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 C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]

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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyJeu 21 Sep 2017 - 21:59


Livre II, Chapitre 5 • La Mort dans les Veines
Serenus Dardalion&Gauthier Coeurbois

C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau

T'avais qu'à pas tromper ta femme



• Date : 18 juin 1001
• Météo (optionnel) : Il fait nuit, quelques nuages...
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Gauthier tient à ses amis. Surtout ses amis proches. Alors quand l'une d'entre elles arrive en larmes à la Tour Noire et qu'il doit passer deux nuits blanches à la consoler, forcément, il n'est pas très disposé à papoter avec l'homme qui l'a faite pleurer.
Surtout s'il le rencontrait, disons, très rapidement après l'incident et totalement par hasard.
• Recensement :
Code:
• [b]18 juin 1001 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2653-c-est-toi-qui-fait-pleurer-les-filles-prends-un-gateau-serenus]C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau[/url] - [i]Serenus Dardalion&Gauthier Coeurbois[/i]
Gauthier tient à ses amis. Surtout ses amis proches. Alors quand l'une d'entre elles arrive en larmes à la Tour Noire et qu'il doit passer deux nuits blanches à la consoler, forcément, il n'est pas très disposé à papoter avec l'homme qui l'a faite pleurer.
Surtout s'il le rencontrait, disons, très rapidement après l'incident et totalement par hasard.



Dernière édition par Gauthier Coeurbois le Jeu 21 Sep 2017 - 22:00, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyJeu 21 Sep 2017 - 21:59

A bien y réfléchir, le véritable poison, et le seul, que l'Homme pouvait s'administrer, n'était-ce pas sa propre réflexion ? Se plonger dans ses hésitations, ses pensées, les tréfonds de son esprit jusqu'à la mort, n'était-ce pas là l'empoisonnement ultime, la fleur au suc le plus doucereux, si délicat qu'on ne se rendait même pas compte de ce qu'il déversait dans nos veines ? Ce questionnement morbide, grimpant et entêtant, la personne qui l'avait formé le lui avait instillé dans son esprit, et Gauthier ne pouvait s'empêcher d'y songer dès qu'une personne, en proie à de sombres pensées, se présentait à sa vision.
Sa théorie qu'il peaufinait petit à petit était renforcée par l'effet que l'alcool pouvait avoir sur l'esprit. Oui, il pensait à tout, l'apothicaire. A comment les personnes noyaient leur désespoir comme on enfoncerait un être sous l'eau, comment dans la fermentation les douleurs faisaient des bulles, dernier signe de vie avant la mort ; dernier signe, aussi, avant la bienheureuse quiétude de la chaleur alcoolisée qui envahissait les veines et soulageait la tête du poids des réflexions incessantes.
Remplacer un poison créé par lui-même par celui qu'un autre donnerait volontairement, était-ce donc là le choix de tout être ? Et cette torture mentale, qui le tenait éveillé quelques nuits par mois, n'était-elle pas une part du processus ?


Les sentiments étaient un fardeau, dans l'équation, songeait-il alors qu'il sortait de la Tour Noire, la nuit tombant à peine. Personne ne faisait attention aux hommes qui arpentaient les rues autour de l'entrée. Son visage était cerné, preuve qu'il ne dormait plus, et ses doigts encore couverts d'encre. Il avait passé les derniers jours à consoler une de ses plus proches amies, Elena Dardalion... Entre crise de larmes et fureur de sa part, il avait eu beaucoup à faire. Ce soir, elle dormait déjà, les paupières lourdes et la douleur sur ses traits.
Gauthier appréciait Elena. Peut-être était-ce le fait qu'elle lui rappelait le Duché dont il était originaire, et où elle vivait - c'était d'ailleurs là-bas qu'il l'avait rencontrée, un soir, dans un des sanctuaires de la Sombre Mère qu'il appréciait tout particulièrement -... Quoi qu'il en soit, la Lame avait su se glisser entre ses côtes et toucher son coeur. Platoniquement, bien sûr. Il respectait la fidélité chez les autres autant que la sienne. Elle était donc devenue son amie proche, presqu'une soeur. N'étaient-ils pas nés de la même Mère ?
Il savait son amie souffrante, et si celle-ci aurait pu allier sa rage à ses contrats, il doutait que dans les premiers temps cela lui fut bénéfique.

Cette rage pour l'homme qui l'avait trompée, il la ressentait également. Il rêvait de mettre la main sur celui qui l'avait faite souffrir au point que sa couverture volât en éclats, juste de donner une justice à Elena. Il ne savait rien de son Serenus, ex homme de sa vie, ni ce qu'il faisait ni qui il était, mais si d'aventure il croisait son chemin...
Certaines choses sont bien plus terrifiantes si on ne se donne pas la peine de les évoquer.

Gauthier voulut pousser la porte d'une taverne... Et faillit s'y résigner, en voyant la masse humaine qui occupait déjà tout l'espace, et le ton qui commençait à monter. Fou comment la nuit pouvait attirer les gens.
Il se fraya discrètement un chemin jusqu'à une place libre, se forçant à ne pas se reposer dans l'ambiance de plus en plus électrique. Une choppe à la main, après avoir réussi à s'en procurer une, il s'adossa au mur.
Seul le sot se fie au mur. Mais il n'avait pas vraiment de choix, pas vrai ?
Gauthier observa la marée humaine, avant de jeter un oeil à son voisin, visiblement prêt à partir. Se faisait-il tard ? L'homme qui n'avait pas dormi depuis des jours n'en était pas sûr.
" Si j'étais vous, je m'abstiendrai de partir de suite. Ils vont s'énerver contre vous, ça va dégénérer... Après, c'est vous qui voyez."
Se mêler des affaires des autres, c'était toujours comme ça que débutaient les plus belles rencontres.

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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyVen 22 Sep 2017 - 19:07

Autant de monde dans une taverne, c'était pas humain ! Mais bon, il fallait apprendre à vivre avec, surtout par les temps qui courent. Il n'avait pas trop le droit de se plaindre. Même les gosses se mettaient à voler les adultes, c'était comme ça, c'était la vie. Chacun essayait de vivre comme il le pouvait. Serenus avala une gorgée de cet hydromel infect qu'on lui avait servi, regrettant amèrement celui de l'auberge du Dragon Ivre. On dirait de la pisse de chat à côté. Le guerrier repensa à sa rencontre avec le gamin, quelques jours plus tôt, et se demanda comment allait ce petit garçon si confiant, si sur de lui, et qui avait avalé sa première gorgée d'hydromel ce soir là. Allait-il suivre ses précieux conseils ? Serenus en doutait. Mais bon, c'était pas son fils, il n'avait pas besoin de s'en soucier plus.

