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 N’auriez-vous pas vu un barde ?

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Message Sujet: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptySam 2 Sep 2017 - 16:38


Livre II, Chapitre 5 • La Mort dans les Veines
Sylvain Belle-Histoire & Agathe Martel

N’auriez-vous pas vu un barde ?

Peut-être voudriez-vous vérifier dans mon lit s’il ne se cache pas entre les draps ?



 
• Date : 4 Aout 1002
• Météo (optionnel) : C’est un début de soirée assez étouffant sur la capitale, il faut l’avouer. Les gouttes de sueur perles sur les fronts et les habits collent à la peau. Autant ne pas trop bouger.
• Statut du RP : En cours
• Résumé : Sylvain vient d’arriver à Lorgol. Après un passage rapide dans la Ville-Basse pour se faire quelques pièces il se rend dans une taverne de la ville haute afin de pouvoir s’y reposer. Mais c’était sans compter sur la présence d’une belle, bien décidée à obtenir quelques informations.

• Recensement :
Code:
• [b]Mettre la date ici : 04 Aout 1002[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t2607-nauriez-vous-pas-vu-un-barde] N’auriez-vous pas vu un barde ? [/url] - [i] Sylvain Belle-Histoire & Agathe Martel [/i]
Sylvain vient d’arriver à Lorgol. Après un passage rapide dans la Ville-Basse pour se faire quelques pièces il se rend dans une taverne de la ville haute afin de pouvoir s’y reposer. Mais c’était sans compter sur la présence d’une belle, bien décidée à obtenir quelques informations.
 

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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptySam 2 Sep 2017 - 16:39

La ville n’avait pas changé. Pourquoi l’aurait-elle fait d’ailleurs ? Mais c’était toujours un plaisir de remettre les pieds à Lorgol. Au fond de lui, Sylvain savait que pénétrer les murs de la capitale était un peu comme passer le seuil d’une maison toujours prête à l’accueillir.

Il y avait là mille odeurs qui le faisaient frémir, tout autant de bruits qui sonnaient à ses oreilles aussi doucement que la voix de la femme que l’on aime. Le voyage avait été rude. Le conteur ne s’était accordé que peu de pauses, bien décidé à rejoindre les milles tours pour y fêter, comme chaque année, un nouvel été passé sur cette terre. Cette fois-ci, il avait convenu avec d’anciens membres de l’académie de boire un verre, saluant avec eux son entrée dans une nouvelle année. Aussi avait-il pressé le pas, voulant s’assurer de pouvoir se préparer à cet évènement. Pas question de laisser planer le doute sur sa grandeur et sa renommée. Il ne serait pas dit que Sylvain de La Lyre…. Belle-Histoire voulais-je dire, n’avait pas réussi à vivre de son art. Après tout, il avait toujours été le meilleur, et il comptait bien prouver à tous que la situation n’avait pas changée.

Lorsque ses souliers avaient foulé le sol de la capitale, il avait pris la direction de la Ville-Basse. Ce lieu était parfait pour débuter un séjour à Lorgol. L’argent y pleuvait pour peu que l’on sache s’y prendre. Et Sylvain était de ceux qui s’avaient s’y prendre. La poussière qui s’était accumulée sur ses vêtements et son visage, se collant à la sueur perlant sur sa peau, lui permettait de se fondre au milieu de la foule. Et même si ses vêtements aux couleurs chamarrés et son chapeau à plume d’aigrette détonnait au milieu des tenus si neutres des gens du communs, il ne s’en souciait guère. C’était d’ailleurs là l’effet qu’il voulait susciter. Très rapidement, des yeux d’enfants se plissèrent sur son passage. Ce sourire, cette moustache, ce chapeau, cette démarche… Etait-ce lui ? Ses lèvres s’étirèrent un peu plus lorsqu’il sentit derrière lui les curieux se mettre à le suivre. Ho oui, c’était bien lui. Lui qu’on attendait toujours un peu, car qui était plus fabuleux, plus doué que Sylvain Belle-Histoire ? Qui d’autre arrivait à vous transporter avec ses récits, à trouver les mots justes pour chaque situation ?
Lorsqu’il fut satisfait de la petite troupe qui s’était formée derrière lui, il s’arrêta et se mit à alpaguer la foule. Quoi de plus simple lorsqu’on était aussi charmant que lui, aussi avenant. Sa voix se modulait parfaitement, jouant avec les bruits de la rue, adoptant dans l’air les charmes d’une maitresse vous faisant mille promesses. Et il se mit à conter.

