Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Jeu 8 Sep 2016 - 23:29

Tatane à 15PV, Tableau 3, Soir 2:

Deuxième épreuve

Troisième tableau

IRL : Jusqu'au 09/09 (23h).

	Mayeul 30/45 30	Grâce 24/39 24	Ljöta 6/31 6
	Serenus 26/98 26	La Reine de Sang 33/99 33	Octavius 81/81 81
Marianne 9/19 9	Ilse 6/21 6	Maelys 22/22 22	Lionel 17/32 17	Neve 12/27 12

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Ven 9 Sep 2016 - 0:06

A quoi devrais-je m'attendre après les deux épreuves précédentes ? Des pucerons qui s'en prennent à Arc-en-Fleur ? Cette pensée légère me fait sourire, avant que mon expression ne se fasse déconfite en embrassant cette scène du regard. Exactement la même plage... Les Vivenefs rendues folles, les flammes qui les assaillent. Je retiens mon souffle, pendant que la panique se creuse un chemin insidieux. Là, sur le sable, mon Capitaine s'était dressé contre les Dieux eux-mêmes. Pour moi.

- Priez pour moi encore, mon Capitaine. Les Dieux se rient de nous.

Son absence se faisait cruellement ressentir dans cette scène, tout comme celle de Mirage, qui souffrait un martyr égal au mien.

Je suis là, ma petite. Ne crains pas mes flammes, celles-ci ne sont qu'illusoires.
Elles n'étaient pas réelles non plus, quand Messaïon nous a maudit...

Un silence, oppressant. Je n'ai toujours pas fait un pas en avant, à embrasser cette fresque du regard avec une fascination morbide et une peur croissante.

Tu peux... Me raconter une de tes histoires de dragon ?

Un silence, encore. Mais bientôt la voix grondante du dragon reprend dans mon esprit. Ils me parlent d'événements terriblement anciens, de son premier vol... C'est une histoire de liberté. Je retiens mes larmes, pour l'écouter parler, alors que je m'active. J'ai déchiré une manche de ma veste pour m'en faire un foulard imbibé d'eau. Ce pragmatisme me rassure et me conforte, quand je m'approche de l'amoncellement de Vivenefs prises dans les flammes.

La fumée me fait instantanément tousser. Je progresse lentement, à trembler à tout rompre. Je crains que ma jambe ne cède sous mon propre poids, mais l'adrénaline conjuguée à la peur fait des miracles. Je mets ma main en visière, et m'avance dans le brasier. J'étouffe rapidement, à éprouver des difficultés à respirer sans savoir si c'est à cause des flammes ou de mes propres craintes. J'arrive à conserver un semblant de contrôle seulement jusqu'à ce qu'une Vivenef me touche, de ses doigts décharnés. Mon cri de terreur est pour moitié occulté par le tissu. Je me dégage vivement et me mets à courir en ignorant la douleur, à me contenter d'esquiver ces mains qui se tendent vers moi pour me happer, ces flammes qui ne me rappellent que trop ce brasier qui m'a entièrement consumé.

- Ce n'est que du bois... Que du putain de bois !

J'essaie de m'en convaincre, mais je perds définitivement pied quand l'une d'elle parvient à m'attraper, et me tire par la cheville en arrière. Je tombe, et me rattrape de justesse à bastingage qui me brûle les mains. Je ne lâche pas et la rue de coups de pied en pleine face, jusqu'à parvenir à me dégager pour reprendre ma course frénétique.

- Crevez en silence, saloperies !

Une autre m'attrape par ma veste qui se déchire, et que je retire prestement pour ne pas rester entraver. Je ne cesse de courir, jusqu'à la voir... La clef, juste là. Je me précipite, avec la force du désespoir, et manque de sombrer sous une poutre enflammée qui s'écrase juste derrière moi. Je roule, à bénir mes réflexes de Chevaucheuse... Mais pas assez loin. Des débris enflammés s'enfoncent dans mon dos, et mon cri se fait inhumain quand la douleur se rappelle à moi. Ce n'est strictement rien, comparé à ce bûcher infligé par Messaïon, n'est-ce pas ? J'essaie de m'en convaincre, pour trouver la force de me relever.

Ce n'est plus du courage, mais de la folie pure qui m'étreint, quand je m'avance sur la figure de proue, lames en avant. J'hurle, d'une peur mêlée de rage. Je l'enfonce de toutes mes forces en pleine tête, et m'acharne. Qu'elle lâche cette satanée clef ! Je finis par lui couper le bras et l'emporter.

Je franchis le couloir en courant. Je chute à l'arrivée, incapable de respirer, mais il me reste assez de force pour écraser de mon poing ces doigts inanimés, et en extirper la clef pour ouvrir la porte suivante. Je m'effondre, me recroqueville, les vêtements déchirés et le corps couvert de brûlures et de suie... Mais quand je relève les yeux vers Neve, mon regard est aussi ardent que les flammes qui voulaient me consumer.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Ven 9 Sep 2016 - 20:29

Il n'avait pas pu assister à l'exécution de Marianne. Certes il avait fait le con en jetant son épée. Oui c'est vrai qu'il visait très mal, il n'avait jamais été très doué au lancer de lames. Mais il ne pouvait pas prévoir que cela écorcherait la championne de Valkyrion ! Celle ci, furieuse, s'était dirigé vers lui et, profitant de son état sonné, le poussa énergiquement par dessus bord. La chute ne dura même pas une seconde. Il put juste voir le visage de la championne penchée vers lui quand il percuta la surface de l'eau. L'eau était gelée et s'engouffrait partout. Dans son nez, dans sa bouche, dans sa gorge...

Il allait hurler quand il se rendit compte qu'il ne sentait plus rien, sauf une grosse fatigue. Quand il ouvrit les yeux, l'eau avait disparu. Marianne était vivante et une grande porte se dressait devant eux. Serenus, plus honteux que jamais, osait à peine regarder ses camarades. Le fier guerrier avait laissé place, pendant quelques instants, au timide fils du boulanger. Il regarda autour de lui, la main sur son bras droit blessé, et se rendit compte que dix autres portes les entouraient. L'une d'elle portait le blason de Cibella. Instinctivement, Serenus se dirigea vers elle, l'ouvrit et entra. Un précipice immense s'étalait devant ses yeux. Au bout, une falaise, avec un poteau. En haut du poteau, une clé était attaché au bout d'une corde. Serenus sut qu'il devait aller la chercher. Le seul moyen d'y parvenir était ce petit pont, large d'une dizaine de centimètres. La peur du vide et de tomber lui enserra la gorge et il pâlit. Il n'allait jamais y arriver, c'était impossible ! Les champions avaient tous rapporté leur clé, il ne restait que Neve et lui. Plus abattu que jamais, il regarda le pont. Décidément, il était la honte de ce tournoi, la honte de Cibella avec sa peur du vide et son incapacité à résoudre une énigme pourtant facile. Sa femme avait raison lorsqu'elle l'avait traité de moins que rien. Il passa la main sur son bras et regarda la clé qui semblait l'appeler. Non, il devait le faire. S'il ne le faisait pas, les champions ne pourraient jamais avancer. Il avait déjà fait assez de conneries comme ça.. Alors autant avancer, et il verrait bien. La clé, c'était de ne pas regarder le vide. Il se rappela les paroles de Mayeul qui lui disait de ne pas faire le gamin.