Lorgol, cette ville où chacun pouvait trouver sa place, où chacun pouvait venir se réfugier comme lui le faisait. Pourquoi était il ici ? Le travail certes, mais y avait-il une autre raison ? Elena. Est-ce à cause d'elle qu'il s'était rendu dans la ville aux Milles Tours ? Le souvenir de leur séparation était encore cuisant dans son esprit. Elena, un assassin. Elena, qui sert la Confrérie Noire. Elena, qui tuait des gens. Ce n'était pas possible. Serenus devait la retrouver, et lui parler, s'expliquer. Elle lui laisserait peut être une seconde chance. Leur couple en pâtirait certes, mais ils se relèveraient, et ils réaliseraient leur rêve : fonder une famille. Il s'était dit qu'il la trouverait peut être ici, à Lorgol. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il imaginait bien Elena faire ça. Il pourrait trouver un moyen de la joindre, mais comment ? La ville était grande et elle pouvait être n'importe où. Il lui faudrait beaucoup de chance pour croiser sa route. Mais Serenus n'était pas un homme connu pour abandonner facilement. C'était un Guerrier, un dur à cuire, un véritable combattant qui avançait tant qu'il pouvait tenir debout. Il la trouverait, il en était certain.

Serenus termina son hydromel, mais ne leva pas la main pour en commander un autre. Plutôt boire de l'eau croupie que cette chose. Un homme joua des coudes et s'installa à ses côtés, adossé au mur. Serenus lui jeta un petit coup d'œil, et décida d'accepter sa présence. Il avait réussi à se procurer une choppe, et Serenus lui souhaita bien du courage pour en boire le contenu. Le Guerrier se leva, et s'apprêtait à prendre congé. Il n'avait plus envie de rester parmi cette foule qui menaçait d'exploser à tout moment. Avant qu'il n'ait pu faire le moindre pas, il fut arrêté par la voix de l'homme adossé au mur. Celui ci lui lança un regard froid et lui conseilla de rester encore un peu, car cela risquait de dégénérer à tout moment. Serenus le savait. Le ton commençait à monter et si Serenus tentait de se frayer un passage parmi les buveurs, il risquait de finir avec quelques dents en moins. Mais il s'en fichait, c'était pas un groupe d'ivrognes qui allaient lui faire peur. Serenus reprit néanmoins sa place et lança à l'homme :

"- Si j'étais vous, je m'abstiendrai de boire cette chose. J'ai bien l'impression qu'on a eu droit au fond du tonneau. "
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptySam 23 Sep 2017 - 21:51

Il existait une véritable dichotomie, à Lorgol. La première, la plus évidente, était la fracture entre Ville Haute et Ville Basse : pourquoi, sinon, en faire la différence ? Deux villes. Jamais Gauthier ne s'hasardait dans les rues dégoulinantes d'une beauté à laquelle il était bien peu sensible ; jamais l'assassin, sauf mandaté, ne s'aventurait entre les tours étincelantes. En temps qu'apothicaire également, ce n'était pas son rôle d'aller courir ces rues, tout au plus soignait-il ceux qui s'occupaient de maintenir l'ordre dans la partie haute. Et encore, au début, soigner était un bien grand mot : on ne faisait que moyennement confiance à l'homme silencieux qu'il était, au début, à peine le laissait-on soigner les lendemains de cuite d'hommes ayant terminé leurs nuits dans le lit d'autres.
Désormais réputé pour la rapidité de son service et sa fiabilité, on lui permettait d'approcher les blessés graves : autant de personnes sur lesquelles des substances qu'il ne révélait pas soignaient miraculeusement leurs plaies.

Une autre dichotomie, pour en revenir au sujet, était celle qui s'appliquait entre l'extérieur et l'intérieur des établissements plus ou moins mal famés de la ville : de l'extérieur, pas un bruit ne filtrait de ce bouge à l'alcool quelque peu douteux, sauf la lumière, et les ombres sur les murs environnants avaient donné à Gauthier l'impression qu'une bonne ambiance y régnait.
D'un certain point de vue, eut-il aimé les combats sans grâce, sans mort consacrée, sans but autre que l'humiliation du partenaire qu'il y aurait trouvé un charme et aurait voulu encourager l'un ou l'autre des partis. Sauf qu'il n'y avait aucune beauté dans leurs insultes, dans les mains qui cherchaient les tuniques et s'agrippaient. Il n'y avait que de la lourdeur, de la frustration et l'impuissance d'hommes cherchant à prouver qui avait la plus grosse.
Maison, bien entendu.

L'homme qu'il avait interpellé suivit son conseil, pour lui rétorquer de ne pas boire le contenu de sa choppe. Gauthier, d'un oeil qu'il aurait voulu inquisiteur mais qui ne fut, à son sens, que surpris, en vint à le détailler un peu plus. La carrure de la personne ne laissait aucun doute quant au fait qu'il puisse parfaitement se défendre, si, d'aventure, les deux soudards cherchaient à l'attirer dans leur parade nuptiale envers la mort ; curieusement, il y avait quelque chose dans les traits de son visage qui semblait lui parler, bien qu'il puisse jurer ne l'avoir jamais croisé auparavant. Un pressentiment. Une impression.
Il porta la choppe à ses lèvres, laissant l'alcool glisser jusqu'à ses lèvres sans le boire. La saveur, bien différente de celle d'un hydromel de bonne qualité voire de qualité passable le fit grimacer.
"Je vais suivre votre conseil." fit-il en se passant la langue sur les lèvres. N'avait-on pas idée de rendre détestable une boisson à ce point ? Tudieu, il pourrait même empoisonner des gens, avec ça !

Devant eux, les plus sobres commençaient à encourager les combattants qui commençaient à se frapper avec mollesse : un temps de retard, la douleur ne devait sûrement pas bien passer.
"Qui voyez-vous gagner ? " interrogea le brun. "Le frisé blessé dans sa 'virilité' ou le jeunot qui a insulté sa femme pour commencer ? "
Il n'aurait, de lui-même, parié ni sur l'un ni sur l'autre, mais bien sur un arrêt du combat dans le bon sens.
Apparemment, il avait tort, l'ambiance ne les laisserait pas partir, pas plus que la marée humaine de plus en plus dense.
"Nous allons rester coincés pour un petit moment, il me semble. "
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyVen 6 Oct 2017 - 9:49

Le jeune homme écouta le conseil du guerrier, et, après avoir goûté la boisson du bout des lèvres, il fit une grimace qui le fit sourire. Il n'avait pas eu tort, la boisson était vraiment immonde dans cette taverne. À croire que le Tavernier la produisait avec sa propre pisse. Serenus se promit de revenir un de ces jours pour lui en faire la remarque. Un petit peu de changement ne ferait pas de mal à cet établissement s'il voulait accueillir toujours autant de monde, surtout les soirs comme celui-ci. Pendant quelques minutes, Serenus détailla le jeune homme. Il était plutôt bien bâti, même si Serenus savait qu'il ne tiendrait pas longtemps face à lui. Il pourrait l'écraser en un revers de main. L'homme l'observa aussi, pendant un moment. Leurs regards se croisèrent, et ne se lâchèrent pas. Serenus fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il avait à le regarder comme ça celui la ? Un bruit lui fit détourner le regard. Les plus sobres commençaient à encourager les plus ivres avec forces cris et vivats. L'homme lui dit qu'il allait suivre son conseil, avant de lui demander qui pouvait gagner parmi les combattants. Serenus les observa avec attention, notant la mollesse dans leurs mouvements. Ils frappaient fort, c'était tout. Il n'y avait aucune stratégie dans le combat. Ils frappaient dans le but d'assommer l'adversaire, sans chercher à se protéger eux-même.