Lorsqu’il eut fini, les poches pleines de pièces, il reprit sa route, promettant aux enfants, qui s’agglutinaient autour de lui, qu’il reviendrait rapidement. Il aimait les enfants. Leurs yeux trahissaient toute l’admiration qu’ils avaient pour lui, toute l’attente qu’ils avaient de l’entendre de nouveau. Et lorsque ces regards, empreint d’extase, se posaient sur lui, il sentait qu’on lui accordait l’importance qu’il méritait. Il tourna dans une nouvelle rue, se déplaçant avec cette démarche qu’on ceux qui se sentent chez eux partout, traversant la ville comme si elle lui appartenait.
Les quartiers changeaient autour de lui, reluisaient soudain d’atours que les taudis ne pouvaient se permettre. Il poussa la porte d’une auberge de sa connaissance, demandant de quoi se laver et une chambre. A quel nom ? Il plissa le nez. Toute cette poussière le rendait surement méconnaissable… Belle Histoire voyons ! Il ignora sciemment l’absence de réaction de l’aubergiste lorsqu’il entendit son nom.


Propre, délassé, vêtu de sa tenue pourpre préférée, il s’installa à une table, chope en main, soupirant d’aise. La soirée s’annonçait agréable, pleine de bonnes surprises. Il balaya la salle du regard. Si l’envie lui prenait, peut-être se mettrait-il à conter. Mais pour l’heure, il avait une bière à savourer.
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Agathe de Vigdir
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyLun 4 Sep 2017 - 22:51

Lorgol lui avait longtemps fait peur, à la toute blonde Belliférienne. Son premier été aux côtés de Mélusine fut éreintant tant chacun des Lorgois croisés la rendait nerveuse et l’incitaient à être aux aguets. Elle savait très bien ce qu’on en disait, de la Ville aux Milles Tours, depuis Bellifère! Arnault lui avait raconté, un soir, que des animaux vivaient sous l’eau, dans les canaux, et croquait les passants les plus jeunes et les plus petites. Que sans guerrier entraînés à la mode belliférienne, plusieurs Lorgois mourraient ainsi, bien inutilement. Pourtant, recluse en Valkyrion auprès de sa tutrice, Agathe en venait à regretter toutes les choses merveilleuses qu’elle avait pu voir, dans cette ville dangereuse. Désormais qu’elle avoisinait le mètre soixante-dix, désormais qu’elle avait prêté serment à la Cour des Miracles, Agathe avait moins peur. Mieux : Elle se sentait un peu chez-elle, autant dans la Ville Haute qui abritait la tour de Séverac que dans la Ville Basse, entourée de ses amis des Miracles. Pour les crocodiles… C’était autre chose, et toujours, lors de ses passages près des canaux, elle jetait un coup d’oeil soupçonneux aux eaux trop calmes.

Accompagnée d’une autre enfant des Miracles, Agathe avait crapahuté tout l’après-midi d’une taverne miteuse à une autre au gré des renseignements qu’on acceptait bien de lui donner. Un barde? Mais oui, mam’zelle! Là-bas, à l’établissement qui donne sur le canal. Promis, ma p’tite dame, il joue bien d’ses doigts sur toutes sortes de flûtes et même sur les clochettes. Faut juste faire attention à ta passerelle. Ta cale. Ta dunette arrière. Ça avait rigolé devant l’air suspicieux de la gamine. Méfiante, elle s’était tout de même retrouvée dans des endroits un peu étranges et odorants où il n’y avait définitivement aucun joueur de flûte ni aucun barde. Heureusement pour elle, son accompagnatrice, exaspérée, avait suggéré que le fameux barde, celui qui avait conquis son coeur et son âme, était peut-être désormais plus connu et pouvait se permettre d’animer quelques auberges mieux famées de la Ville Haute. L’après-midi tombait, désormais, et l’apprentie avait promis de non seulement se promener accompagnée, mais, en plus, de rentrer tôt pour n’inquiéter personne, à commencer par elle-même.

C’était là, à cette auberge, qu’on lui avait promis qu’un artiste résidait de temps à autre. Alors Agathe était résolue. Ce serait le dernier endroit à visiter avant de rentrer auprès de Mélusine. En poussant la porte, elle fut rapidement rassurée par la douceur de l’endroit.  Ici, aucun joueur de flûte libidineux, aucune odeur nauséabonde. Ça sentait bon le gâteau au four, le vin épicé et le parfum des jonquilles disposées ici et là, sur les tables. Il y avait bien quelques clients installés, près de l’âtre ou près d’une fenêtre, à profiter du calme de la vaste pièce, mais en aucun cas suffisamment nombreux pour troubler le calme de la soirée naissante. Agathe s’empressa de rassurer la femme qui s’était dévouée à l’accompagner ce soir, lui demandant de patienter quelques minutes, juste le temps qu’elle s’informe de la présence du musicien. La blondinette regarda rapidement les gens présents avant de jeter son dévolu sur un homme vraisemblablement galant. Sa tenue pourpre était un signe évident de sa situation. Il semblait sensible aux jolies choses, s’il se vêtait d’une pareille couleur. L’art ne devait donc pas lui être étranger…

