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 Fêter ça dignement

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La Confrérie Noire
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Gauthier Coeurbois
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Message Sujet: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyJeu 11 Oct 2018 - 22:20


Livre III, Chapitre 6 • Puisse le sort vous être favorable
Shahryar Khamsin& Gauthier Coeurbois ( & Gabriel le PNJ)

Fêter ça dignement

RATING : M
[Shahryar/Gauthier/Gabriel]
Vous n’aimez pas, vous lisez pas!!!
(Où, franchement, on croirait à une fanfiction...)  



• Date : 27 novembre 995
• Météo (optionnel) : Vu leur état, on s’en fout
• Statut du RP :  Privé
• Résumé : Shahryar vient d’accéder officiellement au rang d’assassin. Il fête donc ça avec ses deux meilleurs amis, Gabriel et Gauthier, soirée organisée par leurs soins. Au programme : alcool, idées passablement stupides et probablement dangereuses. Mais tout ne peut que bien se passer, voyons.
• Recensement :
Code:
• [b]27 novembre 995 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t4239-feter-ca-dignement]Fêter ça dignement[/url] - [i]Shahryar Khamsin& Gauthier Coeurbois[/i]
Shahryar vient d’accéder officiellement au rang d’assassin. Il fête donc ça avec ses deux meilleurs amis, Gabriel et Gauthier, soirée organisée par leurs soins. Au programme : alcool, idées passablement stupides et probablement innofensives, décorations à revoir. Mais tout ne peut que bien se passer, voyons.



Dernière édition par Gauthier Coeurbois le Lun 22 Oct 2018 - 11:09, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyJeu 11 Oct 2018 - 22:30

L’avantage, lorsque l’on est le plus âgé dans un groupe d’amis, c’est que l’on passe aisément pour une figure de l’autorité et que l’on peut ainsi prétendre avoir sur eux une forme de contrôle. Histoire, par exemple, d’éviter qu’un Cielsombrois trop enthousiaste ne se décide à détruire la chambre d’un des membres du trio. Accidentellement.
“Gabriel, il y assez de bougies.
-Nan.
-Si. Et pourquoi des bougies, d’abord ?
-Excellente question. Je trouve qu’il fait trop noir dans ta chambre, et les bougies, c’est bien. Voilà. Mieux que tes globes lumineux. Et les torches faisaient trop… Instables qui tuent tout ce qui bouge. Alors ça sera des bougies.  ”

Présentement face à une invasion de bougies, allant de cierges à candélabres à moitié consumés à de ridicules petits bâtonnets, en passant par de grosses chandelles de suif sans doute récupérées dans une des boutiques de la Ville Basse qui fournissait les classes plus populaires, Gauthier se demande vaguement où il a merdé quand il a dit ‘on lui organise une surprise’.

A la base, c’est simplement pour célébrer avec Shahryar : l’apprenti de la Corde a officiellement rejoint les rangs de la Confrérie en tant qu’Assassin à part entière, et si leurs soeurs et frères lui ont réservé un accueil chaleureux et l’ont félicité, ça n’a pas sembléassez pour ses deux amis. Gauthier, surtout. Non pas que Gabriel ne soit pas ami avec Shahryar, mais c’est différent.
Encore apprenti, le Cielsombrois n’a pas derrière lui les années qu’a le trentenaire. Assassin de plein droit, il sait ce que vaut l’Erebien, qu’il porte dans son coeur et qu’il reconnaît aisément pour son talent. Et si ça lui arracherait tout de même un peu la bouche, dans son orgueil, de le reconnaître aussi bon que lui, il peut affirmer qu’il a un bel avenir devant lui.
A la base, c’est supposé aussi être une simple réunion surprise, dans les quartiers de l’un, avec la participation culinaire de Gauthier qui avait fait de son mieux et la participation… liquide… de Gabriel - comprendre qu’il a insisté pour qu’on lui confie le ravitaillement en boissons. Et que personne ne sait encore dire non à Gabriel.
Voilà.
Ca, c’est le plan de départ.

“Pose ces foutues bougies, on n’en a pas besoin, enfin, s’agace le plus grand, passant une main dans ses cheveux. Il regarde autour. Sa table de travail, son siège, son lit, même ses étagères ont le droit à leur petite bougie, fort heureusement encore éteintes. Tout ce que tu vas faire, c’est fiche le feu à mes affaires.
-T’exagères. Je maîtrise la situation.”
Néanmoins, la moitié des bougies est sagement repoussée sur les côtés. Gauthier laisse échapper un soupir de soulagement, avant de considérer l’espace, les sièges amenés, les coussins au sol - par Gabriel -.

“Juste une question. Dans ta folie de bougies, tu t’es fourni où ?
+Je me suis dit qu’étant donné que les gens dormaient dans leurs chambres, la lumière, c’était très surfait…”

~•°•°•°•°•°•°•~


“Dis, Gabriel, j’ai juste une autre question.”
Gauthier, appuyé contre un mur, ayant presque peur de bouger pendant que l’apprenti s’affaire à mettre en place ‘de manière esthétique’ les pâtisseries - c’est qu’il peut devenir capricieux le petit -. “Tu lui as bien dit de venir, non ?”
Un long silence. Scrunch scrunch.
“Totalement.”