Serenus montra du doigt le plus imposant des deux hommes, le frisé. Il dit alors avec un petit sourire :

"- Celui la tiendra plus longtemps. Plus épais. Mais je doute que cela dure bien longtemps. Ils sont trop soûl, ils tiennent à peine debout. Qu'en pensez vous ?"

Contrairement à ce qu'il pensait, les deux hommes restaient debout, et continuaient à échanger des coups tout en se donnant de très sympathique noms d'oiseau. Serenus soupira, et croisa les bras. Ils étaient coincés pour un bon moment. Le guerrier mourrait d'envie d'aller interrompre lui même la bagarre. Cela serait facile. Un coup sur la tête bien placé, et les deux ivrognes tombaient pour dormir jusqu'au lendemain. Après, il risquait toujours de devoir se frotter au reste de la foule, qui aurait perdu son divertissement, et là, ça serait beaucoup plus problématique. Serenus resta donc là, à réfléchir sur un moyen de sortir de cet endroit. Le jeune homme à ses côtés était tout aussi dépité. Il lui souffla quelques mots comme quoi ils ne pourraient pas sortir avant un moment. Sans blague, Serenus ne l'aurait jamais deviné. Il se tourna vers lui et fit un petit sourire. Ce n'était pas le moment de déclencher une nouvelle bagarre. Il lui dit alors :

"- Heureusement que nous sommes plutôt bien installé. Je n'aimerais pas être à la place de ceux qui sont au premier rang.". Il soupira doucement avant de tendre la main vers son compagnon de taverne : "Mon nom est Serenus Dardalion, guerrier à l'antenne de La Volte. À qui ai-je l'honneur ?"
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptySam 7 Oct 2017 - 13:39

Il y avait presque une forme de beauté dans ce combat. La beauté de celui qui, décidément, savait autant se battre que Gauthier faire des pirouettes et des acrobaties. Oui, c'était beau de voir leurs poings s'écraser avec une mollesse propre à l'ivresse, leur force se jauger au son mat des chairs frappant les chairs, c'était une sorte de majesté qu'on ne croisait que dans des combats aussi mal organisés. Non pas que l'assassin soit un expert en combat - la plupart du temps, il observait le dernier soupir de sa victime. Celle-ci s'y résignait. Elle s'y prenait toujours trop tard, de toute manière : quand elle commençait à crier, déjà, le poison courait dans ses veines. A quoi bon avertir domestiques ou voisins quand la mort allait venir le cueillir quand ceux-ci arriveraient ? Certains le faisaient : Gauthier, de toute manière, était déjà parti en laissant le corps inanimé.
Les regards des deux hommes s'accrochèrent, se jugeant. Ce ne fut pas un combat, plutôt une découverte de l'autre. Un test. Une manière d'essayer de comprendre pourquoi son visage lui semblait étrangement familier. Peut-être l'avait-il déjà croisé dans une autre taverne, peut-être était-ce un homme qui avait vécu près de sa soeur, peut-être même avait-il prié à ses côtés dans un des sanctuaires de la Sombre Mère, il n'en savait rien.

Diagnostics, de celui qui a l'air de s'y connaître. Il jeta un oeil vers le frisé, titubant, boulet de canon zigzaguant au son des rires et des exclamations du mur humain. Il se laissa aller contre le mur, son dos en épousant un peu plus la forme. Il devait bien y avoir un moyen pour eux de partir, non ? La porte de derrière, une autre entrée, une fenêtre même... ! Enfin.
"Le combat sera court. Je pense comme vous. Il tiendra plus longtemps... " Ses yeux parcoururent la foule, avisant un groupe qui semblait, déjà, vouloir s'aventurer dans le cercle pour retenir son adversaire, le ramener à la raison peut-être. "En revanche, le fait que le perdant ait des contacts dans la foule n'est pas une bonne chose."[/color]
Ils ne passèrent pas la barrière écumante des spectateurs, ivres de violence et d'alcool frelaté.

Son compagnon lui offrit sa main à serrer, ainsi que son nom. L'information ne fit vraiment le chemin jusqu'à la petite cervelle de Gauthier qu'une fois ses doigts resserrés sur les siens.
Dardalion.
L'époux d'Elena. Ses doigts se crispèrent légèrement alors qu'il se forçait à relâcher sa main, poignée brève mais ferme. Il avait pu sentir les cals formés sur ses phalanges. Associé à sa carrure, un guerrier, assurément.
"Gauthier. Coeurbois. Apothicaire à la garde civile."

Analyse rapide de la situation, à travers le rideau de rage qui voilait son esprit : il ne pouvait pas décemment se battre contre lui. Même avec toute la volonté du monde, Gauthier n'était pas si bon au combat. Non. Non, mais il pouvait veiller à ce qu'il ne retrouve pas son chemin dans Lorgol, ou dans la vie. Il était si aisé de le mener au coeur d'une autre taverne, de glisser dans son verre une poudre, puis une autre. Lui donner le temps de sortir avant de mourir, silencieux dans un coin.
Seul bémol, il n'avait ni poudre, ni moyen de sortir d'ici. Il n'avait que sa rage, furieuse, brûlante, qui dévorait son être.
"J'suis un ami proche de votre femme. " Il n'allait pas le cacher. Il n'allait pas cacher le changement certain de son attitude, la froideur de ses mots. Il était Cibellan, tout comme lui, bien sûr. Mais sa fidélité allait d'abord à la Confrérie, puis à ceux qui étaient dignes de sa confiance. A ses amis. Il n'avait rien sur lui pour se confronter à un guerrier en colère. Il lui faudrait ruser, user de sa propre science contre la force.
Ca se jouait, non ?
"Elle a pleuré. Et pas qu'un peu. "
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyDim 8 Oct 2017 - 22:26

L'homme confirma que le combat sera court, Serenus ne put répondre que par un hochement de tête et par un sourire sincère. Il souligna cependant que le fait que le perdant ait des contacts dans la foule ne soit pas une bonne chose pour l'homme frisé, et le guerrier ne pouvait qu'être d'accord. Il resta silencieux, et regarda les deux hommes se battre. C'était tout simplement pitoyable, et ils prétendaient savoir se battre. L'entraînement qu'il avait suivi au sein de la Guilde des Guerriers faisait d'un garçon un combattant aguerri, capable de tirer avantage de n'importe quelle situation, même les plus désespérées. Le guerrier secoua la tête. Il les aurait mis au tapis en moins de deux secondes ces deux-là. Il se détourna de la scène et se présenta. Il tendit une main amicale que l'homme attrapa avec un sourire. Sourire qui disparut après qu'il eu prononcé son nom. Serenus sentit les doigts du jeune homme se crisper contre sa peau rendue calleuse par le pommeau de l'épée.

