesse de m'angoisser à son sujet, j'ai essayé de ne pas le laisser transparaître dans ma dernière lettre, je lui ai fait savoir que j'arriverai le 4 Juillet, à Lorgol, pour quelques jours. À Ibelin, j'ai donné pour prétexte que j'avais besoin de consulter quelques ouvrages à la Bibliothèque de la Vie Hivernale, et que je devais me réapprovisionner en herbes médicinales, en potions et philtres divers que je ne peux trouver que chez mon amie Lucille Sombrefiole. La Princesse Sixtine n'est pas dupe, même si j'ai bien l'intention de ne pas rentrer à Ibelin les mains vides, elle sait que j'ai hâte de retrouver mon Ismaïl.

Lors de notre précédente rencontre, trop brève, nous avions soigneusement évité le sujet, préférant profiter de ces quelques heures pour nous aimer plutôt que nous disputer. Peut-être était-ce de l'insouciance, ou bien de l'inconscience, mais je ne regrette pas ces doux instants. Cependant, cette fois, nous ne pourrons échapper à la discussion qui promet d'être houleuse. J'ai bien peur que nous ne soyons pas sur la même longueur d'ondes. Pourtant nous devrons y réfléchir ensemble. J'ai peut-être une solution, mais je ne veux pas lui imposer, je ne l'exposerai que si lui n'a rien trouvé …

Lorgol. Même si je ne vis plus ici, c'est encore la ville d'Arven que je préfère. J'y suis chez moi bien plus que partout ailleurs, j'y retrouve aussitôt mes marques, mes repères, et prends le chemin de la maison d'Ismaïl. Combien de fois ai-je parcouru ces ruelles, presqu'en courant pour retrouver mon ami et amant, l'autre moitié de mon âme, le coeur battant, le sourire aux lèvres, impatiente de lui raconter mes histoires, d'écouter les siennes ? Pourtant même si je me presse aujourd'hui, ce n'est pas la même légèreté qui accompagne mes pas. J'ai envie de sentir ses bras autour de moi, de me blottir contre lui, de l'embrasser à perdre le souffle, d'oublier cet avenir indécis qui s'immisce entre nous. Mais c'est impossible, n'est-ce-pas ? Au pied du vieux bâtiment, je lève les yeux vers les fenêtres de son logis, le soleil estival s'y reflète à loisir, et je ne peux savoir si Ismaïl m'a aperçue. Je grimpe quatre à quatre les marches branlantes, et stoppe devant la porte.

Je reprends mon souffle, lisse machinalement les plis de ma jupe, puis toque au battant de bois, prête à me lancer au cou d'Ismaïl. Élan coupé net, car je ne reconnais pas la silhouette qui se découpe à contrejour, me serai-je trompée, non, c'est impossible ! Pendant quelques secondes, je reste les bras ballants, essayant de comprendre. Mes yeux ne me joueraient-ils un mauvais tour, pourtant c'est bien la voix d'Ismaïl qui m'accueille et m'invite à entrer. Et là, je réalise, plus de tresses, plus de mèches en bataille, il a tout coupé, dégageant ainsi son visage où s'affiche toujours le même sourire malicieux qui me fait fondre. Que Tartocitron me pardonne, mais il est encore plus séduisant ainsi !
Je bafouille, les mots se bousculent :

- Oh Ismaïl, je … j'ai … tu es méconnaissable, mais ... mais j'aime bien !
Et je fonds dans ses bras, me lovant contre lui. Comme il m'a manqué ! Les baisers s'ensuivent, joyeux, brûlants. Mirta veille sur nous depuis notre rencontre, sur notre amitié, puis sur l'amour qui nous unit désormais et qui est aussi beau qu'au premier jour malgré nos différences, ou peut-être à cause d'elles. Je ne sais plus. Je me perds dans ces retrouvailles, savourant chaque minute, la discussion attendra bien un peu ...
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Message Sujet: Re: Les Baleines pleurent aussi ...   Les Baleines pleurent aussi ... EmptyDim 24 Juil 2016 - 11:30



Le temps paresse, le temps lambine. Le temps prend tout son temps. Mon impatience, elle, croît considérablement, à l'image de ces herbes folles baignées par d'acariâtres orages. Je trépigne, je piaffe comme un cheval enfermé dans son box. Depuis que notre amour a vu le jour, j'ai en horreur tous les aléas de l'existence qui me séparent de ma douce tourterelle. Son absence me tue. Et ce sentiment s'est amplifié depuis qu'elle a été enlevée en compagnie de la princesse Sixtine, de Grâce et d'une ribambelle de morveux. L'anxiété s'est ajoutée à la mélancolie, à l'accablement, de façon insidieuse, et c'est elle qui m'oblige à relire cent fois sa dernière lettre, à me précipiter, au moindre bruit de pas, devant la fenêtre donnant sur la ruelle, et à tailler, face au miroir étonné par tant de zèle, l'une ou l'autre mèche rebelle ayant survécu à la traque de mes ciseaux et à l'élagage général.