L’assassin confirmé lève les yeux au ciel, tape sur la main du plus jeune qui s’apprête à prendre un autre gâteau. “Je vais le chercher.”
Hochement de tête. Sourire en coin, que Gauthier ne comprend pas.
“Si je reviens et que t’as tout mangé…”
Il laisse la phrase en suspens, évitant des restes de bougies au sol qu’il leur faudra rendre avant que les propriétaires ne s’en rendent compte. Sa porte se referme sur un Gabriel presque hilare, sans que Gauthier ne sache pourquoi.

Il trouve rapidement Shahyar, qu’il attrape au détour d’un couloir par le bras. “Monsieur, je vais devoir vous demander de venir avec moi. Votre présence est requise d--”
Il s’arrête.
Effectivement, c’est sans doute pour ça que Gabriel riait. Gauthier n’est sûrement pas du genre à inviter de but en blanc quelqu’un dans sa chambre. Et surtout Shahryar.
… Ce qu’il allait faire.
“Enfin bon. J’ai un truc à te montrer. Tu ne fais rien ce soir ? ” reprend le Cibellan sur un ton dégagé, sans le lâcher, le tirant légèrement déjà vers l’endroit d’où il venait.
Parce que de lui dire que sa présence était requise dans sa chambre non, mais lui demander ce qu’il faisait ce soir, ça passe mieux apparemment.
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Shahryar Khamsin
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyMar 23 Oct 2018 - 21:42

Assassin de plein droit. Réaliser cette vérité avait été fort simple pour lui, car il avait toujours sur, au fond de lui, que sa destinée avait été écrite sous la bannière de la Sombre Mère. Mais aujourd’hui, il pouvait enfin se prétendre Lame de la Confrérie, assassin de la Corde dévoué à Lida et Sithis de tout son cœur et qui avait terminé officiellement sa formation. De la bouche de Solal, son maître, il avait reçu l’annonce officielle et les félicitations, renforçant ce sentiment d’unité qui l’avait frappé lorsqu’il avait foulé le sol de la Tour Noire. Il n’était plus un jeune apprenti, après trois années de formation, il était titulaire de son art et des missions lui seraient bientôt confié à lui seul, sans le soutien d’un maître ou d’un superviseur pour l’entrainer. Ce jour, il l’avait attendu et il était enfin venu. Cette nouvelle, il l’avait partagé avec ses plus proches et rares amis au sein de la Tour. Il avait évidemment écrit aussi à sa tendre sœur, qui devinerait entre les lignes et les mots cachés la subtilité de son message et la joie qu’il se faisait de lui annoncer. Trois ans déjà qu’ils ne s’étaient plus vus, lui et sa chère Shéhérazade, enfermée tel un oiseau en cage entre les murs du harem, entre les mains de leur noble et puissant souverain. Elle savait pourtant le secret le plus précieux de son frère, et c’était sans crainte que celui-ci avait confié cette vérité qui aurait pu lui coûter très chère. Mais sa confiance en sa sœur était inaltérable, et il avait hâte, l’erebien bien loin de chez lui, de recevoir une réponse à sa missive et sentir le doux parfum qui embaumerait le papier de la lettre.

Il venait tout juste d’envoyer la sienne en direction d’Erebor, alors que la nuit était déjà tombée, quand une main attrapa son bras au détour d’un couloir. Pas particulièrement alerté ni ne se sentant en danger au sein de la Tour, il tourna un regard vers celui qui venait de l’interrompre, quand le visage familier de Gauthier se révéla à ses yeux. Gauthier qui, d’une certaine manière, paraissait particulièrement louche aux yeux de l’assassin. Non qu’il n’ait confiance en son frère d’arme qui était certainement l’un de ses plus proches amis avec Gabriel, mais les mots rapides et pourtant incertains du cibellan n’avait rien de naturel. Lui qui était plutôt éloquent…Levant un sourcil face à l’invitation, l’erebien répondit comme il savait si bien le faire, avec fort peu de mots.

« Je n’ai rien de prévu ce soir. » Mais… ? Il n’y a pas de mais en fait. L’insistance de Gauthier à lui tenir le bras de la sorte pour l’attirer Lida sait où est une raison encore plus que suffisante pour soupçonner quelques cachoteries. Cachoteries qui l’intriguent, il ne niera pas. C’est bien assez curieux de voir son homologue du Poison agir ainsi avec lui, et c’est docilement que Shahryar se laisse attirer par les gestes, suivant son ami. « Où veux-tu m’emmener ? » Demande-t-il en lançant un regard à Gauthier, sans avoir beaucoup de conviction néanmoins sur l’idée qu’il lui réponde. Ce « j’ai un truc à te montrer » avait des airs de surprise, mais est-ce que l’erebien l’aimerait, cette surprise, c’était encore à voir. Curieux d’ailleurs de ne pas voir le troisième membre de leur groupe, Gabriel, membre de leur étrange trio qui pourtant s’entendait à merveille. En tous les cas, Shahryar suivi, tentant de s’imaginer ce que son ami préparait. Il fut cela dit surpris que ce soit vers ses appartements que Gauthier l’emmène. « C’est ta chambre non ? » La question n’en était pas une, il savait pertinemment où ils se trouvaient. Et cela l’intriguait d’autant plus que son ami n’avait encore rien dit. Ou pas assez pour laisser filtrer le moindre indice.
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyMer 24 Oct 2018 - 19:07

Gauthier ne fera plus jamais confiance à Gabriel. Sérieusement. Rien qu’à voir le regard que lui lance Shahryar, légèrement interloqué - comment ne pas l’être ? - il maudit le Cielsombrois sur dix-sept générations et demie. Enfin, si ledit Cielsombrois n’est pas totalement stérile. Ce qui n’est pas impossible, voire même franchement probable. La prochaine fois, l’apprenti de la Lame ira chercher l’Erebien lui-même, et voilà. Gauthier attendra. La prochaine fois. Pour le moment, le plus âgé tente de se justifier.
“Tu me fais confiance, pas vrai ? Suis-moi.” De mieux en mieux. “Je te promets que ce n’est rien de stupide. Ou de dangereux. ” Enfin si. Sa chambre va probablement prendre feu, s’ils se décident à allumer les bougies. Il leur faudra les rendre, par ailleurs.