Serenus relâcha sa main, et observa le jeune homme. Se demandant pourquoi un tel changement de comportement. On aurait dit qu'il mourrait d'envie de se jeter sur lui et de le rouer de coups. Il finit par ouvrir la bouche pour se présenter à son tour. Gauthier Coeurbois, apothicaire à la garde civile. Intéressant. Tres intéressant. Serenus nota cette précieuse information dans un coin de son esprit et attendit la suite. Il y eu un long silence, Serenus crut comprendre que Gauthier ne voulait plus parler, que la conversation s'arrêtait là. Il reporta donc son attention sur la foule, qui ne cessait de grossir, à moins que cela ne soit qu'une impression. Il étouffa un bâillement. La journée avait été longue. Dés qu'il pourrait sortir, il irait piquer un bon petit somme. La voix de l'homme le fit presque autant sursauter que le contenu de ses paroles.

Il connaissait Elena. Il était un ami proche de son épouse. Proche comment ? Serenus fronça les sourcils. Il avait devant lui ce dont il avait besoin pour retrouver sa femme, et sa chance pour que tout rentre dans l'ordre. Il se tourna vers lui, légèrement sur la défensive. L'homme se tut un moment avant de dire qu'il savait que sa femme avait beaucoup pleuré. A ces mots, le coeur de Serenus se serra. Elena, en larmes. Elle était triste à cause de lui... Il garda cependant son sang froid, fait rare chez un homme comme lui. Il savait donc où Elena se trouvait. Il lui avait parlé, il l'avait vu depuis qu'elle était partie du foyer congugal. Serenus ressentit comme une pointe de jalousie, de savoir que cet homme était aussi proche de son épouse, pour qu'elle se confie et lui dévoile le nom de son traitre de mari. Il passa une main dans ses cheveux et demanda juste :

"- Vous savez où elle est ?"
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyMar 10 Oct 2017 - 20:44

L'atmosphère de la taverne avait changé, Gauthier pouvait en jurer. Plus sombre. Plus dure. Les coups en arrière-plan prenaient une mélopée sinistre, vaguement angoissante qu'il n'aurait pas su admirer et apprécier dignement s'il n'y prenait pas une forme de plaisir. On aurait pu penser qu'en temps qu'assassin du Poison, tout dévoué à son aspect, asséner des coups le rebuterait quelque peu. Il y avait pourtant quelque chose d'étrange et de fascinant dans la manière dont ceux-ci pouvaient créer sous la peau les hématomes. Quelque chose de morbide, presque, quand on pensait aux personnes qui mourraient sous les coups. Gauthier avait plus de finesse que ça. Rapide, calme, efficace - sa persévérance y était pour beaucoup -, certaines de ses cibles semblaient simplement paisiblement endormies. D'autres, au contraire, gonflaient et terminaient méconnaissables dans leur chambre, leur vestibule ou leur salon. Ainsi allait la vie.
Gauthier ne frappait pas. Ou alors d'une seule frappe, précise et mortelle, comme un serpent.
Et pourtant, curieusement, face à Serenus, il n'avait qu'une envie : envoyer son poing dans son visage, encore et encore et encore jusqu'à ce qu'il pleure, lui aussi - larmes ou sang, peu importait. Il voulait juste qu'il souffre, qu'il sente, comme elle, son coeur partir en miettes à l'annonce. Qu'il se sente misérable. S'oublie dans le drame.

Il y avait une chose, surtout, fort de son éducation, que l'assassin ne comprenait pas.
Comment un homme, qui plus était un homme de Cibella, pouvait-il impunément tromper sa femme ? Elena lui avait raconté qui était son mari dans les grandes lignes, en tout cas, et, si de lui-même l'assassin aux poisons estimait les membres de la guilde des Guerriers comme des personnes à l'assignation changeante presque indignes de confiance, il ne semblait pas auparavant un mauvais bougre.

Apparemment, Serenus restait un homme. Avait-il des remords ? Regrettait-il seulement une parcelle de ce qu'il avait fait ? Ou bien voulait-il simplement retrouver Elena pour lui dire que ce n'était pas de sa faute à lui, mais qu'il voulait bien essayer tout de même de réparer le tort ? Gauthier ne comptait pas le savoir.
"Elle est en sûreté, avec ses soeurs et ses frères." répondit-il, se tournant vers lui. Seul le sot se fiait au mur. Allié de poids quand on voulait observer, il suffisait d'un combat pour que tout change, acculé sans espoir de s'échapper.
"Et quoi que vous demandiez, non, je ne vous y emmènerai pas. Elle n'est pas en état de recevoir qui que ce soit, et elle ne veut pas vous voir."
Elle ne le voudrait, sans doute, plus jamais.
"Et vous ne pourriez pas rentrer, de toute façon." La foule se fit plus dense, si c'était possible, alors qu'un second couple s'y mettait, plus un troisième. Allons bon, ç'allait finir en rixe générale tout ça. Il détourna le regard, un instant, voyant deux silhouettes fines se faufiler entre les combattants de plus en plus nombreux. S'il  y avait un dieu des Combats Bourrés - à vérifier, et pourtant il en connaissait pas mal, des dieux -, il devait littéralement se rouler par terre de joie, maintenant.
Un instant sans le regarder. Il avait peut-être un moyen de sortir. Sortir, ça signifiait avoir l'avantage. Pouvoir accéder à ses armes, le semer ? Tant de possibilités.
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptySam 14 Oct 2017 - 10:08

