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 Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix

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Message Sujet: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMar 23 Jan 2018 - 17:46


Livre III, Chapitre 1 • D'Accord et de Chaos
Aubrée Martel, Abigaïl d'Embrasée & Joséphine Siguardent

Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix

Confessez-vous, filles de Lida



• Date : 25 avril 1002 (trame alternée)
• Météo (optionnel) : De nuit, il pleut des cordes dehors
• Statut du RP : Privé
• Résumé : La nuit dernière, Abigaïl et Aubrée ont tué deux apprentis au sein même de la Tour Noire. L'Oracle le sait et convoque les deux Adeptes pour prendre leur témoignage, elles qui ont tué des enfants de Lida sous leur propre toit.
• Recensement :
Code:
• [b]25 avril 1002 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3275-ma-parole-est-sa-parole-ma-voix-est-sa-voix#121594]Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix[/url] - [i]Aubrée Martel, Abigaïl d'Embrasée & Joséphine Siguardent[/i]
La nuit dernière, Abigaïl et Aubrée ont tué deux apprentis au sein même de la Tour Noire. L'Oracle le sait et convoque les deux Adeptes pour prendre leur témoignage, elles qui ont tué des enfants de Lida sous leur propre toit.

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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMar 23 Jan 2018 - 19:12

Tu l’as entendue…
Elle te l’a susurré à l’oreille, la Sombre Mère. Elle t’a murmuré une confession nocturne qui a fait le tour de votre maison la nuit dernière. Le sang a coulé, tu le devine, tu le sais, car ici, tu n’ignore rien, toi l’Oracle de la Confrérie Noire. Tu sais que deux vies ont été fauchées. Deux vies pourtant vouées à votre déesse mère Lida et au divin consort Sithis. Tu pleures des larmes silencieuses et invisibles pour ces deux enfants assassinés qui sont vôtre et qui ont rejoint les rangs du Sans-Visage. Mais leur mort seule n’est pas l’unique tourment qui te tracasse. Si encore, leurs vies avaient été données à la gloire de vos dieux, tu aurais pu l’accepter. Mais ce n’était pas le cas. Etranglés… Egorgés… Par les mains solides et fidèles de deux Adeptes que tu aimes pourtant profondément. Tu n’oses croire que la sanglante Aubrée et l’oppressante Abigaïl aient pu vous trahir en tuant deux apprentis. Il était pourtant interdit de tuer un autre assassin, tout jeune fut-il dans sa foi envers Lida et Sithis.

Alors pourquoi ?

Tu frissonnes et trembles de tous tes membres, chère Joséphine, lorsqu’une froide brise s’engouffre jusqu’à toi, dans tes appartements au plus haut de la Tour Noire. C’est la porte qui vient de s’ouvrir, il n’y a pas de doutes là dessus, et le courant d’air manque de faire vaciller les flammes des bougies qui éclairent ton antre sombre. Assise sur un fauteuil au tissu aussi noir que les voiles qui recouvrent ton visage, ton regard clair se pose sur la femme à la rousse chevelure qui ouvre la marche. Derrière elle, une tignasse blonde. Deux femmes à l’allure farouche et puissante qui éveillent une nouvelle série de frissons. Un plaisir contenu mais exacerbé par les drogues qui empoisonnent ton sang.

« Mes belles et tendres… »

Ta voix est trainante, trahie par la douce légèreté qui enveloppe ton esprit, calmant la douloureuse tristesse qui ni quitte pas ton cœur depuis la veille. Au cœur de tes pensées, des échos de voix se chevauchent, et peut-être même y perçois-tu le murmure de ta Sombre Mère. Tu sais qu’elle est là est observe. Tu en es certaine. Sur ta bouche alors, un sourire se dessine.

« Ferme la porte, Aubrée, et venez toutes deux vous asseoir près de moi. Nous discuterons seules. Sans vos Ecoutants. »

S’ils avaient été prévenus, ils n’étaient pas sur place. Tu n’avais guère l’envie de patienter et tu étais seule juge des actes de ces deux jeunes filles. Avec ta voix douce, on pourrait croire que nuls reproches ne se cachaient entre les lignes, qu’aucune punition n’attendait les deux Adeptes. Que ta douceur était pure vérité. Ce n’était pas tout à fait faux. Mais ceux qui te connaissaient savaient que tes paroles pouvaient être comme du poison. Que le venin coulait sur ta langue autant que dans tes veines. Que toi, ancienne fille de l’Aspect du Poison, tu étais digne utilisatrice des filtres mortels et de mots piquants.

« J’ai eu vent, mes douces, de ce qui est arrivé la nuit dernière. » Ta main se posa sur la joue de l’Adepte assit au plus près de toi. A cet instant, il s’agissait d’Abigaïl, l’Etrangleuse Suave, que tu observais avec une lourde intensité. « Confiez-vous à moi. L’assassinat des enfants de Lida par d’autres de ses enfants n’est pas autorisé. Dites moi tout. » Tes mots sont presque susurrés, comme les sifflements d’un serpent qui attend sa proie. Qu’elles prennent la parole, qu’elles t’expliquent, tu n’attends que ça.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyVen 26 Jan 2018 - 16:52

Je l'ai attendu. Cette convocation. Ce message m'indiquant que je suis attendue auprès de l'Oracle. Cela ne m'étonne pas. La Sombre Mère ne veut pas laisser un tel crime en suspens.
Je n'ai jamais failli. C'est ce que je me dis alors que je chemine dans les couloirs, mes mains caressant parfois les pierres froides que je connais maintenant par cœur et qui représente la forteresse de mon âme depuis quelques années. Je n'ai jamais failli depuis qu'elle est venue me cueillir, belle et humble, alors que je venais d'accomplir mon premier meurtre. Alors que mon fiancé reposait inerte, étranglé par mes rubans. Elle m'a cueilli ainsi et je ne l'ai jamais trahie, emplie d'amour et de dévotion envers Celle qui m'a fait renaître. Toujours soucieuse de remplir correctement mon devoir. Toujours prête à envoyer de nouvelles âmes en offrande à Sithis. Jamais un pas de travers. Jamais une parole déplacée. Non, juste mon travail, en silence, sans écart, sans fausse note, sérieuse et appliquée, rigoureuse et dévouée.

Jusqu'à hier. La première fois que j'ai tué ainsi mes frères, des enfants de Lida. J'en ai formé des apprentis. J'ai toujours eu à cœur de leur apprendre, eux que Lida désignaient comme dignes représentants de notre sombre famille. J'ai toujours obéi à mon Écoutant, lui témoignant tout le respect que son rang lui octroie. Parce que ce sont les choix de ma déesse et que je n'ai aucun droit de contester ce que la Sombre Mère décide. Elle sait ce qui est le mieux, à moi de remplir le rôle qu'elle m'a désigné. Mais hier j'ai fauté. J'ai trahi une des lois les plus fondamentales de la Confrérie. J'ai tué mon frère.
Ma route rejoint celle d'Aubrée, l'Ecorcheuse, alors que je m'approche de plus en plus de l'Oracle. Je lui adresse un signe de tête en guise de salut. Nul besoin de mot. Nous nous comprenons. Il n'y a rien à dire. Je sais qu'elle doit ressentir la même chose. Comme elle, je me présente devant l'Oracle, prête à lui témoigner ma version des faits. Prête à justifier mon acte. Mais prête surtout à recevoir la sentence, si sentence il y a. J'accueillerai ma mort avec honneur et j'irais rejoindre ainsi Sithis, j'irais découvrir son royaume. Je suis prête. Si la Sombre Mère en décide ainsi, alors soit.