Le trajet est relativement court, plus court qu’à l’aller tout du moins : il faut dire qu’il sait où il va, cette fois. Jetant de temps en temps un oeil à son nouveau confrère, officiellement - fierté, d’avoir un ami qui réussit -, il essaye de ne pas paraître trop enjoué, non plus. Parce que, très clairement, de faire des sourires en coin et de sembler heureux d’attirer un homme de dix ans son cadet dans sa chambre… On risque de se poser plus d’une question.
“Oui. C’est ma chambre.” Comment l’expliquer. Il le lâche, devant la porte. Son regard clair croise le sien. il est embarassé, ça se voit. Il déteste le lutin malicieux qui leur sert d’ami, quelquefois. “Ca n’a rien de personnel. Fais-moi juste confiance, d’accord ? ”
Vraiment rassurant.
Il pousse la porte.
Et se reçoit une bougie en pleine figure.

“Mais Gauthier tu casses toute ma décoration, t’es pas possible, franchement ! ”

Partagé entre l’envie brusque de meurtre et l’hilarité nerveuse, le Cibellan tire Shahryar par la main à l’intérieur. Il y a du mieux : la plupart des bougies sont sagement rangées. Les gâteaux forment une pile presque complète sur le plateau, les nombreuses bouteilles - des fois qu’ils meurent de soif - sont alignées sur un meuble. Les affaires de Gauthier sont rangées dans un coin, son lit est fait et laisse de la place pour s’assoir, en plus des fauteuils et coussins.
“Shahryar ! Tu es enfin là. Parfait. Je commençais à m’impatienter.
- La faute à qui, de ne pas l’avoir prévenu ? raille le plus âgé
- La tienne, évidemment. ”
Gauthier lève les yeux au ciel, avant de se tourner vers le pauvre célébré qui ne doit pas avoir la moindre idée de ce qu’il se passe.
“J’ai estimé que tu méritais bien qu’on célèbre un peu ensemble ton arrivée officielle dans nos rangs. ”

Il le lâche, enfin, se penche pour récupérer la bougie qui a roulé à terre pendant que Gabriel lui fait signe, déjà assis derrière la table au centre de la pièce, où la nappe le cache.
“Gauthier n’apprécie pas mon génie artistique. Pourtant les bougies, ça te plait, pas vrai ? Et puis il n’est pas le seul à vouloir te féliciter. Même si, maintenant, je vais me sentir triste d’être laissé tout seul chez les apprentis. Tu m’as abandonné. ”
Il en chouine presque, le plus jeune, mais il sait bien que l’Erebien le connait. Un sourire aux lèvres, il penche la tête. “ Profite, c'est tout pour toi. Sinon. Je suis sûr que tu as adoré suivre notre ami barbu ici présent jusqu’à sa chambre. ”

Derrière lui, le plus grand lui file une tape à l’arrière du crâne. Avant de baisser les yeux sur une des chaises, parce qu’un motif l’interpelle.
“Gabriel.
- Moui ?
- C’est quoi, ça ?
- Bah… Fallait bien un truc, pour transporter les bougies depuis chez l’autre, là… Puis je trouve ça va avec les yeux de Shah. Alors je me suis dit qu’on allait le garder en vue. Ou qu’on pourrait le mettre sur le héros de la soirée, aussi. ”

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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyLun 19 Nov 2018 - 15:52

Il y avait plusieurs raisons, aux yeux de Shahrya, de s’inquiéter de la surprise que semblait lui avoir préparée Gauthier. Et s’il ne dit rien, il n’en pense pas moins face aux commentaires de plus en plus étranges de son ami. Rassurant, vraiment. Bien sûr, il lui faisait confiance et c’était la raison du pourquoi il le suivait sans rechigner. Mais arrivé devant la porte du Cibellan, il se pose bien des questions, non sans émettre un léger doute qui reste coincé dans sa gorge. Doute qui se confirme lorsque la porte s’ouvre et que du coin de l’œil, il aperçoit beaucoup de bougies et surtout un Gabriel agité, comme à son habitude. Il y a bien un semblant d’hilarité qui trahi les traits de l’erebien, mais c’est surtout de la surprise qui le caractérise, car assurément, il ne s’attendait pas à ça. Une fête pour lui – car ça en a tout l’air – c’est assez touchant, il doit le dire. Gauthier et Gabriel ont beau être ses deux meilleurs amis au sein de la Confrérie, il ne pensait pas mériter plus que de simples félicitations de leur part. Tiré à l’intérieur de la pièce, il put contempler toutes les préparations faites par ses deux acolytes, et eut enfin la confirmation de la bouche de Gauhtier sur le pourquoi du comment. Gêné un instant, il répondit non sans parvenir à croiser le regard des deux autres.