« Comment ils font les voltigeurs à ton avis ? » lui souffla son esprit qui parlait avec la voix de son père.
Oui mais les voltigeurs n'avaient pas sa carrure de taureau. Un griffon aurait du mal à supporter son poids alors ne parlons pas de ce pont.
« Tu veux faire honte à ton duché ? A ton antenne ? Non. Alors bouge ton cul ! Les autres comptent sur toi !»
Serenus inspira à fond et posa un pied sur le pont. Celui ci s'ébranla ce qui le fit frémir. Non, il ne devait pas abandonner, pas maintenant. Surtout ne pas regarder le vide. Regarder la clé, et rien d'autre. Le guerrier leva les bras et avança sur le petit pont. Il marchait vite mais pas trop pour éviter tout geste qui pourrait causer sa chute.. Le pont semblait tenir bon. Lorsqu'il arriva vers le poteau, Serenus ne prit pas le temps de se reposer. Il attrapa la clé, et repartit sur le pont. A la moitié du parcours, le pont céda côté poteau. Serenus, en panique, courut en funambule et attrapa le bord de justesse quand le pont tomba à l'eau. Le guerrier se hissa en grognant, ouvrit la porte et rampa sur le sol de la plateforme. Après un instant où il reprit ses esprits, il se leva et marcha lentement vers la grande porte, clé à la main. Son visage ressemblait à celui d'un cadavre et ses mains tremblaient. Malgré cela, il enfonça la clé dans la serrure. Il était temps que tout cela finisse.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Ven 9 Sep 2016 - 23:28

Marianne assiste aux défis des champions suivants, soulagée d'en avoir fini avec ce tableau – ou presque. Elle hurle presque pour encourager Grâce et Mayeul, puis s'apprête à soutenir les deux Voltigeurs, sonnés par l'affrontement de leur terreur, prostrés au centre de la salle.
Alors que c'est au tour de Serenus de plonger à travers la porte de Ciblela, la médecin voit Neve s'effondrer brutalement.
Que se passe-t-il ? Pourquoi maintenant, alors qu'il se préparait lui aussi devant sa porte close ?
Elle s'approche rapidement du mage soigneur. Quelque chose ne va pas. « Neve ? » Le Chevaucheur est étendu, inconscient. Elle lui serre la main, l'appelle plus fort.
Aucune réponse.
Elle craint le pire et vérifie son pouls. Son cœur bat encore, mais lentement.
Ce n'est pas normal.
« Il a perdu connaissance d'un seul coup, ça n'a pas l'air de faire partie du tableau. Que doit-on faire ? »
Comme en réponse à sa question, un portail apparaît subitement près du champion d'Ansemer. Des mains apparaissent et agrippent le jeune homme ! Elle essaie de lutter, tirer Neve vers elle, mais elle n'est pas assez forte, pas assez rapide contre ces paires de bras qui l'emportent. En quelques secondes, le portail a disparu, avalant leur ami.

Ils ont perdu Neve !
Sans le dixième champion, impossible de réussir le tableau. Mais pire encore, qu'est-il arrivé à Neve ?
Tout ces efforts pour ça ? Que se passe-t-il dehors bon sang ?

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Ven 9 Sep 2016 - 23:29

Neve c’est effondré, bien vite il est évacué. Et au même moment dans l’arène, dans le collectif de mages de l’automne rassemblés pour l’épreuve est maitrisé l’un d’eux, coupable visiblement de l’état dans lequel le champion d’Ansemer se trouvait. Même à ce niveau là, les attentats continuaient de se perpétuer, éveillant toujours plus les tensions entre les deux empires. Des tensions que personne ne pouvait manquer de remarquer, et certainement pas le capitaine du vol d’Ansemer. Un bruit de cor retenti, arrêtant pour quelques secondes l’épreuve, et Enguerrand s’avance sur le sable, annonçant l’odieux crime qui avait mit à mal l’un des champions, comme ça avait été le cas du champion de Valkyrion la veille. Fort heureusement, Ansemer est autorisé à nommer un nouveau champion, au dernier moment, et aux vues de l’épreuve, le capitaine avait déjà une idée en tête. Une idée qui prise sous l’impulsion le fit lever de sa place, hurlant :

« LOUISON AUBENACRE, CHEVAUCHEUSE DU VOL D’ANSEMER ET GUERISSEUSE SERA SA REMPLACANTE ! »

Pas le temps de réfléchir, pas le temps de demander à la principale intéressée si elle était d’accord. Elle était la mieux placée pour l’épreuve qu’avait créée la Reine de Sang. Le noir, aveuglement complet. Il s’excuse après, dans les coulisses pour emmener la jeune femme sur la lice. Il s’excuse de l’avoir acculé dans cette situation, mais c’était la seule chose à faire, et il n’en démordrait pas. Il la guide, mains sur sa taille, jusqu’à cette bulle d’illusion qui l’emmènerait jusqu’aux autres champions. Et à son oreille, avant de la lâcher dans le portail, il murmure à son oreille d’une voix chaude et encourageante.

« Courage ‘tite Quittou, on compte sur toi. »

Courage, tu en auras besoin.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Ven 9 Sep 2016 - 23:32

Panique.
Je dois putain de quoi ? QUOIIII ?

Calme, petite ! Ils comptent sur toi !
A ta gauche, seize marches, demi-tour à droite, tout droit pendant vingt-quatre pas, les mages de l’Automne sont là pour te faire entrer !

Je… Je dois bon sang de par Messaïon et Valda et Mizajourèfa FAIRE QUOI ?

Pas le temps de réfléchir. Pas le temps de me poser de questions. Les mains de Rackham sur ma taille me poussent en avant. Sa voix résonne encore dans mes oreilles, un Quittou plein de soutien qui m'effraie affreusement, et les images dans ma tête – Neve, qui s’effondre en pleine arène sans cause apparente, et la médecin de Bellifère incapable de le ranimer, images brûlées au fer rouge dans mon esprit. Son évacuation magique par portail, l’arrestation musclée d’un mage, tout ça en une poignée de minutes – et Enguerrand Fer-de-Lance qui demande un remplaçant suite au sabotage de l’épreuve. Et mon Capitaine de Vol qui réagit au quart de tour, se lève, dresse le bras – oh Sayam, il a vraiment fait ça ? Rackham qui me désigne, Louison Aubenacre, Chevaucheuse d’Ansemer et collègue de Neve l’Embrun, guérisseuse comme lui, pour agir en ses lieux et place.

Par le Destin tout-puissant et le fil du Tisserand !
Je suis foutue !

Me voilà soudain sur le sable de l’arène, et je me prends les pieds dans mes jupes civiles. Sayam est loin, mais je perçois sa présence rassurante. Il ne pourra pas me guider, par contre, et je suis à deux doigts de m’évanouir de terreur. Taches de couleur. Je passe une main tremblante devant mes yeux. J’ai besoin de me concentrer. Inspirant un grand coup, je déchire toute la longueur de mon jupon, nouant le bandeau de tissu improvisé sur mes yeux pour en faire un bandeau de fortune. Noir absolu. Ténèbres bienvenues.

Je suis une Chevaucheuse aveugle, et la mieux équipée pour me faufiler dans l’obscurité.
Je vais leur montrer qu’on peut très bien voler les yeux fermés.
Mon Capitaine me l’a demandé, et sa confiance est bien placée.
Je vais le lui prouver.

« Très… très bien. Gui-guidez-moi jusqu’à la porte d’Ansemer. »

Une main vient saisir la mienne, m’entraîne. La porte claque derrière moi. Il fait noir, mais j’ai l’habitude de ne pas voir, et l’encre autour de moi ne m’effraie pas. Cette épreuve-là, elle était taillée pour Neve… pas pour moi. Sans crainte, mais le cœur battant fort, je me faufile dans l’espace exigu. Les murs se rapprochent ? Peu importe. J’ai la clé entre les mains. Je reviens vers mon point d’entrée d’un pas assuré, menue et agile sur le sol plat, effleurant les parois du labyrinthe du bout des doigts. Deux à gauche, trois à droite, à gauche encore, tout droit trois fois, puis droite et… la sortie !

J’émerge dans la salle de départ, la porte claquant derrière moi, clé en main.

« Guidez-moi vers la serrure ! »

Assurée. Impérieuse. Debout sur le sable telle que je suis lorsque je caresse les nuages. Fière de celle que je deviens : aveugle mais pas inutile, handicapée mais point infirme. J’espère que Neve va bien. J’espère que Rackham est fier. Serment et Sayam le sont, en tout cas – et je perçois leur satisfaction tandis que je tourne la clé.

Mission accomplie.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 0:28

Tatane à 15PV, Tableau 3, Soir 3:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 0:31

Tatane à 10PV de fin de tableau:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 0:32

Non mais, je suis DÉJÀ MORTE, Reine crétine.:

Messages : 1321 J'ai : un âge au dessus de toute raison.

Deuxième épreuve

Dernier tableau

IRL : Jusqu'au 11/09 (23h), remise des Opales.

Et l'épreuve a pris fin !
Les dix clés ont ouvert leur serrure, et la porte se déverrouille, permettant aux champions de lever pour de bon l'illusion pesant sur eux.
La Reine de Sang est vaincue ; Maelys encaisse la dernière ponction de force vitale, tandis que la remplaçante d'Ansemer vacille et s'effondre sur le sable comme une vague parvenue au terme de sa course.

