Lucas est le fils d'un charpentier de la marine et d'une tisseuse de filets à pêche. A priori ils sont une famille basique sans histoire. Mais au fond c'est tout autre chose.
Madame de Bellevue était une jeune fille noble et lettrée quand elle rencontra un roturier aux bonnes manières. Il sut la séduire et il la détourna rapidement de sa famille si bien qu'elle fut mise de côté et reniée. Destituée de sa noblesse par sa propre famille, elle commença alors une vie de roturière avec Monsieur Doucécume.
Avec un nom de famille si poétique, elle était loin de se douter que l'homme qu'elle venait d'épouser, seulement un an après leur rencontre, n'était autre qu'un homme ayant l'appât du gain et qui devenait peu à peu alcoolique. Ahh sa bouteille de rhum, il l'aimait ! Plus que sa femme. Et encore bien plus que l'enfant qui allait naître de leur union... ou d'une autre. En effet, Madame Doucécume, anéantie par ce mariage qu'elle regretta rapidement, se laissa plusieurs fois tenter par la chair d'un autre. De qui Lucas est-il le fils? Cela est désormais une très bonne question.
En effet, Monsieur Doucécume n'avait jamais assez d'argent et il ne cessait de reprocher à sa femme d'être bien trop inutile. Lui mettant ainsi la pression au sujet de la survie de la famille, surtout avec un bambin à charge désormais. Il aimait aussi lui rappeler qu'elle avait tout perdu... Tout. Et puis il est rapidement devenu violent. Alors Madame Doucécume a eu besoin de fuir son quotidien dans les bras d'un autre. Plusieurs fois. Enfin, la question demeurera jusqu'à sa mort, car même si personne n'est au courant, elle, elle a une idée très claire de qui est le vrai père...
N’en doutons pas, Lucas aurait lui préféré avoir un autre père. Aussi alcoolique que brute, il le força, dès son plus jeune âge, à être utile. C'est ainsi qu'il lui enseigna les rudiments de la sculpture sur bois qu'il pratiquait lui-même comme un passe-temps. Lucas également. Car même si c'est un héritage de ce père qu'il déteste tant, cela reste un art qu'il apprécie et qui l'apaise lorsqu'il veut fuir les disputes et la violence de son paternel.
Mais vers l’âge de huit ans, assailli par les moqueries de son père, Lucas cessa tout simplement de parler. Seule sa mère eut le droit d’entendre à nouveau sa voix. Pour les autres, il ne parlait pas. Voilà tout. Aucune raison apparente pour ses camarades de jeu. Pour lui, cela devint un moyen de se protéger de la cruauté quotidienne qu’il vit au sein de sa famille. Personne ne sut jamais pourquoi il s’était soudain engagé dans cette voie.
Quant à sa mère, désormais enceinte de la future petite soeur de Lucas, elle lui donnait des leçons à la maison pour qu'il puisse être un minimum lettré et ainsi avoir une chance de s'en sortir mieux qu'à présent, mieux qu'elle. Elle aurait tant aimé qu'il grandisse dans un autre environnement. Et d'autant plus avec l'avenir que lui réservait son père.
La surprise arriva 9 mois plus tard. Lucas avait neuf ans et sa mère accoucha finalement de faux jumeaux. Une fille et un garçon. Ceux là étaient de nouveaux bouc-émissaires ce qui laissa un court, très court répit à Lucas. Du moins, s'agissant des moqueries concernant son défaut de langage...
Le jour de ses treize ans, comme une prophétie bien chronométrée, une énième dispute éclata dans le cocon familial entre sa mère et son père. Des noms d’oiseaux fusent, des moqueries, des vérités que l’on ne digère pas facilement et de la violence encore. Excédé par tout cela et se sentant totalement impuissant, Lucas fuit à nouveau la maison pour se réfugier sur la côté. Il hurle toute la rage qui le submerge et la tristesse inonde ses joues alors que son poing heurte violemment le sol. Un craquètement se fait alors entendre. Puis un autre et il se craquelle en divers endroits autour du poing du jeune garçon. Il s'effrite légèrement sous ce poing à première vue si frêle. Sa magie fait surface.
Ce jour-là, quand Lucas rentre à la maison et explique ce qu’il s’est passé à sa mère qui lui demande s'il va bien alors qu'elle voit le sang glisser le long de sa main, celle-ci se résout à une énième bataille. La bataille qui mena Lucas à l’Académie.
Il accueillit ce changement avec positivisme. Un nouveau départ s'offrait à lui et il comptait bien en profiter. Il s’arrangea d’ailleurs pour rester sur place et ne plus jamais rentrer chez lui à Ansemer. Sauf pour les vacances car il n'avait pas le choix. Mais il aimait étudier, il aimait le calme apparent de ce lieu de savoir et de magie surtout. Et il se découvrit alors une passion pour l’apprentissage. Il put enfin s’ouvrir au monde et découvrir ce qui le faisait vibrer : l‘idée de pouvoir protéger le monde des menaces extérieures. L’idée d’une justice qu’il pourrait rendre, la justice que lui n’a jamais pu avoir, la justice à laquelle trop de gens échappent. Le petit garçon apeuré devint alors un jeune homme déterminé et fidèle à ses nouveaux principes. C’est ainsi qu’à l’âge de 18 ans il intégra la Caserne comme Cadet. Toujours « muet » il y rencontra d'autres cadets desquels il attisa une nouvelle fois la curiosité de part son côté plutôt solitaire. Il fit également la rencontre de sa dragonne, Rêveuse. Leur lien fut tout de suite fusionnel. En effet, encore maintenant elle est la seule a le comprendre parfaitement, elle parle beaucoup avec lui. Ils se sont finalement rapidement domptés et agissent dans une parfaite osmose. Elle comprend ce qu’il est et ses souffrances et c’est d’ailleurs la seule avec laquelle il exprime son côté tactile et doux.
