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 Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée

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Le Destin
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J'ai : un âge au dessus de toute raison.
Message Sujet: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 1 Avr 2017 - 1:32




Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
#5 ♦ Anthim & Castiel

Autant en emporte le turban

Intrigue 2.3 ♦ Trame temporelle alternée




S’il y a bien une chose dont Castiel est coutumier, c’est le réveil un peu embrumé dans les draps d’une inconnue – voire, d’un inconnu. Ou bien d’amis de passage. Ou d’habitués du palais.
Mais dans le lit d’un ennemi ?
En voilà, une grande première !
Est-ce la drogue qui imbibe ses sens ? Un peu trop d’alcool la veille ? Quelque substance inédite dans son tabac ?
Quoi qu’il en soit, découvrir le visage d’Anthim penché sur lui a de quoi lui glacer les sangs. Ça y est, c’est la folie qui a frappé, forcément…
Du côté d’Anthim, qui n’a pas conscience de sa vie d’avant au contraire de son petit camarade, tout va bien : il est en sécurité dans le lit de l’homme qu’il aime et qu’il épousera bientôt.
En voilà, un bel amour !




Consignes

Le Destin vous passe la main



• Ce topic est votre participation à l'intrigue 2.3 La Roue Brisée et n'est ouvert qu'à vous.  

• Vous devez y poster au moins une fois par semaine chacun.  

• Ce sujet devra être clôturé avant le dimanche 28 mai !  

• Vos personnages doivent arriver à Lorgol en fin de sujet, pour rejoindre l'Académie, ils ont le pressentiment qu'on les y attend. De fait, un campement de romanichels rescapés commence à se former dans la forêt de sapins à proximité. Vous serez sûrement au complet vers la fin du mois de mai.

• C'est le Destin qui décide si votre personnage a conscience d'avoir vécu une autre vie auparavant, ou pas ! Respectez bien votre contexte, et soyez attentifs : il peut vous faire retrouver la mémoire en cours de sujet...  

• Le premier message posté sera obligatoirement le formulaire d'ouverture des RP ! Pensez à le dater et à insérer le lien de votre sujet à l'endroit prévu pour permettre son recensement dans la chronologie.

• Le Destin passera peut-être vous taquiner de temps en temps...

• Pas de limite de mots, vous êtes des dragonnets libres, liiiiiiibres !

Bonne chance à tous !  

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Castiel de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 2 Avr 2017 - 22:42


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
Anthim d'Erebor & Castiel de Sombreflamme

Autant en emporte le turban

Ou quand le réveil est difficile



• Date : Le 5 mai 1002
• Météo : Fraîche, printanière.
• Statut du RP : Combo habituel Destin, Biquette et moi.
• Résumé : S’il y a bien une chose dont Castiel est coutumier, c’est le réveil un peu embrumé dans les draps d’une inconnue – voire, d’un inconnu. Ou bien d’amis de passage. Ou d’habitués du palais.
Mais dans le lit d’un ennemi ?
En voilà, une grande première !
Est-ce la drogue qui imbibe ses sens ? Un peu trop d’alcool la veille ? Quelque substance inédite dans son tabac ?
Quoi qu’il en soit, découvrir le visage d’Anthim penché sur lui a de quoi lui glacer les sangs. Ça y est, c’est la folie qui a frappé, forcément…
Du côté d’Anthim, qui n’a pas conscience de sa vie d’avant au contraire de son petit camarade, tout va bien : il est en sécurité dans le lit de l’homme qu’il aime et qu’il épousera bientôt.
En voilà, un bel amour !
• Recensement :
Code:
• [b]5 mai 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t1948-autant-en-emporte-le-turban-intrigue-2-3-la-roue-brisee]Autant en emporte le turban[/url] - [i]Anthim d'Erebor & Castiel de Sombreflamme[/i]
S’il y a bien une chose dont Castiel est coutumier, c’est le réveil un peu embrumé dans les draps d’une inconnue – voire, d’un inconnu. Ou bien d’amis de passage. Ou d’habitués du palais.
Mais dans le lit d’un ennemi ?
En voilà, une grande première !
Est-ce la drogue qui imbibe ses sens ? Un peu trop d’alcool la veille ? Quelque substance inédite dans son tabac ?
Quoi qu’il en soit, découvrir le visage d’Anthim penché sur lui a de quoi lui glacer les sangs. Ça y est, c’est la folie qui a frappé, forcément…
Du côté d’Anthim, qui n’a pas conscience de sa vie d’avant au contraire de son petit camarade, tout va bien : il est en sécurité dans le lit de l’homme qu’il aime et qu’il épousera bientôt.
En voilà, un bel amour !

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 2 Avr 2017 - 22:42

Une chaleur à côté de toi. Un corps contre lequel tu te serres, te blottit, contre un dos au parfum musqué. Masculin, de ce que tes doigts paresseux caressent, entre un torse plat et ce désir qui déjà se manifeste. Une épaule à la peau tendre, que tu mordilles, toujours sans ouvrir les yeux. Un rire bas te répond, un murmure que tu es incapable d’entendre, ton esprit se faisant trop embrumé, trop douloureux. Tu as dû bien trop boire, la veille, ou… ou tu ne sais plus. Tu ne te rappelles plus. Peut-être… peut-être quelque chose dans l’omelette. Tu la demandes toujours à ton goût, mais peut-être que le chef… ou, un nouveau chef, ne connaissent pas tes goûts. Tu devras… tu devras lui dire.

L’homme parle une nouvelle fois, mais tu ne peux lui répondre que par quelques grognements. La voix te semble familière, mais celle-ci ne franchit pas encore les brumes du sommeil. Dormir. Tu as dormi. Niobé t’a enfin accordé ce luxe, celui d’une nuit entière de sommeil, et apparemment du sommeil des justes. Probablement une récompense pour tous les tourments vécus depuis quelques semaines.

Il est tout de même fort curieux que tu sois dans le lit d’un homme. Pas que ce soit désagréable, loin de là, mais… cela fait tout de même un certain temps, que tu ne t’es pas abandonné aux plaisirs que l’on peut trouver sous des mains masculines et tu es plus que curieux, désormais, de savoir qui est celui qui s’est attiré tes faveurs. Surtout que cette voix… tu jurerais la reconnaître, enfin, mais la personne à laquelle tu l’associes n’est certainement pas candidate à se retrouver dans ton lit. Ni maintenant, ni jamais, tous les dieux vous gardent. L’homme bouge, se relève et se penche sur toi. Tu ouvres les yeux, interloqué, et il faut quelques secondes à tes prunelles pour distinguer et reconnaître le visage penché sur le tien, orné de cette expression amoureuse qui, loin de te ravir, te glace le sang.

Tu hurles.

Tu hurles et tu descends du lit du même mouvement. Descends ? Tu te jettes pratiquement en bas de celui-ci, atterrissant nu comme le premier jour sur ton tapis, d’où tu te relèves en cherchant une arme. Tu ne trouves qu’un coupe-papier à brandir en direction de l’Erebien, toujours immobile entre tes draps. Nu. Comme toi. Anthim nu dans ton lit. Anthim d’Erebor nu dans ton lit. « A, A, A, Anthim, que, qu’est-ce, que, qu’est-ce que- », bafouilles-tu sans être capable de formuler une phrase entière, sensée. Qu’est-ce qu’il fout là, par tous les jupons de Mirta ? Dans ton lit ? Nu ? Anthim ? Rien ne s’additionne, dans ta tête, et tu croises ton regard dans une des glaces. « Oh, par Erelf. » Tu ne te reconnais pas. Ou, si, tu te reconnais. Tu reconnais ta silhouette maigre, osseuse, ton teint blafard, tes cernes creusés, les traces violacées de poudre sur tes doigts. Le corps, l’allure, de tes seize ans, de ton intoxication, de tout ce que tu as quitté jusqu’à t’en déchirer. Qu’est-ce qui, que, qu’est-ce… Même en pensée, tu es incapable d’être cohérent, et tu attends une réponse. Sans que rien ne vienne. Ni de Mirat, ni d’Hypérion, ni même une vague de réconfort de Vif-Argent. Rien. Tu suffoques. Le coupe-papier tombe de ta main, se plante dans le tapis. Il n’y a que toi. Que toi et Anthim. « Qu’est-ce… qu’est-ce qu’il m’arrive ? », murmure ta voix plaintive, étranglée. Rêves-tu ? Trippes-tu ? Niobé, Erelf, lequel de vous est le responsable ? Ou es-tu enfin devenu irrémédiablement fou ? Es-tu déjà entré dans une folie irréversible, celle qui flambe l’esprit de ceux de ta lignée et donne à vos règnes l’allure de brasiers aussi brefs que destructeurs ? Tu ne sais pas, tu ne sais rien, et il n’y a que le silence.

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Anthim d'Erebor
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 3 Avr 2017 - 21:18

Un mouvement fugace. Une étreinte paresseuse. Des caresses légères. Il n’en faut pas plus à Anthim pour s’éveiller tout en douceur, sans laisser la moindre pression ou crainte traverser son esprit. Il se sait en lieu sur, il se sait en sécurité, dans les bras de son amant. Dans les bras de son amour. Il le sent collé contre lui, son torse contre son dos. Les baisers qui parcourent sa peau le font frissonner, stimulant son désir encore un peu endormit. Il n’ouvre pas encore les yeux, laissant les mains baladeuses de son amant chercher Mirta savait quoi. Mais le sourire qui marque ses lèvres est franc, la voix encore enrouée du sommeil est joueuse, amusée, quoique murmurée dans un petit rire étouffé.