Deux champions à terre cette fois, le malheureux Neve victime d'un sabotage de l'ordre du Jugement et la fragile Chevaucheuse guérisseuse, sa remplaçante, qui n'était sûrement pas préparée aux rigueurs de l'arène ; mais les esprits des autres combattants sont sûrement tout autant chamboulés.

Ils sont escortés hors de l'arène et retrouvent leurs proches, tandis que l'on évacue vers l'infirmerie l'infortunée Louison.

Les champions ont quelques heures pour se reposer et reprendre contenance, les Opales seront distribuées au tomber du jour...

	Mayeul 30/45 30	Grâce 24/39 24	Ljöta 6/31 6
	Serenus 26/98 26	La Reine de Sang 0/99 KO	Octavius 81/81 81
Marianne 9/19 9	Ilse 6/21 6	Maelys 12/22 12	Lionel 17/32 17	Quitterie 0/14 KO

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 10:49

Les secondes passent et elle chasse avec peine les douloureux souvenirs que son épreuve a fait remonter. Ses jambes flageolantes parviennent encore à la porter mais c'est la main de Marianne qui finit de l'apaiser ; elle est toujours envie, sa douce Marianne et c'est tout ce qui compte à cet instant. Pas cette foutue épreuve, pas ce Tournoi qu'elle hait désormais de tout son être. Non, son amie va bien et elle se concentre là-dessus, esquissant même un mince sourire, éphémère, sans conviction, mais bien présent.

Alors quand les autres affrontent leurs peurs, elle les encourage à son tour, chassant les siennes pour se noyer dans celles des autres. Elle frémit face à toutes ces bestioles qui s'attaquent à Grâce et Mayeul ; les petites bêtes ne la dérangent pas, mais au vu de la quantité, elle est persuadée que n'importe qui en serait bouleversé. Ils surmontent l'épreuve néanmoins et ramènent leur clef. Ilse parvient même à entonner quelques mots d'encouragement à Maelys, bien qu'au fond, elle ne risque pas d'oublier son regard ni ses paroles au moment de devoir en finir avec Marianne. Tout ce qui compte, c'est de finir cette épreuve, songe-t-elle avec amertume.

Tous se suivent dans des cauchemars éveillés et tous ramènent leur clef sous les acclamations et le soulagement de chacun. Mais lorsque Neve perd connaissance, son sang ne fait qu'un tour. Ilse s'avance jusqu'à Marianne, espérant être d'une aide quelconque mais le guérisseur disparaît sous leurs yeux sans qu'ils ne puissent rien faire. Figée sur place, complètement prise de court, Ilse finit par se tourner vers la porte de l'Ansemarien en se demandant ce qu'il convient de faire. Jusqu'à ce qu'une jeune femme les rejoigne dans cette illusion et affronte la peur de Neve, haut la main. La canonnière la reconnaît, c'est la chevaucheuse qui se trouvait sur l'Île des Vents. Et elle vient de leur sauver la mise !

L'illusion s'estompe et Ilse a l'impression de se réveiller d'un mauvais rêve – un très mauvais rêve. Elle est encore un peu étourdie quand elle remarque que des médecins viennent récupérer le corps de Quitterie, effondrée sur le sable. Les acclamations du public ne l'atteignent pas, elle parvient à peine à rassembler ses esprits. Puis elle réalise ; ils l'emmènent à l'infirmerie, n'est-ce pas ? Pendant un instant, son sang ne fait qu'un tour. Pas cette foutue infirmerie ! Tout ira bien Ilse, l'illusion est terminée, ils vont s'occuper d'elle. Comme ils se sont occupés de moi ?

Plutôt que de suivre le petit groupe pour se reposer, elle traverse l'arène et descend jusqu'à l'infirmerie, suivant la civière emportée loin d'eux. Les couloirs sombres du Colisée résonnent des échos de la foule et elle frissonne, la pirate, quand elle parvient à cette infirmerie qui a hanté ses dernières nuits plus qu'elle ne voudrait l'admettre. Elle s'efforce d'arrêter les tremblements dans ses doigts, de ne pas flancher à la vue de l'endroit qui s'est trouvé maculé de sang. L'un des médecins l'avise avant de lui dire qu'elle peut repartir mais elle refuse, catégorique. Elle n'a pas confiance. La chevaucheuse vient de leur sauver la mise, la moindre des choses c'est de veiller qu'il ne lui arrive rien en retour, pas vrai ?

La main sur la garde de son sabre, Ilse s'assoit sur une chaise, un peu plus loin et reste aux aguets tandis qu'elle est soignée non loin de Neve. Elle sent Grim qui vole au-dessus de l'arène, comme pour ajouter ses propres yeux à cette surveillance silencieuse. Elle aura tout le temps de se reposer plus tard.

Spoiler:

Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 15:59

Ils avaient triomphé de leurs cauchemars, chacun d’eux, mais à quel prix ? Ils n’avaient pas fière allure, pas même le petit dernier. Leur guérisseur. Qui... venait de s’effondrer ? Sonné par le soudain enchaînement des choses, le Voltigeur n’eut pas vraiment le temps de réagir, aussi impuissant que les autres.
Mais c’est une tierce personne qui répondit à leurs inquiétudes : Louison, la Chevaucheuse d’Arc-en-Fleur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle triompha haut la main de l’épreuve concoctée pour Neve, se déplaçant sans même paraître hésiter une seule seconde. Et quand elle ordonna qu’on la guide jusqu’à la serrure, la dixième, celle qui marquera la fin de leur calvaire, Mayeul offrit sa main pour la guider, ainsi qu’il l’avait déjà fait.

Ils en avaient terminé. L’illusion se leva, et Quitterie s’effondra, visiblement éreintée par l’épreuve et la pression. Le Voltigeur eut tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne s’écroule sur le sable, la soulevant de terre avec légèreté. A peine esquissa-t-il une légère grimace quand la blessure dûe à la masse d’Octavius le lança quelque peu, mais jouer les braves et serrer les dents, il savait faire. Déjà, les médecins de Bellifère se pressaient autour d’eux, et il les suivit sans rechigner, gardant la Chevaucheuse dans ses bras.
En vérité, il aurait bien aimé parler à Grâce, mais affronter Marianne était au-dessus de ses forces. Il lui parlerait plus tard, tant pis. Ce soir, peut-être. Il savait que Marianne resterait à proximité. Elle était un bon médecin, et une bonne amie, elle ne laisserait probablement pas Grâce seule alors qu’elle semblait si perdue.

Le Voltigeur finit par déposer Louison sur une civière, inquiet pourtant à l’idée de la laisser sans défense à l’infirmerie, pas après la dernière fois. Mais il n’était pas le seul à avoir eu cette idée, visiblement. Ilse semblait décidée à ne pas la quitter, aussi laissa-t-il la pirate monter la garde pour retrouver Nuage, à l’extérieur de cette arène qui lui fichait désormais des frissons. Son sourire quand il retrouva le griffon tacheté d’une multitude d’éclats colorés était sincère, même si bien moins joyeux que d’habitude. Grimpant avec l’aisance de l’habitude sur le dos de son compagnon ailé, il ne lui transmit qu’une seule image. Le ciel. Liberté. S’enfuir, loin, loin, loin. Mais le Voltigeur nécessitait des soins, d'abord. Il s'en alla donc à regret vers l'infirmerie, tandis que Nuage ne se faisait pas prier pour exécuter sa demande. Il le savait, quand Mayeul était dans cet état, il avait bien plus tendance à replonger dans ses travers, et le maintenir occupé par la pensée était la meilleure méthode. Ciel d’azur. Communion. chaleur, amour, enthousiasme. Images joyeuses, d’enfants pleins de teintures, de Corail toute rose. Belle. Oh oui, jolie.