- Je vous prie de pardonner ma question sans détour ni dentelle, mais n’auriez-vous pas vu un barde de grand talent? On m’a dit qu’il logeait ici, mais, comme j’ignore son nom…

Elle n’osait pas s'asseoir à sa table sans avoir été invitée, c’était bien ce qu’on lui avait appris, avec les clients de ce genre d’auberge. Sage, mignonne, elle avait croisé ses mains au bas de ses reins, jouant à la jeune demoiselle charmante -qu’elle était..!-, un stratagème soigneusement élaboré par sa tutrice pour mieux s’emparer d’une bourse. Sauf que, cette fois-ci, Agathe ne désirait rien de plus que des informations. Tout en battant les cils et en esquissant un sourire charmant, elle regardait un peu autour, la jeunette, dans l’espoir de le voir apparaître comme par enchantement.
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyDim 17 Sep 2017 - 18:47

Il l’avait remarquée dès qu’elle avait passé la porte de l’établissement. Difficile pour Sylvain d’ignorer la blondinette à la silhouette gracile lui, un amateur de belles choses. Mais il feint de ne pas l’avoir vue, continuant de siroter sa bière, observant un groupe d’hommes richement vêtu discutant fort à une table voisine.
 
La jeune fille marqua une pause, observant tour à tour chaque individu présent pour s’arrêter sur sa personne. Longuement. Puis, elle s’approcha. Droite, les mains posées sur son pubis, sagement croisées, elle respirait le charme du jeune âge. Fraiche comme seule savent l’être les jeunes filles d’un certain âge. Car maintenant qu’elle se trouvait plus proche, le conteur pouvait remarquer que, au milieu des traits finement dessinés de la donzelle, subsistaient les traces d’un visage poupin, derniers vestiges d’enfance qui finiraient par disparaitre. Elle ne devait pas avoir plus de 16 ans, 17 peut-être… Une jolie fleur presque éclose… Un bouton que certains se ferait un plaisir de cueillir. Mais Sylvain n’était pas ceux-là.
 
Cependant, ce visage lui disait vaguement quelque chose. Où pouvait-il l’avoir déjà croisé ? Avait-elle attiré son regard lors d’un spectacle ? Il sentait, papillonnant au frontière de son inconscient, un souvenir. Il flottait, gigotait. Mais s’il tentait de le saisir, de le regarder en face, alors il s’échappait, s’évaporait, créature joueuse, timide… Autant le laisser tranquille. Les souvenirs étaient souvent comme les jeunes filles… il fallait leur laisser du temps pour mieux les attirer.
 
Lorsque la question fut posée, Sylvain ne put s’empêcher de redresser épaules et menton. Sa renommée attirait souvent jusqu’à lui des personnes curieuses de le connaître, de l’entendre, l’invitant parfois à venir conter à l’improviste lors d’une réception. Oui, certes, il n’était pas barde, mais l’âge de la jeune fille pouvait excuser cet abus de langage que certains faisaient, confondant ménestrels, troubadours, saltimbanques, trouvères et jongleurs. Il prit donc sur lui pour ne pas s’en offusquer.
 
Lissant sa moustache, levant machinalement son sourcil droit, il annonça, gonflant le torse, fier comme un paon :
 
« Vous venez de le trouver mademoiselle, bien que je sois conteur et non barde. Prenez donc place, je vous en prie. Sylvain Belle-Histoire pour vous servir, en quoi mon grand talent peut vous être utile ? »
 
Il l’invita, d’un geste, à s’asseoir en face de lui. Elle devait sans doute se sentir flattée de pouvoir partager sa table. Quoi de plus normal après tout. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait se vanter de diner avec une sommité. Mais, avant toute chose, Sylvain se devait de faire preuve de galanterie. N’était-il pas Lagran avant d’être conteur ?!
 

« Puis-je vous demander votre nom mademoiselle ? Et vous offrir quelque chose ? De quoi vous désaltérer ? Auriez-vous faim ? Faites-moi, je vous prie, l’honneur de m’accompagner. »
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyMer 27 Sep 2017 - 16:06

Sa moustache luisait légèrement sous la lumière ambiante et Agathe se surprit à trouver cette pilosité autant étrange qu’attrayante. Quelques hommes de Valkyrion portaient la barbe, mais une petite moustache finement taillée, ça, non, jamais! C’était au milieu de son visage, sous son nez, et la toute jeune dut se faire violence pour cesser de la reluquer. Plutôt, elle se posa sur le bout de son siège, son jupon en fleur et les mains liées, pour répondre à son invitation non sans remerciements profonds. Il se croyait visiblement être le conteur qu’elle cherchait, mais en voyant ses manières et sa fierté évidente, Agathe n’eut pas le courage de le contredire, pas tout de suite. Qui était-elle, après tout, devant un conteur de grand talent?

