[ANIMATION • En Attendant la MàJ #1] Entre kilt et jupon

Tu avais dit que tu serais partie au lendemain du changement d'année. Mais il y a eu cette maudite soirée tourmentée, un pari stupide et... te voilà. Marchant à petits pas dans la chambre endormie pour y dérober un trophée de prix : le kilt d'un Outreventois. Une bravade inconséquente, tu t'en sais parfaitement capable. Après tout, il n'est aucun besoin de d'avoir été consacré par la Cour des Miracles pour être habile de ses mains. Ruminant cette pensée autant que ton envie de l'emporter, tu t'es donc glissée jusqu'au lit du premier que tu aies croisé, le délestant en douceur de son vêtement avec des gestes experts que Mélusine elle-même ne pourrait renier.
Et ton trophée en main, te voici prête à repartir d'un pas guilleret. Quand un braillement impromptu te fige sur place. Il faut dire que la petite pièce semble subitement silencieuse, après la cacophonie des ronflements sonores de ta victime. Victime qui te regarde, l’œil mal éveillé, la bouche de travers.

Une seconde d'hésitation. Tu te retournes et lui adresse ton plus grand sourire. « Service d'étage, bonsoir ! » Avant de filer à toutes jambes vers la porte restée ouverte.

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Le ronflement du rouquin aurait pu réveiller un mort. Mais lui dormait paisiblement, l’esprit perdu dans un rêve incontestablement merveilleux. Son sommeil était bien trop profond pour qu’il puisse sentir quoi que ce soit. Même les doigts furtifs d’une voleuse autour de sa taille, entreprenant de dénouer son kilt avec des gestes qu’il aurait certainement jugé plus qu’habile dans un autre contexte. Soudain, un beuglement strident résonna dans toute la chambre. Le cœur battant dans sa poitrine, tous les sens en alerte mais encore à moitié endormi, Ambroise se redressa d’un geste, sentant pourtant que quelque chose lui manquait. Mais quoi ? Il scruta la chambre. La fenêtre d’où sortaient les cris. Puis bientôt il sortit de la brume du sommeil, captant le regard d’une femme portant un tissu étrangement familier à la main. Il plissa les yeux une nouvelle fois, se frottant un œil avant de remarquer qu’elle tenait son kilt. Et qu’il était littéralement cul nu ! Sans même chercher à cacher sa nudité, bien trop furieux qu’on lui ai volé son bien, il stoppa la fuite de la jeune femme en tendant une main. Un souffle d’air frais envahit la chambre, claquant la porte tout en la maintenant soigneusement fermée. « Depuis quand le service d’étage vole les vêtements de ses clients ? » Il s’approcha d’elle rapidement, cherchant à récupérer son précieux kilt. Son préféré. « J’espère que vous avez apprécié. »

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Comment se débarrasser d'un Outreventois cul nu, passablement échevelé et visiblement furieux ? Au cours de ton apprentissage, tu t'étais déjà retrouvée dans bien des situations compliquées mais jamais aussi farfelues. Les pensées circulant à vive allure, cherchant une faille pour s'extirper de là, tu serres machinalement ton bien contre ton cœur. Oui, oui. Ton bien. Après tout, puisque tu l'as dérobé... il est à toi maintenant, non ? Enfin, encore faudrait-il que tu sortes d'ici sans heurts.
Sans perdre ton sourire, tu brodes un semblant d'explication : « Du vol ? Ah mais monsieur, pas du tout ! Votre suspicion me brise le cœur ! Je suis seulement envoyée pour collecter les vêtements de nos clients afin de les rafraîchir pour votre départ ! La tenancière ne vous en rien dit ? » Une main sur le cœur pour accentuer le côté dramatique de ta déclaration qui... ne tient qu'à moitié la route, soyons honnête.
Tout en babillant, tu observes les alentours. De toute façon, il n'est guère d'autres sorties que la porte et la fenêtre. L'une plus prévisible mais plus sûre, l'autre plus dangereuse. Le gratifiant d'une œillade appréciatrice, tu minaudes quelques mots taquins « Ah, pour sûr Monsieur, j'ai déjà vu spectacle moins attrayant ! J'peux même vous dire que j'en connais que'qu'uns qui se trouveraient bien aises d'avoir pareil attirail ! » et tu te rapproches doucement de la fenêtre jusqu'à te positionner juste devant. Qu'il fasse un pas et tu sautes. Avec son précieux kilt.

