Une claque dans la figure, une énorme claque qui laisse une grosse marque sur la joue et le cœur brisé. Serenus venait tout juste de rentrer a La Volte, après avoir été retenu captif par des pirates puis par les Amoureux du vent, il était rentré chez lui, et les retrouvailles avec Elena, son épouse avaient été émouvantes, ils etaient resté enlacés pendant de longues minutes puis avaient passé la soirée ensemble, autour d'un bon repas et des bougies odorantes.
Pourquoi avait il tout gâché ? Serenus se posait encore la question. Il avait juré fidelité et sincérité à sa femme. S'il n'avait pu respecter le premier, il tenait au second. Il avait donc avoué A sa femme qu'il l'avait trompé avec une autre sur l'île des Amoureux du Vent. Il s'attendait à tout, sauf à ce qu'Elena dégaine un poignard et lui jette son bracelet a la figure. Serenus avait alors vu le tatouage... Le tatouage de la Confrérie Noire, le symbole des Assassins. Elle lui avait ensuite hurlé toute sortes d'obscénités puis l'avait traité de tous les noms avant de planter le poignard a quelques centimètres de sa tete, dans le mur. Elle était partie sans se retourner. Serenus etait resté hébété, tremblant, assis au sol contre le mur pendant plusieurs heures. Il n'arrivait pas à croire que sa femme était un Assassin et qu'elle l'avait quitté. Il avait fini par se relever. Il ne fallait pas baisser les bras, il fallait continuer.
Ils restaient lié par le mariage, mais etaient A present séparés, et Serenus souffrait, il se sentait honteux et humilié, il avait même songé à quitter la Guilde pour reccomencer sa vie, ouvrir une boulangerie et réaliser le rêve de son pere, mais il y avait encore sa mere, elle avait besoin de lui et du confort que lui apportait l'argent de la Guilde, elle vieillissait et ses jambes se raidissaient. Serenus ne pouvait pas tout lâcher comme ca. Il avait donc repris le travail et devait repartir à Lorgol d'ici quelques jours.
Il etait A present assis, chez lui, et sirotait une infusion, il s'etait disputé avec sa mere qui prenait le parti d'Elena et seule l'infusion avait le don de le calmer. La nuit commenca à tomber et Serenus etait de garde a La Guilde. Il se leva, embrassa le front de sa mere qui ne lui rendit pas et sortit, armure sur le dos et épée a la ceinture.
Il se dirigea vers la Guilde et eut envie de faire un détour par le palais. Serenus emprunta les chemins pavés et arriva devant les grilles du jardin. Il sursauta lorsque celles ci s'ouvrirent en grand. Une jeune fille en sortit et se figea lorsqu'elle se retouva nez à nez avec lui. Serenus reconnu sans difficulté Gabrielle de La Volte. Il avait eu l'occasion de la voir, lors des jeux et des cérémonies. Serenus recula et s'inclina tout en disant d'une voix pleine de respect :
- Votre Grâce...
Il avait decide de l'appeler comme il appellerait la duchesse de La Volte, Gaetanne et esperait qu'il n'en faisait pas trop. S'il savait comment se comporter avec les nobles, il avait toujours eu du mal avec les surnoms et diminutifs.
La jeune femme poussa un soupir agacé et demanda s'il allait la laisser sortir ou non. Serenus comprit qu'elle le prenait pour un garde du palais. L'armure avait un effet trompeur et l'obscurité n'arrangeait pas les choses. Serenus répondit :
- Je ne suis pas un garde Votre Grâce, je suis un Guerrier de la Guilde. Je ne pourrais pas vous empecher de sortir. Je pourrais par contre vous accompagner et m'assurer que vous ne risquiez rien. Les rues de la Volte sont certes tranquilles mais une personne... Comme vous attire les regards sans vouloir vous vexer.
Il faisait allusion aux habits de Gabrielle qui restaient voyants et luxueux. Meme si elle portait un châle, elle attirerait les bandits et les voleurs comme le sirop qui attire la guêpe. Serenus tenait à ce qu'elle soit en securite car s'il lui arrivait quelque chose, étant La derniere personne a lui avoir parlé, il risquerait d'avoir de gros ennuis. Il avait l'habitude des nobles et de leurs lubies et il sentait qu'il n'aurait pas trop de difficulté avec celle ci.