Il avait vu Elena. Il savait où elle se trouvait. Il l'avait vu pleurer. Le coeur de Serenus se serra. On peut dire qu'il n'avait pas été très intelligent sur ce coup-là. Elena méritait mieux comme époux. Le guerrier s'était senti honteux, et avait eu beaucoup de remords quand elle était partie. Sa mère n'avait rien fait pour le consoler, bien au contraire, elle avait soutenue sa belle-fille. Le guerrier l'avait donc laissée à sa colère et était parti pour Lorgol. Maintenant qu'il avait devant lui la preuve qu'Elena était quelque part par ici, il devait tout faire pour la retrouver, à ses risques et périls, vu ce qu'il avait appris sur elle, le jour de son départ. Elena avait failli le tuer. Elle servait la Sombre Mère au sein de la Confrérie Noire. Elena, un assassin. Jamais il n'aurait cru ça d'elle. Elle avait bien joué son jeu de la petite couturière qui vendait ses créations sur le marché de Cibella. Serenus y avait cru, et n'avait jamais cherché à s'imposer dans ce qu'elle faisait. Elle était une adulte après tout et, tant qu'elle était heureuse, cela convenait à son époux. Enfin, heureuse.... Leur couple n'était pas au meilleur de sa forme quand Serenus avait eu cette relation avec l'Amoureuse du Vent. Elena ne cessait de lui reprocher ses absences trop longues, le fait qu'ils n'aient encore pas eu d'enfant et, surtout, sa peur omniprésente de ne jamais le voir revenir. Serenus avait tenté en vain de la rassurer mais, quand il revenait avec une nouvelle cicatrice ou une nouvelle plaie à recoudre, il fallait tout recommencer. Elle ne voulait plus de cela, plus de sang, plus de peur. Les disputes étaient de plus en plus fréquentes mais ils avaient toujours tenu le coup. Jusqu'à aujourd'hui.

Gauthier, quand le guerrier lui demanda où se trouvait sa femme, lui répondit qu'elle était avec ses frères et sœurs, en sureté. Serenus allait répliquer que sa femme n'avait plus aucune relation avec sa famille depuis qu'elle avait quitté sa terre natale quand il comprit ce que Gauthier voulait dire par "frères et sœurs". Elle était avec les autres, ceux qui étaient comme elle, les assassins. Comme lui avec ses collègues, ses frères d'armes, elle avait retrouvé sa "famille". Serenus déglutit. C'était une véritable fosse au lions. Et l'homme à ses côtés était surement l'un d'entre eux.. Le guerrier posa la main sur le pommeau de son épée et resta immobile, le regard rivé sur cet homme. Celui ci lui annonça que, même si Serenus le lui demanderait, il ne l'emmènerait pas la voir, et que, de toute façon, il ne pourrait pas y rentrer. Serenus s'en doutait. Il se contenta donc juste de lui dire :

"- Vous pourrez sans doute lui faire joindre un message, non ?"

Deux silhouettes réussirent à se faufiler vers la sortie. Voila sa chance. Dehors, il pourrait se défendre plus facilement si l'homme venait à l'attaquer pour venger l'honneur d'Elena. La main toujours sur son épée, il observa d'un oeil la foule, et guettait le bon moment pour sortir. Serenus restait cependant très calme, ne montrant aucun signe de sa nervosité. Il ne laissait voir que sa méfiance, et le fait qu'il était armé et prêt à se défendre. il montra du doigt la sortie et lui dit :

"- Voila notre échappatoire monsieur Coeurbois. Allons y."

Serenus ouvrit le chemin, tout en surveillant Gauthier du coin de l'œil. Il ne manquerait plus que l'homme lui enfonce un poignard dans le dos. Il se fraya un passage dans la foule et parvint à trouver la sortie. L'air frais lui fit un bien fou et il avança de quelques pas pour s'éloigner de la taverne. Enfin, il se tourna vers Gauthier, regarda pendant un moment d'autres ivrognes qui, eux, tentaient d'entrer, et attendit. Il attendait de voir ce que Gauthier ferait et, si celui ci décidait d'agir, Serenus ne serait en aucun cas pris par surprise, et il se défendrait jusqu'à la mort.
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyDim 15 Oct 2017 - 20:25

Que croyait-il, exactement, le Serenus en face de lui ? Qu'il pourrait tout arranger d'un claquement de doigts ? Qu'il lui était possible, d'un simple sourire, d'effacer tout le mal qu'il lui avait fait, à Elena ? Qu'il n'avait plus qu'à aller se traîner jusqu'à la Tour, trouver une entrée et se glisser dans sa chambre pour pleurer son mal-être à ses côtés ? On ne se faisait pas pardonner comme ça. Personne ne serait jamais pardonné de cette manière. La vie serait trop simple et trop douce, beaucoup trop. Et puis, pour rentrer dans la tour, il faudrait déjà que quelqu'un l'y laisse entrer, ce qui équivaudrait à signer son arrêt de mort. Un étranger n'avait rien à faire dans leur monde, surtout si la Sombre Mère ne faisait pas partie de sa vie.
Encore plus s'il avait blessé l'une des leurs. En temps qu'égaux, unis par la même dévotion, ils s'entraidaient. Gauthier avait certes quelque peu de mal à s'entendre avec certains Ecoutants, notamment celui du Hasard - question de regrets de sa part - mais il n'avait de rancune contre personne. La Confrérie était sa vie, et il ne passait pas un jour sans que l'assassin n'en soit reconnaissant.

Un message. Son mari voulait lui faire passer un message. Et, sûrement, il voulait que Gauthier le porte. Se passant une main sur les traits tirés de son visage - il avait besoin de dormir, juste une nuit. Elena se cajolerait toute seule ou trouverait bien quelqu'un d'autre pour le faire. Juste une nuit -, il haussa les épaules tout en surveillant les alentours.
"Un message, ça se pourrait. Elle refusera de l'écouter, mais oui. J'connais des gens qui peuvent rentrer dans sa tour."
Qu'il le suive, qu'il essaye simplement. Qu'il se retrouve devant l'entrée de pierre noire, lisse comme du verre ! A taper, à scander le nom de son épouse sans qu'elle ne réponde... L'amour rendait les gens fous. Ca devait pouvoir même les tuer. L'apothicaire nota cette idée dans un coin de sa tête.

Ils se glissèrent à l'extérieur, dans l'air frais qui hantait les ruelles de la Ville Basse. Une de ses amies lui avait dit un jour qu'il était compliqué de s'y sentir totalement en sûreté, et pourtant ! Pourtant, par une soirée telle que celle-ci, jamais Gauthier ne s'était senti mieux. Discrètement, il se concentra, pour tenter de savoir s'il avait quelque chose sur lui, n'importe quoi ! Qui lui permettrait de s'échapper. De faire payer. Rien.
Il était pourtant sûr que, depuis la dernière fois... Depuis le cuisinier...