- Demoiselle Martel. Agathe Martel…

Allait-il reconnaître ce nom comme étant l’un des plus populeux de Bellifère et allait-il deviner qu’elle était bien loin de pouvoir se nommer elle-même “Demoiselle”, en raison de ses origines? Il lui déballait toute une série de civilités particulièrement charmantes, si bien qu’elle en oublia bientôt qu’une enfant des Miracles se tournait les pouces en patientant sa sortie de l’auberge. Il s’inquiétait de son bien-être et semblait déjà vouloir la traiter aux petits soins, alors, alors… Agathe croqua un sourire de ravissement pure, le regard brillant pour cet homme aux apparences irréprochables. Sa journée fut longue et pénible, ballotée d’un établissement douteux à un autre, injuriée à certains moments et surtout, les mains vides de renseignements. La tête dignement relevé, elle jubilait, la petite Belliférienne, d’être enfin traitée comme une grande dame digne de l’intérêt d’un artiste soit-disant renommé.

- Peut-être… Peut-être pourrais-je vous accompagner avec un vin sucré?

Elle avait déjà eu la chance de boire quelques gorgées lors de son séjour à la cours du duc de Sombreflamme ainsi qu’à une poignée de soirées officielles où elle accompagnait sagement Mélusine de Sylvamir. D’être posée là, toute seule, en galante compagnie, était une première pour elle. Elle garda silence le temps que Sylvain de Belle-Histoire détaille au tenancier le breuvage qu’elle désirait et marqua son retour d’un petit mouvement de tête. La coupelle fut déposée devant elle, laissant voir un vin joliment ambré qui promettait bien des merveilles. Non sans hésitation, elle patienta quelques longues secondes qu’il l’informe de la somme à rembourser et, comme il ne semblait pas prêt à la faire payer, la blondinette lui offrit un petit merci et un sourire timide.

- Vous devez connaître tant de choses et tant d’histoires..! Connaissez-vous les récits guerriers de Bellifère, les histoires de conquêtes et de cavaliers?

Tout en s’éloignant considérablement de la raison de sa présence, Agathe trempa ses lèvres dans son vin merveilleusement sucré. Elle allait d’abord profiter de son expertise pour parfaire sa propre culture belliférienne. Tout doucement, elle oubliait les malotrus et les goujats qu’elle avait croisé, depuis le matin, tout comme cette intrusion particulièrement traumatisante dans ce qui semblait être un bordel pour reclus de la société et autres pestiférés.
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyLun 16 Oct 2017 - 21:25

Martel, Martel…
 
Non, cela ne lui disait rien. Mais il était loin de connaitre parfaitement l’ensemble des familles d’intérêts qui parsemaient le continent. Aussi se contenta-t-il d’hocher la tête, affichant sur ses lèvres un sourire aimable. Demoiselle avait-elle ajouté. Voilà un élément singulier qu’il lui fallait garder en mémoire.
 
Sans grande surprise, elle commanda un vin sucré. Les jeunes palais, surtout ceux délicats des demoiselles, plissant le nez face aux saveurs acres des vins faits, commandaient toujours cela. Bien des jeunes femmes estimaient que ce mouvement n’étaient pas dignes de leur doux minois mais Sylvain trouvait dans ce mouvement, souvent signe de colère ou de contrariété, un charme que peu de choses pouvaient égaler. Se pliant aux règles de bienséance, et aussi de bon cœur, Sylvain lui offrit son verre, laissant flotter dans l’air le silence alors qu’elle trempait ses lèvres dans le breuvage sucré.
 
L’homme savait une chose : il ne fallait jamais commencer une conversation. C’était à la femme de le faire, d’apporter le sujet qu’elle trouvait intéressant, sur lequel elle se sentait à son aise. Commençait la conversation et elle se sentirait alors mise à l’épreuve, attaquée. Si le sujet lui échappait, elle se sentirait bête, confuse, incapable de répondre. Si au contraire elle se trouvait sur un terrain connu, elle deviendrait agressive, se sentant obligée de prouver qu’elle aussi pouvait en savoir autant que vous. Ainsi Sylvain laissez toujours les femmes commencer la conversation et alors c’était lui qui, tel un cavalier de danse bien docile, la suivait de question en question, menant la danse d’une main leste, agréable et volubile.
 
