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 Oui, mais pourquoi?

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La Cour des Miracles
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Lancelot l'Adroit
Lancelot l'Adroit

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J'ai : 29 ans
Je suis : fabricant d'automate et mage de l'invocation au service de la Cour des Miracles

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Mes autres visages: Séverine de Bellifère, Marjolaine du Lierre-Réal, Liry Mac Lir, Anwar Sinhaj et Antonin de Faërie
Message Sujet: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyJeu 22 Juin 2017 - 16:02


Livre II, Chapitre 4 • De Glace et de Sang
Solveig de Sovnheim & Lancelot l'Adroit

Oui, mais pourquoi?

Quand il faut remettre une épée double à quelqu'un, mais qu'il y a contretemps



• Date : 23 juillet 1002
• Météo : Il fait un temps clair et agréable
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Solveig vient à la boutique de Lancelot pour récupérer son épée, à laquelle elle lui a demandé un pommeau spécial.  Or, le pauvre Lancelot est un peu pris au dépourvu devant un jeune enfant un peu trop curieux.
• Recensement :
Code:
• [b]23 juillet 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2343-oui-mais-pourquoi]Oui,
 mais pourquoi?[/url] - [i]Solveig de Sovnheim & Lancelot l'Adroit[/i]
Solveig vient à la boutique de Lancelot pour récupérer son épée, à laquelle elle lui a demandé un pommeau spécial.  Or, le pauvre Lancelot est un peu pris au dépourvu devant un jeune enfant un peu trop curieux.



Dernière édition par Lancelot l'Adroit le Jeu 22 Juin 2017 - 16:38, édité 3 fois
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyJeu 22 Juin 2017 - 16:03

« Pourquoi le jambon est salé? » demanda-t-il avec un air tout à faire sérieux.  C'était la millième question au moins de la journée.  J'avais hérité de ce petit gamin curieux pendant ma sortie au marché ce matin-là, pour quelques commissions nécessaires.  Dont justement l'achat de ce jambon que nous mangions ensemble sur une tranche de pain.  Un repas bien frugal, mais cela se mangeait rapidement, ce qui était parfait pour moi comme je préférais retourner rapidement à mon travail.  Si j'avais mon côté gourmand, je préférais le garder pour quelques rares occasions, mon œuvre étant l'unique régulateur de mon existence.  Si je partageais ma pitance avec cet enfant, ce n'était pas par invitation, mais plutôt par dépit.  Il m'avait suivi du marché, ponctuant le trajet jusqu'à ma boutique de questions sans fin, et avait passé le reste du temps à m'interrompre dans mon ouvrage, me posant des questions sur tout ce que je faisais.  Ce qui était fort embarrassant car je devais finir les derniers réglages pour l'épée de Solveig de Sovnheim.  J'avais reçu des nouvelles de sa part prévenant de sa venue pour venir chercher l'épée, elle m'avait demandé de rajouter un détail supplémentaire, un nouveau symbole d'appartenance dont elle t'avait joint le croquis à la lettre.  Mais toutes ces questions me retardaient dans l'avancée des dernières finitions.

« Pour préserver la viande plus longtemps.  Sinon elle devient avariée, » soupirai-je.  Je n'aimais pas parler autant, ce n'était pas dans ma nature.  Et dès que j'avais répondu à une question, une autre arrivait.  « Pourquoi elle devient avariée si on ne met pas de sel? »  « Ben parce qu'elle sera plus fraîche. »

Il se tut un instant pour prendre une nouvelle bouchée qu'il mastiqua longuement.  De mon côté, j'avalai rapidement les dernières bouchées de ce sandwich improvisé et secouai les miettes de pain qui avaient élues domicile sur ma chemise pour me remettre enfin au travail.  Tout devait être parfait pour la livraison de l'objet, tel qu'on me l'avait demandé.  Et ce n'était pas à ce rythme que j'y arriverais.

« Pourquoi tu manges si vite? »

Ce n'était pas possible.  J'allais finir par lui arracher la tête à ce petit garçon s'il continuait comme cela.  Ou alors à lui couper la langue.  Mais il m'avait semblé l'avoir vu dans courir à la Cour des Miracles et je songeai qu'il valait peut-être mieux pour moi d'éviter de lui faire du mal, on ne savait jamais.

« Parce que j'ai beaucoup de travail à faire et si tu pouvais bien arrêter de m'assommer de tes questions, cela m'arrangerait bien… » répondis-je avec lassitude.

« Pourquoi? »

Pour un peu, je me serais vraiment fâché, mais je me contins et poussai un long soupir exaspéré avant de répondre : « Parce que tu m'empêches de travailler et que si ça continue comme ça, je ne finirai jamais à temps ma commande et ça sera catastrophique, tu comprends? »

« Mais pourquoi? »

« Mais parce que c'est comme ça et maintenant tu te tais! » m'exclamai-je avec brusquerie, ce qui sembla effrayé un peu le petit mousse, âgé de tout au plus sept ou huit ans.  Je me sentis un peu mal de lui avoir causé cette frayeur et je passai une main sur mon visage, tâchant de reprendre mes esprits un peu.  Je ne pouvais pas continuer comme ça, j'étais en train de devenir complètement fou.  Et des larmes commençaient à apparaître dans les yeux du petit bonhomme et elles se mettraient rapidement à couler et inonder ses joues.

« Allons ne pleure pas, je voulais pas te faire peur, mais je suis un peu occupé.  Tu ne veux pas aller jouer avec tes petits copains? »

Ça ne sembla pas exactement le consoler, l'inondation menaçait toujours d'envahir son petit visage d'ange sous ses cheveux blonds d'or.  Peut-être était-ce la mer qui se reflétait dans le bleu de ses yeux?  Au même moment, j'entendis le bruit de la clochette de la porte avant de la boutique retentir.  Quelqu'un était arrivé.  Quel embarras!  J'étais seul avec un enfant en pleurs.  Et si on croyait que je l'avais malmené ce petit?  Alors qu'au contraire, c'était moi qui se faisait torturer.  Et quand je vis qui était entré, je me dis que je venais peut-être de mettre le pied dans ma tombe.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyVen 23 Juin 2017 - 10:46

Aujourd'hui était un jour particulier. Aujourd'hui l'Audacia ramenait certains d'entre eux au port de Lorgol pour les laisser prendre un portail droit sur Svaljärd.
Solveig faisait parti de ceux là.
Avec une reconnaissance toute relative, son premier pied a terre fut un émerveillement. Un sol qui ne bougeait pas, tout dure et tout fixe.
La pirate resta ainsi à contempler ses pieds pendant un moment, faisant appelle à ses souvenirs pour ne pas tanguer stupidement là ou ses jambes n'avaient pas à s'adapter à la houle.
Si Solveig apprenait à aimer la mer, elle continuait sincèrement d'aimer la terre. Malheureusement elle n'avait pas tout son temps devant elle, elle avait rendez vous avec un achat bien particulier et particulièrement onéreux.
S'assurant que l'argent économisé avec précaution depuis ses débuts sur l'Audacia se trouvait bien à l'intérieur de ses habits, elle se risqua a un premier pas, puis un second, jusqu'à ce qu'elle soit lancée sur le chemin de la Ville Haute.