L’infirmerie était loin d’être déserte, et il enleva sa chemise pour montrer sa blessure dûe à la masse d’arme à un des médecins présent, avisant Ilse toujours au chevet de Neve et Louison. « Je peux te proposer mon lit, ce sera mieux que cette chaise. » Il plaisantait, mais il savait bien ce qui la retenait ici, la pirate. « Je vais veiller sur eux, et Nuage monte la garde à l’extérieur. Il faut que tu sois en forme pour assister à mon triomphe tout à l’heure. » Ironisa-t-il, pas sérieux pour un sou, mais soucieux pourtant qu’elle aille se reposer. Ils avaient tout vécu des moments difficiles, elle y compris. Et puisqu’il devait se faire soigner, comme l’indiquaient les traînées de sang sur sa chemise négligemment déposée sur un lit vide, autant qu’il prenne la relève. Avec un peu de chance, jamais Marianne ne pensera à venir le chercher ici.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 19:06

A dos de griffon, c'est assez impressionnant. On peut écarter les bras et sentir plus de liberté que ce qui a été donné pendant toute une vie mais on a vite fait de s'accrocher aux plumes, parce que ça fait peur tout de même, même si on est pas si haut. Ce n'est pas la hauteur, d'ailleurs, plutôt le fait d'être transportée, de devoir s'efforcer de faire confiance à cette créature.
Lena sur Iode, Arsène sur Corail, baignés dans le bonheur. Un bonheur coloré. Un bonheur rose et bleu. Elle rit un peu trop fort, la jeune fille, d'un rire qui n'a rien de celui de la princesse pleine de retenue qu'elle s'efforce d'être en temps normal. Mais lorsqu'on touche le ciel, l'euphorie prend le dessus, il n'y a plus de rôles juste une émotion pure. Elle n'est pas la Lena qu'elle voudrait, mais elle est là et elle peut se sentir exister.

Et oh qu'elle est fière !

Les plumes de Iode arborent un bleu vif qui est bien différent du rose dont la fillette aspire à recouvrir le monde mais qui reste toujours plus agréable qu'un terne pelage couleur... griffon. Et à certains endroits, de plus belles teintes reprennent le dessus, traces de luttes bien poétiques. Pas étonnant que tous les autres seigneurs du ciel rappliquent pour avoir également leur petite personnalisation.
Sans quitter le dos de Iode, Lena commande à Arsène de nouvelles teintures : « … parce qu'on ne va pas en avoir assez pour tout le monde sinon. » en concluant par « Et prends surtout du rose hein ! » Puis en attendant que son ami fasse les courses, elle profite encore un peu de voltiger comme une grande.

*Prends-ça Maman l'Ogresse, toi qui veux me garder captive dans une tour jusqu'à mes trente ans !*

Puis d'un coup, les rire s'étouffent, les hurlements prennent le dessus. Il n'y a plus de liberté, juste la terreur. Des mains qui se crispent en suppliant le plumage de ne pas céder, des paupières qui se ferment et pourtant qui continuent de trembler. La vitesse, la hauteur, le changement soudain de direction, la sensation que quelque chose ne tourne pas rond chez ce griffon. « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! » Pose-toi, pose-toi, pose toi.

Pitié.

Essayer de respirer, se risquer à entrouvrir un œil. Lena aperçoit un bout du colisée, Iode a foncé vers l'arène. Elle referme ses yeux mais commence à réfléchir. Iode est le griffon de Marianne et elle a peur de comprendre. Au final il la pose sans délicatesse sur le toit et repart aussi vite. Elle n'a même pas le temps de pester, de là-haut, on a une vue extraordinaire. Et elle ne va pas se gêner pour regarder, l'adolescente à qui on a interdit d'assister aux combats. Tout se passe très vite avant qu'on l'ôte à son spectacle et qu'on la trimballe de nouveau, mais elle peut voir les champions et la princesse de Valkyrion couverte de sang.
A présent elle est à dos de dragon. Il s'appelle Stellaire et il veut une barbe rose alors il la ramène vers l'Audacia et cette fois Lena le supplie « Vas-y doucement, s'il te plaît. » Mais quelque chose la travaille et elle ne peut pas apprécier pleinement sa nouvelle expérience de vol. La princesse. Le sang. Elle a le cœur qui tourne, la fillette et elle voudrait bien un câlin de sa maman maintenant.

Elle se contente de serrer Arsène, dès qu'elle pose le pied à terre. Sans vraiment lui expliquer. D'ailleurs elle change bien vite de sujet :

« On a du boulot. Je te présente Stellaire, j'espère que t'as ramené du rose ! »

Ne pas penser au sang. Ne pas penser à Iode. Ne pas penser à Marianne.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 19:49

Je suis restée assise à même le sol, les bras entourant mes genoux pour contenir quelques tremblements. Je ressemble à un chat sauvage, à détailler les autres Champions quand ils passent à proximité, pour me renfrogner aussitôt. Je sens encore le souffle des flammes dans mon dos, et n'arrive pas à me convaincre que cette brûlure infligée est une illusion... Encore moins quand je desserre mes doigts, pour constater ce souvenir cuisant du bastingage calciné auquel je me suis retenue. Je veux partir, au plus vite. Je me garde bien de le dire cette fois. Je me suis fermée, alors que d'autres cherchent le réconfort les uns envers les autres, à s'adresser des encouragements, à s'enlacer... Ma mâchoire se crispe.

La porte se rouvre sur Serenus, et c'est au tour de Neve d'affronter ses peurs. Il n'a pas le temps de franchir le seuil de la porte qu'il s'effondre subitement, et une peur sourde naît en moi, annihilant le spectre des précédentes.

- Neve ?!

Je n'ai pas le temps d'accourir vers lui, ni même d'user de ma magie pour le retenir. Mes jambes sont trop faibles... Marianne est plus proche, mais elle ne parvient pas à le ranimer, et seulement à me confirmer qu'il est encore en vie quand il disparaît du tableau. Je tremble, au bord de la crise de nerfs, et la présence soudaine de la remplaçante ne m'aide pas à me tranquilliser. Mais elle réussit, en un temps record, avant de s'effondrer à son tour. Ce mirage-là s'estompe enfin, et nous revenons tous sur le sable de l'arène qui nous a accueilli, sous les exclamations du public. Nous avons réussi, oui. Je n'arrive même pas à m'en satisfaire, et m'esquive aussitôt en direction de l'infirmerie.

D'autres Champions me dépassent, et j'ai envie d'hurler ma frustration de ne pas pouvoir courir à toute vitesse. Ce dernier tableau m'a scié les jambes, et maintenant que l'adrénaline est retombée, il me prendrait presque l'envie de m'effondrer. Mais pas maintenant, pas avant de l'avoir vu, et de m'être assurée qu'il va bien.

J'aperçois Ilse, à veiller sur leur repos. Je risque un regard dans sa direction, mais la dépasse rapidement pour observer Neve, et quêter un peu de soulagement à voir qu'il respire encore. Je me rassois au sol, dans la même position que précédemment, prête à attendre le temps qu'il faudra. Mon poing se serre et se desserre. J'oublie les Vivenefs. J'oublie le feu. J'oublie tout, sauf eux. J'avais raison de croire que cette épreuve était truquée. Je veux retrouver ces enfoirés, et leur faire la peau. Dès que je serais certaine qu'il est hors de danger, plus rien ne me retiendra.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 20:54

Tu as bien entendu la question de ta sœur, à propos de la tribune d’Erebor, qui se retrouve pourtant bien vide de tout membre de la couronne ducale, signe que cette attention était inutile. Incisive question, qui a bien révélé que ta sœur sait déjà ce qui est arrivé (ce n’est pas comme si tout Hacheclair avait pu entendre Augustus vous hurler dessus, n’est-ce pas, et probablement même Maximilien à Séverac). Tu as bredouillé quelque chose, une pitoyable excuse (elle a directement mentionné Alméïde, elle sait), quelque chose comme : « J’ai pensé que la princesse était en danger et j… j’ai été idiot, Mélisende. Ne… ne dis rien à Mélusine, s’il te plaît ». Demi-mensonge, complète vérité quant à ton idiotie. Tu n’as pas eu le temps de t’étendre pour longtemps, cela dit, l’épreuve commençant, avec son lot d’images horrifiques.

