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 Une bénédiction des dieux

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La Noblesse
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Jehanne d'Ansemer
Jehanne d'Ansemer

Messages : 336
J'ai : 33 ans
Je suis : Gouvernante des princesses erebiennes, dame de compagnie de Shéhérazade d'Erebor

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J'ai fait allégeance à : Erebor
Mes autres visages: Gauthier ; Martial ; Hector ; Meldred
Message Sujet: Une bénédiction des dieux   Une bénédiction des dieux EmptyLun 2 Juil 2018 - 16:46


Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Jehanne d'Ansemer

Une bénédiction des dieux

Parce que demain, il faudra vivre encore



• Date : 20 juillet 1003 au soir
• Météo (optionnel) : orageuse
• Statut du RP : Solo
• Résumé : Jehanne est de plus en plus faible, ces derniers temps. Le stress et de nombreux malaises n'aident pas le fait que son corps ait un peu plus de mal à chaque grossesse... Dont aucune n'a été menée à terme. Celle-ci ne fera pas exception.
• Recensement :
   
Code:
• [b]20 juillet 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3908-une-benediction-des-dieux]Une bénédiction des dieux[/url] - [i]Jehanne d'Ansemer[/i]
   Jehanne est de plus en plus faible, ces derniers temps. Le stress et de nombreux malaises n'aident pas le fait que son corps ait un peu plus de mal à chaque grossesse... Dont aucune n'a été menée à terme. Celle-ci ne fera pas exception.
   

   


Dernière édition par Jehanne d'Ansemer le Mar 3 Juil 2018 - 16:28, édité 2 fois
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Jehanne d'Ansemer
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Message Sujet: Re: Une bénédiction des dieux   Une bénédiction des dieux EmptyLun 2 Juil 2018 - 16:48

La pluie s’abat doucement contre la fenêtre. L’air est lourd, à l’extérieur, et l’orage gronde au loin. Le ciel est d’une couleur de colère, à travers les lourds carreaux : myosotis puissant, les nuages s’y amoncellent sans en détériorer la teinte. Elle est fermée, cette fenêtre. Les battants ne peuvent s’ouvrir, du moins pas complètement, seuls ceux du niveau supérieur pivotent pour permettre une forme d’aération. Ils sont situés trop haut pour être atteints de manière naturelle, de sorte que l’ouverture est hors de portée. De toute manière, aujourd’hui, il pleut sur Port-Liberté. C’est plus un orage de chaleur, qui est prêt à affronter le tumulte des vagues en contrebas, qu’un véritable déluge, mais ça reste tout de même quelque chose.
De toute manière, Jehanne n’a pas la force de s’échapper, qu’il fasse beau et que les fenêtres puissent s’ouvrir ou non. Depuis un peu moins d’une semaine, elle vit recluse à nouveau : seule, sans Océane qu’elle a empêché de venir vivre à ses côtés, la pièce où elle passe la majorité de son temps résonne de ses soupirs et du froissement de ses robes sur le sol. Il y a des jours où tout va bien, des heures où son corps est fort, où elle peut arpenter en long en large et en travers l’endroit. La plupart du temps, l’ancienne duchesse s’effondre avant d’avoir fait une dizaine de pas. Des fois elle se rattrape. Des fois non.

Personne n’est là pour assister à la déchéance d’une dame déjà meurtrie par la vie, qui n’avait jamais voulu s’élever.
Ce soir non plus, personne n’est là. Elle a refusé la nourriture : l’appétit ne lui vient plus, et même si elle se force pour son enfant, certains plats et certains repas refusent de passer. Elle pose son livre, un de ceux qu’on lui a faits passer, sur l’oreiller. Elle se redresse sur le lit tendu de draps frais, s’assoit en douceur. Une barre lourde cogne contre la peau de son front, la fait grimacer : manque de sommeil, manque de vitalité, manque de vie. Ses doigts se resserrent un peu sur les draps sous elle, touchant le matelas comme un support bienvenu pour l’aider à se redresser.
Son corps tout entier la fait souffrir. Peut-être les douleurs sont-elles normales – le duc n’a pas jugé bon de lui envoyer son médecin cette semaine. Elle s’inquiète quand celles-ci ne disparaissent pas, alors qu’elle se tient debout, vacillante comme une flamme dans le vent. D’ordinaire, les maux qui agitent son corps s’atténuent quelque peu quand elle se redresse. La fatigue joue sûrement avec ses nerfs et ses perceptions, raisonne-t-elle au fond d’elle-même, ou la peur continue d’avoir sur elle une emprise bien trop importante.

Car oui, oh, depuis une semaine, que de tourments et de sanglots ! Que de tortures ! La Lagrane ne pleure pas sa couronne ou son influence perdues, mais elle pleure son amant, dont elle n’a aucune idée de la situation ; elle pleure sa fille aînée, l’héritière d’Ansemer, qu’elle voudrait revoir pour la rassurer sur son sort – lui mentir, un peu. Lui dire que Bartholomé reste son père – ; elle pleure sa faiblesse, elle pleure son cœur mis à vif et à rude épreuve, elle pleure d’être tant passive et soumise aux sentiments comme on se laisserait attaquer par des serpents. Elle pleure parce qu’elle n’a que les larmes qui gonflent ses yeux, qu’elle n’a que les mots qui ne sortent plus, qu’elle n’a plus rien ni personne, qu’il a tout pris. Il lui a pris sa vengeance, pour des années d’indifférence et de ressentiment. Il lui a pris sa fille, il lui a pris sa vie, il lui a pris son premier amour et ses premiers soupirs, il lui a tellement pris qu’elle s’étonne encore de ne pas lui appartenir.