Elle avait du temps avant que le portail ne soit réalisé puis payé, elle le mettait donc a profit en utilisant des chemins peux utilisés, cherchant à ne pas croiser un ancien collègue.
S'assurant de l'adresse qu'elle avait griffonné sur un bout de papier, Solveig souffla de soulagement quand elle reconnu la boutique où on l'attendait.
D'un pas décidé et pressé, elle poussa la porte avant de la refermer prestement derrière elle.
La boutique était un peu sombre, modeste mais sa réputation la précédait. À sa tête, Lancelot l'Adroit. Solveig n'avait pas fais appelle au premier débutant venu pour l'idée qu'elle s'était faite de sa petite commission.

D'un sourire éblouissant elle chercha l'homme à la tête du commerce pour le saluer. Ce qu'elle trouva sans trop de mal mais avec la surprise de le voir accompagner d'un jeune garçon qui était certainement prêt à éclater en sanglots.
Son sourire s'effaça pour regarder avec sérieux ce Lancelot qui se décomposait a sa vue. L'un prêt a pleurer, l'autre pas loin d'atteindre le désespoir, manquait plus que ça.
Ni une ni deux, la guerrière attrapa l'enfant sous son bras avec un « humpf » bien senti. Il pesait son poids le bestiaux.
De ses doigts fin, elle pinça doucement le nez du garçonnet.

« Ba alors, qu'est ce qui se passe ici. »

Oh elle n'attendait pas vraiment de réponse, elle essayait tout simplement grâce a une technique ancestrale d'empêcher cris et larmes. Choses dont elle se serait bien passé avec une journée qui promettait d'être longue.
Reportant son attention sur le fabricant de génie dont on lui avait tant parlé, elle déposa le gamin a bout de bras sur une table plus ou moins libre faute de pouvoir lui proposer une poignée de main.

« Solveig de Sovnheim, j'ai passé commande pour une épée à pommeau ciselé et lame double, ma commande est elle prête? »

L'enfant la regarda avant de demander avec innocence à l’artisan « pourquoi ? »
Qu'allait il répondre à ça ! Parce que ! Parce qu'elle avait envie d'une arme avec une histoire et avec une petite particularité qu'elle allait devoir apprendre à maîtriser.
D'une épée simple à une main pouvant se scinder en deux si elle décidait d'apprendre a en manier deux en même temps.

Les yeux brillants, elle ne put s’empêcher de chercher les yeux l'ouvrage.

« Elle est prête n'est ce pas ? »

Elle insistait, cette commande elle l'avait passé avant même de rejoindre la piraterie, c'était avec une lettre qu'elle avait demandé de rajouter un symbole représentant l'Audacia, plus prépondérant sur les deux autres , l'un étant pour la guilde des guerriers, l'autre pour les Skjaldmös..
Elle avait si hate de la montrer à Vira.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyDim 25 Juin 2017 - 15:03

Lorsque la femme attrapa le gamin, elle qui avait l'air si sévère, j'eus un peu peur pour lui, en même temps d'être soulagé qu'elle ne m'attrape pas moi.   Mais finalement, elle ne se contenta que de pincer le nez du petit ce qui eut le bon effet de bien vouloir le faire arrêter de pleurer. Enfin, il n'avait pas encore pleuré, mais cela n'aurait su tarder sans l'intervention de la jeune femme.  Lorsqu'il sembla bien certain qu'aucune crise de pleurs n'allait recommencer, elle reposa le petit monstre sur une table, pour me proposer une poignée de main que j'acceptai timidement.  C'était qu'elle m'en imposait, cette femme qui en un tour de main avait su maîtrisé l'enfant qui m'avait importuné toute la journée : il ne fallait pas l'embêter celle-là songeais-je avec appréhension.  Car l'épée n'était pas prête.  Enfin, si elle l'était, mais en même temps non.  Un œil expert remarquerait le manque de finition.  Le travail qui aurait pu être fait en plus sur l'association des différents symboles.  D'ailleurs, il m'avait fallu ajuster le tir lorsqu'elle m'avait demandé d'en ajouter un nouveau qui n'était pas prévu en premier lieu.  J'avais été un peu embêté par la question, j'avais déjà pratiquement fini, et j'avais un peu de mal avec les clients qui changeaient d'avis en plein cours de route. Néanmoins, il y avait une essence derrière tout cela qui m'avait fait simplement attaquer le travail en silence.  Oui, c'était fini, mais l'oeuvre d'un artiste ne sera jamais terminée, même à sa mort.  On peut toujours faire mieux.

Et lorsque la question fatale tomba, je me demandai si elle me pincerait le nez à moi aussi si je répondais que non.

Heureusement, il y avait ce petit bout d'homme qui trouvait que le moment était approprié pour poser une nouvelle fois sa fabuleuse question magique.  En espérant que la dame ne le prendrait pas pour mon fils.  Enfin, de façon générale, on me croyait souvent trop jeune pour être moi-même.  Alors être père, on ne devait pas penser cela de mois très souvent.

« Parce que c'est une cliente et on ne contrarie pas les dames… » tentai-je d'expliquer pour gagner du temps.  Mais il n'y avait en fait absolument rien à expliquer, aucun raison outre que c'était comme ça que ça fonctionnait dans le commerce, depuis tellement longtemps qu'il ne servait à rien de me poser la question, car je ne trouverais pas la réponse.  J'étais mage fabriquant d'automates, pas historien.

Et la dame reposa la question.  Je ne pouvais plus l'éviter.  J'haussai les épaules avant de lui annoncer sur un ton las : « Attendez un instant, je vais aller la chercher. »  « Mais pourquoi? » s'égosilla l'enfant, toujours perché sur sa table.  Je l'ignorai.  Parce que je l'avais dit, voilà tout.

Je revins rapidement, l'arme entre les mains.  Elle était solide et légère.  N'étant pas forgeron, encore moins apte à fabriquer des armes, j'avais fait faire les lames par l'un des forgerons avec qui je collaborais souvent.  Ma commande l'avait surpris, mais il s'était exécuté avec la compétence que j'attendais de lui.  L'épée était souple, maniable, pas trop lourde.  Elle serait confortable en main pour la jeune femme, j'en était certain.  J'avais monté le pommeau de mon côté et il s'était chargé de lier les lames à celui-ci.  D'apparence, il ne s'agissait qu'une arme ordinaire, mais lorsque l'on activait le mécanisme, la lame se divisait en deux partie.  Oui, c'était un travail délicat et expert qui avait demandé beaucoup de minutie.  Une fois le tout allié, il n'avait plus rester qu'à ajouter les finitions.  Et c'était là que je n'étais pas satisfait.  On pouvait se servir de l'arme, mais elle n'était pas encore assez belle pour moi.  Enfin, ce n'était pas à moi de juger.