Et c’est avec un plaisir immense que le conteur laissa la jeune fille le lancer sur son sujet préféré : lui-même et ses talents. Bellifère, Bélifère, que savait-il de Bellifère ?
 
« Gloire, vaillance, et que fauchent nos lames, commença-t-il, citant sur un ton dramatique la devise du duché d’Ibélène pour se laisser le temps de trouver quoi ajouter. Et puis l’inspiration lui vint en même temps que ses souvenirs de l’Académie. Ho oui, bien sûr, il y a fort à dire sur Bellifère. Mais, je dois l’avouer, je suis un romantique, aussi ai-je une préférence marquée pour les récits d’amants que le Destin malmène. »
 
C’était à moitié vrai. Bien sûr qu’il connaissait des récits chevaleresques, puissants et pleins d’héros transpirant la testostérone à 8 kilomètres à la ronde, mais ces récits-là, il les réservait pour une autre audience. Celle des tavernes où les soldats prenaient leur quart. Les jeunes filles elles, ho oui, rêvaient aussi de combats, mais certainement pas pour la gloire d’un roi ou le triomphe d’une armée. Non, elles, elles voulaient voir vaincre l’amour, gagner les amoureux éplorés.
 
« Bellifère regorge de récit puissant de par sa tradition de mariage. Je ne vous apprends surement rien, mais là-bas pour mériter la main de la femme de ses rêves, le prétendant doit aller chez elle, l’enlever, la ravir à sa famille ! Triomphant les armes à la main de tous ces opposants ! Que de récits, que d’épopées, dépeignant une jeune femme éplorée, battue par son père, gaussée par ses frères, maltraitée par ses oncles, sauvée de ce destin funeste par la pointe de l’épée. »
 
La passion vibrait dans sa voix à mesure qu’il parlait. Mais comme toujours, il était temps de glisser de quoi faire fleurir le rose sur les joues de la jeune fille. Deux fleurs d’embarras qu’il aimait à planter.
 

« Et je ne doute pas qu’avec votre beauté ce n’est pas un, ce n’est pas deux, mais une myriade d’aspirants qui se seraient pressés pour vous ravir. »
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyJeu 9 Nov 2017 - 17:02

Il connaissait Bellifère! Les quelques mots lancés dans les airs résumaient parfaitement son duché d’origine : Gloire, vaillance, et que fauchent nos lames. C’était ça, c’était ça! Agathe écarquillait les yeux, déjà conquise par la conversation à venir. Oh… Elle savait bien, la blondinette, qu’il n’était pas digne d’une femme de parler de guerres, d’armes et autres sujets relatifs à la conquête. Parler de Bellifère librement était rare, dans sa vie. Mélusine de Sylvamir et elle abordaient déjà plusieurs sujets, et Agathe ne se sentait jamais l’énergie pour narrer les plus jolis côtés de ce duché aride. Grâce et Aubrée ne voulaient tout simplement pas l’entendre, à ce sujet. Ses amis étaient d’un nombre limité et bien peu appréciaient sincèrement Bellifère. À le voir, lui, Sylvain Belle-Histoire, s’intéresser et clamer en quelques mots la grandeur du duché de la guerre la rendait déjà captive de ses paroles à venir.

Puis il lui parla de récits d’amants et du Destin capricieux. Oh… Elle ne s’était pas départie de son sourire ni de sa bonne humeur, mais il était vrai qu’ils s’éloignaient considérablement de Bellifère, en empruntant cette voie. C’était un domaine qui la faisait rêver, la joliette, d’une bien douce manière, mais qui l’intimidait tout autant. Elle n’avait jamais vécu ni ressenti réellement un sentiment aussi puissant qu’un récit d’amants promettait, et elle se sentait quelque peu embarrassée de non seulement parler d’un tel sujet, mais d’en discuter avec un homme. Qu’elle ne connaissait pas. En pleine auberge.

- Bellifère regorge de récit puissant de par sa tradition de mariage. Je ne vous apprends surement rien, mais là-bas pour mériter la main de la femme de ses rêves, le prétendant doit aller chez elle, l’enlever, la ravir à sa famille ! Triomphant les armes à la main de tous ces opposants ! Que de récits, que d’épopées, dépeignant une jeune femme éplorée, battue par son père, gaussée par ses frères, maltraitée par ses oncles, sauvée de ce destin funeste par la pointe de l’épée.
- C’est une grande tradition, oui, l’enlèvement de Bellifère… Ils sont rares, les gens des autres duchés, à comprendre l’héroïsme de cet enlèvement et tout ce qu’il symbolise. Ce n’est pas qu’une démonstration de courage ou de force, mais aussi la promesse de défendre sa promise contre le Destin lui-même!