Les portes s'ouvrent et nous pénétrons dans la pièce où l'Oracle nous attend. Je la salue respectueusement. Ses mots caressent mon âme et me font vibrer de l'intérieur. J'ai l'impression de sentir plus que jamais la présence de la Sombre Mère. Je n'ai pas eu l'occasion de véritablement rencontrer l'Oracle, mais je sais déjà que je l'aime. Elle est Sa voix, elle est Sa parole. C'est Celle qui nous porte la voix de la Sombre Mère. C'est comme si je me retrouve face à la déesse en personne et tout mon être tremble devant cet honneur. Si je meurs ce soir, je mourrais heureuse et comblée. Sans discuter, j'obéis, allant me placer près d'elle, magnifique et ténébreuse. J'ai la sensation que son regard me transperce, me sonde et fait ressortir chacune de mes pensées. Je ne vois pas son visage, ainsi voilé, mais je n'ai pas besoin de voir ce qu'il y a dessous pour percevoir l'intensité de son observation. Je n'ai rien à cacher. Sa main vient effleurer ma joue et c'est comme si Lida elle-même m'offrait un geste de tremble. Je suis tremblante d'émotions même si mon visage demeure fermé et sérieux, peu habitué à laisser transparaître ce que je peux ressentir. Je ne détache pas les yeux d'elle jusqu'à ce qu'elle parle de l'assassinat. Cette fois, j'échange un regard avec Aubrée. Nul doute que tout ce joue en cet instant.

-Nous avons tué et mon cœur pleure cet acte, murmuré-je, sincère dans mes propos. Mais nous l'avons fait pour sauver notre vie, Oracle. C'était eux ou nous.

Je regarde de nouveau Aubrée. Je suis arrivée au milieu de la discussion. Le début devra être révélé par celle qui était déjà sur place.
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Aubrée de Sombregemme
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMer 31 Jan 2018 - 16:27

C’est silencieuse qu’Aubrée emboîte le pas d’Abigaïl, jusqu’aux appartements de l’Oracle. Silencieuse, parce qu’elle n’a pas besoin de parler, et qu’elle sait qu’elle et Abigaïl se comprennent sans un mot. Silencieuse, parce qu’il n’y a rien à dire. Elle a tué, hier soir, un apprenti. Un Frère. Un enfant de Lida. Et même si elle sait qu’il l’a attaqué, qu’il a attaqué un autre apprenti, et qu’il s’est payé sa tête, et qu’elle n’a fait que lui répondre, elle appréhende cette rencontre avec la personne en Arven la plus proche de la Sombre Mère. Elle appréhende, pour plusieurs raisons. Parce qu’elle n’a jamais, jamais fauté, ni failli à ses devoirs depuis ses douze ans – depuis qu’elle porte le tatouage de la Main de la Nuit au niveau de son cœur. Hier était la première fois qu’elle enfreignait une des règles de la Confrérie. Et elle connaît la seule punition qui existe au manquement aux règles. La Mort. Si elle est reconnue coupable de sa faute, elle sera condamnée à mort. Ce sera la décision de l’Oracle, de la Sombre Mère elle-même. Aubrée ne pourra qu’accepter sa punition. Mais elle compte bien se défendre avant. Argumenter. Expliquer ce qui a motivé son geste. Et seulement espérer de rester encore un peu en vie, au moins jusqu’à ce qu’elle ait tué Hjalden d’Evalkyr.
 
Hier soir, elle est revenue voir Ulric lui expliquer, et elle s’est fait passer un savon, comme une enfant pas sage. Elle lui a expliqué, calme en apparence, mais bouillante d’humiliation et de colère à l’intérieur. Il a haussé les épaules, et lui a dit qu’il prierait pour que sa mort soit douce. Aubrée a claqué la porte, et a couru se réfugier dans les bras de Thomas. Elle ne lui a rien dit, elle l’a prié de ne poser aucune question. Elle lui a juste demandé – ordonné – de tout lui faire oublier. Qu’elle ne se souvienne plus de sa soirée, de ce qui l’attend, de rien du tout. Et elle a oublié. Et elle s’est donnée à lui avec tant de passion, comme si c’était la dernière fois, qu’il s’est forcément douté de quelque chose. Mais elle n’a rien révélé, sachant qu’il l’apprendrait bien assez tôt. Et puis, elle avait reçu sa convocation. Elle n’a rien dit, rien montré. Mais son appréhension est née, et ne cesse de monter en flèche à chaque marche de l’escalier qu’elle gravit.
 
Elle frémit en pénétrant dans les appartements de l’Oracle, un lieu qu’elle n’avait encore jamais eu l’honneur de visiter. Dommage que cela se fasse dans ces circonstances. A la suite d’Abigaïl, elle la salue, alors que ses mots la font vibrer au plus profond d’elle-même. Elle entend dans sa voix la voix de Lida. Elle a l’impression, réelle, qu’elles ne forment qu’une seule et même personne. Et c’est cette admiration mêlée à son profond respect qui la pousse à lui obéir sans piper mot, à fermer rapidement la porte et à rejoindre son homologue de la Corde près de leur Oracle.
 
Oracle qui ne traîne pas longtemps avant de les confronter à leur faute. Si en apparence, Aubrée reste stoïque, elle est moins assurée que ce qu’elle montre, en réalité. Elle ne doute pas de son engagement, profond et véritable, auprès de Lida et de Sithis. Elle doute plutôt sur les moyens mis en place par Abigaïl et elle-même pour neutraliser les deux apprentis. Avec leurs capacités, elles auraient peut-être simplement pu les immobiliser et les confier à leur hiérarchie, plutôt que de les tuer. Mais leur empressement aura peut-être raison d’elles. Enfin, advienne que pourra.

