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 Les secrets du silence

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La Noblesse
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Bartholomé d'Ansemer
Bartholomé d'Ansemer

Messages : 645
J'ai : 42 ans.
Je suis : Duc d'Ansemer.

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J'ai fait allégeance à : Ansemer avant tout, Gustave de Faërie.
Mes autres visages: Césaire Chesnenoir
Message Sujet: Les secrets du silence   Les secrets du silence EmptyLun 18 Juin 2018 - 0:51


Livre III, Chapitre 4 • La Légion des Oubliés
Bartholomé d'Ansemer

Les secrets du silence

De la jalousie et de la colère et des doutes



• Date : 26 juin 1003
• Statut du RP : Solo
• Résumé : Bartholomé retrouve le carnet qu'il a pris à Jehanne quelques mois plus tôt. Et à l'intérieur, des mots qui lui font craindre le pire.
• Recensement :
Code:
• [b]26 juin 1003 :[/b] [url=http://arven.forumactif.org/t3865-les-secrets-du-silence#143272]Les secrets du silence[/url] - [i]Bartholomé d'Ansemer[/i]
Bartholomé retrouve le carnet qu'il a pris à Jehanne quelques mois plus tôt. Et à l'intérieur, des mots qui lui font craindre le pire.

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Message Sujet: Re: Les secrets du silence   Les secrets du silence EmptyLun 18 Juin 2018 - 1:25

Elle l’énervait. Il l’énervait. Tous ils l’énervaient.
Pour une énième fois ces derniers temps il avait quitté ses appartements frustré. Elle lui avait parlé, cette fois-là, quand il l’avait convoquée dans son bureau, quand il avait prononcé sa sentence, qu’il lui avait retiré cette dernière chose qu’il lui avait longtemps laissé, sa liberté. Elle lui avait parlé, encore, plus récemment, la nuit alors qu’il était venu la retrouver, mais cette rencontre était flou dans son esprit, et il n’aurait pu dire quels moments étaient réels ou un produit de son imagination. Mais depuis plus rien. Elle le regardait encore, aux premiers jours, lui répondait d’un hochement de tête ou d’un haussement d’épaules. Alors il lui avait retiré tout papier, tout carnet, il voulait la forcer à lui parler à nouveau, à cesser de l’ignorer. Mais elle s’était tût davantage, et quand il lui parlait elle ne répondait même plus, se contentant de le fixer d’un regard vide, attendant qu’il se fâche, qu’il se frustre, qu’il claque la porte et parte. Et puis maintenant il n’avait même plus le droit à ces regards. Il n’était rien, invisible. Et qu’importe ce qu’il fasse, son regard glissait sur lui comme s’il n’était même pas là.

Un lourd soupire. Il se laisse tomber dans son fauteuil, prend le rhum qui l’a trop souvent accompagné ces derniers jours. Ça ne le calme même plus, mais sans ce liquide ambré il n’arrive plus à réfléchir convenablement. Même les caresses et les baisers de Geneviève ne servent à rien ces derniers temps, même elle parvient à l’énerver plus qu’autre chose. Elle lui murmure ces promesses d’un temps où ils ne seront qu’eux deux, mais il n’arrive à envisager cet avenir possible. Jehanne a trop bien tissé le filet de ses mensonges, et il est coincé avec elle s’il veut garder la face. Alors il a cessé de la voir, la Compagne qui porte le titre de sa favorite, ces derniers jours. Il a d’abord simplement cessé de la faire demander, et quand c’est elle qui est venu au palais chercher à s’entretenir avec lui, il lui a refusé cette visite et la fait retourner avec les siennes. Il n’a plus l’humeur, ni même pour toutes ces femmes et leurs mots doux et leurs courbes qu’il se plaisait tant à aimer. Elle aura gagné cela, c’est certainement ce qu’elle voulait après tout. Ce qu’elle souhaitait, qu’elle a toujours souhaité, qu’il cesse de les voirs, toutes.