Il croisa le regard de Serenus, et un rire lui échappa des lèvres. Calme. Innocent.
"Vous devriez respirer. Je n'ai aucune intention de vous défier ou de me battre contre vous. Qu'est-ce qu'un apothicaire comme moi connaît du combat ?" Il leva les mains, innocemment, le mouvement lui révélant quelque chose dans sa poche.
Et, sans vraiment y croire, il sortit deux petits sablés d'une poche. Il avait l'air complètement désarçonné, l'assassin, même si ça jouait en sa faveur. Il n'en aurait pas mis un dans sa bouche pour tout l'or du monde.
Pas fou, non plus.
" J'avais complètement oublié qu'ils étaient partis avec moi, ce matin. "
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyLun 16 Oct 2017 - 22:58

L'homme accepta de prendre le message que Serenus lui laisserait, sous prétexte qu'il connaissait des gens qui pourraient entrer dans la tour où se trouvait son épouse. Cela pouvait donc dire qu'il pouvait lq connaitre sans pour autant être un assassin de la Confrérie Noire. Mais Serenus préféra rester sur ses gardes, il était facile de mentir, et cet homme, s'il mentait, le faisait très bien. Le guerrier restait donc méfiant, la main sur le pommeau de son épée, prêt à se défendre s'il le fallait. Il pensa à Elena. Il était évident qu'elle ne voudrait pas de son message, encore moins de ses excuses et de ses mots d'amour. Il devait alors faire passer un message qui la marquerait et qui pourrait la faire réagir. Oui, mais quoi ? Le guerrier, resta un moment silencieux, puis il finit par dire à Gauthier :

"- C'est gentil de votre part. Je vais réfléchir au contenu, histoire de ne pas.... Simplement m'excuser. "

Serenus repera alors une chance de pouvoir sortir de l'auberge, et ainsi éviter de se retrouver mêlé à la bagarre qui ne cessait de prendre de l'ampleur. Il se faufila, en compagnie de Gauthier et arriva dehors. Le guerrier, toujours sur la défensive, faisait face à l'homme qui, lui, semblait perdu dans ses pensées. Au bout d'un moment, leurs regards se croisèrent et Gauthier laissa échapper un petit rire. Il lui dit qu'il pouvait respirer, car il ne connaissait rien dans l'art du combat. Il n'avait pas l'intention de le provoquer en duel. Serenus, contrairement à ce que sa raison lui hurlait, se calma. Mais il garda une main sur son épée, au cas où. Les dangers étaient nombreux dans la Ville Basse, il n'était pas rare de s'y faire attaquer pour quelques fleurons dans sa bourse. Serenus regarda le jeune homme fouiller ses poches pour en sortir deux petits sablés. Il dit, sur un air innocent qu'il avait oublié qu'il était parti avec ce matin là. Étrange. Très étrange. Ces sablés arrivaient presque comme un cheveu sur la soupe. Il pourrait toujoirs courir pour que Serenus en mange un. De plus, il n'avait pas faim. Le guerrier se contenta de rester immobile, tentant de paraître le plus détendu possible :

"- Je vous prie de m'excuser. Vous êtes un ami d'Elena, j'ai donc pensé que vous étiez... Comme elle. Vous comprenez donc pourquoi je me méfie."

Serenus regarda autour de lui. Bon, il y avait pas mal de monde dans cette ruelle, donc pas mal de témoins en cas d'attaque. Serenus était donc plus tranquille. Il ne fallait cependant pas que cet homme l'attire dans un endroit moins fréquenté. Non, Serenus allait lui donner son message, et s'en aller. Rentrer à l'antenne, se mettre à l'abri, et attendre le petit matin. Il ne tenterait en aucun cas de suivre cet homme, malgré le fait qu'il pourrait le mener à sa femme, ce serait surement du suicide s'il était bel et bien un assassin. Non, même si cet homme n'était pas dangereux, valait mieux jouer la prudence. Il n'y avait que comme cela qu'il pourrait rester en vie, et tant pis s'il perdait sa seule chance de revoir un jour son épouse.
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyVen 20 Oct 2017 - 22:21

La pièce allait devenir vite étouffante. Heureusement, ils se frayèrent bien vite un chemin à l'extérieur, évitant de peu tout ce qui aurait pu rendre cette pièce proprement insupportable. Les gens, les rixes, bref, tout ce qui aurait pu détourner Gauthier de son objectif. Il n'allait pas abandonner. Ce soir, un autre, quoi qu'il arrivât, il trouverait un moyen de se venger. Pour elle. Sa dernière vengeance l'avait attiré sur le chemin de la justice, un chemin des plus intransigeants, mais également le chemin de sa propre vérité. Le chemin le plus sombre, vers la création de sa propre âme, la lustrant pour la rendant bien plus étincelante qu'elle n'aurait pu l'être s'il s'était contenté de vivre auprès de Gisèle.
Il était né pour servir la cause des assassins. Né pour le poison, coulant entre ses mains, tâchant le sol et la peau comme un sang clair. Né pour ceux qui mouraient.

Serenus ne mourrait pas ce soir. Il était interdit d'accès au royaume de Sithis... Du moins de la main de Gauthier. Il ne le laisserait pas partir, pas sans un dernier geste de celle qu'il avait déshonorée. De sa femme. D'Elena. Elle serait toujours la sienne, tout autant qu'elle serait à jamais l'amie et la soeur de sang, de prière de l'assassin - formulation étrange mais néanmoins véridique. Ils avaient partagé leur sang au dessus du même autel, avaient mêlé leurs souffles et leurs prières avant de quitter le sanctuaire de la Volte.
Serenus ne mourrait pas ce soir, et Gauthier avait l'air ridicule avec ses gâteaux à la main. C'était la vie, bien sûr, toujours était-il qu'il n'en menait pas bien large. Il ne voulait pas mourir ce soir, Gateau ou pas.
Il aurait, un jour, sa revanche. Gauthier était patient. Il trouverait.

La remarque sur les amis d'Elena amena un léger sourire sur ses lèvres. Oh, il pouvait se taire.
"Je ne suis pas une Lame." annonca-t-il simplement. Il ne mentait pas. Il énonçait la vérité : il n'était pas une Lame, du moins pas spécifiquement. "De plus, les assassins peuvent être bien plus fréquentables que bon nombre de gens que vous trouverez dans ces tavernes. N'ayez pas un apriori négatif sur les enfants de la Sombre Mère. Ceux-ci sont bien plus profonds que de simples meurtriers comme les vils criminels que vous croiserez au détour de nos ruelles."
Peut-être se vendait-il, ainsi. Peut-être était-il déjà mort, à ce moment-là. Il haussa les épaules.

"Aucune idée de pourquoi ceux-ci sont dans ma poche. "
S'il était assez rapide peut-être pourrait-il trouver où il résidait. La Cour des Miracles aurait tôt fait de le renseigner, après tout.

"Nous quittons-nous là ? Ou voulez-vous me demander quelque chose d'autre ? "
Il inclina la tête.
Il prierait, ce soir, pour que sa Mère lui donne sa bénédiction. Qu'il se penche enfin sur Serenus. Définitivement. Il demandait à Elena ce qu'elle en pensait, aussi. Si elle le laissait le tuer. Définitivement.
Pour toutes les douleurs qu'il avait suscitées. Il s'accrocherait à ses pas, s'il en avait l'autorisation.
Il s'y accrocherait jusqu'à ce qu'il meurt.