« Déjà éveillé, mon petit chat ? »

Il n’attend pas de réponse. Il sait que Castiel n’est pas du matin quand la nuit a été aussi… fructueuse. Et il en a encore un parfait souvenir, Anthim, de cette nuit. Forte agréable, à n’en pas douter, et il ne lui déplairait pas d’ailleurs de réitérer. Histoire de bien se réveiller. La main de l’assassin se glisse sur celle de son amant dont les doigts chatouillent la moindre parcelle de sa peau, pour la porter paisiblement à ses lèvres, y accordant quelques baisers minutieux. Puis quand l’étreinte contre lui s’accentue, Anthim fini par se retourner, surplombant son frêle amant de toute sa hauteur, encadrant son visage de ses deux bras puissants. Une vague d’amour le traverse, une affection prenante le submerge en observant son Castiel, si pâle, si maigre, mais tout à lui, tout entre ses mains. Il va pour l’embrasser, quand leur regard se croise et…

Le hurlement fait reculer Anthim, prestement. Sans même réfléchir il se recule, croyant avoir blessé son amant d’une quelconque façon. Mais ce n’est pas la douleur qui se peint sur le visage de son duc, mais bien la peur mêlé à un fol étonnement.

« Castiel ! »

Et le pauvre petit duc tombe du lit, comme si rien ne le retenait plus, comme s’il n’était mu que d’une terreur incompréhensible. Etait-il encore sous l’emprise de la drogue ou était-ce le souvenir résiduel d’un mauvais rêve ? L’assassin ne cache pas sa surprise, mais en aucun cas ne semble outrageusement vexé de l’attitude étonnante de son amant. Même pas quand, entre deux bégayements, il ose le menacer d’un vulgaire coupe-papier. Il l’observe dans un froncement de sourcil, l’Ecoutant de la Corde, jusqu’à ce que le corps de Castiel soit pris de faiblesse. Et alors que le duc de l’esprit est prêt à tomber, Anthim se redresse du lit tel un félin pour le cueillir avant qu’il ne chute de nouveau. Tout ce corps qui tremble. Toute cette incompréhension dans le regard. Rien qui ne le surprenne vraiment à dire vrai. Dans un geste rassurant, il caresse la tête de son amant, murmurant d’une voix douce et chaude à son oreille.

« Tout va bien mon chaton, t’es en train de redescendre, ça va aller. Tout va bien. »

Comme s’il n’était qu’une simple feuille, Anthim souleva son duc pour le reposer avec douceur entre les draps du lit avant qu’il ne tombe encore une fois ou qu’il risque de se blesser avec un coupe-papier. C’était rare que son Castiel ait des réactions aussi excessives après un bon trip, mais l’assassin ne pouvait prétendre que cela n’était jamais arrivé. Alors caressant encore ce visage d’un geste sécurisant, il joue de ses doigts dans sa chevelure pour lui laisser le temps de reprendre tous ses esprits.

« Ca va aller, tu as besoin de quelque chose ? »

Sous entendus de la poudre. Pour pallier peut être à ce manque que son duc ressenti si souvent ? Le voir si tremblant et si faible déplaisait bien tristement à l’Ecoutant.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 7 Avr 2017 - 5:53

Tu vas tomber, oui, tu vas t’échouer, mais on vient te retenir, te soutenir, alors que jambes flageolent et que tu sens tout ton corps rejoindre le sol. C’est Anthim qui vient à ton secours et te tient entre ses bras, te caressant les cheveux comme on le ferait à un être particulièrement aimé. À un ami. À un amant. Ô, Mirta. « Tout va bien mon chaton, t’es en train de redescendre, ça va aller. Tout va bien. » Non. Rien ne va bien. Tu secoues la tête, « Non », que tu marmonnes, que tu supplies, mais tu n’as pas la force de te débattre, de sortir de cette étreinte de par ta maigre énergie désespérée déjà disparue. L’homme te ramène au lit et de gestes tendres, tente de te rassurer, sans apparemment comprendre que rien ne tout cela ne te rassure. Tu trembles comme une feuille, craintif sous son contact, ton regard terrifié se teintant de méfiance pour cette main qui te caresse sans te frapper, sans te punir, pour ces mots qui enveloppent sans insulter, sans haïr, sans maudire : « Ca va aller, tu as besoin de quelque chose ? » Tu ne sais même plus ce qui te choque le plus. Qu’Anthim soit dans ton lit, qu’il y soit nu, qu’il t’appelle par un surnom affectueux, qu’il sous-entende que tu te drogues, ou qu’il te tutoie. Étrangement, c’est sur ce dernier point, pratiquement ridicule à côté de tout le reste, que tu bloques, incapable de faire l’impasse.

Tu as besoin qu’il te vouvoie. Qu’il te dise ce qu’il se passe. Qui il est vraiment. Est-ce une machination de ceux qui ont précédemment enlevé ta douce Alméïde ? Un stratège de ces mécréants de l’Ordre du Jugement ? Est-ce vraiment toi, pris en plein délire, planant au-dessus de tout et même, surtout, de la raison ?

Tu ne dis pourtant rien. Tu te recroquevilles sur toi-même, te tournant afin de mieux fixer l’ennemi séculaire de ton duché, encore et toujours nu dans ton lit. À chaque clignement d’yeux, ça ne change rien, et même ton nez contre son torse, tu ne vois rien qui trahisse un déguisement savamment exécuté. « Qu’est-ce qu’il m’arrive », susurres-tu contre la peau ambrée, dans un sanglot sans larmes, dans un rire sans joie. Tu redescends, apparemment. Tu redescends et tu redescends mal. Tu soupires, tu souffles, tu fermes les yeux pour ne plus voir l’Erebien. Le mal de crâne t’assaille, symptôme trop bien connu du manque. De drogue, d’alcool, de sommeil, de sexe. Tu préfères l’ignorer et tu demandes simplement : « D’eau. J’ai… j’ai besoin d’eau, Anthim. » Tu as besoin que ce corps s’éloigne du tien, pour autant que tu ne sais toujours pas s’il t’est ami ou ennemi. Tu ne peux pas supporter son contact, tant il t’hérisse dans chaque fibre de ton être et te donne envie d’hurler. Mirat, je t’en prie, réponds-moi. Le silence, toujours, buté, impossible, et cette fois, tu sens des larmes chaudes couler sur tes joues. Tu ne peux pas être seul. Tu ne veux pas être seul.

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 14 Avr 2017 - 1:50

Cette peur qu’il lit sur le visage de son amant à de quoi inquiéter Anthim. Il a beau lui adresser les gestes de réconfort les plus doux et les plus discrets que le sentiment ne quitte pas les yeux de Castiel. Au contraire, il semble se raffermir à chaque murmure, à chaque caresse. Comme s’il était la cause de cette peur insensée qui habitait son amour. Avait-il rêvé de lui d’une façon horrible, imaginant les plus grands carnages qu’il avait pu commettre au nom de la Confrérie ? L’avait-il vu tenant une corde autour de son cou pour l’étrangler de la plus simple et extrême des cruautés ? Il voudrait lui chuchoter que ce ne sont que des rêves, mais il n’a même pas la sensation qu’il s’agisse de cela. Son Castiel savait bien qu’Anthim ne lui ferait jamais le moindre mal, alors quelle était cette irrépressible crainte qu’il voyait vibrer dans les prunelles noires du duc de Sombreciel ? Précautionneux, attentif, patient, le sombre assassin de la Confrérie Noire observa son jeune amant se tourner vers lui, clignant des yeux, agissant comme s’il souhaitait sortir du rêve.

« Tu t’éveilles simplement Castiel, mais je crois que tu as dû un peu trop abuser hier soir. »

Sinon pourquoi serait-il aussi vulnérable pour une simple redescente ? Il murmure son nom d’une voix friable, son pauvre duc. Pourtant, cela ne résonne pas de cet habituel tintement amoureux, suave, langoureux qu’il apprécie tant. Il en fronce les sourcils, Anthim, aussi étonné par le ton de son amant que par la demande étonnante qu’il fait. Pas de vin ? Pas d’alcool ? Pas même un peu de drogue dont il affectionne tant ? Soit, il se lève, obéissant. S’il n’est pas particulièrement pudique, il revêt néanmoins une légère robe de chambre avant d’ouvrir la porte de celle-ci pour intercepter un domestique. Ils ne sont jamais loin, ces petits serviteurs désireux de plaire à leur duc, soucieux de ne pas y perdre la tête en le décevant. Quand l’assassin demanda alors de l’eau, le regard qu’on lui lança fut tout aussi surpris que celui qu’il avait eu quelques secondes plus tôt. On l’interroge silencieusement, ce à quoi il répondit d’un bref haussement d’épaule. Lorsqu’il eut terminé, il retourna auprès de son amant toujours étrangement prostré. Un instant, il n’osa même plus l’approcher, s’asseoir à côté de lui ou même le toucher. Il pleure son Castiel, et cela lui fait mal, à l'assassin du désert.

« Tes épouses sont absentes, mais… peut être souhaites tu voir ta cousine bien aimée, Séverine ? Pour... parler ? Tu n’as pas l’air bien, je m’inquiète. » Puis décidant de franchir cette distance, il retourna s’asseoir près de Castiel, se glissant dans son dos pour mieux le prendre dans ses bras. « Y aurait-il quelque chose qui te tracasse ? » Après tout, ses mauvais rêves étaient peut être le reflet d’une mauvaise conscience ? Il n’était pas juge, l’Ecoutant de la corde, mais il avait l’impression nette que son Castiel avait les pensées bien trop remplies, bien trop perverses pour son esprit fragile. Une des mains de l’erebien se posa sur le ventre de son amant, y déposant de nouvelles caresses, quand l’autre vint prendre la main du duc, laissant percevoir au passage son tatouage de la Confrérie Noire, décorant sa paume avec presque fierté. « Tu peux tout me dire, tu sais. »
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 14 Avr 2017 - 4:37

De biais, tes yeux rapidement détaillent le corps qui quitte ta couche, les muscles rouler sous la peau dorée, les longues jambes menant à un fessier ferme, le dos découpé, mais tu détournes vite le regard au moment où il se couvre. Non pas gêné, mais plû, et déplû d’être plû. Alméïde n’espérait sans doute pas que l’entente entre son frère et toi devienne aussi… approfondie. Le soulagement d’être seul est vif et tu réussi à respirer, un peu, à d’ordonner les curieuses informations délivrées par ton némésis.
Tu te réveilles.
Tu as abusé la veille.
C’est impossible. Tu ne consommes plus et tu ne dors pas. Tes lèvres tremblent, les larmes coulent de plus belle, alors que pourtant se trace une fatalité à laquelle tu ne veux pas te plier. Maximilien doit être tellement en colère, que tu consommes ! Et ta Mélusine, ô, ta Mélusine, comme elle doit t’en vouloir ! Et cette déception que tu imagines dans les yeux de tes frères, de tes soeurs, de tes parents, de tes aimées, comme mille poignards enfoncés en toi. Tu les a déçu, encore, trompés. Tu as chuté et cette fois, personne ne sera là pour te relever, que les hallucinations insolites de ton esprit brisé.