Il n’y avait que Bertille qui réussissait à lui arracher un sourire, mais elle est loin maintenant qu’il l’a fait envoyer en Lagrance auprès de Rose et de la famille ducale. C’était pour son bien, pour son éducation, oui,  mais c’était aussi pour la blesser, Jehanne. Il lui aurait dit, avant, sinon. Elle a dû l’apprendre de Denys lui-même, à qui il n’a pas pu refuser un entretien avec la duchesse. Qu’importe. C’est beaucoup plus sa fille que la sienne. C’est la princesse d’Ansemer, et Jehanne ne mérite pas son titre de duchesse des océans.
Mais elle lui manque, et il ne peut le nier. Elle aurait pû adoucir ses humeurs, peut-être. Car avec elle il était forcé de laisser tout cela de côté, il était obligé de se laisser aller à lui raconter des histoires et lui faire découvrir son monde. Il devait lui rappeler que sa mère l’aimait, malgré qu’elle ne puisse la recevoir comme elle en avait l'habitude, avant, parce qu’elle était trop fatiguée. Et il voyait bien dans le regard de la fillette la lueure de tristesse, d’incompréhension, malgré qu’elle lui disait qu’elle était assez grande pour comprendre que maman devait se reposer pour que le bébé dans son ventre grandisse en santé. Mais c’était malsain, pour cette enfant, de grandir si collée à sa mère, et il lui ferait du bien, pour plus tard, pour tout ce qu’elle aurait à vivre quand elle serait à la tête de ce duché une fois qu’il serait parti, d’être éloigné de cette femme.

Mais il lui faut continuer. Et il y a tant à faire, toujours plus, constamment de nouvelles problématiques à régler et des missives à envoyer. Il est épuisé, déjà, de cette image parfaite - cette image que personne ou si peu croit vraiment - qu’il essaie maladroitement de laisser paraître alors qu’il y a cette guerre qui se trame entre elle et lui. Une guerre qui les détruit bien plus que celle qui ravage en ce moment même Arven. Il étire la main, pour attraper le premier feuillet de documents qui trône au sommet d’une pile qui semble constamment prendre de l’expansion sur son bureau. Mais ses doigts frôlent un petit carnet, qu’il ne se souvient pas avoir posé là. Il ne faut que quelques instants pour que la scène lui revienne en mémoire. Dans cet affrontement unique où leur deux voix se disputaient, alors que sous la colère il le lui avait arraché des mains, pour plus tard le jeter vivement au sol, ainsi que tout le contenu de son bureau. Les domestiques avaient certainement dû le poser là, quelque part sous les papiers épars, et tout juste il le découvrait à nouveau.

Ses doigts caressent la couverture, comme s’il s’agissait du plus fragile des objets, et ce l’est, en quelque sorte. Il espère y trouver quelques réponses qu’elle ne lui a pas données, qu’elle ne lui donnera jamais. Il se doute qu’il n’y trouvera aucun nom, Jehanne n’est pas à ce point stupide, même lui est forcé de le reconnaître. Alors il ouvre et tourne à la première page, mais il n’y a rien que des phrases sans sens, des demandes pour ses domestiques, visiblement. Il tourne quelques pages, s’arrête sur des conversations d’une banalité qui ne lui est aucunement utile. Et il tourne, tourne, tourne, sans rien lire, jusqu’à tomber sur des pages blanches, et alors recule, pour relire ces derniers mots écrits, ceux qui lui étaient adressés.


24/04

Si je ne le voulais pas, je m’en serais occupé bien avant. C’est une bénédiction des Dieux eux-mêmes, que vous le croyiez ou non.
J’aurais voulu que vous l’appreniez d’une autre manière.
Les dieux ont sur nous tous les pouvoirs et tous les droits. Qu’il s’agisse d’un enfant, de la mort ou de l’amour, ils nous dictent notre vie si cela leur chante.
Qui vous dit que cet enfant n’est pas le vôtre ? L’avez-vous vu ? Pouvez-vous jurer qu’il n’est pas du sang d’Ansemer ? Avez-vous la moindre preuve qu’il ne partage avec vous aucune parenté ?
Vous ne pouvez pas faire ça.
Je ne me laisserai pas emprisonner pour un crime qui n’en est pas un.