« C’est… Hé bien merci à tous les deux. Vraiment. » Il est bien sincère, l’erebien, ce qui ne manque pas de faire lever un large sourire satisfait sur le visage de Gabriel. Il sait que celui-ci retient sans doute une remarque, mais le cielsombrois avait apprit avec Gauthier et lui à parfois tenir sa langue, car malgré leur patience, ils ne manquaient tous deux pas d’un répondant acerbe. Gabriel joue pourtant, flirtant avec les limites de ses deux amis, et en ce jour où il ne s’attendait pas à pareille surprise, le tout jeune assassin de plein droit convient de laisser à l’apprenti la chance de dépasser lesdites limites. Un peu. « Ne commence pas à te plaindre Gabriel. Ton heure viendra bien assez tôt. » Si bien sûr il restait sérieux dans la formation et cessait d’être un parfait gamin comme beaucoup d’habitants de son duché. Mais malgré ses caprices, le jeune cielsombrois avait su montrer à ses acolytes combien sa rage était forte et combien sa dévotion était sincère. A se demander comment il parvenait à gérer ces deux parts de lui si distinctes…

« Tu l’as fait exprès.
-Du tout ~ »

Bien sûr qu’il ment, ce petit malin au sourire si franc qu’il ne cache aucunement ses pensées. Un autre sourire, en réponse de la tape de Gauthier sur le crâne du plus jeune, vient fleurir sur les traits de l’erebien alors qu’il s’approche pour s’asseoir au bord de la table. Mais les mots du cielsombrois ont vite fait de l’arrêter dans son geste, et curieux, il lève un regard vers l’objet qui semblait tant attirer l’attention de Gauthier, jusqu’à finalement lancer deux prunelles réprobatrices à Gabriel.

« Il est hors de question que je mette un kilt outreventois. Et son propriétaire risque de ne pas apprécier ce vol. A qui l’as-tu volé d’ailleurs ? » Quel qu’il soit d’ailleurs, un outreventois qui se fait voler ses affaires allait sans doute gueuler fort dans la tour pour retrouver sa propriété. Et l’erebien espérait, bien innocemment, que le kilt en question ne soit pas à un outreventois en particulier. Mais c’était mal connaître les lubis de Gabriel. « Si tu y tiens tant, tu n’as qu’à le mettre. Si je suis le héros de la soirée, j’ai le droit de décider, non ? » Son regard se tourne vers Gauthier, un peu moqueur. A dire vrai, il ne s’attend pas à ce que le cielsombrois le fasse, mais les paris idiots…Gabriel est toujours capable de les remplir.
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyDim 25 Nov 2018 - 23:15

« Bah à qui tu crois qu’on l’a pris, franchement ?
- Que tu l’as pris.
- Tu n’étais pas contre l’idée.
- Parce que je n’en ai rien su. 
- Mouais… Bon. C’est juré on le rendra demain, je suis sûr qu’il s’en rendra même pas compte et qu’il en a une montagne, de serpillières à carreaux violets et gris ! »
C’est une façon de présenter la chose. Gauthier laisse échapper un lourd soupir, en levant les yeux au ciel. « Nan, j’ai pas la carrure pour. » Gabriel s’installe à moitié sur la table et croise les jambes par habitude, attrapant un gateau pour le proposer naturellement à l’Erebien. « J’ai essayé, quand vous étiez pas là. Mais ça a pas tenu. Direct au sol. Pouf. Du coup je suis officiellement dispensé de kilt. Mais toi en revanche, je suis sûr que ça t’irait bien, t’es certain que tu ne veux pas essayer ? Je te jure, en plus, c’est intéressant comme sensation sur la peau ! »

Le plus âgé essaye sérieusement de ne pas frapper le gamin qui, visiblement, s’est foutu à poil dans sa chambre pour essayer un kilt pendant qu’il était à la recherche de leur ami. Si on avait ouvert la porte, il aurait sans doute eu à s’expliquer plus tard. Un jour, il penserait à tester ses somnifères sur Gabriel : même s’ils ne l’endormaient pas, ça le sonnerait assez pour le calmer un peu. Il soupire lourdement, en revanche, histoire de montrer sa claire désapprobation.

« Tu pouvais garder tes vêtements pour l’essayer, hein.
- Et l’authenticité, tu en fais quoi ? Non. Et de toute manière, ça ne me va pas. Je préfère les jupettes de Marcus. A moins que... »
La Lame filiforme se penche pour attraper le kilt outreventois, l’agitant légèrement avant de faire une grimace. « Décidément, non, même en drapeau, ça ne vaut rien. Ça ne sert donc qu’à transporter les bougies. Ils sont malins, ces Outreventois, dis donc... »
L’ennui, avec Gabriel, c’est qu’on ne savait jamais s’il plaisantait ou non. Il a l’art et la manière de quelquefois croire si fort en ses paroles ! Ou d’être d’une forme de naïveté presque touchante. À voir.