Dans le même temps, il rencontra également son familier. Une chouette du nom de Nocturne. Il l'avait déjà remarquée et ils s'étaient contentés de s'observer, jusqu'à ce fameux jours où elle pénétra son esprit. C'est ainsi qu'il se lièrent, par un contact visuel et une approche en douceur. C'est elle et Rêveuse qui sortent peu à peu Lucas de sa solitude et le poussent à se lier et se dépasser.
C'est ainsi qu'à la caserne, Lucas est extrêmement fidèle envers son capitaine. Il croit en lui, il croit en son commandement. Par contre, si un jour sa confiance est trahie, il ne sera assurément plus le même. Mais il est aussi fidèle envers ses camarades, c'est pourquoi il n'hésite pas à faire la navette, de temps à autre, entre la caserne d'Ansemer et celle de Lorgol pour y retrouver d'anciens compagnons d'apprentissage.
Il est aussi un compagnon de vol sur qui l'on peut compter et toujours aux aguets pour aider les autres chevaucheurs tout comme les innocents.
- Livre II - trame alternée:
▬ TRAME ALTERNÉE (Intrigue 2.3 La Roue Brisée)
→ Dans cette réalité Lucas est né au sein de la cité neutre, Lorgol. Noble, et Savant, il souhaite devenir un grand herboriste. Adieu le père alcoolique, bonjour le père décédé il y a quelques mois en lui léguant son herboristerie.
Mais tout cela a fini par sonner faux. Il a croisé des personnes qui lui ont permis de se souvenir. Ce qu'il vivait n'était pas réel et il s'est éveillé le 16 mai. Il se souvient donc de ce qu'il a vécu dans la trame alternée à partir de cette date. Et depuis, la réalité à refait surface et il a cherché à comprendre et à sortir ses amis de là, sans succès. Il aurait fallu qu'il sache ce qu'ils sont devenus. Il a choisi de se souvenir.
Es-tu serein à l'idée d'altérer le passé, ou est-ce que cette perspective t'inquiète ?
• Altérer le passé ne devrait pas être possible. Altérer le passé c'est également opérer à des changements dans le présent. Des changements que nous ne contrôlons pas forcément et qui peuvent nous détruire aussi bien que nous sublimer. Mais non Lucas ne risquerait jamais le pire pour essayer d'avoir le meilleur. C'est trop dangereux. Il préfère vivre avec ce qu'il a plutôt que d'essayer d'atteindre l'inatteignable au prix de vies ou même du chaos.
Décris ta vie alternative dans la trame temporelle alternée de ce chapitre, 2.3 La Roue Brisée.
• Dans cette réalité Lucas est né au sein de la cité neutre, Lorgol. Noble, et Savant, il souhaite devenir un grand herboriste. Adieu le père alcoolique, bonjour le père décédé il y a quelques mois en lui léguant son herboristerie.
Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ?
• La Cité des peuples libres a ouvert l'esprit de Lucas sur le garçon qu'il est vraiment. Ce n'est pas chez lui, clairement, car lorsqu'il est à Lorgol, l'océan d'Ansemer lui manque, la côte lui manque, mais ici, à Lorgol, il se sent libre. Étonnamment libre. Et c'est donc naturellement qu'il partage son temps entre la Caserne et Ansemer.
La Chasse Sauvage est libérée et arpente librement le continent. Qu'est-ce que cela t'inspire ?• De l'incompréhension d'abord. Pourquoi arpente elle la continent et comment a-t-elle était libérée? Quand cela va-t-il finir, Mais aussi de la peur, pour mes proches et pour moi évidemment. Je ne dors plus que d'un oeil désormais. Et je crois que je n'ai jamais été plus protecteur que depuis la libération de la Chasse Sauvage. Malgré tout,je ferai ce que l'on me demande et ce que l'on attend de moi. Chasse Sauvage ou non je reste un Chevaucheur.
Une trêve hivernale a été déclarée entre Ibélène et Faërie. Comment ton personnage voit-il la guerre entre les deux empires ?•Je ne comprends pas la guerre. Elle n'apporte que désolation, pertes et tristesse. Elle bouffe le peu de vie que l'on a souvent au nom d'une personne, d'une idéologie ou autre... Quoi qu'il en soit les raisons sont souvent futiles. pire nous nous battons pour une cause qui n'est souvent pas la nôtre parce que nous avons juré de protéger nos proches et la population en générale. La trêve, je l'accueille donc avec reconnaissance. J'estime que nous devrions unir nos forces pour vaincre l'ennemi commun plutôt que de nous déchirer et d'empirer le conflit à chaque mouvement stratégique. Mais je suis un grand rêveur et je suis conscient que mon optimisme ne sera jamais récompensé. Du moins, c'est très peu probable.
Que penses-tu de Lorgol, la ville aux Mille Tours ? Est-ce que tu t'y promènes sereinement ou est-ce que la capitale des peuples libres t'oppresse ? • Mon ressentit lorsque je suis à Lorgol est double. D'abord je me sens oppressé parce que je suis un garçon du bord de mer et que je me sens comme étouffer ici. D'un autre côté, j'ai l'impression que tout est possible à Lorgol et je sais que je peux y faire ce que je veux. Je n'ai pas les mêmes obligations qu'en Ansemer. De même, à mes yeux c'est une ville de rencontres autant que de débauche ou de découverte.