Il se souvient de ces phrases, de ces mots, mais il se souvient encore plus des paroles qui avaient suivies. Il se souvient de sa voix, empreinte de tant de haine et de fureur mais l’écho même de celle qu’il avait tant aimée, si longtemps avant. D’autres images tentent de s’immiscer dans son esprit, leur étreinte sous la lumière des lunes, les aveux de sentiments qu’ils avaient tous deux portés. Il cligne des yeux, ignore cette vision,  se ressaisit, et tourne les pages, retournant en arrière. Rien d’intéressant, rien de compromettant. De longs bouts raturés qui sont impossible à déchiffrer, des pages complètements arrachées. Une toutefois capte son attention.


18/03

Ce soir ? Après le conseil.

Non, je n’y participe pas – tu ne voudrais pas que sa femme ait un rôle important, non plus ? –, mais quand celui-ci se termine il va rejoindre l’Autre, et les gardes se préoccupent plus de leurs ébats que de ma chambre.

Si jamais on te demande, réponds que depuis quelques jours je suis dans un état de mélancolie avancée, et que tu viens t’en enquérir. Personne ne l’a entendue, celle-la.

Je t’en prie. Une heure.

Là il en est certain, ce ne peut être qu’à lui qu’elle écrit, qu’avec lui qu’elle converse, pourtant il n’y a rien qui puisse compromettre l’identité de ce traître. Il n’est pas de son conseil, à tout le moins. Est-ce un soulagement? Il ne sait pas. Il n’a pas pû s’empêcher de les soupçonner, de les regarder de cet oeil différent, quand ils le félicitaient de la nouvelle de la grossesse. Comme cherchant dans leur regard quelque chose qui n’en trahirait qu’un seul. Il ne leur avait jamais fait totalement confiance, mais c’était pire ces derniers temps.
La pointe de jalousie qui brûle au creux de sa poitrine.

Il recule, encore, mais n’a pas besoin de tourner nombre de pages qu’une particulière arrête sous ses doigts, le papier gondolé, comme s’il avait pris l’eau, l’encre s’étirant et les phrases devenant presque illisibles, noyées sous les larmes qui avaient coulées. Bartholomé doit se concentrer pour saisir le sens des mots.


08/03

Il va deviner. Il va deviner. Deux mois. Le calcul est simple. Je ne peux pas le cacher.
Il va tout deviner, et nous serons en danger. Je dois lui dire. Lui dire.
Dès qu’il rentrera.
Je hais ce mariage, et au fil du temps j’ai appris à le haïr lui. Mais il me fait de la peine. Des fois je me dis qu’il mérite la mort, qu’il mérite de rester à terre pour tout ce qu’il me fait subir, et d’autres je voudrais encore ressentir de la tendresse pour lui, comme autrefois. Parce qu’au final c’est de la faute de mon père. Et quand je pense regagner pour lui un peu de sympathie, tout s’effondre.
Il me fait peur.

Un instant de colère, de rancoeur, de tristesse, de tout, et il arrache la page qu’il froisse dans la paume de sa main avant de la rejeter sur le bureau. Il ferme les yeux. Il aurait dû faire tuer son père, il aurait dû faire bien des choses, mais avant qu’il n’aie seulement le temps de penser correctement il s’était retrouvé marié à Jehanne et ce dernier était retourné à l’Ancre-Fleurie, sain et sauf dans ce duché sur lequel Bartholomé n’avait aucun pouvoir. Il aurait dû lui pardonner, mais il n’en avait jamais été capable.

La page précédente lui arrache malgré tout un sourire, alors qu’il y découvre l’écriture plus ronde, irrégulière, d’un enfant. Bertille, certainement.


06/03

C’es le mo pour MAMAN
Je t’aime

Et il continue de reculer, de lire ces mots inutiles, d’y voir ces pages arrachées, qu’il sait, qu’il se doute, retirées pour cacher les preuves de cet amour interdit, de cette trahison.


03/03

Non.
Demain.
Quelques jours, tout au plus.

01/03

Ce n’est pas de votre faute, Océane, cessez de vous excuser. Vous ne pouviez pas savoir.

Je vous dis que ce n’est rien.