Gauthier laisse donc Gabriel, lancé dans un ramassis incompréhensible d’extrapolations à mi-voix sur pourquoi les Outreventois portent des kilts pour transporter uniquement des bougies et autres objets du même gabarit, pour hausser les épaules. « Il va nous revenir bientôt. Tu le connais. Tu bois quoi ? » demande-t-il à son ami avec un sourire.
« On ne va pas passer la soirée à chercher les raisons des kilts. » Gabriel pourrait. Au pire ils le laisseraient dans un coin pendant qu’eux deux discuteraient, jusqu’à ce qu’il soit calmé. S’installant à la place autrefois occupée par ledit vêtement, il garde ses yeux sur Shahryar. C’est un air bienveillant, fier un peu, qui joue sur ses traits. Il se passe une main dans les cheveux, qu’il garde encore courts ces derniers temps. Plus pratique, même si la longueur qu’il avait en Cibella lui manque – mais un cheveu mal tombé peut tout faire changer.
« Mais alors peut-être que les carreaux symbolisent le nombre de petits gâteaux qu’ils peuvent transporter avec leur kilt s’ils en font un panier... »

Le plus âgé jette juste un regard vers le Cielsombrois en se mordant la lèvre pour ne pas éclater de rire, secoue la tête avant de s'adresser à Shahryar. « On ira rendre ça plus tard, sinon, je pense qu’on est dans la merde. » À peine. « Mais d’abord… Ça te fait quoi, d’être enfin un assassin de plein droit ? » Parce que nous, on est fiers de toi.
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptySam 5 Jan 2019 - 17:08

Donc… donc il l’a bien volé. Il ne pensait pas que Gabriel aurait réellement fait ça, mais c’était mal connaître leur ami qui pouvait faire nombre de choses particulièrement stupides quand quelque chose lui tenait à cœur. Et de toute évidence, rapporter les bougies dans un kilt lui tenait à cœur. Les sourcils froncés dans une expression claire de désapprobation, il devina rapidement que son mécontentement – et celui de Gauthier – n’aurait pas beaucoup d’effet sur l’énergumène cielsombrois qui leur servait d’ami. Et au fond, ce n’était peut-être pas si grave. Ce soir, le sérieux Shahryar pouvait bien faire une exception et relâcher un peu la tension de ses nerfs et muscles pour s’amuser. Après tout, ses amis avaient mit le paquet pour l’impressionner. D’ailleurs, les frasques de Gabriel ne manquaient toujours pas de faire rire, même en silence, les deux assassins plus âgés, et son histoire avec ce kilt – encore – déclencha un ricanement chez l’Erebien, là où le Cibellan fut quelque peu vexé. Nue comme un ver dans sa chambre, il y avait de quoi s’inquiéter, en effet.

L’avantage, avec Gabriel, c’est qu’une fois partie dans son discours incompréhensible, il en oubliait la situation et les questions qu’il avait lui même posées plus tôt. Et puisqu’il ne relança pas Shahryar sur le port de ce kilt une fois ses réflexions menées sur le nombre de carreaux et de bandes du vêtement, l’erebien ne lui fit pas le plaisir de remettre le sujet sur le tapis. Gauthier avait bien raison, il finirait pas se rendre compte que ses deux amis avaient fini par décrocher de son discours ennuyeux. Et le pire, c’est qu’il n’en prendrait pas ombrage.

« Liqueur de poire. » Répondit-il à son ami qui lui servit le verre et retourna s’asseoir à sa place. Il n’avait pas vraiment l’habitude, l’Erebien, de boire quelque chose venu tout droit du duché de l’Esprit, mais il avait reconnu la bouteille, et combien de fois Gabriel avait-il pu lui souffler le plaisir qu’il y avait à consommer cette boisson. S’il y en avait une ici, c’était sans doute parce que le cielsombrois avait réussi à mettre une main dessus. Et s’il n’en buvait pas ce soir, il entendait déjà le jeune apprenti d’ici le tanner pour qu’il y goûte. Enfin… quand il aurait terminé sa dissertation sur le kilt. Le dernier commentaire de celui-ci étira d’ailleurs un léger sourire sur le visage de l’Erebien, avant que ce dernier n’aille s’asseoir à côté de Gauthier, le temps de discuter un peu tranquillement.

Oui, il valait mieux rendre au plus vite ses affaires à l’Outreventois lésé d’un kilt. Il aurait été bien embêté, avec ses amis, de faire face à la colère de celui auquel il pensait particulièrement d’ailleurs. Mais cette affaire là attendrait la fin de leur petite fête, et la question de Gauthier le laisse songeur. Il sait que son avenir était faite du sang des coupables et de la main noire de Lida, et jamais il n’avait douté, depuis que Solal l’avait rencontré, trois ans plus tôt. Qu’est-ce que ça lui faisait vraiment, maintenant qu’il avait le statut d’assassins ?