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La jeune fille se tient devant lui, un sourire revêche et faux à la fois, serrant de plus en plus son précieux kilt contre son cœur. Ah, la garce ! C’est pas qu’il aimerait récupérer son kilt, mais il commençait à avoir froid. Et se réveiller pour batailler avec une maudite voleuse qui avait eu une idée aussi stupide, ce n’était pas dans ses priorités. Il esquissa bientôt une moue peu convaincue devant son triste essai mensonger «  Collecter les vêtements hein ? » Il continua de suivre ses gestes du regard, la voyant peu à peu se mouvoir vers la fenêtre. Un frisson le parcouru, tandis qu’elle continuait de déblatérer son charabia, et de le reluquer. Elle n’avait pas froid aux yeux la garce. Lui, par contre, commençait sérieusement à avoir froid aux miches. Bien que sa remarque ne put que flatter son égo masculin, et qu’elle avait bien failli lui arracher un sourire, malgré la complexité de la situation. « Je sais que j’ai été bien doté par la nature, mais si tu pouvais me rendre ça, ça m’arrangerait. Ou je risquerais bien de perdre cet avantage. Tu voudrais pas que ça arrive n’est-ce pas ? » Attendrir une voleuse. Quelle connerie.  Mais il revint vite les pieds sur terre en le voyant prêt à bondir hors de la fenêtre « Ah non ! Tu ne bouges pas de là ! Rends-moi ce kilt ! » Le pire, c’est qu’il se sentait capable de sauter pour le reprendre.  

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Mais c'est qu'il essaye de l'attendrir, le bougre ! Quelle drôle d'idée. Tu pouffes de rire, le regard malicieux, une pointe d'insolence dans ta voix faussement apitoyée. « Pauvre chéri... T'as pas l'air trop informé alors j'te rassure, c'est nettement plus résistant qu'ça n'en a l'air ces p'tites choses là. Puis là d'où tu viens, il paraît qu'vous êtes habitués aux courants d'airs, alors ça n'devrait pas t'faire tant d'en effet. »
D'un coup d’œil par la fenêtre, tu jauges la distance qui te sépare des pavés. Un saut tout à fait réalisable. D'autant plus qu'est installée à mi-hauteur la toile protégeant l'étal d'un marchand qui devrait sans soucis résister à ton poids et amortir ta chute. Tu n'en dirais pas autant de lui, s'il venait à te suivre. « J'suis navrée, vraiment. J'peux pas te l'rendre. J'ai un pari à remporter, tu comprends... » Tu hausses les épaules, l'air fataliste.
Allez, trêve de plaisanteries, il est temps de décamper ! Tu t'assieds sur le chambranle de la fenêtre ouverte, prête à basculer de l'autre côté. Avant de filer, tu lui souffles un baiser, assorti d'un clin d’œil coquin. « À une prochaine fois, chéri ! » et de jeter un dernier regard appréciateur à son anatomie. C'est qu'il est quand même sacrément bien pourvu, l'animal !

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Le  rire de la jeune femme transperce l’air durant quelques instants, tandis que ses yeux s’accrochent indubitablement à sa partielle nudité. Les lèvres pincées, Ambroise l’écoute déblatérer ses sottises, ne lâchant guère le morceau de tissu du regard, tandis qu’elle jauge la distance entre la fenêtre et le sol. C’est qu’elle est déjà prête à bondir et à partir avec son kilt, la garce. Une sombre histoire de paris dit-elle, mais le mage s’avance déjà, le regard froid malgré l’amusement chez son protagoniste. Il ne trouvait pas ça drôle, pas drôle du tout. « Faut être vraiment con pour accepter un pari pareil, alors rends moi ça maintenant ! ». Il doutait pourtant que son coup de sang ne change quoi que ce soit, et seule la magie pouvait encore sauver son kilt, et son honneur. Se balader cul nu dans la rue n’était pas son objectif du jour – surtout avec le froid régnant à l’extérieur. Il se maudit intérieurement, alors qu’elle lui envoie un baiser tout en lui disant adieu. « Ah. Non ! ». Il se concentre déjà, plissant les yeux tandis qu’un nouveau courant d’air – plus fort que le précédent – ne traverse la pièce, se dirigeant droit vers la jeune femme. Il était mage. Autant utiliser cet avantage, non ?

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