« Voici, fis-je en la présentant à la jeune femme pour qu'elle la prenne, Comme demandé, la lame est séparable et les différents symboles que vous m'avez demandé servent à en activer les différents mécanismes.  Il y a en tout trois entités dans le pommeau, lesquelles s'assureront de maintenir les mouvements de la supplémentaires.  En activant ce côté, elle se divise et vous avez votre épée double, de l'autre, elle se remet en place et vous avez votre épée simple.  Et celui-ci, je n'en suis pas peu fier, gère la rotation complète à vitesse rapide de la lame.  Vous ne me l'aviez pas demandé, mais je l'ai ajouté avec le dernier symbole.  La lame est enchantée pour vous éviter, mais à votre place j'essaierais de me tenir hors de son chemin.  Je n'ai jamais réalisé quoi que ce soit en ce genre et je ne suis pas guerrier.  »

J'haussai les épaules : j'avais quelques doutes sur les réussites de cette entreprise, mais l'ajout du troisième symbole m'avait donner une idée et je m'y étais laissé aller.  J'avais expliqué de façon générale les fonctions de l'épée à la dame, maintenant il fallait lui apprendre que le chef d'oeuvre n'était pas prêt.

« Personne ne remarquera la division des deux lames, c'est le travail subtile d'un excellent forgeron, cependant… »

« Pourquoi tu dis deux lames? »

Il choisissait bien son moment pour m'interrompre celui-là…  Pourtant il avait su tenir sa langue tout à l'heure quand j'expliquais dans le détail ce qui n'était pas important.

« Eh bien parce qu'il y en a deux, seulement on n'en voit qu'une seule, c'est fait exprès, tu vois. »

J'espérais qu'elle attendrait la suite de mes explications avant d'essayer son nouveau joujou.


Dernière édition par Lancelot l'Adroit le Ven 4 Aoû 2017 - 14:46, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyDim 2 Juil 2017 - 16:42

Il semblait tout de même un peu jeune cet artisan miraculeux. Bien qu'habituée à ne pas juger le taureau sur ses cornes, après tout, elle s'était déjà mangée des raclées en sous-estimant des adversaires, Solveig ne pouvait s'empêcher de noter une certaine timidité et malaise.
Le travail était il trop compliqué ? Avait il rencontré des difficultés ?
Cet air juvénile ne cachait pas les doutes qui habitaient son regard. La jeune femme absorbait ses incertitudes comme une éponge, commençant à craindre le pire.
Il ne répondait pas à ses questions et ce fut avec résignation qu'il s'en alla chercher son ouvrage alors que l'enfant continuait sa litanie de pourquoi.

Solveig bien que beaucoup moins confiante qu'avant en entrant dans cette boutique, ne put s’empêcher de faire les gros yeux au gosse qui semblait déterminer à rendre fou L'Adroit.
Lorsque ce dernier revint, Solveig nota avec soulagement que ses pires craintes n'avaient pas lieu d'être. L'arme était belle et bien là et avait l'air plus ou moins complète. Au moins ressemblait elle a une épée.

L'homme lui présenta l'arme avec une certaine solennité, poussant la kyréenne à se pencher plus en avant pour détailler l'épée. Il expliquait les mécanismes avec une certaine décontraction qui dénotait une habitude, une capacité certaine de réaliser ce type de mécanismes.

« Reconstituer la lame sera t-il compliqué ? Est ce possible de le faire en plein combat ou cela nécessite t-il quelques minutes pour la remettre en place ? »

Oui c'était important, elle devait savoir si défaire les lames dans combat était un choix définitif. Le luxe du choix n'était en soit pas une règle obligatoire pour cet achat mais serait indéniablement un plus.

«Je ne suis pas certaine de comprendre ce que vous voulez dire par une rotation complète à vitesse rapide.Vous voulez dire que pour cette manœuvre, l'épée n'aura pas besoin de … moi ? »

Kyréenne ratée mais kyréenne quand même. La magie et elle ça faisait deux, elle n'avait jamais rêvé  de pouvoirs, se contentant très bien de ses propres capacités acquises avec naturel et sueur. Elle n'avait pour autant aucun problème avec les mages contrairement à beaucoup de ses paires mais elle ne pouvait pas pour autant dire qu'elle était parfaitement à l'aise à leur contact. Ils étaient très différents d'elle. Pour autant, elle ne les craignait pas, il suffisait d'un bon coup d'épée pour se rendre compte qu'ils saignaient comme les autres. Elle ne savait pourtant pas dire si ce rajout la ravissait ou non. Si elle comprenait ce qu'il lui racontait c'était un gros avantage mais elle allait devoir apprendre à composer pour la première fois de sa vie avec un sortilège intégré à sa panoplie de pirate guerrière.

« Va quand même falloir que je tente ça avant que je n'appuie dessus en plein combat »

Attentive, elle l'écouta parler des finitions mais fut agacée par l'interruption du monologue qui lui apportait l'explication du malaise qu'elle avait ressenti.
Posant une main sur le crane du gosse, elle exerça une certaine pression pour l'empêcher d'en placer une après l'explication sommaire de l'artisan. Chacun son tour et elle d'abord, elle voulait l'entendre finir sa phrase.

« Cependant ? ... »

Cependant elle était certaine que l'arme n'était pas terminée. Pourquoi un tel regard sinon. Ou alors il s'agissait du prix, peut être était il devenu très fluctuant après tous ces ajouts. D'un œil critique elle jaugea l'épée. La lame était un superbe ouvrage digne d'un grand forgeron possédant un fil parfait. L'agacement de son interlocuteur devait résider dans les détails, il était plus un orfèvre qu'un simple artisan. La guerrière pouvait respecter cela même si pour elle le travail était déjà exceptionnel. Elle osa pourtant demander la question qui lui brûlait les lèvres, honteuse de paraître telle une gamine impatiente.

« Je pourrais l'essayer quand même. »

Elle détestait que l'on interfère dans son propre "travail". Il était donc normal que ce soit lui qui lui donne le dernier mot.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyJeu 6 Juil 2017 - 10:00

Les questions volaient vers moi telle une nuée d'oiseaux.  Il faudrait y répondre, ce que je décide de faire en un seul bloc, ce sera plus simple, certaines réponses pourraient s'entrecouper et se compléter.  Si seulement j'arrivais d'abord à me débarrasser de celles du petit garçon qui n'était pas en manque lui non plus d'interrogation, sur à peu près tout ce qui pouvait lui passer par la tête.