« Fier, je crois ? En fait, j’ai l’impression d’avoir attendu ça toute ma vie. » Il n’était pas du genre à parler de lui et raconter ce que son cœur pouvait bien ressentir. Et pourtant, la confession, simple, était vraie et sincère, pleine de ce sentiment profond de fierté et d’attente enfin comblée. Même s’il avait vécu bien des choses avant que la Confrérie ne le trouve, les augures de sa naissance l’avaient placé sur le chemin de la mort et de la justice bien avant qu’il en ait conscience. « Je suis heureux de pouvoir servir les nôtres officiellement. » Un bref sourire sur les lèvres, adressé à son ami assassin depuis plus longtemps que lui déjà. Il doit certainement bien comprendre ce qu’il ressent, et d’ailleurs, c’est avec une pointe de curiosité qu’il lui retourne la question. « Et toi ? Qu’as tu ressentis ? Et ta première mission en solitaire ? » Les apprentis sont rarement laissés seuls, accompagnés de leur maître ou d’un autre assassin de plein droit. Bientôt, lui aussi pourrait agir seul, à la demande de la Sombre Mère et du Sans-Visage.
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyMer 9 Jan 2019 - 16:03

Gauthier n’écoute même plus tout le galimatias absurde qui sort des lèvres de Gabriel alors qu’il sert Shahryar. Parce que pour dire des conneries, il est là, le Cielsombrois, c’est sûr. Mais c'est avec ça qu’il arrive plus aisément à les perdre. À camoufler les blessures de son âme, ce qui fait de Gabriel le dangereux apprenti de la Lame. Une pipelette, oui. Une pipelette prête à vous poignarder sans sourciller si jamais il le faut. Une pipelette qui a vécu et s’en est sorti, dans un monde qui ne voulait pas forcément de lui. Gauthier ne l’écoute pas, parce qu’il sait que Gabriel est enfoncé dans son idée et dans son propre esprit, qu’il réfléchit à haute voix pour lui-même et non ses comparses. Les deux assassins feraient-ils une remarque qu’il n’en aurait même pas conscience : tout entier à ce qu’il pense, piégé en un sens dans sa réflexion.
Laissons pour l’heure Gabriel à son esprit, et à la réflexion que quoi qu’il arrive il poursuivra.
«Et pourquoi pas des pois ? En soi, certes, il est bien plus étrange de porter des pois que des… traits. Croisillons ? Dessin croisé. Carreaux. Enfin bon. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais d’un point de vue original, il est mille fois plus intéressant de coller des pois que de faire simplement s’entrelacer des choses. Non et puis, franchement, des fois les couleurs laissent à désirer. Et vous pensez que je n’ai pas de goût, mais honnêtement il faut dire que...»

Un bruit de fond comme un ronronnement, plein de questions purement rhétoriques - Gauthier pourrait y répondre, Gabriel n’entendra pas. Au moins, ça met un peu l’ambiance. Appuyé calmement contre son siège, il l’écoute avec cette attention spéciale qu’il porte à ses amis : ses yeux glissent sur lui, il hoche la tête et sourit avec une affection toute fraternelle.
« On est heureux que tu nous rejoignes. » Personne n’en avait douté, bien évidemment. Abandonner, arrêter n’était pas une option, dans leur cas. Une formation ne s'achève pas dans l’échec à la Confrérie, uniquement dans la mort ou la réussite.
La question le fait réfléchir, honnêtement. Une moue pensive joue sur son visage pendant qu’au fond de ses yeux des souvenirs s’imposent. Ça ne fait pas si longtemps et pourtant c’est une éternité déjà : six ans qu’il opère seul. Six ans sous les ordres de son Écoutant. En tout, plus de dix ans au coeur d’une famille qui l’a accueilli et n’a pas cherché à panser les blessures qui ont causé son engagement - et peut-être ceci est-il de sa faute, et sans doute cela sera-t-il une des raisons de sa chute dans de nombreuses années. La foi fanatique a réparé la blessure d’un fil rouge sang, qui pourrait céder si l’impensable pour ceux qui ne doutent pas venait à arriver.

« Ça remonte un peu. J’étais fier, évidemment. » Ne l’est-il pas toujours ? « J’étais impatient de faire mes preuves, en un sens. De pouvoir Les servir pleinement. Et depuis… Cette fierté d’être dans les rangs de leurs enfants ne m’a pas quitté. Je ne m’avancerai pas, mais je pense que ça ne nous quitte jamais vraiment. » Il la sent encore brûler en lui. Quelquefois, c’est léger : une envie de sourire quand il arpente les couloirs de la tour, une bouffée de chaleur dans la poitrine en se réveillant, l’impression d’être certain, entier, sûr - sans aucune hésitation, sans doute. D’autres fois, c’est plus marquant et marqué : la soif de justice dans ses yeux qui transforme le ciel en glacier ; la tranquille assurance alors que le sang l’éclabousse et qu’il prend une vie en leur nom, toujours. Le plaisir secret qu’il en retire, qui le réveille et le consume d’une flamme dévorante pour la justice rendue et la mort impartiale rendue de sa main en leur nom, toujours.

« Ma première mission… C’était en Ansemer. Aconit. Si tu m’avais vu, quand elle est tombée… J’étais presque surpris. Ce que tu ressens...» Les yeux dans le vague, Gauthier ne trouve pas les mots. C’est violent. C’est entier. Ca vous prend au ventre, ça vous emporte d’une vague terrifiante et enivrante. Pire que l’amour en un point - si semblable, si dangereux. « Tu comprendras. » Il tend la main vers le plateau de gâteaux, en attrape un pour lui et le pousse vers Shahryar doucement. « Tu as intérêt à venir me raconter, par  contre. »

Le gâteau lui semble étrange, entre ses doigts. Il cligne des yeux, l’observe.
Putain mais en plus des bougies, il a fait des gâteaux ?  
« Ils sont bons, je les ai goûtés ! » la voix du Cielsombrois pépie à côté d’eux. « Et vous m’avez pas répondu. Des kilts à pois brillants, ça serait beau non ? »
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Shahryar Khamsin
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptySam 15 Juin 2019 - 19:00