Abigaïl relate rapidement sa version des faits, qu’Aubrée confirme d’un hochement de tête. Mais elle sent au regard de la rouquine qu’elle lui laisse la parole, à elle qui était là depuis le début. Alors Aubrée inspire, cherchant ses mots, pour relater de la manière la plus courte et juste possible sa vision des événements. « Nous avons tué, oui. Deux apprentis qui ont cru bon de menacer un frère, sous nos yeux. Qui l’ont agressé, toujours sous nos yeux. Et qui ont voulu essayer de nous tuer, au sein même de la Tour. » Elle ferme les paupières. « Je regrette d’en être arrivée à une telle extrémité. Mes actes ont dépassé mes pensées. Je – nous n’avons jamais souhaité trahir la Confrérie. » Elle se tait. Elle n’est pas la meilleure oratrice qui soit, bien plus habile avec les Lames tranchantes qu’avec les mots, et elle espère qu’elle n’a pas précipité leur fin au fond d’un précipice dont il leur sera impossible de remonter.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptySam 3 Mar 2018 - 20:07

Oh comme elles ont l’air inquiète, tes deux petites Adeptes, si impressionnées par la force de ta présence et du regard voilé que tu poses sur elles. Elles savent qu’elles ont fauté et pêché envers leurs dieux et qu’une punition exemplaire doit-être prise. Et c’est toi qui rendra la décision de la Sombre Mère, en écoutant d’abord ce que ces deux demoiselles ont à te dire. L’idée même de voir leurs souffles se tarir et ne jamais revenir dans leurs poumons t’attriste terriblement, tout comme ne plus voir ces jolies couleurs roses sur ces joues douces et tendres. Mais le crime est là, terrible et horrible, et les corps ramassés la nuit derrière, étouffés et écorchés, sont autant de preuve que le chuchotement sobre de ta déesse. Ô douce Mère, pourquoi ont-elles agi ainsi ? Pourquoi la soif du sang a-t-elle guidé leurs si jolies mains ? Tant de questions qui ne demandent que réponse, dans ce regard sombre que tu poses sur Abigaïl et Aubrée, venues s’asseoir bien sagement contre toi. Tes doigts, légèrement fébriles à cause de l’émotion et de la drogue qui enivre tes sens se font presque câlin sur la joue de l’Etrangleuse. Et un instant, tu te prends à observer le mouvement de sa respiration, du pouls de son cœur que tu pourrais presque entendre. Et puis la voix rompt la transe qui est tienne, le murmure traverse le voile du délire et presque durement, tu retombes sur cette terre où la froideur du meurtre qui a eu lieu ici te glace. Ta prière à la Sombre Mère pour qu’elle t’entoure de ses bras bienveillant résonne dans ton esprit, et lorsqu’Abigaïl se tourne vers Aubrée, tu fais de même, d’un geste doux et ample, presque emprunt de majesté.

« Parle, mon enfant. »

Chuchotes-tu à la blonde qui semble en savoir plus sur cette histoire. Mais les mots de l’Etrangleuse ont déjà suffisamment éveillée ton intérêt pour que tu octroies un sursit à ces douces créatures qui servent la sanglante justice des dieux. Elles ou eux. Intéressant constat. Ainsi, ces jeunes apprentis étaient eux aussi prêt à enfreindre les saintes lois qui étaient vôtre ? A cette constatation, la colère s’empare de tes sens, et même si le voile cache assez bien ton regard, le bleu de tes yeux se fait plus froid, tranchant que l’acier de vos lames. Les mots sincères cependant calme l’ire qui emporte ton cœur de cielsombroise acharnée, et tu te repousses au fond du fauteuil, presque abattu.

« Je le sais mes filles. Je sais combien votre foi est sincère et votre amour pour notre Sombre Mère vrai. Je sais que la Confrérie est votre famille et que jamais encore vous n’avez failli à votre tâche. » Et pourtant… le crime était toujours aussi profond que la plaie béante d’une gorge tranchée. « Mais vous n’êtes plus des apprenties. Vous n’êtes plus de jeunes agneaux à qui l’on enseigne, vous êtes deux louves qui maîtrisez l’art de la mort. Vous saviez que c’était là le plus terrible des actes que vous pouviez perpétrer. » Lasse semble ta voix, et ton humeur l’est tout autant. Tu pourrais presque pleurer, là, à cet instant, tu ne le sais que trop bien.

C’est vers Aubrée que tu te penches cette fois, prenant dans ta main une de ses mèches blondes comme l’or, jouant de leurs douceurs entre ses doigts. Tu réfléchies, tu pries, tu espères. Que dois-tu faire, de ces deux jeunes femmes que tu aimes comme des filles. Des filles aussi loyales que traitresses.

« Pourquoi nous battons nous, mes chères ? Dites moi quel est notre crédo ? »

Toi tu le sais. Tu sais quelle est votre justice et pourquoi elle est. Assassin, vous ne tuez que pour remettre en place les juste chose en venger ceux qui ne peuvent le faire. Mais jamais le tueur n’agira autrement que sous l’autorité de Lida. Et jamais pour lever la main sur un des siens. Le savent-elles ? Ne l’ont-elles pas oublier ?
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMar 13 Mar 2018 - 14:55

L'Ecorcheuse a bien parlé. Je sens sa peine, sa douleur et son regret. Je partage les mêmes émotions. Nous vivons toutes deux pour servir notre Sombre Mère. Nous sommes Ses Filles, nous respectons Ses règles et nous œuvrons dans Son intérêt. Me trouver maintenant face à l'Oracle, face à Sa voix, me plonge dans une profonde confusion. L'amour que je sens émaner d'elle m'emplit d'une sérénité presque triste mais, pire que tout, c'est la déception qui s'élève. Sa déception. Je L'ai déçue. Nous L'avons déçue. Nous avons entravé Sa règle fondamentale. Nous avons fauté. La Mort est venue trouver ses honteux apprentis. Une mort que nous avons nous-même décidé. Au sein même de la Confrérie. Comme si nous avions décidé à sa place. Nous avons nous-même fait notre loi, notre jugement. Nous servons la Justice. La Sienne. Non la nôtre.

-Nous sommes les mains vengeresses de la Sombre Mère. Nous servons Sa justice, chuchoté-je presque dans un gémissement. Nous œuvrons pour apporter la justice à ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes. Mais toujours sous les ordres de Lida. Toujours.

J'échange un autre regard avec l’Écorcheuse. J'ai toujours agi dans l'intérêt de la Confrérie. Je n'ai jamais fauté. Je n'ai jamais trahi. Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce jour où j'ai porté la Mort à quelqu'un sans en avoir reçu la demande. J'ai serré cette corde jusqu'à ce que son dernier souffle s'échappe de sa bouche impie. Et je l'ai fait de mon propre chef, sans l'accord de Lida. Sans qu'elle ne décide d'appliquer sa loi. Plus que la colère, plus que la fureur ou la rage, je ressens Sa déception au plus profond de mon être. Elle me noue l'estomac, me tord les tripes et me plonge dans un dégoût profond de moi-même. Comme mes frères et mes sœurs, mon unique amour va à Lida. Le fait de La décevoir est un coup terrible. Quant à me jeter aux pieds de l'Oracle pour réclamer son pardon ne fera qu'accentuer ce mal-être sans parvenir à lui attirer que plus de dégoût. J'ai fauté et je le sais. Il ne me reste qu'à regarder ma faute en face, l'assumer pleinement et attendre Son jugement. Le seul qui compte. Et si je dois mourir pour elle, ainsi soit-il. C'est toujours mieux que de vivre sen sachant que je L'ai déçue.