Agathe s’était laissée prendre au jeu. Elle soupirait faiblement, les yeux plein de rêves, en visualisant l’enlèvement idéal. Il viendrait la dérober à Mélusine et Hiémain, avec force et astuce, usant de ruse comme d’autres usaient de violence. Ils quitteraient la tour de Sylvamir vers un duché ou un autre, et… Et, enfin, peut-être bien qu’ils.. Qu’ils… Qu’ils consommeraient leur mariage en tout honneur, bien loin des bassesses clandestines qu’offraient les liaisons interdites, taches abjectes sur une pureté virginale que l’on devait à son époux. Elle sentait ses joues s’embraser sous ses pensées bien audacieuses. Était-ce le vin qui lui faisait tourner gentiment la tête, ou les mots de son compagnon?

Le compliment marqué du conteur de renom ne fit qu’augmenter son malaise et la rougeur de ses joues. Méritait-elle autant d’attention? Agathe en doutait, mais il fallait bien avouer que tant de délicatesses lui faisait bien plaisir. Elle prit une autre gorgée de son vin sucré, faute de savoir lui répondre avec assurance et aplomb.

- J’ai un entourage très dense et très riche en prestige. Je… Je ne pensais jamais être si bien entourée. Je crains qu’un éventuel prétendant ait peur d’un obstacle si grand. Mais je vous remercie, Monsieur Belle-Histoire, de... De votre gentillesse.

Une autre gorgée, plus petite, celle-là, puis la Belliférienne reposa sa coupelle sur la table, non loin des jonquilles. Elle tapota délicatement sa joue, de sa main, dans un geste qu’elle souhaitait distrait mais qui n’était effectué que pour la rafraîchir. Les jolis mots du conteur l’avaient ébranlée. Il était si peu évident de reprendre contenance.

- Vous êtes nombreux, à animer la Ville Haute, n’est-ce pas? Est-ce que vous êtes associé à une guilde, afin de desservir entièrement Lorgol? Je… Je comprends qu’avec votre talent, vous devez conter surtout dans ce genre d’auberges. Vous arrive-t-il de vous associer à des musiciens ou des bardes, pour exercer votre art?

Elle lui offrit un sourire timide alors qu’elle reprenait un peu plus ses esprits. Autant elle souhaitait l’éloigner de ce sujet qui la faisait tant rougir, autant Agathe voulait savoir. Où se cachait-il, se barde talentueux?
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyVen 8 Déc 2017 - 11:37

De toutes évidences ces mots n’avaient pas eu l’effet escompté. Là où il voulait flatter la jeune fille, elle semblait plutôt mal à l’aise. Le conteur s’en désola. Pas qu’il avait décidé de la charmer, non, mais il fallait croire qu’il avait dépassé l’âge qui lui permettait de conter fleurette en toute impunité aux jeunes damoiselles au teint frais. Ha… si Mayeul le voyait, se sentant soudain stupide d’avoir fait naitre le malaise chez son interlocutrice, lui qui se voulait toujours si sur de lui. Mais être sûr de soi ne voulait pas dire ignorer les sentiments de l’autre, aussi le conteur prit la décision de ne pas ajouter de pierre à la confusion de la jeunette.
 
Il plongea ses lèvres dans sa bière, le goût acerbe de celle-ci s’accordant parfaitement avec cette amertume qu’il percevait de se sentir soudain vieillir. Il chassa au loin cette pensée déplaisante, reportant son attention sur le discours de la jeune femme. A mesure qu’elle parlait, quelque chose dans sa voix fit réagir le conteur. Lui, expert de l’intonation, menteur professionnel, savait déceler chez les autres ces trémolos et tournures de phrases qui laissaient à penser que quelque chose ne tournait pas tout à fait rond. Il masqua d’une nouvelle gorgé le sourire qui naissait sous sa moustache, tentant, comme il pouvait, de ne pas laisser paraitre son amusant sur ses traits.
 
Il était temps pour Sylvain de faire fonctionner ses méninges, qu’elle chose avait bien pu, dans le discours de la jeune femme, faire vibrer son attention.
 
« Point de guilde de mon côté mais je sais que certains artistes aiment à se regrouper. Je préfère de mon côté travailler seul, cela est plus commode lorsqu’on arpente sans cesse les routes. Il est plus facile de négocier le gite et le couvert pour un seul talentueux conteur que pour toute une troupe d’original. Commença-t-il, reposant sa chope sur la table. »
 
Pendant ce temps il continuait à réfléchir, s’attardant sur les faits et gestes de la jeune femme depuis son arrivé dans l’auberge. Elle avait semblé chercher quelqu’un lorsqu’elle était entrée… alors elle lui avait demandé si… Ho.
 