La voix d’Anthim est distante, comme si de tes yeux fermés, tu pouvais couper court à tous tes autres sens : « Tes épouses sont absentes, mais… peut être souhaites tu voir ta cousine bien aimée, Séverine ? Pour... parler ? Tu n’as pas l’air bien, je m’inquiète. » Ta cousine bien-aimée. Séverine. Bien-aimée. Tu en rirais, si chaque mot prononcé par ce diable d’Erebien n’était pas si… étrange. Séverine, ta bien-aimée cousine. Peu importe dans quel sens tu tentes d’articuler cette pensée, elle te semble toujours aussi impossible, et tu es incapable d’adjoindre un quelconque sentiment positif à ton égard au regard sombre et meurtrier de ta gracieuse cousine. Tu peux croire qu’Anthim ne soit pas tout à fait au point quant à la nature de votre relation, mais se fourvoyer à ce point ? « Y aurait-il quelque chose qui te tracasse ? » Ou peut-être n’est-ce pas toi, qui es fou et drogué, mais bien Anthim ? C’est une solution, oui, qui expliquerait bien pourquoi il est ici, et pourquoi il dit n’importe quoi - et pourtant, cela n’explique pas qu’il n’ait pas été fissa escorté hors de ta chambre par les domestiques.
Tu es perdu dans tes pensées, tes hypothèses, et les douces caresses d’Anthim te font sursauter et rouvrir les yeux. Sa main sur ton ventre, l’autre qui se joint à l’une des tiennes, avec toujours cette prudence amoureuse si déplacée. Au coeur de sa paume, une main noire, comme un oeil sombre qui te dévisage et lit en toi. Tu te crispes à nouveau, de ta mâchoire jusqu’à tes pieds, alors que le monde semble s’illuminer d’une nouvelle solution.

Ainsi, c’est cela.
Il est là pour te tuer.
Tu n’es pas drogué : tu es empoisonné.
Tu n’es pas fou : tu délires à la veille de la mort.

Tu te ferais presque serein, à cette idée, si quelque chose ne clochait pas. « Tu peux tout me dire, tu sais. » Tu n’as jamais vu ce tatouage et bien que tu passes le moins de temps possible dans une année avec celui qui est supposé devenir bientôt ton beau-frère, tu as déjà vu ses paumes. De proche, même, parfois, alors qu’elles s’écrasaient contre ton visage, et tu n’y as jamais remarqué la Main de Lida - et Lida sait bien qu’un tatouage de ce genre ne s’oublie pas ! Tu te dresses dans le lit, t’assieds maladroitement entre les draps, sans laisser sa main. Tu la détailles, curieux de ces cals qui n’ont rien à faire sur les paumes de ce noble enfant du désert, de ce tatouage inédit, de ces cicatrices que tu as entraperçu et qui subitement te sautent aux yeux. « Quand… av… as-tu… rejoint la Confrérie ? », demandes-tu d’une voix rauque, intriguée. Si tu dois mourir, que tu poses la question ne changera rien à ton sort funeste. Puis, savant que tu es, tant qu’à mourir, autant mourir informé !

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 19 Avr 2017 - 3:51

Il réagit si lentement. Si… silencieusement. A chaque question posé, chaque mot laissé échappé, il n’a droit à aucune réponse, sinon un regard qui s’échappe, qui l’évite. Plus que l’inquiétude, c’est la suspicion qui doucement commence à titiller l’esprit de l’assassin. Et il a beau se tourner des scenarios dans tous les sens qu’il ne parvient pas à comprendre ce qui, en une fraction de seconde, avait pu ouvrir un tel ravin entre lui et son doux amant. Anthim avait l’habitude de l’extravagance de Castiel, mais était-ce pour autant qu’il l’avait déjà vu réagir de la sorte ? Pas de mémoire. Et pourtant, des expériences, l’erebien et le cielsombrois en avaient beaucoup testé ensemble.

Contre lui, avec cette douce étreinte, il espère que son amour se détende. Pourtant, à nouveau, c’est l’effet inverse qui se produit. Lorsqu’il touche légèrement sa peau, effleure les contours de son corps en de fugaces caresses, il se tend, comme prit à la fois de peur et de dégout. Il s’éloigne, son Castiel, rompant le contact en se redressant pour mieux le regarder. Il ne reconnaît rien, Anthim, des regards habituels qu’ils se lancent, de l’amour dans les yeux, de l’affection dans les sourires de son visage… juste… rien. Il n’y lit rien qui ne soit positif en tout cas. Et définitivement, les mots finissent d’achever les doutes de l’assassin. Il fronce les sourcils, se redressant à son tour sans défaire le contact que son duc avait maintenu avec sa main.

« Tu le sais bien. J’ai rejoins la Confrérie après avoir tenté un coup d’Etat sur Anwar et qu’il m’ait fait enfermé dans ses prisons. J’ai fuit Erebor, banni que j’étais et j’ai rejoins Lorgol où la Confrérie m’a contacté. Et je t’ai rejoins ensuite ici, à Euphoria. »

Avait-il besoin de raconter la genèse de leur histoire ? Cela lui semblait absurde, mais il voulait bien concéder que la drogue avait peut être plus atteint que de raison l’esprit de son Castiel. Néanmoins, il va à le rassurer, sentant dans le regard de son amant plus que de la curiosité pour ce tatouage qu’il n’avait jamais caché en sa présence. En tout cas pas depuis qu’ils vivaient ensemble.

« Tu as toujours su ce que j’étais quand tu m'as offert l'asile. Un traitre à la couronne d’Erebor et un assassin. »

Mais jamais venu en ces lieux pour assassiner le duc de Sombreciel. Pas comme son crétin de demi frère qui avait fini assassiné sous les coups d’Alméïde. Ah comme la Sombre Mère avait du se régaler de cette rancœur si longtemps gardée sous silence et qui avait éclaté dans une giclée de sang. Comme il regrettait, l’Ecoutant de la Corde, de n’avoir pu assister à un tel spectacle. Il n’avait plus depuis aucune nouvelle de la duchesse de Bellifère. Si elle s’était faite prendre, sans doute était-elle destinée à mourir, comme lui l’avait été avant de s’enfuir. Les sombres pensées de l’erebien ne durent qu’une fraction de seconde avant qu’il ne reprenne intérêt pour son amant, dont le regard ne souhaite visiblement toujours pas croiser le sien.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 19 Avr 2017 - 23:26

Tu effleures la Main Noire du bout de tes doigts, de tes pouces. Le tatouage n’est pas récent, gravé dans la chair depuis longtemps, probablement des années. Rendant toute possibilité que tu ne l’aies jamais remarqué… improbable. Mais que connais-tu de cet homme que tu détestes tant et dont la moindre information à son sujet te hérisse ? Ou, comme il tente de te le dire à chaque instant : le détestes-tu, en vérité ? « Tu le sais bien. J’ai rejoins la Confrérie après avoir tenté un coup d’Etat sur Anwar et qu’il m’ait fait enfermé dans ses prisons. J’ai fuit Erebor, banni que j’étais et j’ai rejoins Lorgol où la Confrérie m’a contacté. Et je t’ai rejoint ensuite ici, à Euphoria. » Tu clignes des yeux, confus, ceux-ci toujours fixés sur le tatouage, qui semble t’aspirer à chacun des mots prononcés par l’Erebien. Il te parle de choses et de gens que tu ne connais pas, que tu ne reconnais pas, il te parle d’événements dont tu n’as aucun souvenir, il parle à un autre que toi. « Tu as toujours su ce que j’étais quand tu m'as offert l'asile. Un traître à la couronne d’Erebor et un assassin. »

Tu lui as donc offert l’asile politique. Dans ton lit.
C’est aussi hilarant qu’absurde, bien que pas déplacé, venant de toi. Qu’importe de quel toi cet homme peut bien parler. Cet homme qui n’est pas Anthim, autant que tu ne peux pas être Castiel. Quoique s’il a attenté à la vie du duc d’Erebor, tu peux comprendre pourquoi ce toi l’a accepté entre ses draps. Les ennemis de tes ennemis sont tes amis.