S’il n’était certes pas réservé de nature, Shahryar eut, l’espace d’un bref instant, un sentiment de gêne qui remonta jusqu’à ses joues pour les colorer, presque immédiatement après paroles affectueuses de Gauthier. Plutôt modeste, il accueillit alors la remarque en acquiesçant et détournant un peu le regard, bien que sincèrement touché par le compliment. Heureusement, le babillage solitaire de Gabriel lui permis de reprendre bien rapidement contenance, et il adressa même un sourire mêlé d’un soupir à son ami, dont les oreilles devaient être toutes aussi épuisées d’entendre cet incessant bavardage. Reprenant une gorgée de liqueur qui ne manque pas d’adoucir son palais d’une douceur de poire, il attend avec une certaine curiosité dans le regard la réponse de son ami, dont les souvenirs doivent déjà remonter à plusieurs années. Une certaine fascination et admiration pour Gauthier s’étaient dessinées dans l’esprit de l’Erebien depuis qu’il s’était lié d’amitié avec le Cibellan, assassin terriblement doué dans son domaine. Un sentiment qu’il n’avait partagé ici que pour Solal, son maître et mentor. Avec lui comme avec Solal, ils pouvaient se comprendre sans avoir besoin de trop échanger, et partageait des points communs qui les avaient beaucoup rapprochés. C’était différent d’avec son maître, bien évidemment, mais pas moins appréciable.  

Les paroles de son ami sont assez énigmatiques, en un sens. Il le devine empli de sentiments et de sensations, mais bien en peine de lui décrire exactement ce qu’il avait perçu lors de sa première vraie mission. En à dire vrai, il peut comprendre que c’est une chose difficile à exprimer. Alors d’une certaine manière, l’erebien a hâte – oh si hâte – d’expérimenter. « Penses-tu vraiment que je garderais ça pour moi ? » La question n’en est pas une et il s’empresse de prendre l’un des gâteaux sur la table que lui tend Gauthier avant de continuer « Bien sûr que je te raconterais. Les moindres détails. » S’il parvenait lui même bien sûr à trouver les mots pour exprimer cette enivrante expérience qui l’attendait. Il savait que très bientôt, Solal aurait quelque chose à lui confier.

S’apprêtant à croquer dans le gâteau entre ses mains, l’assassin de la Corde stoppa son geste en remarquant la certaine réticence de Gauthier à vouloir y goûter. Il ne lui paraissait pas particulièrement mauvais, ce gâteau, mais il était vrai qu’il n’avait pas pensé que Gabriel les avait peut-être apporté. D’expérience, il savait qu’il fallait toujours se méfier des mets cielsombrois… « Tu les as fait ? » Demande-t-il à son jeune ami qui répond d’un vigoureux hochement de tête, pas peu fier de ses créations. « Et ils sont assaisonnés comme ceux qu’on trouve chez toi ? » Le sourire de Gabriel ne se crispa pas, mais se fit un instant plus énigmatique, alors qu’il haussait les épaules. L’Erebien hésita très sincèrement à mettre désormais cette chose dans sa bouche, mais il n’avait pas tellement l’envie de vexer non plus son ami. Moins par crainte d’une quelconque vengeance que de ses nombreux piaillements mécontents. Alors il croqua. La première bouchée ne lui fit pas d’effet particulier, sinon la sensation de manger du sucre tant la pâtisserie en était bourrée. Il ne se tenta pas encore sur une seconde. « Ils sont bons, en effet. » La remarque semble ravir Gabriel, qui n’à pas l’air néanmoins d’oublier sa question : « Alors ? » Et à son tour, Shahryar hausse les épaules. « Alors un kilt à pois brillants serait sincèrement horrible. Tu n’as pas de goût Gabriel. » Etrangement la langue de l’Erebien s’est déliée, mais le ton est plus moqueur que mesquin, et le Cielsombrois le sait bien puisqu’il ne tarde pas à partir dans un fou rire expressif à s’en tenir les côtes. C’est quelque peu contagieux, il faut bien le reconnaître, et l’ambiance se fait très vite chaleureuse au sein de la chambre du Cibellan. Lorsqu’il reprit son souffle, Gabriel ne tarda pas à reprendre vite du poils de la bête : « Hé Shah, aller, essaie le ce kilt. C’est quand même pour toi que je l’ai ramené ! Dis lui Gauthier. –C’est toujours non, Gabriel. –Alleeeer ! Même sur tes vêtements aller, je te demande pas de tout enlever ! Pas encore du moins. » Le sourire est éloquent. Les paroles aussi.
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Message Sujet: Re: Fêter ça dignement   Fêter ça dignement EmptyMar 18 Juin 2019 - 12:36

Gabriel ne peut pas comprendre. C’est un fait : le jeune manque encore de maturité et d’expérience dans leur domaine (et, en règle générale, dans beaucoup d’autres choses). C’est sans doute pourquoi Gauthier sent bien qu’il n’est guère intéressé par ce qu’il raconte, encore. Jeune. Trop pris encore dans son apprentissage. Un jour viendra pour le jeune Cielsombrois où il en sera au même point que Shahryar – mais pas ce soir.
Ce soir, à la limite, pourra-t-il avoir un aperçu en écoutant le ton qui habille les phrases de Gauthier, quand il en parle. Peut-être, ce soir, saura-t-il comprendre et imaginer, grandir plus vite qu’il ne le faut, pour quelques instants.