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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyDim 29 Oct 2017 - 7:50

Serenus, la main sur son épée, observait l'homme, attentif au moindre mouvement brusque, prêt à dégainer pour faire couler le sang. Et l'homme le toisait, avec ses petits gâteaux à la main. C'était trop louche. Sortir ces petits gâteaux, comme ca, et prendre un air innocent. Non, c'était suspect. Si l'homme était un assassin, il etzit très mauvais. Il avait rate son coup. Serenus se dit que, dès à présent, il ferait attention à ce qu'il avalerait. Il prendrait toujours le soin de ne pas prendre la première bouchée du plat quand il serait à table avec ses collègues. Et s'il était seul ? Comment ferait il s'il n'avait personne pour goûter le plat avant lui ? Il n'allait quand même pas se priver de manger, ou pire, devenir paranoïaque, juste parce qu'un ami d'Elena avait sorti des gâteaux de sa poche devant lui !

Serenus, prétendit devoir se méfier, étant donné la veritable nature de son épouse, de ses amis et autres connaissances. C'était vrai après tout. Rien n'empêchait son épouse de demander à l'un de ses amis de la venger pour son honneur souillé. Le guerrier comprit alors que, dorénavant, il devrait se montrer prudent, qu'il soit à Lorgol, dans la Volte, pour dans quelconque endroit où son nom était connu. Cela en faisait un certain nombre. Gauthier Coeurbois, après avoir entendu la remarque du guerrier, répondit qu'il n'était pas une Lame. Serenus se rassura, mais demeura sur ses gardes. Il ne connaissait pas assez la Confrérie Noire pour se permettre de baisser sa garde. L'homme continua en lui conseillant de ne pas avoir d'apriori négatifs sur les assassins, car ils pouvaient être bien plus fréquentables que certains criminels de la Ville Basse. Soit disant, ils seraient bien plus profond. Pour Serenus, un assassin de la Confrérie et un criminel, ça n'avait aucune différence. Il se contenta donc de repondre, sur un air de défi :

"- Peut être, mais assassin comme criminel vivent pour le sang. Et pour moi, ni l'un ni l'autre n'est fréquentable."

L'homme parla à nouveau de ses fichus gâteaux, et Serenus décida de l'ignorer. Non. Il ne dirait rien là dessus. Si cet homme voulait les lui faire manger, qu'il le fasse plutôt lui même. Le guerrier préférait avaler de la pisse de cheval plutôt que d'avoir à ingérer ces choses bien trop suspectes à son gout. Serenus pencha la tête vers l'avant, le regard rivé sur Gauthier. Il n'aimait pas du tout son air innocent, son regard songeur. À quoi pouvait-il bien penser ? Surement à la manière de faire tomber définitivement ce puissant guerrier, qu'aucune lame n'avait pour le moment réussi à abattre. Finalement, il reprit la parole, pour lui demander s'il avait encore autre chose à lui demander, où est ce qu'ils se séparaient maintenant. Le guerrier réfléchit. Il y avait bien une question qui lui occupait l'esprit depuis sa rencontre avec Gauthier. Il finit par demander :

"- Comment l'avez vous connu ? Depuis combien de temps connaissez vous ma femme ?"

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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyMer 1 Nov 2017 - 22:48

Il savait que c'était peine perdue, de prêcher aux personnes qui n'avaient pas vu la beauté de la Sombre Mère, qui n'avaient jamais entendu le sang chanter, la vengeance hurler de bonheur, qui n'avaient jamais tenu entre leur doigts le pouvoir et la chance de rétablir la justice pour tout ceux bien trop souvent oubliés. L'homme avait beau être un guerrier en face de lui - raison pour laquelle il y réfléchissait à deux fois avant de se jeter contre lui, il n'était pas impulsif au point d'être suicidaire, même pour Elena -, Gauthier était sûr que jamais il n'avait pris la peine de se pencher sur le cadavre d'un ennemi pour constater combien la mort le rendait agréable à regarder. Que jamais il ne s'était laissé allé à attendre, tel un oiseau de proie, un chasseur, que sa victime vienne périr sur sa lame.
Il n'était pas un Assassin. Il ne pouvait pas comprendre leurs motivations, leurs desseins, la beauté du plan, l'équilibre de la justice froide et implacable qu'ils délivraient. Il n'était pas un Assassin, il n'avait pas laissé son sang s'écouler sur les dalles de pierre qui composaient grossièrement l'autel d'un sanctuaire perdu en Outrevent, n'avait pas prié jusqu'à ce que ses genoux ne le portent plus. Il ne savait pas, ne connaissait pas ce monde.

Il ne releva pas, quand il fut comparé, lui, à un simple meurtrier, soûlard, qui arpenterait la Ville Basse. Pour autant, il en retira une immense frustration. Il n'avait jamais échoué, ne s'était jamais fait prendre, et quand il oeuvrait, nul ne pouvait le détourner de son objectif. Et cet homme, ivre de colère et de tristesse, cet homme dont la femme patientait, endormie, dans une tour impénétrable, quelques rues plus loin, ne trouvait rien de mieux à faire que d'insulter la seule personne réussissant à entrer en contact avec elle. Il se tendit, le fils de Lida, sa mâchoire se crispant. L'insulte allait passer.
Tout pouvait passer. La rage le faisait bouillir et, n'eut-il pas eu la désagréable sensation qu'il allait mourir en sautant à la gorge de l'autre qu'il l'aurait déjà fait.

"Nous nous sommes rencontrés dans les rues de La Volte, où vit la famille de ma mère ainsi que ma soeur, il y a de cela cinq ans. " Il le considéra toujours avec le même air impassible, presque joueur, mais où une détermination mêlée à de la rage pétillait. Il n'avait plus le droit de l'appeler sa femme. Il l'avait trahie, l'avait déshonorée, pire encore ! Il pensait être l'homme brisé, dans l'histoire, à qui on avait menti ? Pitié.
Il avait fait pire. "Je fais le voyage entre Cibella et Lorgol de temps en temps, ma soeur étant très jeune encore. Nous nous sommes souvent parlés. Et uniquement parlés."
Il le sentait, qu'il cherchait à l'accuser de quelque chose. Si ce n'était elle, ce serait à lui, sa faute.