Je ne sais quel destin maintenant nous attend, Aubrée et moi. Notre vie, est entre les mains de la Sombre Mère. Et comme je le fais maintenant depuis des années, je m'en remets à son jugement. Mon regard couve celui de l'Oracle avec mon sérieux qui me caractérise habituellement. Je sens l'emprise qu'elle a sur nous, elle qui porte Sa parole. Et je suis prête à m'y livrer corps et âme parce que c'est celle que Notre Sombre Mère a choisi. C'est Sa voix. Ce sont Ses mots. Et ce sera Sa justice. Peu importe ce qu'elle nous dira, j'obtempérai. Et je le ferai avec amour et dévotion comme je l'ai toujours fait.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptySam 17 Mar 2018 - 22:56

Jamais Aubrée n’aurait un jour imaginé se retrouver confrontée à l’Oracle de cette façon. Elle s’est souvent imaginée ici, face à elle et à la Sombre Mère, le dos droit et le regard fier, en tant qu’Adepte récompensée pour ses actes, ou même en tant qu’Ecoutante de la Lame, toujours un peu plus proche de Lida et Sithis. Parfois, elle s’est même prise à rêver de devenir Oracle à son tour, dans quelques années, à la place de Joséphine.

Elle n’aurait jamais imaginé, pas même le temps d’une seconde, se retrouver face à elle en attendant sa sentence pour une erreur qu’elle aurait commise.
Et pourtant, c’est ce qui est en train de se passer.

Comme elle s’en veut, Aubrée, d’avoir trahi son serment, d’avoir trahi la Confrérie ! Elle sait qu’elle a fauté, mais elle a aussi le sentiment odieux et méprisable que ces deux idiots ont eu ce qu’ils méritaient. Ils ne méritaient pas l’amour de Lida, ils ne méritaient pas le tatouage qu’ils portaient. Ils ne méritaient que la Mort. Et encore, elle trouve que la leur a été bien douce ; en l’absence de témoins, peut-être aurait-elle pu s’amuser un peu avec eux – à ce qu’ils soient ses dernières victimes, autant en profiter un peu. Enfin, elle se dit qu’exprimer à voix haute ses pensées n’est pas la meilleure des idées, si elle veut conserver encore un peu sa vie.

Elle rouvre les yeux, doucement, quand l’Oracle parle. Et elle la sent, cette once d’espoir qui se faufile dans son cœur. Elle sait. Mais elle se doute que cela ne suffit pas, et le sermon leur retombe dessus. Et Aubrée ne peut que baisser légèrement les yeux et acquiescer. Oui, elles savaient. Elles ont toujours su. Et pourtant, elles l’ont fait. Elle la sent déçue, l’Oracle, et elle ne peut que comprendre pourquoi. Et l’Ecorcheuse a l’impression que son destin est désormais tout tracé. Que ce ne sont que quelques minutes de plus que Joséphine leur offre, et que tout s’arrêtera aussi vite que tout a commencé.

La blonde s’immobilise quand la Cielsombroise vient lui saisir délicatement une de ses mèches dorées pour jouer avec. Un geste aussi doux que pétrifiant. Si cela avait été n’importe qui d’autre qu’elle, elle se serait dégagée d’un revers de la main de cette présence importune. Mais c’est l’Oracle, et elle l’aime et la respecte autant qu’elle la craint. C’est peut-être la seule personne en ce monde qu’elle craint, d’ailleurs, aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour de sa courte vie. Et sa question se glisse en elle, s’infiltre sous sa peau. Poison. Elle va devoir formuler à voix haute le serment qu’elle a rompu, les mots qu’elle a brisés. Elle va devoir montrer qu’elle n’a pas été digne de son rang, et de son appartenance à la Confrérie. Le souffle court, elle attend patiemment qu’Abigaïl ait parlé et d’avoir changé un regard avec elle pour prendre la parole à son tour. « Nous appliquons la justice des Dieux là où a failli celle des hommes. Nous servons la justice divine, et seulement elle. Notre volonté n’est que secondaire. » Elle se mord la lèvre. Elles ont fauté, toutes les deux. Et elle ne peut que se résoudre à recevoir sa sentence. Pourtant, elle n’a pas encore renoncé à la vie : elle a encore trop de choses à accomplir, un duc à tuer, un poste d’Ecoutante à occuper… ! Alors elle relève ses azurs pour les poser sur l’Oracle, et reprend. « L’apprenti qu’ils ont menacé et agressé venait de me révéler que quelqu’un, au sein de la Tour, cherchait à me faire tuer, et je suis persuadée qu’ils n’étaient pas étrangers à cette histoire. » C’est peut-être un élément clé, dans toute cette histoire. Si Joséphine sait maintenant qu’on aurait prémédité la mort d’une de ses Adeptes, elle sera peut-être intriguée… et plus clémentes envers elles.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyLun 26 Mar 2018 - 20:28

Les mots n’ont pas toujours eu de l’importance, au sein même de la Confrérie où les actes sont bien plus parlants de la foi de chacun. Et pourtant, ce sont des mots que tu demandes à ces deux filles de Lida, qui ont sans doute, l’espace d’un instant, oublié le serment qu’elles ont prononcé à leur arrivée ici. Ces paroles, ont ne peut les trahir, sa promesse ne peut être rompue, sous peine d’une terrible condamnation. Tu le sais. Elles le savent aussi. Ce que tu fais, c’est les mettre face à leurs erreurs, face à ce terrible engagement piétiné naïvement. Tu perçois le remord et l’inquiétude, la sincère tristesse et la repentance. Mais ce n’est certainement pas si simplement que tu donneras à Abigaïl et Aubrée une chance de s’en sortir. Et même si tu te fais douce, Ô belle Joséphine, tu es aussi impitoyable que la sainte déesse qui t’a choisie et que tu aimes de toute ton âme. L’une après l’autre, elles parlent. D’abord Abigaïl à la chevelure de feu, farouche et d’ordinaire si sure d’elle. En cet instant, tu la sais déstabilisée et entièrement soumise à ta volonté. Tu ne trahiras pas sa foi en l’humiliant et d’un mouvement ample, tu acquiesces à ses paroles, répondant à ta question. Et ta voix, comme un écho, répète ce dernier mot qu’elle même à prononcé :

« Oui toujours… toujours… » Et dans ce murmure étouffé, presque comme traversant le voile de la réalité, se joint à toi une autre voix. Elle t’est si familière… Ô douce Mère qui observe et approuve. « Toujours. » Jamais sans l’autorisation de Lida une ne vie sera fauchée par les enfants de la nuit.

Commme Abigaïl, tu tournes lentement ton regard vers Aubrée. A son tour de parler, de prononcer ce serment qu’elle a trahi elle aussi en agissant inconsidérément. Quelle tristesse et qu’elle affliction… Tu les pensais plus malignes, pas tant guidée par la soif de sang d’une bête insatiable. Tu croyais qu’elles seraient si dignes de leur poste, pour grandir et peut-être même un jour être à ta place. Chère Mère, vous êtes-vous toutes deux trompées sur leur compte ? Non car elles sont si sincères, ces deux jeunes filles qui regrettent amèrement. Et comme pour la première, ta voix en un écho répète ces derniers mots prononcés d’un timbre presque écrasé :

« Oui… oui que secondaire. Secondaire… » Et tu lâches cette mèche de cheveux pour te redresser mieux dans ton siège. Tu songes, te plongeant presque tout entière dans le flot de tes pensées si tumultueuses. Ici, au plus profond de ton être, tu perçois clairement le chant de ta Mère, sans immédiatement saisir tout le sens, jusqu’à ce que se colle à toi les mots divins, si doux et si chauds à ton oreille. Tu en ronronnerais presque de plaisir, si la voix d’Aubrée n’avait pas une nouvelle fois interrompu le cours de tes pensées. Tes yeux se rouvrent pour se braquer sur la blonde belliférienne, derrière le voile sombre de ce tissu qui cache ton visage. Tu pourrais l’interrompre, mais ce qu’elle dit t’intéresse et capte tout autant l’intérêt de l’entité qui poserait presque une main sur ton épaule, calmant tes émotions qui enflent en toi.