Cette robe ne m’allait plus, de toute manière. Que l’on ne puisse la ravoir ne me dérange pas. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment cette furie a réussi à atteindre ma garde-robe et à mettre le feu à celle-ci.

Une autre ?

Non, vous pouvez jeter celle-ci aussi.

Océane, ce n’est qu’une robe.

Mariage ou non, le feu l’a abîmée. Faites-en des chiffons, jetez-la, je ne veux plus la voir.


18/02

Il avait l’air furieux, cet après-midi. Il m’a convoqué dans son bureau pour une sombre histoire de présence à une réception. Je ne lui ai pas adressé un mot, ou même une page. Rien. Il voulait simplement me dire que ma présence n’était pas obligatoire… A la fin.

Je ne le supporte plus. Je ne supporte plus ces murs, cette vie.

Viens ce soir. Il sera occupé à cette réception. Le palais sera tranquille.
Depuis janvier, il y a eu bien peu de temps que nous avons partagé. Je veux juste ta présence, tes bras autour de moi et m’assurer que tu es toujours là, que tu n’es pas reparti.

Il s’arrête sur les derniers mots, les dernières phrases. Depuis janvier. Reparti. Mais reparti où? Il note, dans son esprit, tous ces indices qui ne font pour l’instant aucun sens, mais peut-être que comme les pièces d’un puzzle mises toutes ensemble formeront-ils ce tout très clair, limpide.


15/02

La semaine dernière.
Je vous assure que mes saignements sont arrivés la semaine dernière, peu abondants, mais ils étaient là. Mes draps ont été changés dans l’urgence.
Je vous prierai de ne plus demander l’avis de mes domestiques concernant ce sujet. Tout médecin que vous êtes, mon corps est le mien. Je garde une meilleure trace de mes menstrues que des inconnues.
Autre chose ?

30/01

Ca va faire bientôt douze ans. Je ne sais pas combien de temps je peux encore tenir. Je veux partir. Il va finir par me rendre folle. Je pensais qu’avec le temps il se calmerait, mais chaque jour est pire. Je veux juste être avec toi. L’autre soir, tu n’étais pas encore présent, et il a juste…

Tu aurais du le voir. Il l’a assise à son côté, là où se trouve ma place. A ma place. Et les ambassadeurs ?

Je n’existe plus pour Ansemer. Si je venais à disparaître, il n’en serait que plus heureux.

Mais il y a Bertille. Je ne peux pas la lui laisser. Elle me manquerait trop.

06/01

Je ne veux pas repartir. Cet endroit est parfait.
Bertille s’y plaît, et elle s’amuse bien trop à trouver les trésors. Et la cuisine. En somme, tout ce que tu lui montres la passionne.

[Le reste de la page est arraché]

Les mots qui lui semblent anodins passent presque inaperçus. Mais c’est la date qui le rattrape, début janvier. Il cherche dans son esprit, ce qu’il y avait, ce qu’il se passait, début janvier. Mais rien de lui vient, et janvier lui semble presque heureux, jusqu’à ce qu’il se souvienne. Vivécume. Jehanne était partie avec Bertille pour de courtes vacances à Vivécume, le comté de son frère. Et elle y était avec Bertin, d’ailleurs. N’était-ce pas lui, qui avait proposé cette petite escapade? Bartholomé avait été heureux d’accéder à cette requête, de se voir débarrassé de la présence de sa femme des murs du palais ne serait-ce que pour quelques jours. Il n’y avait vu aucun mal, mais maintenant qu’il y repensait, aurait-elle pu en profiter pour y retrouver son amant? Depuis janvier. Cela pouvait concorder. Son frère. Était-il de connivences avec tout cela? Pire! Se pouvait-il qu’il….?
Même dans son esprit, dans ses pensée, le duc ne semblait pouvoir, vouloir, formuler cette hypothèse. Bertin ne pouvait l’avoir trahi ainsi. Pas Bertin, pas son frère, pas le seul en qui il avait confiance. La Lagrane avait certainement profité de lui, l’avait enveloppé à son tour dans une toile de mensonges pour pouvoir s’éclipser sans questionnements et y rencontrer cet homme. Il voulait croire cela. Il souhaitait le croire, réellement.