« Alors non, la lame a absolument besoin de vous pour être maniée, ma magie ne permet pas aux objets de flotter d'eux même dans les airs. Pardonnez-moi mon lapsus, ne n'agit pas d'une rotation, mais bien d'une séparation. Le pommeau tout comme les lames peut se séparer en deux morceaux, ce qui vous offre la possibilité de manoeuvrer avec deux armes.  Ce qui n'amenuise en aucun cas la solidité de l'une comme de l'autre bien qu'elles soient plus fines. »

« Pourquoi il y a des dessins bizarres sur l'épée? »

« Parce que c'est ce que la dame m'a demandé.  J'allais donc poursuivre en expliquant le fonctionnement des… »

« Pourquoi elle veut des dessins sur l'épée? » renchérit-il me coupant dans mon élan.  Je n'arriverais jamais à tout expliquer correctement s'il ne voulait pas se taire.  Je pris le parti de ne pas répondre à sa question et de l'ignorer tout simplement.

« Donc, lorsque vous activez le mécanisme désigné tout à l'heure, la lame initiale, comme vous la voyez, se séparera en deux.  Vous noterez que pour des raisons pratiques elle est… »

« Pourquoi elle veut des dessins sur l'épée? » répéta le gamin.  L'idée de tester l'arme sur son cou me traversa l'esprit l'espace d'un moment.

« Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander.  Maintenant chut!  Laisse parler les grands!  Je disais donc que les deux lames ne se séparent pas exactement au centre dans une ligne directe, pour éviter qu'elles ne se fracassent.  Les poids sont toutefois équilibré, une suggestion du forgeron avec qui j'ai fait affaire.  Séparer la lame comme la ressouder en place ne demande encore une fois que quelques secondes.  J'ose me flatter qu'elle sera facile à manier et fluide en main. »

« Pourquoi elle est facile à manier? »

J'ignorai la question, ne pouvant décidément lui dire que c'était parce que j'étais un artisan infaillible.  Surtout quand je savais qu'il manquait un peu de travail d’orfèvrerie sur l'oeuvre.  Il était un peu honteux de présenter une arme inachevée à ma cliente, mais je n'avais que très peu d'autres options puisqu'elle était déjà là.  Et elle avait bien remarqué mon trouble un peu plus tôt.

« Vous pourriez bien l'essayer, elle est parfaitement fonctionnelle.  Néanmoins, il manque quelques ajustement au niveau du pommeau.  Ça manque un peu de finesse et ne me ressemble que très peu, j'ai été ralenti par un petit contretemps… » m'excusai-je avec beaucoup d'humilité.  Je jetai un regard à l'enfant, celui qui m'avait empêché de terminer les derniers détails, de peaufiner le travail déjà accompli.  Il ne m'aurait fallu qu'une heure ou deux de plus, mais être constamment interrompu m'avait cruellement retardé.

« Pourquoi elle est pas finie l'épée? »

Je le regardai, brûlant de lui dire que c'était entièrement de sa faute et que s'il ne m'avait pas enquiquiné avec tous ses pourquoi, je n'aurais pas manqué de temps pour faire tout ce que j'aurais voulu entreprendre.  J'étais un travailleur rapide bien que minutieux, mais je ne pouvais pas non plus faire de miracles, c'était impossible.

« Vous me voyez navré pour les inconvénients que cela pourrait vous engendrer.  Mais essayez-la et dites moi un peu si cela répond à vos attentes, » invitai-je la jeune femme, y joignant un geste de la main engageant.  J'étais confiant quant à la qualité du travail fourni sur le mécanisme, j'aurais seulement voulu enjoliver un peu plus le pommeau et ajouter un peu plus de finesse et d'élégance : une arme n'avait pas perdu le droit d'être délicate et belle seulement parce que sa fonction première était de blesser, voir tuer.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyLun 14 Aoû 2017 - 0:37

Elle avait conscience que son regard manquait de chaleur. Elle se connaissait assez pour savoir que la rigidité de son corps et de ses gestes ne mettaient pas d’emblée en confiance. Ou du moins ce n'était pas le cas quand la situation ne nécessitait pas une guerrière.
Elle aurait pu être née d'un seul bloc, taillée dans les glaces de Valkyrion, cette naissance aurait été plus poétique que celle qui était la sienne.
Et elle se savait aussi un peu rustre, pas assez éduquée pour comprend les subtilités de ces mages et savants qui peuplaient Arven. Mais elle n'en avait pas pour autant honte. Ses qualités étaient ailleurs, elle écoutait sereine cet inventeur lui expliquer sa méprise sans ciller concernant sa propre bétise.
Mais elle était heureuse d'entendre qu'une épée ne pouvait pas être maniée sans aide. Quelle aurait été sa place ici bas si la magie pouvait jusqu'à éclipser une vie entière consacrée au langage des armes et du sang ?

Les épées disaient il en bon commerçant, étaient de solidité égales. Oh comme elle avait hâte de mettre à épreuve ces mots.

Toujours et encore coupés par le gnome, Solveig lui coula un regard évocateur pendant que son interlocuteur tentait de répondre le plus vite possible à ses questions pour revenir à elle, sa cliente.

« Vos talents et ceux de ce forgeron vont me coûter une fortune si il s'avère que vous avez un quart raison sur les capacités de cette arme. » répondit elle dans un sourire sans joie. Oui sa petite folie allait lui coûter sa paye entière. Et elle commençait à penser qu'elle ne serait peut être pas suffisante.

Malgré ses brusques inquiétudes, elle manquait de patience concernant la suite qui promettait d'être moins prometteuses.
Mais ce qu'elle imaginait être un problème insurmontable n'était en réalité que les mécontentements  d'un créateur voulant atteindre la perfection. C'était tout à son honneur mais pour la guerrière, ce n'était qu'un détail. Un détail qui allait peut être même valoir son pesant d'or.
D'un petit claquement de langue impatient, elle jeta un dernier regard au mome avant de répondre à L'Adroit.

« Je m'attendais à une difficulté insurmontable, le temps n'est pas un problème tant que vous pouvez la terminer. Il vous faudra peut être la stocker chez vous pendant un certain moment en revanche. Je ne pourrais pas me libérer avant... longtemps. »

Longtemps était un euphémisme voir un mensonge. Elle n'avait aucune idée de ce que l'avenir réservait à l'Audacia et quand il lui serait possible de revenir à Lorgol récupérer cette épée.
Néanmoins, il l'invitait a essayer sa création. Elle ne se fit pas prier. Délicatement elle attrapa le pommeau de la lame pour la soupeser. C'était satisfaisant, elle était globalement au même poids que celle qu'elle utilisait et son équilibre était parfait, pas de doute la dessus.