Tu réussis à peine à calmer ton souffle court, la panique affluant dans ton corps, dans ton esprit, lorsque Mélisende prend ta main pour te réconforter – tout en te confirmant que tu n’as pas la berlue et que Liam d’Outrevent a bel et bien disparu. Bien. Bien bien bien.
À ce rythme, ça n’ira jamais mieux, n’est-ce pas ?
C’est seulement lorsque le troisième tableau débute que tu peux reprendre place sur ton siège, tremblant comme une feuille. Tout n’était qu’illusion, que fausseté, que manigances pour augmenter le réalisme de la scène. Quelle avanie. Tu es fasciné de voir les champions évoluer dans leurs peurs, dans leur terreur, encore effrayé lorsque Marianne d’Orsang se retrouve dans ce qui pourrait bien être ton propre couloir, mais somme toute admiratif. Saurais-tu faire cela ? Non, jamais, certainement pas. Tu n’es pas courageux, toi, tu n’as pas de cœur au ventre. Comme… comme le champion d’Ansemer qui vient de s’écraser au sol ? « Ce n’est pas possible, par Omen », ce n’est certainement pas dû au hasard ! Tout est si rapide et c’est abasourdi que tu te retrouves à applaudir bruyamment la Chevaucheuse Louison Aubenacre, guérisseuse, nouvelle championne d’Ansemer, le temps de cette dernière épreuve. Comme tu es heureux ! Comme tu es admiratif ! Bien plus que face au champion de ton propre duché ! Entrer ainsi dans l’arène et affronter avec autant d’audace et d’assurance cette créature, oh ! Quelle femme ! Fierté. Tout en toi s’enorgueillit de faire la cour à une dame si admirable, qui sort victorieuse de l’épreuve pour ensuite s’effondrer, à l’image de son prédécesseur. Tu couines, un peu effrayé, elle n’aurait quand même été attaquée elle aussi ?, mais tout se termine à cet instant et tu la sais sauvée. Soulagement.

Malheureusement, Mayeul de Vifesprit n’est pas mort. Puis, non seulement il n’est pas mort, mais tu le vois prendre Louison Aubenacre entre ses bras ridiculement musclés pour ensuite aller la porter sur la civière apportée par les médecins de Bellifère. Crétin. Tu espères bien qu’il remportera une Opale et que ça lui cassera suffisamment les pieds. Tu embrasses ta sœur avant de quitter la loge de Sombreciel pour te rendre à l’infirmerie – et si encore d’autres mécréants venaient à s’en prendre aux champions, à cette championne ? On te laisse entrer, en ta qualité de duc, et tu vas directement t’attarder au chevet de la jolie Chevaucheuse, dûment gardée, comme son collègue ansemarien, par d’autres champions. Dont celle de la Ville Basse. « Belle performance, de Vifesprit », réussis-tu à articuler lorsque tu avises le champion de ton duché, commodément torse nu. Il cherche vraiment toutes les occasions de se faire remarquer, cet imbécile. Il n’y a aucune joie dans ta voix, ni dans ton regard, et tu ne dis rien de plus, déjà occupé à observer la demoiselle Aubenacre, encore plongée dans l’inconscience. Damnée magie, damnés Faës.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Sam 10 Sep 2016 - 21:41

La Reine de Sang était vaincue, l'épreuve était terminée. Mais cela n'arriva pas sans conséquences.. Neve s'était effondré pour une raison inconnue et une nouvelle championne avait été appelée. Mais à peine eut elle réussi à apporter la clé qu'elle tomba elle aussi. Serenus, beaucoup trop inquiet pour Neve, avait à peine assisté à la scène. Il réalisa que tout était fini quand l'illusion s'évapora comme par magie. Les gradins réapparurent, la foule hurlait et applaudissait les champions qui avaient triomphé. Neve et sa remplaçante, grâce à l'aide de Mayeul, furent emmenés. Le guerrier les suivit du regard et resta là , complétement hagard, pendant quelques instants. Il se sentait vidé et ne rêvait que d'une chose : s'allonger.

Quand les champions commencèrent à quitter l'arène, il les suivit sans enthousiasme. Il ne se pressa pas, restait à la traine, la main sur son bras et le regard vide. Il avait l'impression d'avoir complètement foiré ce tournoi. Certes il avait réussi à maitriser sa peur pour ramener cette fichue clé, mais il n'en ressentait aucune fierté. Il avait plutôt réussi à se mettre à dos la plupart des champions à cause de son entêtement, il avait manqué de se pisser dessus sur une falaise.. Rien de bien réjouissant.
Pendant qu'il marchait (ou plutôt errait sans but), un infirmier s'approcha de lui et le prit par son bras valide pour le conduire vers un médecin. Serenus voulut refuser, il recula de quelques pas mais l'homme insista. De plus, son bras blessé lui faisait mal, il valait mieux qu'il le suive. Il aurait tout le temps de se reposer après. Le guerrier suivit donc l'infirmier et, quand ils arrivèrent, on le fit asseoir sur une chaise. La douleur fut rapidement soulagée et son bras écopa d'un bandage. Le médecin lui conseilla de ne pas trop le bouger. Le guerrier hocha la tête, le regard figé. Il connaissait la chanson. Son bras avait connu bien pire. Voyant son air absent, le médecin ordonna quelque chose que Serenus entendit à peine. Ses oreilles bourdonnaient et il avait mal à la tête. Il cligna des yeux et leva la tête. Il aperçut Neve, allongé sur un lit. La championne de Lagrance était à ses côtés et la pirate montait la garde. Mayeul, encore torse nu (pour pas changer) était en train de montrer sa blessure. Le guerrier soupira et se releva en grognant. Il alla voir Neve en titubant. Le chevaucheur avait l'air si paisible... Serenus l'enviait.

Puis il se tourna vers la championne de Lagrance. Il la regarda, assise là, à veiller sur Neve comme si sa vie en dépendait. Le chevaucheur avait de la chance de l'avoir comme amie (si ce n'est plus). Il ouvrit la bouche et dit avec un petit sourire :

« - Notre Neve est un dur à cuire. Il sera vite sur pieds... Surtout avec vous à ses côtés. »

Serenus regarda son ami et soupira. Sortiraient ils tous indemne de ce tournoi ? Il en doutait. Ils avaient dû affronter leurs peurs, faire face à un monstre de métal explosif, tuer l'une des leurs (même si ce n'était qu'une illusion)... Le Tournoi les avaient changé en quelque sorte. Serenus ne pu retenir un sourire en se disant qu'ils allaient tous devenir des Octavius aigris et ronchons à ce rythme là.
Il sortit de ses pensées et regarda Maëlys. Il savait qu'il avait failli la tuer et que, sans doute, elle lui en voulait pour ça. Il avait agit sur le coup de la panique mais cela ne l'empêcha pas d'être couvert de honte. Il lui fit face et lui dit :

« - Je voulais vous dire que je suis désolé. Pour ce que j'ai fait. Vous dire que j'ai agi sous la panique n'est pas une excuse valable. Je ne suis pas une lumière et cela va sûrement encore me jouer des tours. »

Il baissa la tête et reprit tout en tournant les talons:

« Prenez bien soin de Neve... »

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 0:22

Imbéciles de Fäes, imbéciles imbéciles imbéciles de putains de Faës. Ils ont vraiment enlevé Freyja. Pour le réalisme de la chose. Louis étouffe de rage et c’est plutôt copieusement qu’il se permet d’insulter les mages de l’Automne venus reconduire sa tante dans les estrades, les prenant à partie pour les menacer jusqu’à ce que la garde du Colisée se permette enfin, très mollement, d’intervenir. Non sans sourire de satisfaction. Non sans attendre qu’il soit à deux doigts de les fendre en deux avec son sabre avant de repousser le pirate. Il n’est plus possible pour lui de s’asseoir, il est maintenant trop nerveux, et c’est donc debout qu’il observe la troisième épreuve. Qu’il regarde Ilse, Grâce et Marianne, surtout, triompher de leurs épreuves telles les championnes qu’elles sont, sans regarder en arrière, avec une abnégation admirable. Mayeul, leur pique-assiette favori depuis le début du Tournoi, offre également un parcours que les pirates acclament avec ferveur. L’épreuve est à la veille de se conclure que le champion d’Ansemer, sans prévenir s’écroule au sol. Un autre évanouissement ? Probablement.
Ou probablement que non. Les gestes de Marianne, ses mots, tout indique que si le champion a été attaqué. Lui aussi. Comme celui de Valkyrion. Duché de la Guerre, son cul, oui, le cul de Kern, aussi, même pas foutus de surveiller quoi que ce soit !