L’assassin hausse les épaules, un sourire en coin jouant sur ses lèvres. Il n’ajoute rien, vraiment, mais hoche la tête. Oui. Son regard se fait un peu plus lourd, énigmatique, intéressé. Les détails. La mise en scène. L’heure, le lieu, comment, qui bien sûr – il veut tout savoir, partager, en retard alors, ce moment avec son ami le plus proche. Le Cibellan n’aurait pas cru possible de s’attacher autant à un jeune avec autant de différence – autant en taille qu’en origine qu’en âge. Il n’aurait pas cru possible de pouvoir passer outre sa propre supériorité évidente – pour lui, on a les défauts qu’on a, et naturellement se considérer mieux que d’autres est un travers dont il n’a pas réussi à se débarrasser en dix ans - et accepter d’entamer le dialogue et de finalement devenir de bons amis.

Le gateau attend, suspendu devant ses lèvres, alors que Gabriel piaille joyeusement qu’il les a réalisés comme un grand, tout seul…. Comme un Cielsombrois, également. Si Shahryar ne fait aucune réelle remarque, Gauthier, lui, soupire profondément. « Je t’avais dit de pas toucher à la bouffe, que je m’en occupais... » C’était définitivement tombé dans l’oreille d’un sourd, comme bon nombre de choses qui tombaient dans l’oreille de Gabriel. Il n’entendait que ce qui l’arrangeait.
Un coup d’oeil, suspect, vers l’Erebien. « T’es pas obligé d’avaler, Shah, si tu veux pas. » qu’il souffle à la première bouchée. Remarque qui est bien évidemment interceptée par le petit lutin démoniaque qui le toise et gesticule jusqu’à ce que le doyen prenne, lui aussi, une bouchée. « Ca va, ça va... »
Le gâteau disparaît rapidement dans sa bouche. Sucre. Beaucoup de sucre. Trop de sucre, peut-être. Ou alors il a juste fait quelque chose avec un ingrédient étrange et les deux sont entrain d’être paranos.
Le brun s’appuie contre sa chaise, un sourire aux lèvres. Sourire qui se transforme en rire, jusqu’à ce que le souffle lui manque. Il ira le proposer à l’autre Adepte, de transformer son kilt à la mode Gabriel.
(Et il fuira. De préférence très vite. )

On ne peut manquer le regard amusé du lutin qui peine à reprendre son souffle - l’hilarité est à portée de ses lèvres. Gauthier, quant à lui, a trouvé plus intéressant de s’occuper des gateaux - parce que très clairement, il n’est pas sûr de vouloir penser à trouver l’Erebien sans vêtements dans sa chambre.
Pas sûr qu’il ne le voudrait pas - et le sentiment est très perturbant. Ca doit être la faute aux merdes du Cielsombrois. « Vous faites ce que vous voulez, écoutez. » Il garde un léger sourire un peu crispé.
Discrètement, il tourne le plat pour exposer ses propres gâteaux, ou tout du moins les rapprocher - parce que, possiblement, trop de sucre tue le sucre, et qu’il n’a pas la moindre idée de ce que le Cielsombrois a foutu dans sa cuisine. Il en prend un, tout aussi discrètement, en espérant que le jeune n’aura pas l’idée de vérifier si c’est un des siens ou non. C’est aller chercher un peu loin, mais les chances sont que Gabriel s’en contentera si l’assassin continue de manger ses gâteaux en prétendant qu’ils sont bons. (Ils ne sont pas mauvais, d’ailleurs. Si on aime avoir la bouche littéralement emplie de sucre. )
Mais il s’agit de Gabriel.
« Tout ce qu’on veut ? Shahryar, tu veux quoi ? Mettre ton kilt avec ou sans vêtements dessous ? »  
C’était pas exactement ce que l’assassin avait en tête. « Il va changer d’idée, tu le sais. Enfin… J’espère pour toi. Sauf si tu comptais effectivement finir avec moins de vêtements qu’à l’arrivée, ce soir.» Un regard moqueur, qui n’y croit pas - un peu de défi, peut-être.

Gabriel s’est penché entre eux pour attraper trois gâteaux, et tourne sa tête d’un côté et de l’autre pour les fixer, avant d’ajouter innocemment :
« Bah quoi, c’est pas pour ça que t’es allé le chercher en lui demandant de te suivre jusque dans ta chambre ? »

Il y a un blanc.
Juste le temps que Gauthier se reprenne d’avoir manqué de s’étouffer sur son reste de nourriture. (De surprise ? D’énervement ? ) Il n’est pas fâché ou en colère, juste… désemparé par le Cielsombrois. Comme d’habitude. C’est pour ça qu’il l’adore tout de même.
« T’es con au naturel ou ça se passe comment, Gabi ?
- J’en déduis qu’on doit tous rester habillés ?
- A ton avis ?
- Mon avis est différent de ce que tout le monde veut. Shahryaaaaar...»
Le plus jeune a décidément été bercé trop près du mur plus jeune, et décide de se montrer câlin - pas sûr que ça soit une excellente idée - pour gagner sa cause.
Coincé entre les deux, il passe ses bras autour du cou de l’Erebien et le regarde avec un grand regard tragiquement innocent - à d’autres -, à la limite de pleurer.  « Gauthier il veut te gâcher ta fête que j’ai préparééé. »
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