 « Il m’arrive, au gré du hasard, effectivement de m’associer à d’autres pour… La pensée qui lui heurta l’esprit le stoppa dans sa phrase. »
 
Elle cherchait un barde.
Pas un conteur.
Un barde.
 
Une désagréable sensation lui parcouru le corps, mélange horrible mêlant un entêtant sentiment de stupidité et une terrible envie de se vexer. Elle ne l’avait pas du tout reconnu, lui le Grand Belle-Histoire. C’était un tout autre artiste qu’elle recherchait. Il ne put s’empêcher de faire la moue, froissé par se manque de reconnaissance. Mais sa vanité refusait tout simplement d’admettre devant la demoiselle qu’il s’était fourvoyé quant à sa renommée. Et puis aussi, qui était ce stupide barde qui osait ainsi l’éclipser ? Ha ça. Il aurait bien voulu le savoir. Aussi reprit-il, après une certaine pause.
 
« Veillez me pardonner, je me suis perdu dans mes pensées l’espace d’un instant, s’excusa-t-il, faisant mine de reprendre ses esprits après un moment d’égarement. L’inspiration, vous savez. Je disais donc, il m’arrive de m’associer à d’autres en effet. Surtout des musiciens. Mais il m’arrive de travailler avec des bardes afin de mettre en musique certains de mes poèmes. »
 
C’était totalement faux. Il n’était pas question de laisser le moindre barde toucher à ses histoires. Elles étaient siennes t il les gardait jalousement. Mais il était temps de la jouer finement.
 
« Une jeune fille, instruite comme vous l’êtes, a surement une grande affinité pour la musique, écoutez-vous souvent des bardes ? Certains ont-ils su capter votre attention ? Peut-être avez-vous l’occasion d’entendre quelques-unes de mes ballades composées à quatre mains… Dites-moi tout, je suis toujours intéressé de savoir lequel de mes comparses retient l’attention des belles demoiselles. Il termina sa phrase, s’emparant de nouveau de sa choppe, regardant la demoiselle par-dessus le verre. »
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Agathe de Vigdir
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Message Sujet: Re: N’auriez-vous pas vu un barde ?   N’auriez-vous pas vu un barde ? EmptyMar 9 Jan 2018 - 17:58

S’il s’agissait d’un piège, Agathe s’y était plongée tête première dans toute sa naïveté. Elle se croyait bien futée, la jeune demoiselle, en entraînant le conteur sur le chemin du bardisme, alors que c’était plutôt Sylvain Belle-Histoire qui tirait les ficelles de cette conversation. Les yeux brillants, elle écoutait chacun des mots s'échapper de ses lèvres avec grand intérêt. Il était vrai qu’il avait un talent certain, probablement grandiose, car sa verve sonnait comme une mélodie et il avait un charisme indéniable pour hypnotiser son public. L’apprentie voleuse ignorait seulement que Sylvain possédait surtout un charisme assuré pour charmer un public féminin. Alors elle battait des cils en sirotant son breuvage, pendue à ses lèvres. Il lui racontait des choses incroyables, sur sa profession, et la jeunette en venait à souhaiter qu’il soit engagé par Mélusine pour parfaire son éducation sur le monde. Il semblait connaître tant de choses!

- Point de guilde de mon côté mais je sais que certains artistes aiment à se regrouper. Je préfère de mon côté travailler seul, cela est plus commode lorsqu’on arpente sans cesse les routes. Il est plus facile de négocier le gite et le couvert pour un seul talentueux conteur que pour toute une troupe d’original.
- Ce doit être… Ce doit être fascinant, de rencontrer des gens au quatre coins de Lorgol. Vous êtes entièrement libre! Vous allez sur les routes, alors…? De.. De Faërie? Ou d’Ibélène?

Faites qu’il dise Faërie. Elle l’espérait si fort, Agathe! L’entendre parler du duché des Jardins, ou encore celui de la Magie, avec ses jolis mots et cette manière de rendre ses mots vivants la faisait déjà rougir de plaisir. Elle se savait chanceuse, malgré tout, Agathe, d’avoir visité trois des quatres duchés d’Ibélène. Il ne restait qu’Erebor, mais ce n'était qu’une question de temps avant que le voyage s’effectue dans le désert. Sa tutrice possédait une oasis dans ces contrées arides et exotiques et elle espérait voir la beauté d’Erebor, malgré son petit air effarouché lorsqu’on lui parlait des scorpions ou des impétueux nomades. Pour Faërie, toutefois, la blondinette savait pertinemment qu’elle ne visiterait aucune ville là-bas, peu importe le duché. Avec la guerre qui perdurait, c’était impossible. Mais elle s’était montrée attentive, dans ses leçons. Même si elle semblait outrée de toute cette magie, de tous ces dragons et de toutes ces choses étranges -des globes lumineux! Et puis quoi encore?- il fallait bien avouer qu’elle était émerveillée par ce que cette vie en Faërie pouvait offrir.