« Cela n’efface pas vos torts, chères enfants. » Cela ne changeait rien à la mort et au sang versé sans l’avale de Lida. Et pourtant, tu la devinerais presque plus conciliante que toi, à cet instant. Sur ton épaule, la chaleur se fait plus pressante, comme une invitation à changer d’avis. Elle connaît si bien tes pensées, tu n’irais jamais à l’encontre de ce qu’Elle a décidé. « Néanmoins, tu dis qu’un autre assassin cherchait à te tuer ? » Tu es surprise et ta voix ne le cache pas. Telle une mère, tu t’offusques grandement de cette simple pensée et tu feras tout pour protéger chacun de tes enfants. « Donnez moi le nom de l’apprenti que vous avez aidé. Je l’interrogerai personnellement. » Il n’est point sous la menace d’une punition ou de la mort, mais il n’aura certainement pas de quoi être rassuré. Te rencontrer toi, tout puissant Oracle de la Confrérie, ce n’était pas toujours de bon augure.

Te levant sans prévenir, tu te diriges d’un pas assuré mais presque lent, vaporeux, vers une table où trône un superbe poignard. L’ouvrage est raffiné, la garde sobre mais élégante, et ce qui marque le plus, c’est certainement la couleur d’onix de la lame.

« Mes filles, approchez je vous prie. Dévoilez devant moi le signe qui fait de vous des enfants de la Confrérie. » Patiemment tu attends qu’elles approchent et s’exécute, puis doucement, tu reprends. « Nous avons pris une décision et nous décidons de pardonner pour cette fois. Mais un tel crime n’est pas sans répercutions. Ce soir, je n’offrirais pas vos vies au divin Sithis, mais je jetterais sur vous le signe que par une fois, vous avez fautez envers nous et envers vos dieux. Pour toujours, cette marque vous suivra. L’acceptez-vous, mes filles ? » D’une certaine manière, c’était faire reconnaître à tous que les deux jeunes filles avaient commis un crime et qu’elles avaient été pardonné. Honte ou extrême chance, à elles de décider. Si elles préféraient la mort à l’opprobre, tu étais prête à t’exécuter.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMer 18 Avr 2018 - 22:31

L'Écorcheuse prend la parole, apportant des mots qui font échos aux miens. Puis elle finit par dévoiler cette vérité incroyable qui a fait tressaillir en moi cette sensation de justice. Nous sommes tous des enfants de la Sombre Mère. Nous œuvrons à son nom, nous sommes ses mains. Nous appliquons ses règles et suivons celles qu'elle nous impose. Pourtant certains ont cru bon les contourner et ont planifié l'assassinat d'une de leur sœur. Un acte abjecte et irresponsable. Pourtant, je comprends aussi la colère de notre Sombre Mère. Nous aurions pu nous arrêter. Nous en avions le pouvoir. J'aurais pu relâcher mes cordes quelques secondes plus tôt pour le garder dans l'inconscience jusqu'à ce qu'il soit interrogé. Et Aubrée aurait pu viser ailleurs pour lui laisser de graves blessures mais qui l'aurait maintenu en vie. Pourtant nous sommes allées au bout. J'ai gardé ma pression et Aubrée a choisi de frapper aux endroits vitaux. Nous nous sommes laissées emporter par notre colère, et l'amour que nous procure nos armes sous nos mains, subjugués par leur danse hypnotique. Et ainsi, nous avons fini par trahir nous-mêmes les lois de Lida. Nous avons fait exactement ce que nous trouvions révoltant. Je perçois la déception de l'Oracle. Je sens la peine de la Sombre Mère. Et je me déteste pour tout ceci.

C'est comme si Sa voix a empli la pièce. Pourtant, je sais qu'elle ne s'adresse qu'à l'Oracle et que Ses mots ne sont destinés qu'à elle. Mais Son aura est telle que je ne peux l'ignorer et je me mets à trembler de tout mon corps tandis que les larmes me montent aux yeux. Plus que mon acte c'est cette certitude de L'avoir trahie qui m'habite et me plonge dans le plus grand des regrets. Cette certitude me fait souffrir plus que n'importe quelle lame dans ma chair, plus que n'importe quelle corde autour de mon cou et plus que n'importe quel poison dans mes veines. J'entends à peine ce que l'Oracle nous dit au sujet de l'apprenti sauvé tant mon émotion est grande. Mes yeux ne quittent pas l'Oracle qui se lève alors pour se diriger table où repose une lame finement forgée. Mes oreilles sont prises d'un étrangement bourdonnement tandis que je suis toujours sonnée par sa présence touchée par le Divin. Comme hypnotisée, et incapable de ne pas lui obéir, je m'approche alors d'elle. Et c'est un calme serein qui m'habite. Je vais mourir. Et j'irai rejoindre Sithis. J'irai errer dans le royaume de mon dieu. Et je vais accepter le juste châtiment de ma déesse parce que je ne lui reconnais nul tord et que sa décision est irrévocable. Et c'est toute sûre de ces pensées et dans l'état second qui précède une mort certaine, que l'Oracle nous annonce l'impensable. Je ne comprends même pas immédiatement ce que ça implique. Que la Sombre Mère nous laisse la vie sauve. Je me contente de regarder Sa voix, interloquée, totalement abasourdie, et sûrement pour la première fois de ma vie. Lida nous laisse la vie sauve. Lida nous pardonne. Une fois de plus, mes jambes se mettent à trembler et un élan d'amour pour ma déesse me submerge totalement. Je n'ai pas l'impression de mériter Son pardon, mais si Elle l'estime ainsi, alors soit. Mais je jure férocement au plus profond de mon âme que plus jamais je ne faillirai. Et que jamais plus je ne La décevrai. Car cette sensation a été la pire que j'ai jamais ressenti. Incapable de me retenir plus longtemps, je laisse un genou tomber à terre et je baisse la tête, totalement soumise. À la fois débordante de reconnaissance et prête à accepter cette marque qui m'habitera jusqu'à la fin de ma vie.

-Je l'accepte, Saint Oracle. Elle sera là pour me rappeler que j'ai trahi et déçu par une fois. Une seule et unique fois.