« Sans vouloir vous vexer, il serait préférable que vous teniez dans vos bras cette crapule. Si vous n'arrivez pas à la faire taire j'ai quelques peurs concernant le reste. »


Se reculant, elle fit quelque moulinet avec l'arme, sans plus quitter les éclats métalliques de la lame. Quelques passes d'armes supplémentaires et elle actionna l'un des mécanismes d'une poussée de son indexe pour séparer les lames.
Dans un chuintement délicieux, la kyréenne attrapa la seconde arme de sa main gauche. Elle se retrouvait désormais en possession de deux épées et cette sensation était enivrante. Il était désormais temps de tester cette solidité tant ventée.

Son regard bleu acier plongé dans celui de l'inventeur, elle arqua un sourcil dans une question muette.  Passerait... passerait pas... que les deux ne soient pas totalement jumelles, l'une plus lourde que l'autre et plus large ne la dérangeait pas. Que la plus fine se brise par manque de résistance, ça par contre...
D'un geste parfaitement calculé la pirate abattit avec une brutalité à détacher la tête d'un cou les deux armes contre un râtelier vide. Ce dernier se fendit. Deux fois.
D'un sourire, la guerrière posa son pied sur le bois et tira les armes vers elle pour les dégager. C'est de ce même sourire qu'elle gratifia ce jeune blondinet.

« Plus qu'a regarder si le fil de la lame a tenu le choc. »
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyDim 20 Aoû 2017 - 19:36

Il était évident que le prix de vente en faisant affaire à moi serait élevé.  Elle le savait pertinemment en venant me trouver et je n'avais aucun scrupule à l'idée de demander cher pour mes services.  Allez chez un simple forgeron, il aurait pu faire un travail similaire.  Un peu plus sommaire.  Mais j'étais quand même Lancelot l'Adroit et j'avais une longue réputation devant moi.  Et ça fait partie du service.  Néanmoins, les acheteurs dans ma boutique pouvait compter pour en avoir pour leur argent.  Je ne lésinais pas sur le travail et j'assurais une qualité excellente.  C'était ma garantie.  D'où l'idée que de remettre une pièce incomplète, même s'il ne manquait que quelques détails, me rendait fort mal à l'aise.  Pourtant, ça ne semblait pas vraiment gêner la guerrière.  Elle n'avait pas l'oeil pour la splendeur, je m'en doutais.  C'était un talent inné, rare.  Par contre, il ne me fallait pas énormément de temps pour finir les derniers ajustements.  Tout au plus une heure.  Si ce vaurien de chenapan voulait bien se taire quelques instants et me laisser faire ce que j'avais à faire.  Ce qui me donna une idée que j'exposerais peut-être plus tard, quand le moment serait opportun.  Pour le moment, elle pourrait essayer l'arme.  J'offrais toujours de faire un essai avant de finaliser une vente, afin de pouvoir faire de dernier ajustements au produit si besoin.  En général, cela n'arrivait pas très souvent.  Mais on ne pouvait jamais être certain de la satisfaction des autres et moi-même j'étais régulièrement peu pleinement content de mon travail.

Suivant son conseil, j'attrapai au vol le gamin, qui allait demander à nouveau pourquoi ci et cela, mais je l'empêchai de terminer sa phrase en couvrant sa bouche de main.  S'il poussait le moindre nouveau son, je le jetterais moi-même sous la lame de l'épée.  Parfois, il n'y a qu'avec la manière forte qu'on peut se faire comprendre.  Je m'écartai donc de la jeune femme pour lui laisser tout l'espace nécessaire pour jouer de son épée et exécuter quelques mouvements.  Ça impressionnerait peut-être le petit et le rendrait peut-être bouche-bée avec un peu de chance.  Je pouvais encore espérer un peu.  Néanmoins, la surprise fut grande pour moi quand je la vis sans hésitation frapper des deux armes qu'elle tenait entre les mains mon vieux râtelier.  Ou plutôt mon nouveau bois de chauffage, car celui-ci s'était écroulé et gisait maintenant en trois partie brisée au sol.  Me remettre de ma surprise ne fut pas très long.  Tout ça pour voir si la lame était bonne.  Je pouvais assurer sa qualité, j'avais fait affaire avec un très bon forgeron et là encore, elle ne pourrait pas me blâmer pour cette part du travail : ce n'était pas la mienne.  De là à détruire mon atelier par contre, ça c'était vraiment…  J'en laissai tomber le bambin qui se remit à babiller, un peu effrayé.

« Pourquoi elle a cassé ça? » demanda-t-il en pointant du doigt son travail de démolition.  Je ne pus m'empêcher de répondre plutôt sèchement, à voix basse : « Oui, c'est ce que j'aimerais bien savoir moi aussi… »  Et je me promis d'augmenter un peu le prix de son achat pour me dédommager.  En attendant, je devais me montrer affable et ne rien dire qui pourrait l'offusquer.  Après tout, que la lame se soit ébréchée ou pas, il restait qu'elle était extrêmement tranchante et je n'avais pas envie qu'elle décide d'expérimenter sa solidité et son art à dépecer l'humain sur ma propre personne.  Le plus tôt elle serait partie avec et que mon argent serait dans mes poches, le mieux je me porterais.

« Alors qu'en dites-vous?  La lame ne semble pas abîmée et toujours en bon état.  J'ai confiance absolue en ce forgeron, » dis-je en gardant toujours mes distances.  Je préférais me tenir hors de portée de l'arme, tout en priant qu'elle ne soit pas experte également dans le lancer de celle-ci, auquel cas j'étais fichu.  Je ne comptais pas frôler à nouveau la mort  Ça avait déjà été très éprouvant dans cette fausse réalité que je n'arrivais pas encore à oublier.

« Si vous êtes satisfaite, il ne me reste vraiment que très peu de choses à accomplir, il s'agirait du travail d'une heure tout au plus.  Également, si vous avez quelque ajustement à demander, je pourrai le faire bien sûr.  Si vous avez un peu de temps devant vous bien sûr. »

Je ne voulais pas garder l'épée en magasin.  Sauf si elle acceptait de me la payer avant cela.  C'était une création très personnalisée et pas particulièrement dans mes habitudes.  Je ne trouverais pas d'autre acheteur à qui la donner.  Il fallait donc que je m'assure d'obtenir les fleurons que j'en méritais et le meilleur moyen, c'était de lui remettre l'objet avant qu'elle ne mette le pied hors de ma boutique.  Car rien ne me garantissait qu'elle reviendrait un jour.  Nous étions en guerre et la mort frappait partout et une absence prolongée réduisait les chances de revoir qui que ce soit.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyLun 11 Sep 2017 - 3:42

Un vibrant sentiment de contentement faisait sourire la guerrière. Bien sûr la question du garçon était légitime mais pour la défense de la kyréenne, elle ne pensait certainement pas mettre en pièce ce malheureux râtelier. Certes elle y avait mis beaucoup de force mais une épée conventionnelle de cette taille et de cette épaisseur n'avait rien d'une hache, elle était très surprise de l'avoir réduis en miettes.
Peut être avait elle aussi gagné en capacité musculaire.. de justesse, elle se retint de regarder ses biceps en quête d'une réponse.
Elle préféra plutot regarder son vendeur droit dans les yeux, pour y déceler des reproches qui n'allaient pas manquer.
Mais non. Rien. Pas un seul souffle offusqué.