Tu pouffes, doucement, à ces pensées qui sont devenues moins frénétiques, moins furieuses, atteignant cet état étrange de grâce. Tu es peut-être là pour mourir. Peut-être rêves-tu. Ou peut-être es-tu défoncé, encore enfoncé dans les drogues et l’alcool jusqu’à en avoir perdu la tête. Peut-être hallucines-tu. Peut-être es-tu fou. Tu sais que rien de tout cela ne peut être vrai. Car ton esprit résonne sans rien trouver, car le monde est à l’envers. Car tu t’es endormi aux côtés de la princesse d’Erebor et tu te réveilles dans les bras de son duc. « Comme nous avons eu de doux moments, depuis…, chuchotes-tu, avant de venir embrasser le tatouage. J’ai eu peur que… que ce ne soit pas toi. » Tu as peur que ce soit vraiment lui. Tu tords les mots, mais tu es tant habitué à mentir, tu le fais sans fléchir, sans frémir, sans honte. Rien de tout ceci n’est vrai. Qu’importe ce que tu fais, ce n’est pas vrai. Tu repenses à ce corps mince et musclé, si chaud contre le tien. Étrange rêverie, étrange fantasme. Tu veux bien croire que la haine et l’amour se rejoignent parfois, sentiments si vibrants qu’ils culminent et se mélangent, brûlant de plus belle les mains de ceux qui mille fois tentent de s’aimer, ou encore de se tuer. « Comment pourrais-je être bien sûr que c’est toi, dis-moi, Anthim ? », glisses-tu, séducteur, remontant tes yeux sombres jusqu’aux siens, si clairs. Visage honni, haït, même s’il n’est en rien laid. Ainsi donc, dans ce monde, tu l’aimes. Tu l’aimes, dans ce rêve étrange, dans cette illusion si peu convaincante, de par tout ce qui cloche et se fait étranger. Ton autre main remonte jusqu’à son flanc, jusqu’à ces cicatrices inconnues que tu peux deviner. Il y a longtemps, oui, que tu n’as pas goûté la peau d’un homme. Les mains d’un meurtrier. D’un assassin. Ceci ne te repousse pas et sur tes bras, même, naissent quelques frissons d’une anticipation troublante, troublée, et sur tes lèvres monte un sourire de malice. « Rappelle-moi comment je t’ai accueilli. » Rien de tout ceci n’est vrai.

Spoiler:


Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Mar 25 Avr 2017 - 15:07, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 25 Avr 2017 - 3:49

Le revirement de situation est… perturbant. Trop peut être pour l’esprit solide et ferme de l’assassin aux mains tachées de sang. Pourtant, il a l’impression de retrouver l’homme qu’il aime, de voir dans ses prunelles l’affection doublée de cette envie si peu subtile qui se reflète en miroir dans son propre regard. Quand les lèvres viennent embrasser la paume de sa main, se glisse alors un doigt joueur sur la lippe fine et taquine. Ah il est si changeant, son Castiel, si difficile à saisir et comprendre même avec toutes ces années passées à ses côtés. Mais il ne se lasse pas de cette douce folie dans laquelle parfois il se laisse entrainer. Les mots sont doux, caressants, et c’est un frisson qui vient chatouiller l’échine de l’Ecoutant, frémissant de ce jeu de séduction nouvellement lancé. Dans un murmure, les regards se croisent, ils s’accrochent, se détaillent de cette avidité nouvelle. Un souffle léger traverse ses lèvres, la réponse vient dans un ton chaud, tout aussi joueur, charmeur.

« Dis moi ce qui pourrait te convaincre ? »

Il pourrait presque le savoir, le lire dans les yeux de Castiel qui quelques minutes plus tôt l’évitait. Devait-il croire à un jeu ? C’était le plus probable, ce qui ressemblait le plus à son amant. Le frisson est palpable, sur cette main qui l’effleure pour s’arrêter sur ses flancs. Mais le sourire qui nait n’en est que plus marqué.

« Rien de plus facile. »

Et d’un mouvement agile, gracieux comme le serait un félin, il se glisse, Anthim, jusqu’à son amant, pour mieux prendre dans un souffle les lèvres qui lui sont tendues comme une offrande. Des lèvres qu’il a si souvent goûtées mais qui sont toujours un délice. Des lèvres qu’il mordille dans un petit jeu, attisant une envie, un désir, qu’il n’a même pas besoin de regarder pour deviner. Pas besoin de force, pas besoin de pousser, c’est instinctivement qu’il se retrouve à le surplomber à nouveau, dévorant ces lèvres sans laisser un instant de répit. Ou si, celui-ci vient après une poignée de minutes, pour seulement révéler un rictus avide, un murmure chantant à son oreille.

« Tu as été doux. Compréhensif. Très… très accueillant. »

Les mots laissent place à de nouveaux baisers, sur ce cou laissé lui aussi en pâture, si frêle et si blanc, pâle et si tentant… ils glissent, ces baisers, doucement calculés, si bien appliqués... Le peignoir de tissus légers a depuis longtemps quitté sa peau, laissant leurs deux corps se frôler. De jouer un instant ainsi, il finit par se redresser légèrement, Anthim, contemplant son amant dans les yeux, ce sourire charmeur sur les lèvres, cette voix suave et chaude qui chatouille dans un souffle.

« Tu veux tous les détails ? »

Il espérait bien qu’il lui demanderait.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMar 25 Avr 2017 - 6:19

L’Erebien ne se fait point prier, avant de s’appliquer à te rappeler cet accueil que tu lui as fait, il y a des années. Tu n’en as toujours aucun souvenir, mais tu veux bien en chercher, en inventer, même, un pour chaque baiser, pour chaque caresse, pour ton corps qui s’éveille à chaque frôlement de celui d’Anthim et pour ce désir qui prend lentement le pas sur toi. Tu as toujours été si faible face aux plaisirs de la chair, enfant de Mirta tout avoué à ses merveilles et à la vénération de ses jupons, et cette fantaisie inédite est pour l’instant plus que satisfaisante. Peut-être est-ce une bénédiction accordée par la déesse elle-même, que ce rêve qui te semble plus vrai que nature ? Cette peau si chaude, ces lèvres si douces, ces mains avides. Tu accueilles ce corps au-dessus du tien, dominant, tu te coules dans les délices que promet cette étreinte. Ce souffle coupé, de se perdre dans ces baisers brûlants. « Tu as été doux. Compréhensif. Très… très accueillant. Les ennemis de mes ennemis », murmures-tu, verbalisant ce que tu as déjà pensé, d’une voix taquine. Les ennemis de tes ennemis sont tes amis… et même tes amants.

L’anticipation se fait votre maîtresse, troisième joueuse, placée entre vous. Tes doigts délicatement découvrent ce dos fort, ces bras tendus, alors que dents et lèvres baisent ton cou, tirent de toi une faim toujours plus forte. Ce Castiel est-il à ton image ? Est-il aussi vorace ? Aussi affamé ? Trouve-t-il uniquement le sommeil dans l’excès ? Dans l’alcool qui coule jusqu’à engourdir, dans le sexe qui fatigue jusqu’à la perte de conscience ? Ses pensées se font-elles agitées pendant des jours et des nuits, jusqu’à ce que de la science jaillisse la nuit ? « Tu veux tous les détails ? »
Tu ne sais pas ce qu’il en est, de ce Castiel drogué, halluciné, dont tu as pris la place, tout comme tu ne connais pas cet Anthim amoureux. « Rappelle-moi. »

Il n’y a que toi.
Et toi, tu veux.

♦️♦️♦️♦️♦️

Lui s’est rendormi.
Toi, non.

Pourtant, tu pourrais. Tu devrais. Tout ton corps engourdi de plaisir, trempé de sueur, les derniers frissons terminant d’y courir, alors que sur chacun de tes membres subsiste le fantôme de ton amant. Sa poigne sur toi, sur tes bras, tes flancs, ta gorge, jusqu’à y laisser la marque de sa main. Le piquant d’une barbe naissante, le mordant de dents acérées, le mouillé d’une langue audacieuse. Tu pourrais, tu devrais, mais alors que ton amant a rejoint les bras de Niobé, tu as eu peur de fermer les yeux.
Peur de ne jamais les rouvrir. Peur de les rouvrir et que tout soit semblable.
Peur de ces sensations de manque qui s’éveillent en toi, reconnaissables entre toutes, et qui t’effraient plus que tout.

Tu t’échappes des draps et récupère le peignoir de soie précédemment abandonné par Anthim, te drapant dans son odeur avant de sortir de la chambre, discret et furtif comme un chat. Le silence de Mirat t’inquiète, sans parler de celui d’Hypérion. Lors de la Samhain, au Sépulcre des Martyrs, toute magie était coupée. Serait-ce la même chose ? Cela n’explique pas l’absence de Vif-Argent, dont le lien avec toi n’a rien de ces bêtises magiques. L’agitation au palais est habituelle, mais tu y croises tant et tellement de visages inconnus… tu ne te croirais pas chez toi. Où est Césaire ? Où est Maximilien ? Où est Alméïde ?
Alméïde est en Erebor. Avec Anthim.
Anthim est dans ton lit.
Tu as le sentiment de devenir fou.
Tu deviens fou.

Tu déposes le front contre l’un des murs, à la recherche d’un peu de fraîcheur, toujours sans fermer les yeux. Le monde tourne, se déforme, et tu sais que ton corps déjà en plus plus, mais tu ne veux pas lui donner ce dont il manque, ce qu’il réclame. Maximilien, ô, Maximilien, s’il te voyait, oui, si ton père te voyait… « Castiel ? » Tes prunelles tournent, cherchent, l’origine de la voix féminine, et la trouvent dans le corps d’une svelte blonde aux yeux de glace, qui ressemble presque trait pour trait à Ljöta d’Evalkyr, sans être elle. Portant une douceur certaine dans son visage, dans ses yeux inquiets. « Ou-oui ? As-tu besoin d’aide ? Veux-tu que je demande qu’on t’apporte quelque chose ? » Tu ne connais pas cette femme. Tu secoues la tête, confus, et tu ne sais même pas ce que tu réponds à la jeune femme, avant de tourner les talons et de courir jusqu’à ta chambre, où tu rentres en claquant la porte. Tu ne connais pas ces gens. Tous venus ici pour toi ? Pour te tuer ? T’en veulent-ils tous ? Est-ce encore, est-ce vraiment, un rêve ? Tu passes ta main sur ton visage, sur tes tempes humides. Tu dois trouver des réponses.