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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyDim 5 Nov 2017 - 19:55

Il l'avait offensé, Serenus en aurait mis sa main à couper. Tant mieux. La colère troublait l'esprit, et poussait l'homme à commettre des actes ou à dire des paroles qu'il regretterait plus tard. L'homme se tendit, et sa mâchoire se crispait. Serenus retint tant bien que mal un petit sourire satisfait. Il avait fini par trouver une faille : son ego et son amour pour ce qu'il faisait. Pouah ! Comment pouvait-on aimer ce genre de chose ? Comment pouvait-on aimer tuer des êtres humains ? Serenus ne comprendrait jamais les assassins. On pouvait tuer pour se défendre, tuer pour sauver quelqu'un, mais pas pour de l'argent, et encore moins au nom d'une déesse ou de quoique ce soit d'autre. Serenus avait déjà tué, il avait déjà senti le coeur d'un homme s'arrêter sous sa paume, et il en avait tiré aucun plaisir. La plupart du temps, c'était des bandits, des hors la loi qui avaient tenté d'attaquer leur escorte. Mais, s'il n'avait fait que son devoir, cela lui laissait toujours un gout amer dans la bouche, et il lui arrivait de voir les yeux éteins de ses ennemis dans ses rêves. Jamais il n'avait parlé de ça à qui que ce soit. Un guerrier devait rester fort, maitre de ses émotions, toujours prêt à se battre.

Mais tuer pour un contrat, tuer une personne innocente (ou non, mais quand bien même) parce que quelqu'un l'avait demandé, Serenus ne s'en sentirait pas capable, et heureusement, il n'avait jamais eu à le faire au cours de sa carrière.
Le guerrier, lorsque Gauthier lui demanda s'il avait d'autres questions, s'exécuta et posa une question sur les conditions de la rencontre entre le jeune homme et son épouse. L'homme, le regard toujours impassible, même si Serenus pouvait y lire un soupçon de rage et de détermination, lui répondit qu'il avait croisé la route d'Elena pour la toute première fois il y a cinq ans, dans les rues de la Volte. Serenus fit un rapide retour en arrière dans son esprit. A ce moment là, il était constamment en déplacement, et le plus souvent pour de nombreuses semaines. Elena était restée seule longtemps. Rien d'étonnant à ce qu'elle ait fait de nouvelles rencontres. L'homme continua en lui disant qu'il lui parlait de temps en temps, lorsqu'il allait voir sa soeur. Et il lui assura qu'il n'avait fait que lui parler. Serenus hocha donc la tête et se redressa. Il croyait en ses paroles parce que, si Elena avait fait quelque chose avec un autre homme, Serenus l'aurait sûrement su d'une manière ou d'une autre. Cela avait ses avantages d'avoir grandi dans la ville où on habitait, on connaissait quasiment tout le monde. Ce qui le préoccupait, pour l'instant, c'était la colère de l'homme en face. Serenus aurait pu se montrer prudent et prendre congé. Mais le guerrier n'était pas un homme prudent. La colère, il la connaissait bien, pour être quelqu'un de très impulsif et, si elle avait le don de troubler l'esprit d'un homme, elle avait néanmoins besoin d'être nourrie.

Le guerrier se campa sur ses jambes, un petit sourire en coin. Il aimerait bien voir Gauthier céder à sa colère. Même s'il était un assassin, Serenus aurait surement l'avantage en combat rapproché. Il allait lancer une nouvelle pique sur les assassins quand il se remémora ce que lui avait dit son instructeur sur les stratégies de chasse d'un animal prédateur. S'il échoue à son premier essai, il essayera encore, mais ailleurs, quand sa proie manquera de vigilance. L'assassin pourrait ravaler sa colère et revenir plus tard, quand le guerrier serait endormi par exemple. Et, à ce moment là, il pourrait laisser libre cours à sa fureur, et Serenus n'aurait aucune chance. L'effet de surprise avait un effet dévastateur, même pour un combattant aguerri.
Le guerrier se contenta donc de pencher la tête sur le côté et, après un silence, il dit :

"- Le message, pour Elena. Dites lui que je lui souhaite d'être heureuse et que, même si elle ne l'acceptera pas, que j'suis désolé. " il se tut un moment, et finit par tendre la main. Il reprit :" Dites lui aussi que, si elle veut venger son honneur, qu'elle le fasse elle même, et qu'elle sait où me trouver. J'ai été ravi de vous rencontrer Gauthier Coeurbois. Et je souhaite ne jamais avoir à recroiser votre chemin."
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Message Sujet: Re: C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus]   C'est toi qui fait pleurer les filles ? Prends un gâteau. [Serenus] EmptyDim 19 Nov 2017 - 20:28

Elle devait être bien triste, la vie d'un Guerrier. Perdu dans sa rage, dans l'envie de venger celle qu'il avait toujours défendue, il le maudissait au fond de son esprit sans être sûr que les formulations soient les bonnes. Mais il n'avait pas dormi, et, après s'être retrouvé coincé avec lui dans une taverne où il lui aurait été bien possible de prendre à son avantage la confusion ambiante, où il aurait pu, peut-être, faire quelque chose en faveur de son amie bafouée, il n'était pas particulièrement tolérant.
Cependant, Gauthier avait peur de l'échec en public. De rater, exposé, et de faire voler en éclat la couverture de l'apothicaire qui survivait dans un quartier où seuls les pires individus arrivaient à exister. Il avait plus peur de la honte de ne pas réussir à s'en débarasser devant des yeux inquisiteurs qu'il n'avait peur de ne pas réussir l'action. Car ça faisait seize ans. Seize ans qu'il avait pris le chemin qui lui semblait le plus lumineux, le chemin de la Confrérie Noire. Le chemin de Sithis et Lida.
Mais un coin de son esprit, une petite voix, sans doute la raison qu'il n'écoutait pas, le retenait.
Elena ne voudrait pas qu'il lui volât son combat.

Aussi Gauthier tenta-t-il, autant que son esprit enfiévré le lui permettait, de rester calme. Et, comme il était possible de s'en rendre compte assez vite, c'était compliqué. L'homme en face, Serenus, s'était campé sur ses pieds et semblait prêt à vouloir en découdre. Pas compliqué à deviner, les Guerriers n'étaient pas extrêmement connus pour vouloir utiliser leurs mots pour régler des situations, sinon, ils avaient choisi la mauvaise guilde. Mais pire.
Il semblait vouloir provoquer l'assassin, celui qui tuait quoi qu'il arrive. Mais rien n'arriva, aucun geste, aucune parole qui aurait pu faire définitivement balancer le quadragénaire.
Juste des mots.
La fin de la discussion. Fin attendue. Fin désagréable. Aurait-il pu en être autrement ?
" Je lui transmettrai vos paroles. Ne vous attendez pas à une réponse. " Après une seconde d'hésitation, il lui serra la main, hochant la tête. "Ravi également. Je doute fortement que nos chemins se recroisent, mais sait-on jamais ? De drôles de choses arrivent lorsque l'on s'y attend le moins. "

Il fut le premier à tourner le dos, Gauthier. Le premier à s'engager dans une ruelle, à les traverser, évitant les canaux trop larges et trop fréquenter, pour rentrer. Il ne regardait pas en arrière, faisant confiance à ses sens et à la dangerosité de la nuit de Lorgol, au fur et à mesure que les ruelles se faisaient plus étroites, véritable coupe-gorge où, il était sûr, le guerrier ne s'aventurerait jamais.
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