Que de tourments, quand la silence se renferme définitivement sur vous ! Jehanne comprend, un peu, la violence qu’elle a pu lui infliger, et sans le plaindre elle ne s’étonne même plus. Dans l’austérité de la pièce de plus en plus étouffante, la blonde enceinte de sept mois peine à former des sons et des mots. Elle ne veut plus retourner au silence. Elle n’y arrive plus. Pas quand il n’y a plus de but.
Pas quand tout est perdu.

Dehors, la pluie bat encore plus fort contre le carreau. Jehanne fait quelques pas. Le monde est sombre, bien sombre, les bruits feutrés emplissent ses oreilles et deviennent des sensations piquantes sur les bords de sa langue – et ces douleurs qui ne stoppent pas. Elle chancelle, se rattrape au battant de la porte – close. Ses doigts s’y appuient, se raccrochent à la poignée, son front se presse contre le bois clair. Les yeux fermés, l’impression que le monde autour va s’écrouler, elle s’efforce de respirer profondément.

Une autre vague la surprend, assombrit encore sa vision, et elle manque de s’effondrer. Elle n’y voit quasiment plus rien : panique, douleur, tout ça et ce qu’elle ne soupçonne pas encore. Puis ça repart. Lentement. Elle reflue, mais quelque chose ne va pas, et c’est cette impression qu’il y a un problème, quelque chose de plus dangereux, quelque chose de plus important, qui la pousse à rester debout.

C’est cette impression qui la pousse à frapper à la porte, de plus en plus fort, jusqu’à y tambouriner dans le silence de la soirée.
Les gardes en faction, du moins l’un d’entre eux, finit par ouvrir et la détailler. Elle n’a pas fière allure, l’ancienne duchesse. Elle ressemble à un fantôme frappé par quelque mal qui la reprend et manque de la faire s’effondrer. Le teint pâle, le corps qui se raccroche au mur plus qu’il en tient par lui-même.
« Allez me chercher un médecin. » La voix ne souffre pas de contradictions, pas de questions. Le garde en envoie un autre, visiblement quelque peu surpris par cette voix que, jeune, il n’a jamais du entendre… Et effrayé par la perspective que la future condamnée puisse leur échapper en mourant d’une maladie incontrôlée. Jehanne lui adresse un regard reconnaissant.
La vérité s’offre sous la forme de souvenirs, au fond, des souvenirs vieux de sept ans qui ont marqué son corps et la font frissonner. Mais c’est trop tôt. Bien trop tôt.

Elle ne peut pas accoucher, pas maintenant. Alors elle prie, furieusement, entre deux douleurs en attendant que l’on revienne, appuyée derrière sa porte. Elle prie que ça ne soit pas vrai, que ça ne soit qu’une blessure interne, mais pas son enfant, dieux tout-puissants, ce n’est pas l’heure, pas encore le moment.
Mais les immortels n’en ont que faire.

_____________________________________________________________________________

Lorsqu’elle s’est mariée, Jehanne a fait un vœu de silence. Pas un mot ne devrait sortir de ses lèvres en présence de son époux, jusqu’à l’annulation de ce contrat si contraignant qui les liaient. Lorsqu’elle s’est mariée, encore éprise de lui, qu’elle n’a pas pu ou voulu refuser, elle pensait respecter sa promesse.
Les dieux n’aiment pas que l’on plaisante avec les engagements. Lorsque l’on se voue à eux, lorsqu’on leur promet quelque chose, ils s’attendent à ce que les serments soient respectés, que le dû soit payé. Car ils peuvent tout reprendre, si vite.
Car sur les femmes et les hommes, ils ont toute emprise.
Nous sommes le matin du 21 juillet. Le jour pointe, glisse et se déverse sur la chambre d’une ancienne duchesse captive. En effleure les traits couverts de sueur, fait scintiller les larmes qui ont coulé. Le lit est un véritable champ de bataille. Elle respire encore.
Elle est seule.
Totalement seule.
Jehanne est étendue là, à la limite de l’inconscience. Son enfant – sa fille, est née une heure plus tôt. Il y a eu un cri. Le soulagement.
Puis ce silence. Ce terrifiant silence, qui déjà l’oppressait avant et maintenant la hantera pour toujours.
Sa fille est née il y a une heure. Morte il y a une heure.
Ce que les dieux vous donnent, ils peuvent vous le reprendre.

Jehanne de l’Ancre-Fleurie, alors d’Ansemer, a trahi. L’enfant qu’elle a porté, du moment où ses lèvres se sont ouvertes pour le défendre, ne lui a plus appartenu. A partir du premier mot formé en face de son époux, du regard de stupéfaction, de leurs paroles, la vie en elle n’a plus été réellement celle de sa descendance ; dès que sa bouche s’est entrouverte et qu’un son en est sorti, les dieux ont su.
Alors ils ont attendu.
Puis ils l’ont punie.
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