Une autre arnaque, un autre sabotage, et tous les yeux se tournent vers la tribune où bien des Chevaucheurs et des Ansemariens sont placés, en l’attente d’un nouveau champion. C’est Rackham l’Îlien qui se lève de sa place, d’un coup, déjà prêt à nommer une personne prête à remplacer l’homme au pied levé. « Oh non, pas Racaille », qu’il grogne dans sa barbe, faites que cet imbécile ne décide pas de se nommer champion d’Ansemer et ose remporter les honneurs par opportunisme crasse, comme il lui est bien commun de faire. Fort heureusement, la voix puissante de l’Îlien annonce plutôt Louison Aubenacre – et les pirates d’aussitôt applaudir le choix. Louison Aubenacre, la Chevaucheuse ! Celle qu’ils ont secourue ! Choix judicieux, puisque dans un temps presque record, elle retrouve la clé nécessaire pour terminer ce troisième et dernier tableau, et à peine la rentre-t-elle dans son loquet qu’elle tombe au sol, poupée de chiffon.

« On se casse dès qu’Ilse a son opale, hein ? », demande le pirate avec espoir à son oncle, alors que l’équipage de l’Audacia quitte les tribunes pour profiter des heures avant la remise desdites opales. Ce serait pas mal, hein. Tant pis pour la fête. Ils en ont assez vu. Sans doute qu’eux aussi ne pourront jamais enlever de leur esprit l’image de Douce Marianne, la gorge tranchée, son sang tachant le point de leur vivenef bien-aimée.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 1:08

Son inquiétude serait-elle injustifiée ? Quelques minutes passent, peut-être moins, et voilà que l'infirmerie s'emplit déjà d'autres personnes venues s'assurer que Neve et Quitterie ne resteront pas sans surveillance. Quand Maelys arrive, elle lui lance à peine un regard sombre, glacé, mais elle n'est pas d'humeur à lui adresser la parole ni même à ouvrir les hostilités. Elle a encore en mémoire les derniers événements de l'épreuve et l'énergie drainée par la Reine de Sang n'a pas été totalement sans conséquences. Elle se sent épuisée, tremblante. Ou serait-ce parce qu'elle est de retour dans cette infirmerie de malheur ? Elle chasse ces pensées de son esprit et se concentre sur sa veille silencieuse, sentant Grim non loin, gardien muet de ses pensées.

Elle ne dit mot en voyant Serenus non plus, mais les paroles de Mayeul lui font pousser un soupir et elle sentirait presque un sourire poindre au coin de ses lèvres. Presque. Elle hoche la tête négativement, sans prononcer un mot et ses yeux luisent d'une détermination farouche. Elle ne quittera pas le chevet des champions alités, par après ce qu'on lui a fait, pas même si d'autres sont là pour veiller sur eux. Elle pourrait avoir confiance en ses acolytes, en ces camarades qui ont partagé ses dernières mésaventures, mais la dernière épreuve a semé le doute dans son esprit et elle ne compte plus que sur elle-même à cet instant.

Son regard se détourne lorsqu'une nouvelle silhouette pénètre dans la tente. C'est à peine si elle réagit, bien qu'elle reconnaisse les traits du duc de Sombreciel venu féliciter son champion. Mais ses pensées sont déjà ailleurs, lancées vers l'albatros perché au-dessus de l'arène, en train de regarder la foule s'éloigner. Grim ? Le voltigeur a raison, tu devrais te reposer. Moue renfrognée. Va prévenir l'équipage que tout va bien et que j'les retrouve après cette fichue cérémonie. Silence. Est-ce que j'ai l'choix ? Sourire en coin. Très bien. Le ton est résigné mais la canonnière sent bien sa désapprobation. Je me reposerai quand tout sera fini. Promis. L'albatros prend son envol et Ilse reporte toute son attention sur ce qu'il se passe devant elle. Vivement qu'ils reprennent la mer.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 1:28

Des insultes résonnent dans la tête de Grâce – envers le tournoi, envers les mages, envers les bellifériens. L’Homme Vapeur était une valeur sûre, claire. On tapait, il ripostait, et tout allait comme convenu. Cette saleté faë… Elle n’était même pas en mesure de réaliser à quel point elle l’avait en horreur, la voltigeuse, tellement elle se sentait mal. Que personne ne l’approche, où elle allait hurler. Elle ne savait plus très bien si elle avait encouragé ou même regardé les autres champions, sûrement pour ne pas les laisser affronter ça seuls, mais elle ne vit que dans une étrange torpeur tout ce qui se passa, avec Neve, avec Louison d’Aubenacre, avec tout le monde. Elle vit l’illusion à travers ce même voile – comme si elle avait revêtu un de ces splendides voiles cielsombrois qu’elle avait vu, lors de sa rencontre avec Castiel de Sombreflamme. Elle secoua la tête, et quand l’illusion se dissipa, ce ne fut pas le cas de sa vision troublée. Peu importait. Sans accorder un regard à qui que ce soit – pas aux champions, pas à ses alliés, pas aux gradins, pas aux erebiens, pas même à ses amis, elle partit. Le médecin qui l’interrompit et l’agrippa par le bras affirmant qu’elle avait besoin de soins n’eut droit qu’à un regard noir et un mouvement sec pour se dégager. Elle ne compta pas s’attarder ici, pas une seconde de plus. Elle regagna d’un pas très vif – aussi vif, du moins, que lui permettaient ses blessures et sa fatigue immense, sa nervosité et sa crainte pas encore éradiquée - ses appartements. Elle comptait bien s’y enfermer, et ne plus jamais en sortir. Peut-être pourrait-elle rester à tout jamais dans l’immense baignoire qui s’y trouvait. Elle la remplit, en tous les cas, d’eau ébouillantée, et se glissa dedans avec difficulté mais bonheur. Elle était bien trop amochée pour ressentir une douleur de plus. Ou peut-être étaient-elles toutes exacerbées. Cela l’indifférait. Si elle se brûlait, il y aurait une cause réelle, tangible, à cela, au moins. Pas des illusions dues à une création provenant d’un esprit dérangé. Ou à son époux, qui voulait sa mort. Elle plongea la tête sous l’eau, un bref instant, après qu’elle ait pu refroidir suffisamment. Elle comptait bien ignorer toute manifestation de qui que ce soit – elle était à peu près sûre qu’on ne la laisserait pas tranquille, et c’était pourtant tout ce qu’elle voulait.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 1:38

Ses encouragements pour Ilse se perdent dans ceux des autres, alors que leurs voix se mélangent, dans un ensemble inégal et discordant, mêlé de fatigue, de peur, de courage et de joie. Il n’a pas bougé de la porte où s’alignent les dix serrures, à distance du groupe, ne voulant pas revenir près d’eux. Il a besoin de sa solitude, celle qu’il a embrassé suite à la mort de Cobalt, suite à leur accident. L’accident qui était de sa faute, ou, l’était-il vraiment ? Il ne sait pas et il ne sert à rien d’y penser, alors que de nouvelles larmes viennent perler à ses yeux et qu’il les essuie du revers de la main. Octavius ne s’écarte pas, pourtant, lorsque la championne de Valkyrion s’approche de lui, le regard fuyant, et vient se blottir contre son corps, dans une étreinte qui le réchauffe, apaise son cœur troublé. Doucement, il serre ses bras autour d’elle, ne se souciant pas qu’on se questionne sur la proximité l’unissant à une femme aussi noblement née.
Ils en ont besoin, tout simplement.
Besoin de ce contact, alors qu’il continue d’encourager les autres champions. Même Mayeul de Vifesprit. Surtout Marianne d’Orsang. Maelys Aigrépine avec un sourire léger, entendu. Serenus Dardalion en appréhendant enfin la fin. Puis, lorsque vient le tour de Neve l’Embrun, le temps s’arrête – ou, il s’accélère. Tant et si vite qu’ils n’ont pas le temps de réagir avant que leur soit envoyée un nouveau champion. Une nouvelle championne.

Louison Aubenacre, Chevaucheuse, guérisseuse, qu’ils encouragent avec la même force, le même enthousiasme, voyant enfin la fin se profiler, la victoire être à leur portée.

Ils n’explosent pas de joie, lorsqu’elle ressort et qu’elle enfonce la clé, la dernière, dans la dernière serrure.
Ils ne crient pas, ne se réjouissent pas. Ils se contentent de souffler, d’attendre, d’espérer que c’est vraiment la fin et lorsque la porte s’ouvre, de sortir. Mayeul porte le corps inanimé de la demoiselle Aubenacre, tombée brutalement au sol, comme assommée par son effort soudain, et Octavius entoure toujours Lia de son bras.