Spoiler:


Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Mer 26 Avr 2017 - 19:22, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyMer 26 Avr 2017 - 1:14


Livre II, Chapitre 3 • La Roue Brisée
#5 ♦️ Anthim & Castiel

Le Destin intervient

Un cœur à briser, ou deux ? J'arrive. :superman:




C'est une matinée un peu étrange pour Castiel ; se réveiller dans les bras de son pire ennemi, puis partager en sa compagnie un agréable moment... Voilà de quoi le perturber. Sans compter ce que sa fouille minutieuse lui permet de découvrir dans le secrétaire de la chambre où continue de dormir son amant, du sommeil du juste : sept contrats de mariage mentionnant son propre nom ! Six, ratifiés, avec sceaux et dates, citant chronologiquement Mélisende de Séverac, Quitterie d'Orsang, Madeleine de Bellifère, Mélodie d'Où-Velours, Ljära d'Evalkyr et Gabrielle de la Volte ; et un septième, encore à valider, citant... Anthim Sadaqa... !

Il n'a pas le temps de réfléchir plus en détail à cette idée saugrenue d'épouser son beau-frère qu'un tambourinement frénétique réveille ledit fiancé en sursaut. Et c'est un messager au regard défait, qui vient annoncer au duc que son héritier, Arsène, est mort d'une overdose la veille.

Arsène - le bien-aimé fils de Mélisende et d'Anthim...

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 29 Avr 2017 - 3:12

L’exercice a épuisé le corps. Le plaisir a engourdit les sens. Le désir éteint toutes les consciences. Après ce partage d’amour et d’énergie, c’est dans les bras de Niobé qu’Anthim c’est endormi, couvrant néanmoins de sa poigne son amant retrouvé et humant dans un dernier souffle d’éveil l’odeur de l’être tant aimé. Il ne sent pourtant pas celui-ci échapper à son étreinte, ni ne se réveille quand la porte claque une première fois. Ni la seconde fois. L’Ecoutant de la Corde était pourtant d’un naturel attentif, sur ses gardes, mais en la présence de Castiel, dans la chaleur rassurante de sa chambre, il laissait l’emprise qu’avait sur lui son éducation pour se fondre dans la douceur d’une étreinte confiante.

Le tambourinement frénétique et agité sur la porte met néanmoins fin aux rêves tissés par Trelor, faisant sursauter Anthim dans le lit alors qu’un homme entre, le visage sombre et l’attitude peu assurée. Il se lève, l’assassin, se drapant dans les draps pour s’approcher de Castiel, comme une ombre protectrice, plus par instinct que par réel danger.

Mais le danger est loin d’être celui qu’on croit.

Les mots du serviteur sont le signal de sa mort, le glas d’une terrible fin.

A peine finit-il de prononcer ceux-ci que le sang d’Anthim ne fait qu’un tour. Juste le temps de reprendre ses esprits, et déjà, ses mains trouvent le chemin de la gorge de l’homme, le poussant dans un geste de pure rage sur le sol pour le surplomber avec force et colère. D’un geste précis, il appuie sur le cou pour en couper l’apport d’air sans pour autant briser la nuque. Il le pourrait, il sait y faire et l’a déjà tant fait. Mais là, il ne désir qu’entendre le souffle se perdre dans la gorge de l’homme, voir les yeux se révulser, pulser de veines rouges qui éclateraient petit à petit. Il veut percevoir le dernier râle de sa respiration arrachée, le mouvement de ses muscles qui se crispent une dernière fois, le sursaut d’une vie qui s’échappe de son corps…

« Mon fils… est mort… COMMENT A-T-ON PU LE LAISSER MOURIR ! »

Nulle réponse ne viendrait jamais. Le corps sans vie du serviteur épouse désormais les formes du tapis, immortalisé à jamais dans une position de pure détresse, les mains et les jambes comme désarticulées, le visage couvert d’un voile d’horreur, la bouche dessiné d’une expression de peur. Quand enfin l’assassin retire ses mains du cou fin de l’homme, n’y demeure qu’une trace violacée, la marque de ses doigts tatouée à jamais sur une peau pâle. Une pâleur de mort. Le regard de l’erebien, quand il se tourne vers son duc, n’est que froideur, celle des glaces qui habillent les hautes montagnes d’Erebor. Tranchant, comme la lame qui ôte une vie.

« Je tuerais ce chien de Melsant. Non… non mieux. Je tuerais celui qui lui est cher, le plus cher… ce Mayeul. Et ensuite je torturerais Melsant. Je lui ferais payer l’enlèvement d’Arsène et sa mort. » Rictus de rage, si disgracieux sur le visage d’ordinaire si doux de l’assassin. « Il payera... oui il payera. » Il murmure ces mots, comme une litanie. Une promesse.

Ô Sombre Mère, donne moi droit à la vengeance, chuchote son cœur.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 30 Avr 2017 - 0:40

Tu dois trouver des réponses, t’es-tu dit, et tu en as cherché. Tu en as trouvé, également, mais tu ne sais pas si celles-ci te satisfont vraiment. Ne t’effraient-elles pas, en vérité ? N’es-tu pas effrayé de par ces nombreux mariages dont tu n’as aucun souvenir, si ce n’est celui avec Madeleine - et encore, celui de ce délire étrange propose que la charmante Belliférienne n’est pas ta duchesse ? C’est Mélisende, ta douce Mélisende, qui porte ce titre et cette couronne, et même si ton coeur a bondi de joie en lisant le parchemin attestant de votre mariage… il y a néanmoins quelque chose qui le serre, ce coeur, plus étroitement à chaque instant.

De toutes ces unions hors du commun, entre ta soeur, quelques connaissances plus ou moins amicales, une princesse ennemie et une morte, c’est pourtant ces fiançailles à Anthim qui te laissent le plus perplexe. Sadaqa. Pas plus d’Erebor que toi. Bel et bien pas duc, assassin couronné de mort et de sang, avec pour seules parures ces cordes dont tu devines qu’il est le maître, celle-ci glissant sur ses paumes et entre ses doigts, comme de tendres serpents aux mortels desseins. Marier Anthim. L’idée est… particulière, certainement, surtout que l’homme est ton beau-frère, par Levor. Non, définitivement, Alméïde n’irait pas imaginer une telle relation, entre vous, et à vrai dire… toi non plus.

Un battement frénétique à la porte te sort de tes fouilles, ainsi qu’Anthim de son sommeil. « Oui ? », demande ta voix méfiante, et tu te retrouves étrangement rassuré par la présence de ton fiancé, qui se rapproche de toi. L’homme qui entre porte sur son visage le masque du deuil et à sa bouche, des paroles qui résonnent sans que tu les comprennes.

Tu le regardes mourir sans bouger, sans qu’un seul sentiment t’étreigne à son égard, autre que la curiosité. Hypnotisé, immobile. Sur ta peau dansent de nouveaux frissons, une latente excitation, malsaine, sauvage. La mort parle à une part de toi, à un homme que tu tentes toujours de chasser, à l’ombre qui se réveille à chaque jour à tes côtés, attendant de profitant de ta vulnérabilité. De cet esprit toujours brisé et aujourd’hui de ce corps affaibli, accro aux substances qui t’ont déchiré. Ta tête pulse, demande, quémande, ta bouche s’assèche encore. Tu ne tiendras pas. Le messager meurt un peu plus à chaque seconde et tu ne bouges pas d’un cil pour le sauver, pour contenir la colère de cet homme qui t’a fait l’amour avec tant de tendresse, nouant autour de ton cou ces mêmes mains meurtrières. Autour de ta gorge, la marque de l’amour. Autour de la sienne, celle de la mort. « Mon fils… est mort… COMMENT A-T-ON PU LE LAISSER MOURIR ! » Tu ne peux rien répondre. Que ton souffle, un peu fort, que tes yeux noirs qui semblent vouloir dévorer chaque détail de la scène, de ce grotesque qui jamais ne te révulse. Duc civilisé, duc raffiné, qui cache si mal la bête sous sa peau fraîche et lavée, qui habille le prédateur de costumes, de velours et de satin, qui tente de déguiser une panthère en chat de salon. « Je tuerais ce chien de Melsant. Non… non mieux. Je tuerais celui qui lui est cher, le plus cher… ce Mayeul. Et ensuite je torturerais Melsant. Je lui ferais payer l’enlèvement d’Arsène et sa mort. Il payera... oui il payera. »

Tuer Mayeul est une idée que tu ne condamnes pas, mais celle de tuer Melsant ne te ravit pas.

« Lorgol. » C’est une étrange certitude, qui te prend. Lorgol. Comme si la Ville aux Mille Tours avait chuchoté à ton oreille. Le mot est sorti sans que tu y réfléchisses. « Il doit s’être sauvé à Lorgol, afin d’éviter le châtiment qui sera sien. » Tu ne veux pas tuer ton frère, mais t’opposer au trépas d’un homme qui aurait apparemment enlevé ton héritier, le fils de ta duchesse et de ton fiancé (qui s’est définitivement fait aux coutumes cielsombroises, Mirta soit témoin), pour ensuite le laisser mourir risquerait de t’apporter nombre de problèmes. Tu préfères jouer le jeu, sans ciller, sans sembler douter. Arsène, Arsène, le petit Arsène protégé de ta Mélusine et de ta Mélisende, si adorable avec ses joues rondes et ses yeux vifs. Le petit de ta soeur et d’Anthim, celui qui devait reprendre ta couronne. Tu peux t’émouvoir, oui, de ces gens que tu ne connais pas, de ce garçon qui te semble si lointain, de ce monde inconnu. Tu peux trembler, oui, d’une rage factice. Tu peux te convaincre de mensonges jusqu’à les vivre, jusqu’à y croire, jusqu’à oublier ce qu’est vraiment la vérité. Tu t’approches de ton ennemi, glissant ta main sur sa nuque, dans ses cheveux, jusqu’à appuyer ton front sur le sien. « Promets-moi que je pourrai être là, Anthim, lui demandes-tu, le même métal que lui dans la voix. Le même danger qui rôde. Promets-moi. » Tu ne tueras pas ton frère. Le monde se réveillera bien avant tout cela. Il se réveillera, il marchera à l’endroit, il verra qu’il n’existe pas. Tu ne tueras pas.
Tu en as envie.