Bien malgré moi je bâille à force d'attendre, et j'ouvre un clapet tellement énorme qu'il pourrait contenir toute la pièce, et p't'être même tout Lorgol, si je forçais un peu. Mais soudain, on frappe à la porte, et je reconnais aussitôt le rythme et la sonorité des coups. C'est elle ! Je jaillis des profondeurs du plumard où je me mourrais dans un long calvaire et je fonds sur l'huis comme l'épervier sur sa proie. C'est elle ! J'ouvre, radieux, mon coeur explose, et je ris, je m'exclame, j'admire, je complimente, et je ris encore plus fort car la mimique de surprise que m'offre ma libellule est vraiment désopilante. Il est vrai que la métamorphose du pirate ayant rejoint si brutalement la normalité doit être sidérante lorsqu'on s'attend à tout, sauf à ça ! Ma coccinelle, un instant décontenancée, en bafouille comme une adolescente rencontrant son premier émoi amoureux, mais elle apprécie la transformation, s'empresse de me l'avouer, ce qui me réjouit particulièrement, et elle se jette aussitôt dans mes bras.

C'est l'extase, le bonheur à son paroxysme. Quelques instants plus tard, nous enjambons de concert les monticules colorés que forment nos vêtements, éparpillés en hâte sur le rude plancher par nos quatre mains fébriles, nous grimpons sur le lit et nous nous dévorons la bouche, comme des morts de faim. Et tout s'accélère soudain ! La passion nous emporte dans son gigantesque tourbillon. Nous nous cramponnons l'un à l'autre et nous ne faisons plus qu'un seul corps. Les pieds du lit se mettent à tressauter sous l'effet de l'incroyable fougue affichée par l'étrange animal à deux têtes et à huit pattes qui les martyrise. C'est un cri, plus aigu, plus déchirant que les précédents, qui ponctue notre fabuleux corps-à-corps, et nous nous écroulons sur les draps et la couche, devenus joyeux capharnaüm.

- C'que t'es belle, et qu'est-ce que j't'aime ! ... soufflai-je, une éternité plus tard, à l'oreille de mon tendre volubilis, au prix de l'une de mes extraordinaires fulgurances poétiques. Je lui bécote la joue, pose la main sur son ventre, juste sous la plus adorable poitrine de la terre, puis je la dévisage intensément.
- T'es bien, ma chérie ?  

Après cette nouvelle envolée d'un lyrisme peu commun, je me mets à lui parler de tout et de rien, du port, de la bibine à laquelle j'arrive à renoncer, de mes rares amis que je rencontre désormais beaucoup moins, tout cela en m'efforçant de taire les désagréments qui m'accablent depuis que j'ai quitté l'Audacia. Mais rien à faire, c'est plus fort que moi, il faut que je vide mon sac. Par honnêteté envers elle autant que par amour. De toute manière, ma Samy se rendra compte très vite que je fonce droit dans le mur et que je végète lamentablement. J'ai terriblement besoin d'elle, de ses conseils, mais si « Je t'aime » et « Merci » sont des mots aisés à prononcer, « Aide-moi » et « J'ai eu tort » s'avèrent infiniment plus laborieux à énoncer.

- Tu sais, c'est pas simple de tourner le dos à son passé. J'pensais pouvoir compter sur beaucoup de personnes pour rebondir, mais jusqu'ici on ne m'a guère soutenu. Les loustics du « Perroquet Unijambiste » sont bien gentils, mais c'est pas eux qui vont me dénicher un boulot. Je les aime bien, mais ils sont plus disposés à faire la fête qu'à m'aider réellement. J'espérais reprendre un petit commerce, mais je n'ai plus aucune rentrée d'argent et mes éconocroques ont fondu comme neige au soleil. Bref, je patauge un peu pour l'instant. J'ai rassemblé toutes mes cartes marines, je les ai reproduites et reliées, mais je n'ai pas trouvé d'amateur.

Je n'en dis pas davantage. Ma fierté me l'interdit. Mais j'sais bien que ma toubib a reçu le message et qu'elle va chercher à m'aider, d'autant plus qu'elle connaît des gens infiniment plus intéressants que les poivrots et les gueux que je fréquente. A deux, on est plus forts. Je me cale contre les coussins, enferme mon colibri dans la plus douce étreinte qui soit, et me voilà pendu à ses lèvres. Au propre comme au figuré.

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