« Vous êtes incroyablement commerçant... je ne m'attendais pas à casser votre matériel au passage, pas avec des épées telle que celles ci. Toutes mes excuses... »

Avec un brin d'amusement, elle nota que Lancelot gardait d'autant plus une distance entre eux. Autant rassurer ce pauvre garçon. D'un geste elle mit les deux épées cote à cote et tenta de les ressouder d'une pression sur la garde. Avec émerveillement, elle regarda l'acier reprendre une unité parfaite.
Solveig posa alors délicatement l'épée sur le comptoir avec cette lueur nouvelle de respect dans les yeux.

« Je le suis. Mais je ne serais plus là dans une heure. »

Oh elle savait très bien que la situation ne lui plaisait pas. Mais elle n'avait pas le choix et surtout, elle ne voulait pas repartir avec une commande non terminée aux yeux de son créateur. Une seule solution s'offrait à elle. Elle espérait que cela lui irait.

« Je peux toutefois vous donner un acompte... et vous donner le reste lors de ma prochaine venue. Donnez moi votre prix. »

La kyréenne n'avait pas plus envie que ça de mettre dans une facheuse position un artisan tel que ce Lancelot. Elle comprenait fort bien que son art était son gagne pain et que cette commande représentait certainement un gros gain. Mais elle n'était pas pour autant décidée à la payer intégralement sans la possibilité de repartir avec. Seul un idiot payait ainsi pour un objet dont il ne pourrait pas disposer dans l'instant.
Non vraiment, c'était son meilleur geste.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyMer 13 Sep 2017 - 7:45

J'acceptai les excuses de la cliente à l'égard d'avoir ruiner mon râtelier.  Je ne m'en servais pas vraiment non plus, après tout.  Il aurait malvenu de ma part de lui en tenir fortement rigueur et j'haussai les épaules en toute réponse, lui signifiant ainsi que j'avais pardonné la destruction de mon matériel.  Comme toujours, à la vue de mon travail, j'étais émerveillé de le voir fonctionné aussi bien que je l'avais espéré.  J'étais  content aussi de la satisfaction de ma cliente.  Elle semblait contente de l'épée, bien que le fait qu'elle ne soit pas tout à fait fini semblait peut-être l'agacer un peu.  Je jetai un regard au gamin qui m'avait ralenti.  Cependant, elle devait partir.  Elle n'aurait pas le temps d'attendre.  Que faire donc?  Elle pourrait partir avec l'arme en soit, ce n'était vraiment que mon côté artiste et jamais satisfait qui m'empêchait de considérer l'arme comme étant terminée.  Seulement, si elle ne partait pas avec et ne revenait jamais… je voyais mal comment je pourrais m'en débarrasser par la suite. C'était une arme personnalisée.  Elle n'était pas vraiment adaptable à quelqu'un d'autre, notamment à cause des trois symboles complexes qu'il y avait dessus.  Ils avaient une histoire que moi-même je ne savais pas.  Je ne pourrais pas la transmettre pour lui donner un peu plus de valeur.  Je devais bien réfléchir à mon affaire.  Il fallait que cette épée parte ou que je touche une part de la somme qu'elle valait. Autrement… les pertes seraient trop fortes pour moi.  Mais même…  Je le savais très bien, je ne pourrais jamais vendre cette épée si elle ne revenait pas la chercher.

Elle avait également conscience de l'inconfort de la situation et elle devait être vraiment dépitée de voir que le travail n'était pas encore finit.  Je maudis intérieurement ce petit gamin qui étrangement se tenait un peu trop calme.  Le calme avant la  tempête, j'en étais certain.  De fait, je ne me trompais pas, il avait une nouvelle question à me servir.

« Pourquoi dans une heure elle sera plus là? »

J'haussai les épaules : je n'en savais rien et ce n'était pas de mes affaires.  Libre à elle de décider si elle voulait ou non répondre à cette question.  Une parmi mille.

« Il faudra bien 10 écus pour rembourser le travail sur forgeron de qui l'épée est essentiellement tirée.  Et au moins 8 autres pour le  travail que j'ai accompli sur le pommeau et les entités qui y sont enfermées, » calculai-je rapidement.  J'aurais bien pu demandé 20 écus pour un travail pareil, mais comme elle n'était pas finie à temps et que cela créait un contretemps pour l'acheteuse…  Je baissai un peu le prix, bien que je ne le lui dis pas.  Je n'allais pas laisser répandre la rumeur que je pouvais me permettre des rabais.

« Pourquoi il y a des entités dans l'épée? »

« Parce que c'est ce qui la fait fonctionner… » soupirai-je.  J'étais sur le point d'étrangler ce garçon et la question épineuse de garder l'épée n'était toujours pas réglée.  Je voulais qu'elle parte et serve.  Pas qu'elle ne reste à prendre la poussière dans un coin de mon atelier en attendant que sa propriétaire ne revienne.

« Écoutez, ça m'ennuierait beaucoup de devoir la garder.  Ce n'est pas vraiment un travail que je pourrais revendre à qui que ce soit en le cas où…  Enfin, je ne veux pas vous souhaiter de malheur, mais le continent est en guerre et nous vivons des temps peu sûrs…  Combien de temps pouvez-vous m'accorder pour terminer cette épée.  Si vous vous occupez de ce garçon et l'empêchez de me nuire comme il l'a fait toute la matinée, peut-être pourrais-je finir à temps.  Dans quel cas vous repartez avec la marchandise.  Si je n'y arrive pas, je prendrai votre à compte et j'attendrai votre retour. »

La proposition était hasardeuse.  Je ne savais pas s'il me serait réellement possible de terminer l'ouvrage à temps, mais je me devais d'essayer.  Je ne voulais pas de cette épée chez moi trop longtemps.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyVen 6 Oct 2017 - 15:11

Plus la situation perdurait, plus les sourcils de la guerrière descendaient. Une ligne sévère, de réflexion à la recherche d'un compromis équitable.
Le jeune garçon continuait de piailler, demandant à son oncle où son père, qu'importe, pourquoi elle ne serait plus là. A cette question elle ne répondit pas. Elle n'avait jamais aimé donner trop d'indications concernant ses déplacements. Elle doutait que cette information ne sorte d'ici mais le naturel était plus fort.