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 6 Mai 2017 - 18:13

Il regarde comme si rien ne le touchait, comme si cela ne l’effrayait pas. Pas que cela surprenne Anthim en vérité, il aime à voir cette froideur dans le regard de son amant, ce manque total d’humanité qui se retrouve parfois dans ses propres yeux. Les prunelles d’onyx font face à celle d’azur, elles se contemplent une seconde sans un mot, jusqu’à ce que le silence soit rompu.

Lorgol ?

Surprenant. Il lève un sourcil, Anthim, en regardant son duc. Et les explications qui sortent de sa bouche ne sont pas totalement folles. Oui, certainement qu’il ne sera pas resté en Sombreciel après la mort de l’héritier du duc. Il était tout désigné comme coupable, il devait fuir. Oui. Oui, fuit à Lorgol, Melsant, plonge directement dans le piège. Là bas, les fils et filles de la Confrérie répondraient à l’appel de l’Ecoutant de la Corde. A peine poserait-il un pied sur les pavés de la cité conquise qu’il finirait dans le caniveau, la gorge tranchée, le corps fracassé. Un sourire sombre se dessine sur le visage de l’assassin à cette perspective, et plongé dans cette idée, il ne perçoit pas immédiatement que son amant s’est approché. Sa main sur sa nuque, dans ses cheveux, fronts contre fronts. Ils s’observent à nouveau, mais le geste calme doucement la colère d’Anthim. Seulement en surface, car la tempête gronde, et seul la vengeance accomplie saura la faire cesser.

« Je te le promets Castiel. Tu seras même aux premières loges. »

Et d’un geste plus bestial, vif, d’une envie primale, il prend à nouveau les lèvres de son amant pour échanger un baiser brulant. Le feu qui vit en eux éveille tous les sens, jusqu’à les pousser à se retrouver encore une fois sur le lit, dans une étreinte plus passionnée que jamais.

Ils se vengeront, il le promet.

***

La journée bien entamée est source de bien des nouvelles. Pressé de préparer le voyage jusqu’à la cité des peuples libres, Anthim avait laissé son duc dans la chambre, s’éclipsant telle une ombre. Pourtant, à peine une heure s’était écoulée lorsqu’il revint, cette fois dans le bureau de Castiel où il savait qu’il trouverait celui-ci. Lettre à la main, il s’agissait d’un rapport sur la mort d’Arsène et quelques nouveautés qu’ils n’avaient pas encore eu l’occasion d’avoir.

« Regarde ça. » Lança l’assassin en tendant ladite lettre au duc. « Visiblement Melsant n’est pas le seul coupable dans cette histoire. Un autre devra payer, mais celui-ci le mérite depuis bien plus longtemps. »

Sur le papier, Castiel pouvait lire que Maximilien de Séverac, père de Melsant, avait sans doute envoyé quelque chose à Arsène. Une chose qui avait causé sa mort. Si Melsant – et la duchesse Mélisende – avaient prit la route de Lorgol, c’était pour le confronter. Mais une confrontation était beaucoup trop simple aux yeux de l’assassin. Après tout, Maximilien était connu pour ne guère apprécier Castiel. La rumeur voulait même qu’il soit l’un de ses plus fervents opposants et que la place de duc lui faisait grandement de l’œil. Un réel danger en somme.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 7 Mai 2017 - 5:51

Je te le promets Castiel. Tes ongles grattent, grattent, jusqu’à arracher la peau de tes avant-bras, jusqu’à laisser de longues traînées sanglantes le long de tes membres. Tu seras même aux premières loges. Sous tes ongles, chair et sang, mauve et sel, muse des peintres au coeur de tes paumes et aux abords de tes manches. Je te le promets. Encore. Castiel. Plus fort. Aux premières loges.
Encore.

Ta tête repose contre le bureau, froid sur ton front brûlant. Tu ne vas pas mieux. Tu ne comprends pas. Tu t’es déjà sevré et ce n’était pas aussi horrible. Ce n’était pas si terrible, si rapidement. La destruction était longue, minutieuse, autant que les rechutes. Cette fois, elle est rapide, un éclair, une tempête subitement déclarée. La mer qui se déchaîne et qui t’engloutit. Tu trembles, de froid, de chaud. Tu es incapable de travailler. D’arrêter tes pensées sur quoi que ce soit. Tu fixes les parchemins, les lettres, les livres, sans pouvoir en lire un seul mot.
Tu es si seul.
Tu voudrais ignorer ce qui demande toute ton attention. Tu n’as rien à faire, de ce Arsène mensonger, que tu ne connais ni de Mirta, ni de Joseï. Pourquoi t’y attarder ? Tu pourrais, devrais, tout laisser tomber. Tu as demandé qu’on prépare vos bagages pour Lorgol. Tu ne sais pas où est Césaire : on ne l’a pas vu depuis deux, ou trois, jours. Personne ne semble rien savoir, dans ce palais, et toi non plus, et tu t’es donc retiré dans ton bureau, quittant les draps encore chauds. À regret. Dégoûté. Terrifié. Tout cela à la fois. Tu as gratté tes membres, pour en faire partir le contact des doigts d’Anthim, celui de ses lèvres, de sa langue, de sa barbe, de ses dents, de ses ongles, de son sexe, tu as tenté de t’arracher la chair qui s’est tant délectée, qui encore réclame. Tu aurais voulu t’arracher les yeux, la langue, chaque parcelle de toi. Encore. Tu as réclamé. Plus fort. Tu as exigé. Castiel. Tu l’entends encore geindre. Derrière tes yeux fermés, il y a son visage, son extase. Superposé, celui de l’homme mort, sa langue violacée. Dans tes veines, ce désir brutal, exigeant, attisé par la mort, comme les animaux sauvages par le sang.

Tu te redresses vivement, aux pas furtifs de ton amant. Les sens aux aguets, irrités. « Regarde ça. Visiblement Melsant n’est pas le seul coupable dans cette histoire. Un autre devra payer, mais celui-ci le mérite depuis bien plus longtemps. » Tu peines à lire les lettres soigneusement calligraphiées et ce que tu en déchiffres te convainc, quelques instants, que tu as probablement mal lu. Maximilien, ton père, meurtrier d’Arsène ? Tu déposes ton front dans ta main, un oeil interdit encore posé sur la missive. Si ce n’est pas Melsant, c’est Maximilien. Si ce n’est pas Maximilien, qui donc ce sera ? Mélisende ? Mélusine ? Joséphine, puisque nous y sommes ? L’adorable Agathe ? Toi ? Tu secoues la tête. Ta voix est distante, mais ferme, ne laissant pas percer toutes les hésitations qui dansent dans ta pensée morcelée : « Soyons prudents. Une prime sur sa tête, pour ceux qui le retrouvent et nous le rendent. Vif. Ne pas tuer Melsant. Ne pas tuer Maximiliem. Tu dois vraiment tout faire. Il sera aisé de faire parler le véritable responsable. Un peu de torture n’a jamais tué personne. Un peu. Nous dresserons une liste des suspects potentiels. Je ne manque certainement pas d’ennemis, ni toi, ni ma douce Mélisende. Une autre de mes épouses, peut-être. Tu penses à Ljära d’Evalkyr et à son doux visage. Pas elle. Tu as vu sa soeur tuer, tu l’as vu faire chanter sa lame, mais pas elle. Les morts ne tuent pas. Peut-être est-ce même la Conférie. Un contrat, payé et exécuté dans ton dos. Vous ne pouvez vous fier à personne. Tu ne te fies pas à toi-même. Tu ne sais pas ce qu’il en est. Si tu rêves, si tu délires, si tu trippes, si tu meurs. Sors. Attends-moi à l’extérieur de la pièce. »

Tu le regardes partir, en silence, refermer la porte derrière lui. Le silence de la pièce est relatif. Tu respires si fort, tu t’agaces toi-même. Dans un des tiroirs du bureau, des sachets de satin délicat, emplis de poudre violacée, découverts lorsque tu t’es installé sur cette chaise, sur ce fauteuil, alors que tu cherchais ce qu’est ce Castiel inconnu dont tu as pris la place. Si doué pour feindre, pour jouer. Tu hésites, quelques secondes, avant que l’habitude prenne le dessus. Comme si tu n’avais jamais arrêté. Sur un miroir, la poudre versée, séparée soigneusement par la lame la plus affûtée, en longues lignes effilées. Un morceau de parchemin roulé. La poudre qui traverse tes narines, qui entre directement dans ton système, dans ton sang. Tu tousses, tu renifles, et quelques gouttes de sang descendent jusque sur ton menton, de ces vaisseaux sanguins éclatés par cet exercice trop souvent exécuté.

Tu sors de la pièce, enfin, et à l’assassin, tu adresses un large sourire, avant de déposer sur ses lèvres un baiser. Tu veux encore hurler. Tu veux encore que tout s’efface. Pourtant, tout se calme, alors que tes pupilles mangent entièrement tes iris sombres, alors que tes sens s’engourdissent et s’affinent à la fois, alors que le corps se délecte de ce qui lui manquait et que l’esprit se gargarise de ce dont on l’a privé, jusqu’à le scinder. En deux. En mille. « Allons-y. »

Une dernière fois.
Maintenant, c’est fini.

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 14 Mai 2017 - 1:20

Si rien ne laisse à penser que le duc a des réserves et des doutes, Anthim lui remarque tout autre chose. Le manque qui s’affiche sur le visage et les traits de son amant. Il ne devrait pourtant pas en être surpris, mais il s’étonnait quand même que son amant ne se fasse pas plaisir en prenant ce qu’il avait l’habitude de consommer : de la drogue. Il n’avança ce pendant pas plus loin dans sa réflexion, les pensées attirées par une affaire plus urgente et plus personnelles.

Soit. Il revenait bien évidemment à Castiel le droit de décider de ce qu’il souhaitait faire des sujets traitres à sa couronne. Et Anthim n’était pas du genre à lui reprocher. Par ailleurs, il approuvait l’idée d’une mise à prix, la chasse à l’homme avait ce quelque chose de très enivrant et amusant. Mais bien que l’assassin soit un homme patient, la vision même de son fils bien aimé mort ne cessait d’aviver sa haine et sa colère.