Le champion de la Ville Haute est épuisé, mais il n’a pas mal. Peut-être à son égo, oui, à son cœur, aussi, mais rien de physique. Pas besoin d’aller à l’infirmerie. Alors il se dirige vers sa loge, sans plus attendre, la blonde guerrière toujours lovée sous son bras. Sans penser qu’en fait, elle ne devrait peut-être pas le suivre, peut-être pas être avec lui, et il le réalise uniquement lorsqu’ils sont tous les deux dans sa loge. Lia, Ljöta. Qui a combattu des horreurs à leurs côtés, qui a égorgé Marianne, recouverte du sang de la championne de Bellifère et de celui de ces dix mages factices et pourtant réelles à la fois. « J’sais pas si tu dois retourner… là-bas… princesse, qu’il dit un peu maladroitement, un peu timidement, un sourire étirant gauchement ses lèvres. Sinon, tu peux juste… juste rester ici. » Pour se reposer. Pour prendre un bain. Pour simplement se coucher sur son lit et dormir quelques heures avant la cérémonie de remise des Opales. Juste pour ne pas être laissé, laissée, avec ce qu’il y a dans leur tête.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 1:41

Le marquis avait observé avec une grande attention cette seconde épreuve. Il admirait, réellement, les prouesses des mages, et la créativité dont ils faisaient preuve. Une telle créature devait demander une énergie phénoménale, et être extrêmement difficile à maintenir. Il avait pourtant été subjugué, réellement subjugué. Jusqu’à ce que Maelys soit obligée de revivre ce supplice qu’il n’avait pu lui épargner. Il grimaça, se leva soudainement, à cette vision. Il ne pria pas, comme elle le lui demanda, mais il tenta de lui insuffler toute sa force. Elle ne pouvait guère percevoir ces pensées, et il aurait souhaité demander à Cassiopée de le faire pour lui, mais il n’aurait jamais couru le risque de la distraire, et d’attenter même involontairement à sa vie. Même si ça n’était qu’une illusion. Cela lui semblait bien moins plaisant, toutefois, malgré ses pensées sur la créature qu’ils affrontaient – encore moins, du fait que Maelys ait été attaquée, et que ça n’ait rien eu d’innocent. N’en avaient-ils pas discuté, après tout ? Une fois l’épreuve finie, et prenant sur lui pour ne pas aller questionner les créateurs de la Reine de Sang, il descendit aussi rapidement que son rang le lui autorisait les gradins. Ce qu’il haïssait sa position, en l’instant. Il voulait rejoindre Maelys, et s’enquérir de son état de santé. Questionnement superflu – elle ne pouvait être bien, pas encore. Il entra toutefois dans l’infirmerie, sans chercher à savoir si l’on voulait bien l’y autoriser, et se précipita aux côtés de Maelys – et de Neve, dont l’état le préoccupait tout autant. Le capitaine de vol lagran exécrait les bassesses perpétrées envers les siens.

« Comment te portes-tu ? Et Neve ?

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 2:24

Je n'ai pas franchement l'esprit tranquille, dans cette infirmerie. Peut-être bien à cause du regard pesant d'Ilse sur moi, même si elle ne prend pas la peine de s'exprimer. Et quoi ? Elle m'en veut pour quelques paroles ? Ce n'est pas moi qui ai tranché le cou de Marianne. Elle voulait que je fasse preuve de compassion peut-être ? Marianne n'en a pas eu pour moi, quand elle m'a abandonné aux prises avec les Vivenefs. Je n'ai pas la force suffisante pour me lever et la mettre face à ses propres contradictions. Je préfère m'épargner une nouvelle humiliation à m'effondrer inerte, comme après la première épreuve...

L'instable Mayeul est revenu, à faire preuve de sollicitude envers Ilse. Il ne trompe personne, lui non plus. Je continue ma garde, avec une méfiance renouvelée envers les Champions qui m'entourent, si bien que quand Serenus s'approche de moi, je me crispe dans un mouvement de recul. Je le détaille, avec une lueur d'incompréhension dans le regard, alors qu'il se fend de quelques paroles qui se veulent... Rassurantes ? Je ne saurais dire.

- Je ne suis pas guérisseuse.

Neve est inconscient. Que je sois à ses côtés ou non, il ne verra pas la différence. Je ne peux pas l'aider, et dois me contenter de cette impuissance qui devrait me devenir familière. Je crains que nous l'ayons tous ressentis, dans ces fresques cauchemardesques, à un moment donné. Mais il a raison, Neve est un dur à cuir, même s'il craint de se montrer faible, trop gringalet pour le combat. Il encaisse et se relève malgré tout. Et s'il lui vient l'idée de renoncer, il aura affaire à moi.

Je m'attends à ce que nous en restions là, mais Serenus m'adresse des excuses, qui me laisse quelque peu abasourdie. Je suis trop occupée à chercher l'arnaque pour vraiment relever. Personne ne me fait jamais d'excuses, encore moins quand on vient de manquer de m'embrocher.

- Vous auriez pu le tuer.

Je me fiche, de s'il me visait. Je l'ai attaqué, et il a riposté. Des gestes de colère... J'ai l'habitude. Par contre, je ne lui pardonnerais pas d'avoir attenté à la vie de ceux qui m'entouraient à cet instant précis. Et encore moins à celle de Neve, qui était étroitement ligoté et n'aurait pas pu se défendre si la lame l'avait percutée.

- C'est auprès de Ljöta que vous devriez vous excuser.

Je le regarde partir, sans rien ajouter de plus. Bien sûr, que je vais prendre soin de lui... Et tous ces passages sont difficiles à supporter pour mes nerfs. J'avise le Duc de Sombreciel, qui me rappelle mon propre Duc par ses attitudes... Hypocrites, ce qui n'est un compliment pour ni l'un ni l'autre. Je ne devrais pas m'en étonner... On envoie bien les pièces sacrifiables, non ?

J'ai un regard absent pour Neve, quand mon Capitaine s'avance vers nous, comme une véritable tornade. Je me demande s'il a des reproches à formuler, mais il se contente de s'enquérir de sa santé... Notre santé. Je réponds, d'une voix faible :

- Je ne sais pas...

Je lui rends un regard perdu, sans savoir exactement à quoi je viens de répondre. Je prends une profonde inspiration, afin de me ressaisir, et lâcher avec un peu plus de conviction :

- On est en vie.

Je songe au tableau, que je viens de parcourir, et dont son absence s'est faite cruellement sentir. Peut-être était-ce vraiment ce dont il voulait parler, en posant pareille question. Je prends sur moi, à sortir progressivement de mon mutisme. Sa présence m'aide tout de même à regagner en assurance, et en pragmatisme.

- Ne vous en faites pas pour moi, mon Capitaine. J'ai triomphé de ce tableau, c'est bien la preuve que ce n'est pas suffisant pour me terrasser. Par contre, je m'inquiète davantage de l'état de Neve et de ce qui a pu le provoquer. Je craignais que des mages ne truquent l'épreuve, suite à nos découvertes, mais ils ont eu le temps d'infliger quelques dégâts. On peut s'attendre à ce que cela se reproduise, jusqu'à notre départ. Le Duc veut-il l'avancer ? Et avons-nous obtenu quelque chose du mage qui a été arrêté ?

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 7:57

Ce n’était pas vraiment douloureux, en vérité, tant qu’il ne forçait pas trop dessus. Son esprit rempli de ciel bleu et de liberté, courtoisie de Nuage qui le savait bien secoué par les épreuves de la Reine de Sang, Mayeul se laissa docilement examiner. Couleurs. Bleu, rose, violet. Magnifique. L’esprit concentré sur son compagnon plumeux, Mayeul constata distraitement l’arrivée des autres Champions, Maelys suivant Neve comme un toutou fidèle. Et quand le duc de Sombreciel prit la parole, il retint de justesse un reniflement sceptique . Oh, vraiment ? « Je suis ravi que vous ayez apprécié ma performance, Votre Grâce. » Le remercia-t-il avec affabilité, n’en pensant pas un mot pourtant. A ce qu’il en savait, Castiel de Sombreflamme n’aurait guère éprouvé de chagrin si c’était lui qui était étendu là, et pas Neve. D’ailleurs, tiens, qu’est-ce qu’il venait faire ici ?
La question trouva vite une réponse dans le regard du duc: Louison. La connaissait-il ? Ne pouvant résister bien longtemps - Inconscient ! - il reprit la parole. « Neve est entre de bonnes mains. Et Louison est forte, elle ira bien. » Il n’en savait rien, mais la pique était trop tentante pour qu’il la laisse passer. Je connais son nom, nananère, aurait été bien trop puéril, après tout.
C’est sur Ilse qu’il reporta son attention, pourtant, haussant les épaules avant de se rappeler que c’était douloureux. Il ne lui devait rien, et il la laissa se débrouiller : les pirates viendraient bien rechercher leur Championne, après tout. Ils étaient trop nombreux ici, bien trop, et lui avait à faire dans la chambre de Grâce. Mais avant, il héla un serviteur, le chargeant de lui ramener des nouvelles de Hiémain et de son envoûtante fiancée. Il n’attendit pas longtemps, pourtant, pour avoir vent des bonnes nouvelles : le Champion de Valkyrion était réveillé. Pas encore en très bon état, mais au moins, ils avaient un espoir.