Je balbutie ces mots, le cœur aux lèvres. Recevoir le pardon de Lida m'emplit d'une fierté que je ne suis pas censée ressentir et pourtant je ne peux m'y empêcher. J'arborerai cette marque avec dignité et je me rappellerai à jamais de ce jour, de que la Sombre Mère m'a accordé. Je me rappellerai alors que j'ai fauté une fois. Et que cette faute sera la dernière. Pour toujours.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyLun 23 Avr 2018 - 22:33

Elle sent le regard de son Oracle braqué sur elle, dissimulé derrière son voile. Et un instant, Aubrée n’est pas certaine des pensées de Joséphine, qui doit sûrement avoir envie, à présent, de la faire taire pour de bon. Elle ne répond rien, la blonde Lame. Elle se contente juste de baisser les yeux légèrement, en signe d’humilité. Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, elle est encore inférieure à l’Oracle. Elle n’est qu’un maillon de la chaîne de la Confrérie Noire. Elle occupe certes la place d’Adepte et envisage de grimper encore dans la hiérarchie jusqu’à, un jour, pouvoir partager sa vie avec Lida elle-même.  Mais elle a beau être une tueuse brillante et douée, elle est remplaçable. Comme tous les Adeptes. Comme chaque assassin.

Pour autant, ses paroles ont été entendues. Et lorsque l’Oracle s’adresse à elle, directement, un frisson lui parcourt l’échine L’Ecorcheuse se redresse et hoche la tête. Elle sent qu’elle l’a intriguée. Que ce qu’elle a dit l’intéresse. En même temps, comment pourrait-elle réagir autrement en apprenant que des frères et sœurs de la Confrérie cherchent à s’entre-tuer sous leur propre toit ? C’est non seulement strictement interdit, mais surtout, c’est une blessure pour Lida de savoir que ses propres enfants se veulent du mal entre eux.

La blondine n’hésite pas longtemps à lui répondre à propos de l’apprenti. Après tout, il ne risque rien, il n’a pas fauté, lui. Contrairement à elles. Et puis, elle n’a rien à cacher. C’est donc avec un ton calme et totalement neutre qu’elle lui énonce ce qu’elle sait de son petit Frère. « Il ne m’a pas donné son nom, mais il se fait appeler « le Muet ». C’est un apprenti du Choix, mais j’ignore qui lui enseigne. » Elle se retient d’ajouter qu’elle pourra le reconnaître aisément, parce qu’elle n’est pas certaine d’en avoir l’occasion, un jour. Elle ne sait pas si elle franchira de nouveau la porte des appartements de Joséphine. Elle tient à la vie, mais elle ne veut pas le lui rappeler sans cesse.

L’Oracle a pris sa décision, de toute façon. Aubrée la suit des yeux alors que la Cielsombroise se lève et se dirige vers une table non loin, et l’Adepte se raidit en la voyant saisir un poignard aussi noir que la nuit. Son cœur bat plus fort encore sous le tatouage sombre, mais elle n’en laisse rien paraître. Si elle doit périr ce soir sous les coups de son Oracle, que ce soit dans la dignité.

Lentement, elle se lève lorsque Joséphine le lui demande. Et rapidement, sans aucune hésitation, dans un bruissement caractéristique, le haut de ses vêtements chutent au sol. Alors, Aubrée s’avance vers son Oracle, la poitrine dénudée, la Main Noire qui la décore mise en évidence sur le fond de sa peau claire. Elle n’éprouve aucune gêne, aucune pudeur. Son âme appartient à Lida, et son corps aussi ; le dissimuler serait montrer qu’elle a honte d’elle, qu’elle craint sa Mère. Il n’en est rien. Elle aime Lida, elle aime son Oracle, et elle est fière d’être sa fille, même si elle a trahi. Même si elle a déshonoré son serment. Sans un mot, le dos droit et le regard fixe, elle attend sa sentence. Leur sentence.

Et quand les mots sont prononcés, la jeune femme ne réagit pas immédiatement. Elle ne comprend pas de suite. Et puis, les mots l’atteignent, et elle saisit pleinement leur signification. Lida leur pardonne. L’Oracle leur pardonne. Leur faute est pardonnée. Déstabilisée pendant une fraction de seconde, Aubrée finit par imiter Abigaïl en mettant un genou à terre. Lida leur pardonne. Tout comme son homologue de la Corde, elle comprend ce que cela veut dire. Une seule fois. Une unique fois. Pas deux. Et en écho aux paroles de l’Etrangleuse, la blonde répond à son tour, la voix bien moins assurée que ce qu’elle aurait souhaité. « Je l’accepte. Et je jure que plus jamais je ne vous décevrai. » Plus jamais, c’est une promesse. C’est une certitude.

Elle sait que la marque que lui infligera Joséphine lui servira de rappel. Elle sait aussi qu’elle pourrait en avoir honte, un jour. Elle ne pourra la dissimuler à Thomas, notamment, qui se fera sûrement une joie de lui rappeler sa faute à chaque fois que cela l’arrangera. Mais elle désire s’en montrer fière. Fière, parce que la Sombre Mère lui a pardonné et que cette chance n’est pas donnée à tous. Fière, parce qu’elle est désormais quelqu’un.

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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyLun 30 Avr 2018 - 15:20

Tu lis dans leur regard, en te retournant, une surprise que tu attendais. Tu les sais bien déstabilisées et surtout prête à donner leur vie et assumer les conséquences de leurs actes. En te levant comme tu l’as fait, saisissant avec une douceur toute calculée la lame qui vibre entre tes doigts, tu savais qu’Abigaïl et Aubrée y verraient là un signe de leur fin. Tes mots sont sortis avec une lenteur saisissante pour ménager l’effet, et c’est pourtant un sourire des plus bienveillants que tu leur offres, quand bien même ne voient-elles pas ce rictus qui orne tes lèvres charnues. Tu n’as pas besoin de leur ordonner, c’est avec une humble fidélité que les deux jeunes femmes s’agenouillent devant toi, totalement soumises à ta volonté et celle de ta bien aimée Sombre Mère. Attentive à leurs paroles, tes doigts caressent la poignée de la lame, s’exerçant à agir si d’aventure elles refusaient le châtiment que toi et Lida avaient prévu pour les punir. Une bien maigre punition, pour les meurtres perpétrés au sein de votre maison. Mais ton amour et celui de votre déesse pour ces deux jeunes filles sont puissants. La chance est laissée aux nobles et loyales enfants de la Confrérie. Et tu n’as devant toi que deux des plus fidèles Lames de votre Ordre. Tu sais qu’elles ne refuseront pas la proposition. Et tu savoures les mots, alors que tes yeux observent ces deux silhouettes si dignes. La rousse et flamboyante chevelure ploie pour montrer sa nuque, quand la blonde et solaire tignasse te découvre sa poitrine. A ces deux endroits, tu vois la noire main de la Confrérie, symbole de vos espoirs et vos rêves. La tienne, tu pourrais presque la sentir vibrer, sur ton ventre, à côté du nombril, et tes souvenirs un instant s’envolent vers ce jour où tu t’es donné à ta Sombre Mère, sans aucun regret. Et tu reviens à la réalité, t’approchant d’abord de la belle Abigaïl, agenouillée devant toi.