« Je doute que mes frères et sœurs de la Confrérie soient liés à ça. » En vérité, il n’y croyait même pas une seule seconde, mais son duc était en droit de s’interroger. Mais Anthim ne l’aurait pas permis, lui, le puissant Ecoutant de la Corde, amant de Castiel. « Pour le reste, une fois à Lorgol, il sera plus simple de mener l’enquête. » Grâce à l’Oracle et ses relations proches avec le Fils des Ombres, la Confrérie bénéficiait de toutes les informations qu’elle souhaitait, récoltées par les espions.

Aux ordres de son duc, il obéit, attendant à l’extérieur qu’il vienne le rejoindre. Le départ était pour bientôt. Quand Castiel finit par sortir, la différence est plus que notable, à commencer par ce large sourire qu’il aborde. C’est l’amant qu’il connaît, l’esprit embrumé et alléger par les puissantes drogues de Sombreciel. Ainsi, il n’avait donc pas besoin de s’inquiéter. Répondant au baiser, l’assassin suivit finalement son duc, empruntant un portail jusqu’à la cité des milles tours.

Une fois sur place, tout se passa très vite. Joueur professionnel sur son terrain, l’Ecoutant de la lame abandonna Castiel dans la tour de Sombreciel, lui conseillant de ne pas se risquer à l’extérieur pour l’instant et d’attendre son retour. Il ne comptait pas être long, mais il avait besoin de s’entretenir avec l’Oracle et ses hommes. Même si la tête de Maximilien se voyait être mise à prix, Anthim ne comptait pas laisser une chance à celui qui avait sans doute commandité la mort de son fils. Son pauvre Arsène, si innocent, il ne méritait pas un funeste sort comme celui-ci. Mais puisqu’on l’avait renvoyé à Sithis un peu trop tôt, l’assassin ne négligerait pas les moyens pour se venger. Obtenant l’accord et l’aide de l’Oracle, il eut non seulement confirmation qu’aucun enfants de Lida n’avait à voir dans cette affaire, qu’il aurait les informations demandées sur les ennemis de Castiel et une liste de suspects potentiels, et un certain nombre d’assassins pour traquer le principal suspect. Vif, Anthim l’avait bien précisé. Il voulait jouer avec la vie du criminel avant de l’envoyer dans la mort.

Lorsqu’il revint à la tour de Sombreciel, pourvu des informations qu’il voulait, il eut néanmoins une bien mauvaise surprise.

« Castiel ? »

L’appela-t-il plusieurs fois, mais il n’était ni dans un salon, ni dans une chambre ou dans son bureau. Et pas un seul putain de serviteurs capable de lui répondre. Qu’avait-il encore fait ?
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Castiel de Sombreflamme
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyVen 19 Mai 2017 - 6:21

La montée a été rapide, mais pas assez. Elle a été haute, mais pas assez. Surtout, elle n’est pas assez longue. Anthim est à la tour de la Confrérie Noire et toi, isolé dans celle de Sombreflamme, tu te sens déjà redescendre, avec horreur. Tu te drogues tant que les drogues n’ont sur toi qu’un vague effet, apparemment. Ce corps déjà usé des excès, malgré sa jeunesse. Tu as dit que c’était fini. Une dernière fois. Tu te l’es promis. Tu tentes de t’occuper, une bouteille de liqueur à la main, que tu ne prends même pas la peine de verser dans un verre, ou de diluer dans un quelconque autre liquide non alcoolisé. Peux-tu vraiment être dans un pire état que celui général dans lequel tu es déjà ? Tu en doutes, alors tu t’en fous. Sans finesse, tu retournes les tiroirs des meubles de ta chambre, de ton bureau, tu ouvres les armoires et vides au sol leur contenu. Des verres se cassent, ses objets se fêlent, mais peu t’en chaut, Tout ceci ne t’appartient pas. Ce sera à l’autre Castiel, de s’occuper de cela.

Tu es hors de ton corps, déjà.

Des lettres. Mon frère bien-aimé, lit-on sur le parchemin, mais le nom qui signe n’est celui d’aucune de tes soeurs, mais bien celui de Joséphine. Mon tendre duc, étire la main d’Anthim. Des cadeaux, des vêtements, des bouteilles. De la drogue. Partout. Tu la verses sur les tapis, tu la sèmes sur les vêtements que tu piétines, tu la lèches sur le bout de tes doigts. Aucun chat. Aucun feu. Tu te fais une autre ligne, pour ne pas t’attarder à ces faits impensables, qui t’oppressent et se ramènent constamment à toi. Aucun Familier. Aucune magie. Il est mort. Impossible. Roc-Épine. Aurais-tu osé ? Tu ressentirais le gouffre, pourtant, tu en es sûr. Tu vivrais avec en toi une coupure, une blessure, impossible à guérir. Il n’est pas mort, car il n’a jamais été là. Par une des fenêtres, tu tentes d’apercevoir la tour de la Rose Écarlate, que tu connais par coeur, mais tu ne la vois pas. Tu as beau la chercher du regard, elle n’apparaît pas, et jamais l’illusion ne se dissipe. Tu dois aller voir par toi-même ce qu’il en est. Les recommandations de ton fiancé te reviennent en tête. Ne pas sortir, surtout pas seul. Attends-moi, mon amour, l’a-t-il prévenu, avant de quitter pour la sombre tour de pierres noires, monolithe immuable au coeur de la Ville Libre. L’idée, pourtant, t’obsède, et tu ne résistes pas longtemps avant de sortir de ta tour, caché sous une cape, à la recherche de la tour de la Rose Écarlate. De sa magie, de son ombre, de son appel rassurant, et tu t’apprêtes déjà à sentir Hypérion se réveiller au fond de ton esprit, au détour d’une rue, d’une ruelle, de quelques pavés.
Tes pas, pourtant, ne te mènent qu’au néant. Là où devrait se tenir le quartier général des héros d’Arven, rien. Que des tours anonymes, inconnues, où tu ne peux pas entrer. Tu cherches encore, pourtant, tu retournes sur tes pas. Peut-être t’es-tu trompé de chemin ? Peut-être es-tu trop soûl, trop fait, pour te repérer ?

Tu t’échoues contre une tour. Celle de Vifesprit. Essoufflé. Tu as couru. Quand ? Tu ne sais pas. Tes jambes flageolent, faiblissent. Tu t’écrases au sol, recroquevillé contre la porte. Le coup de ta tête contre celle-ci interpelle l’intendant en charge des lieux, qui s’inquiète de voir son duc en un tel état. Votre Grâce, tout va bien ? Puis-je vous aider ? Tu bredouilles que tu dois retourner à ta tour. Tu te sens mal. Anthim t’attend. Bien sûr, Votre Grâce. Tes yeux noirs se fixent au loin, vers des colonnes de fumée qui s’élèvent vers le ciel, au-dessus de ce que tu sais être la forêt qui borde la ville. Tu interroges l’intendant, qui a fait mander guerriers et domestiques afin de t’escorter jusqu’à ta tour, pratiquement voisine de celle-ci et pourtant si loin à cet instant. On te répond qu’un étrange campement de romanichels s’est établi, depuis le début d’avril, mais que nul ne connaît encore leurs revendications. Académiciens frustrés, nobles en déroute, catins quelconques, qui sait ?

« Laissez-moi », exiges-tu subitement, et tu te défais des attentions inquiètes de tes sujets. Une étrange conviction t’a pris, au fur et à mesure que l’homme a parlé. Tu cours jusqu’à la tour de Sombreflamme et quatre à quatre, tu gravis les escaliers jusqu’au bureau. Anthim est là, comme un phare à la lumière noire, exultant une aura sombre et gluante qui t’attire bien trop pour ton propre bien. Tu te cognes pratiquement contre lui, dans ton enthousiasme soudain, une lueur de folie dans tes prunelles immenses. « Anthim ! Anthim, Anthim, Anthim… je sais où ils seront. Aucune question quant à l’identité de ce ils, que vous êtes venus chasser jusque dans les terres du Nord. Le campement… la forêt. Il y a, un campement. Près de l’Académie. Tes pensées désordonnées se font violence, se fracassent les unes contre les autres, désireuses de toutes jaillir en même temps. Je sais… je le sens, Anthim. C’est, c’est là. Crois-moi. » Tu le supplies presque. Tes mains le caressent, le cherchent, se perdent dans son cou, dans ses cheveux, le retiennent si étroitement contre toi, comme si tu tentais de te fondre en lui, dans cet inconnu que ce Castiel étranger sait aimer. Il l’aime, il l’a fiancé, cet Anthim, ce Castiel, tout comme tu l’as fait de sa soeur. Il veut l’épouser, à son poignet tatoué passer un bracelet. Le tien résonne, tinte de toutes ces épouses que tu ne connais pas, alourdissent ton bras. « Crois-moi, ils seront là. » Tu lui as désobéi. Tu es sorti sans lui. Tu veux courir jusqu’au campement. Tu veux savoir s’ils sont là. Si l’autre Castiel est là. Alméïde. Madeleine. Mirat. Hypérion. « Crois-moi. »

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyDim 21 Mai 2017 - 19:51

Mais où est-il ?

Anthim lui avait pourtant dit – ordonné presque – de ne pas sortir de la tour sans lui. Même s’ils résidaient à la Tour de Sombreflamme dans la Ville Haute, les lieux restaient notoirement dangereux. Très dangereux. Il était bien placé pour le savoir, l’Ecoutant de la Corde, et c’est bien une réelle inquiétude qui lui dévore le cœur. Il cri, l’assassin, il ordonne et insulte même les serviteurs des lieux de ne pas avoir su garder un œil sur leur duc. N’ont-ils pas conscience du danger ? Doit-il lui même faire tout le travail ? L’envie de tous leur faire payer ne manque pas de lui titiller l’esprit. Et si jamais son amant devait avoir ne serait-ce qu’une égratignures… Anthim ne donnait pas cher de leur peau.