L’artisan calculait son travail avec rigueur, pendant que Solveig faisait le décompte de sa propre bourse.
Il y a un an, c'était certain, elle n'aurait pas eu cette somme sur elle. Ses économies étant le plus souvent dépensées au retour de ses missions ou stockées dans un endroit connu d'elle seule. Mais la situation était légèrement différente aujourd'hui.
Tout de même, elle était soulagée du prix qui lui semblait dérisoire. Elle connaissait les prix d'une armure, d'une épée, d'un cheval. Mais ce genre de création, elle avait été bien en peine d'en faire une estimation. Les entités dont il parlait, elle aurait voulu en entendre d'avantage. Mais le temps passait, il était capitale qu'ils prennent une décision.

« Je vous accorde une demie heure. Pas plus, je me mets déjà trop en retard avec ce délais, des gens m'attendent. Je m'occupe du marmot si cela peut vous aider mais si vous échouez, je serais dans le devoir de m'en aller sur le champ. Avec un acompte comme promis. Disons neuf écus. »

Elle tirait sur la corde. Vira et Géralt, elle n'osait pas imaginer ce qu'ils allaient dire de son retard. Vira la cognerait sûrement.
Tendant une main vers le petit gars, elle lui fit signe de la saisir. Cette sangsue devait lui en faire voir de toutes les couleurs à ce pauvre garçon. Si subir ses questions pendant une demie heure pouvait aider l'artisan a se concentrer et terminer à temps, elle prenait le risque de mettre en colère ses amis. Elle allait sûrement devoir courir en sortant d'ici. Avec un peu de chance elle ne se perdrait pas.
D'un mouvement de menton, elle indiqua le fond de la boutique où elle entraîna le môme à sa suite.

« Bon. Pourquoi tu dis autant pourquoi »


Les yeux fixés sur les rayonnage, elle gardait les petits doigts prisonniers des siens, cherchant un moyen de le faire parler le plus possible pour s'éviter l'effort de la discussion.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyLun 9 Oct 2017 - 8:12

Une demi-heure.  Et bien il faudrait s'en contenter.  Elle était plutôt stricte et manquait de souplesse dans ses décisions, mais il ne m'avait jamais traversé l'idée qu'une personne nécessitant de manier l'épée soit exactement très manipulable au niveau du caractère.  Une épée molle ne saurait faire l'apanage d'un grand guerrier, l'empêchant de transpercer de sa lame le corps cuirassé de ses ennemis.  De la même façon, un soldat au caractère trop doux briserait la volonté de son arme en ne s'autorisant pas à s'en servir pour le sombre destin auquel elle était destinée.  Si j'en payais quelque peu les frais dans cette situation, je n'osais pas me plaindre.  L'épée aurait dû être prête bien avant l'arrivée de la visiteuse et mon manque de volonté propre peut-être m'avait mis en retard.  J'aurais dû jeter à la porte ce garnement bruyant beaucoup plus tôt, mais je n'ai pas pu me résoudre à le faire, malgré ses agaçantes questions.  Il ne faisait rien d'extrêmement mal, il jouait à ses jeux enfantins et qui pourrait le lui reprocher sincèrement avec son si jeune âge?  Je n'en avais pas le cœur bien que je rouspétais fort à son sujet et que je ne me montrais pas toujours de la plus grande tendresse entre ses différentes questions.  Il apprendrait un jour ou l'autre que les grands ne sont plus aussi souvent amusants que lorsqu'ils étaient petits.  Ils vivent dans un autre monde dont ils ne peuvent que rarement s'échapper.  Plus encore, mon monde était hermétique et ne rejoignait celui de personne d'autre une fois que je me plongeais dans le travail.  M'en faire tirer me donnait toujours le sentiment de recevoir un lourd jet d'eau froide en plein visage ce qui était surprenant.  Et surtout glacial.

« C'est entendu.  Il suffit que vous me teniez le petit occupé et je n'en aurai pas pour bien longtemps.  Si jamais je devais échouer, je me plierai à vos conditions. »

J'étais en pleine course contre la montre.  Je voulais à tout prix me débarrasser de la possession de cette arme.  Elle était encombrante et si la tournure en était jolie, les objets destinés à la violence n'étaient pas vraiment de mon fort.  Cela manquait cruellement de douceur et de poésie.  Si j'avais accepté, c'était simplement parce que le défi était intéressant.  Ce que cherchait cette jeune guerrière apportait du nouveau dans mon art et j'avais pu, à l'aide de croquis réalisés par moi-même, laisser un forgeron de ma confiance fabriquer l'épée.  Il ne me restait qu'à y ajouter le mécanisme nécessaire à la faire fonctionner telle que la demoiselle le désirait.

Je l'entendis parler à l'enfant qui se répandit en multiples réponses.  Ou peut-être était-ce une suite infinie de questions, je n'en savais rien.  Leur babillage résonnait à mes oreilles comme le bourdonnement d'une abeille tandis que je maniais mes outils avec précision et rapidité.  Ce n'était vraiment que du détail, mais il n'était pas question que quelqu'un se promène avec l'une de mes créations à la hanche alors qu'elle serait inachevée.  Il y avait de quoi nuire à ma réputation.

Les minutes passaient et je faisais aller métal, ajustant quelques racolages entre les différentes pièces pour qu'ils soient invisibles à l'oeil nu.  Un avantage d'une telle arme était très certainement l'effet de surprise et je ne comptais pas le briser avec des pièces assemblées comme un puzzle.  Cela devait faire un tout.

La demi-heure s'écoula et je m'écroulai sur mon siège.  Je n'avais pas travaillé avec toute la finesse que j'aurais souhaité, mais l'arme était enfin terminée.  Je ne doutais pas de sa qualité et si j'étais encore un peu insatisfait, il ne m'apportait point de honte à offrir cette épée.

« Si vous voulez bien jeter un œil à nouveau afin d'être certaine que tout vous convient? » l'appelai-je alors qu'elle regardait je ne savais trop quoi exactement, interrompant le discours du gamin.  Je m'approchai d'eux en tenant la lame.  « Par contre, je vous suggérerais de ne pas la frapper à nouveau contre quelque chose, le temps que les derniers ajustements se solidifient.  Quelques heures tout au plus. »

« Pourquoi il faut pas frapper avec l'épée? »

J'avais presque oublié sa présence à celui-là.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyMar 10 Oct 2017 - 11:24

Elle devait bien avouer que de voir Lancelot accepter le challenge qu'elle lui proposait, provoquait d'autant plus l'estime qu'elle avait pour lui. Elle n'était pas encore convaincue qu'il allait s'en tirer mais un homme, guerrier ou non, qui acceptait de relever les défis de la vie, c'était alors pour elle quelqu'un de respectable.
Ravalant son impression pour elle, elle s'éloigna donc d'un pas souple avec la compagnie du môme.

Elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, le gamin même s'il était incapable de se taire, avait quelque chose d'attendrissant. Sa curiosité était réelle, c'est ainsi que la guerrière l'écouta babiller des explications qui réussissaient de temps à autre à lui tirer un sourire.
Parfois lorsqu'il semblait manquer de mots ou d'idées, Solveig revenait sur un point particulier agrémentant le tout de « oooh » et de « aaah » qui ravissaient le garnement.
Du coin de l'oeil, elle suivait la progression de l'heure et du travail de l'artisan. Sans être connaisseuse, elle pouvait tout de même juger que pas un seul de ses mouvements étaient inutiles. Avec une telle précision ce garçon aurait fais un archet incroyable.

Ponctuant une nouvelle diatribe d'un « ah bon ! » Solveig sentait l'excitation monter alors que l'heure décisive approchait.
Cette épée serait un chef d’œuvre. Forgée par des spécialistes bellifériens puis passée entre les mains d'un inventeur, l'objet serait unique. Elle frémissait d'impatience de voir si cela apporterait une différence.
Son seul regret étant que même si elle repartait d'ici avec elle, il serait inapproprié de se battre avec tant qu'elle n'aurait pas entraîné sa main gauche à devenir aussi experte que la droite. Le temps, il lui en faudrait encore.

C'est en voyant l'Adroit s'affaler dans son siège que Solveig estima que la demie heure était passée. Revenant sur ses pas, encouragée par la proposition de Lancelot de jetter un œil à sa création, elle lacha la main du garçonnet qui s'empressa de caracoler vers son auditeur préféré.

Sa main se tendait déjà vers la garde quand la demande finale de l'artisant l'arrêta en plein mouvement.
Ses yeux bleus rieurs estimèrent l'homme puis la lame. C'était mérité.

« C'est noté. »

Avec une infinie précaution, elle leva l'arme devant ses yeux, retenant sa respiration pour mieux appréhender les petites modifications ici et là qui faisaient toute fois la différence.

Reposant délicatement l'ouvrage, elle sortit cette fois sa bourse et le montant exact du travail effectué et réclamé plus tôt par l'Adroit.

« Vous êtes un homme impressionnant l'Adroit. Lorsque le temps sera venu pour moi de l'utiliser, je pourrais juger définitivement votre travail. Mais tout de même. Je ne pense pas regretter un écu. »

Lorsque la somme fut recomptée par l'artisan, Solveig estima que cette fois_ci et pour de bon, l'arme lui revenait de droit. L'attachant dans son dos à son baudrier aux cotés de l'ancienne, Solveig tendit une main franche.

« Merci encore. »

Pas une trace de rancune pour le temps perdu, bien trop consciente qu'il avait donné le meilleur de lui même dans la réalisation de sa commande. C'était avec une réelle reconnaissance que Solveig tourna les talons sur un dernier clin d’œil au marmot.
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Message Sujet: Re: Oui, mais pourquoi?   Oui, mais pourquoi? EmptyMar 10 Oct 2017 - 17:15

Je me contrôlai lorsque je vis la bourse.  J'avais un certain lien difficile à rompre avec l'appât du gain et j'étais content de voir le résultat de mon travail arriver enfin entre mes mains et pouvoir me réjouir d'avoir contenter une fois de plus une acheteuse.  J'étais satisfait de mon travail, dans l'optique que je n'avais pas pu travailler dans des conditions optimales et qu'il ne s'agissait là pas du tout mon domaine de fabrication habituelle.  Je ne croyais pas accepter un jour travailler de nouveau sur une arme, le défi étant désormais relevé, mais on ne pouvait jamais savoir alors je ne me fis pas de promesse.  Je regrettais seulement peut-être un peu de ne pas avoir fait monter le prix un peu.  C'était une épée unique en son genre et personne n'en verrait jamais d'autres semblables.  Pour cette raison, elle valait son pesant d'or.  Mais j'avais occasionné un délais à la jeune femme et il n'était pas question de revenir sur le prix déjà proposé.  Je serrai donc sa main, une vraie poigne de fer comme on dit, reconnaissant de l'opportunité de me parfaire qu'elle m'avait offerte.  Certes, l'armement ne ferait pas partie de mes futures créations, mais j'avais appris certaines choses par rapport à l'équilibre des poids qui pourrait être fort utile dans la réalisation de certains mécanismes à bascule.  Il me tardait d'essayer à nouveau et de me pencher sur de l'art marqué de poésie et de beauté.  D'une beauté éternelle et immaculée.

Je regardai partir la jeune femme, mon œuvre en travers du dos et j'espérai qu'elle revienne un jour.  Pour me donner des nouvelles de son épée ou la restaurer au besoin.  Ou même tout simplement me conter ses histoires.  Quelque chose me dirait qu'elle en verrait du monde, qu'elle vivrait des aventures palpitantes.  Et mon épée serait la témoin de tout cela.  Je n'avais pas fait insérer de sort pour espionner, je n'en avais pas vu l'utilité, mais j'espérais un jour être aussi l'un des récipiendaire de ces récits fabuleux.  Je n'avais pas vu beaucoup du continent et si je me contentais de Lorgol, je n'en étais pas moins curieux à propos des différents autres duchés.

« Pourquoi elle est partie la dame? » fit une voix qui me tira hors de mes pensées.

J'ébouriffai la chevelure blonde du petit garçon.  Au final, on se ressemblait lui et moi.  Je devais être aussi ennuyant que celui-là quand j'étais enfant.

« Parce qu'elle a eu  ce qu'elle voulait, » répondis-je tout simplement en haussant les épaules.  Il m'avait bien embêté, mais finalement, je l'aimais bien.  « Et toi, pourquoi tu dis toujours pourquoi? » demandai-je à mon tour.  Il se contenta de me dédier un grand sourire niais, dévoilant une dent manquante à sa gencive.  Puis il rigola un peu jusqu'à ce qu'une voix se fasse entendre.

« Lancelot?  Lancelot, où es-tu mon chéri?  Lancelot! »

Notre réaction fut la même de se tourner vers la porte où une jeune femme appelait à grands cris.  Je regardai à nouveau le garçon et lui trouvai une mine familière sans arriver exactement à mettre le doigt pourquoi il me semblait soudainement si familier.  Il me fit un signe de la main avant de s'enfuir en courant rejoindre cette dame qui était très certainement sa mère.  Et j'eus un curieux sentiment de déjà vu.  Curieux.
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