« Sachez que je ne suis pas seule à tenir cette lame, mes filles. Vous ressentirez comme moi la peine de notre bien aimée Sombre Mère lorsque la vie de deux de ses enfants a été fauchée par vous. »


Et pourtant avec douceur, tu approches l’arme de la nuque de la jeune femme, écartant précautionneusement les mèches rousses de la jeune femme, avant de commencer à imposer la marque qui serait à jamais le symbole d’une faute et d’un pardon. Habilement, tu graves sur cette chair le complexe mais néanmoins petit symbole, et le sang coule chaudement jusqu’à tomber au sol dans un simple ploc. C’est le seul bruit que tu entends, tu ne veux pas de gémissements. Même si la douleur est très certainement horrible, terrible, car la lame est enchanté pour exacerbé le ressenti des nerfs touchés. Un poignard fait pour punir et faire souffrir, car tel était son utilité. Une fois ta tâche accomplie, ta main vient saisir paisiblement le menton de la jeune femme, et ta voix tel un murmure apaisant : « Relèves toi Abigaïl, te voilà redevenue l’une des nôtres. Pardonnée par notre Mère. » Et lorsqu’elle est levée, là devant toi, tu soulèves vaguement le tissu de ton voile pour déposer sur ses lèvres un chaste baiser.

En voilà une de sauvée.

C’est vers Aubrée que tu te tournes ensuite, et à nouveau, tu vas t’exécuter. Entre les voiles de ta robe, tu nettoies rapidement la lame, puis tu t’agenouilles vers la Belliférienne, l’intimant d’un geste à se redresser, pour que tu puisses mieux observer sa marque. Un instant même, tes yeux dévient sur cette délicieuse silhouette, sur le galbe généreux de cette poitrine offerte, sur les courbes sensuelles si souvent cachées. Mais les drogues et ton envie toute cielsombroise ne dominent pas la raison et ton devoir. A nouveau, le geste est précis, comme guidé par la main de ta déesse. Une fois encore, la douleur doit être divinement insoutenable, mais tu n’autorises pas à geindre ou crier. En silence, comme votre Sombre Mère, elles doivent endurer. Une fois la marque dessinée sur cette tendre chair, tu te redresses, entrainant avec toi Aubrée à qui tu gratifies à l’identique d’un baiser sur les lèvres. Un simple geste de tendresse, terriblement maternel. « Toi aussi Aubrée, tu es à nouveau une des nôtres. »

Tout à coup, tu te sens étrangement fatiguée, lasse quoique heureuse de ce dénouement. Mais c’est lentement que tu retournes déposer le poignard sur la table et que tes jambes retrouvent le chemin de ton fauteuil. Une fois assise, dignement quoique bien enfoncée contre le dossier, ton visage se relève vers les deux jeunes femmes.

« Vous gardez vos titres et vos droits, mes filles. Allez et retournez dans le monde, telles de véritables enfants de Lida. Je compte sur vous pour ne plus jamais trahir votre serment. » Tu n’as pas besoin de menacer si jamais ce ne devait pas être le cas. Tu devines dans le regard de ces deux femmes que jamais elles ne recommenceraient. « Prévenez cet apprenti que je veux le voir au plus vite. » Ajoutes-tu, songeant à ce complot qui s’organisait dans les rangs de la Confrérie. Tu y mettrais fin avant que de nouvelles souffrances et tristesses ne soient imposées à votre Sombre Mère. Puis d’un geste, tu les congédies, jusqu’à ce que tu arrêtes ledit geste dans son mouvement, ta main gracieusement levée. « Y a-t-il autre chose dont vous souhaitez m’entretenir ? » Tu sais que c’est toi qui les a fait venir à la base, que c’est toi, la maitresse de toutes les discussions avec tes enfants. Mais peu t’importe et ton regard se soulève vers les deux Adeptes, en l’attente de quelques informations en plus.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptyMer 16 Mai 2018 - 22:15

Courbée, agenouillée devant l'Oracle, exposant ma nuque où est apposée la Main de la Confrérie, j'attends son jugement. Les mots de mon Oracle est un souffle dans mes cheveux, caressant mon âme d'un froid glacial. Mais je ne tressaille pas. Je n'ai pas peur. J'ai fauté et l'heure est venue pour moi d'assumer ma faute. Le temps du jugement est arrivé. Je suis prête. Je l'ai été dès l'instant où j'ai ôté la vie aux enfants de Lida. Je suis prête à partager la souffrance de ma Sombre Mère, même si je sais que sa douleur à elle va bien au-delà d'une coupure. Et je m'en veux plus encore de lui avoir causer une telle peine. Aubrée, à mes côtés, s'est avancé, dévoilant une poitrine dénudée. L'Outreventoise en moi s'en offusque, terriblement gênée par ce corps nu de femme à mes côtés. Mais si je devais me déshabiller entièrement pour subir les foudres de ma Déesse, alors ainsi le ferai-je également.

Je sens l'Oracle qui s'approche. Ses pas effleurent le sol, comme s'ils le caressent. Elle évolue avec discrétion et grâce mais je perçois sa présence et, avec elle, celle de la Sombre Mère. Je sens ses doigts écarter les quelques mèches qui persistent et je frissonne à ce contact où pulse une vie divine. Les larmes me montent presque aux yeux sous ce toucher qui dépasse la compréhension humaine. Je les refoule toutefois. Je n'ai pas le droit de pleurer. Ma tristesse n'est rien comparée à celle de Lida. Puis il y a la douleur. Poignante. Mordante. Une douleur infâme qui part de ma nuque et semble se répandre dans la totalité de mon corps. Une douleur plus insupportable que toutes celles que j'ai pu connaître. Je me mords furieusement la langue. Je n'ai pas non plus le droit de crier. En silence mon corps et mon âme vont supporter cette souffrance, qui fait à peine écho à celle que j'ai pu causer à ma Sombre Mère. Ma nuque me brûle alors que mon corps entier semble se pétrifier d'un froid glacial qui m'envahit. Je sens la Main devenir un brasier ardent, comme si elle prend soudain feu, emportant avec elle tous mes pêchés. Ma langue devient insensible tellement je la mords et un goût de sang finit par envahir ma bouche. Pourtant mes yeux demeurent secs et aucun cri ne sort de nulle part. Le temps s'éternise, les secondes deviennent presque des heures et j'ai soudain l'impression que le supplice ne s'arrêtera jamais. Puis, alors que je bascule presque dans une autre réalité, tout s'arrête. La douleur s'estompe alors que la lame finit le tracer de ma honte. S'en suit la douceur d'une caresse sur mon menton et des mots qui, à défaut d'apaiser le feu ardent de ma nuque, comble la culpabilité de mon âme. Je me relève alors et incline la tête, tremblante de douleur, d'amour et de chagrin. Ma voix est un murmure fait de reconnaissance et de honte.

-Notre Sombre Mère est trop bonne. Ma reconnaissance et ma loyauté envers elle sera à jamais éternelle... et jamais plus je ne lui causerai un tel chagrin.