Mais la graine était là, à présent, plantée dans son esprit, germant tranquillement.


21/12

Elles sont magnifiques.
J’ai eu peur pour toi, tu sais. Tellement peur que tu ne reviennes pas. Je ne veux plus que tu partes.  

[un croquis rapide suit, représentant deux bateaux entourés d’étoiles]

Bertille aurait adoré les voir. Elle dort.
Demain.
Tu dois te reposer, tu le sais.
Bientôt.

Deux bateaux? Un marin, peut-être? Se reposer? Pourquoi?


17/12

Je ne sais pas ce que vous voulez, dame. Je vous conseille de passer votre chemin.
Je ne ‘prétends rien’. Ce titre est mien depuis mon mariage.
Que le peuple me déteste, je ne le crois pas. Que vous, vous et votre maudite profession, me haïssiez, je n’en ai cure. Pourquoi l’avis de profiteuses en votre genre m’intéresserait-il ?
Vous n’êtes ici que par intérêt, ne mentez pas. Pour tenter de régner à ses côtés, comme Geneviève cherche à le faire. Mais ne vous leurrez pas. Là où votre Madame excelle, vous n’êtes qu’une débutante. Hors de ma vue.

12/11

La guerre s’éternise, et  
Reviens.
Je ne peux pas te laisser risquer ta vie comme ça. Reviens.

Ton absence se fait plus dure chaque jour, mais j’en viens à survivre quand il ne regarde pas. J’ai beaucoup de mal à comprendre comment son regard peut encore me blesser. Tu l’as vu, n’est-ce pas ? Je compte les jours qui me séparent de ton retour potentiel.
Je t’en prie. Reviens.

[Le reste est trop raturé pour être lu]

Il peine à lire les mots raturés, mais y déchiffre guerre et reviens. Un guerrier? Un Chevaucheur?

Et puis plus rien. Il est de retour aux premières pages. Celles qui ne comportent que des demandes et des ordres inutiles et sans intérêts. Il fixe un instant, impassible, le petit carnet qu’il tient encore ouvert entre ses mains. Son esprit travaille à vive allure, essayant de nommer quiconque pourrait être cet amant, essayant d’éliminer la possibilité que ce dernier soit son propre frère. Pourtant, inlassablement, il revient à cette pensée. Et les insistances du prince pour voir Jehanne le frappent. Il ne veut pas y croire, il veut tellement qu’il n’en soit pas ainsi. Mais il craint, soudainement, que ce soit le cas.

C’est la nausée qui le prend. Et il doit se relever, s’éloigner de ce bureau, des révélations qu’il croit comprendre entre les lignes de ce carnet, pour éviter de déverser le contenu de ses tripes sur ces notes qui sont pour l’instant les seules preuves qu’il possède. Il a l’envie d’aller confronter Bertin sur l’immédiat, qu’il le rassure qu’il ne s’est pas épris de la Lagrane. Mais il craint les aveux qu’il pourrait lui faire. De toute façon, le prince Chevaucheur est en service, et c’est certainement mieux ainsi. Les réactions à vif de ce duc des océans peuvent souvent être fracassantes.
Il pourrait aller voir sa femme, mais il se doute qu’elle ne lui dira rien. Et il n’a pas franchement envie de la voir, non plus. Il n’a pas l’envie de poser son regard sur la courbe arrondie de son ventre.

Il a besoin de s’éloigner. Il doit s’éloigner. Pour ne pas exploser, imploser.

La jalousie qui grimpe en lui et qui se mêle à la colère et aux doutes et à la peur.

Bertin. Non, impossible. Mais… et si?

Il doit s’en assurer.
Faire sortir les registres des entrées et visites au palais, interroger les domestiques qui s’occupent de sa femme. S’informer auprès de la Cour peut-être même. Acheter les informations qui pourraient innocenter son frère, nommer un autre coupable que lui.

Malade. Prendre l’air, tout d’abord.

Il sort, rejoindre les quais, trouver la mer, tenter de se calmer. En vain.

Il finira par savoir.
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