Il débuta son explication, et la blondinette s’inclina quelque peu sur la table pour bien entendre chacun de ses mots. ...Puis il s’arrêta. Elle sourcilla. Devant ses excuses et ses explications, la jeune femme se contenta de lui pardonner d’un inclinement de tête bien marqué. Il avait été foudroyé par l’inspiration! Asma avait jeté son regard sur lui, à ce moment-même, et Agathe, insignifiante petite Agathe, en avait été témoin. Plutôt que de lui faire part de ces mystérieuses idées nouvelles, Sylvain Belle-Histoire revenait sur ce sujet sensible du bardisme.

- Une jeune fille, instruite comme vous l’êtes, a surement une grande affinité pour la musique, écoutez-vous souvent des bardes ? Certains ont-ils su capter votre attention ? Peut-être avez-vous l’occasion d’entendre quelques-unes de mes ballades composées à quatre mains… Dites-moi tout, je suis toujours intéressé de savoir lequel de mes comparses retient l’attention des belles demoiselles.

Instruite… Il la croyait instruite. Et digne de petite noblesse. Il semblait la respecter, et le reflet d’elle-même qu’elle voyait, dans les yeux du conteur, lui plaisait particulièrement. Il avait ce pouvoir de la faire se sentir unique, spéciale et intéressante. Il flattait, et elle, si peu habituée, se laissait faire non sans rougeur et timidité, mais aussi avec une pointe perceptible de ravissement. Quelque part, au fond de son esprit, les enseignements de Mélusine tentaient de se faire entendre pour lui rappeler que c’était à elle, de charmer, de se faire mignonne et coquette. Elle tentait de se montrer digne des enseignements reçues par la Cour des Miracles, mais il était difficile pour l’apprentie qu’elle était de faire compétition à un charmeur en série invétéré.

- Oh… Il est vrai que.. Je n’ai pas tous les outils pour apprécier avec justesse la musique. C’est malheureux… Mais je m’en remets à mes sentiments et mes impressions, Monsieur Belle-Histoire. Elle n’était pas très fière de décevoir l’image si jolie qu’il devait se faire d’elle. Ainsi, elle abaissa les yeux avant de poursuivre. J’ai rencontré un musicien de grand talent, j’ose le croire, lors d’une visite à une taverne, avec ma tutrice. Je ne l’ai plus revu, depuis… Je ne connais ni son nom, ni son allégeance à une quelconque guilde. Peut-être… Peut-être sauriez-vous qui chante les Pluies de Svaljärd? Ou les Larmes de Maari?

Il avait chanté tant de jolies choses, ce soir là, qu’Agathe avait cru que son coeur ne pourrait plus jamais être autant ému. Il y avait dans sa voix quelque chose de profondément triste, mais aussi une étincelle d’espoir qui lui avait donné envie de le croire, lorsqu’il chantait la beauté après le malheur.

N’auriez-vous pas vu un barde ? Divide10

Il menait la conversation. Agathe suivait, tout simplement, portée par le débit clair et hypnotique d’un orateur confirmé ou plutôt par le baratin si crédible d’un tisseur de lagraneries. Il avait tout vu, il avait tout fait. Mieux, il avait tout vu ce qui valait la peine d’être vu, il avait tout fait avec une excellence qui lui semblait naturel. Les pommettes rosées, les yeux brillants, Agathe avait suivi le voyage qu’il lui narrait et avait retenu son souffle à chaque barde différent qu’il lui décrivait. Son mystérieux ménestrel n’était pas du nombre, et la blondinette, grisée par ce délicieux vin, multipliait les moues gamines pour afficher sa déception grandissante. Lorsque Sylvain Belle-Histoire avait enfin terminé son récit, l’oeil malicieux et beaucoup trop au fait que la jeunette devant lui aurait préféré rencontrer un musicien plutôt que son illustre personne, une silhouette toute féminine se campa dans l’ombre de la toute blonde, comme un rappel à l’ordre.

Il y avait eu un baise-main. Il y avait eu un rire nerveux et un regard fuyant. Les deux femmes avaient quitté l’auberge avant que la nuit ne tombe tout à fait. Si Agathe n’avait trouvé aucun barde ni aucun indice afin de le retracer depuis Lorgol, elle avait au moins eu la chance d’oublier Lughnasadh et son carnage le temps d’une soirée.
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