C’est avec soulagement qu’il entend les portes s’ouvrirent avec force et fracas et le pas pressé dans les escaliers. Une agitation qu’il reconnaît sans peine. Et quand Castiel entre dans le bureau pour se ruer sur lui comme l’on s’accrocherait à une bouée, c’est possessif et puissamment que l’Ecoutant le prend dans ses bras et le serre contre lui. Et toute envie de l’engueuler et s’énerver contre lui s’éclipse lorsqu’il croise les yeux noirs presque fous. Elle murmure avec autorité, la voix de l’erebien, chaude à l’oreille de son duc, serrant contre lui le corps fragile et frêle de Castiel. « Calme toi. » Répète-t-il, mais il n’écoute que peu. A force, l’agitation se transforme murmure, mais le sujet demeure. Il ne sait pas trop de quoi parle son amant, Anthim, mais il n’est pas du genre à ne porter aucun crédit aux paroles de son duc. Et s’il tient tant à lui faire voir quelque chose, à ce qu’il croit en lui, alors il est prêt à le suivre. Il a toujours été prêt à le faire.

Mais il a eut si peur qu’il se perdre et disparaisse.

Contre lui, il acquiesce, dévorant chaque instant aux contacts de l’homme qu’il aime, cette nécessité qu’il a à s’accrocher à lui. Mais sur ses joues, forçant à le regarder dans les yeux, il finit enfin par répondre, de cette voix rauque et chaude, peut-être un peu sévère.

« Je te crois. Tu sais que je te crois toujours. » Vrai. D’un baiser, il vole à ses lèvres le souffle qui les franchit, l’empêchant de prendre la parole. Tout contre elles, il reprend. « Nous irons, je te le promet. Mais avant… » Mais avant… D’un geste, il pousse Castiel sur le bureau, se fichant au passage de renverser les documents et babioles qui s’y trouvent. Violemment, il le plaque dessus, saisissant les mains qui pourraient se rebeller, bloquant les jambes qui pourraient ruer, appuyant de son corps sur celui de son amant pour lui ôter toute possibilité de s’échapper de son contrôle. Froid et incisif est le regard de l’Ecoutant de la Corde, et toute la hauteur de sa colère se met à bruler dans les prunelles d’acier. « Je t’avais demandé de rester ici. Je t’avais ordonné de ne pas sortir ! » On n’ordonne pas à un duc, et moins encore à celui de Sombreciel. Ca, Anthim le sait bien, mais peu lui importe, car la poigne de ses mains se resserre, son visage s’assombrit et se rapproche de celui de Castiel. « Tu aurais pu finir la gorge tranchée dans une ruelle, tu le sais ça ?! » L’idée même que cela arrive l’angoisse et le révolte. Il doute que le message soit passé mais il finit par relâcher son amant dans un soupir, la pression accumulée s’échappant doucement.

« Je ne supporte plus cette situation Castiel. » S’il s’était éloigné de quelques pas pour reprendre son calme, l’assassin franchit à nouveau la distance qui les sépare. Peu importe n’a pas le temps de suivre ses pensées, car l’influence de Sombreciel a bien prit le pas sur l’erebien. D’un geste, il l’embrasse passionnément, ses mains se perdant dans la chevelure sombre. « Je ne supporte plus de ne pas pouvoir t’appeler mon époux et te protéger de ma vie à chaque instant. Je veux que l’on avance la date de la cérémonie. Marions nous aujourd’hui. Ce soir s’il le faut. » Les mains glissent lentement, se perdant sur les hanches fines de son duc, son regard se plongeant dans les prunelles ténébreuses. « Je te veux, je veux t’appartenir. » Souffle contre souffle, le baiser ne s’approfondit pas. « Je te promet qu’ensuite, nous irons où tu veux. Moi à tes côtés pour te protéger de quiconque te voudrait du mal. » Et les lèvres se posent, fiévreuses d’amour.
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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptyLun 22 Mai 2017 - 6:31

Tu es agité, des pieds à la tête, de cette certitude puissante qu’au campement, il y aura tout. Te calmer est difficile, impossible, tant que tu n’auras pas la réponse, ta réponse. Son autorité ne peut rien, contre ce corps rebelle et cet esprit pire encore, et tu sais que s’il refuse, que s’il t’empêche, tu désobéiras. Encore. Il le sait aussi, sans doute. « Je te crois. Tu sais que je te crois toujours. » Il te croit. Vous irez. Il te croit. Il t’embrasse, il te croit. Tu as un petit hoquet ravi et tes mains, fébriles, s’immobilisent dans les cheveux de ton amant, dont tu tentes de capturer les lèvres une autre fois - perdu. Pris par surprise, tu ne peux te débattre, t’échapper, de la prise puissante qui te pousse et te plaque contre le bureau, de ce corps qui te domine et te bloque. La peur monte, vive, soudaine, et au lieu de te débattre comme un diable, tu restes immobile, tu trembles comme une feuille, cloué par ce regard de glace. Tu as crû à une hallucination, à une torture, puis à la mort. Est-elle enfin venue, une fois tous les moments de plaisir passés ? « Je t’avais demandé de rester ici. Je t’avais ordonné de ne pas sortir ! » Tu devais sortir. Tu devais. il y avait la Rose. Hypérion. Il n’est plus là. « Tu aurais pu finir la gorge tranchée dans une ruelle, tu le sais ça ?! »

Serait-ce vraiment si mal ?
Que tu meures ? Que Sithis vienne te chercher, toi qui trop souvent l’a appelé, l’a réclamé, dans tes moments de délire et de souffrance ? Serait-ce si mal, que tu paies pour tout le mal que tu aies pu causer ?

Tu n’oses ni répondre, ni bouger, en attente qu’Anthim te punisse. Qu’il te tue. Tu lèves un peu le menton, exposant cette gorge déjà marquée de ses doigts, afin qu’il y passe la corde qui prendra ta vie, mais il te relâche plutôt. Tu te relèves, maladroitement, sans cesser de trembler. « Je ne supporte plus cette situation Castiel. » Oh, s’il savait ! S’il savait, oui… Tu ris, un peu, juste un éclat, triste. Tu ne supportes rien de tout cela non plus. Hypérion, j’ai besoin de toi. Il ne répondra pas. Il n’y a que toi. L’assassin revient à toi et passionnément t’embrasse, jusqu’à en perdre le souffle. Toi et Anthim. « Je ne supporte plus de ne pas pouvoir t’appeler mon époux et te protéger de ma vie à chaque instant. Je veux que l’on avance la date de la cérémonie. Marions nous aujourd’hui. Ce soir s’il le faut. Ce, ce s, soir ? Tu ne peux pas le marier. Pas maintenant. Pas ce soir. Pas jamais. Que te reste-t-il ? Ses mains sur tes hanches, sur ta taille. Les tiennes qui s’égarent sur ses épaules, contre son dos, jusqu’à ce que tu attrapes la paume dans laquelle se cache la Main de la Nuit. Tu as peur de l’homme collé contre toi. Peur de ce qu’il peut te faire, comme jamais tu n’as eu peur de ton homologue erebien. Je te veux, je veux t’appartenir. Je te promet qu’ensuite, nous irons où tu veux. Moi à tes côtés pour te protéger de quiconque te voudrait du mal. »

Peux-tu épouser cet homme ?
Tu ne l’aimes pas. Pas toi. Tu aimes Alméïde, jusqu’au firmament et plus encore. Tu veux aimer Madeleine, tu veux connaître chaque jour un peu plus cette femme qui est tienne et qui déjà porte votre enfant, tu veux qu’elle soit la duchesse que Sombreciel mérite, plus que tout. Tout ceci, cela dit, appartient à un autre monde. À un autre homme. Qui n’est pas toi.
Tu n’es pas l’homme amoureux de la princesse du désert. Ni celui marié à celle de la Guerre. Tu ne sais pas ce que tu es, qui tu es. Peux-tu épouser Anthim d’Erebor, que tu hais pour le tuer ? Dont tu as souhaité l’humiliation, la douleur, la mort, si souvent ? Peux-tu l’épouser, maintenant qu’il n’est ni duc, ni ton ennemi, qu’il est le seul sur lequel tu puisses compter ? Peux-tu l’épouser, alors que tu n’es pas toi et qu’il n’est pas lui ?
Qui es-tu ?

Tu l’embrasses, jusqu’à te perdre, jusqu’à ce que le goût du sang semble te réveiller. Tu as mordu sa lèvre, si fort, jusqu’à la fendre. Ta langue lèche le sang qui perle, doucement, puis tu souffles : « Oui. » Tout ceci ne t’appartient pas. Tu ris. Les bracelets dansent à ton poignet droit et le gauche se languit de sentir un peu de ce poids. Le rire se fait plus fort, ravi, puissant, et dans ses éclats chauds se retrouve un peu de l’homme que tu es vraiment. Un peu de ce souverain charismatique, sur le front duquel brille une dernière fois le fantôme du diamant de la deuxième couronne qu’il porte. Il ne répondra pas. Tu es perdu. Perdu. « Ce soir. Marions-nous ce soir. Nous… nous irons demain, au campement. » Tu as trouvé, dans les affaires de l’autre Castiel, un précieux bracelet mêlé d’or et d’argent. Deux têtes de serpent. Un oeil de citrine, un oeil d’améthyste à chaque tête. Tu l’as pris avec toi, mû d’un étrange réflexe. Tu savais à qui il était destiné. Tu sais à quel poignet le passer. « Sois mien. »

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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée EmptySam 3 Juin 2017 - 2:47


Intrigue 2.3 ♦ La Roue Brisée

Sujet clôturé

Bien joué, petits dragonnets !




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Message Sujet: Re: Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée   Autant en emporte le turban ♦ [Intrigue 2.3] La Roue Brisée Empty

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