Il préféra ne pas les déranger, Mélusine et Hiémain, regagnant sa loge, son lit, mais surtout, un petit paquet soigneusement dissimulé. C’était lâche, il le savait. Mais il ne se sentait pas capable d’affronter Marianne, pas maintenant. Pas après ce qu’il avait décidé. Oh, il s’en doutait, il devrait bien finir par lui reparler - ils étaient du même Vol, après tout, cela semblait difficile de l’éviter éternellement - mais pour l’instant, il ne savait pas quoi lui dire et préférait la laisser à l’écart. Que dire à quelqu’un dont vous avez causé la mort, même si ce n’était qu’une illusion ? Comment lui expliquer à quel point son jugement envers lui le terrifiait ? A quel point elle mépriserait ce qu’il s’apprêtait à faire ?
La Folie Douce. L’Euphorie d’Euphoria. La poudre colorée dans sa main avait de nombreux noms, mais tous évoquaient la même chose : l’oubli. La joie, la gaieté, et surtout pas de sentiments négatifs. Etre heureux, quelques heures, être bien. Nul ne pouvait le lui interdire, n’est-ce pas ? Il l’avait amplement mérité. Assis sur son lit, dans la loge réservée au Champion de Sombreciel, Mayeul hésita quelques instants avant de glisser la poudre dans la pipe prévue à cet effet. Il ferma les yeux quand la fumée s’éleva, tabac mélangé à cette drogue qu’il appelait de tous ses voeux. Lâche. Inconscient. Mais bien, l’espace de quelques heures.

Il avait la tête qui tournait et le sourire aux lèvres en venant frapper à la porte de la Championne d’Erebor. Heureux, désespérément heureux. « Douce Grâce, veux-tu ouvrir ta porte ? J’amène de quoi te réconforter, si je peux. » Il n’amenait rien d’autre que lui-même, en vérité, et pouffa de rire à l’idée de la blague contenue dans ses mots. Le blason d’Erebor lui arracha un autre rire plein de gaieté. « Grâce, fais pas la tête ! » Oh non, pas alors qu’il avait envie de la serrer dans ses bras ! « Si tu n’ouvres pas, je te promets devant Levor, je rentre de force ! » La porte n’avait pas l’air si solide que ça. Il lui semblait.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 10:54

Il était tout fier de son emprunt, Arsène - Lena risquait de ne pas être d’accord avec le vrai terme - mais le sentiment retomba comme un soufflet quand Lena arriva à dos de dragon. De. Dragon . Mais cette chance ! Affichant un air maussade et jaloux, Arsène s’interrogea. Mais où elle avait trouvé un dragon ? Et pourquoi? Et comment ? Mais... Le flot de questions, litanie interrompue, s’arrêta brusquement quand la petite fille le serra dans ses bras. Oh non, là, il n’avait plus vraiment envie de penser ou de faire la tête. Il aimait bien les câlins, et ceux de Lena sentait bon l’eau de rose et le sel marin. Alors il se contenta de retourner l’embrassade, perplexe, sentait confusément qu’il se passait quelque chose qu’il ne saisissait pas tout à fait. Mais Lena n’était pas des plus commode - sa mère était une ogresse, tout de même ! - aussi se garda-t-il bien de poser des questions, craignant d’interrompre le moment.

« Oh oui, j’ai du rose ! Et du bleu, aussi ! Et même du jaune ! » Annonça-t-il avec enthousiasme, son esprit désormais fixé sur le travail qu’ils avaient à faire. « Bonjour, dragon. » Lança-t-il, se rappelant ses bonnes manières, et impressionné par la couleur des écailles du reptile ailé. Un dragon de la Rose Ecarlate ! Où est-ce que Lena l’avait trouvé ? Est-ce qu’ils étaient au courant, les hommes et femmes légendaires qui le chevauchaient, que leur dragon voulait se faire relooker ? « C’est Lena qui sait bien préparer, tu as vu, elle a les cheveux roses ! » Expliqua l’enfant au dragon, enthousiaste. Par contre, ils avaient fait un sacré chantier, et il n’était pas sur que l’équipage de l’Audacia soit ravi. Il avait assez briqué le pont pour savoir qu’il n’avait pas vraiment envie de le refaire. Mais Lena était la fille du Capitaine, il ne la laisserait pas travailler, non ? « Dragon, je peux monter sur ton dos ? » Finit-il par demander, sans peur - ou presque. « Pour te faire plein de jolies couleurs ? Parce que tu es grand, quand même. » Il était très grand, Stellaire, plus que lui. Et s’il avait déjà escaladé le dragon de Tristan, et celui de Louison, il ne savait pas trop s’il pouvait grimper sur Stellaire avec la même facilité. La barbe l’impressionnait quelque peu, et c’était un dragon du Vol d’Or, tout de même ! Pas n’importe quel dragon !

Et puis, une nouvelle venue. Grande, aussi. Belle, avec le soleil qui se reflétait sur ses écailles dorées. Jalouse, peut-être bien, quand sa voix grondante demanda à Arsène de jolies couleurs sur ses griffes immenses. Il acquiesça avec enthousiasme, déléguant à Lena le soin de finir de s’occuper de Stellaire. Et les doigts dans la teinture, l’enfant dessina des formes violettes sur les griffes préalablement teintes de couleurs vives : des serpents, des escargots, tout ce qui lui passait par la tête, sur cette toile vivante et impressionnante. « Lena ? » Demanda-t-il après un instant, sans parvenir à cacher totalement la jalousie qui pointait dans sa voix «Tu l’a trouvé où, le dragon ? » Parce que le Vol d’Or... Lena ne pouvait pas connaître les légendaires Champions d’Arven, dont Cassandre lui contait les exploits quand il était petit. Non non non, c’était impossible. Sinon... Il en mourrait de jalousie, sans doute.

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Sujet: Re: Intrigue 1.5 • Le Tournoi des Trois Opales Dim 11 Sep 2016 - 11:08

Douce Grâce ? Il devait s’être trompé, très certainement. Elle n’avait jamais été douce, et ne le serait jamais. Et surtout pas maintenant. Et ce surnom, il allait à Marianne, pas à elle. Et elle entendit, dans sa torpeur. Elle entendit son ton rieur, son air complètement déconnecté… Ce ton dans sa voix qui l’exaspérait, parfois, qu’elle avait toléré, d’autres fois, parce qu’elle n’avait pas l’envie de se battre pour le faire arrêter. Mais qu’il se drogue, et vienne la voir, après tout ça ? Il se moquait d’elle ? De sa détresse, de ce qu’elle lui avait confié ? Elle aurait mieux fait de ne rien en dire, de ne pas compatir. De ne pas chercher à l’aider à affronter tout ça. C’était comme ça qu’il la remerciait ? Avait-il seulement à la remercier ? Non, peut-être pas. Mais elle ne ferait pas l’erreur une autre fois. Elle n’avait pas besoin de ça, elle n’avait pas besoin qu’il lui amène… quoi, de la drogue ? Non. Elle s’y refusait, et elle n’ouvrirait pas. Elle ne voulait pas ouvrir, de toute façon, afin de réaliser. Elle s’immergea complètement dans l’eau qui remplissait la baignoire, bien déterminée à l’ignorer. Comme qui que ce soit qui se présenterait à cette porte. Elle se retint de justesse de lui crier de s’en aller – ou des propos encore plus désagréables. Il pouvait pas savoir qu’elle était là, ni lui, ni personne d’autre. Autant prétendre que ça n’était pas le cas.

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» Trois gouttes de poison