Ma voix est rauque et le sang a envahi ma bouche. Mais rien n'est comparé à la douleur qui engourdi chacun de mes muscles. Et, tandis que je me remets doucement de cette épreuve, Aubrée subit la même torture avec la même abnégation. J'ai presque mal alors que je devine le dessin qui marquera maintenant sa Main, parfait reflet du mien. Puis, tout se termine. L'Oracle regagne sa place et nous adresse quelques derniers mots tandis qu'une profonde fatigue s'empare de moi. Rencontrer l'Oracle, percevoir la présence de Lida et supporter une telle douleur ont eu raison de moi, puisant mes dernières forces. C'est bien ma voix qui s'élève alors dans la pièce. Une voix voilée, nappée de fatigue, que j'ai du mal à reconnaître.

-Il sera fait selon votre désir. Je crois que tout est dit, cependant.

Je jette un dernier coup d'oeil à Aubrée, au cas où une information manquerait à l'appel. Puis, lorsque tout est dit, je m'incline respectueusement une dernière fois et sors à reculon. Je sens le sang couler le long de ma nuque, prodiguant milles caresses délicieuses et amères. Une fois dehors, je regarde une dernière fois Aubrée et lui fait un léger signe de tête. Il n'y a pas besoin de moi. Tout est dit. Tout est fait. Maintenant, seul compte la rédemption. Alors je tourne les talons et m'enfonce dans les couloirs. Je suis lasse. Je suis fatiguée. Mais j'ai avec moi, le pardon de la Sombre Mère. Et mon amour pour Lida n'en sort que plus grand.
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Message Sujet: Re: Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix   Ma parole est Sa parole, ma voix est Sa voix EmptySam 2 Juin 2018 - 20:23

Agenouillée au sol, le dos nu courbé à la merci de quiconque, Aubrée ne s’est jamais sentie aussi vulnérable de sa vie. Elle, la fière Adepte, l’orgueilleuse blonde aux lames assassines, entièrement offerte et soumise à la merci de son Oracle et de sa Sombre Mère… Elle n’aurait jamais dû en arriver là. Soudainement, la honte prend possession de son esprit. Honte, de sa situation. Honte, de s’agenouiller, et d’accepter n’importe quel châtiment – tant qu’elle peut rester en vie. Honte, d’avoir trahi et désobéi. Ses sentiments se mêlent, lui brouillant l’esprit, alors que le masque portant une expression de marbre sur son visage se fissure légèrement.

Son regard se perd quelque part au-devant d’elle, fixé sur un point imaginaire. Les paroles de Joséphine glissent sur sa peau, et ses muscles se tendent de plus en plus alors qu’elle comprend ce qui les attend. Elle sent, elle sait que ce ne sera pas une simple entaille, une simple écorchure, et certainement que la douleur qu’elle ressentira sera bien plus grande que ce qu’elle avait imaginé au départ. Sentence divine, douleur divine.

Elle ne regarde pas l’Oracle s’approcher d’Abigaïl, et ne voit pas la réaction de la rousse Adepte, mais elle la devine. Elle entend sa respiration changer, elle perçoit ses muscles se tendre. Elle entend le sang qui tombe au sol. Elle n’entend que cela, d’ailleurs. Abigaïl ne hurle pas, ne crie pas. Elle n’en a pas le droit, et Aubrée le comprend aisément. La Sombre Mère a souffert en silence. Elles souffriront en silence. Et si elles viennent à désobéir à cette règle tacite, il serait aisé à l’Oracle de prendre cette vie qui ne leur appartient déjà plus, en cet instant. Un poignard est si rapidement dévié.

La voix de l’Oracle se fait entendre dans un murmure, rompant pour quelques secondes la violence de la scène qui se joue ici. Mais en entendant le froissement des tissus de sa robe se rapprocher d’elle, Aubrée sait que tout n’est pas fini. C’est sont tour, maintenant. Elle relève les yeux, puis se redresse légèrement quand l’Oracle s’agenouille afin de se mettre à son niveau. La blonde peut presque imaginer son regard dévier de son tatouage pour se poser sur sa poitrine. Dans l’absolu, elle ne serait pas entièrement opposée à l’idée de partager quelques instants de plaisir avec la Cielsombroise, mais elle sait que ce n’est pas au programme, ce soir.

La douleur survient brusquement, sans que l’Ecorcheuse n’ait le temps de s’y habituer. Puissante, violente, elle semble prendre possession de sa poitrine, puis de son corps entier. La blonde retient un glapissement de douleur tant bien que mal. Ses paupières se ferment immédiatement, ses poings se resserrent si fort que ses ongles se plantent dans ses paumes, et ses dents viennent mordre sa langue par réflexe, tentant de diriger la douleur ailleurs que dans sa poitrine – sans succès. La douleur est si forte, si insoutenable, qu’elle croit en perdre connaissance. Mais elle ne peut pas s’évanouir. Elle le voudrait tant, pourtant. Elle voudrait mourir. Elle voudrait projeter son corps en avant, que la lame transperce sa chair et son cœur, pour ne plus souffrir, mais elle n’en a pas le droit. Elle a choisi la vie. Elle en paye le prix.

Enfin, le poignard s’éloigne et la douleur s’estompe, doucement. Sa respiration se relâche enfin, son corps se détend. Le goût de sang dans sa bouche semble amer, et la douleur de sa langue se fait enfin sentir. Comme une preuve qu’elle est encore vivante. Elle se relève avec l’Oracle, mais ne réagit pas quand elle la gratifie d’un baiser, lui indiquant qu’elle est sauvée, elle aussi. Elle incline doucement la tête, déglutit pour essayer de chasser le goût métallique du sang, et prononce à mi-voix. « Jamais plus je ne fauterai, ni ne causerai de tort à Notre Mère. » Une fois, pas deux. Le simple avertissement lui avait suffi. Elle est soulagée de savoir qu’elle conserve son titre d’Adepte, néanmoins, et incline respectueusement la tête à l’ordre donné. « Ce sera fait dès ce soir. » Elle s’en occupera personnellement. Et après… Après, elle pourra enfin partir pour Valkyrion et tuer Hjalden d’Evalkyr. L’Oracle s’apprête à les congédier, mais interrompt son geste pour leur poser une question. Elle consulte rapidement Abigaïl du regard, avant de répéter les derniers mots de la rouquine. « Tout est dit. »

Enfin, elles peuvent partir. Revenant vers la porte, elle ramasse ses vêtements, mais ne se rhabillera qu’une fois la porte franchie. Elle ne veut pas rester plus longtemps ici. Plaquant pudiquement ses vêtements contre son torse, elle s’incline une dernière fois et sort à la suite d’Abigaïl, avant de fermer la porte. Les deux jeunes femmes échangent un long regard et un hochement de tête, et la rousse s’éloigne, sans plus de cérémonie. Pensive, la blonde reste immobile quelques secondes, avant de se décider à enfiler son haut. Hors de question de traverser la Tour Noire à moitié nue, et d’exposer à tous son tatouage ensanglanté. Et elle s’élance pour trouver l’apprenti et lui annoncer que l’Oracle souhaite lui parler, puis elle portaillera directement pour Svaljärd accomplir son ultime mission.
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